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1. RESUME

Le rapport vise à présenter les résultats de l'étude pilote sur les opérations d'exploitation forestière dans une forêt naturelle du Congo. Cette étude fait partie d'une série d'études publiées par la FAO dans le domaine de l'exploitation forestière. Elle est la première du genre faite en collaboration avec une entreprise industrielle privée.

L'objectif global de l'étude est de contribuer au développement de l'aménagement forestier à rendement soutenu dans les tropiques par la création d'une base de données fiables sur les opérations d'exploitation forestière et ses impacts en hautes forêts tropicales.

L'étude a pour but la mise en place d'une base de données crédible pour un système terrestre d'exploitation forestière dans les tropiques, avec l'usage de scies mécaniques, de tracteurs à chenilles, et de débardeurs à roues. L'étude a été élaborée avec la coopération d'une grande société privée opérant dans une concession en République du Congo. La concession comprend approximativement 150 000 ha de verrière fermée, de forêts denses à feuillage caduc situées dans le Massif du Chaillu au sud du Congo, à la frontière du Gabon. La zone exploitée annuellement est approximativement de 15 000ha. La pluviométrie moyenne annuelle dans la région s'élève à environ 1 800 mm.

L'étude comprend une évaluation d'inventaire, une étude des résultats d'exploitation et un recensement de l'impact de l'exploitation forestière sur l'environnement. La superficie de la zone étudiée est de 150 ha, répartie en trois parcelles de 50 ha chacune. Le terrain est légèrement montagneux avec des cours d'eau et des zones marécageuses saisonnières dans les vallées. La densité moyenne d'exploitation n'est que d'un volume net de 5-6 m³ de grumes soit approximativement d'un arbre par hectare. La principale espèce commercialisée est l'okoumé (Aucoumea klaineana), un bois d'une densité moyenne et qui est utilisé pour la production du bois de placage et principalement pour le contre-plaqué. La faible concentration d'arbres exploitables, a joué un rôle important au niveau de l'efficacité de l'exploitation forestière ainsi qu'à celui de l'impact sur l'environnement.

L'inventaire portant sur tous les arbres recensés par l'étude a fait ressortir qu'une densité moyenne de 455 arbres par hectare est constituée d'espèces ayant plus de 10 cm dbh dont 3,3% (15 arbres) est l'okoumé. La proportion de l'okoumé est en augmentation considérable dans les catégories à plus grand diamètre. Durant les opérations d'exploitation, tous les okoumés ayant plus de 80 cm dbh et possédant une qualité de fût adéquate étaient abattus et enlevés.

Le volume de bois de 96 grumes d'okoumé provenant des 93 arbres de la zone d'exploitation étudiée, a été calculé dans le but d'évaluer les pertes enregistrées durant l'abattage. Le volume moyen net de toutes les 96 grumes est de 5,8 m³. La récupération totale, exprimée en volume net de grumes est comparée au volume des fûts sur pied (allant de la souche jusqu'à la première branche de la couronne), s'élève à 70%.

Dans la zone étudiée, trois zones de peuplements bien définies totalisant 59,5 ha, ont été sélectionnées pour l'évaluation de l'impact causé par les opérations d'exploitation. Le volume total de bois abattu et enlevé de cette zone était de 345,6 m³ en volume net de grumes; la distance moyenne du débardage était de 403 m. Des tracteurs à chenilles ont été utilisés pour les courtes distances de débardage et pour le regroupement des grumes alors que des débardeurs à roues étaient utilisés pour de longues distances jusqu'au parc de débardage.

Les dommages au peuplement résiduel occasionnés pendant les opérations d'abattage, de construction des pistes de débardage et le débardage de grumes et sont classés par l'étude comme suit: dégâts à la couronne, dégâts à l'écorce, et arbres déracinés ou cassés. Les dommages d'abattage ont été enregistrés sur 30 sites d'abattage. La fréquence moyenne des dégâts est estimée à 17,7 arbres endommagés pour chaque arbre abattu. En termes de dégâts par volume de grume récupérée, ceci s'élève à approximativement 3 arbres endommagés par mètre cube enlevé. Les dégâts subis par les okoumés résiduels sont de 3,3%, dont la majorité des fûts endommagés se trouve dans les classes de dbh plus élevées. Le nombre total des dégâts causés par l'abattage de toutes les catégories d'arbres est de 17,3 par hectare.

Les dommages dus au débardage ont une fréquence moyenne de 11,5 arbres par hectare. La proportion des okoumés endommagés par le débardage est de 2,8%. En moyenne 212 arbres sont abîmés par kilomètre de piste de débardage, dont 5,9 sont des okoumés avec encore une haute concentration dans les classes de plus grand diamètre. Il est à noter que 46% de tous les arbres endommagés par le débardage, étaient entièrement ou partiellement déracinés. Le nombre moyen des dommages dus au débardage est de 11,8 par arbre abattu. Ceci revient en moyenne à deux arbres abîmés par m³ de volume net de grumes enlevées.

En résumé, le nombre des dommages dus à l'abattage et au débardage est de 29 par hectare, le nombre des dégâts par arbre abattu 30, et le nombre de dommages par m³ de volume net de grumes enlevées est de 5. La fréquence globale des dégâts par okoumé pour toutes les classes de diamètre est de 7,2% et celle des arbres 40-80 cm dbh (arbres à couper dans le futur proche) est de 9%. La fréquence des dégâts pour toutes les espèces et les catégories de dimensions est de 6,3%.

L'étude sur la perturbation du sol a fait ressortir une superficie totale de perturbation de 8,4% de la zone de coupe annuelle. Les zones d'abattage y comptent pour 3,8%, les pistes de débardage pour 2,7%, les routes secondaires pour 1,0%, les routes principales pour 0,7% et les parcs de chargement pour environ 0,2%. D'autres aménagements tels que les camps d'ouvriers, les ateliers, et l'aéroport privé ne sont pas pris en considération étant donné qu'ils sont utilisés comme infrastructure pour plusieurs coupes annuelles. Une étude plus détaillée portant sur le sol dans les zones d'abattage, sur les pistes de débardage et les parcs de chargement, basée sur deux classes de perturbation (selon que le sol minéral est partiellement ou totalement exposé) démontre que 0,9% de la coupe annuelle est sérieusement endommagée dans les pistes de débardage et dans les parcs de chargement tandis que 5,8% de cette coupe est légèrement perturbée dans les zones d'abattage et les pistes de débardage.

Dans ces conditions-ci, l'opération forestière observée pourrait par définition s'appeler "impact minimum" en raison du taux bas d'enlèvement qui est estimé approximativement à un arbre par hectare. Cependant, comme pour toute opération d'exploitation, des regains sont possibles en vue d'atteindre l'objectif du développement à rendement soutenu des techniques d'exploitation forestière en allouant une haute priorité à la planification et à l'évaluation de cette exploitation.

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