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Rapport sur les produits - Approvisionnements européens en bois de mine


Prévisions pour 1951 et 1952

La situation des approvisionnements en bois de mine de l'Europe qui, au début de 1950, n'avait suscité aucune crainte particulière, était toujours considérée comme satisfaisante pendant la sixième session du Comité du bois de la Commission économique pour l'Europe, qui s'est tenue à Genève en avril 1950. (Note: La FAO assure le secrétariat technique du Comité du bois de la CEE.) Les besoins d'importation des principaux pays consommateurs de bois de mine semblaient devoir être satisfaits par les possibilités des pays exportateurs, quoiqu'un certain écart existât entre les prévisions des besoins et la production probable. Toutefois, cela était dû, estimait-on, à la surestimation habituelle des demandes des pays importateurs et à la sous-estimation des possibilités d'exportation.

Un accroissement soudain de la demande en bois de pâte, vers la fin de 1950, changea cependant considérablement la situation. Ainsi, en octobre 1950, la septième session du Comité du bois de la CEE constata que l'écart entre les demandes des pays importateurs et les possibilités des pays exportateurs s'était élargi et se chiffrait par 677.000 m3 réels, soit 5 pour cent de la demande totale en bois de mines, contre 3 pour cent seulement de la demande totale prévue auparavant. On considéra que la saison était trop avancée pour que l'écart entre l'offre et le demande pût être comblé par des achats à livrer en 1950; et que, par suite, les pays consommateurs devraient vraisemblablement faire appel à leurs stocks plus largement qu'on ne l'avait escompté. Dès la fin de 1950, la situation semblait donc déjà devoir empirer.

Production et consommation en 1950

Bien que la production nette de charbon dur en Europe ait dépassé d'environ 3 pour cent celle de 1949; la consommation de bois de mine ne semblait pas devoir s'être accrue dans les mêmes proportions. Ce fait était dû aux économies dans l'utilisation des bois de mine, aussi bien qu'à l'emploi accru d'étais en acier. On ne dispose pas de statistiques concernant la consommation européenne de bois de mine en 1950, mais on peut l'estimer à 15.100.000 m3, contre une estimation de 14.900.000 mètres cubes en 1949 (U.R.S.S. exceptée). Comme l'ensemble des disponibilités européennes en 1950 (à l'exclusion de la production de l'U.R.S.S. et de l'Allemagne orientale pour leur propre consommation, mais comprenant aussi leurs disponibilités d'exportation et les exportations du Canada vers l'Europe), peut être estimé à 13.385.277 m3 contre environ 14.730.345 m3 en 1949 il était évident que l'on avait fait largement appel aux stocks dans le courant de l'année. Les informations déjà reçues paraissent indiquer que, tandis que les stocks, dans la plupart des pays européens, semblent s'être considérablement accrus en 1949, et que, vers la fin de l'année, dans les pays d'Europe occidentale seulement, ils ont été estimés à environ 1 million de m3 de plus qu'au début de 1949, les stocks, dans ces mêmes pays (particulièrement en Belgique, en France, en Allemagne occidentale et dans le Royaume-Uni) accusèrent dans l'ensemble une diminution d'environ 1.300.000 m3 dans le cours de l'année 1950.

TABLEAU 1. - PRODUCTION DE BOIS DE MINE

Pays

Prévisions pour 1951 en oct. 1950

Production effective en 1950

Prévisions pour 1950 en oct. 1950

Production effective en 1949


(mètres cubes )

Allemagne (Rép. féd.)

3 000 000

2 929 700

3 000 000

3 235 700

Autriche

343 000

170 800

300 000

208 700

Belgique

850 000

815 000

850 000

850 000

Espagne

(1 000 000)

(1 000 000)

(1 000 000)

(1 000 000)

Finlande

1750 000

1 (870 000)

1 700 000

1 133 960

France

2 700 000

2 100 000

3 150 000

1 800 000

Hongrie

(100 000)

(100 000)

(100 000)

(100 000)

Irlande

(14 000)

(14 000)

(14 000)

(14 000)

Italie

126 000

111 100

125 000

111 200

Luxembourg

(60 000)

70 342

(60 000) 89 576


Norvège

1 100 000

50 000

1 100 000

101 000

Pays-Bas

(80 000)

92 000

80 000

79 800

Pologne

(1 816 000)

(1 816 000)

(1 816 000)

(1 816 000)

Portugal

(240 000)

(240 000)

(240 000)

212 000

Suède

430 000

268 000

160 000

1661 000

Royaume-Uni

630 000

642 500

630 000

1636 300

Tchécoslovaquie

(670 000)

(680 000)

(680 000)

(680 000)

Turquie

(71 000)

83 000

(71 000)

67 000

U.R.S.S.

1,2 (900 000)

1,3 (850 000)

1 (900 000)

1,3 (700 000)

Yougoslavie

80 000

1 117 735

1 100 000

1 189 309

TOTAL EUROPE.

13 959 000

13 020 177

14 076 000

13 685 545

Canada

1,4 300 000

365 100

1,3 50 000

1 044 800

Etats-Unis

...

...

...

...

TOTAL MONDIAL

14 259 000

13 385 277

14 126 000

14 730 345

... Non disponible.

() Les parenthèses indiquent les estimations.

1 Production pour l'exportation.

2 compris la zone soviétique d'Allemagne.

3 Exportations vers l'Europe occidentale, d'après les rapports des pays importateurs, augmentées des prévisions d'exportation vers l'Europe orientale.

4 Quantités supplémentaires disponibles sur demande.

Le tableau 1 indique la production européenne effective de bois de mine en 1949 et 1950, ainsi que les prévisions pour 1950 et 1951. De ce tableau, il ressort clairement que la production des principaux pays exportateurs (Finlande, Pologne et Suède) dépassa légèrement les prévisions, et que la plupart des pays consommateurs produisirent des quantités plus ou moins égales à ce qui avait été prévu. La Franco, toutefois, ne produisit qu'environ deux tiers de la production prévue pour 1950. Ce fait fut sans doute la conséquence des stocks de bois de mines, exceptionnellement importants pour ce pays, existant au début de l'année, et aussi, d'une utilisation moindre qu'il n'avait été prévu du sauvetage des incendies des Landes. On pense aussi que la forte concurrence de la demande en bois de pâte a affecté, dans une certaine mesure, la production des bois de mine. En fait, la suppression, on 1949, de toute livraison à la Franco de bois ronds de petite taille à usages industriels en provenance de l'Allemagne occidentale, a mis les industries françaises de la pâte dans une position difficile. La quantité totale de bois ronds mis sur le marché en Europe ne varie guère d'année en année et, par suite la France, au lieu d'en recevoir d'importantes quantités d'Allemagne occidentale, est maintenant en concurrence avec ce pays pour l'achat des stocks disponibles dans les pays exportateurs, du fait que l'Allemagne occidentale a également prévu un accroissement considérable de ses importations de bois de mine et de bois de pâte, et en môme temps, une restriction de l'exploitation de ses propres ressources forestières, qui ont été fortement surexploitées.

La diminution d'environ 50 pour cent de la production norvégienne de bois de mine fut également le résultat de la concurrence du bois de pâte, l'insuffisance de la production intérieure ayant même contraint les industries norvégiennes de la pâte à importer de plus grandes quantités de cotte matière première en provenance de la Finlande et de la Suède.

TABLEAU 2. - IMPORTATIONS DE BOIS DE MINE

Pays

Prévisions des demandes d'importation pour 1951 en oct. 1950

Importations effectives en 1950

Prévisions des demandes d'importation pour 1950 en oct. 1950

Importations effectives en 1949


(mètres cubes)

Allemagne (Rép. féd.)

400 000

112 400

250 000

-

Belgique

400 000

199 290

400 000

281 100

Espagne

(50 000)

(30 000)

(30 000)

(12 000)

France

100 000

300 000

450 000

958 000

Hongrie

(50 000)

(50 000)

(50 000)

(50 000)

Italie

-

6 490

-

1 410

Luxembourg

(10 000)

17 435

(10 000)

4 712

Pays-Bas

(100 000)

60 763

125 000

202 729

Pologne

(450 000)

(450 000)

(450 000)

(450 000)

Suède.

-

100

-

-

Turquie

(132 000)

132 100

132 000

142 500

Royaume-Uni

2 470 000

1 559 500

2 100 000

2 390 100

TOTAL,

4 162 000

2 918 078

3 997 000

4 492 551

- Néant ou négligeable.
() Les parenthèses indiquent les estimations.

Importations

Bien que la demande d'importations de bois de mine pour 1950 ait été estimée à 3.997.000 m3, 2.918.000 m3 seulement furent réellement importés pendant le courant de l'année. Ceci apparaît dans le tableau 2, qui donne les importations en 1949 et en 1950, ainsi que les prévisions d'importations pour 1950 et 1951.

Les changements les plus frappants apparaissent dans les importations de la Belgique de la Franco, des Pays-Bas et du Royaume-Uni. Il est évident que même ici, l'évolution de la situation fut, dans une certaine mesure, affectée par la demande de bois de pâte. En certains cas également, les importateurs de bois de mines ne consentirent pas à payer les prix relativement élevés demandés par les exportateurs au début de 1950. Ces prix ont, comme de coutume, été influencés par la hausse des prix du bois de pâte. Beaucoup d'importateurs avaient espéré une baisse de prix dans le cours de l'année, et comme elle ne se produisit pas, ils ne purent se procurer de bois de mine, même aux prix élevés qu'ils étaient prêts à offrir.

TABLEAU 3. - EXPORTATIONS DE BOIS DE MINE

Pays

Prévisions des exportations pour 1951, en oct. 1950

Exportations effectives en 1950

Prévisions des exportations pour 1951, en oct. 1950

Exportations effectives en 1949


(mètres cubes)

Allemagne (Rép. féd.)

100 000

360 700

250 000

700

Autriche

120 000

94 000

83 000

79 800

Belgique

50 000

26 970

50 000

10 700

Finlande

750 000

869 091

700 000

1 133 956

France

200 000

185 000

350 000

140 000

Irlande

(12 000)

8 087

(12 000)

7 275

Italie.

-

50

-

700

Luxembourg

(50 000)

134 905

(65 000)

51 560

Norvège

100 000

50 144

100 000

100 970

Pologne

(200 000)

203 367

(200 000)

1 38 500

Portugal

(200 000)

(150 000)

(200 000)

219 100

Suède

400 000 243 300

220 000

660 800


Tchécoslovaquie

-

1 16 460

(10 000)

1 4 800

U.R.S.S.

2 (900 000)

2,3 (850 000)

1 (900 000)

2,3 (700 000)

Yougoslavie

80 000

117 735

100 000

189 309

TOTAL EUROPE

3 162 000

3 310 509

3 240 000

3 338 270

Canada

4 300 000

62 100

50 000

709 700

Etats-Unis

...

...

...

...

TOTAL

3 462 000

3 372 609

3 290 000

4 047 970

- Néant ou négligeables.

... Non disponibles.

() Les parenthèses indiquent les estimations

1 Exportations vers l'Europe occidentale seulement, d'après les rapports des pays importateurs.

2 Y compris la zone soviétique d'Allemagne

3 Exportations vers l'Europe occidentale d'après les rapports des pays importateurs: 344.644 m3 en 1950 et 193.180 m3 en 1949; le solde représente l'estimation des exportations vers l'Europe orientale.

4 Quantités supplémentaires disponibles sur demande.

Exportations

Bien que les exportations européennes de bois de mine en 1950 aient dépassé les prévisions d'environ 2,2 pour cent, elles restèrent légèrement au-dessous des exportations de 1949, et considérablement inférieures aux besoins estimés d'importation pour 1950. Les deux principaux pays exportateurs, la Finlande et la Suède, dépassèrent les quantités prévues, ainsi qu'ils l'avaient fait dans les années d'après-guerre. (La Norvège, toutefois, n'exporta que la moitié environ des quantités prévues pour les raisons données plus haut.) La plupart des pays d'Europe centrale exportèrent également plus que ce qui avait été prévu on octobre 1950, et aussi plus qu'en 1949. Il est intéressant de noter l'accroissement des exportations des pays d'Europe orientale (Tchécoslovaquie et Pologne), qui prouve que les quantités de bois disponibles pour l'exportation dans ces pays étaient plus élevées que les estimations prudentes ne l'avaient fait prévoir.

Prix

La légère chute des prix des bois de mine au début de 1950 fut, sans aucun doute, due à la baisse des prix des bois de pâte vers la fin de 1949. Tandis qu'en 1949 le prix des bois de mine variait de 290 à 305 shillings par fathom (1,828 m) f.o.b., les prix atteints par le bois de pâte à demi écorcé étaient d'environ US$ 8,50 à $10 par mètre cube f.o.b. (empilé). Au début de 1950, toutefois, le prix du bois de pâte était tombé à environ US$ 7 par mètre cube f.o.b., ce qui entraîna une baisse de prix des bois de mine à environ 270 shillings par fathom f.o.b., prix auxquels les premiers marchés passés avec les pays septentrionaux furent conclus. La hausse constante du prix des bois de pâte aux approches de l'été 1950 eut une répercussion immédiate sur les prix des bois de mine qui atteignirent 394 shillings par fathom f.o.b. dans les contrats passés vers la fin de l'année. Vers la fin de 1950 les prix des bois de pâte avaient déjà atteint US$ 10,50 par mètre cube f.o.b. et continuaient à montrer une tendance a la hausse. C'est pourquoi les premiers contrats pour les bois de mine à livrer en 1951 furent conclus à des prix record et les pays importateurs de l'Europe occidentale payèrent couramment 400 à 410 shillings par fathom f.o.b.

Prévisions pour 1951 et 1952

Besoins

Le montant total de la demande en bois de mine dans les principaux pays consommateurs (à l'exception de l'Espagne) fut estimé par la septième session du Comité du bois de la CEE à 13.979.000 m3 en 1951 contre 14.228.000 m3 en 1950. Cette différence est due en grande partie à ce qu'on escomptait que de grandes quantités de bois de mine seraient disponibles en Franco dans le sauvetage des bois incendiés dans les forêts des Landes. Toutefois, ce volume n'a pas été aussi important qu'on l'espérait. Le montant des ressources européennes en 1950, y compris les importations en provenance du Canada, fut, en fait, inférieur de 1 million de m3 à l'estimation des besoins, dont le chiffre est donné ci-dessus, et il est plus que probable qu'on 1951 également, ou bien la demande devra être réduite, ou bien la production intérieure des principaux pays consommateurs devra être augmentée et les importations on provenance du Canada devront être considérablement plus importantes. Si les efforts pour stabiliser la situation des ressources on bois de mine restaient vains on 1951, la répercussion sur la situation on 1952 conduirait certainement à une aggravation sérieuse de la position des approvisionnements, en particulier du fait que l'accroissement de la production de charbon prévue pour cette année nécessitera une augmentation considérable des approvisionnements on bois de mines. Où se procurer ce bois de mine sera l'un des principaux problèmes de l'approvisionnement de l'Europe en bois pour 1952. Quoique les possibilités d'exportation des pays de l'est de l'Europe puissent probablement être augmentées, il est douteux, dans les conditions incertaines actuelles que les pays occidentaux puissent de fait augmenter les importations de bois en provenance de ces sources. Tout accroissement de ces exportations dépendra vraisemblablement en grande partie de la nature des marchandises que les pays d'Europe occidentale voudront bien offrir en contrepartie d'un accroissement des exportations on bois en provenance des pays européens de l'est.

Ainsi que nous l'avons déjà montré dans le tableau 2 les besoins d'importations de bois de mine pour 1951 des principaux pays consommateurs accusent un accroissement considérable sur ceux de 1950. Le fait que les importations de bois de mine enregistrées en 1950 étaient très inférieures aux prévisions et que, par suite, la plupart des pays durent faire largement appel à leurs stocks, entraînera, sans aucune doute, un accroissement de la demande d'importations pour 1951. De plus, l'accroissement prévu de la production de charbon dur en 1951 - 553.248.000 tonnes contre 539.031.000 tonnes en 1960 - entraînera un accroissement parallèle de la fourniture des bois de mine par rapport à l'année précédente. Le tableau 4 donne la production de charbon dur des principaux pays en 1949 et 1950 et les prévisions pour 1951.

Production

Les estimations de la production européenne de bois de mine pour 1951 montrent une augmentation d'environ 1 million de m3 sur celle de 1950. Toutefois une étude plus attentive du tableau 1 fait douter que cet accroissement puisse être réalisé. En particulier l'accroissement de la production en bois de mine tant de l'Autriche et de la Suède que de la Norvège, semble improbable, car tous ces pays concentrent leurs efforts sur la production du bois de pâte, et on prévoit même un accroissement de leurs importations de bois de pâte en 1951 et 1952. De plus, ces pays n'étant pas d'importants consommateurs de bois de mine, leurs gouvernements peuvent difficilement exercer une pression pour assurer une production de bois de mine suffisant à leurs besoins, ni même demander au moins la plus grande production possible, comme c'est le cas pour la Franco et l'Allemagne occidentale, où l'industrie du charbon est d'une importance vitale pour l'économie du pays.

TABLEAU 4. - PRODUCTION DE CHARBON DUR (à l'exclusion des exploitations à ciel ouvert)

Pays

Prévisions pour 1951

1950

1951


(millions de tonnes)

Allemagne (Rép.f.)

1 118 300

110 765

103 237

Autriche

228

(185)

189

Belgique

28 700

27 304

27 850

Espagne

10 000

(11 000)

10 600

France

50 960

50 843

51 199

Sarre

16 100

15 100

14 262

Irlande.

160

180

120

Italie

1 600

1 028

1 100

Norvège

350

(340)

408

Pays-Bas

12 250

12 247

11 705

Pologne

81 000

78 001

74 104

Portugal.

550

419

441

Suède.

200

203

209

Tchécoslovaquie.

18 900

18 453

17 150

Turquie

...

4 360

4 200

Royaume-Uni.

212 300

207 457

205 930

Yougoslavie.

1 850

1 153

1 274

TOTAL

553 248

539 031

523 988

... Non disponible.
() Les parenthèses indiquent les estimations.
1 A l'exclusion de la Zone française.

Possibilités d'exportation

Un examen du tableau 3 fait prévoir que le volume des exportations en provenance des sources européennes on 1951 n'atteindra pas le niveau de 1950. Ainsi que nous l'avons déjà dit, la production, et par conséquent les possibilités d'exportations de bois de mine des pays tels que l'Allemagne, la Suède et la Norvège, resteront très au-dessous des prévisions. Par exemple, on craint en Suède que les contrats passés dans le cadre des traités de commerce existants, et prévoyant la livraison dans le cours de l'année 1951 d'environ 400.000 m3 de bois de mine et environ 100.000 m3 de bois de pâte, ne constituent un grave péril pour les industries suédoises de la pâte à papier qui souffrent déjà d'une pénurie de matière première. En fait, les licences d'exportation de bois de pâte furent supprimées pendant l'été 1951. En Finlande qui est pour le moment le principal pays exportateur de bois rond, le niveau actuellement très élevé des exportations cause quel que anxiété dans les milieux de l'industrie du bois, et l'on craint que si elles se maintiennent à ce niveau, elles ne mettent en danger l'avenir des industries finlandaises du bois. Il semble également improbable que la France puisse exporter en 1951 autant de bois qu'il avait été prévu en octobre 1950, et tout accroissement des exportations on 1952 semble encore plus improbable. Le seul moyen de combler le déficit résultant de la diminution des exportations de la plupart des pays serait sans doute un accroissement substantiel des exportations de bois de mine en provenance du Canada vers l'Europe qui, si elles se maintenaient au niveau de 1949, amélioreraient considérablement la situation du marché des bois de mine on Europe. Ceci pourrait parfaitement se réaliser car le seul pays d'Europe qui dépende en grande partie des importations est le Royaume-Uni, qui est traditionnellement presque le seul importateur de bois de mine canadiens en Europe. Comme pendant toutes les années d'après-guerre, l'Union soviétique reste un facteur inconnu, qui pourrait complètement modifier le tableau, si un accord quelconque pouvait être conclu entre elle et les pays importateurs d'Europe occidentale.

Prix

L'importante hausse des prix des bois de mine et des bois de pâte, déjà signalée dans la partie traitant de l'année 1950, s'est poursuivie pendant la première moitié de 1951, et il fut fréquemment payé US$ 16 à US$ 17 par mètre cube f.o.b. de bois de pâte à demi-écorcé (environ 700 shillings par fathom f.o.b.) dans les marchés conclus à la fin de cette période. Les prix correspondants des bois de mine, pendant la même période, furent généralement estimés à environ 600 shillings par fathom f.o.b. Tout nouveau changement dans les prix des bois de mine dépendra entièrement de l'évolution des prix du bois de pâte pondant le deuxième semestre de 1951. Jusqu'à présent, ces prix semblent s'être quelque peu stabilisés, et dans bien des secteurs, le niveau des prix actuels est considéré comme un plafond. Le mouvement des prix des bois de mine et du bois de pâte dépend, toutefois de tant d'impondérables que, ainsi que l'expérience passé l'a montré il serait trop hasardeux de vouloir faire des prévisions précises.

Concurrence des bois de pâte

L'influence croissante des bois de pâte sur le marché des bois ronds industriels de petites dimensions vient du fait que, tandis que les exportations européennes de bois de mine (y compris l'U.R.S.S.) ont légèrement diminué (2.460.509 m3 en 1960 contre 2.638.270 en 1949) les exportations de bois de pâte ont pratiquement double et atteint 3.017.753 m3 en 1950 contre 1.690.295 ma en 1949. Les exportations de bois de pâte de l'Europe orientale qui on 1949 n'étaient que de 8.500 m3 (de Tchécoslovaquie seulement) s'élevèrent à 140.650 m3 on 1950. De plus les importations de bois de pâte des pays d'Europe occidentale qui, en 1949, étaient de 2.169.382 m3 s'étaient élevées en 1950 à 2.702.099 m3.

Toutefois, les demandes d'importations de ces pays en 1951 s'accrurent plus rapidement que la demande en bois de mine et ont été estimées à environ 4 millions de m3 pour 1951, et à quelque 5 millions de m3 pour 1952. Un nouvel accroissement est considéré inévitable pour les prochaines années, si les industries de la pâte et du papier de l'Europe occidentale veulent satisfaire la forte demande, ou môme simplement maintenir leur niveau actuel de production. Afin de s'assurer une quantité suffisante de matière première, des efforts sont faits pour trouver le moyen d'employer des essences autres que les conifères pour l'industrie de la pâte. Ceci, toutefois, demande du temps, et le problème consistant à trouver un volume suffisant de bois de pâte n'est pas encore résolu. Il s'ensuit que la concurrence actuelle pour le bois rond industriel de petite dimension se traduit par des prix élevés et, par suite, la situation des industries de la pâte des pays de l'Europe occidentale est très sérieuse.

TABLEAU 5. - BOIS DE PÂTE

Pays

Importations

Exportations

1950

1949

1950

1949


(mètres cubes)

Allemagne:






République fédérale.

638 400

217 600

400

300


Zone soviétique

...

...

4 970

...

Autriche

87 400

185 300

*

...

Belgique

218 580

54 300

1 910

23 900

Finlande

...

2 362

1 882 293

845 900

France

161 000

680 000

18 000

*

Italie

355 160

36 120

520

420

Luxembourg

-

-

200

30 348

Norvège

216 659

62 700

1 808

-

Pays-Bas

251 400

242 000

-

-

Pologne

...

...

90 570

...

Portugal

...

24 700

...

25 600

Suède

501 900

436 400

256 400

129 100

Suisse

33 900

99 000

13 000

...

Tchécoslovaquie

...

...

1 060

8 500

Turquie

-

27 700

...

...

Royaume-Uni

237 700

101 200

-

-

U.R.S.S.

...

...

44 050

...

Yougoslavie

...

...

595 572

626 227


TOTAL EUROPE

2 702 099

2 169 382

3 017 753

1 690 295

Canada 1



92 700

76 600


TOTAL

2 702 099

2 169 382

3 110 453

766 895

* Peu importantes.
- Néant ou négligeables
... Non disponibles.
1 Exportations à destination de l'Europe seulement.

Conclusion

Ainsi qu'il l'a été expliqué ci-dessus la situation européenne en ce qui concerne les bois ronds industriels de petite dimension s'est soudainement aggravée vers la fin de 1950 et ne s'est pas améliorée depuis. Il est difficile d'émettre une opinion en ce qui concerne les situations respectives des bois de mine et des bois de pâte, car ces deux catégories de bois ronds sont étroitement liées l'une à l'autre. Les fluctuations de la demande de bois de mine et de bois de pâte permettent traditionnellement une large marge de stockage d'une catégorie au dépend de l'autre et, dans l'ensemble, la situation était bien en main jusqu'à ces tout derniers temps. Toutefois, la demande pour ces doux catégories de bois est, pour l'instant, exceptionnellement forte, et aucun changement ne paraît devoir se produire dans un avenir proche. La situation doit donc être considérée comme critique. Les besoins en bois de mine des principaux pays industriels, Belgique, France, République fédérale allemande et Royaume-Uni, sont considérés absolument essentiels pour l'activité industrielle de ces pays, qui, à son tour, dépend presque entièrement de leur production de charbon. Le conflit coréen, et le programme de réarmement de l'Europe occidentale qui en découle rend encore plus urgent l'accroissement de la production actuelle de charbon de ces pays. Toutefois, il semble douteux que les approvisionnements en bois de mine actuellement disponibles pour les pays d'Europe occidentale puissent même leur permettre de maintenir le niveau présent de production de charbon. Le Royaume-Uni, qui est surtout un pays consommateur de bois de mine, sa consommation de bois de pâte étant insignifiante, peut toujours se retourner vers le Canada pour de plus importants achats de bois de mine. Ainsi, une pénurie possible de bois de mine dans le Royaume-Uni n'affecterait pas nécessairement la situation européenne. Cependant, la situation de la France et de l'Allemagne est différente. Ces pays, très importants consommateurs de bois de mine et de bois de pâte et, en même temps, gros producteurs de ces deux catégories de bois, se trouvent dans une situation différente. Pondant ces dernières années, les ressources on bois de mine de ces deux pays ont beaucoup décru, celles de la France à la suite d'incendies de forêts désastreux, celles de l'Allemagne occidentale à la suite d'une surexploitation généralisée. La France et l'Allemagne occidentale sont donc maintenant obligées de se tourner de plus en plus vers les importations, spécialement en provenance de sources européennes. La plupart des pays traditionnellement exportateurs de bois ronds, toutefois, ne semblent pas vouloir augmenter leurs exportations et quelquefois, même, ne semble pas vouloir en exporter du tout. Le seul pays dont les ressources on bois soient importantes, et qui puisse encore mettre sur le marché une très grosse quantité de bois rond reste donc l'Union soviétique, mais, étant données les circonstances actuelles, il semble improbable qu'elle augmente d'une manière sensible ses exportations vers l'Europe occidentale.


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