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Plan d'action forestier tropical

Département des forêts de la FAO

LE TECK D'ASIE PROSPÈRE AU HONDURAS - la foresterie devient de plus en plus internationale

Dans la plupart des pays des zones tropicales humides et sèches, les forêts sont défrichées ou dégradées à un rythme rapide, dans le but surtout de satisfaire les besoins essentiels de subsistance des collectivités rurales pauvres. En dépit de cette situation alarmante, les fonds nationaux et internationaux affectés aux programmes forestiers dans ces pays ont généralement diminué au cours des dernières années. C'est ce que le Comité de la mise en valeur des forêts dans les tropiques a reconnu lors de sa 6e session, tenue à Rome en octobre 1983. L'un des rôles principaux de cet organisme statutaire de la FAO, qui comprend 45 Etats Membres, est de «suivre les programmes internationaux concernant les forêts tropicales et l'action concertée que les gouvernements et les organisations internationales devraient entreprendre pour assurer la mise en valeur et l'utilisation rationnelle des forêts tropicales et de leurs ressources». A cette même session, le comité a également reconnu la nécessité de cerner et de définir les domaines hautement prioritaires, afin de présenter à la communauté internationale des donateurs une série de programmes de développement bien précis. Il a recommandé que la FAO mette sur pied des groupes ad hoc chargés d'élaborer des propositions en vue de programmes d'action dans les domaines prioritaires identifiés par le comité au niveau régional ou mondial.

La FAO, donnant suite à cette recommandation, a convoqué en mars 1985 une réunion officieuse d'experts pour examiner les propositions de programmes d'action dans les cinq domaines prioritaires suivants:

i) la foresterie dans l'utilisation des terres;
ii) le développement des industries forestières;
iii) le bois de feu et l'énergie;
iv) la conservation des écosystèmes forestiers tropicaux;
v) les institutions.

Ces propositions, après révision par la réunion d'experts, ont été soumises au comité lors de sa 7e session, tenue à Rome en juin 1985. Le comité les a approuvées et a recommandé qu'elles soient présentées au 9e Congrès forestier mondial ainsi qu'à d'autres instances et organismes importants.

Le congrès a émis le Manifeste de Mexico, qui, par la suite, a été adopté par la Conférence de la FAO à sa 23e session. Ce manifeste met l'accent sur l'importance et l'urgence du plan d'action et appuie pleinement toutes actions visant à en accélérer la mise en œuvre. En novembre 1985, le plan d'action a été vivement approuvé par la consultation internationale spéciale des conseillers forestiers, qui s'est tenue à La Haye (Pays-Bas).

Les cinq propositions de programmes d'action, qui constituent le Plan d'action forestier tropical, doivent être considérées comme un cadre conceptuel général d'action que les gouvernements et les organismes concernés devraient utiliser comme référence commune pour la formulation de leurs propres programmes de foresterie tropicale et pour l'harmonisation de leurs actions respectives.

Le comité a également recommandé que ces propositions soient complétées par des profils de projets d'investissement nationaux établis par les gouvernements avec l'assistance de la Banque mondiale et d'autres institutions compétentes. En collaboration avec le Programme des Nations Unies pour le développement et avec le World Resource Institute, organisme non gouvernemental dont le siège est à Washington, D.C., la Banque mondiale a calculé les besoins d'investissement dans 56 pays tropicaux pour une période de cinq ans. Des profils d'investissement ont été formulés pour quatre champs d'action correspondant aux domaines prioritaires retenus par le comité (indiqués entre parenthèses): «restauration des bassins versants montagnards et des plaines semiarides» (la foresterie dans l'utilisation des terres), «aménagement forestier en vue d'utilisations industrielles» (développement des industries forestières), «bois de feu et agroforesterie» (le bois de feu et l'énergie) et «conservation des écosystèmes forestiers» (conservation des écosystèmes forestiers tropicaux).

Je suis convaincu que l'adoption par tous les gouvernements et organismes concernés du cadre conceptuel universel que constitue le plan d'action du comité contribuera efficacement à l'harmonisation et au renforcement de la coopération qui est si nécessaire en matière de foresterie tropicale.

M.A. Flores Rodas
Sous-Directeur général
Département des forêts

Introduction

Les forêts tropicales d'Amérique, d'Afrique et d'Asie couvraient en 1980 environ 1,935 milliard d'ha, dont 1,2 milliard de forêts denses et 735 millions de formations claires; il y avait en outre 410 millions d'ha de jachères forestières. La capacité potentielle de rendement soutenu de la forêt tropicale dense était estimée à 5 milliards de m3 par an, avec un taux de croissance d'environ 4 m3/ha/an. Ce chiffre est peut-être un peu trop élevé. En tout état de cause, une fraction seulement de ce potentiel est exploitée, pour diverses raisons: difficulté d'accès, manque d'aménagement des forêts et parfois faible intensité d'utilisation. Ainsi, alors qu'elles représentent plus de la moitié du patrimoine forestier mondial, les forêts tropicales fournissent moins de la moitié de la production de bois et environ un cinquième de la production de bois d'œuvre et d'industrie du monde. Sur 1,4 milliard de m3 de bols enlevés chaque année dans les forêts tropicales, à peine plus de 200 millions sont utilisés autrement que comme bois de feu.

Le bois de feu fournit 63 pour cent de l'énergie consommée par les pays africains en développement, 17 pour cent de celle des pays d'Asie et 16 pour cent de celle des pays d'Amérique latine. Dans certains pays, la proportion peut même dépasser 90 pour cent. Le bois est une source d'énergie particulièrement importante pour les communautés rurales. La demande croissante de bois de feu et, dans une moindre mesure, les brûlis répétés et le surpâturage se conjuguent pour accélérer le déboisement et la dégradation des forêts, qui compromettent à leur tour les approvisionnements dendro-énergétiques des zones rurales.

Les tropiques comptent environ 2 milliards d'habitants, et cette population augmente à raison de 2,6 pour cent par an. L'essor démographique pousse à défricher des terres boisées pour les cultiver. On estime que 7,5 millions d'ha de forêts tropicales denses sont déboisés chaque année depuis 1980, notamment pour l'agriculture itinérante ou autre. Quant aux forêts claires, il en disparaîtrait 3,8 millions d'ha par an. Ainsi, 11,3 millions d'ha de forêts tropicales au total sont détruits chaque année.

La superficie plantée annuellement dans les pays tropicaux s'est accrue ces dernières années et atteint aujourd'hui quelque 1,1 million d'ha; la superficie totale des plantations était de 12 millions d'ha environ en 1840. Mais ces reboisements ne compensent qu'environ un dixième des déboisements.

Stratégie d'action

Pour mettre en valeur et protéger les ressources forestières tropicales tout en accroissant leur apport au bien-être de l'homme, il faudra des ressources et de l'imagination, mais surtout une stratégie d'action bénéficiant de l'appui du public et des pouvoirs politiques. Il existe d'énormes possibilités d'action nationale et internationale pour exploiter le potentiel de développement qu'offrent les forêts tropicales. Etant donné, toutefois, que les ressources sont limitées, il faut manifestement établir des priorités.

Considérant les besoins collectifs des pays tropicaux, cinq domaines prioritaires ont été retenus, à savoir:

1. La foresterie dans l'utilisation des terres. Les actions à mener dans ce domaine se situent à l'interface entre forêt et agriculture, et visent à conserver la base de ressources pour l'agriculture (aménagement des bassins versants et lutte contre la désertification), à intégrer la forêt dans les systèmes agricoles (mise en valeur agrosylvopastorale), et à utiliser les terres de manière plus rationnelle (évaluation des terres boisées tropicales et plans d'utilisation des terres).

2. Le développement des industries forestières. Les actions visent au développement rationnel et intégré d'industries forestières, grâce à un aménagement et à une mise en valeur plus intensifs des ressources, à des méthodes appropriées de récolte de la matière première, à la mise en place d'industries forestières adaptées, à la réduction du gaspillage et au développement de la capacité de commercialisation des produits forestiers.

3. Le bois de feu et l'énergie. Il s'agit d'accélérer le redressement de la situation des combustibles ligneux et de rétablir les approvisionnements dans les pays les plus touchés par la pénurie de bois de feu, grâce à une assistance mondiale pour le développement des combustibles ligneux et de l'énergie tirée du bois, à un appui aux programmes nationaux dans ce domaine, à la mise au point de systèmes d'énergie à partir du bois pour le développement rural et industriel, à la formation et à la démonstration à l'échelle régionale pour appuyer les actions en matière de combustibles ligneux, et à l'intensification de la recherche et des applications pratiques en ce qui concerne l'énergie tirée du bois.

4. La conservation des écosystèmes forestiers tropicaux. Les actions ont pour objet de conserver, gérer et utiliser les ressources génétiques des plantes et de la faune sauvage tropicales, grâce à la création de réseaux nationaux d'aires protégées, à la planification, l'aménagement et la mise en valeur des aires protégées individuelles, à la conservation in situ des ressources phytogénétiques, et à la recherche sur l'aménagement des forêts tropicales en vue d'une production régulière.

5. Les institutions. Il faut chercher à lever les contraintes institutionnelles qui entravent la conservation et l'utilisation judicieuse des ressources forestières tropicales, grâce au renforcement des administrations forestières et autres organismes publics et de l'appui institutionnel au secteur privé et aux organisations locales, au développement de la formation professionnelle - du niveau de l'ouvrier forestier à celui de l'ingénieur - de la vulgarisation et de la recherche forestière.

On reconnaît sans réserve que d'autres projets et activités en dehors de ces cinq domaines méritent également d'être considérés, étant entendu que les priorités en matière de développement doivent être déterminées à l'échelon du pays, et les actions planifiées et mises en œuvre pays par pays. Cependant, on peut dire que les cinq domaines proposés couvrent bien l'ensemble varié des problèmes et des perspectives offerts par les forêts tropicales dans le monde entier.

1. La foresterie et l'utilisation des terres

La Réunion d'experts FAO/PNUE/Unesco tenue à Rome en janvier 1982 a permis de faire un tour d'horizon de la conservation et de la mise en valeur des forêts tropicales. Depuis lors, un certain nombre de réunions et de publications importantes ont à leur tour exprimé les préoccupations de la communauté mondiale concernant la dégradation du couvert forestier tropical et ses répercussions sur l'équilibre biologique et les approvisionnements en biens et services indispensables à de nombreuses collectivités locales, et même à la société dans son ensemble.

Dans ce contexte, la forêt apporte une contribution primordiale à la sécurité alimentaire en assurant la stabilité et la productivité des milieux naturels, car elle atténue les effets des fluctuations climatiques, maintient un microclimat favorable à la production végétale et animale, et conserve les sols et l'eau. La forêt est aussi, plus directement, pourvoyeuse de plantes comestibles, de gibier et de poissons d'eau douce, qui jouent souvent un rôle important, même s'il n'est pas connu avec précision, dans le régime alimentaire de nombreuses populations rurales.

La forêt a de tout temps contribué aux systèmes d'agriculture traditionnels et à la sécurité alimentaire des populations rurales. Mais avec l'avènement de l'agriculture moderne et la primauté accordée aux productions commercialisables, ces liens se sont rompus. Par ailleurs, la révolution verte, qui met en jeu des investissements importants et qui est pour les sociétés développées moyen de couvrir leurs besoins alimentaires, a peu de chances de résoudre les problèmes de subsistance de sociétés essentiellement agraires ne disposant pas des moyens de production nécessaires. En conséquence, les systèmes agricoles traditionnels, qui reposent sur les liens avec la forêt en tant que source d'aliments, doivent être renforcés et servir de second front pour la production vivrière.

A l'interface entre agriculture et forêt, on a identifié quatre domaines principaux où les conflits pour l'utilisation des terres sont le plus aigus:

· perte de forêts productives résultant de leur défrichement et de leur affectation à d'autres utilisations, du fait soit de l'installation spontanée de cultivateurs itinérants, soit d'une colonisation agricole planifiée;

· dégradation des bassins versants de montagne par suite de la mauvaise utilisation des terres;

· dégradation et désertification des zones semi-arides et subhumides;

· dégradation d'écosystèmes forestiers tropicaux importants.

Défrichement des forêts en vue de l'agriculture

Si l'on considère, comme le font de nombreux responsables de pays en développement, que les forêts sont un réservoir de terres dans lequel on peut puiser à volonté pour l'expansion de l'agriculture, le territoire entier de ces pays (soit prés de trois fois la surface actuelle de cultures permanentes et de pâturages) serait insuffisant, avec les méthodes actuelles de culture, pour nourrir la population que, selon les projections, ces pays auront à la fin du siècle. A l'heure actuelle, 11,3 millions d'ha de forêts sont défrichés chaque année, dont 45 pour cent en liaison avec la culture itinérante et l'agriculture à jachère longue.

Malheureusement, la plupart des terres ainsi gagnées sur les forêts tropicales ne gardent pas longtemps leur fertilité, car les éléments nutritifs nécessaires à la végétation se trouvent dans la biomasse et non dans le sol. Il en résulte non seulement une diminution des rendements, mais encore une dégradation générale du milieu.

On estime qu'à la fin du siècle 64 pays - dont 29 en Afrique - seront incapables de nourrir leur population à partir de leurs propres ressources en terres. Quelque 2,45 milliards d'ha - soit prés des deux cinquièmes de leur territoire, qui comptent 60 pour cent de la population - devront faire vivre une population trop nombreuse, avec toutes les conséquences qui en découleront pour la survie des hommes et pour l'environnement. Les mêmes études montrent toutefois que, dans 28 de ces pays, les problèmes perdraient de leur acuité avec des techniques de conservation appropriées et des apports moyens d'engrais, et qu'il en serait de même pour 17 autres pays s'ils adoptaient et maintenaient un ni veau élevé d'intrants.

Dans de nombreux pays tropicaux, par conséquent, la conservation et la gestion rationnelle des forêts sont conditionnées par une action parallèle urgente d'intensification et de diversification de la production agricole, afin d'alléger la pression sur les terres boisées. Il est tout aussi urgent de remettre en production les friches dégradée, qui couvrent 75 millions d'ha rien qu'en Asie.

Dégradation des bassins versants en zones de montagne

Les zones montagneuses de nombreux paya offrent depuis toujours un habitat favorable, et souvent préféré, aux établissements humains, en raison de leur climat relativement égal et de disponibilités en eau facilement accessibles. Tant que la population reste stable, cet habitat peut se maintenir sans dommage, mais avec la croissance démographique récente, la pression sur les forêts s'est accrue dans les tropiques comme ailleurs, et les pratiques agricoles destructives entraînent une dégradation progressive de l'écosystème. Les conséquences en sont l'érosion des sols et la diminution de l'infiltration dans les bassins versants, avec des effets en aval, tels qu'inondations, sécheresses, envasement des barrages et des cours d'eau, et irrégularité des approvisionnements en eau pour la production d'énergie électrique, l'irrigation, l'industrie et l'usage domestique.

Coûts estimatifs de l'assistance technique sur une période de 10 ans (en millions de dollars U.S.)


Développement agrosylvopastoral

Aménagement intégré des bassins versants

Foresterie des zones arides et lutte contre la désertification

Evaluation des terres forestières tropicales et plans d'utilisation des terres

Premier niveau d'assistance

Coût moyen

7,8

8,0

7,6

6,0

Nombre de pays

17

23

22

10

Coût

133,0

184,0

167,0

60,0

Second niveau d'assistance

Coût moyen

3,9

4,0

3,8

3,0

Nombre de paya

16

8

8

13

Coût

62,0

32,0

30,0

39,0

Coût total

195,0

216,0

197,0

99,0

Le coût total du programme d'assistance à l'échelon national dans les quatre domaines d'action s'élève à 707 millions de dollars U.S.

La colonisation des terres hautes par des migrants venus de plaines surpeuplées ou inéquitablement partagées se fait souvent de manière désordonnée, mais, même dans le cas de migrations organisées, une étude préalable insuffisante de l'aptitude des terres conduit souvent à leur mauvaise utilisation et à leur dégradation sur les pentes fortes et dans les zones forestières aux sols fragiles.

AGROFORESTERIE EN AMAZONIE - il faut une assistance internationale

Désertification des zones semi-arides et subhumides

Les zones tropicales semi-arides et subhumides sont en butte à une désertification croissante. Les savanes boisées claires sont habituellement défrichées par le feu pour être mises en culture. Il s'agit surtout d'une agriculture paysanne de subsistance. Les brûlis répétés entraînent la destruction de l'humus et une diminution de la fertilité, de la stabilité et de la capacité de rétention en eau du sol superficiel, avec pour conséquence la disparition du couvert protecteur arborescent et arbustif. Pendant les périodes de précipitations supérieures à la moyenne, les cultures vivrières empiètent souvent sur les zones pastorales voisines, sous l'effet de la pression démographique ou de l'extension des cultures de rente. Il en résulte une accélération de la désertification, qui touche aussi bien les terres agricoles que les zones pastorales envahies, et un processus inexorable de déclin de la fertilité des sols et de la production végétale et animale, accompagné d'une pénurie croissante d'aliments, de fourrages et de combustible ligneux.

Dégradation d'écosystèmes forestiers tropicaux importants

Le recul de la forêt tropicale, et notamment des grands massifs de forêt dense de la ceinture équatoriale, risque d'avoir des effets à long terme à l'échelle nationale et mondiale, et suscite donc légitimement l'inquiétude de la communauté internationale. L'aménagement des écosystèmes de forêt ombrophile hétérogène est extrêmement complexe. Dans bien des régions, ces forêts sont exploitées sans aucune mesure propre à assurer une régénération suffisante. Les coupes sélectives répétées risquent de dégrader la structure de la forêt, comme cela a été le cas dans les forêts à diptérocarpacées de l'Asie du Sud-Est. Les forêts denses d'Afrique occidentale disparaissent à raison d'environ 5 pour cent par an. La Côte d'Ivoire, qui comptait naguère 30 millions d'ha de forêt dense, n'en a plus aujourd'hui que 4,5 millions. A mesure que la forêt recule, les terres agricoles s'étendent, et le processus de dégradation s'accélère.

Programme d'action sur la foresterie dans l'utilisation des terres

Le programme d'action est fondé sur les principes suivants:

· intégration de la forêt dans le secteur agricole et dans les programmes multisectoriels;

· développement rural fondé sur une large base, mettant l'accent sur la diversification des activités économiques rurales;

· reconnaissance du rôle vital de la forêt pour améliorer les conditions de production agricole et animale, grâce aux rideaux-abris, à la régularisation du débit des cours d'eau et à la lutte contre l'érosion;

· avantages économiques directs pour les collectivités locales, provenant des biens et services fournis par la forêt et de la création d'emplois;

· contribution de la foresterie à la conservation et à l'arrêt de la désertification.

REBOISEMENT RÉCENT À FLANC DE COLLINE EN THAÏLANDE - il faut restaurer les terres érodées

Ces principes sont conformes à ceux énoncés par la Conférence mondiale sur la réforme agraire et le développement rural (CMRADR) et par la Déclaration de Jakarta adoptée au 8e Congrès forestier mondial.

Développement agrosylvopastoral

Dans les zones de montagne à pression démographique moyenne à élevée, les besoins de fourrage et de bois de feu et la densité de la population exigent impérativement que la moindre parcelle de terrain non cultivé (par exemple, surfaces rocheuses ou en pente raide, bordures de routes, ravines) soit plantée d'arbres. Les forêts naturelles ou plantées peuvent être aménagées en vue d'une utilisation multiple, telle que bois de feu, bois d'œuvre, gemmage, apiculture, coupe d'herbe, protection des ressources en eau.

Dans les plaines inondables, les zones côtières et les îles à densité de population élevée, bien que la plupart des terres soient cultivées, il y a un besoin pressant de produits forestiers, et il existe de grandes possibilités d'introduire les arbres dans les systèmes culturaux. On peut planter des arbres autour des habitations, au bord des champs, des canaux et des cours d'eau, et créer de petites parcelles d'essences à croissance rapide pour produire intensivement du combustible, du fourrage et du bois destiné à l'industrie locale. On pourra utiliser des arbres à usages multiples, qui fourniront par exemple des fruits, du fourrage, des gommes et du miel, tout en offrant ombrage et abri.

Dans les terres arides et semi-arides, la présence d'un grand nombre d'arbres à enracinement profond est nécessaire pour produire du fourrage ainsi que du combustible et de la matière organique, et servir de réserve fourragère en période de sécheresse. Le maintien de la productivité des milieux semi-arides est lié à la présence d'arbres dans le paysage. Le potentiel de production de combustible ne peut être réalisé que si des mesures comme la limitation de la charge de bétail, le pâturage tournant, la mise en défens des zones dégradées et les plantations d'enrichissement sont prises avec l'accord et la participation des collectivités locales. Dans de nombreuses régions, la densité des populations humaines et animales atteint un niveau tel que la plantation d'arbres devient une nécessité. Elle peut se faire sous la forme de petits boisements irrigués, arbres fourragers, rideaux-abris et brise-vent, et arbres fruitiers. On doit donner la préférence aux arbres et arbustes à fins multiples. A mesure que l'agriculture s'intensifie, il faut davantage de produits forestiers tels que bardeaux, pieux de clôture, bois de caisserie et combustible pour le séchage et le fumage dos produits agricoles.

Dans les forêts tropicales humides de plaine à forte pression démographique, l'agroforesterie est pratiquée de longue date, et on acquiert toujours plus d'expérience. On peut citer de nombreux exemples: ombrage pour les caféiers et cacaoyers, haies vives, culture en allées, jachères arborées à base d'essences à croissance rapide, aménagement sylvopastoral et systèmes agrosylvopastoraux. Partout où les ressources naturelles sont en danger d'épuisement, la culture sur brûlis doit faire place à une agriculture permanente complétée par des mesures de conservation des sois, qui aboutit à une utilisation plus rationnelle des terres en fonction de leurs aptitudes.

Aménagement intégré des bassins versants

Politique, réglementation, finance ment et sensibilisation

· Etant donné que l'envasement réduit considérablement la durée de service des barrages, il est essentiel de stabiliser leurs bassins d'alimentation. Les institutions financières et les planificateurs des ressources en eau doivent être disposés à affecter des fonds à cette fin, en raison de l'importance des investissements en jeu.

· Avec l'accroissement rapide des populations et les exigences du développement, les économies nationales ont besoin d'une mise en valeur et d'une utilisation optimales des ressources hydro-électriques.

· Les bénéficiaires situés en aval doivent contribuer à la mise en valeur des bassins versants et au bien-être des populations vivant en amont.

· Les hommes politiques et les administrations responsables doivent être incités, par l'intermédiaire des moyens d'information et des groupes de pression, à prendre les mesures appropriées pour protéger les bassins versants montagnards.

Institutions, planification et organisation

· Le bassin versant représente une unité appropriée pour la planification de la mise en valeur des terres et des eaux. Ce principe doit imprégner les programmes de développement rural, en établissant un lien explicite entre ressources en terres et en eau, et aussi entre intérêts des populations vivant en amont et en aval.

Mesures d'exécution et techniques

· Chaque fois qu'un système de production peu efficace dépasse les possibilités du milieu, il faut accroître la capacité de charge des terres grâce à des mesures de conservation, à des techniques améliorées et à un apport intensif de facteurs de production. Cela comporte souvent une diversification de l'économie de montagne, qui allège la pression sur les terres en créant de nouvelles sources de revenus non agricoles.

· La participation de la collectivité locale est primordiale pour le succès des programmes d'aménagement de bassins versants. Il faudra essayer divers types d'incitations pour apprécier leur efficacité.

· Une situation foncière précaire et des droits d'usage complexes constituent des obstacles sérieux à la stabilisation des populations rurales. Il faut trouver des solutions appropriées à ces problèmes avant de lancer un programme efficace d'aménagement de bassins versants.

Foresterie des zones arides et lutte contre la désertification

La solution aux problèmes de faible production, de dégradation des milieux et de pauvreté passe par une utilisation rationnelle des terres, orientée vers la conservation et la production régulière. La clef de ces problèmes est l'aménagement agrosylvopastoral intégré. Les objectifs de ce volet du plan d'action sont d'améliorer les capacités techniques en vue de parvenir aux résultats suivants:

· amélioration de la production agricole par une combinaison de techniques d'aridoculture et de mesures de protection, telles que rideaux-abris, brise-vent, protection et aménagement des bassins versants, mise en valeur des ressources hydriques;

· amélioration de la production animale, grâce à l'introduction dans les périmètres de reboisement et d'aménagement pastoral d'arbres et arbustes fourragers résistant à la sécheresse;

· implantation rationnelle des points d'eau et gestion appropriée des ressources en eau;

· atténuation du déficit énergétique par une meilleure productivité des ressources ligneuses existantes, la création de plantations et parcelles productrices de bois de feu et l'amélioration de la conversion et de l'utilisation des combustibles ligneux;

· création de nouveaux emplois et diversification des revenus ruraux grâce à un meilleur aménagement des forêts, fondé sur le principe de leur vocation multiple.

Evaluation des terres forestières et plans d'utilisation des terres

Il faut admettre que les forêts cales continueront, dans une certaine mesure, d'être défrichées pour passer à diverses autres utilisations non forestières, dont l'agriculture. Les actions proposées consisteront par conséquent à accroître la productivité des terres agricoles et pastorales existantes, tout en réduisant simultanément au minimum la conversion de terres forestières et en veillant à éviter qu'elles ne soient affectées à de nouvelles utilisations auxquelles elles seraient impropres. Il est donc nécessaire de procéder à une évaluation des terres forestières, à la délimitation des différentes utilisations possibles, y compris les utilisations multiples, et à l'établissement de plans d'aménagement pour une meilleure gestion des forêts ainsi délimitées. Les actions à entreprendre seront, entre autres, les suivantes:

· élaboration et mise en œuvre de politiques d'utilisation des terres;

· définition de critères pour les différentes utilisations des terres, et élaboration de plans d'aménagement des terres indiquant les zones forestières à conserver et aménager et celles qui pourront être déclassées et affectées à d'autres utilisations;

· recherche et démonstration de méthodes d'aménagement forestier, notamment pour une utilisation multiple des écosystèmes de mangrove;

· formation de spécialistes de l'aménagement et de la mise en valeur des terres.

2. Développement des industries forestières

Onze millions d'hectares de forêts tropicales disparaissent chaque année, et on a souvent considéré les industries forestières comme en étant le principal coupable. Mais en fait, toutes ces forêts font place à la culture itinérante, à l'agriculture permanente et à l'urbanisation. D'autre part, les volumes extraits annuellement des forêts mondiales atteignent près de 3 milliards de m3, dont moins de la moitié provenant des forêts tropicales. Le bois de feu représente 85 pour cent du volume abattu dans les tropiques, et les bois d'œuvre et d'industrie seulement 15 pour cent. Ce dernier chiffre comprend aussi bien les coupes dans les plantations industrielles que l'exploitation en vue de l'exportation de grumes vers les industries d'autres pays. Il y a une différence fondamentale entre ces deux formes d'exploitation: la seconde a un caractère minier, tandis que l'exploitation en vue d'alimenter une industrie locale provoque normalement moins de dégâts écologiques.

Une forêt sans industrie est dépourvue de valeur financière pour un Etat, bien qu'elle puisse présenter un intérêt écologique et social considérable. L'introduction d'une activité industrielle fondée sur la forêt apporte une contribution positive au développement et offre des avantages sociaux, entre autres des revenus tant pour l'Etat que pour la population locale. Ces revenus créés par l'industrie forestière incitent à protéger la forêt et à préserver et améliorer les avantages qu'elle procure. Ils assurent son aménagement rationnel, visant à garantir l'approvisionnement régulier de l'industrie en matière première tout en réduisant au minimum son impact sur l'environnement. En fait, toute entreprise industrielle forestière est dans la nécessité de sauvegarder sa matière première de base et donc de réduire au minimum sa propre incidence sur l'environnement. La création d'industries forestières peut, d'autre part, contribuer à la conservation et à la mise en valeur des ressources, grâce à des plantations établies sur des terres marginales ou déboisées.

Lorsqu'on parle d'industries forestières, on admet souvent implicitement que les seuls produits importants sont les produits ligneux - bois ronds, sciages, panneaux dérivés du bois, pâte et papier - , et on a tendance à dédaigner les autres produits. Si les produits ligneux occupent incontestablement le premier rang à l'échelle mondiale, les autres ont souvent une très grande importance nationale.

Parmi les produits forestiers non ligneux on trouve la résine, la gomme arabique, le tanin, le liège, le miel, les champignons, les fruits et les fourrures et peaux, pour ne citer que les plus connus. Dans le développement des industries forestières, il faut également tenir compte de ces produits, dont la contribution au plan de l'économie locale peut être extrêmement importante. En fait, la première préoccupation dans ce domaine doit être non pas de créer des industries forestières pour elles-mêmes, mais de les faire contribuer au développement local et national.

Assistance au développement des industries forestières

Tous les pays ou régions qui disposent de ressources forestières suffisantes pour créer des industries auront besoin d'une assistance au développement. Pour les 10 années à venir, les fonds nécessaires à l'exécution de programme d'action sont estimés comme suit (en milliers de dollars U.S.):

Poste

Contribution des donateurs

Contribution des pays

Total

Assistance technique

20 000

10 000

30 000

Stages et manuels de formation

7 000

3 000

10 000

Projets pilotes

15 000

14 000

29 000

Recherche techno-économique

1 000

-

1 000

Total

43 000

27 000

70 000

On peut ajouter, pour situer les perspectives, que les besoins d'investissement dans les industries forestières des pays tropicaux sont estimés pour les 10 prochaines années à environ 250 milliards de dollars U.S., comprenant les infrastructures, les nouvelles usines, les réinvestissements et la modernisation des usines anciennes.

Ces investissements se rapportent aux installations de transformation. Il faut y ajouter ceux qui sont requis pour la mise en valeur des ressources forestières pour les industries. La Banque mondiale estime à 1,225 milliard de dollars U.S. le montant d'un programme quinquennal (1987-1991) d'investissements concernant «l'aménagement des forêts à des fins d'utilisation industrielle» dans 25 pays tropicaux choisis en fonction d'une analyse de la baisse des exportations et de l'accroissement des importations de produits forestiers, et de leurs possibilités de reboisement industriel accéléré et d'aménagement plus intensif des forêts industrielles.

Industries forestières et développement rural

L'organisation de la population rurale en vue d'activités génératrices de développement est l'une des principales difficultés rencontrées dans l'installation d'une industrie forestière, mais si cette dernière est établie de manière appropriée, elle contribuera de diverses façons au développement rural. Tout d'abord, étant implantée en forêt ou à proximité, elle aidera à freiner l'exode vers les villes de ruraux en quête d'emplois souvent inexistants. Ensuite, le maintien de la population en zone rurale associé à l'introduction de nouvelles activités tend à préserver la contribution de tous les membres de la famille au revenu familial. Ainsi, la nourriture sera produite par les membres de la famille qui ne seront pas employés dans la nouvelle industrie, grâce aux cultures potagères, à l'élevage ou à l'agriculture à petite échelle. Par conséquent, les nouveaux emplois offerts aux hommes de la famille ne diminuent pas la contribution des autres membres au revenu familial, contrairement à ce qui se passe habituellement lorsque la famille part vers la ville.

Outre les emplois offerts directement par l'industrie forestière, celle-ci suscite par sa seule présence des activités économiques souvent considérables. Les services requis tant par l'entreprise industrielle elle-même que par les gens qu'elle emploie font créer des commerces, des ateliers et d'autres Installations, qui à leur tour procurent davantage d'emplois, de formation et de revenus.

Industries forestières et développement national

Cependant, la création d'industries forestières n'a pas uniquement des effets pour les seules collectivités rurales; elle a aussi incontestablement des répercussions à l'échelle nationale. L'installation de scieries, par exemple, sert de base à la création d'unités de transformation secondaire des bois pour le mobilier et le bâtiment, accroissant ainsi les possibilités d'emploi tant en zone urbaine qu'en zone rurale.

La création d'industries forestières permet d'autre part des rentrées de devises ou, si toute la production est consommée dans le pays, des économies de devises. Pour en indiquer l'ordre de grandeur, rappelons qu'en 1982 les pays en développement ont exporté des bois ronds et des produits ligneux pour une valeur totale de 7,1 milliards de dollars U.S. Dans le même temps, ils ont déboursé 10,1 milliards de dollars en devises pour l'importation de produits ligneux.

Si les exportations de bois en grumes des pays en développement étaient réduites pour convertir sur place une partie au moins du bois en sciages pour l'exportation, l'accroissement de la valeur ajoutée permettrait de faire des gains plus considérables.

Le poste d'importation le plus coûteux est sans aucun doute les pâtes et papiers - 5,3 milliards de dollars au total, en 1982, contre une valeur d'exportation de 1,1 milliard de dollars. Toutefois, en raison du coefficient de capital élevé de cette industrie et de la faiblesse des marchés dans la plupart des pays en développement, il est peu probable que la structure d'ensemble de leurs importations et exportations change beaucoup, même si l'on peut s'attendre à une certaine évolution à l'échelle de pays ou groupes de pays. Quels que soient les produits pour lesquels la structure des importations et exportations pourra être modifiée, indiquons, pour en illustrer les conséquences possibles, que si la valeur des exportations de produits ligneux des pays en développement pouvait être augmentée d'un tiers et la valeur des importations réduite dans la même proportion, le gain net serait, sur la base des prix de 1982, d'environ 5 milliards de dollars par an.

DU BOIS POUR LA CONSTRUCTION RURALE EN JAMAÏQUE - la forêt peut freiner l'exode rural

Problèmes spécifiques et solutions possibles

Depuis une dizaine d'années, l'accent a été mis dans les efforts d'industrialisation sur l'introduction de techniques appropriées aux pays en développement, ce qui s'est souvent concrétisé par la création de petites unités de production à forte intensité de main-d'œuvre, avec un minimum de complexité. On a très souvent abouti ainsi à des directives aussi peu adaptées que l'installation dans les pays en développement d'usines calquées sur celles des pays industrialisés. Dans un cas, on suppose que les conditions sont les mêmes dans les pays industrialisés et dans les pays du tiers monde, tandis que dans l'autre on admet que tous les pays en développement présentent des conditions identiques. En outre, l'une et l'autre approche ignore le fait que la technologie doit être choisie compte tenu des exigences du marché, et que l'industrie à créer doit être concurrentielle. L'évaluation, l'adaptation et le transfert des techniques, en accord avec les conditions et les besoins du pays considéré, sont en conséquence une étape très importante dans l'introduction des industries forestières.

Cependant, le choix judicieux de la technologie à appliquer ne suffit pas à lui seul à résoudre le problème, qui va beaucoup plus loin.

Les pays développés ont en règle générale un secteur privé puissant, un cadre institutionnel élaboré et bien rode, et un appareil d'Etat stable qui exerce un contrôle suffisant sur les questions sociales, les politiques de prêt et les taux d'intérêt. En outre, la répartition des revenus n'y est pas excessivement inégale. Les pays en développement, au contraire, ont en général un secteur privé trop faible pour répondre à d'importants besoins d'investissement, une répartition inégale des revenus et un cadre institutionnel inadéquat. Les politiques de prêt, les taux d'intérêt et les questions analogues subissent l'influence des pressions inflationnistes et des organismes de prêt étrangers bien plus fortement que dans les pays développés. La faiblesse du cadre institutionnel limite d'autre part le contrôle que l'Etat peut exercer ou maintenir sur les questions de politique forestière, telles que les concessions d'exploitation. La pénurie de devises peut également avoir de sérieuses répercussions sur le développement industriel de ces pays.

Parmi les contraintes qui entravent le succès ou expliquent les échecs passés des efforts de développement des industries forestières, on peut mentionner, outre le manque général d'infrastructures, les facteurs suivants:

· financement;
· approvisionnement insuffisant en bois;
· faiblesse des marchés intérieurs et des réseaux de commercialisation;
· manque de personnel qualifié et de capacité de gestion;
· carences institutionnelles;
· défaut de participation de la population locale;
· obstacles à une modernisation des usines existantes pour les rendre concurrentielles, et manque, de pièces de rechange.

Structure du programme d'action

Le programme d'action comportera cinq volets, répondant à autant de priorités:

· aménagement plus intensif des ressources;
· mise en place de méthodes adéquates d'exploitation forestière;
· création et gestion d'industries forestières appropriées;
· réduction du gaspillage;
· amélioration de la capacité de commercialisation des produits des industries forestières.

Aménagement plus intensif des ressources

L'assistance technique se concentrera sur un certain nombre d'aspects importants. L'essentiel sera d'aider les pays à préserver ou améliorer la productivité de la forêt, afin de répondre à long terme aux besoins locaux, régionaux et nationaux et à la demande d'exportation. A cet égard, l'assistance technique devra être orientée en priorité vers la détermination du régime foncier forestier et l'élaboration de directives pour l'utilisation des terres forestières et les contrats d'exploitation.

Une attention particulière sera accordée à l'étude de systèmes d'aménagement et de sylviculture pour les forêts naturelles, qui garantissent leur productivité future et leur stabilité écologique tout en étant économiquement viables. L'aménagement des forêts naturelles restera un objectif hautement prioritaire, mais l'approche d'ensemble inclura également, dans bien des cas, la création et la gestion de reboisements industriels. Ceux-ci aideront à diminuer la pression sur les forêts naturelles; les techniques en jeu comportent moins d'incertitudes, et il est plus facile d'obtenir des fonds pour les réaliser que pour aménager les forêts naturelles.

S'il y a lieu, on prêtera attention au développement de productions forestières autres que le bois.

Méthodes adéquates d'exploitation forestière

Etant donné que le manque de personnel qualifié est l'une des principales contraintes auxquelles se heurte l'exploitation forestière dans les pays en développement, on devra s'attacher tout particulièrement à la formation à tous les niveaux. Il faudra pour cela concevoir des programmes spéciaux, prenant en compte l'introduction de méthodes appropriées d'exploitation en vue de réduire au minimum les dommages à la forêt, d'accroître la production de grumes, d'abaisser les coûts et d'améliorer la rentabilité.

On pourra y parvenir en créant des centres régionaux de recherche en exploitation forestière, qui, outre la recherche, assureront la formation de gestionnaires de chantiers et d'instructeurs, ainsi qu'en aidant les quelques centres nationaux de formation existants à accroître leur capacité de formation de chefs d'équipe, techniciens et ouvriers forestiers.

De plus, il faudra organiser des stages de formation portant plus spécialement sur l'étude, le tracé et la construction des routes forestières, la conduite des opérations d'exploitation, la sécurité et l'ergonomie dans les travaux forestiers et l'utilisation des résidus forestiers.

OUVERTURE D'UNE ROUTE FORESTIÈRE EN PAPOUASIE-NOUVELLE-GUINÉE - un minimum de routes bien tracées, là où elles sont nécessaires

Industries forestières appropriées

La mise en place d'industries forestières adaptées aux exigences du développement d'ensemble et au cadre socioculturel des pays tropicaux met en jeu de nombreux facteurs liés entre eux. Les éléments fondamentaux sont la disponibilité de matières premières, de ressources humaines sous la forme d'ouvriers et de cadres qualifiés, de capital, de technologie et de débouchés. Les facteurs d'infrastructure, notamment les dispositions propres à assurer la participation active de la population rurale, sont essentiels pour le développement de ces industries.

Les mesures à prendre dans ce domaine sont les suivantes:

· assistance en matière de planification, évaluation et suivi des projets industriels, et recherche de financement;

· formation à tous les niveaux, notamment pour améliorer les capacités de gestion;

· modernisation, renforcement et restructuration des industries existantes pour les adapter aux conditions nouvelles;

· mobilisation de l'appui institutionnel nécessaire aux opérations industrielles;

· participation des ruraux aux activités industrielles.

Réduction du gaspillage

La plupart des opérations de coupe et de transformation industrielle produisent des quantités de résidus qui varient selon l'efficacité de ces opérations. Si les résidus ne trouvent pas d'utilisation, ils deviennent des déchets.

Dans les pays tropicaux, les résidus à étudier proviennent des opérations en forêt naturelle et des premières éclaircies dans les peuplements artificiels. En raison de leur hétérogénéité, ces résidus restent souvent inutilisés, à moins qu'on ne trouve des moyens de les récupérer.

Des mesures devront être prises pour:

· concevoir et mettre en place des industries capables d'utiliser tes grumes de petit diamètre et les résidus;

· inciter les ruraux à ramasser et utiliser les résidus comme matière première pour l'artisanat;

· développer l'utilisation des résidus pour produire de l'énergie sous diverses formes, telles que confection de briquettes de sciure, transformation en charbon de bois et combustible pour centrales électriques;

· encourager des industries de transformation utilisant les résidus;

· organiser des activités de formation et de démonstration en matière de manutention, stockage et utilisation des résidus.

Amélioration de la capacité de commercialisation

Il est nécessaire de mieux reconnaître que la commercialisation est une des fonctions essentielles des entreprises d'industrie forestière dans les pays tropicaux, et de renforcer ses liens avec les autres fonctions. On cherchera donc à faire comprendre l'importance de la commercialisation comme moyen d'améliorer la rentabilité de l'industrie. En outre, on accroîtra les capacités de commercialisation dans l'industrie et dans le cadre institutionnel d'appui, grâce à la formation, la démonstration et l'assistance financière.

Ce volet comportera des actions dans les domaines suivants:

· sensibilisation à l'importance de la commercialisation dans les industries forestières qui produisent tant pour les marchés intérieurs que pour l'exportation;

· formation appropriée à la commercialisation des produits des industries forestières;

· renforcement de la coopération des infrastructures, de façon à fournir les services commerciaux nécessaires aux petites industries :et aux communautés rurales qui récoltent et transforment des produits forestiers;

· création de services d'information commerciale nationaux et régionaux à l'intention des industries forestières des pays tropicaux;

· renforcement des actions de promotion, organisation des filières de distribution et amélioration des systèmes de classement et de normalisation des produits;

· conseils en matière de politique commerciale, notamment pour protéger les marchés locaux contre le dumping.

3. Bois de feu et énergie

Il est justifié d'entreprendre un programme d'action prioritaire sur le bois de feu et l'énergie en raison de la situation difficile à cet égard des pays tropicaux en développement.

· Quelque 2 milliards de personnes - surtout des ruraux, mais aussi de nombreux citadins - utilisent le bois de feu comme principale ou unique source d'énergie pour cuire leur nourriture ou se chauffer.

· Les neuf dixièmes des volumes de bois coupés annuellement servent à la production d'énergie: le bois couvre plus des deux tiers de la consommation totale d'énergie dans 24 pays tropicaux, dont 16 sont classés parmi les pays les moins avancés.

· La demande croissante de bois de feu de la part de populations en expansion accentue encore le déboisement, qui se poursuit à raison de 11,3 millions d'ha de forêts tropicales détruits chaque année, auxquels il faut ajouter de vastes étendues de terres soumises à une dégradation accélérée. La destruction d'écosystèmes fragiles qui en résulte menace d'une façon inquiétante le potentiel agricole et la production vivrière.

· Cent millions de personnes, dont la moitié en Afrique, souffraient en 1980 d'une pénurie aiguë de bois de feu; 1 milliard d'autres personnes, pour la plupart en Asie, ne pouvaient satisfaire leurs besoins d'énergie qu'en surexploitant toute la biomasse environnante.

· A mesure que les ressources disponibles diminuent, se procurer le strict minimum de combustible nécessaire chaque jour représente pour ces populations un fardeau physique ou économique de plus en plus lourd. Beaucoup ne peuvent se procurer suffisamment d'aliments cuits pour échapper à la faim et à la malnutrition.

· Aucune autre source d'énergie ne saurait, dans les 20 années à venir, se substituer convenablement au bois de feu sur une échelle qui puisse permettre de réduire de façon importante la dépendance vis-à-vis de ce combustible.

· Là où un excédent de combustible ligneux existe ou pourrait être créé, l'énergie tirée du bois peut fournir une importante contribution au développement rural et industriel et à l'autonomie du pays du point de vue de l'énergie.

Satisfaire les besoins d'énergie de ceux qui sont tributaires des combustibles ligneux n'est pas seulement un problème d'énergie: c'est une condition essentielle pour stabiliser l'environnement dans de vastes régions des tropiques. La dégradation rapide de la situation du bois de feu impose dès maintenant une action massive; celle-ci sera d'autant plus efficace et moins coûteuse qu'on l'entreprendra plus tôt. A cet égard, le temps et l'échelle de dimension sont des facteurs décisifs. La pénurie de bois de feu n'est pas simplement un problème de survie, mais aussi de pauvreté et de développement; toutes les solutions qui pourront lui être apportées contribueront grandement au bien-être de ceux qui n'ont pas d'autre source d'énergie, d'emploi et de revenu.

Le bois de feu a été désigné comme domaine d'action prioritaire par la Conférence des Nations Unies sur les sources d'énergie nouvelles et renouvelables, qui s'est tenue à Nairobi en 1981, et, depuis lors par de nombreuses réunions internationales telles que la 21e session de la Conférence de la FAO. Les actions menées jusqu'à présent n'ont pas été proportionnées à l'ampleur du problème. Un engagement politique ferme est indispensable.

Recherche de solutions

Les analyses antérieures, de même que les expériences récentes, indiquent clairement la marche à suivre.

· Là où les ressources de bois sur pied qui subsistent peuvent encore fournir des quantités importantes de combustible, on accordera la priorité à leur protection et à leur aménagement, et aux conditions d'accès. Il faudra un effort particulier pour mettre en place l'infrastructure nécessaire et améliorer la productivité de la végétation ligneuse naturelle. Grâce à l'intégration de ces ressources existantes dans l'aménagement agrosylvicole des terres et à l'intensification des systèmes de production agricole, l'accroissement de la production vivrière sera moins étroitement conditionné par l'extension des surfaces cultivées au détriment des terres boisées.

· Les nouvelles ressources de bois de feu devront de préférence provenir de la multiplication des petits boisements et des arbres plantés à proximité des utilisateurs. Les multiples bienfaits que procurent les arbres - combustible, bois d'œuvre, fourrage, aliments, protection de l'environnement - devraient inciter les habitants des campagnes à en planter.

· Il est essentiel d'encourager par des mesures économiques les agriculteurs a investir dans la plantation d'essences forestières pour produire du bois de feu destiné à la vente. Ces mesures doivent concerner les aspects relatifs à la production aussi bien que l'organisation des marchés, les mécanismes de prix, la répartition équitable des revenus, la vulgarisation et les structures d'appui.

· La participation massive de la population est indispensable au succès de tout programme de bois de feu. Aucun gouvernement, aucune institution ne peut faire face au coût et à l'ampleur des programmes nécessaires pour résoudre le problème du bois de feu. Information, motivation et vulgarisation, tenant compte des besoins et aspirations de la population révélés par une enquête socio-économique appropriée, sont des éléments essentiels.

· Des activités conjuguées visant à accroître les disponibilités, à économiser l'énergie et à conserver les ressources naturelles permettent de démontrer aux populations concernées comment elles peuvent améliorer leur capacité d'intervenir directement à bon escient dans leur propre contexte culturel et socio-économique.

· Etant donné que de nombreux utilisateurs de bois de feu sont pauvres et sans terre, il faut trouver les moyens de préserver leur accès aux ressources et leur part des résultats des programmes de bois de feu; il peut notamment être nécessaire de leur donner accès à la terre pour y produire des aliments et du combustible.

· L'approche sera différente selon qu'il s'agit d'approvisionner les marchés commerciaux urbains et autres ou de satisfaire les besoins essentiels des ruraux; on insistera sur les entreprises de rapport dans le premier cas, sur les plantations villageoises et fermières dans le second.

Zones prioritaires enregistrant un déficit important de bois de feu

Pénurie aiguë

Déficit

Déficit potentiel

Afrique

· Botswana

· Angola

Côte d'Ivoire

· Burkina Faso

· Bénin

Ghana

Burundi

Cameroun

· Sierra Leone

Cap-Vert

Gambie

Zimbabwe

Comores

· Guinée


Djibouti

· Madagascar


· Ethiopie

· Malawi


· Kenya

· Mozambique


Lesotho

Nigeria


· Mali

Ouganda


Maurice

· République-Unie de Tanzanie


Mauritanie

Sénégal


· Niger

Togo


· Rwanda

· Zaïre


· Somalie

Zambie


· Soudan



Swaziland



· Tchad



Proche-Orient


Yémen



Yémen démocratique


Asie

· Afghanistan

Bangladesh

· Birmanie

· Népal

Inde



Indonésie



Pakistan



Philippines



Sri Lanka



Thaïlande



Viet Nam


Amérique latine

Bolivie

Brésil

Argentine

El Salvador

Chili

Venezuela

· Haïti

Colombie


Jamaïque

Cuba


Pérou

Equateur



· Guatemala



Mexique



· Paraguay



République dominicaine


Note: Les pays dont le nom est italiques sont classés par les Nations Unies comme pays les moins avancés ou pays le plus gravement touchés.

· Indique un pays qui au débit des années 80 était tributaire du bois de feu pour plus des deux tiers de sa consommation primaire d'énergie.

Programme d'action sur le bois de feu et l'énergie

Le problème du bois de feu et de l'énergie rurale est complexe tant par nature que du fait de son ampleur. Il ne saurait être isolé du cadre général du développement rural, de la stabilité de l'environnement dont dépend la vie, et de la contribution multiple de l'arbre à l'économie rurale. Il existe heureusement des moyens d'améliorer la disponibilité, la distribution et l'utilisation des combustibles ligneux. A la différence d'autres formes d'énergie, aucune nouvelle technologie n'est requise, et il suffit d'adapter les techniques forestières traditionnelles aux besoins et aux possibilités des populations locales. Il s'agit d'adapter et de diffuser des techniques connues, et de mobiliser les ressources nécessaires pour un effort massif. Les facteurs décisifs sont le temps et l'échelle d'intervention.

Stratégie mondiale. La Conférence des Nations Unies sur les sources d'énergie nouvelles et renouvelables a désigné le bois de feu et l'énergie rurale comme domaine prioritaire d'action. Les grandes lignes d'action, qui s'appliquent pleinement aux situations que l'on rencontre dans les tropiques sont identifiées dans le Programme d'action de Nairobi.

Coût du programme d'action sur le bois de feu et l'énergie pendant 10 ans (en millions de dollars U.S.)

Niveau mondial

· Programme d'assistance pour le développement des combustibles ligneux, évaluation du secteur de l'énergie tirée du bois et activités directes du Programme

1,13

Niveau régional

· Programmes régionaux de formation et de démonstration: Afrique, Asie, Amérique latine

9,00

· Programme interrégional d'intensification de la recherche sur l'énergie tirée du bois

4,00

Niveau national

· Appui aux programmes nationaux de combustibles ligneux

- assistance préparatoire: 25 pays

130,00

- investissement: 60 pays

10 000,00

dont un programme accéléré pour 23 pays, évalué par la Banque mondiale à 1300 millions de dollars U.S. pour la période 1986-1990

· Développement de l'énergie commerciale tirée du bois

9,00

Total

10 153,13

Besoins de financement du programme d'action sur le bois de feu (en dollars U.S.)

· Activités directes du programme: missions d'évaluation des ressources en bois de feu par paya et d'identification de l'aide nécessaire aux programmes nationaux de combustibles ligneux (25 pays)

750 000

· Réunion ad hoc de groupes de travail, y compris les frais de voyage de neuf experts de pays en développement - coût approximatif

200 000

· Financement de consultations pour préparer les réunions annuelles

80 000

· Rapports et publications, y compris frais de secrétariat

100 000

Total

1 130 000

Actions visant à accroître les disponibilités de bois pour l'énergie

· Protéger et aménager plus intensivement les ressources existantes dans toutes les formations ligneuses naturelles: mettre en repos les zones surexploitées, utiliser toute la biomasse disponible, y compris les résidus, et appliquer des techniques d'aménagement intensif même aux boisements de qualité médiocre, en vue de la production d'énergie.

· Planter des arbres pour produire du combustible: accroître massivement l'emploi d'arbres à fins multiples et à croissance rapide dans les systèmes de mise en valeur hors forêt, à l'échelle de la ferme individuelle et de la collectivité et sur tous les espaces libres quels qu'ils soient, principalement par une action volontaire des futurs utilisateurs du bois de feu qui sera ainsi produit.

Actions visant à la conservation des ressources et à leur utilisation efficace

· Organiser la distribution et la commercialisation: assurer un accès permanent aux ressources existantes et une utilisation plus économique de celles-ci, organiser l'approvisionnement à partir de ressources plus éloignées pour compenser les pénuries locales, et assurer une rémunération équitable des producteurs pour les inciter à de nouveaux investissements.

· Utiliser l'énergie du bois de façon plus efficace: réduire la consommation grâce à de meilleures techniques de conversion à toutes les étapes, depuis le façonnage du bois de feu et la carbonisation jusqu'aux fourneaux améliorés et autres appareils de combustion à usage tant domestique qu'industriel.

Actions visant à diversifier les sources d'énergie et leur utilisation

· Remplacer ou compléter l'énergie fournie par le bois par d'autres formes d'énergie, fossile ou renouvelable, en prêtant particulièrement attention à la capacité des utilisateurs d'assimiler le changement technique et d'en couvrir le coût.

· Accroître la production d'énergie commerciale tirée du bois - par exemple charbon de bois à usage urbain ou industriel, électricité ou force motrice pour des applications rurales - chaque fois qu'un excédent de bois existe ou peut être créé.

Besoins d'assistance au développement

On ne saurait trop insister sur l'ampleur et la complexité des actions requises pour répondre aux besoins des populations qui resteront tributaires du bois de feu. La complexité des problèmes oblige à tenir compte des multiples liens qui existent dans les tropiques entre forêt, agriculture, environnement et énergie. Une assistance au développement bien orientée peut jouer un rôle décisif, en fournissant l'appui nécessaire à la fois pour renforcer les capacités nationales et stimuler des réalisations concrètes, qui pourront au moins servir de démonstration en prélude à une diffusion plus large.

PLANTATION POUR LE BOIS DE FEU LE LONG D'UNE ROUTE EN TANZANIE - une solution à un grave problème

4. Conservation des écosystèmes forestiers tropicaux

Les principaux objectifs de ce Programme d'action sont les suivants:

· Prévenir la destruction et la dégradation des forêts tropicales, tout en favorisant l'utilisation judicieuse des ressources naturelles existantes.

· Promouvoir l'utilisation durable des écosystèmes forestiers tropicaux, qu'ils soient ou non exploités, en vue de la production de bois d'œuvre et de bois de feu, de façon à sauvegarder les ressources génétiques qu'ils contiennent.

· Encourager et faciliter l'aménagement intégré des écosystèmes forestiers tropicaux afin de produire des biens autres que le bois, notamment du gibier, avec un minimum de perturbation des écosystèmes et de leurs ressources génétiques.

· Promouvoir la conservation et l'aménagement d'échantillons des écosystèmes qui serviront de réserves de diversité spécifique.

Si l'on avait suffisamment appliqué de telles approches dans le passé, il ne serait pas nécessaire de prendre aujourd'hui des mesures correctives d'urgence pour restaurer les bassins versants, assurer l'approvisionnement en bois de feu et fournir des matières premières aux industries forestières; les milliards de dollars que ces mesures coûteront pourraient être utilisés à d'autres fins. Si les écosystèmes et leurs ressources génétiques ne sont pas protégés aujourd'hui, il sera impossible de satisfaire les besoins et de résoudre les problèmes de demain.

L'urgence de l'action est bien mise en lumière par les faits suivants:

· Les forêts tropicales disparaissent à raison de plus de 11 millions d'ha par an.

· Cette destruction est sélective. Certains types de forêts, tels que les forêts ombrophiles littorales de la côte est d'Amérique du Sud et les forêts de Madagascar, ont été presque totalement anéantis; une large proportion des autres, comme les très riches forêts de plaine à diptérocarpacées de l'Asie du Sud-Est et les savanes boisées d'Afrique occidentale, ont été gravement perturbés.

· Moins de 5 pour cent des forêts denses productives sont aménagés de façon satisfaisante en vue d'une production régulière de bois d'œuvre.

· A peine 3 pour cent de la superficie des forêts denses sont sauvegardés sous forme de parcs nationaux et autres aires protégées; en outre, cette protection n'existe souvent que sur le papier.

· Quatre-vingt-une essences forestières menacées d'extinction ont été identifiées par le Groupe FAO d'experts des ressources génétiques forestières comme justifiant une action prioritaire, et des centaines d'autres ont besoin d'attention. Un petit nombre seulement bénéficie d'une conservation satisfaisante.

· De vastes études de sols fragiles, dans les bassins versants et en zones arides, ont été totalement dépouillées de leur végétation.

Coût du programme d'action sur la conservation pendant 10 ans (en millions de dollars U.S.)

· Mise en place de réseaux nationaux d'aires protégées

300

· Aménagement et gestion des aires protégées

150

· Conservation des ressources génétiques, et plus particulièrement conservation in situ

61

· Recherche de méthodes d'aménagement assurant une production durable

150

Total

661

Principales questions

On peut distinguer sept points principaux qui appellent une action:

1. Il est urgent, dans bien des cas, de concevoir et d'appliquer des méthodes sylvicoles propres à sauvegarder l'avenir pour les forêts qui ne sont pas soumises à un aménagement régulier.

2. En raison de la destruction et de la dégradation rapides des forêts tropicales, il est important de sélectionner et mettre en place rapidement une série d'aires protégées représentant toute la gamme des écosystèmes tropicaux et des ressources génétiques des espèces ayant ou pouvant avoir une valeur socio-économique.

3. Il convient de garantir la permanence des zones protégées déjà existantes ou à créer, en améliorant la législation, ses dispositifs d'application et l'aménagement desdites zones.

4. Les parcs nationaux et autres aires protégées doivent être considérés comme faisant partie intégrante de l'aménagement des terres qui les entourent, et doivent être conçus et gérés de façon à être bien acceptés par les populations locales et à leur apporter des avantages.

5. Il faudra étudier et mettre en œuvre des méthodes propres à assurer une production soutenue de bois, aliments et autres biens et services.

6. Il convient d'élargir les notions de politique de conservation et d'aménagement de sauvegarde pour y inclure le maintien et la variation intraspécifique d'espèces d'importance socio-économique effective ou potentielle, et d'adapter des mesures en vue de conserver autant que possible la variation d'autres espèces dont les qualités ne sont pas connues.

7. Il faut mieux harmoniser les politiques de conservation des écosystèmes et des ressources génétiques avec les mesures visant à favoriser la réinstallation de la végétation pour protéger les sols et les bassins versants.

Principaux problèmes et solutions possibles

Nécessité de sélectionner et mettre en place des aires protégées faisant partie de réseaux nationaux ou régionaux. Les aires protégées pour la conservation de la faune sauvage, des écosystèmes ou des ressources génétiques sont choisies parce qu'elles présentent des caractéristiques inaltérées; elles constituent, par exemple, les meilleurs spécimens d'un écosystème donné, ou bien sont très riches en espèces, abritent une concentration d'espèces endémiques, ou encore renferment des populations ayant une large gamme de génotypes. S'il s'agit de choisir l'exemple typique d'un écosystème, il peut y avoir plusieurs solutions possibles, mais dans d'autres cas, il n'y a parfois qu'une seule zone qui convienne.

Par conséquent, le choix des zones affectées à la protection devrait en théorie se faire avant que l'on ne décide de convertir la forêt à d'autres usages. Il devrait aussi s'appuyer sur une prospection à l'échelle nationale ou régionale qui détermine la gamme de variation des écosystèmes, identifie les espèces à conserver, et permette ensuite de sélectionner un ensemble d'aires protégées de façon à sauvegarder un échantillon suffisant de cette gamme de variation.

Nécessité de rassembler l'information de base pour la conservation du patrimoine héréditaire. Les connaissances scientifiques fondamentales qui fourniront une base solide pour la création et la conduite de réserves génétiques in situ ont besoin d'être développées en ce qui concerne les plantes tropicales. En tait, de nombreuses espèces tropicales disparaissent avant même d'être bien connues, ou que l'on n'ait étudié leur utilité potentielle. Il est urgent d'entreprendre des prospections botaniques fondamentales pour étudier la diversité et la répartition des plantes, et de déterminer les mesures nécessaires pour conserver la variation intraspécifique de toutes les espèces, même celles qui n'ont pas d'importance économique à l'heure actuelle.

Nécessité d'intégrer les aires protégées dans les plans d'ensemble d'utilisation des terres à l'échelle nationale et régionale. Il convient d'intégrer dès le début un réseau satisfaisant d'aires protégées dans la planification de la mise en valeur du pays ou de la région, au lieu de les y rattacher après coup, ce qui les vouerait à l'échec.

Nécessité d'intégrer l'aménagement des aires protégées et la conservation des ressources génétiques dans le développement rural, et d'y associer les collectivités locales. Trop souvent, dans le passé, l'aménagement des aires protégées n'a pas été étudié en harmonie et en liaison avec celui des zones environnantes. On n'a guère tenu compte de l'utilisation antérieure des terres, et souvent même la création de ces aires protégées a entraîné l'extinction de droits d'usage traditionnels, voire des déplacements de population.

D'autre part, les aires protégées sont fréquemment d'une taille insuffisante pour remplir leur rôle de façon efficace, à moins d'être entourées d'une zone de terres utilisées peu intensivement - que l'on désigne souvent sous le nom de zone tampon. Cette pratique peut, par exemple, permettre aux herbivores de migrer hors des aires protégées à certaines saisons.

REBOISEMENT SUR PENTE AU VIET NAM - reconstituer les écosystèmes tropicaux

Il faut que les populations qui vivent à l'intérieur des aires protégées ou autour en tirent des avantages et soient conscientes de leur intérêt. C'est un facteur dont on doit tenir compte dans la planification et l'aménagement.

Manque d'incitations pour la conservation des écosystèmes et des ressources génétiques. Les populations locales n'ont souvent aucune raison du point de vue économique d'apporter leur appui aux aires protégées. Les profits que celles-ci peuvent procurer vont aux citadins ou même, dans le cas des ressources génétiques, à des personnes d'autres régions ou d'autres pays. Trop souvent, les aires protégées ne procurent ni avantages directs, ni revenus, ni emplois à la population locale, qui est parfois même pénalisée au moment de leur création.

La solution pourrait consister à combiner la protection avec une exploitation contrôlée du gibier, ou encore à associer la population locale à la surveillance des réserves. La conservation est souvent compatible avec une exploitation ordonnée des biens et services; l'essentiel est de la relier au développement rural en général.

Dans des circonstances exceptionnelles, lorsqu'il n'est pas possible de trouver un système d'intéressement et de participation de la population locale, il peut être nécessaire de recourir à des indemnisations, afin que les communautés ne soient pas lésées les activités de conservation.

Méconnaissance de la nécessité de conserver les écosystèmes et les ressources génétiques. C'est une contrainte que l'on retrouve à tous les niveaux. Les hommes politiques et les responsables du développement admettent rarement sans réticence que, dans l'intérêt de la conservation, il faille imposer des restrictions à l'utilisation de zones qui se prêteraient apparemment à une mise en valeur, et, pour le public en général, la conservation semble peu souvent offrir des avantages immédiats.

De nombreux hommes politiques et hauts fonctionnaires acceptent maintenant l'idée de parcs nationaux et même de réserves naturelles, mais ils restent fermés aux arguments en faveur des réserves génétiques. Ils semblent également ignorer que de vastes étendues de forêts et de végétation naturelle peuvent, si elles sont convenablement aménagées, fournir en permanence du bois et des protéines, tout en offrant la plupart des avantages écologiques et génétiques des aires protégées. Une bonne part de cette méconnaissance est imputable à un défaut de communication entre forestiers et écologistes d'une part, responsables gouvernementaux et grand public d'autre part. C'est aux forestiers qu'il incombe de combler ce fossé. Il est urgent d'entreprendre une campagne suivie de vulgarisation et de sensibilisation à tous les niveaux, si l'on veut que les problèmes soient compris et que des dispositifs efficaces de conservation soient mis en place avant que de nombreuses espèces n'aient disparu et qu'un important patrimoine génétique n'ait été détruit.

Manque d'appui financier pour la conservation en général et la conservation des écosystèmes forestiers tropicaux en particulier. Cette contrainte est liée en partie à la faible priorité accordée à la conservation par les gouvernements et à l'idée qu'elle ne donne des résultats qu'à échéance lointaine. On ne remédiera à cette situation fâcheuse que par des campagnes d'information et d'éducation qui montrent les avantages de la conservation et ce qu'il en coûte de ne pas prendre les mesures nécessaires dans ce domaine. Une campagne d'information devrait s'adresser à la communauté scientifique, tandis qu'une information plus simple viserait le grand public.

Manque de personnel qualifié à tous les niveaux. Le manque de personnel compétent entrave gravement la gestion des aires protégées. Il existe un certain nombre d'écoles qui forment des spécialistes de la conservation et de l'aménagement de la faune sauvage, mais elles sont encore insuffisantes et devront être complétées par d'autres établissements régionaux de formation dans les zones mal desservies.

Programme d'action sur la conservation des écosystèmes forestiers tropicaux

Objectifs, cadre conceptuel et stratégie d'action. L'objectif général du programme est de sauvegarder le développement, maintenant et à l'avenir, en assurant une utilisation durable des ressources forestières et la conservation d'échantillons représentatifs des écosystèmes forestiers tropicaux et des ressources génétiques d'espèces présentant une valeur socio-économique effective ou potentielle. Le programme d'action tient compte du fait que des mesures directes de conservation ne peuvent être mises on œuvre qu'à l'échelon national par les Etats souverains concernés. Les programmes nationaux reposent sur l'implantation de réseaux d'aires protégées couvrant le pays et sur le lancement d'activités de conservation des ressources génétiques. Les programmes régionaux et mondiaux sont fondés sur les efforts nationaux, et devront particulièrement viser à bien couvrir toutes les zones géographiques et écologiques.

Le programme sera axé sur les principes fondamentaux suivants:

· Les intérêts des populations locales et leur participation sont essentiels. Les travaux doivent être effectués pour elles, par elles et à leur demande.

· Les écosystèmes naturels et les ressources génétiques doivent être aménagés d'une manière qui assure leur permanence.

· Le choix des aires protégées pour la sauvegarde des écosystèmes et les mesures de conservation des ressources génétiques dans un pays quelconque doivent s'inscrire dans une stratégie mondiale. La responsabilité en incombe à l'Union internationale pour la conservation de la nature et de ses ressources pour les aires protégées en général, et à l'Unesco pour les réserves de la biosphère. La FAO, quant à elle, est chargée de planifier à l'échelle mondiale les actions de conservation des ressources phytogénétiques. Ce sont toutefois les pays eux-mêmes qui doivent en définitive approuver et décider les priorités.

· La conservation des écosystèmes et celle des ressources génétiques doivent être intégrées et considérées comme faisant partie du développement et de la politique d'aménagement des terres.

· Toutes les questions relatives à la conservation des écosystèmes et des ressources génétiques sont le domaine commun des membres du Groupe de la conservation des écosystèmes, qui travaillent en coopération étroite, chacun assumant les responsabilités pour lesquelles il a le plus de vocation. La Commission des ressources phytogénétiques a, lors de sa 1re session tenue en 1985, approuvé le rôle du Groupe dans la coordination des travaux relatifs à la conservation de ces ressources.

5. Institutions

Les études sur les forêts tropicales menées dans le cadre du programme d'action ont permis d'identifier un certain nombre de problèmes dans le domaine de l'aménagement, dont la solution sera la tâche la plus importante pour les techniciens de la forêt. Cependant, les deux facteurs qui ont la plus grande influence sur la mise en valeur des forêts sont d'ordre institutionnel autant que technique, à savoir:

· la mise en valeur des ressources humaines par la formation professionnelle à tous les niveaux;

· la mise en place de structures et d'instruments institutionnels tels que politique et planification forestières, législation, planification des ressources humaines, vulgarisation et recherche.

Le Département des forêts de la FAO a procédé à diverses études en vue d'évaluer la situation institutionnelle en Afrique, Asie et Amérique latine. Les problèmes les plus courants et les plus importants paraissent être les suivants:

1. Il existe un besoin croissant de personnel qualifié à tous les niveaux et dans toutes les régions. Une enquête portant sur 24 pays africains indique, par exemple, qu'il faudra en l'an 2000 quelque 3900 ingénieurs et 20 000 techniciens forestiers. Par extrapolation à partir de ces chiffres, on calcule que, pour l'ensemble de la région Afrique, les besoins seront de l'ordre de 8 000-9 000 ingénieurs et 40 00050 000 techniciens. Une étude analogue dans six pays de l'Asie du Sud-Est conclut qu'en 1977 il y avait 4 300 ingénieurs et 10 500 techniciens forestiers, mais que les besoins réels étaient d'au moins 11 800 ingénieurs et 33 500 techniciens, et qu'ils seraient sans doute du double en l'an 2000. Des études par pays dans 18 pays d'Amérique centrale et d'Amérique du Sud indiquent qu'en 1978 un total de 3 500 ingénieurs et 1 300 techniciens diplômés avaient été formés et qu'en 1985 il faudrait 3 200 ingénieurs et 14 900 techniciens de plus.

2. La formation professionnelle des ouvriers employés dans les travaux d'aménagement forestier est encore très rudimentaire dans de nombreux pays, bien qu'elle soit depuis longtemps reconnue comme importante, et indispensable à l'amélioration des conditions de vie des travailleurs en forêt et du rendement des opérations forestières. Une étude menée dans cinq pays d'Amérique latine montre que pour la période 1990-2000 il faudra quelque 31 000 ouvriers qualifiés. Une enquête portant sur huit pays d'Asie indique qu'en 1978 les besoins s'élevaient à 20 000 ouvriers qualifiés.

Bien que la demande de personnel qualifié à tous les niveaux soit considérable, les écoles et centres de formation restent peu nombreux, notamment au niveau des techniciens et pour la formation aux industries forestières.

Dans de nombreux pays, le secteur forestier est encore isolé par rapport au reste de l'économie, ce qui compromet les chances d'un développement national harmonieux et équilibré. Cet état do choses se répercute sur la politique et les mécanismes législatifs.

Coût du programme d'action en matière d'institutions sur une période de 10 ans (en millions de dollars U.S.)

Assistance technique

· Mise en place des institutions (politique et législation forestières, création d'institutions, etc.)

30

· Recherche et vulgarisation

21

· Education et formation

75

Total

126

Investissements - deux types différents sont considérés:

1. Investissements relatifs à la mise en place d'institutions

· Mise en place des institutions (politique, législation et planification forestières, création de services forestiers)

600

· Recherche et vulgarisation

400

· Education et formation

1 965

Total

2 965

2. Investissements dans les activités, projets ou programmes sectoriels ou subsectoriels où les actions institutionnelles vont dans le sens des grands objectifs Ides investissements.

Programme d'action en matière d'institutions

En raison de la complexité des mécanismes institutionnels, qui mettent en jeu des disciplines diverses et exigent une action longue et soutenue avant qu'on ne puisse enregistrer des résultats concrets, il convient de les regrouper pour faciliter les actions. Il faut bien voir toutefois que ce regroupement n'a qu'un but pratique, étant donné que tous ces mécanismes sont étroite ment interdépendants.

Afin d'organiser sa propre évaluation et sa propre approche en matière d'institutions, chaque activité, projet ou programme sectoriel ou subsectoriel doit évaluer d'une manière indépendante ses propres progrès en fonction de ses objectifs et de ses besoins institutionnels. Il s'agit de mettre sur pied systématiquement un cadre institutionnel, selon les étapes suivantes:

· évaluation de la situation actuelle en matière d'institutions;
· création de nouvelles institutions;
· appui institutionnel aux institutions existantes;
· amélioration des liens réciproques entre institutions;
· amélioration des conditions de travail et de la motivation du personnel de ces institutions;
· développement des relations entre institutions, responsables politiques, collectivités locales et grand public.

Objectifs du programme d'action

Les principaux objectifs de ce programme sont les suivants:

· intégrer le développement forestier dans le développement national;

· améliorer les compétences forestières et susciter un appui au développement forestier;

· améliorer l'administration des forêts tropicales grâce à une utilisation appropriée des mécanismes de soutien institutionnel;

· assurer la participation active et entière de toutes les institutions et de tous les secteurs sociaux, afin d'assurer l'efficacité technique et sociale du développement forestier.

Principaux éléments du programme

Renforcement des administrations forestières et des organismes officiels connexes

· Amélioration et rénovation de la politique et de la législation forestière et des systèmes de planification;

· amélioration et remaniement des structures administratives, tant au sein des administrations forestières existantes que dans leurs rapports avec les autres services étatiques;

· renforcement du dynamisme et de l'efficacité du personnel des administrations forestières et des organismes officiels connexes grâce à une amélioration de la politique du personnel, des perspectives de carrière et de la formation en cours de service;

· amélioration de la capacité des administrations forestières de présenter aux instances appropriées leurs besoins de crédits dans le cadre du système budgétaire en vigueur.

Recherche et développement

FIXATION DE DUNES EN TUNISIE - l'appui d'institutions efficaces est indispensable

· Évaluation des besoins et structure générale d'un réseau de recherche;

· renforcement ou création d'instituts de recherche et meilleure utilisation des capacités de recherche;

· mise en place de mécanismes appropriés pour une coopération et une coordination à l'échelle nationale, régionale et mondiale entre institutions de recherche forestière;

· mise en place de mécanismes efficaces pour le transfert des résultats de la recherche forestière aux systèmes ruraux.

TRAVAUX DANS UNE PÉPINIÈRE D'ALGÉRIE - fruit de la coopération et d'un financement bien compris

Vulgarisation

· Evaluation des besoins et structure générale d'un réseau de vulgarisation de foresterie rurale;

· renforcement ou mise en place de structures et de mécanismes permanents pour la vulgarisation forestière;

· mise au point de mécanismes propres à introduire la foresterie dans les systèmes de vulgarisation agricole et rurale.

Formation aux divers niveaux

· Evaluation des besoins de personnel à tous les niveaux de qualification, à l'échelle nationale et régionale;

· création de nouvelles écoles et de nouveaux centres de formation, ou agrandissement et amélioration de ceux existants à tous les niveaux;

· révision et mise à jour des programmes d'enseignement des écoles forestières à tous les niveaux, afin de les harmoniser avec les nouveaux objectifs du développement forestier;

· lancement de programmes de formation continue.

Appui institutionnel au secteur privé et aux organisations locales

· Mise en place d'un dispositif permanent pour acheminer les aides à la forêt jusqu'aux organisations locales et aux associations rurales existantes;

· mise en place au sein de l'administration forestière d'un dispositif permanent pour appuyer la participation des collectivités locales et la création et le fonctionnement d'associations et de coopératives rurales à orientation forestière;

· appui aux organisations non gouvernementales existantes, ou création de nouvelles, afin d'améliorer la participation aux actions forestières rurales;

· incitations en vue d'une meilleure organisation de l'industrie, et développement des contacts entre secteur privé et organisations rurales.

Dessins: Nasser


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