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I. INTRODUCTION-PROCEDURE OF THE SESSION
I. INTRODUCTION-QUESTIONS DE PROCEDURE
I. INTRODUCCION-CUESTIONES DE PROCEDIMIENTO

1. Adoption of the Agenda and Timetable
1. Adoption de l'ordre du jour et du calendrier
1. Aprobación del programa y del calendario

Nous passons au point No 1 de notre agenda, à savoir l'ordre du jour et le calendrier. L'adoption de l'ordre du jour est traitée dans le document CL 90/1. Je voudrais attirer à cet égard l'attention du Conseil sur le fait que le point 12.1 est maintenant divisé en deux points: 12.1 a) et 12.1 b). Comme cela apparaît d'ailleurs dans le calendrier. Le point 12.1 a) s'intitule: "Perspectives budgétaires et situation de trésorerie: incidences possibles sur le programme de travail et budget 1986-87". Le point 12.1 b) s'intitule: "Les incertitudes budgétaires et financières: approches possibles". Avec cette précision, est-ce que le Conseil approuve l'ordre du jour? Le délégué du Royaume-Uni demande la parole.

Ronald F. R. DEARE (United Kingdom): I would like to say a word or two about the provisional timetable if I may and in particular the proposal to move Item 12 to tomorrow afternoon. My delegation understands the desire of the Council to tackle the very urgent problem that faces us under Item 12. 1 as soon as possible, and we are no less anxious than others to embark on this task but we do believe that there would be much merit in postponing this item until the second week of our deliberations and I say this for two very specific reasons. The first is that it seems to my delegation not logical to move into this major debate without first having an opportunity to examine at least one other very relevant item on our agenda and I refer to Item 12. 2, the Report of the Finance Committee and the Audited Accounts of the Organization which contain very important information which we believe to be relevant to consideration of the Organization's current financial position. So we believe that that debate should precede the debate on Item 12. 1.

Secondly, I-am given to understand that our colleagues from the United States may well be, and very much hope to be, in a position next week to be rather more specific about the financial contribution that they will be able to make to the Organization in the current year and if I may say so, haying the debate this week is a bit like Hamlet without the Prince of Denmark. So we would very much urge that the Council give consideration to this revision of the timetable.

LE DIRECTEUR GENERAL: Je n'ai pas très bien compris l'intervention du délégué du Royaume-Uni. S'agit-il de discuter d'abord le point 11 de l'ordre du jour et le point 12. 1 a) la semaine prochaine?

Ronald F. R. DEARE (United Kingdom): What I have in mind is that before we discuss Item 12. 1 we should discuss Item 11 which, according to my agenda, are the Reports of the Finance Committee and Item 12. 2 the Audited Accounts, before we discuss Item 12. 1 and my second comment related to the possibility, or the more than a possibility, I hope, that we may have better information in our second week of deliberation about the United States position. I hope that is clear, Mr Chairman.

LE DIRECTEUR GENERAL: Je vais demander à mon collègue de clarifier la question. Je pense qu'il appartient aux Etats-Unis de nous dire s'ils sont prêts à annoncer leur position la semaine prochaine. De toute façon il convient de dire que le point 12. 1 est le plus important. Je voudrais demander instamment qu'il soit discuté la première semaine. Ce pourrait être mardi, mercredi ou jeudi; cela donnerait le temps aux Etats-Unis, à d'autres pays et aux plus grands contributeurs de parler avec leurs capitales. Il faut leur donner le temps de consulter leurs autorités pour des décisions financières et budgétaires importantes et leur permettre de continuer la discussion la semaine prochaine, après avoir pu communiquer par télex avec leurs capitales. Il y a peut-être malentendu. Nous pouvons discuter du rapport (et ceci est prévu) des deux sessions du Comité financier avant de commencer le point 12. 1 a). Ceci ne nous empêchera pas de discuter la première semaine, afin de profiter du privilège d'entendre les ministres présents, et je pense que la


question est importante; je voudrais qu'elle soit discutée dès la première semaine afin d'avoir le temps de se concerter et d'obtenir un consensus. M. Shah pourra répondre, si vous êtes d'accord, afin de vous donner plus de précisions.

V. J. SHAH (Director, Office of Programme, Budget and Evaluation): Item 12 is intended to begin with the reports of the last two sessions of the Finance Committee, the sessions which were held in May and September of this year, and the two documents which are referred to are CL 90/4 with its corrigendum and CL 90/17. Those two reports would begin the consideration of item 12 with the Chairman of the Finance Committee reporting to the Council on those matters which require Council decision, discussion or merely to be noted for information. It is only following that that it was intended that item 12. 1 (a) would be taken up with the documents CL 90/23 and its two supplements dealing with the issues relating to the Programme of Work and Budget for this biennium and following that with the alternative approaches dealing with uncertainties in the longer term. So I think, as has been clarified by the Director-General, the wishes of the delegate of the United Kingdom are met by the reports of the Finance Committee being considered before we move on to the other documents.

LE PRESIDENT: Si j'ai bien compris le Secrétariat, on commence par lire les rapports des comités financiers qui éclaireront le Conseil sur la situation financière de l'Organisation, à la suite de quoi nous ouvrirons un débat général cette semaine (qui ne videra pas la question) et nous reprendrons au cours de la seconde semaine, au vu des premières discussions, la question, pour essayer de l'étudier aussi bien que possible. Est-ce que cette proposition est acceptée par le Conseil? Y a-t-il d'autres observations sur l'ordre du jour et le calendrier? Nous discutons les deux en même temps.

Mrs Millicent M. FENWICK (United States of America): The United States is not able to tell this Council what the economic contribution will be, not because we have a secret but because we do not know, since it depends on the actions of the Congress. That is a very difficult position, very difficult for us and for everybody in this room, not to know what will be the base of the financial picture. We hope to receive direct and clear firm figures during the course of the next week or so and that is about the best we can say.

As to in what order these are taken up, whatever the Council feels will be appropriate. We certainly . hope that by some time next week we will have a firm figure, if it is felt that that firm figure is needed for further debate.

LE PRESIDENT: Donc, nous commencerons, si vous êtes d'accord, par une discussion générale sur le Comité financier au cours de la seconde semaine et au vu des éléments complémentaires que vous nous aurez fait parvenir. Cela nous permettra d'améliorer ou de confirmer ce qui a été fait la première semaine.

It was so decided
Il en est ainsi decide
Así se acuerda

Nous passons alors au calendrier provisoire. C'est un point que je voudrais signaler. Ce calendrier signale le point 7.2 "Election de cinq membres du Comité des politiques et programmes d'aide alimentaire: pour décision". Ce point 7.2 sera examiné le mardi 25 novembre au cours de l'après-midi. Pour que les bulletins de vote puissent être préparés en temps utile, il serait souhaitable que le Conseil puisse fixer une date limite pour la remise au Secrétariat général du Conseil, des formulaires de candidatures, fournis en annexe du document CL 90/11. Si l'élection a lieu mardi après-midi, le-Conseil accepterait comme date limite de candidatures le vendredi 21 novembre à midi. A ce moment-là la liste pourrait être donnée dans le programme de séances lundi 24 novembre à la veille des élections. Y a-t-il d'autres propositions? Donc, nous pouvons retenir la date limite de présentation des candidatures pour le Comité des politiques et programmes d'aide alimentaire comme étant le vendredi à midi. Maintenant, nous souhaitons passer au problème des horaires. Il est proposé que les horaires du Conseil soient de 9 h 30 à 12 h 30 et de 14 h 30 à 17 h 30. Cette proposition soulève-t-elle des objections?

It was so decided
Il est ainsi decide
Asi se acuerda


2. Election of Three Vice-Chairmen and Designation of The Chairman and Members of the Drafting Committee
2. Election de trois Vice-Présidents et nomination du Président et des membres du Comité de Redaction
2. Elección de tres Vicepresidentes y nombramiento del Presidente y de los Miembros del Comité de Redacción

Le point 2 prévoit l'élection de trois vice-présidents, la nomination d'un président et des membres d'un comité de rédaction. Nous allons commencer par l'élection des vice-présidents. Nous commençons par l'Italie.

Elio PASCARELLI (Italy): I would like to propose for one of the posts of Vice-Chairman the name of the Honourable Tan Sri Dato’ Alwi Jantan, Secretary-General of the Ministry of Agriculture of Malaysia. I am sure his experience and his attendance at the meetings of the Council will highly benefit the operations. Therefore in the name of my delegation I propose Mr. Alwi Jantan.

Leopoldo ARIZA HIDALGO (Cuba): Queremos unirnos a la proposición que ha hecho la distinguida representación de Italia para la Vicepresidencia de su excelencia Alwi Jantan, Secretario General del Ministerio de Agricultura de Malasia; su experiencia en los asuntos agrícolas de su país puede ayudar mucho a este Consejo; por lo tanto, queremos apoyar esa proposición.

LE PRESIDENT: Nous considérons que la Malaisie est élue au poste de Vice-Président de notre Conseil pour la session actuelle.

Applause
Applaudissements
Aplausos

Pour le second poste de Vice-Président y a-t-il des propositions?

Jacques POSIER (Prance): La délégation française a l'honneur de présenter pour le second poste de Vice-Président la candidature de M. Terael Iskit, chef de la délégation turque. Nous connaissons maintenant tous fort bien M. Temel Iskit; et nous savons quelle grande activité il a déployée et quelle est sa connaissance profonde du fonctionnement de notre organisation. Nous avons pu remarquer en particulier l'efficacité avec laquelle il a préparé et organisé la Conférence régionale de la FAO à Istanbul.

Pour toutes ces raisons, la délégation française souhaite appuyer profondément la candidature de M. Temel Iskit.

Atif Y. BUKHARI (Saudia Arabia, Kingdom of) (Original language Arabic):I would like to support the proposal for the candidature of Mr. Iskit as second Vice-Chairman. His contribution will be of the highest importance especially since he represents two regions in this Council. We are very proud to have him representing us, the Near East regional group, and we would like to stress his wide experience in all the fields of interest to the FAO.

LE PRESIDENT: Nous sommes saisis de la candidature de M. Temel Iskit, délégué de la Turquie, pour le second poste de Vice-Président de notre Conseil; nous pouvons le considérer comme élu, et nous lui adressons tous nos compliments.

Applause
Applaudissements
Aplausos

Pour ce qui concerne le troisième poste de Vice-Président, des contacts sont en cours actuellement parmi les délégations; nous allons les laisser continuer à travailler et je vous propose de reporter l'élection de ce troisième poste à cet après-midi, afin de laisser les délégations continuer leur travail. Si vous n'avez pas d'objection je vous propose de passer maintenant à l'élection du Président du Comité de rédaction.


Gonzalo BULA HOYOS (Colombia): La delegación de Colombia se complace en presentar como candidato para Presidente del Comité de Redacción al distinguido colega y amigo José Ramón López-Portillo-, representante de México ante la FAO. El colega López-Portillo es bien conocido por su inteligencia, dinamismo y consagración en el cumplimiento de sus actividades. Por ello, la delegación de Colombia está segura de que bajo la presidencia del colega López-Portillo el Comité de Redacción cumplirá la importante labor que le corresponde.

Horacio CARANDANG (Filipinas): La delegación de Filipinas tiene el honor de apoyar la candidatura del representante de México, José Ramón López-Portillo, para la presidencia del Comité de Redacción. Todos los miembros del Consejo conocen la capacidad y experiencia del representante de México. Estoy seguro que él será un buen presidente, ya que tendremos una sesión muy difícil. La tarea del Comité de Redacción tiene una importancia vital para poder cumplir su función.

Joseph TCHICAYA (Congo): La délégation congolaise, par ma voix, souhaite appuyer la candidature présentée par l'Ambassadeur de Colombie, á savoir que le représentant du Mexique auprès de la FAO, M. Lopez-Portillo, soit désigné au poste de Président de notre Comité de rédaction.

Tout a été dit sur M. Lopez Portillo, et je pense que tout le Conseil peut lui faire confiance pour conduire les travaux du Comité de rédaction.

LE PRESIDENT: Je pense que notre Conseil est unanime pour souhaiter la bienvenue à M. Lopez-Portillo au poste très important de Président du Comité de rédaction. Tous nos voeux l'accompagnent ainsi que nos remerciements.

Applause
Applaudissements
Aplausos

En ce qui concerne les membres du Comité de rédaction, je propose de reporter leur élection à cet après-midi, tout en soulignant que nous souhaiterions que toutes les régions et toutes les langues de la FAO y soient représentées, afin que nous puissions avoir un Comité aussi représentatif que possible, je voudrais maintenant passer au point 16.5.

V. CONSTITUTIONAL AND LEGAL MATTERS
V. QUESTIONS CONSTITUTIONNELLES ET JURIDIQUES
V. ASUNTOS CONSTITUCIONALES Y JURIDICOS

16. Other Constitutional and Legal Matters, including:
16. Autres questions constitutionnelles et juridiques, notamment:
16. Otros asuntos constitucionales y jurídicos, en particular:

16.5 Invitations to Non-Member Nations to attend FAO Sessions
16.5 Invitations à participer à des réunions de la FAO adressées à des Etats non members
16.5 Invitationes a Estados no miembros para las reuniones de la FAO

Ce point de l'ordre du jour est inscrit à notre programme de ce matin, car il comprend pour décision une demande de l'Union soviétique tendant à assister à la présente session du Conseil en qualité d'observateur. Les paragraphes 1 à 3 du document CL 90/INF/8 donnent toute précision à ce sujet. Sauf objection de la part d'un membre du Conseil, nous pourrions considérer affirmativement cette participation.

Gonzalo BULA HOYOS (Colombia): La delegación de Colombia desea apoyar la solicidud que se ha hecho y señalar el hecho de que ojalá éste sea el primer paso para que ese importante país entre a ser miembro de la Organización y se consolide así el carácter universal de la FAO.

LE PRESIDENT: Nous pourrions considérer la participation de l'Union soviétique à cette session comme autorisée par ce Conseil. Je vous remercie.

It was so decided
Il est ainsi decide
Asi se acuerda


Il y a d'autres demandes inscrites aux paragraphes 4 et 5 du même document CL 90/INF/8 également pour décision. S'il n'y a pas d'objection, nous pourrions également considérer que le Directeur général est autorisé à inviter les non-membres cités aux réunions indiquées dans ce document.

It was so decided
Il est ainsi decide
Asi se acuerda

I. INTRODUCTION-PROCEDURE OF THE SESSION (continued)
I. INTRODUCTION-QUESTIONS DE PROCEDURE (suite)
I. INTRODUCCION-CUESTIONES DE PROCEDIMIENTO (continuación)

3. Statement by the Director-eneral
3. Déclaration du Directeur general
3. Declaración del Director General

LE DIRECTEUR GENERAL: Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs les délégués, Mesdames et Messieurs, chacune des sessions du Conseil marque un moment essentiel. dans la vie de la FAO, car elle nous offre l'occasion de mesurer le chemin parcouru et de tracer la route à suivre. De plus, lorsque l'Organisation doit affronter des problèmes importants et opérer des choix difficiles, cette interrogation périodique prend un relief exceptionnel. Ce sera très certainement le cas pour la 90ème session qui s'ouvre aujourd'hui. J'ai un très grand plaisir à vous y accueillir et vous y souhaite la bienvenue. Je salue, en particulier, Leurs Excellences les Ministres de l'agriculture qui ont fait à cette session l'honneur exceptionnel de leur présence.

Je suis également heureux de saluer deux érainents collègues: M. James Ingram, Directeur exécutif du Programme alimentaire mondial, qui est certainement bien connu de vous et n'a pas besoin de présentation, et M. Gerald Trant, Directeur exécutif du Conseil mondial de l'alimentation, qui a pris ses fonctions récemment et assiste pour la première fois à une session de notre Conseil. Je me félicite de leur présence et leur souhaite cordialement la bienvenue.

Oui, pour de nombreuses raisons, il est aujourd'hui indispensable de s'assurer de la route à suivre; plus encore que d'habitude, vos conseils, vos décisions seront déterminants pour l'avenir de la FAO. En effet, nous devons faire face à des contraintes financières sans précédent, et vous aurez à vous prononcer sur des mesures difficiles mais inévitables. Par la force des choses, cette question sera au centre de vos travaux. Les autres points de l'ordre du jour sont également importants, et je souhaite que vous puissiez leur consacrer aussi toute votre attention.

Si nous essayons de distinguer l'arrière-plan de la situation difficile que nous connaissons aujourd'hui, que trouvons-nous? Essentiellement, un malaise généralisé de l'économie mondiale, légèrement nuancé par une transition encore incertaine pour sortir de la crise.

Il y a certes un léger mieux: l'inflation a régressé dans la plupart des pays industrialisés, les taux d'intérêt sont nettement plus raisonnables, les investissements semblent reprendre. Mais ces améliorations restent encore bien insuffisantes pour transformer le panorama économique. La croissance des pays industrialisés est demeurée décevante, le chômage persiste, et les déficits budgétaires de nombreux pays sont alarmants.

Cette contraction de l'économie n'a pas manqué de se répercuter sur le commerce international: la lutte pour les marchés s'est exaspérée; le protectionnisme, déjà largement pratiqué, représente une tentation grandissante. Comme il fallait s'y attendre, les pays du tiers monde sont touchés de plein fouet: la part de leurs exportations dans les achats des pays industrialisés, qui était déjà faible, tend à diminuer tandis que les prix et les termes de l'échange leur deviennent encore plus défavorables.

A cela s'ajoutent d'énormes difficultés financières. L'endettement prend des proportions gigantesques; il n'épargne pas non plus certains des pays les plus riches. Dans les pays du tiers monde, il est devenu proprement insupportable: le service de la dette absorbe près du quart de leurs exportations. Cette pression s'accentue alors que leurs possibilités de financement se réduisent d'une manière inquiétante: les banques commerciales se retirent de plus en plus; les prêts à des conditions de faveur, comme ceux de l'AID ou du FIDA, sont devenus très problématiques car les refinancements se font attendre; enfin, l'aide au développement stagne, quand elle ne diminue pas. Voilà même que, dans de nombreux pays en développement, les flux financiers s'inversent et que les sorties de capitaux tendent à dépasser les apports.


Avec l'aide des institutions financières internationales, des plans de redressement sont mis en oeuvre dans les pays les plus endettés: les dépenses des Etats sont réduites, les monnaies dévaluées, les salaires bloqués. Mais, sans une forte reprise de la croissance, ce ne sont là que des palliatifs. Or, quelles perspectives de croissance peut-on envisager quand les importations sont freinées, faute de devises? Quand les investissements stagnent, faute de financement? Quand les perspectives d'exportation du tiers monde sont mal rémunérées, en butte au protectionnisme et sans débouchés sûrs?

Oui, c'est bien là le tableau d'un malaise grave, et je vois mal comment la situation pourrait s'améliorer sans un assainissement profond de l'environnement économique international. A cet égard, il n'y a qu'une seule note d'espoir-et encore bien ténue: ce sont les négociations du GATT. Pour la première fois, les parties contractantes ont accepté d'examiner certains problèmes de fond sur les matières premières et, en particulier, de discuter des restrictions et des distorsions qui affectent les produits agricoles. Je m'en réjouis, et j'ai d'ores et déjà engagé la FAO à apporter toute l'aide possible, sous forme d'informations et de statistiques, pour que ces discussions puissent progresser.

La situation de l'agriculture dans le monde est fortement marquée par ce difficile contexte. Vous aurez à l'examiner avec attention, car il s'agit là d'un des points importants de votre ordre du jour; je ne m'y attarderai donc pas.

Un mot pourtant sur la situation alimentaire en 1986. Elle est globalement satisfaisante, bien que les récoltes soient un peu moins abondantes qu'en 1985. Le principal problème reste celui des excédents de céréales que les marchés mondiaux ne parviennent pas à absorber. Cette année, ce problème se pose aussi pour de nombreux pays du tiers monde, accablés par des invendus qui dépriment leur marché intérieur et qui ne trouvent aucun débouché à l'exportation: est-ce là une juste récompense de leurs efforts de production? N'y a-t-il pas là une anomalie quand certains de leurs voisins sont fortement déficitaires?

Voilà un paradoxe qu'il nous faut méditer, mais ce n'est pas le seul. En effet, le monde est encombré d'excédents alimentaires alors que la malnutrition reste encore très largement répandue. Les populations malnourries sont trop pauvres pour constituer un marché; cela montre bien, s'il en était besoin, que la sécurité alimentaire n'est pas seulement un problème de production mais aussi un problème de revenus. Pour mieux nourrir le monde, c'est le combat contre la pauvreté qu'il faut gagner.

Cette situation de l'économie mondiale ne pouvait manquer d'affecter les organisations internationales. Quand les déficits budgétaires deviennent insupportables, il faut répondre par l'austérité, par la compression' des dépenses; et je comprends bien que les hommes politiques qui doivent accomplir cette tâche ingrate et la justifier devant leur opinion publique s'en prennent d'abord aux dépenses périphériques, celles qui concernent le moins la vie immédiate de leurs électeurs·

Parmi ces dépenses, il n'est que trop tentant d'inclure l'aide au développement ainsi que les contributions aux organisations internationales qui s'en occupent. Ces coupes sont plus facilement acceptées, car les opinions publiques, si promptes pourtant à manifester leur solidarité lors d'une famine ou d'un tremblement de terre, n'ont malheureusement pas une très haute idée du travail accompli par les organismes d'aide au développement. N'ont-elles pas, de ces organisations, l'image excessive d'une lourde bureaucratie? Celle d'une aide gaspillée? Ou encore celle d'experts au train de vie mirifique? Et n'est-il pas trop fréquent que des hommes politiques soient les premiers à propager ces images pour bien montrer leur détermination en matière budgétaire?

Oui tout cela peut se comprendre: les politiques intérieures ont leurs exigences. Mais permettez-moi de le déplorer profondément: il y a là de profonds malentendus et surtout, je le crois, une information très insuffisante. Pour ma part, je suis fier d'être à la tête de notre Organisation, et je souhaiterais que soit mieux partagée l'admiration que j'éprouve envers ceux qui travaillent pour elle avec acharnement et modestie, afin de vaincre un jour la pauvreté dans les campagnes et la faim dans le monde. Oui, je voudrais que tout cela soit mieux connu, comme je voudrais que l'aide au développement, la solidarité avec le tiers monde deviennent des thèmes de mobilisation politique, et non plus des raisons de repli sur soi-même.

Quant à ces remarques acerbes sur les bureaucraties, croyez bien que je suis le premier à les partager, et j'aimerais que l'on connaisse mieux les efforts qui ont été faits à la FAO pour en combattre les nuisances. Par exemple, dois-je rappeler que les dépenses de personnel, qui représentaient 77 pour cent du budget en 1975, n'en représentent plus maintenant que 55 pour cent? De même, les coûts administratifs ne sont-ils pas tombés, au cours de la même période, de 24 pour cent à 16 pour cent du budget de la FAO? Il va sans dire que cette gestion a permis de consacrer aux programmes de terrain une part croissante des ressources: pouvait-on mieux répondre aux besoins des Etats Membres?


Je souhaite ardemment que l'opinion publique comprenne mieux le rôle de la FAO et des autres organisations internationales d'aide au développement. Je veux espérer que cette compréhension grandira et qu'elle portera ses fruits. Mais, dans l'immédiat, ce sont les faits qui commandent: les difficultés financières sont là, et il nous faut les affronter avec réalisme et lucidité. Permettez-moi de vous en brosser un tableau sommaire avant que vous n'en débattiez en profondeur.

Comme vous le savez, la situation financière est déterminée, pour l'essentiel, par le montant et le calendrier de versement des contributions des Etats Membres. Lorsque votre Comité financier a examiné cette situation en septembre dernier, celle-ci est apparue très préoccupante: il était devenu évident que les retards de paiement, malheureusement habituels, seraient fortement aggravés par un retard et une réduction de la plus importante des contributions. A cela s'ajoutait une diminution des autres revenus, en raison surtout de la baisse des taux d'intérêt. Au total, on prévoyait un manque à recevoir de 58 millions de dollars, soit environ 13 pour cent du budget de l'exercice. On ne s'attendait cependant pas à des problèmes de liquidités. De plus, on estimait qu'il serait possible de faire face aux conséquences de la chute du dollar, les ressources du Fonds de réserve étant tout juste suffisantes pour tenir jusqu'en novembre-décembre 1987.

Pour affronter cette réduction imprévue des ressources, le Comité m'a demandé de prendre des mesures appropriées. En même temps, constatant que les arriérés seraient, à la fin de l'exercice, de l'ordre de 65 millions de dollars, le Comité a fait appel à tous les Etats Membres pour qu'ils honorent leurs engagements envers l'Organisation.

Entre-temps, cette situation déjà inquiétante s'est aggravée avec le vote, dans le principal pays contributeur, de la loi qui fixe les contributions à la FAO et aux autres organisations internationales. Les informations à ce sujet ne cessent d'ailleurs de se modifier et les estimations que je vous donne aujourd'hui diffèrent déjà dans le sens d'une aggravation des chiffres annoncés dans les documents du Conseil. Les dispositions législatives prévoient de ramener la contribution annoncée bien en deçà de ce qui était attendu, si'bien que le manque à recevoir de l'exercice atteindra au total quelque 92 millions de dollars, soit 34 millions de plus de ce qui était envisagé en septembre.

Est-il possible, dans ces conditions, d'éviter des problèmes de liquidités d'ici la fin de l'exercice? J'ai examiné les options possibles, et je vous propose une stratégie dont je pense qu'elle permettrait d'y faire face. Mais je tiens à vous dire que je m'y résous à contre-coeur. Vous aurez à l'examiner et à vous prononcer sur sa mise en oeuvre.

Mon souci a été de porter le moins possible atteinte au Programme de travail adopté par la Conférence. Je n'ai donc proposé que des ajustements; certes, l'exécution de certains éléments du Programme, s'en trouverait ralentie, mais rien d'essentiel ne serait remis en cause. En tout cas, comme les activités du Programme de coopération technique sont, sans nul doute, les plus importantes pour les Etats Membres, j'ai veillé à ce qu'elles ne soient en rien affectées par ces mesures. Ce plan permettrait des économies de l'ordre de 16 millions de dollars. Pour financer les besoins restants-quelque 13 millions de dollars-il me faudra recourir aux prélèvements sur le Fonds de roulement. Comme vous le savez, les règlements en vigueur m'y autorisent.

Ces mesures nous permettraient d'éviter une situation vraiment grave d'ici décembre 1987. Il n'en resterait pas moins que nous aborderions le prochain exercice biennal avec des obligations, correspondant à des dépenses de l'exercice précédent, de l'ordre de 60 millions de dollars. Je dois également préciser que les contributions encore dues à l'Organisation représenteraient, au début de 1988, un arriéré de 98 millions de dollars. Si leur versement échelonné venait à faire défaut, je n'aurais alors, pour faire face aux besoins de trésorerie, plus d'autres choix qu'un emprunt d'environ 30 millions de dollars.

A court terme, on peut donc se sortir de cette mauvaise passe: il y a des solutions, même si elles sont peu satisfaisantes. Mais je ne vous cacherai pas que mon inquiétude va bien au-delà, car rien, pour le moment, ne m'indique que la situation sera meilleure lors de l'exercice suivant. Qu'adviendra-t-il des prochains budgets si les retards de paiement se multiplient, si les reports d'arriérés continuent à s'accumuler, si les lois de tel ou tel pays modifient en chemin les engagements déjà pris, si les taux de change sont soumis aux fluctuations que nous avons connues?

Notre Organisation est à l'image de l'agriculture dont elle s'occupe: elle a besoin de temps et de continuité. Il lui est difficile de travailler si elle doit constamment faire face à l'insécurité de son budget, à l'incertitude de ses programmes et à l'incertitude du paiement des contributions de nos Etats Membres. Ce qu'il faut, c'est une bonne solidité financière.

Cette solidité financière, vous savez l'importance que j'y attache: je crois pouvoir affirmer que, depuis plus d'une décennie, les gestionnaires de la FAO en ont fait leur souci essentiel. D'ailleurs, les résultats sont là pour attester la grande prudence de notre gestion. Qu'il me suffise, pour l'illustrer, d'évoquer l'importance des excédents de trésorerie qui ont été régulièrement redistribués aux Etats Membres, une fols réalisés les programmes de travail.


Maintenir cette solidité financière, la mettre à l'abri de l'insécurité budgétaire, telle est, pour le moment, ma préoccupation majeure. Voilà le problème de fond qu'il me paraît indispensable de soumettre à la prochaine session de la Conférence de la FAO. Mais il serait bon que nous commencions à y réfléchir dès la présente session du Conseil, car les contraintes financières sont là pour nous aiguillonner. Les documents dont vous êtes saisis émettent quelques idées sur des approches possibles. Pour pouvoir aller plus loin, je souhaiterais vivement recevoir vos avis et être éclairé de vos conseils. Avant de clore ce sujet, je voudrais encore ajouter ceci: les difficultés financières que connaît la FAO concernent l'ensemble du système des Nations Unies. Mes collègues des autres institutions ont à y faire face comme moi-même. Je ne doute pas que leurs approches contribueront aussi à une solution effective du problème.

Au cours de cette session, vous aurez à examiner les activités de l'Organisation. Je ne voudrais donc pas m'étendre sur ce point. Vous me permettrez cependant d'attirer votre attention sur quelques-unes des activités qui m'ont plus particulièrement occupé au cours de l'année écoulée.

Je voudrais tout d'abord vous parler des actions d'urgence, car il n'y a malheureusement pas d'année où ne se produise quelque drame qui exige une intervention rapide de la FAO.

Cette année-et c'est bon signe-je n'ai pas eu à placer au premier plan la lutte contre la famine. Les sécheresses nous ont accordé un répit, et quelques pays seulement, tous situés en Afrique, connaissent une situation difficile. La communauté Internationale devrait être en mesure de faire face à leurs besoins. A cet égard, il me paraît important de vous signaler que nous devrions être de mieux armés pour intervenir à temps quand de tels problèmes se présentent. Comme vous le savez, la FAO met progressivement en place un système mondial d'information et d'alerte rapide qui permet de suivre en permanence l'évolution de la situation alimentaire. J'entends bien, malgré les difficultés financières, poursuivre l'établissement et renforcer les moyens d'action de ce système.

Les situations de pénurie ne constituent pas le seul type de difficultés que connaissent les politiques d'aide alimentaire; en effet, je dois appeler votre attention sur un autre problème: celui des excédents céréaliers qui sont apparus cette année dans quelques pays africains, notamment au Zimbabwe-et même, dernièrement, on m'a signalé le Burkina Faso, qui a un excédent de 200 000 tonnes de mil et de sorgho qu'il voudrait bien vouloir vendre; et il y a également d'autres pays africains. Ces excédents ne trouvent pas de marché, et il me semblerait tout indiqué que cette production soit utilisée afin d'approvisionner des pays déficitaires. C'est pourquoi j'ai suggéré que les pays donateurs fassent un effort pour acheter certains de ces excédents au profit de pays qui sont dans le besoin. Je suis heureux de constater que cette formule est bien accueillie, et j'espère que l'on y aura de plus en plus recours.

Cette année, la situation d'urgence est venue d'un fléau oublié: les acridiens. Avec le retour des pluies, leur menace s'est abattue sur de très nombreux pays africains. Pour y faire face, 11 fallait mobiliser des moyens considérables, et la FAO a fait tous les efforts possibles dans ce sens. Une campagne internationale de 35 millions de dollars a pu être montée; comme vous le savez, la cellule d'urgence que j'ai créée au sein de la FAO en a été le véritable centre nerveux. Qu'il me soit permis, à cette occasion, de remercier chaleureusement les donateurs-et ils sont nombreux-qui ont répondu si généreusement aux appels de la FAO et ont rendu possible cette action d'urgence.

Aujourd'hui, je suis heureux de vous annoncer que le péril est très largement conjuré et que des pénuries alimentaires graves ont été évitées en Afrique de l'Ouest et de l'Est. Pour autant, nos efforts ne doivent pas se relâcher: dans plusieurs pays, il faudra encore intervenir l'année prochaine et, d'une facon générale, la vigilance reste nécessaire car l'eradication de ce fléau n'est jamais définitive.

Cette année nous a aussi apporté un autre sujet d'inquiétude, celui de la contamination par la radioactivité. L'accident de Tchernobyl, vous le savez tous, a été cause de graves soucis pour l'agriculture européenne: il a fallu retirer de la consommation les produits qui pouvaient être contaminés, exercer des contrôles sur les pâturages, sur l'élevage, et cela n'a pas été sans de grosses difficultés. Pour éviter de nouvelles erreurs et mieux connaître les risques dans le domaine agricole, les gouvernements ont ressenti le besoin d'une action internationale, et ils se sont tournés vers la FAO. J'ai-aussitôt pris des dispositions, dans le cadre de notre Division mixte avec l'Agence internationale de l'énergie atomique, pour que des programmes soient mis en place afin de définir des normes de contamination, d'étudier les pratiques agricoles dans le zones touchées, de préciser les mesures à prendre dans l'agriculture en cas de nouvelle alerte et d'autres sujets encore. J'espère que vous serez d'accord avec moi sur la priorité qu'il convient d'accorder à ces programmes.

Au cours de la période écoulée, les forêts ont occupé une grande place dans les activités de la FAO. La tâche essentielle dans ce domaine est de mettre en oeuvre le Plan d'action forestier tropical, préparé avec l'assistance de notre Organisation. Cette tâche est actuellement en cours, et je suis particulièrement heureux de constater que la préparation des programmes et des projets détaillés fait l'objet d'une très large coopération internationale. La FAO y joue un rôle crucial, notamment


en matière de coordination. De plus, il m'est agréable de rappeler la part prise par la FAO dans l'organisation de la Conférence sur l'arbre et la forêt qui s'est tenue cette année à Paris. J'ai mol-même participé à cette conférence que plusieurs chefs d'Etat ou de gouvernement ont honorée de leur présence.

Nos activités ont également été marquées par d'importantes réunions et plus particulièrement par les cinq Conférences régionales de la FAO auxquelles j'ai tenu à prendre part personnellement. Ces conférences ont offert l'occasion de riches débats sur des sujets propres à chaque région; je suis certain qu'elles serviront de réservoir d'idées pour la préparation du prochain programme de travail. A cet égard, la Conférence régionale pour l'Afrique s'est distinguée des autres, car j'avais à lui soumettre les résultats d'une étude sur le développement agricole en Afrique que la Conférence régionale de Harare m'avait demandée deux ans plus tôt. Je vous en dirai quelques mots tout à l'heure. La Conférence pour l'Afrique a déjà été honorée par la présence du Président du Conseil ainsi que celle du Secrétaire Général de l'Organisation de l'unité africaine. A la Conférence pour l'Amérique latine et les Caraïbes, les Etats participants ont demandé une étude en profondeur des perspectives agricoles à long terme de la région. J'espère que la FAO pourra répondre favorablement à cette demande. Pour ma part, je souhaite que les résultats soient aussi riches qu'ils l'ont été dans le cas de l'Afrique.

Enfin, je voudrais évoquer la dernière session du Comité des politiques et programmes d'aide alimentaire. Cette session a fourni l'occasion d'un examen très approndi de nos activités, et je crois pouvoir dire que la collaboration entre la . FAO et le PAM en est sortie puissamment renforcée. J'en augure une efficacité accrue au service des Etats Membres. Au cours de cette même session et après consultation avec les membres du Comité, j'ai eu le plaisir, au nom du Secrétaire général des Nations Unies et en mon nom personnel, de confier à M. Ingram un nouveau mandat comme Directeur exécutif du PAM. Son efficacité, son dynamisme, son dévouement à la cause du développement sont connus de tous; je sais qu'il continuera de déployer ces qualités et de les faire passer dans toutes les activités du Programme qu'il dirige depuis bientôt cinq ans. Qu'il sache bien qu'il peut compter sur mon soutien dans son importante tâche.

Au terme de ma déclaration, je voudrais revenir brièvement: sur notre étude de l'agriculture africaine, car j'en ai tiré quelques conclusions générales touchant les politiques d'aide à l'agriculture, et j'aimerais les soumettre à votre réflexion.

L'Afrique a été cette année un important sujet de préoccupation pour l'Organisation des Nations Unies. Comme vous le savez, son Assemblée générale a tenu une session extraordinaire sur ses problèmes, et elle a adopté à cette occasion un Plan de redressement qui insiste tout particulièrement sur la priorité de l'agriculture. Invitée, comme les autres institutions des Nations Unies, à tout mettre en ceuvre pour traduire ce plan en programme concret, la FAO s'est attachée à préparer un Programme d'action couvrant le domaine de sa compétence.

Ce programme d'action, essentiellement fondé sur les résultats de l'étude de la FAO, j'ai eu l'honneur de le présenter à la quatorzième Conférence régionale de la FAO pour l'Afrique, qui s'est tenue en septembre dernier. J'ai eu la très grande satisfaction de le voir adopté et de constater que, pour la Conférence, le programme proposé s'inscrivait dans le droit fil des résolutions de la session extraordinaire de l'Assemblée générale des Nations Unies. Je ne crois pas exagéré de dire qu'il en constitue, très probablement, la première application concrète.

Je suis heureux de noter que Son Excellence Denis Sassou Nguesso., Président en exercice de l'OUA, a bien voulu confirmer l'approbation donnée par la Conférence régionale de la FAO lorsqu'il s'est adressé, au nom de l'OUA, à l'actuelle session de l'Assemblée générale des Nations Unies.

De plus, il m'a fait le grand honneur de m'inviter à présenter nos propositions d'action devant le Comité directeur de l'OUA qui examinera en décembre prochain à Brazzaville la mise en oeuvre de Plan de redressement. Vous le voyez, le mouvement est donné.

J'ai tenu à entretenir plus particulièrement le Conseil de l'une des recommandations du Programme d'action: il s'agit d'un appel aux pays donateurs pour qu'ils élargissent considérablement l'aide en nature qu'ils apportent déjà ponctuellement à l'agriculture des pays pauvres. Pour produire-comme chacun sait-il faut des" intrants, des équipements, des moyens de transport et beaucoup d'autres biens manufacturés. Le tiers monde, étranglé par ses dettes, à court de devises, n'est guère en mesure de faire les efforts financiers nécessaires. Je pense, en revanche, que les pays développés, dont les capacités industrielles sont souvent sous--utilisées à cause de la crise, pourraient envisager un effort exceptionnel pour fournir de tels biens à des conditions de faveur. Je suis persuadé qu'ils y trouveraient un intérêt à long terme.

Je vois dans cette forme d'aide l'une des clefs de la relance agricole et un moyen privilégié pour contourner les obstacles auxquels se heurtent actuellement les aides financières et les programmes d'investissement. La Conférence régionale pour l'Afrique, soucieuse de voir cette idée se matérialiser, m'a demandé de l'étudier plus avant. J'ai indiqué que je serais heureux de le faire si


le Conseil m'en donnait mandat et si un consensus se dégageait, tant du côté des pays donateurs que de celui des pays bénéficiaires. C'est cette proposition que je soumets à votre examen; vous en trouverez la présentation dans les documents dont vous êtes saisis.

Je tiens cependant à préciser que cette proposition touchant l'élargissement de l'aide en nature, je l'ai conçue et développée par rapport au seul contexte africain. Maintenant qu'elle est portée devant le Conseil de la FAO, je crois indispensable de lui donner une portée plus large. En effet, si les besoins de l'Afrique sont énormes, il n'est pas possible, pour autant, de négliger ceux que connaissent de trop nombreux pays du tiers monde. Aussi est-ce sur la possibilité de formuler une aide de portée globale que je vous invite à réfléchir.

Cette 90ème session s'ouvre donc sous de graves auspices: situation encore incertaine de l'économie mondiale, crise de l'aide et problèmes croissants pour les pays les plus démunis, difficultés financières de notre Organisation et menaces sérieuses sur ses programmes.

Dans ces mers agitées, la FAO se doit de tenir le cap. Depuis quatre décennies, elle est devenue une institution indispensable pour l'alimentation et l'agriculture. Certes, dans les pays, développés où foisonnent les services et les entreprises, son rôle n'est pas primordial et ses activités n'intéressent pas toujours l'opinion publique, sollicitée par tant d'autres problèmes.

Mais dans les pays pauvres, si nombreux sur la planète, il en va tout autrement. L'agriculture y occupe encore la majorité de la population, la malnutrition et la pauvreté rurale sont des réalités de tous les jours. Vous ne le savez que trop, ces pays ont peu de moyens pour enseigner, vulgariser, chercher, administrer. Chaque aide reçue y prend donc une importance que seul le dénuement permet de mesurer.

Vous comprendrez alors mon inquiétude lorsque je vois la situation financière de l'Organisation menacée. Vous comprendrez mon souci de mettre en place des mécanismes pour la consolider â long terme. Vous comprendrez qu'il n'est pas possible de faire défaut à tous ces pays qui attendent nos services et n'ont aucune solution de rechange.

Cette session du Conseil de la FAO appelle donc toute votre diligence. En raison des retards dans le paiement des contributions, nous sommes confrontés à de graves problèmes de trésorerie, qui risquent malheureusement de durer. Ce qui est en cause, je ne crains pas de le dire, ce n'est rien de moins que les activités de la FAO pendant sa cinquième décennie et son aptitude à maintenir son rôle en matière de sécurité alimentaire et de développement agricole. Je ne doute pas un instant que vous partagerez mon souci sur ce problème. Mais je ne doute pas non plus que vous trouverez les solutions appropriées·

LE PRESIDENT: Je voudrais, au nom du Conseil, remercier le Directeur général pour sa déclaration qui est très importante et qui va nous permettre de dresser un tableau général de la situation mondiale et les problèmes auxquels est confrontée la FAO, et sur lesquels nous aurons l'occasion et le loisir de nous pencher très attentivement.

James C. INGRAM (WFP): I did not want the Committee to adjourn without the opportunity to express my thanks to the Director-General for his very gracious welcome this morning and for the kind remarks that he made about my reappointment.

I will not repeat what I have said in the Committee on Food Aid but I would like to say that I am deeply honoured to have the opportunity to go on working in the service of developing countries and that I shall, of course, continue to do everything I can to discharge that task. Much of what WFP does, much of our work is in the field of agricultural development in support of agriculture and it is indeed essential that in that task WFP and FAO should cooperate; not only cooperate but cooperate closely and I am personally strongly committed to close cooperation and working very closely with FAO and its Director-General in the years ahead and I would particularly like to thank Mr Saouma for the statement you made a moment ago for your personal support for me in my work. I do appreciate that and I look forward to, as I say, a very close cooperation between our two Organizations.

Gerald I. TRANT (WFC): Mr Director-General, Mr Executive Director, Ministers, Distinguished Delegates, Ladies and Gentlemen, the Secretary-General of the United Nations, Mr Perez de Cuellar has requested me to convey to you his best wishes for a successful session of the FAO Council at a moment when the whole United Nations system is looking into new ways and new means to meet adeguately the enormous challenges which are confronting the international community.


In my capacity as Executive Director of the World Food Council I am also grateful to have this opportunity to be introduced to the FAO Council and on the occasion of the opening of this important meeting. Let me assure you I look forward to working not only with the members of the Council but with the Member Countries of the FAO as well. I intend to develop a closer relationship with FAO and I am grateful to the Director-General for having welcomed me in Rome and for having offered his support.

As you are all aware the World Food Council has a specific role to play within the United Nations system but we all share common objectives to speed up the solutions to the hunger and malnutrition problem. As head of the Secretariat to the World Food Council I will do my best to work in cooperation with my colleagues in all the United Nations Organizations.

LE PRESIDENT: Au nom du Conseil, je remercie le Directeur exécutif du Programme alimentaire mondial et le Directeur exécutif du Conseil mondial de l'alimentation pour leurs interventions remarquées. Je voudrais dire que toute action internationale est basée en premier lieu sur une attention efficace et constructive de tous les instants entre tous les organismes concernés.

The meeting rose at 11. 30 hours
La séance est levée à 11 h 30
Se levanta la sesión a las 11. 30 horas


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