Pendant une longue période qui suivit l'installation de la première fabrique de contre-plaqué, à peu près au milieu du siècle dernier, l'industrie du contre-plaqué était presque «un rejeton de la menuiserie» mais elle s'est récemment développée et est devenue une branche importante et indépendante de l'industrie du bois.
Le contre-plaqué est constitué par des feuillets de bois; il comprend trois couches ou plus de placage, collées ou cimentées ensemble, les fils des feuillets adjacents étant orientés perpendiculairement les uns aux autres. Les bois lamellés, sont souvent compris dans les contre-plaqués.
On trouve continuellement de nouvelles utilisations pour ce matériau dans la construction, la menuiserie, les objets manufacturés; dans la fabrication des avions, des bateaux de petites dimensions, des automobiles, etc... et dans d'innombrables autres champs d'application.
Les qualités du contre-plaqué ont été considérablement accrues par de nouveaux procédés de collage (par exemple l'utilisation de résines synthétiques et du chauffage électronique à ondes courtes), par le développement des techniques de cintrage et de moulage et aussi par l'emploi de produits nouveaux spéciaux de bois et de papier, de métaux et de matières plastiques comme matériaux de revêtement. Ces méthodes ont rendu possible la production à un prix relativement bas, d'un contre-plaqué imperméable, solide, durable, résistant aux extrèmes de température et à l'usure. Comme de plus, le champ d'application du contre-plaqué ne cesse de s'élargir, l'offre n'atteint pas la demande.
Production
Avant la seconde guerre mondiale, on estimait la production mondiale de contre-plaqué à 2 millions de m³ par an, dont près de 40 pour cent étaient produits par les Etats-Unis, l'Europe produisait approximativement 90 pour cent de ses propres besoins.
Le volume de la production de contre-plaqué d'avant-guerre a été dépassé en 1945 et surpassé largement en 1946. Pour les pays donnant des rapports à la FAO et qui figurent sur le Tableau 1, la production de contre-plaqué était de 2.900.000 m³ en 1947 et dépassait de 18 pour cent celle de 1946. Les Etats-Unis, le Canada, la Finlande et le Japon assuraient 74 pour cent de la production totale.
On ne peut pas encore donner de chiffres complets sur la production de contre-plaqué en 1948. Ceux qui ont; été communiqués jusqu'à présent indiquent que cette production a dépassé 3.000.000 de m³.
Europe
La guerre a eu de sévères retentissements sur l'industrie européenne du contre-plaqué. Le marché de ce matériau a été complètement, désorganisé. Quelques fabriques furent endommagées et d'autres s'arrêtèrent de travailler à cause de la pénurie de matière première, de combustible et de colle.
Dans quelques pays où les usines de contre-plaqué ont pu continué à fonctionner, la production a été orientée surtout vers la construction des maisons préfabriquées.
Depuis la fin des hostilités la production européenne du contre-plaqué s'est rapidement rétablie, notamment en Finlande. En dépit de la perte, à la suite de son traité de paix avec l'URSS, de quatre fabriques d'une capacité de production de 45.000 m³ de contre-plaqué par an, et en dépit du manque de modernisation de ses équipements, la Finlande tient encore la première place parmi les fournisseurs européens. L'Italie et la Tchécoslovaquie ont pu améliorer leur production. En France l'industrie du contre-plaqué a souffert pendant la guerre, du manque d'approvisionnement en billes d'Okoumé en provenance d'Afrique, mais la production se relève et a presque atteint son niveau d'avant-guerre.
TABLEAU 1. - PRODUCTION MONDIALE DE CONTRE-PLAQUÉ
|
Pays |
Niveau d'avant-guerre |
1947 |
1946 |
1947 |
1948 |
|
|
Europe |
(en milliers de mètres cubes) |
|||||
|
|
Tchécoslovaquie |
... |
... |
27 |
51 |
... |
|
|
Finlande |
225 |
90 |
140 |
192 |
210 |
|
|
France |
90 |
24 |
44 |
67 |
86 |
|
|
Allemagne: Bizone |
... |
... |
75 |
71 |
106 |
|
|
Italie |
10 |
... |
25 |
55 |
55 |
|
|
Pays-Bas |
5 |
... |
... |
33 |
32 |
|
|
Pologne |
2 |
8 |
18 |
32 |
|
|
|
Suède |
29 |
31 |
33 |
30 |
35 |
|
|
Suisse |
- |
12 |
12 |
21 |
11 |
|
|
Royaume-Uni |
4 |
44 |
40 |
38 |
34 |
|
Proche-Orient et Afrique du Nord |
... |
... |
10 |
10 |
10 |
|
|
Amérique du Nord |
||||||
|
|
Canada |
... |
200 |
192 |
235 |
294 |
|
|
Etats-Unis |
750 |
²1.081 |
²1.275 |
²1.505 |
²1.740 |
|
Amérique latine |
|
|
|
|
|
|
|
|
Brésil |
... |
³87 |
³110 |
³90 |
... |
|
|
Afrique |
... |
... |
10 |
10 |
10 |
|
Asie méridionale et orientale |
||||||
|
|
Inde |
... |
... |
12 |
... |
... |
|
|
Pakistan |
... |
... |
4116 |
... |
... |
|
|
Japon |
290 |
34 |
152 |
190 |
... |
|
Océanie |
|
|
|
|
|
|
|
|
Australie |
35 |
... |
48 |
49 |
64 |
|
|
Nouvelle Zélande |
... |
9 |
10 |
10 |
11 |
|
TOTAL APPROXIMATIF |
2.000 |
1.950 |
2.420 |
2.850 |
3.200 |
|
... non établis
- nul ou faible
1 chiffres provisoires,
² chiffres exprimant seulement la production de contre-plaqué en résineux; les chiffres de la production de contre-plaqué de feuillus n'ont pas été établis. La production du contre-plaqué de feuillus aux Etats-Unis a totalisé 550.000 m³ en 1944.
³ Ne comprend pas le contre-plaqué employé par la fabrication de meubles, boites, etc.
4 Année 1946-1947.
Dans le groupe des fournisseurs traditionnels la bizone allemande et, la Pologne ont pu amener leur production à un volume considérable.
L'écart existant entre l'offre et la demande, apparu pendant et après la guerre, a incité divers pays qui, autrefois, n'avaient comparativement que peu ou pas de moyens de production, à établir de nouvelles usines de contre-plaqué. Parmi ceux-ci la Suisse et le Royaume-Uni ont accru leur production de contre-plaqué de la manière la plus frappante.
A cause des prix relativement élevés des billes d'importation dont ils tirent leurs contre-plaqués, le Royaume-Uni et les Pays-Bas recherchent en ce moment les moyens de pourvoir aux besoins de leurs usines avec des essences indigènes. La plupart des pays de l'Europe occidentale ont basé leur production de contre-plaqué principalement sur des importations de matières premières et la production à une grande échelle de contre-plaqué en résineux indigènes ne peut pas prendre une grande extension.
U. R. S. S.
L'industrie du contre-plaqué en URSS, localisée principalement dans l'Ouest et le Nord-Est de la République Soviétique Fédérée Socialiste Russe et dans la République Soviétique de Biélorussie, a gravement souffert de la guerre et de l'occupation. Les Républiques Baltes exportaient avant la guerre des quantités considérables de contre-plaqué, mais leur production est maintenant absorbée par la Russie. On n'a aucune donnée précise sur la production de l'URSS, cependant on sait que le plan de cinq ans en cours prévoit une augmentation de la production de placage, calculée pour atteindre un volume de 810.000 m³ en 1950 en progrès de 11 pour cent sur le niveau de 1940.
Amérique du Nord
A l'opposé de ce qui s'est passé en Europe la deuxième décade a représenté une période de réel épanouissement de l'industrie du contre-plaqué en Amérique du Nord, spécialement aux Etats-Unis. Les industries de contre-plaqué du Canada et des Etats-Unis ont à satisfaire non seulement les exigences sans précédent de la construction et de l'industrie nationales mais encore une grande partie des demandes d'Outre-Mer.
Aux Etats-Unis la production de contre-plaqué en sapin de Douglas s'est élevée de 130.000 m³ en 1925 à 880.000 m³ en 1939 et à 1.500.000 m³ en 1942.
Ayant traversé une période de moindre production en temps de guerre, cette industrie qui comprenait 42 usines en 1948, a réussi à augmenter sa production de 70 pour cent depuis la fin de la guerre.
Il y a aux Etats-Unis plus de 600 fabriques de placage de bois d'essences feuillues, dont l'importance est variable et qui sont largement dispersés dans les régions de l'Est. La production de contre-plaqué a totalisé 550.000 m³ en 1944 et a été estimée à 5.100.000 m³ en 1948.
Amérique Latine
D'une manière générale, la fabrication du contre-plaqué en Amérique Centrale et en Amérique du Sud, est généralement peu développée. Quelques pays d'Amérique latine possèdent des industries de contre-plaqué produisant des quantités considérables pour la consommation locale, et dans une certaine mesure aussi pour l'exportation.
Dans la plupart des cas se sont les méthodes de collage à la caséine par compression à froid qui sont employées, cependant quelques fabriques modernes sont récemment entrées en service, et d'autres sont sur le point d'être installées.
Au Brésil, où la première usine de contre-plaqué a été construite en 1928 il y a 280 fabriques de placage et de contre-plaqué. Cependant seules 40 fabriques de contre-plaqué, 29 de placage et 61 usines fabricant les deux à la fois fonctionnent d'une manière continue tandis que 30 ou 40 d'entre elles seulement peuvent être considérées comme modernes. La majeure partie de cette industrie se trouve dans l'Etat de Paraña. La capacité totale des fabriques de contre-plaqué à environ 125.000 m³ par an, 90 pour cent du contre-plaqué brésilien est fabriqué avec du pin de Paraña, mais il y a de grandes possibilités pour le présent et pour l'avenir d'employer plusieurs autres essences comme matière première. On peut espérer que la qualité du contre-plaqué brésilien va s'améliorer prochainement grâce à l'achèvement d'une usine de colle moderne qui aura dit-on, une puissance suffisante pour satisfaire avec des colles synthétiques tous les besoins de l'industrie du contre-plaqués du pays.
On ne connaît pas exactement la capacité de production de l'industrie du contre-plaqué en Argentine (avec 12 à 14 fabriques) au Chili (4 fabriques) en Bolivie (1 usine) au Paraguay (1 usine) au Venezuela et an Mexique (3 usines).
Une usine moderne de contre-plaqué a été récemment mise en service au Surinam. Sa production, alimentée par le bois de Virola surinamensis (babven ou Banack), sera destinée surtout à l'exportation.
Proche-Orient
Au cours des dernières années la production de contre-plaqué en Turquie s'est élevée à environ 7.000 m³ par an. La Turquie est le seul pays du Proche-Orient où la fabrication du contre-plaqué ait réellement commencé, quoique l'Egypte et quelques autres pays puissent en produire de petites quantités.
Océanie
Dans cette région la production du contre-plaqué a été freinée par l'appauvrissement des réserves de Pin Hoop qui représentaient habituellement la matière première principale. Cependant on a commencé à employer l'Eucalyptus et d'autres espèces de feuillus.
Avant la guerre il y avait en Australie 23 usines de contre-plaqué avec un rendement annuel de 12 millions de m². La production australienne qui augmenta après la guerre atteignit un volume maximum de 49.000 m³ en 1947, a quelque peu décru en 1948.
La Nouvelle-Zélande a graduellement développé sa jeune industrie, et sa production de contre-plaqué a atteint un volume de 11.000 m³ en 1948.
Asie méridionale et orientale
Dans l'Inde et le Pakistan, où la seule demande en contre-plaqué pour les coffrets 3 thé s'élève annuellement à, 7.500.000 m². L'industrie du contre-plaqué a été beaucoup développée pendant la guerre. Depuis lors là production a considérablement diminué, car un bon nombre d'usines furent affectées par les importations étrangères et durent fermer. Actuellement, il y a environ 80 usines aux Indes et dans le Pakistan. On estime qu'avec une bonne organisation ces installations peuvent produire plus de 9 millions de m². La production est cependant freinée par la pénurie de caséine et le manque de techniciens avertis.
A Ceylan il y a une usine de contre-plaqué appartenant au gouvernement qui produit 370.000 m² de contre-plaqué pour coffrets à thé, et une fabrique moderne privée, d'une capacité annuelle de 46.000 mètres carrés.
Avant la guerre, le Japon était sur le marché mondial, un fournisseur de première importance. Depuis la fin des hostilités l'industrie japonaise du contre-plaqué s'est rapidement relevée. En 1947 la production s'est élevée à 190.000 m³. Quelque 200 usines sont actuellement en activité.
La Corée avait, en 1947, 3 fabriques actives de contre plaqué dont la capacité annuelle approchait de 420.000 m³, La Malaisie, pays exportateur de bois a commencé à produire du contre-plaqué en 1948 avec une usine moderne confectionnant des coffrets à thé et des panneaux pour cloisons. L'Indochine possède une usine de placage et une autre de contre-plaqué en activité.
Afrique
Dans l'Union Sud-Africaine l'industrie du contre-plaqué qui comprend deux usines mises en service en 1920, est toujours tributaire de billes de déroulage importées, telles que l'okoumé d'Afrique Occidentale Française et le kioat du Congo Belge. La production annuelle s'élève à environ 1.300.000 m².
Pendant ces dernières années, on a pu observer une tendance très nette à développer la capacité des usines fabriquant placage et contre-plaqué dans les régions tropicales on différentes essences feuillues peuvent être utilisées.
L'établissement de l'industrie des contre-plaques dans les territoires tropicaux français d'Afrique fournit un exemple intéressant du relèvement d'après-guerre. Cette industrie utilisera des billes indigènes auparavant exportées en grande quantité vers l'Europe et les Etats-Unis et aussi de nouvelles essences qui n'ont pas encore été exportées jusqu'à présent. En Afrique Equatoriale Française, où l'okoumé est la matière première principale, trois fabriques sont déjà en activité, et trois autres sont en construction. Les difficultés rencontrées pour obtenir la main d'œuvre suffisante sont atténuées par un accord prévoyant le recrutement, pour le Gabon de travailleurs de la Nigéria.
Des dispositions sont également prises pour développer l'industrie du contre-plaqué en Côte d'Ivoire et au Cameroun.
En vue d'encourager la transformation en produits demi-fins du bois avant; l'exportation, les Britanniques ont favorisé l'installation d'usines locales de placage et de contre-plaqué en Nigéria et en Côte de l'Or.
Outre les Territoires tropicaux français, la Nigéria britannique et la Côte de l'Or, le Congo-Belge, qui produit le bois de Korina, est devenu récemment un producteur de contre-plaqué. Ce résultat est dû à l'activité de l'industrie du contre-plaqué des Etats-Unis qui s'est également intéressé à la production de placage dans la Côte de l'Or africaine.
Commerce
Exportations
Avant la guerre le commerce mondial d'exportation du contre-plaqué était dominé par la Finlande qui exportait environ 30 pour cent du volume total, par l'URSS qui en exportait environ 25 pour cent et parla Pologne et les Pays Baltes, chacun d'eux exportant à peu près 15 pour cent du volume total. Jusqu'à présent seule la Finlande a regagné sa position sur le marché mondial d'exportation du contre-plaqué. Les exportations de la Finlande ont augmenté au cours de ces dernières années, en partie à cause de la diminution progressive du volume des livraisons a l'URSS au titre des réparations. Cependant quelques indications permettent de prévoir que la Pologne peut, dans quelques années, être en mesure de reprendre ses exportations. Le accord commercial entre le Royaume-Uni et la Pologne prévoit des importations d'un volume total de 1.200 mètres cubes de contre-plaqué polonais vers le Royaume-Uni pendant les années 1949-1951.
Depuis 1940, les demandes de l'Europe Occidentale en contre-plaqué ont été satisfaites dans de grandes proportions par des importations du Canada, des Etats-Unis et du Brésil, les exportations des Etats-Unis et du Canada atteignent un volume considérable, mais il est intéressant de noter qu'en 1948, seulement 0.8 pour cent de la production totale de contre-plaqué en sapin des Etats-Unis a été exporté, tandis que, pendant la même période, les exportations canadiennes de contre-plaqué correspondaient à 29 pouf cent de la production. Dans des conditions normales, le Brésil exporte 60 à 70 pour cent de sa production et la Finlande environ 95 pour cent, quoique sa consommation intérieure ait atteint 10 pour cent pendant les dernières années.
Pour les pays énumérés dans le Tableau 2 les exportations s'élevèrent d'un tiers entre 1946 et 1947. Comme dans les années d'avant-guerre, on constate que la Finlande est le premier exportateur. Les exportations des Etats-Unis ont été sujettes à des fluctuations considérables et en 1948 elles semblent même avoir diminué jusqu'à un niveau plus bas qu'avant-guerre. Le Japon a disparu du rang des exportateurs mais le Brésil par contre y a fait son entrée et les exportations du Canada ont pris une grande importance.
TABLEAU 2. - EXPORTATIONS DE CONTRE-PLAQUÉ
|
Pays exportateur |
Niveau d'avant guerre |
1945 |
1946 |
1947 |
1918 |
|
(en milliers de m³) |
|||||
|
URSS |
175 |
... |
... |
... |
... |
|
Pays-Baltes |
115 |
- |
- |
- |
- |
|
Finlande |
200 |
72 |
136 |
173 |
187 |
|
Suède |
12 |
20 |
21 |
17 |
18 |
|
Pologne |
100 |
- |
- |
- |
- |
|
Etats-Unis |
23 |
114 |
57 |
111 |
13 |
|
Canada |
... |
73 |
64 |
64 |
83 |
|
Brésil |
- |
31 |
38 |
45 |
... |
|
Japon |
50 |
- |
- |
- |
- |
|
TOTAL |
675 |
310 |
316 |
426 |
... |
.. non connu
- nul ou faible.
Importations
De tout temps, le Royaume-Uni a été de loin le plus grand importateur de contre-plaqué suivi par les Pays-Bas, la Belgique, et l'Argentine.
Ces pays avec les Etats-Unis et le Danemark, ont ces dernières années, acheté la plus grosse partie du contre-plaqué offert sur les marchés internationaux.
Il est évident que le marché mondial du contre-plaqué n'a pas encore acquis une stabilité durable. Par exemple, tandis que jusqu'en 1947 la majeure partie des importations de contre-plaqué du Royaume-Uni était fournie par le Canada et les Etats-Unis (respectivement environ 23 pour cent et 35 pour cent en 1947) la pénurie aigüe de dollars en circulation sévissant dans le Royaume-Uni l'a obligé à limiter sévèrement ses achats de contre-plaqué aux Etats-Unis durant 1948 et à réduire les importations du Canada. En même temps le Royaume-Uni a suspendu ses achats de contre-plaqué au Brésil qui lui en avait fourni auparavant des quantités considérables (15.000 m³ en 1947).
Les Etats-Unis ont augmenté leurs importations de contre-plaqué en provenance du Canada. Le Royaume-Uni comme d'autres importateurs, cherche à s'approvisionner à de nouvelles sources, telles que l'Afrique Centrale et le Japon.
Les principaux pays importateurs et les volumes respectifs de leurs importations figurent au tableau suivant:
TABLEAU 3. - IMPORTATIONS DE CONTRE-PLAQUÉ
|
Pays exportateur |
Niveau d'avant guerre |
1945 |
1946 |
1947 |
1918 |
|
(en milliers de m³) |
|||||
|
Royaume-Uni |
335 |
238 |
217 |
261 |
175 |
|
Pays-Bas |
43 |
... |
10 |
26 |
31 |
|
Belgique |
35 |
2 |
18 |
20 |
22 |
|
Danemark |
20 |
8 |
17 |
13 |
5 |
|
Etats-Unis |
... |
1 |
21 |
33 |
33 |
|
Argentine |
20 |
23 |
35 |
... |
... |
|
TOTAL |
453 |
272 |
318 |
383 |
1301 |
... inconnus
1 total approximatif
Prix
Les prix du contre-plaqué ont augmenté dans le monde entier pendant la dernière décade. Dans la plupart des pays producteurs ils sont à peu près trois fois plus élevés qu'avant guerre sur les marchés intérieurs. Les prix du contre-plaqué aux Etats-Unis ont diminué au cours de 1948, mais, d'après les rapports, ils se sont stabilisés vers la fin de l'année. En Finlande, d'autre part, le prix de revient du contre-plaqué s'est constamment élevé pendant ces dernières années, et, pour quelques fabriques, il a excédé les prix obtenus sur les marchés.
Les prix du contre-plaqué se sont élevés aussi sur le marché international. Selon les sources officielles britanniques les moyennes des valeurs d'importation C. A. F. du contre-plaqué (comprenant les bois lamellés, reçues par le Royaume-Uni ont augmenté de 305 pour cent entre 1938 et 1948). Les valeurs moyennes du contre-plaqué de bouleau ont monté de 398 pour cent, et celle des autres contre-plaqués de 1948 pour cent.
Récemment cependant, certaines indications ont permis de prévoir une rupture de la tendance à la hausse des prix du contre-plaqué. Une comparaison entre les valeurs moyennes CAF payées par le Royaume-Uni en 1947 et 1948 fait apparaître une baisse moyenne des prix de près de 4 pour cent pendant cette période. La chute légère des prix du contre-plaqué importé du Canada et des Etats-Unis compense la tendance à la hausse des valeurs moyennes d'importation des contre-plaqués de Finlande, de Suède, de France et autres.
Tendances futures
«Les sources de bois qualifiées pour le placage sont limitées dans l'hémisphère nord, spécialement en ce qui concerne les résineux nets de noeuds et provenant de forêts vierges qui entrent pour une trop grande part dans le volume du contre-plaqué fabriqué». Les tendances futures seront donc:
a) élagage des arbres pour la production de billes à placage.b) nouvelles méthodes permettant de produire du placage de qualité satisfaisante à partir de billes de petites dimensions.
c) utilisation d'essences feuillues tropicales pour le contre-plaquée 1.
1 J. Alfred Hall, Directeur de la Pacific Northwest Forest and Range Experiment Station. Service forestier des Etats-Unis, «Forest utilization» Unasylva, Vol. I, n° 1.
Aux Etats-Unis où, en 1944, les feuillus représentaient 58 pour cent du bois utilisé pour le placage et le contre-plaqué on constate une raréfaction des billes convenant, au placage extérieur mais il y a encore suffisamment de billes de bois feuillu dans le pays pour les plis intérieurs dont les qualifications ne doivent pas être aussi élevées. D'autre part, le Département de l'Agriculture des USA a été amené à conclure que l'industrie américaine du contre-plaqué de bois résineux ne possède pas actuellement assez de forêts productrices de bois d'œuvre pour maintenir son rendement et doit acheter l'appoint des billes qui lui sont nécessaires.
L'industrie du sapin de Douglas, en particulier, devra s'adapter aux nouvelles conditions en employant une matière première de moins bonne qualité qu'autrefois provoquant ainsi une compétition directe entre les usines de contre-plaqué et les scieries en ce qui concerne leur approvisionnement en billes ².
² Forests and National Prosperity, U. S. Depatment of Agriculture 1948 pp. 57, 58.
Il est encore cependant possible d'augmenter la production de contre-plaqué en résineux aux Etats-Unis.
Les pays de l'Europe du Nord, qui emploient du pin, du bouleau, de l'épicéa et, à un degré moindre, du tremble, de l'aulne, du hêtre et du chêne pour les placages et le contre-plaqué, éprouvent des difficultés pour maintenir la qualité du placage de bouleau à un niveau satisfaisant. En Suède, il y a une pénurie de billes de bouleau qualifiées pour le contre-plaqué, et il en résulte que la production indigène doit être complétée par l'importation de quantités considérables de contre-plaqué; de Finlande. D'un autre côté il existe des possibilités d'accroître la production des contre-plaqués résineux en Suède. L'industrie suèdoise du contre-plaqué qui comporte à présent sept fabriques s'accroîtra d'une nouvelle usine, produisant pour l'exportation, dont on espère l'entrée en activité au cours de cette année. En Finlande les possibilités d'augmenter beaucoup le rendement au delà du niveau actuel sont considérées comme étant très limitées à cause de la pénurie de matières premières convenables.
En Europe centrale, la Tchécoslovaquie et l'Autriche sont les pays où l'industrie du contre-plaqué peut être le plus développée. L'Autriche en particulier possède de grandes ressources naturelles et on estime que, en construisant quelques grandes fabriques, la production du contre-plaqué autrichien (environ 8.000 m³ en 1948) pourrait être augmentée de dix à quinze fois en l'espace de quatre ans. Si ce projet était réalisé les exportations pourraient, atteindre 100.000 m³ par an.
Les pays de l'Europe orientale ont établi des plans prévoyant le développement de leurs industries du bois. Selon les plans yougoslaves pour 1947-1951, la production du pays en contre-plaqué doit atteindre en 1951 un volume de 48.000 m³ soit une augmentation de plus de 250 pour cent sur la production de 1939.
Le plan quinquennal bulgare en cours a pour objectif un rendement de 700.000 m³ de placage en 1953. Les projets actuels du Ministère des forêts en Pologne comprend l'établissement de huit usines de contre-plaqué. En URSS le plan quinquennal prévoit la construction de nouvelles fabriques de placage dans la République Socialiste Soviétique de la Carélie Finnoise, la République Socialiste Soviétique de Komi, le district de Krasnoiarsk, et les régions de Novgorod, Molotov et Timmen (capacité totale: 300.000 m³) ainsi que la modernisation ou l'extension d'un bon nombre d'installations déjà existantes et la construction de 53 nouvelles presses à coller ³.
³ L'accord Fino-Soviétique sur les livraisons des répérations de guerre, signé en novembre 1944, prévoit la livraison à l'URSS, pendant la période d'indemnisation qui a été prolongée jusqu'en 1952, de 6 fabriques de contre-plaqué complètement équipées, comprenant leurs centrales, avec une capacité annuelle de 12.000 à 15.000 m³ chacune.
Il n'existe que de faibles possibilités que la concurrence industrielle s'accroisse considérablement pour le contre-plaqué dans les pays de l'Europe occidentale. Par exemple, un comité désigné par le Board of Trade britannique pour examiner les besoins probables du Royaume-Uni et l'approvisionnement en bois d'œuvre et en contre-plaqué pendant les cinq années à venir, a récemment publié son rapport, dans lequel il admet que la production métropolitaine de contre-plaqué sera maintenue a 6.700.000 m² de 1949 à 1953 alors que pendant cette même période, il estime que les besoins du Royaume-Uni augmenteront de 65.200.000 m² a 99.500.000 m².
On pense que le rendement des usines de contre-plaqué existant en France, environ 30, peut être augmentée jusqu'à environ 120.000 m³ par an, ce qui couvrirait les besoins intérieurs tout en permettant aussi quelques exportations.
Pour obtenir un approvisionnement abondant en contre-plaqué, l'Europe se tourne vers d'autres territoires et s'intéresse particulièrement au développement de la fabrication de placage et de contre-plaqué dans les régions tropicales. Pour des intérêts français, une compagnie américaine est en train de construire à Port-Gentil, en Afrique Equatoriale française, une fabrique de contre-plaqué des plus modernes qui, avec une capacité mensuelle estimée à 930.000 m², deviendra probablement la plus grande usine de contre-plaqué du monde.
D'après des renseignements de source française, le programme de production du contre-plaqué des territoires tropicaux français a été établi comme suit:
|
Côte d'Ivoire |
30.000 m³ par an |
|
Cameroum |
50.000 m³ par an |
|
Afrique Equat. française |
75.000 m³ par an |
On estime que ces chiffres peuvent être aisément dépasses dans l'avenir.
La deuxième usine du contre-plaqué d'Afrique sera celle d'Elisabethville, an Congo-Belge. Cette dernière couvrira entièrement les besoins indigènes et produira aussi pour l'exportation.
On espère que des efforts considérables seront faits dans un avenir prochain, pour le développement de l'industrie du contre-plaqué dans les pays de l'Amérique latine. C'est un sujet qui a vivement retenu l'attention de la Conférence d'Amérique latine sur les Forêts et les produits forestiers de la FAO, tenue à Teresopolis en avril 1948. Le pin de Paraña et d'autres réserves de bois existant au Brésil, constituent une base appréciable qui doit permettre l'extension de l'industrie nationale du contre-plaqué; cette dernière a besoin actuellement d'être modernisée et se trouve génée par une mauvaise organisation des transports. Une compagnie suèdoise de contre-plaqué installe en ce moment près de Buenos-Aires en Argentine, une usine auxiliaire moderne qui pourra bientôt commencer à fonctionner. Des plans sont fait pour la construction d'une usine de contre-plaqué en bois feuillus de qualité supérieure au Guatemala.
Aux Indes, dans la République des Philippines, en Australie et en Nouvelle-Zélande, il existe des plans destinés à augmenter la production de contre-plaqué et on croit que le Japon sera bientôt en état de reprendre son rôle de grand exportateur.
