Charles Ofori, Fonctionnaire principal (Gestion des sols), Division de la mise en valeur des terres et des eaux, FAO, Rome, Italie
Récemment, nous avons pu assister à une vraie prise de conscience concernant le développement rationnel des ressources naturelles qui devrait aboutir à une production agricole durable et à une meilleure protection de l'environnement. La croissance démographique rapide, particulièrement dans les pays envoie de développement, entraîne des pressions importantes sur les ressources de la terre, à la fois sur les terres au potentiel agricole adapté et sur les terres marginales du continent africain principalement.
Au cours des années 1970, pour de nombreux pays africains situés au sud du Sahara, la mécanisation devait apporter la solution aux problèmes de production alimentaire. Les intrants énergétiques sont sans aucun doute importants pour augmenter la superficie des terres à cultiver; toutefois, des programmes et des politiques soigneusement élaborés doivent être mis en place pour que des dégâts irréversibles ne surviennent pas aux ressources de base du sol.
Beaucoup de pays de la région africaine sub-saharienne ont entrepris des programmes de défrichement intensifs et des pratiques de travail du sol qui ont en fait accéléré les processus d'érosion et de dégradation du sol et donc réduit sa productivité. La dégradation du sol est une contrainte économique et écologique majeure entraînant des rendements faibles et un niveau de vie peu élevé, contribuant à la famine et à la malnutrition.
Le travail du sol, la manipulation mécanique du sol pour la préparation des lits de semences, le désherbage et la conservation de l'eau affectent le degré de dégradation du sol. En plus d'établir le contact semence-sol, le travail du sol sert à pour limiter un certain nombre de contraintes à une bonne croissance culturale: prévention contre le compactage du sol pour améliorer la capacité d'infiltration, éradication des mauvaises herbes, l'élimination des résidus culturaux malades et incorporation d'engrais dans la zone racinaire.
Le type et la fréquence du travail du sol dépendent de certains facteurs, notamment du type de sol, de la culture, de la source énergétique disponible et de la taille du système de production. Une grande variété d'outils de travail du sol ont été développés pour la culture manuelle, animale et mécanique.
Le développement de systèmes de travail du sol en Afrique joue un rôle important pour la mise en valeur de l'agriculture et l'augmentation de la production alimentaire sur le continent. Les aspects essentiels ne dépendent pas seulement de l'acquisition de tracteurs et d'instruments mais aussi, et surtout, du type de système de travail du sol que l'on applique aux différents types de sols, du choix d'outillage approprié, de la formation des techniciens qui utilisent l'équipement et de l'époque correcte des opérations.
Les objectifs principaux de ce "cours de formation sur le travail du sol" organisé pour des participants de pays sub-sahariens francophones consistent à mettre à jour les connaissances des participants sur les techniques du travail du sol, sur les pratiques et la gestion des résidus culturaux pour une utilisation des ressources en sols durable et sur la gestion des sols pour résoudre les problèmes de croûtes et de sols scellés qui sont considérables dans la région. Un cours similaire a été organisé en 1991 pour des participants de pays sub-sahariens anglophones.
Cette publication comprend des communications présentées au cours tenu à Niamey, Niger, du 4 au 13 juillet 1994, et s'adresse à ceux qui se sentent concernés par la mise en valeur des terres, et particulièrement les pratiques de travail du sol.
Ces communications abordent quelques aspects liés à la gestion durable du sol, un des points essentiels pour maintenir les ressources en sols et préserver l'environnement. Nous espérons que les chercheurs, les spécialistes des sols, les agents de développement et les agronomes en profiteront pleinement.
