Page précédente Table des matières Page suivante


Améliorer les fonctions productives des forêts tropicales ombrophiles: le défi

M.N. Salleh

Salleh bin Mohammed Nor est directeur exécutif de TROPBIO Research. Kuala Lumpur.

Cet article est une adaptation du mémoire général présenté au XIe Congrès forestier mondial, «Fonctions productives des forêts»

Forêt ombrophile tropicale dans la région amazonienne du Pérou

Le terme forêt tropicale ombrophile (der tropische Regenwald) a été utilisé pour la première fois par le botaniste allemand A.F.W. Schimper en 1898 (Whitmore. 1990, Aujourd'hui. la forêt tropicale ombrophile est présente dans les trois zones tropicales et couvre au total. selon les estimations. 17,6 x 106 Km² (Dixon et al., 1994). La partie la plus grande se trouve en Amérique latine. qui affiche une superficie totale de 4 x 106 Km². suivie par l'Asie (2,5 x 106 km2) et l'Afrique, qui a une surface de 1,8 x 106 km². Toutefois. il a été signalé que le taux de déforestation des forêts tropicales ombrophiles est très élevé. En 1990. la FAO a signalé que le taux de déforestation dans les tropiques était de 6 pour cent. soit environ 460 000 ha par an (FAO, 1994a). Si la déforestation se poursuit à ce rythme. de nombreux pays qui ont des taux de déforestation extrêmement élevés et seulement des superficies modérées de forêts ombrophiles pourraient en réalité voir toutes leurs forêts disparaître d'ici à l'an 2025 (WRI. 1988) Les mêmes prévisions ont été faites par le Groupe spécial interorganismes des Etats-Unis sur les forêts tropicales qui. en 1980. a conclu que si la tendance actuelle se poursuit, les forêts tropicales ombrophiles du monde, excepté celles de l'Afrique centrale et du bassin de l'Amazone, ne seraient «rien d'autre que des arbres restants éparpillés» d'ici à l'an 2025 (Grainger, 1987).

Il ne fait pas de doute que des mesures peuvent et devraient être prises pour faire en sorte que toutes les forêts tropicales ombrophiles restantes ne disparaissent pas. Les préoccupations exprimées par tous les pays à la Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement (CNUED), en 1992. doivent donner lieu à des activités de suivi sur le terrain. Parmi ceux qui sont concernés par la conservation des forêts tropicales. certains craignent que l'utilisation des ressources forestières porte à la destruction des forêts. ou tout au moins que. si les forêts sont aménagées pour la production de bois. cela se fasse au détriment d'autres biens et services qui pourraient être obtenus.

Ce document soutient qu'un aménagement à des fins multiples pour l'obtention de bois d'œuvre, de produits non ligneux et de services peut maximiser la croissance économique et, en même temps. conserver la valeur de la forêt pour l'avenir.

Production de bois

Forêts naturelles

La demande mondiale de bois tropicaux a sensiblement augmenté au cours des dernières décennies (Panayotou et Ashton. 1992). en raison de l'expansion démographique et de l'accélération du développement économique. En 2000, ce volume devrait s'accroître et passer à 236 x 106 m³ (FAO, 1982; Erfuth, 1984). l'Asie du Sud-Est étant la principale source (Denslow et Padoch. 19881. De 3 à 18 pour cent de la production totale de bois sont commercialisés sur les marchés internationaux (WRI, 1988). En même temps, les exportations de bois de feuillu tropical ont été multipliées par 14 de 1950 à 1980 (Grainger cité dans Panayotou et Ashton, 1992).

En 1980, Brazier (1982) a estimé les exportations totales de bois tropicaux à l'échelon mondial à environ 8,7 milliards de dollars EU. L'Institut mondial pour les ressources (WRI, 1988) a signalé que la valeur totale des produits du bois exportés était de quelque 50 milliards de dollars en 1985. représentant un pourcentage important (de 10 à 20 pour cent) des recettes en devises de quelques pays en développement (Grainger,1986). Les forêts tropicales ombrophiles ne représentaient que 13 pour cent de toute la production de bois rond industriel du monde (Panayotou et Ashton, 1992). Toutefois. si les tendances actuelles en matière d'exploitation forestière et de déforestation se poursuivent. il est à craindre qu'il ne reste plus beaucoup de forêts pour satisfaire les besoins de bois des générations futures.

Exploitation forestière et sylviculture

Dans les forêts, les opérations de récolte et de transport sont des composantes essentielles de l'aménagement forestier. Ainsi, on choisira avec beaucoup de soin les méthodes d'exploitation forestière et les modes de transport, du fait qu'ils influent considérablement sur la productivité future de la forêt. Parmi les éléments sensibles de l'écosystème forestier pouvant subir les effets négatifs des opérations de récolte et de transport. il faut citer les peuplements résiduels. la stabilité des sols, le gibier, les espèces rares et la régulation des bassins versants (Marn et Jonkers, 1981). Des opérations effectuées avec négligence peuvent entraîner une mortalité trop élevée parmi les plants. avec pour conséquence un matériel sur pied des espèces à conserver insuffisant, une baisse des rendements de bois futurs et la prolongation du cycle de récolte.

L'exploitation forestière. ou les opérations de récolte en forêt, est le premier effet important de l'intervention de l'homme sur la forêt, et devrait donc être correctement planifiée et exécutée. Elle a des incidences sur l'avenir des forêts. et il est donc très important d'être prudent pour assurer la régénération et la croissance des forêts résiduelles. A cet égard, les opérations forestières à impact réduit constituent une initiative visant à assurer un traitement initial correct de la forêt. Par conséquent, en tant que telle, l'exploitation forestière devrait être considérée comme partie intégrante du processus sylvicole.

Actuellement, plusieurs méthodes d'exploitation forestière sont utilisées dans le monde. telles que: i) tracteurs à roues ou à chenilles; ii) câbles au sol actionnés par treuil: iii) câbles aériens; et iv) hélicoptères ou ballons. Les systèmes de tracteurs à chenilles sont les plus populaires dans l'industrie forestière, mais ils sont particulièrement nuisibles pour les peuplements résiduels (Nicholson, 1958) et plus perturabants en général que les systèmes de câbles au sol actionnés par treuil (Hamilton et King, 1983). Les sols sont dans l'ensemble moins perturbés par les méthodes d'exploitation par câbles aériens que par le système de câbles au sol, étant donné qu'il y a moins besoin de routes forestières et de pistes de débardage. Les systèmes d'exploitation aérienne, à l'aide d'hélicoptères et de ballons, sont ceux qui provoquent le moins de dégâts, mais ce sont les plus coûteux.

Production de bois à partir de grumes de faible diamètre à Chaquite Grande (Honduras). Il est important d'améliorer l'utilisation et la transformation pour garantir la durabilité de la forêt tropicale

La récolte du bois, même dans le cas d'une bonne gestion à rendement sou tenu, met encore en danger la plupart des autres aspects de l'aménagement durable. Les dégâts causés à la structure des forêts, à l'environnement forestier et social et à l'écosystème sont bien supérieurs à ceux causés par tout autre changement dans l'utilisation des terres, à l'exception du défrichage des terres agricoles (FAO, 1994b). Pour réduire au minimum les dégâts à l'écosystème forestier, Leslie (cité dans FAO, 1994b) a proposé que des techniques de récolte à faible impact soient incorporées dans la gestion durable des rendements. Cela signifie notamment: abattre moins d'arbres par hectare; éviter d'endommager les peuplements résiduels; et conserver et protéger les arbres ainsi que d'autres biens et produits non ligneux qui ont une valeur commerciale ou artisanale réelle ou potentielle. ou une importance au plan écologique ou culturel.

On privilégie des méthodes d'exploitation forestière et des modes de transport en forêt moins nuisibles à l'environnement. Depuis quelques années, les activités de recherche sont de plus en plus nombreuses à être axées sur l'impact écologique des opérations de récolte ou du développement des infrastructures et sur la nécessité de mieux contrôler les opérations forestières (Dykstra et Heinrich, 1997). Une planification soignée des routes forestières et des pistes de débardage peut minimiser les dégâts causés au couvert et au tapis forestiers. Dans le Sarawak, cette planification a permis d'enlever 36 pour cent de bois de plus à l'heure. avec une baisse globale des coûts de 19 pour cent et des espaces ouverts dans la forêt réduits de 40 à 17 pour cent, avec 60 tiges commerciales par hectare survivant au lieu de 40 (Marn et Jonkers, 1981).

D'autre part, la sylviculture en forêt tropicale ombrophile est la manipulation de la forêt pour favoriser certaines espèces et, par là, de renforcer leur valeur pour l'homme (Whitmore, 1990). Le principe biologique de la sylviculture est qu'en contrôlant les ouvertures du couvert il est possible d'influer sur la composition des espèces du prochain cycle de croissance. Dans les forêts où les plants et les gaulis d'espèces à conserver sont insuffisants pour la régénération naturelle, soit en raison du taux de survie intrinsèquement bas des plants, soit comme conséquence d'opérations forestières destructrices, les options disponibles sont limitées. La régénération artificielle par le biais des plantations d'enrichissement est peut-être la meilleure option pour rétablir dans la forêt restante les espèces que l'on souhaite conserver. Cela s'explique par le fait que la régénération naturelle des essences commerciales dépend largement de la survie des plants établis. car la fructification est irrégulière et n'a donc guère de chances de se produire avant l'apparition d'adventices après l'abattage (Whitmore, 1984; Kio, 1987).

Le succès des plantations d'enrichissement varie énormément suivant les méthodes employées, les espèces plantées, la quantité et la qualité des soins donnés après la plantation (Panayotou et Ashton, 1992). Cette méthode a été expérimentée dans divers types de forêts tant en Asie qu'en Afrique, en mettant l'accent sur la régénération des diptérocarpacées et des acajous, respectivement (Whitmore, 1984; Nwoboshi, 1987). On applique aujourd'hui deux méthodes de plantation d'enrichissement: i) la plantation en layons, dans laquelle des plants sont placés dans des corridors, généralement débarrassés dans une bonne mesure de leur partie supérieure; et ii) la plantation groupée, dans laquelle des groupes de plants sont établis dans des ouvertures créées naturellement ou artificiellement dans le couvert forestier (Kio, 1987).

Plantation polyvalente (pin et acacia) en coopérative dans les montagnes près de Cam Lo, dans la province de Quang Tri (Chine)

Jusqu'à présent, les plantations d'enrichissement ont rarement été une complète réussite. Souvent, les plants n'ont pas réussi à s'établir, et ceux qui y sont parvenus ont fréquemment affiché une croissance médiocre ou ont été submergés par les plantes grimpantes et les adventices (Liew et Wong, 1973; Kio et Ekwebelam, 1987). Néanmoins, Kio (1987) a suggéré que l'échec des plantations d'enrichissement est dû à une mauvaise application des méthodes, plutôt qu'à une déficience du concept lui-même. Ashton (cité dans Panayotou et Ashton, 1992) a d'ailleurs fait observer que les plantations d'enrichissement ont enregistré de très bons résultats dans le Karnataka et dans d'autres Etats de l'Inde, ainsi qu'à Sri Lanka pendant de nombreuses années.

Les expériences faites en Malaisie ont aussi montré qu'il existe des possibilités encourageantes pour les plantations d'enrichissement tant avec des essences indigènes qu'avec des essences exotiques, quand elles sont accompagnées d'un effort concerté concernant l'entretien et les soins, notamment l'application d'engrais. L'auteur est convaincu que les plantations d'enrichissement sont non seulement une option valable, mais aussi une nécessité dans l aménagement des forêts tropicales, compte tenu de la diminution de la qualité des peuplements résiduels après les opérations d'exploitation. En outre. ces plantations garantiront les essences pour l'offre future et aideront à la planification des méthodes d'utilisation.

Plantations forestières

Les estimations actuelles des surfaces des plantations forestières indiquent approximativement 135 x 106 ha (Mather, 1990; Sutton, 1991; FAO, 1994a) dominés par quelques genres seulement -Acacia, Eucalyptus, Picea et Pinus. Des genres d'arbres tels que Araucaria, Gmelina, Larix, Paraserienthes, Populus, Pseudotsuga et Tectona ont une importance régionale (Savill et Evans, 1986; Evans, 1992). Seulement 25 pour cent environ des plantations forestières existantes du monde se trouvent dans des régions tropicales et subtropicales, dont environ 15 pour cent dans la région Asie et Pacifique, 7 pour cent dans les continents américains et 3 pour cent en Afrique (Evans, 1992; Kanowski et Savill, 1992).

L'établissement de plantations forestières dans les tropiques a beaucoup progressé au cours des dernières décennies. Selon Evans (1992). la surface plantée a été multipliée par six en 25 ans, passant de 6,7 x 106 ha en 1965 à 42,7 x 106 ha en 1990. Ces plantations dans leur quasi totalité sont des peuplements équiens en monoculture, dont le but principal est la production de bois (Evans, 1992; Panayotou et Ashton, 1992: Kanowski, 1997). 90 pour cent étant consacrés à la production de bois industriel.

La FAO (1994a) a estimé que le taux annuel d'établissement de plantations forestières est d'environ 2,6 x 106 ha dans les pays tropicaux, soit un chiffre très inférieur à celui enregistré dans les zones tempérées où il serait de quelque 10 x 106 ha (Mather, 1990). Des pays comme l'Indonésie et le Chili ont converti des forêts naturelles en plantations forestières, alors qu'en Nouvelle-Zélande et au Portugal les plantations ont été établies sur des sites consacrés précédemment à l'agriculture (Kanowski, 1997). Actuellement. les plantations forestières fournissent environ 10 pour cent de la récolte de bois du monde, mais on prévoit une augmentation. car la disponibilité des forêts naturelles à exploiter diminue à mesure que les pressions économiques et les changements technologiques favorisent les cultures de plantations et que les plantations forestières arrivent à maturité et s'étendent (Kanowski, 1997).

Cueillette de fruits sauvages au Cambodge. Les produits forestiers non ligneux sont pour l'humanité une source de multiples produits utiles

Si les plantations forestières ont pour principale fonction de produire du bois, elles peuvent être développées de manière à jouer un rôle beaucoup plus important dans l'environnement Le monde est accablé de problèmes liés à la dégradation des terres. II y a actuellement des millions d'hectares de terres dégradées dans le monde. Les plantations forestières et la culture des arbres constituent la seule activité pouvant être développée dans ce domaine et sur cette échelle. Une occasion unique est offerte à la foresterie et aux professionnels des forêts d'influer sur l'environnement mondial et de fournir en même temps une ressource renouvelable dont on a grand besoin pour l'avenir. L'auteur propose cette tâche à la FAO et à l'Organisation internationale des bois tropicaux (OIBT). c'est-à-dire soutenir un programme de reboisement massif des terres dégradées du monde en 20 ans, dans le but d'assurer qu'au moins 75 pour cent de ces terres seront plantées d'arbres d'ici à l'an 2020. Il propose que ces deux organisations qui s'occupent de foresterie internationale unissent leurs efforts pour relever le défi et mobiliser les ressources disponibles afin de réaliser cet objectif.

Outre le «reverdissement» de la terre. les plantations forestières peuvent jouer un rôle très important dans le piégeage du carbone et soutenir les efforts déployés au niveau mondial pour résoudre les problèmes des émissions de gaz à effet de serre et du changement climatique.

Produits et services non ligneux

Les produits forestiers non ligneux tels qu'ils sont définis par Wickens (cité dans FAO, 1994c) se réfèrent à des biens et à des services marchands ou de subsistance destinés à la consommation humaine ou industrielle et dérivés des ressources et de la biomasse renouvelables de la forêt, promettant d'augmenter les revenus des ménages ruraux et de créer des emplois. Ces produits comprennent l'utilisation des plantes à des fins diverses: aliments. boissons, fourrages, combustible et médicaments: animaux, oiseaux et poissons pour l'alimentation, les fourrures et les plumes; et services de la terre pour la conservation et les loisirs.

Les produits forestiers non ligneux ou d'importance secondaire, terme utilisé pour tout ce que la forêt produit, mis à part le bois d'œuvre. sont une corne d'abondance de biens utiles à l'humanité. Souvent considérés comme des sous-produits de la forêt. ils ont une valeur économique potentielle (soit monétaire. soit en termes d'utilisation) qu'habituellement les gestionnaires des forêts ne connaissent pas ou n'apprécient pas. La rapidité avec laquelle la végétation tropicale disparaît a poussé les chercheurs à étudier plus en détail le potentiel de la forêt en tant que source de produits forestiers d'importance secondaire. du fait que les produits non ligneux d'œuvre procurent des gains en espèces et des valeurs incorporelles. Les gestionnaires des forêts, en particulier, devraient essayer d'augmenter la productivité des forêts en produits forestiers non ligneux tout en continuant à fournir des produits et des services essentiels pour l'humanité.

La récolte. la transformation et la commercialisation des produits forestiers non ligneux pour la production artisanale et les petites industries locales, ou pour les marchés internationaux, peuvent créer des emplois étant donné que la plupart des opérations en jeu exigent une main-d'œuvre nombreuse. L'emploi dans ces industries peut dégager des revenus importants pour ceux qui récoltent et transforment sur place les produits. Au Belize. Balick et Mendelsohn (1992) ont constaté que les plantes médicinales traditionnelles peuvent rapporter aux «maîtres de la brousse» ou aux cueilleurs un revenu annuel effectif deux à 10 fois supérieur à celui des agriculteurs. L'Institute for Amazonian Studies (IEA, 1989) fait état d'un revenu annuel moyen de 960 dollars par famille à Xapuri (Brésil) grâce à la culture de l'hévéa et à la cueillette de noix pour les communautés locales. Si on y ajoute d'autres activités non monétisées telles que la pêche et la chasse, le revenu annuel total peut augmenter jusqu'à 1 500 dollars par famille. Cela représente deux fois le revenu de la population générale dans la région du nord du Brésil.

Extraction de la résine d'un pin au Honduras

Les produits forestiers non ligneux peuvent être une excellente source de devises dans certains pays où ces produits se sont implantés sur le marché international et sont taxés et enregistrés. Par exemple, 40 pour cent des recettes totales du Département des forêts en Inde, dans les années 90. proviennent de produits forestiers non ligneux (Mukerji, 1994). En Malaisie, les recettes d'exportation des produits forestiers non ligneux ont augmenté de 480 pour cent entre 1986 et 1988. De 1982 à 1987, les recettes d'exportation provenant des produits forestiers non ligneux en Thaïlande ont progressé de 81 pour cent (de Beer et McDermott, 1989).

Dans la région Asie et Pacifique. le rotin, qui provient de la forêt naturelle. est le principal produit forestier, après le bois d'œuvre. La culture du rotin s'est révélée rentable tant pour les petits exploitants que pour les gros planteurs en Indonésie et en Malaisie.

De nombreuses autres espèces de plan tes sont largement utilisées par les entreprises artisanales, notamment le bambou. le kapok et plusieurs espèces de palmier. servant en particulier comme emballages pour les aliments, paniers en paille de riz, filets de pêche et nattes (Pearce, 1989). On trouve aujourd'hui du bambou en quantités importantes dans des sites perturbés. Actuellement, la production mondiale de bambou dépasse 10 millions de tonnes par an (Sharma, 1980). En Inde, selon les estimations. 2 millions de tonnes de bambou (poids sec) fournissent 600 000 tonnes de pâte à papier par an (Lessard et Chouinard, 1980). Abdul Razak et Abd. Latif (1988) ont estimé que le bambou couvre une superficie d'environ 320 000 ha dans la péninsule de Malaisie. avec un matériel sur pied estimé à environ 7 millions de tonnes. Le marché local des produits dérivés du bambou de la Malaisie péninsulaire représente quelque 3 millions de ringgit (1,2 million de dollars) par an (Aminuddin et Abd. Latif, 1996). Au Sarawak. des nattes tissées et des paniers de fabrication locale jouissent maintenant d'une grande popularité auprès des touristes (Pearce, 1989). Les orchidées et les sarracéniacées sont parti culièrement prisées en Malaisie. Les sarracéniacées. notamment Nepenthes rajah. dont le prix peut atteindre 1 000 dollars l'unité sur les marchés d'outremer se trouvent aussi dans les montagnes du Sabah et du Sarawak. et certains cueilleurs n'hésitent pas à aller les chercher en hélicoptère jusque sur les sommets les plus reculés (Briggs, 1985).

Les produits non ligneux peuvent remplacer les combustibles fossiles. Le tronc de Copaifera langsdorfii, une légumineuse arborescente de l'Amazonie produit une huile inflammable qui est exploitée et utilisée localement à la place du kérosène (Whitmore. 1990).

Pendant des millénaires, la forêt a permis à l'homme de couvrir ses besoins en médicaments. Ce fait est bien documenté dans un certain nombre de publications antérieures détaillant l'emploi des différentes parties des plantes pour soigner toutes sortes de maux (Burkill, 1966). La demande de produits médicinaux reste forte et stable dans de nombreux pays, en particulier dans le monde en développement où jusqu'à 80 pour cent de la population pourraient continuer de dépendre des remèdes traditionnels (OMS, 1977).

Les forêts sont un véritable entrepôt de produits biochimiques. Diverses parties des plantes contiennent un grand nombre de substances chimiques. La lignine sert à la fabrication de matières plastiques, de résines échangeuses d'ions, de stabilisateurs des sols, d'agents de renforcement du caoutchouc, d'engrais, de vanilline, d'agents de tannage. de stabilisateurs pour les émulsions de bitume et d'agents dispersants pour le forage des puits de pétrole et la fabrication des céramiques. La cellulose peut être utilisée pour la rayonne et les matières plastiques et comme matière première pour l'hydrolyse du sucre qui. si on y ajoute de la levure, peut être transformé en alcool et en protéines comestibles (Whitmore, 1990). Un bon exemple est le latex provenant de l'hévéa, qui s'est révélé important au plan commercial. Autrefois, le bois de Caesalpinia sappan servait à produire une matière colorante rouge en Malaisie (Burkill, 1966). Rhizophora mucronata dont le bois contient un fort pourcentage de tanin est utilisée en tannerie (Burkill, 1966). Les habitants des forêts de l'Amazonie produisent des résines ou des huiles résineuses commerciales avec Copaifera spp., Couma spp. et Manilkara spp. (Dubois, 1996). Sur une échelle industrielle, l'huile extraite des graines du palmier babassu (Attalea speciosa) sert à fabriquer du savon et de la margarine (Balick, 1988). Il en est de même avec le neem (Azadirachta indica) en Inde (Tewari, 1992). Le latex, les résines, les produits de beauté, les condiments et autres substances biochimiques qui sont exploités pour leurs propriétés chimiques uniques offrent des possibilités à valeur ajoutée élevée lorsqu'ils sont collectés et semi-transformés dans la nature. Toutefois, une fois que leur valeur sur le marché international dépasse un certain seuil, ils risquent dans les pays développés d'être remplacés par des produits synthétiques, comme cela est arrivé avec les matières colorantes naturelles extraites de Caesalpinia sappan (Burkill, 1966).

Coupe ménageant l'environnement: sélection attentive et utilisation de câbles, à Bandarawela (Sri Lanka)

Les produits forestiers non ligneux faunistiques tels que les animaux sauvages, les oiseaux, les poissons, les reptiles et les insectes sont des sources potentielles de gibier, d'aliments, de fourrures et de plumes qui ont une grande valeur commerciale et représentent une partie essentielle des économies locales. En Thaïlande, le poisson est la principale source de protéines animales pour plus de 60 pour cent de la population rurale (Brennan, 1981). Pierret et Dourojeanni (1966) ont signalé que, malgré la disponibilité de bovins et de porcs, 85 pour cent environ de la viande consommée par les populations rurales de l'Amazonie sont constitués de poisson et de gibier (pécari, cerf et tapir).

Le tourisme est aussi la principale source de revenus, notamment pour les pays de la savane africaine. Au Kenya, le tourisme rapporte de 350 millions à 450 millions de dollars par an (Dixon et Sherman, 1990). Au Costa Rica, le tourisme «vert» rapporte de 3 millions à 10 millions de dollars par an (Laarman, 1987). Les seuls droits d'entrée au parc peuvent procurer 200 000 dollars par an à l'économie du Rwanda (Weber et Vedder, 1984).

Si les paragraphes ci-dessus indiquent à la fois les valeurs obtenues et le potentiel des ressources forestières non ligneuses, il n'en demeure pas moins qu'il reste encore beaucoup à faire pour développer ces ressources d'une manière durable au plan économique, de façon qu'elles jouent un rôle à plus long terme dans la vie économique des populations rurales. A quelques exceptions près, presque toutes les ressources sont récoltées dans la nature et il n'y a pas de sécurité de l'offre, ni de contrôle de la qualité. Du fait que les forêts continuent de disparaître ou de se dégrader, les problèmes de l'offre continue de produits forestiers non ligneux deviennent réels. En outre, les recherches sur la biologie, la physiologie et la génétique de ces ressources fournissent très peu de connaissances scientifiques. L'initiative du Centre de recherche pour le développement international (CRDI) du Canada visant à promouvoir la R&D pour le bambou et le rotin est louable et a porté à la création du Réseau international sur le bambou et le rotin (INBAR). Toutefois, le bambou et le rotin sont les seuls produits forestiers non ligneux bénéficiant de l'aide d'une institution internationale spécialisée.

Il faudrait élaborer une stratégie globale au plan international et réorienter les ressources allouées à des programmes moins importants ou moins urgents. Le plus pressant est de faire en sorte que les ressources ne disparaissent pas. Il serait bon d'entreprendre un effort concerté pour identifier les ressources qui sont menacées en raison d'une surexploitation ou de la destruction de l'écosystème et de mettre au point un programme de conservation des ressources.

La deuxième tâche urgente consiste à identifier les domaines offrant des possibilités et à élaborer des programmes spécialisés. Par exemple, il faudra trouver un combustible économique renouvelable et sans danger pour l'environnement qui remplacera les combustibles fossiles. Si la Malaisie a réussi à fabriquer des produits à partir du palmier à huile pour faire fonctionner des moteurs d'automobile spécialement conçus, il faut étudier les possibilités offertes par d'autres solutions telles que Copaifera langsdorfii de l'Amazonie.

Enfin, il y a le domaine de la R&D. La recherche forestière et les sciences de la foresterie sont en retard par rapport aux autres sciences. La technologie de l'information et la science de l'électronique ont connu des hauts et des bas au cours des dernières décennies, et les sciences agronomiques ont progressé dans l'ensemble à un bon rythme. Alors que le Conseil international pour la recherche en agroforesterie (CIRAF) et le Centre pour la recherche forestière internationale (CIFOR) font maintenant partie du Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale (GCRAI), nous avons plus de 20 ans de retard sur l'Institut international de recherches sur le riz (IRRI), le Centre international d'agriculture tropicale (CIAT) et les autres institutions internationales s'occupant de recherche agricole. Pour ce qui est des finances et de la main-d'œuvre qualifiée, la recherche forestière est loin derrière l'agriculture. On retrouve dans le monde entier le même manque d'appui dans les programmes nationaux, et la tendance à réduire les programmes de foresterie dans les pays développés suscite une réelle inquiétude.

Ainsi, alors que les produits forestiers non ligneux pourraient résoudre le problème de la survie de la foresterie en tant que discipline et en tant que profession, il reste beaucoup à faire pour comprendre les systèmes de production de ces produits. Tant qu'ils ne sont pas bien compris. il n'est guère possible d'exploiter tout leur potentiel.

Conclusions

Le monde est confronté à maints problèmes, celui de l'environnement n'étant pas le moindre. Le Sommet de la planète Terre cinq ans après, tenu à New York en juin 1997, n'a pas suscité beaucoup d'espoir, car il y a eu peu d'engagements de la part des dirigeants du monde pour résoudre les problèmes. Toutefois, si les responsables politiques ne peuvent pas nous donner des raisons d'espérer, les professionnels et les gestionnaires des ressources naturelles doivent faire tout leur possible pour consacrer leurs compétences et leurs efforts à la solution des problèmes actuels. Nous ne pouvons pas justifier notre inertie au plan professionnel par le manque d'engagements de la part des dirigeants politiques.

Alors que les ressources financières sont une nécessité pour s'attaquer à bon nombre des problèmes se posant à l'échelon mondial, nous, professionnels des forêts, en menant à bien nos tâches journalières et dans l'exercice de nos responsabilités quotidiennes, pouvons contribuer à résoudre ces problèmes. Par exemple, en tant que forestiers opérant sur le terrain, nous pouvons réduire au minimum les dégâts causés aux forêts par les opérations forestières, en faisant appliquer les règles et règlements. Nous pouvons individuellement et collectivement essayer de faire notre métier comme une vocation. Nous pouvons encourager la plantation d'arbres, la gestion durable des ressources et susciter une prise de conscience de l'environnement dans le public. Nous pouvons aider les organisations non gouvernementales à mobiliser une aide publique en faveur des programmes de protection de l'environnement.

Néanmoins, le succès de ces efforts dépendra en grande partie de la compréhension des diverses composantes des forêts. S'il existe des connaissances suffisantes concernant les programmes d'action, il reste beaucoup à découvrir. II est urgent de poursuivre les activités de recherche et de mieux comprendre les ressources, les écosystèmes et les liens qui les unissent. Il faut réorienter vers ces activités plus de ressources sous la forme de financements et de compétences humaines. A moins qu'il n'y ait un engagement total de la part de toutes les parties intéressées, il n'y a guère d'espoir de maximiser les avantages dérivant de nos forêts tropicales et d'assurer la durabilité à long terme de cette ressource importante et unique.

Bibliographie

Abdul Razak, M.A. & Abd. Latif, M. 1988. Properties of small-scale wood-based industries. Document présenté au Seminar on Opportunity and Technological Development in small-scale Industries. 28-29 mars 1988. Kuala-Lumpur.

Aminuddin, M. & Abd. Latif, M. 1996. Non wood forest resources: management and research considerations. Document présenté au Second International Short Course on Sustainable Tropical Forest Management, 416 novembre 1996, Serdang, Selangor, Malaisie.

Balick, M.J. 1988. The use of palms by the Apinayé and Gaujarara Indians in northeastern Brazil. In M.J. Balick, éd. The palm-tree of life: biology, utilization and conservation. Advances in economic botany, Vol. 6, p. 65-90. New York, New York Botanical Garden.

Balick, M.J. & Mendelsohn, R. 1992. Assessing the economic value of traditional medicines from tropical rainforests. Conserv. Biol., 6(1).

Brazier, J.D. 1982. Patterns, trends and forecasts of wood consumption to the year 2000. Address to the Annual Meeting of the British Association for the Advancement of Science.

Brennan, J. 1981. The original Thai cookbook. New York Richard Marek Publishers

Briggs, J.G. 1985 The current Nepenthes situation in Borneo Malayan Naturalist, February: 4648.

Burkill, I.H. 1966. A dictionary of the economic products of the Malay Peninsula, Vol I et II. Kuala-Lumpur, Ministère de l agriculture

de Beer, J. & McDermott, M. 1989 The economic value of non-timber forest products in Southeast Asia. Amsterdam Comité des Pays-Bas pour l'Union internationale pour la conservation de la nature et de ses ressources.

Denslow, J.S. & Padoch, C., éds. 1988 People of the tropical rain forest. Berkeley Etats-Unis University of California Press

Dixon, J.A. & Sherman, P.B. 1990 Economics of protected areas. Washington, DC Island Press

Dixon, R.K., Brown, S., Houghton, R.A., Solomon, A.M., Trexler, M. & Wisneiwski, J. 1994 Carbon pools and flux of global forest ecosystems Science, 263 185-190.

Dubois, J.C.L. 1996. Utilisation du bois et des produits forestiers non ligneux par les habitants de la forêt amazonienne Unasylva. 47(186): 8-15.

Dykstra, D.P. & Heinrich, R. 1997. Exploitation et transport des produits forestiers: vieux problèmes. nouvelles solutions. Mémoire spécial préparé pour le XIe Congrès forestier mondial. 13-22 octobre 1997, Antalya, Turquie.

Erfuth., T. 1984. Trends in timber supplies from tropical regions. In Proceedings 7341: International Forest Products Trade. Madisomn WI.. Etats-Unis. Forest Products Research Society.

Evans, J. 1992. Plantation forestry in the tropics,. 2e éd. Oxford. Royaume-Uni, Clarendon Press.

FAO. 1982. La demande et l'offre mondiale de produits forestiers 1990 et 2000. Etude FAO: Forêts n° 29. Rome.

FAO. 1994a. Evaluation des resources forestières 1990 - pays tropicaux. Etude FAO: Forêts n° 112. Rome.

FAO. 1994b. Sustainable management of tropical moist forest for wood. Par A.J. Leslie. In Readings in sustainable forest management Etude FAO: Forêts n° 122. Rome.

FAO. 1994c. Sustainable management for non wood forest products in the tropics and subtropics. Par G.E. Wickens. In Readings in sustainable forest management. Etude FAO: Forêts n° 122. Rome.

Grainger, A. 1986. The future role of the tropical rain forest in the world forest economy. Oxford, Oxford University. St. Cross College. (Thèse de doctorat)

Grainger, A. 1987. The future environment for forest management in Latin America. In Management of the forests of tropical America: prospects and technologies. Washington. DC, Institute of Tropical Forestry/USDA Forest Service.

Hamilton, L. & King, P. 1983. Tropical forested watersheds. Boulder. CO., Etats-Unis. Westview Press.

IEA. 1989. Man and the environment in Amazonia potential forest use and the social management of natural resources. Curitiba. Brésil.

Kanowski, P. 1997. Boisement et foresterie de plantation - La foresterie de plantation pour le XXIe siècle. Mémoire spécial préparé pour le XIe Congrès forestier mondial. 13-22 octobre 1997, Antalya, Turquie.

Kanowski, P.J. & Savill, P.S. 1992. Forest plantations: towards sustainable practice. In C. Sargent & S. Bass. éds. Plantations politics: forest plantations in development,. p. 121-151. Londres, Earthscan.

Kio, P.R.O. 1987. ITTO project: perspective for Africa. Consultancy Report for the Harvard Institute for International Development. Cambridge. MS. Etats-Unis.

Kio, P.R.O. & Ekwebelam, S.A. 19X7. Plantations versus natural forests for meeting Nigeria's wood needs. In F. Mergen & J.R. Vincent. éds. Natural Management of Tropical Moist Forest, p 149-176. New Haven, CT. Etats-Unis. Yale University. School of Forestry and Environmental Studies.

Laarman, J. 1987. Tropical science on economic activity: OTS in Costa Rica. (Manuscrit)

Lessard, C. & Chouinard, A., éds. 1980. Bamboo Research in Asia. Proceedings of a workshop held in Singapore,. 22-30 May 1980. Ottawa, CRDI.

Liew That Chim & Wong Fung On. 1973. Density, recruitment, mortality and growth of dipterocarp seedlings in virgin and logged-over forests in Sabah. Malaysian Forest, XXXVI(1) 1 3- 15.

Marn, H.M. &.Jonkers,. W.B. 1981. Logging damage in tropical high forest. Document présenté au International Forestry Seminar. Kuala-Lumpur. Sarawak Forestry Department, Kuching, Sarawak, Malaisie.

Mather, A.S. 1990. Global forest resources. Londres, Bellhaven Press.

Mukerji, A.K. 1994. India's forests: a status report - concepts. definitions.. trends. controversies. Document présenté au International Workshop on India's Forests Management and Ecological Revival, 10-12 février 1994. New Delhi.

Nicholson, D.I. 1958. An analysis of logging damage in tropical rain forest. North Borneo. Malaysian Forest., XXI: 235-245.

Nwoboshi, C.L. 1987. Regeneration success of natural management. enrichment planting and plantations of native species in West Africa. In F. Mergen & J.R. Vincent, éds. Natural management of tropical moist forest. New Haven, CT. Etats-Unis. Yale University, School of Forestry and Environmental Studies.

OMS. 1977. The selection of essential drugs Second Report of the WHO Expert Committee. Série de rapports techniques OMS n° 641.

Panayotou, T. & Ashton, P.S. 1992 Not by timber alone: economics and ecology for sustaining tropical forests. Washington, DC et Covelo, CA, Island Press.

Pearce, K.G. 1989. Utilization of palms in Sarawak. Malayan Naturalist, November: 6891.

Pierret, P.V. & Dourojeanni, M. 1966. La caza y la alimentación humana en las riberas del rio Pachitea Pérou. Turrialba, 6(3).

Savill, P.S. & Evans, J. 1986. Plantation silviculture in temperate regions. Oxford Royaume-Uni. Clarendon Press.

Sharma, Y.M.L. 1980. Bamboo in the Asia-Pacific region. In G. Lessard & A. Chouinard, éd s. Bamboo Research in Asia: Proccedings of a Workshop help in Singapore, 28-30 mai 1980. Canada, CRDI.

Sutton, W.R.J. 1991. Are we too concerned about wood production? New Zealand Forestry, 36(3): 25-28.

Tewari, D.N. 1992. Monograph on neem (Azadirachta indica A. Juss) Dehra Dun, Inde, International Book Distributors.

Weber, W. & Vedder, A. 1984. Forest conservation in Rwanda and Burundi. Swara, 7: 32-36.

Whitmore, T.C. 1984. Tropical rain forests of the Far East, 2e édition. Oxford, Royaume-Uni. Clarendon Press.

Whitmore, T.C. 1990. An introduction to tropical rain forests. Oxford Royaume-Uni Clarendon Press.

WRI, 1988. World resources 1988. New York, Institut international pour l'environnement et le développement et Institut mondial pour les ressources. Basic Books.


Page précédente Début de page Page suivante