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Est-il possible d'incorporer des éléments de l'écologie des paysages dans les programmes indépendants de certification de l'aménagement des forêts?


A.R. Pierce et J.B. Ervin

Alan R. Pierce et Jamison B. Ervin travaillent auprès du Forest Stewardship Council US à Waterbury, Vermont (Etats-Unis).

Une étude de la position actuelle des organismes de certification par rapport aux principes de l'écologie des paysages et les opportunités et limitations pour le développement futur.

Au cours des cinq dernières années, la certification indépendante a connu un regain de popularité, comme mécanisme propre à améliorer l'aménagement des forêts (Viana et al., 1996). Les programmes de certification vérifient les pratiques sylvicoles et les systèmes de gestion des entreprises forestières, récompensent par des certificats les gestionnaires qui respectent les normes d'aménagement forestier, et suivent les produits des forêts bien gérées tout au long de la chaîne production-consommation (Erwin et al., 1996: Cabarle et al., 1995). Un label de certification donne donc aux consommateurs la possibilité de différencier les produits forestiers disponibles sur le marché, en fonction des aspects écologiques et sociaux de la production.

La certification a été conçue comme un outil politique volontaire applicable à des unités d'aménagement individuelles. Quelques auteurs estiment que la certification risque d'avoir une portée limitée, comme instrument de politique forestière, car elle ne prête pratiquement aucune attention aux considérations relatives au paysage et à l'écosystème, tant à l'intérieur qu'au-delà des limites des parcelles individuelles (voir Noss, 1998; Dudley. Elliott et Stolton, 1997; O'Hara et al.. 1994). Cet article examine de quelle manière les systèmes de certification indépendants de l'aménagement des forêts pourraient englober certains aspects de l'écologie des paysages, et en identifie d'autres qui ne sont pas de son ressort. Les exemples présentés dans cet article concernent les Etats-Unis. Dans les pays où les modes de faire-valoir des terres, les politiques forestières, les utilisations, l'histoire des forêts et les valeurs culturelles sont différents, la capacité d'intégrer des questions relatives au paysage à la certification de l'aménagement des forêts peut varier considérablement.

Alors que l'expression «écologie des paysages» existe depuis plusieurs décennies, elle n'est que depuis peu reconnue comme une discipline scientifique à part entière (Forman, 1995). Bien qu'il s'agisse encore d'une science naissante, l'écologie des paysages développe rapidement une série de concepts, de thèmes et de principes de base, comprenant:

· structure et fonction du paysage (Dramstad, Oison et Forman, 1996; Forman, 1995; Risser, 1987; Forman et Godron, 1986);

· changement, flux, stabilité et perturbations du paysage (Turner, Gardner et O'Neill, 1995; Forman, 1995; Risser, 1987; Forman et Godron, 1986; Risser, Karr et Forman, 1984);

· échelles spatiales et temporelles (Dramstad, Oison et Forman, 1996; Forman, 1995; Turner, Gardner et O'Neill, 1995; Urban, O'Neill et Shugart, 1987; Risser, Karr et Forman, 1984);

· écologie des paysages comme cadre de la planification de la gestion des ressources naturelles (Dramstad, Oison et Forman, 1996; Forman, 1995; Risser, Karr et Forman, 1984).

ÉLÉMENTS DE L'ÉCOLOGIE DES PAYSAGES POUVANT ÊTRE PRIS EN COMPTE DANS LA CERTIFICATION

Cette section examine les aspects de l'écologie des paysages qui pourraient être incorporés dans les programmes de certification. Elle passe en revue les programmes qui en comprennent d'ores et déjà certains éléments et donne des suggestions sur les cas où les principes de l'écologie des paysages devraient recevoir une attention plus grande.

La certification et la structure et les fonctions du paysage

On entend par structure du paysage l'aménagement et la juxtaposition dans l'espace d'éléments du paysage à l'intérieur de la matrice environnante. Ces éléments comprennent les boisements, les routes et les voies d'eau (Dramstad, Oison et Forman, 1996). La fonction du paysage a trait à l'interrelation entre le biote et la structure (par exemple couloirs de migration, aires de nutrition, espaces d'hivernage), et à la circulation des matériaux, de l'eau, du vent et de l'énergie à travers la structure (Dramstad, Oison et Forman, 1996; Forman et Godron, 1986). Les programmes de certification prêtent attention à quatre concepts de l'écologie des paysages ayant trait à la structure et à la fonction des forêts, à savoir: la fragmentation des forets, la qualité des connexions, la taille des boisements la protection des espèces menacées.

La fragmentation, ou encore l'éclatement et l'isolement des habitats, peut constituer une grave menace pour la diversité biologique des écosystèmes forestiers (Wilcox et Murphy, 1985). Les éléments du paysage qui préservent les possibilités de connexion, et qui de ce fait renforcent la structure et la fonction du paysage, sont les vastes boisements, les couloirs et les sentiers de pierre. Les massifs forestiers intactes, comme les zones sans routes et les réserves protégées, peuvent servir de refuges et sauvegarder un habitat important pour de nombreuses espèces, notamment pour celles vivant à l'intérieur des forêts (grives) et pour les carnivores à habitat étendu (ours et loups). Les sentiers de pierre et les couloirs permettent de relier les boisements, et facilitent la circulation spatiale des animaux et du matériel génétique à l'intérieur de la matrice.

Certains programmes de certification actuels s'intéressent à la fragmentation des forêts, à la qualité des connexions à l'intérieur du paysage et à la création de réserves écologiques. Les extraits des normes de certification ci-après en sont un exemple:

«La diversité de la taille des peuplements a pour but d'éviter la fragmentation dérivant de la prédominance de peuplements de taille uniforme. Les plans d'aménagement tiennent compte du degré et de l'efficacité des connexions entre les zones arrivées à un stade tardif du cycle écologique, et des mesures sont prises en conséquence.»
(SCS, 1995)

«La circulation des espèces animales et végétales entre les réserves et les zones exploitées devrait être préservée, en conservant des couloirs de forêts non coupées en bordure des cours d'eau, avec des passages menant au sommet des pentes et joignant les crêtes pour relier des bassins versants adjacents, et permettre l'accès à toutes les grandes zones boisées qui ne seront pas exploitées.»
(Soil Association, 1994)

«La conception et l'agencement des réserves ou des zones sous aménagement spécial sont envisagés au niveau du bassin versant et du paysage. La connectivité des zones boisées devrait être prise en compte lors de la planification des réserves ou des zones sous aménagement spécial.»
(NWF/SmartWood, 1997a)

Dans plusieurs programmes de certification récents, l'application des principes fondamentaux de l'écologie des paysages est l'une des conditions du maintien futur du certificat. Les Systèmes de certification scientifique (SCS), qui ont certifié 485 000 ha de terres appartenant au Bureau des forêts de la Pennsylvanie en 1997, stipulaient que les conditions de conservation du certificat étaient les suivantes:

«D'ici trois ans, le Bureau des forêts (BOF) élaborera un plan officiel intégré pour prendre en compte certaines questions intéressant l'ensemble du paysage, telles que la fragmentation des forêts et les possibilités de connexion, ces dernières comprenant la dissection, les trouées et les couloirs...

... Le BOF devrait élaborer et mettra en œuvre un programme de réserves écologiques, fondé sur une analyse écologique et sur les principes de la biologie de conservation. Le programme sera divisé en plusieurs composantes prévoyant l'établissement de vastes réserves écologiques, d'une matrice de réserves plus petites à l'intérieur de la forêt aménagée et d'un système de couloirs pour les relier, dans le cadre d'un plan intégré visant à maintenir les possibilités de connexion et à conserver les zones riches en diversité biologique.»
(SCS, 1997)

L'application des principes de l'écologie des paysages dans le cadre d'une évaluation aux fins de la certification pose de nouveaux problèmes. Une équipe de certification chargée d'évaluer une forêt discerne souvent plus difficilement les questions intéressant le paysage, comme la fragmentation des forêts, la taille des boisements et les possibilités de connexion, que celles concernant directement les peuplements, comme les dégâts après abattage, les densités de peuplement et l'érosion du sol. Les propriétaires de forêts certifiées et les équipes chargées de la certification s'appuient d'ores et déjà sur des photographies aériennes pour évaluer les types de forêts et les inventaires forestiers. Des outils de planification plus perfectionnés à l'échelle du paysage, tels que l'imagerie par satellite, les unités systèmes de positionnement global (GPS) et les systèmes d'information géographique (SIG), sont également employés par les entreprises certifiées et par les sociétés qui souhaitent le devenir (Corbley, 1998). De tels instruments peuvent fournir des informations précieuses sur le morcellement du paysage, les couloirs empruntés par les animaux et les effets de la disposition des routes du point de vue de la fragmentation du paysage et contribuer par-là même à introduire une optique paysagère dans la planification, l'aménagement, le suivi et la certification des forêts.

La taille des boisements est un élément important du paysage dont il faudrait tenir compte dans l'aménagement des forêts. La norme de certification ci-après concerne entre autres cette question: «Les peuplements sont aménagés dans le contexte de l'ensemble du paysage écologique lorsque des caractéristiques et des considérations spatiales influencent la disposition et les caractéristiques temporelles des unités exploitées.»

Selon Franklin et Forman (1987), la «taille des boisements est d'une importance cruciale à de nombreux égards, notamment pour tout ce qui concerne la diversité biologique, l'aménagement des réserves naturelles et les opérations d'exploitation forestière». Ces auteurs ont adopté un système de modélisation en damier, fondé sur les pratiques de coupe rase actuellement employées dans l'ouest des Etats-Unis, pour analyser les impacts écologiques de la récolte du bois sur la structure du paysage dans la région de répartition du sapin Douglas dans le Pacifique Nord-Ouest. Dans un paysage fictif de 1 000 ha divisé en boisements de 10 ha, les auteurs ont constaté que «à partir du point de coupe d'environ 30 pour cent, la taille moyenne des boisements commence à accuser une forte diminution car les coupes convergent et interrompent des lignes continues de bouquets, divisant en sections la forêt qui était auparavant d'un seul tenant». Les certificateurs et les gestionnaires des forêts pourraient améliorer leurs évaluations des critères de l'écologie des paysages en étudiant les conséquences d'exercices de modélisation comme celui de Franklin et Forman, lorsqu'ils évaluent l'impact des modes d'exploitation sur la structure et la fonction de la forêt dans le Pacifique Nord-Ouest des Etats-Unis. Les certificateurs pourraient aussi rechercher des exemples de programmes de modélisation analogues applicables à d'autres types de forêts et de pratiques sylvicoles dans d'autres régions du globe.

La taille des boisements peut avoir une influence sur la manière dont les mammifères et les oiseaux migrateurs utilisent les forêts, à travers le temps. Des études ornithologiques ont notamment donné de bons exemples de la complexité des interactions entre le biote et la forêt. Robinson et al. (1995) et McIntyre (1995) ont conclu que la manière dont les oiseaux utilisent les forêts et la diversité ornithologique que l'on y trouve sont déterminées par la dimension des boisements, les grands pouvant abriter une plus grande diversité aviaire et un plus grand nombre d'espèces intérieures. Robinson et al. ont également constaté que la fragmentation des boisements a des répercussions négatives sur la nidification de certaines espèces d'oiseaux chanteurs migrateurs. Des nonnes de certification traitent de la préservation globale des conditions et des processus de l'écosystème forestier, mais il reste à définir des normes spécifiques précises sur la dimension et la forme des boisements après la coupe.

Certains éléments structurels et fonctionnels d'un paysage déterminent sa capacité à abriter et à préserver les espèces à risque, qui sont les suivantes: espèces ayant besoin de grandes surfaces (par exemple les carnivores des forêts, comme les grizzlis); espèces ayant une aire de dispersion limitée (par exemple les insectes non ailés, petits mammifères et animaux qui se font facilement écraser sur la route); espèces rares en raison de l'insuffisance de ressources critiques pour leur alimentation et leur reproduction; espèces sensibles à des processus tels que le vent, le feu, les inondations et à la compétition avec les espèces exotiques; espèces endémiques localisées sur une aire restreinte: et espèces clés qui, de par leur présence ou leurs activités, exercent une forte influence sur le milieu environnant (Noss, 1998).

Les certificateurs prennent en considération certains aspects des éléments et des processus paysagers qui permettent de préserver et de protéger les espèces à risque:

«L'accès est déclaré interdit dans certaines zones et à certaines périodes pour protéger des espèces sauvages spécifiques.»
(ISF, 1994)

«Les propriétaires terriens envisagent la réintroduction prudente du feu dans l'écosystème forestier; les activités d'aménagement imitent les effets des feux naturels périodiques; les conditions des peuplements ne sont pas dominées par les effets de la suppression des feux.»
(ISF, 1994)

«La conservation d'espèces animales et végétales menacées, rares, en voie de disparition et insolites, de communautés naturelles et d'habitats critiques, figure expressément dans les plans d'aménagement et d'exploitation.»
(NWF/SmartWood, 1997a).

Certification et changement, flux, stabilité et perturbations des forêts

On entend par changement et flux «l'évolution ou l'altération des caractéristiques spatiales et des fonctions d'un paysage, au fil du temps» (Dramstad, Oison et Forman, 1996, p. 14), alors que la stabilité se réfère à la plasticité et à la résilience d'un paysage, c'est-à-dire à sa capacité de résister au changement et de se régénérer rapidement après des perturbations (Forman et Godron, 1986). Les «perturbations» sont des événements qui influencent fortement les ressources, les processus naturels et la biodiversité dans les paysages (Turner, Gardner et O'Neill, 1995), qu'ils soient dus à l'intervention de l'homme ou qu'il s'agisse de phénomènes naturels comme les inondations, les incendies, les recrudescences d'insectes et les tornades. La certification prend en compte trois concepts de l'écologie des paysages liés au changement, au flux, à la stabilité et aux perturbations des forêts: l'allongement des révolutions; la diversité des stades de la succession écologique; et la gestion des recrudescences d'insectes, des espèces exotiques et des perturbations étendues.

La colonisation humaine; l'agriculture et la coupe du bois ont conduit à l'élimination de la plupart des vieux peuplements sur tout le continent des Etats-Unis, ce qui a altéré les caractéristiques spatiales, la stabilité et les fonctions des forêts des Etats-Unis. Les normes de certification soulignent souvent l'importance des activités de remise en état qui corrigent les effets des interventions humaines sur le paysage et conduisent à un accroissement de la diversité biologique, à une amélioration de la résilience des forêts et à la création d'une série de stades de végétation successifs. En général, les organismes de certification préconisent l'allongement des révolutions, à l'instar de l'équipe spéciale de la Société des forestiers américains chargée de l'aménagement de l'écosystème, qui en a fait un principe crucial pour parvenir à un système de foresterie durable à long terme et respectueux de l'environnement aux Etats-Unis (SAF, 1993). Le SCS (1995) se base sur la norme suivante pour évaluer le rétablissement de la diversité des cycles écologiques:

«Les espèces végétales et les habitats se trouvant dans le domaine sont distribués de la même manière qu'avant l'installation des hommes, pour autant que les interventions et les politiques du propriétaire terrien aient eu, ou puissent avoir, une influence sur l'état des espèces et des habitats, au fil du temps. Dans tous les cas où c'est possible, la composition spécifique est rétablie de façon à retrouver les conditions d'origine/naturelles.»

Les différentes espèces utilisent et ont besoin d'habitats et de stades du cycle écologique diversifiés au sein des écosystèmes forestiers (Beattíe, Thompson et Levine, 1993). Les normes de certification favorisent la diversité des stades de la suc cession écologique pour fournir des habitats différents et améliorer la résilience du système forestier, tout en cherchant à accroître la diversité biologique globale:

«Dans le domaine et dans le paysage où il est situé, les mesures d'aménagement conduisent à une distribution optimale des stades du cycle écologique, depuis les peuplements à peine régénérés jusqu'à ceux ayant dépassé la maturité ou sénescents (vieux peuplements), tant par rapport à la surface totale que par rapport à la dispersion géographique.»
(SCS, 1995)

Là encore, pour les équipes de certification, il est difficile déjuger de l'échelle et de la fréquence temporelle appropriées des abattages sur les domaines individuels dans le contexte plus large de l'évolution historique, du flux, de la stabilité et des perturbations des forêts, à l'échelle du paysage. Comme l'affirment Turner, Gardner et O'Neill (1995): «La dynamique des perturbations a une influence déterminante sur la structure des communautés - et, partant, sur la biodiversité.»

Voici quelques exemples des mesures que préconisent les certificateurs pour pallier aux perturbations potentielles de la stabilité et de la résilience des systèmes forestiers, dérivant de l'introduction d'essences exotiques:

«L'utilisation d'essences exotiques est contrôlée avec soin et suivie de près, de façon à éviter des effets négatifs sur l'environnement.»
(SCS, 1995)

«Les activités d'aménagement réduisent les risques d'invasion ou d'expansion des essences exotiques dans la foret.»
(NWF/SmartWood, 1997a)

La certification et l'échelle spatiale et temporelle de l'aménagement des forêts

L'échelle comprend à la fois une dimension spatiale telles les interactions entre le peuplement forestier, le bassin versant et le paysage (Turner, Gardner et O'Neill, 1995), et une dimension temporelle telles les interactions entre les cycles journaliers, saisonniers, annuels et les cycles de la succession écologique.

Comme on l'a déjà noté, le modèle en damier de Franklin et Forman (1987) a montré que la fragmentation des forêts de sapins Douglas commence lorsque 30 pour cent de la forêt sont coupés à ras. Pour ces auteurs, il était clair que «les conséquences écologiques varient considérablement en fonction des modifications que subit le paysage à cause des activités d'utilisation des terres». Les aspects spatiotemporels de la récolte de bois produisent des effets à long terme sur les paysages, la structure et la fonction des forêts et leur composition spécifique. Pour obvier à la fragmentation, Franklin et Forman recommandent à ceux qui gèrent la terre de pratiquer des «coupes progressives ou par groupes d'arbres, en partant de noyaux dispersés» (compatibles avec les objectifs de l'aménagement et les caractéristiques du paysage) et de créer des réserves où la forêt sera laissée intacte.

Les exemples précédents de normes de certification portaient sur la création de réserves et la qualité des connexions dans le paysage. Il en existe d'autres qui ont trait à l'échelle temporelle et spatiale des coupes:

«Les peuplements sont aménagés dans le contexte du paysage écologique dans la mesure où les caractéristiques et les considérations spatiales du paysage influencent la configuration et les profils temporels des unités récoltées.»
(SCS, 1995)

«L'aménagement concerne la diversité, la composition et la structure de la forêt aux niveaux du peuplement, du bassin versant et du paysage.»
(NWF/SmartWood, 1997a)

L'échelle spatiale a une importance particulière car elle s'applique à la taille de l'unité d'aménagement concernée par la certification. Les propriétaires de petites exploitations forestières ont peu de moyens d'agir sur les questions intéressant l'ensemble du paysage. Mais un domaine privé à vocation non industrielle de moins de 100 acres (40,5 ha) pourrait se conformer à certaines normes concernant la faune et la flore sauvages à très petite échelle, telles que:

«Les pratiques d'aménagement visent à conserver des arbres comportant une cavité, un abri ou des arbres morts qui peuvent servir d'habitat à la faune sauvage.»
(NWF/SmartWood, 1997a)

«Les couloirs tracés par les fleuves et les cours d'eau, les pentes abruptes, les sols fragiles, les mares vernales, les bordures des lacs et des étangs et les autres zones critiques du point de vue hydrique sont automatiquement déclarés zones sous aménagement spécial.»
(NWF/SmartWood, 1997a)

On peut s'attendre à ce que les propriétaires de grands domaines se conforment à des normes de ce type. Mais, alors que les petits propriétaires peuvent en général seulement protéger les arbres morts, les espèces rares et en voie de disparition et les mares vernales, les gros propriétaires devraient aussi pouvoir se préoccuper de préserver les couloirs de faune et de créer de grandes réserves et tenir compte des effets à long terme des systèmes de coupe sur le paysage. Pour déterminer s'ils peuvent attendre davantage des petites exploitations certifiées, les certificateurs pourraient se pencher sur ce que Urban, O'Neill et Shugart (1987) ont appelé prescriptive scaling (redimensionnement dirigé), qui consiste à redimensionner les processus affectant l'ensemble du paysage (par exemple le feu) à l'échelle de petits boisements, dans le but d'orienter la dynamique écologique vers l'équilibre.

Certification des du réservoir de Quabbin Massachusetts, Etats-Unis

Les terres boisées entourant le réservoir de Quabbin sont gérées par la Metropolitan District Commission du Cette Commission est le plus gros propriétaire du bassin versant de Quabbin, et son objectif d'aménagement prioritaire est la qualité de l'eau et non la production de bois (NWF/SmartWood, 1997b). De par sa taille et sa présence dans le bassin versant de Quabbin, la Metropolitan District Commission est très influente. La certification d'un domaine connu qui Jouit d'une bonne réputation pourrait servir de catalyseur pour regrouper plusieurs exploitations auparavant distinctes dans un cadre d'aménagement commun, ce qui devrait faciliter l'application des principes de l'écologie des paysages. La Commission a déclaré que, si elle avait décidé de faire certifier c'était essentiellement «pour inciter d'autres propriétaires de terres situées dans le bassin versant du réservoir de Quabbin à améliorer leurs pratiques d'aménagement forestier». (NWF/SmartWood, 1997b).

Le suivi est une exigence clé des systèmes de certification indépendants. Les certificateurs n'attendent pas la même chose des systèmes de suivi des petites exploitations et des grands domaines, en raison des disparités concernant l'accès aux compétences techniques, l'intensité de l'aménagement, et les ressources humaines et financières dont ils disposent. Comme le font observer Turner (1989) et Short et Hestbeck (1995), le suivi doit être effectué à diverses échelles pour fournir les informations et les indications requises sur les essences spécialistes, les habitats critiques, la mortalité, le recrutement et les caractéristiques et les processus de l'ensemble du paysage.

Certification et planification des ressources naturelles

Lorsque l'on prend l'écologie des paysages comme cadre de planification, on applique des principes scientifiques à des disciplines comme l'aménagement des forêts, la planification de l'utilisation des terres, l'architecture paysagère, le design urbain et la remise en état des habitats. La certification peut être un complément utile à bien des égards. Différents exemples sont examinés dans cet article: la certification peut servir de catalyseur pour améliorer l'aménagement des forêts; la certification collective peut servir de base pour planifier le paysage sur plusieurs petites exploitations, et la certification peut être un outil complémentaire pour encourager des pratiques d'aménagement rationnelles sur différents domaines dispersés dans un paysage.

On appelle «espèces clés» les espèces dont la présence est considérée comme essentielle pour la survie de nombreuses autres espèces à l'intérieur d'une communauté (Primack, 1993). De même, si l'on regarde une mosaïque de boisements par rapport à un paysage, certaines exploitations peuvent être considérées comme des pièces maîtresses, critiques pour l'ensemble des écosystèmes forestiers, car elles occupent une position importante dans l'espace, abritent une grande diversité biologique, servent d'habitat critique à un certain nombre d'espèces, ou tout simplement, parce qu'elles sont grandes. Ces forêts critiques pourraient être déclarées «domaines clés».

La certification pourrait avoir une influence marquée sur les bassins versants et sur les paysages si elle était systématiquement appliquée aux domaines clés. En encourageant de meilleures pratiques forestières sur les domaines clés, notamment l'établissement de réserves écologiques, de couloirs, de zones riveraines bien aménagées et de systèmes de suivi, la certification pourrait avoir une influence positive sur les exploitations voisines, en fournissant un modèle de bonne gestion. La certification SmartWood des terres boisées de la zone du réservoir de Quabbin, qui approvisionne en eau potable une grande partie de l'est du Massachusetts, est un exemple intéressant de certification d'un domaine clé (voir encadré p. 53).

ÉLÉMENTS DE L'ÉCOLOGIE DES PAYSAGES DÉBORDANT LE CADRE DE LA CERTIFICATION

Cet article a passé en revue les aspects de l'écologie des paysages qui ont pu ou pourraient être incorporés dans les programmes de certification. Il en existe plusieurs autres qui dépassent les capacités des organismes de certification. Il s'agit notamment des zones protégées, de la planification intégrée de l'utilisation des terres, des effets à grande échelle des interventions humaines, des facteurs socioéconomiques et de certaines questions débordant les limites de l'unité d'aménagement.

La certification et les zones protégées

Les forets certifiées ne sauraient en aucun cas remplacer les zones protégées. Bien que la certification soit souvent un mécanisme nécessaire pour mettre hors production des réserves d'une taille appropriée par rapport à la dimension du domaine certifié, à l'intensité du système d'aménagement et à l'importance des types d'habitats qui se trouvent dans le domaine, ces zones ne sauraient se substituer à des zones protégées. Les forêts certifiées peuvent toutefois conserver des réserves satellites adjacentes aux aires protégées principales et maintenir des possibilités de connexion entre les zones protégées. Les zones protégées et la certification de l'aménagement des forêts sont donc deux instruments de politique forestière qui jouent des rôles complémentaires, mais distincts.

La certification et la planification intégrée de l'utilisation des terres

Aux Etats-Unis, 58 pour cent des terres boisées sont des domaines privés (Birch, 1996). La certification, qui est une initiative volontaire non gouvernementale, ne peut donc pas être imposée à plus de la moitié des forêts du pays. Par définition, la certification indépendante de l'aménagement forestier s'applique uniquement aux unités d'aménagement. La planification intégrée de l'utilisation des terres peut englober la certification, en tant qu'option volontaire offerte aux propriétaires de terres, mais la planification «globale» aborde nécessairement des questions qui dépassent la portée de la certification de l'aménagement forestier, telles que la désignation de zones protégées ou de réserves forestières, la gestion agricole et le design et la configuration des villes.

La certification et les interventions humaines à grande échelle

La conversion des mélanges d'essences due à l'intervention humaine n'est pas du ressort de la certification. Selon Fralish et al. (1991), les forêts de chênes et les communautés animales et les communautés végétales qui s'y développent en sous-bois risquent de devenir un écosystème rare dans le centre-ouest des Etats-Unis d'ici un siècle.

La conversion des peuplements de chênes en peuplements mixtes de hêtres et d'érables semble être une conséquence de la suppression des feux de forêt, de l'élimination des troupeaux de bisons et de perturbations antérieures attribuées au broutage des animaux (Fralish et al., 1991); elle a peut-être aussi été favorisée par les coupes d'écrémage, qui favorisent les essences d'ombre comme le hêtre et l'érable par rapport à celles qui ont besoin de plus de lumière, comme le chêne. La réintroduction des feux ou des bisons pour rétablir les peuplements de chênes dans le centre-ouest est probablement inacceptable du point de vue social, surtout dans les zones à forte densité de population et, de toute manière, cette solution reviendrait trop cher. Les systèmes de certification ne peuvent certes pas non plus convaincre les propriétaires de résoudre sur leur propre unité d'aménagement le problème de la conversion d'un type de forêt qui affecte l'ensemble du paysage.

La certification et les facteurs macrosocioéconomiques

Les droits et les attitudes des propriétaires terriens, les politiques fiscales, les pressions démographiques, la consommation, les taux d'intérêt, les réseaux de transport et une multitude d'autres facteurs socioéconomiques influencent les politiques et l'aménagement forestiers, et finissent par avoir des retombées sur la diversité biologique (Turner, Gardner et O'Neill, 1995). La certification indépendante n'est pas équipée pour traiter toute la gamme de variables socioéconomiques qui peuvent finir par orienter l'utilisation et l'aménagement des forêts. En outre, ceux qui demandent la certification n'ont pas à supporter tous les coûts réels de la conservation d'écosystèmes différents - ces coûts devraient au contraire être partagés équitablement entre tous les membres d'une société.

La certification et les questions dépassant les limites de l'unité d'aménagement

La certification ne donne pas aux propriétaires terriens un poids supplémentaire pour convaincre leurs voisins de gérer collectivement leurs terres, au nom de l'écologie des paysages. Elle ne devrait pas non plus être utilisée pour punir les propriétaires des pratiques de gestion irresponsables de leurs voisins. La forêt tribale certifiée de Menomonee, dans le Wisconsin, est une île boisée, au milieu d'une mer de terres agricoles. Les terres de Menominee servent de refuge à des espèces qui ont été chassées des forêts avoisinantes lorsqu'elles ont été converties à l'agriculture. Les certificateurs n'ont pas compté sur la tribu pour remédier aux actions passées des propriétaires terriens du voisinage, car c'est un facteur sur lequel les gestionnaires de la forêt de Menomonee ne peuvent pas intervenir.

CONCLUSIONS

La certification est un nouvel outil de politique forestière et il est encore trop tôt pour juger de l'impact qu'il aura sur l'aménagement des forêts. L'écologie des paysages est également une discipline naissante et en évolution dont bien des aspects restent à élucider (Turner. Gardner et O'Neill, 1995). Le fait de s'interroger sur les possibilités d'agir sur l'écologie des paysages par la certification est un exercice de réflexion utile et stimulant pour l'esprit, qui met en relief les points forts et les points faibles de cet instrument.

Certains organismes de certification indépendants ont déjà tenté de tenir compte de l'écologie des paysages dans leurs normes d'évaluation de l'aménagement forestier; leurs normes comprennent un certain nombre d'exigences compatibles avec les principes de l'écologie des paysages et certaines de leurs évaluations exigent que soient respectés les principes de l'écologie des paysages et de la biologie de conservation. Quelques organismes recrutent des écologistes paysagistes pour les insérer dans leurs équipes d'évaluation ou pour réviser les rapports de certification. Les certificateurs peuvent faire une place plus grande aux objectifs de l'écologie des paysages dans leurs évaluations mais il est clair que certaines questions liées à l'écologie des paysages débordent la portée de la certification.

La certification devrait être vue comme l'un des nombreux instruments qui concourent à la réalisation des objectifs de la conservation des forêts et de l'écologie des paysages. Des collaborations interdisciplinaires entre des spécialistes de la biologie de la vie sauvage, des spécialistes de l'écologie des paysages, des organisations environnementales, des trusts de terres, des commissions pour la conservation, des groupes communautaires et des responsables des politiques pourraient déboucher sur un dialogue fructueux et sur le lancement de projets pilotes. Ces projets pilotes pourraient être conçus selon le «modèle global avec points résiduels» décrit par Forman (1995), à savoir:

«Pour les terres abritant des populations humaines, l'aménagement le plus rationnel du point de vue écologique consiste à regrouper les terres selon leurs utilisations, tout en maintenant de petits boisements et des couloirs naturels à travers toutes les zones mises en valeur, ainsi que des points résiduels d'activité humaine disposés dans l'espace le long des limites principales.»

La coordination d'une approche multidisciplinaire de l'écologie des paysages n'est pas une tâche facile, mais si l'on pense que la certification peut devenir l'un des nombreux outils permettant d'identifier et de corriger les lacunes critiques dans l'aménagement des zones tampons et, partant, de compléter les réserves écologiques, le jeu en vaut la chandelle.

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