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Les recherches dans la République Fédérale Allemande

Par le Professeur Dr. J. WECK et le Professeur F. KOLLMANN de l'Institut Fédéral d'Economie des Forêts et du Lois, Reinbek

Recherche forestière

Il est de tradition en Allemagne que la recherche scientifique soit, chaque fois que cela est possible, liée avec les études universitaires. Ceci explique pourquoi, aujourd'hui, la plupart des Instituts forestiers de la République fédérale sont dirigés par des savants, qui sont en même temps professeurs dans les universités. Un cycle de cours d'une durée minimum de 8 semestres, préparant à un diplôme de foresterie («Diplom-Forstwirt»), est donné dans les universités de Fribourg-en-Brisgau, Göttingen (Hann-Münden) et Munich. Nous allons d'abord donner un aperçu du programme des Instituts forestiers de ces trois universités.

INSTITUT DE RECHERCHES UNIVERSITAIRES

Université de Fribourg-en-Brisgau. La Faculté de sciences naturelles et de mathématiques de cette université comporte une section de foresterie comprenant 8 instituts, spécialisés dans les matières suivantes:

Botanique forestière,
Zoologie forestière
Pédologie,
Sylviculture
Aménagement et Economie forestière
Production forestière et Xylologie, qui englobent l'Institut expérimental de foresterie de Baden,
Politique forestière,
Histoire des forêts.

L'Institut d'aménagement et d'histoire des forêts se consacre surtout actuellement à l'étude des méthodes qui permettraient d'améliorer en Allemagne la productivité généralement insuffisante des parcelles boisées des fermes, en se basant sur un recensement effectué à Baden en 1946-51. Les programmes de recherches suivants sont en cours: relation entre l'aménagement forestier d'une petite exploitation sylvo-agricole et l'exploitation de la ferme elle-même, possibilité de pratiquer le jardinage du hêtre dans les parcelles boisées des fermes, régime du taillis et possibilité de le convertir en futaie, problèmes des terres arables et des pâturages dans la Forêt Noire. Le directeur de l'Institut de production forestière et de Xylologie dirige également l'Institut expérimental forestier de Baden, dans lequel on a récemment donné la priorité à l'étude des variations du taux d'accroissement des principales essences dans divers types de forêts. A l'Institut de politique forestière, les sujets suivants sont actuellement à l'étude: réforme de la législation forestière, comparaison entre les différents modes d'assistance prêtée par le gouvernement aux propriétaires de forêts particulières, développement des statistiques d'aménagement forestier et des bases servant à établir les statistiques d'économie forestière, établissement de bilans des bois du Domaine fédéral. L'Institut d'histoire forestière considère l'ancienne économie forestière, dont les bases scientifiques furent établies il y a plus de 150 ans, comme une expérience majeure et unique, et il en étudie les conditions, les succès et les échecs, afin d'en tirer des leçons pour le présent et l'avenir. Il tente également de déterminer les changements survenus dans la composition de chaque massif forestier au cours de l'histoire.

Université de Göttingen. La Faculté Forestière de (Hann-Münden) possède 10 instituts de recherche, et, de plus, un Centre de formation pratique pour les travaux forestiers. Cet Institut étudie les matières suivantes:

Botanique et mycologie forestières,
Pédologie,
Zoologie forestière,
Chasse,
Sylviculture pure Sylviculture appliquée,
Législation et histoire forestières,
Politique et économie forestières,
Aménagement et production forestières,
Utilisation des produits forestiers.

L'Institut de botanique et de mycologie forestières étudie actuellement les problèmes fondamentaux de génétique forestière. A l'Institut de pédologie, depuis 1945, des résultats ont été obtenus en particulier en ce qui concerne les engrais, l'humus ainsi que l'inventaire et la cartographie des peuplements. Les constatations faites à l'Institut de sylviculture pure, en ce qui concerne la sociologie végétale, ont servi, en particulier, au diagnostic de l'état actuel et à l'élaboration des projets. Le directeur de l'Institut de sylviculture appliquée est également chargé d'une forêt expérimentale de 2.200 ha. dans le Weserbergland, où, dans une parcelle de 500 ha., une expérience est actuellement en cours sur la transformation d'une vaste futaie équienne en peuplements irréguliers et mélangés. A l'Institut, on étudie plus particulièrement les conditions écologiques, les nécessités économiques préalables, et les effets du type de traitement sur le peuplement. L'Institut de législation et d'histoire forestières poursuit des recherches dans le domaine de l'histoire forestière sur les changements survenus dans les espèces composant les peuplements littoraux du nord-ouest de l'Allemagne, ainsi que sur l'évolution de la propriété des terres boisées, de la police forestière et du corps de Préposés. En ce qui concerne le Code Forestier, une étude particulière est consacrée à la législation forestière et au code pénal.

Le Directeur de l'Institut d'aménagement forestier et de production Scientifique dirige également la section A (recherche sur la production) de l'Institut expérimental forestier de Basse-Saxe. Cet institut est en train d'établir des tables des volumes pour les arbres et les peuplements. La section poursuit des observations sur les parcelles expérimentales de l'ancien institut de recherche forestière de Prusse d'Eberswalde, auxquelles elle a toujours accès, et dont une partie a fait l'objet d'observations précises depuis 70 ans. Des efforts particuliers ont été faits ces derniers temps pour vérifier et mesurer les propriétés des différents arbres de ces zones sous l'effet de divers traitements, et pour étudier la consistance, l'accroissement et les caractéristiques biologiques des peuplements mélangés. La section B de l'Institut expérimental (Lutte contre les insectes nuisibles aux forêts) de Sieber/Harz n'est pas Un institut universitaire. Actuellement, des recherches sont faites en ce qui concerne la destruction des larves de Melolontha vulgaris et de l'Hylobe, ainsi que des ravageurs tels que le rouleur de feuilles des chênes et le Némate de l'épicéa. Des recherches particulières sont poursuivies sur les causes des invasions, des moyens de prophylaxie, et SUT les mesures directes ou indirectes de lutte. Des travaux sont également poursuivis sur le dépérissement des hêtres, particulièrement en ce qui concerne les ravages causés par le puceron et les Buprestidae du hêtre. L'une des tâches normales de l'Institut est l'essai ries insecticides. L'Institut d'utilisation forestière étudie principalement les propriétés des bois non transformés ainsi que les effets du climat, du sol et du traitement, forestier sur les qualités et les défauts du bois. Des études sont également en cours sur les modifications qualitatives qui surviennent entre l'abatage et la transformation. L'Institut étudie aussi le développement des techniques d'extraction du bois en Europe Centrale, et l'amélioration des méthodes d'exploitation dans les forêts permanentes.

Université de Munich

Dans le Département d'économie nationale de cette université existe une Section de recherches forestières comprenant 10 instituts étudiant les sujets suivants:

Botanique forestière
Graines forestières et sélection,
Sol et milieu,
Zoologie appliquée,
Chasse,
Météorologie Sylviculture,
Politique d'économie forestière et aménagement,
Production forestière,
Xylologie et utilisation des produits forestiers.

Les dommages de guerre des établissements de recherche de Munich n'ont pas encore été complètement réparés de sorte que les travaux de recherche en souffrent encore beaucoup. L'Institut de botanique forestière est bien connu pour ses patientes et vastes recherches sur la chronologie des accroissements annuels en Europe Centrale. L'Institut de graines forestières et de sélection concentre son attention sur les problèmes relatifs aux graines d'arbres. L'Institut du sol et du milieu consacre son attention, en dehors de la pédologie et des problèmes écologiques, à l'amélioration systématique des méthodes d'inventaire et à l'organisation du travail de classification des stations forestières, en liaison avec ses travaux sur la géologie, l'analyse des sols, la végétation et l'histoire des forêts. A l'Institut de Météorologie, d'importances recherches se poursuivent depuis bien des années sur la répercussion des opérations culturales sur le microclimat et sur les conditions météorologiques particulières qui peuvent causer des incendies de forêts en Europe Centrale. La tradition forestière de l'Université de Münich, qui, depuis 1878, a été illustrée par les noms de Carl Gayer, Heinrich Mayer, et Ludwig Fabricius, sert de cadre aux travaux actuels et futurs de l'Institut de sylviculture. Ce dernier s'occupe principalement des problèmes concernant les peuplements mélangés, l'intensification des soins culturaux, la sociologie forestière dans le sens le plus large, et la géographie forestière sous forme d'inventaire des stations forestières. Dans le travail scientifique effectué sur ces problèmes, une importance particulière est accordée à l'examen des résultats obtenus dans la pratique de la sylviculture. L'institut de xylologie et d'utilisation des produits forestiers s'intéresse aux recherches biologiques.

L'INSTITUT FÉDÉRALE DE REINBEK

La seconde guerre mondiale et ses répercussions suspendirent l'activité de tous les instituts du Reich étudiant les forêts et les différents secteurs de l'Economie du bois, et ce n'est qu'en 1947 que l'Institut fédéral d'économie des forêts et du Bois fut établi à Reinbek près de Hambourg, à partir de l'ancien Institut d'économie forestière étrangère et coloniale du Reich. Il comprend les instituts d'économie forestière, et d'économie et de recherche du bois, qui dépendent également de l'Université de Hambourg, où les Sections de mathématiques et de sciences naturelles offrent un cours de 8 semestres aux forestiers (ces cours étaient professés à Eberswalde jusqu'en 1945). Il existe en outre à Reinbek un enseignement supérieur consistant en conférences, groupes d'études et travaux pratiques dans les domaines de l'économie forestière et de l'exploitation. Les travaux de l'Institut d'Economie Forestière, avec ses cinq sections de recherche, se concentrent sur les sujets suivants: analyse de la situation économique des produits forestiers dans le monde après la seconde guerre mondiale, élaboration de méthodes scientifiques sûres d'analyse et de prévision, en particulier pour l'évaluation du potentiel industriel des massifs forestiers aménagés, méthodes de régénération et méthodes technologiques pour la restauration et l'accroissement de la production dans les forêts commerciales existantes; de plus, l'une des tâches de l'Institut est l'examen critique des publications étrangères relatives à la sylviculture et leur mise à la portée des forestiers allemands, et enfin, la création et le développement de liens avec les instituts forestiers étrangers.

Le travail de la Section de politique économique des forêts et du bois a pour principal objet de recueillir et analyser les informations statistiques nationales et étrangères, de les compiler, et, d'après ces documents, d'établir des fiches statistiques et un atlas forestier du globe. On poursuit également des travaux sur les différentes méthodes d'inventaire basés sur des échantillonnages. Le principal des travaux actuels de la Section d'écologie forestière et de, pédologie touche aux études comparatives sur les ascpects écologiques de la croissance des essences indigènes et exotiques et étudie en particulier les maigres sols diluviaux de l'Allemagne du nord-ouest. Dans la Section de foresterie, de sylviculture et de protection des forêts, des recherches sont en cours sur la technique et l'avenir des travaux de boisement des terres incultes, l'application des lois de la croissance à la mesure et aux prévisions de l'accroissement, à la physiologie des graines, et au système radiculaire des arbres forestiers. Dans un but pratique, des observations se poursuivent actuellement sur des maladies des arbres et la biologie des insectes forestiers et particulièrement sur les essences exotiques introduites dans le nord-ouest de l'Allemagne. La Section des travaux forestiers et de l'utilisation des forêts, encore en voie de constitution, a commencé des recherches sur l'amélioration de l'exploitation et du transport. La Section de génétique et d'amélioration des essences forestières, avec son arboretum de 20 hectares situé à Tannenhoft, s'est très rapidement développée depuis 1948. Elle doit, de plus, être transformée en un institut beaucoup plus vaste car, dans ce domaine, l'Allemagne rattraper un temps perdu considérable. On établit actuellement un inventaire d'arbres reproducteurs et de plantations greffées. Des progrès ont été réalisés dans l'hybridation de Larix, Pinus et Picea, et la sélection de Populos et Beluta. L'Institut de Mycologie appliquée et de Protection du Bois de Hann-Münden est un organisme fédéral effectuant des essais officiels sur les mesures de protection des forêts, sous des auspices de l'Institut Biologique Fédéral d'Agriculture et d'Economie Forestière de Brunswick. Parmi ses travaux, une étude récente sur les causes du «dépérissement du hêtre», ainsi nommé à tort, mérite une mention particulière.

LES STATIONS EXPÉRIMENTALES FORESTIÈRES

Les états allemands qui ne possèdent pas d'écoles forestières ont des stations expérimentales qui dépendent directement et uniquement de l'administration des forêts. Ils poursuivent les travaux entrepris depuis des années dans les parcelles expérimentales existantes et abordent les problèmes actuels d'un intérêt immédiat pour l'administration de chaque Etat. Une certaine priorité a été récemment accordée à l'examen critique de certaines expériences passées et la, mise en route de nouveaux essais sur l'utilisation des engrais, sur les techniques, le prix de revient et les conséquences des soins culturaux donnés aux jeunes peuplements.

La Station expérimentale forestière de Hesse, à Giessen, Brandplatz,
la Station expérimentale forestière du Wurtemborg à Stuttgart et Tubingen,
l'Institut de recherches forestières de la région rhénane septentrionale et de la Westphalie, avec l'Institut de sylviculture de Bonn et l'Institut de recherches sur l'accroissement de Lintorf, près de Dusseldorf.

Ce dernier a commencé des travaux qui dépassent la portée actuelle de l'activité des stations de recherches, telle qu'elle a été esquissée ci-dessus. Le travail qui y est, accompli comprend la mesure de la respiration et de la transpiration des principaux arbres européens et du Nord de l'Amérique qui doivent être introduits dans un proche avenir afin de déterminer l'intensité et l'économie de leur métabolisme, leur réaction au manque de lumière, à la sécheresse, à l'inondation, à l'acidification du sol et au manque de certains éléments nutritifs. De plus, des recherches sont poursuivies sur la chaleur dégagée par différents arbres.

STATIONS DE RECHERCHES PRIVÉES

Il n'y a actuellement dans la République Fédérale que deux instituts qui ne dépendent pas du gouvernement.

L'Institut d'exploitation de Reinbek, près de Hambourg, anciennement situé à Eberswalde, qui célèbre cette année son 25ème anniversaire, a beaucoup influé sur les méthodes de travail des industries d'exploitations forestières et la formation des ouvriers forestiers. La priorité est donnée aux répercussions des différentes conditions de travail sur le bon état physique des ouvriers.

L'Institut scientifique de l'association allemande du peuplier à Brühl, près de Cologne, étudie les bases d'une extension aussi vaste que possible de la culture du peuplier hors des forêts proprement dites, notamment en plantations commerciales. L'étude de ces problèmes offre un intérêt particulier pour l'industrie allemande de la pâte et du papier, qui souffre d'une pénurie de matières premières.

En résumé, les instituts universitaires, et les stations expérimentales régionales étudient surtout les problèmes forestiers régionaux de leur territoire propre, en particulier ceux qui touchent à la qualification de la station, à la sylviculture et à l'aménagement forestier, tandis que l'Institut fédéral et les instituts non-gouvernementaux s'attaquent aux questions d'un intérêt général. Toutefois, cette division du travail n'est pas nettement délimitée ni absolue, car les chercheurs, après avoir accompli la tâche qui leur incombe, peuvent poursuivre des recherches de leur choix. De cette manière, les problèmes les plus importants sont étudiés dans les divers instituts, et souvent par des méthodes différentes. Ceci présente indubitablement l'avantage possible d'étendre les recherches forestières en Allemagne à un grand nombre d'instituts relativement indépendants. Toutefois, un désavantage à signaler dans une telle manière de procéder est que, par suite de l'émiettement des fonds généralement limités alloués pour les recherches, certains travaux nécessairement couteux ne peuvent être entrepris que dans des conditions peu satisfaisantes, si toutefois ils peuvent l'être. Les instituts de recherche entreprenant ce genre de travail doivent donc être dotés de fonds dans ce but précis. Ainsi, par exemple; les études suivantes pourraient être entreprises: l'établissement de méthodes statistiques rationnelles pour l'inventaire des peuplements; l'évaluation de l'accroissement et de la production forestière, l'étude de méthodes pratiques et efficaces pour l'amélioration des peuplements dégradés (exploitations sylvo-agricoles) et pour le boisement de terres en friches, travaux sur la génétique et la culture des plants forestiers.

Les résultats des recherches effectuées dans les instituts allemands sont publiés dans plusieurs journaux techniques. Le personnel enseignant des Instituts de Fribourg et de Hann-Münden collabore depuis 123 ans à la publication de «Allgemeine Forst - land Japdzeitung»; «Forstwissenschaftliche Centralblatt» est, depuis 71 ans, l'organe des instituts de Münich. Ces deux publications donnent des articles originaux sur les problèmes et les résultats des recherches dans diverses régions forestières d'Allemagne. Le «Forst archiv» fait paraître, à côté de courts articles traitant des derniers travaux scientifiques et techniques, une section d'extraits analytiques très précis et d'une vaste portée; la «Zeitschrift für Welforstwirtschaft» est l'organe l'Institut forestier fédéral de Reinbek. Il publie des articles originaux, touchant particulièrement l'interdépendance mondiale de la foresterie et des industries consommatrices de bois. Sa très complète section d'extraits analytiques est également d'une portée mondiale. Une nouvelle publication «Zeitschrift für Forstgenetik und Forstpflanzenzüchtung», éditée par la Section de Génétique forestière de l'Institut fédéral de foresterie, est dans sa première année d'existence.

A la liste ci-dessus, doivent être ajoutées les publications suivantes, qui ne paraissent pas régulièrement, mais seulement lorsque des contributions originales et de valeur méritent d'être publiées: «Schriftenreihe der Forstlichen Fakultät der Universität Göttingen»; «Mitteilungen ans der Staatforstverwaltung Bayerns»; «Schriftenreike der Badischen Forstlichen Versuchsanstalt»; «Mitteilugen und Merkblätter der Bundesanstalt für Forstund Holzwirtschaft» avec son supplément «Bibliographie des ausländischen Forst - und Holzwirtschaftlichen Schrifttulns». Enfin, nous devrons mentionner le «Allgemeine Forstzeitschrift» et le «Forst und Holz», qui visent à informer le vaste groupe des travailleurs forestiers, y compris ceux des grades moyens et inférieurs, des progrès réalisés dans le domaine de l'économie forestière.

Sept ans après la fin de la seconde guerre mondiale, il existe à nouveau 40 instituts d'importance diverse se livrant à de fructueux travaux de recherche. Jusqu'à présent, les dommages causés par la guerre n'ont pas encore tous été réparés, et plusieurs instituts ne travaillent pas autant qu'ils le devraient par suite de manque de matériel et de fonds nécessaires. Toutefois, il est probable que la réorganisation de la recherche forestière en Allemagne est maintenant pratiquement achevée.

Recherches sur les produits forestiers

Un Institut national central de recherche du bois, remplaçant l'Institut Prussien de recherche du bois créé en 1934, a été fondé à Eberswalde avant la seconde guerre mondiale. Lors de l'effondrement et de la division de l'Allemagne, il cessa d'exister, et la renaissance des recherches sur le bois en Allemagne Occidentale a été une opération longue et difficile mais d'importants résultats ont été obtenus, et cet article tente de faire le bilan de ces réalisations.

RECHERCHES BIOLOGIQUES SUR LE BOIS

Munich

H. von Pechmann dirige l'Institut de xylologie et d'utilisation des forêts à l'Institut de recherche forestière de Munich. Il a récemment publié une courte communication sur «Les Problèmes fondamentaux de la Production de Bois commerciaux» question qui constitue le principal objectif des recherches biologiques sur le bois. En dehors du choix judicieux des graines, des soins culturaux à apporter aux peuplements sont un facteur décisif. D'après l'étude de la croissance du tronc chez le pin, il semble résulter que les éclaircies périodiques des jeunes peuplements sont indispensables pour produire des grumes de qualité supérieure et éviter la décroissance en épaisseur des couches annuelles. Si le développement du houppier est contrarié, il en résulte une perte permanente d'accroissement. Ceci s'applique également au mélèze. Des couches annuelles plus larges caractérisent les bois de qualité et de résilience supérieures de frêne, de chêne, d'orme, et un développement insuffisant du houppier diminue la qualité du bois. Le hêtre doit, de préférence, comporter les larges couches d'une croissance rapide. Seul le bois de placage de frêne doit comporter des accroissements minces. Les études de von Pechmann ont été faites en collaboration avec l'Institut de sylviculture; des effets des phénomènes naturels et des conditions atmosphériques, des tempêtes de grêle par exemple, sur l'accroissement et la qualité du bois sont également l'objet d'études.

Von Pechmann, en collaboration avec O. Schaile, a encore amélioré la méthode d'essai de flexion dynamique pour mesurer la durabilité naturelle du bois et évaluer les effets des attaques de champignons et l'efficacité des substances préservatrices du bois. Dans ce procédé, des éprouvettes mesurant 8,5 x 8,5 x 120 mm. sont placées dans un flacon de Kolle, avec des cultures pures de champignons lignivores; L'essai dure de 10 à 60 jours. On a constaté qu'en quelques semaines, la pourriture cubique détruisait presque complètement la résistance du bois. Une perte de poids de 5 pour cent seulement correspondait à une perte de 60 pour cent de résistance au choc et à la rupture. Des analyses chimiques montrèrent que la solubilité dans les alcalis donnait la meilleure mesure de la réduction de la structure des chaînes moléculaires. De nouvelles expériences plus générales et d'autres travaux sur le terrain sont en projet. Von Pechmann a également pratiqué des essais dynamiques et statiques, ainsi que d'autres recherches microcospiques et chimiques sur des coupes infectées ou saines de différents échantillons de bois, afin de déterminer plus exactement les effets de la «veine rouge» sur les propriétés de l'épicéa et du sapin.

Travaux de Hann-Münden

Un travail particulièrement intéressant a été effectué par Mayer-Wegelin à l'Institut d'Utilisation des Produits Forestiers de Hann-Münden. De grandes variations dans l'épaisseur et la dureté des couches annuelles modifient sérieusement les qualités du bois, mais on n'a pas encore pu établir avec précision ces caractéristiques par les méthodes d'essai utilisés jusqu'à présent. Il existe, toutefois, un instrument facile à fabriquer, appelé «Härtetaster», à l'aide duquel on peut aisément déterminer les variations de la qualité du bois le long du rayon du tronc par la profondeur à laquelle pénètre une fine aiguille en un certain nombre de points adjacents. La limite entre le bois initial et le bois final, qui, autrement, peut à peine être déterminée, est clairement distincte. Mayer-Wegelin a également étudié les propriétés particulières du peuplier, le problème de l'enlèvement de l'écorce du hêtre, et les effets du durcissement sur les propriétés de cet arbre.

R. Schober, à l'Institut d'aménagement et de production forestiers de Hann-Münden a publié un traité fondamental sur la formation des couches annuelles et a également décrit les effets de la sécheresse sur la formation du bois. Son Institut a également travaillé pendant quelque temps à la préparation de règles de classement pour le bois utilisé comme bois de mine et pour le mélèze européen.

Etroitement associées avec les recherches sur le bois sont les recherches technologiques concernant les meilleures formes d'outils de coupe. A ce sujet, G. Reissinger et H. Gläser (Station de Recherches concernant l'équipement d'abattage et d'exploitation du bois, Hann-Münden) ont fait des recherches sur les formes de haches les plus pratiques, faisant ressortir les effets du degré d'humidité du bois, de l'angle d'attaque, de l'accroissement, de la section transversale, et de la couche annuelle clans le matériel essayé et l'épaisseur la plus favorable du copeau.

A l'Institut de dendrologie de l'université de Munich, B. Huber et ses élèves ont contribué d'une manière remarquable aux recherches sur la biologie du bois. Ils ont parfait la mise au point d'un système de chronologie des couches annuelles, basé sur l'hypothèse suivant laquelle la largeur de la couche annuelle peut, très probablement, servir de mesure directe des précipitations pendant la période de croissance. Ceci présente un intérêt, non seulement au point de vue météorologie, pour fournir la certitude de changements climatiques dans le passé, mais aussi au point de vue de l'histoire de la forêt. On peut aussi mentionner le travail accompli sur la physiologie de l'écorçage de l'épicéa et du chêne, sur la structure du bois du pin, sur les sources indigènes de produits tannants, et sur la pathologie d'Armillaria mellea.

Etudes sur les peupliers et les saules

Les peupliers, sur lesquels se concentre l'intérêt de la foresterie allemande, ont été traités dans deux publications, l'Annuaire du peuplier, 1947, et le Traité sur le peuplier, publiés par H. Hesmer. Dans ces publications, des experts bien connus ont traité des propriétés biologiques, de la culture et de l'utilisation du peuplier. Les propriétés mécaniques et chimiques du bois de peuplier et leur amélioration sont également étudiées, ainsi que l'importance économique de la production du peuplier et ses relations avec l'agriculture.

Une attention particulière a été consacrée par l'Institut d'exploitation de Reinbeck, près de Hambourg, au saule, autre essence à feuilles caduques à croissance rapide et à bois tendre. (Jet Institut étudie la rationalisation des opérations d'exploitation, et notamment l'utilisation de matériaux autrefois négligés quoique utiles à l'agriculture, par exemple comme tuteurs dans les jardins maraîchers. Etant donné que la connaissance du volume réel est essentielle pour des études exactes de vitesse de production, des estimations ont été effectuées sur un certain nombre de produits (grumes, poteaux, bois papetier et bois de mine).

PRÉSEVATION DU BOIS

La préservation du bois a toujours été regardée comme essentielle pour l'emploi économique des bois d'œuvre commerciaux, et a été plus particulièrement étudiée en Allemagne depuis 1945. Le laboratoire d'essai des matériaux de Berlin-Dahlem n'a pas publié moins de 46 publications sur la préservation du trois depuis 1946. La Section de préservation du Bois a maintenant sept laboratoires, trois chambres de climatisation automatique, quelques cellules d'expériences, et environ 2.000 m² de terrain pour les expériences pratiques.

Parmi les nombreux problèmes étudiés par le personnel de recherches, il faut citer ceux concernant les essais de résistance des bois aux termites, la réaction du bois à l'imprégnation par les sels, les effets des préparations à base d'huiles de goudron sur les insectes et les champignons, l'écologie d'Hylotrupes bajulus, les essais et expériences sur de nouveaux produits de préservation du bois. H. Seekamp a également étudié la préservation et la lutte contre l'incendie. On a particulièrement étudié l'effet corrosif des produits de préservation du bois sur le fer, et l'on a également pratiqué des essais sur un système considérablement simplifié du procédé de trempage à cuve ouverte pour la préservation du bois.

W. Bavendamm, à l'Institut fédéral d'économie des forêts et du bois, à Reinbeck, a pratiqué des recherches systématiques sur l'effet des produits chimiques utilisés pour la préservation du trois contre les champignons, et il conclut que des méthodes utilisées jusqu'à présent pour estimer la valeur des produits de préservation du bois, basées uniquement sur le degré de pénétration atteint, ne sont pas satisfaisantes, car il n'y a pas d'uniformité dans les résultats, ce qui explique les écarts entre les résultats expérimentaux et les expériences pratiques. Les essais devraient plutôt porter sur la concentration du liquide de préservation lors de la pénétration. Beaucoup d'autres travaux touchant aux essais sur la durabilité naturelle des bois, leur résistance aux termites, l'imprégnation en profondeur, sont pratiqués à Reinbeck, en même temps qu'on y réunit toutes les publications touchant à ces sujets. W. Sandermann et ses collègues de la Section de Chimie du Bois de l'institut fédéral d'économie des forêts et du bois se sont également préoccupés de la chimie de la préservation du bois. Autrefois, la préservation du bois semblait surtout un sujet réservé au pathologiste et à l'entomologiste, et, à ce point de vue, des recherches sur la préservation du bois ont probablement été poussées aussi loin qu'il était possible. Il n'y a pas de doute que de nombreux problèmes peuvent encore être élucidés avec l'aide de la chimie et de ses techniques perfectionnées. Un premier rapport de W. Sandermann, E. Schärfe, et G. Froede traite de la profondeur d'imprégnation du sublimé corrosif dans la Kyanisation ordinaire ou améliorée. A l'aide d'un nouveau procédé de détection calorimétrique du mercure, on a pu montrer que la véritable profondeur d'imprégnation de l'épicéa par le sublimé est supérieure de 15 mm. à celle révélée par le sulfure d'ammonium. Avec une solution contenant 66 pour cent de sublimé et 6,6 pour cent de sel, le degré d'imprégnation par le procédé de trempage à cuve ouverte peut être accru de 4 à 5 fois.

Après l'étuvage à une température de 100 à 120° C., un rondin d'épicéa de 12 cm. de diamètre est presque complètement imprégné.

W. Liese, à l'Institut de Mycologie appliquée et de Protection du Bois de l'Institut fédéral biologique d'economie agraire et forestière de Hann-Münden dirigé par H. Zycha, a effectué des recherches sur l'imprégnation à l'aide de préservatifs huileux, et a découvert que la médiocre capacité d'absorption de l'épicéa est due à la fermeture irréversible des trachéides. Dans le bois séché à l'air, on peut empêcher la fermeture des trachéides ou provoquer leur réouverture grâce à des traitements variés. Dans le bois vert, des applications préliminaires d'alcool ou d'acétone maintiennent les trachéides ouvertes, et le bois peut être complètement imprégné d'huile.

H. Zycha a poursuivi des recherches particulièrement importantes sur le «cœur rouge» du hêtre. Il me théorie suivant laquelle l'imprégnation des cavités des vaisseaux à l'aide d'oxygène est suffisante pour causer la thyllose. Les recherches concernant la répartition de l'eau dans les troncs de hêtre sur pied montrent que le «cœur rouge» pénètre toujours au point où la teneur en eau atteint environ 60 pour cent, rapportée au bois sec. Aucun des capillaires ne contient d'eau, tandis que les cellules conductrices restent turgescentes. Etant donné que les expériences de culture ont montré que le «cœur rouge» ne contient qu'occasionnellement des hyphes de champignons, sa formation ne peut donc pas être une réaction contre l'irritation due aux champignons, mais doit être physiologique. Le «cœur gelé», ou dépérissement du à la gelée, est une forme particulièrement sévère du «cœur rouge», causée par une perméabilité excessive du tronc à l'air. Le durcissement du bois de hêtre est du à une duraminisation localisée. Un traitement préventif ne peut donner de résultats que si l'on tient compte de la teneur en air et en eau. H. Zycha a également mis au point une technique d'essais de nouveaux fongicides contre le bleuissement, technique qui, d'après les derniers résultats, a donné des chiffres rapides et surs.

Nous pouvons encore mentionner, en ce qui concerne les travaux ayant trait à la préservation du bois, les recherches effectuées par K. Gösswald, de l'Institut de Zoologie Appliquée de l'Université de Würzburg, sur la protection du bois sur pied contre les insectes; par W. Zwölfer, de l'Institut de zoologie appliquée, Section de l'économie nationale, de l'Université de Munich, sur la lutte contre les acolytes de l'écorce du chêne; par H. Stolley, de l'Institut de recherches du bois, Brunswick-Querum, sur la protection des produits ligneaux synthétiques, en particulier, les panneaux de copeaux, contre les champignons et les termites destructeurs du bois; par H. Schmidt, de Reinbeck, sur la protection des bois industriels contre les termites, les Teredinidae, et les insectes nuisibles.

CHIMIE DU BOIS

Les recherches sur la chimie du bois s'étendent bien au-delà du domaine de l'économie des forêts et du bois, et ne peuvent pas être étudiées en détail dans cet article. Toutefois, il faut se rappeler que, sans connaître les éléments constitutifs du bois, leur formation et leur association à l'intérieur de la cellule, il est impossible de trouver une base solide pour résoudre tous les problèmes physiques et mécaniques relatifs au bois. Par exemple, la structure chimique du bois et de la cellulose explique le gonflement et le retrait, l'élasticité, et autres propriétés physiques. La correction du «collapse», qui est d'un intérêt capital pour l'industrie mécanique du bois, est un problème chimique; et la majorité des anomalies de colorations du bois, par exemple, dues au séchage à température élevée et à un degré d'humidité de l'air relativement élevé, peuvent être expliquées en grande partie par des causes chimiques.

Beaucoup de travaux importants ont été effectués en Allemagne Occidentale dans le domaine de la recherche sur la chimie du bois. Il faut citer d'abord les travaux de M. H. Staudinger, qui a célébré son 70ème anniversaire en mars 1961, et auquel ses élèves, ses collègues et ses amis ont remis à cette occasion et en hommage, un recueil contenant 26 articles. Staudinger est le fondateur de la chimie macromoléculaire et le créateur de l'équation empirique de la viscosité qui a permis de déterminer la longueur moyenne des chaînes moléculaires de substances telle que la cellulose, et des glucides qui y sont associés. Il a également étudié et démontré le rapport qui existe entre les propriétés physiques et le degré de polymérisation des celluloses, et trouvé que les molécules filamenteuses de la cellulose peuvent passer par une suite de stades de cristallisation. Les travaux de Staudinger, depuis 1946, fourniraient à eux seuls, matière à un article séparé.

K. Freudenherg et son école, à l'Institut de Chimie de l'Université de Heidelberg, ont effectué des recherches fondamentales sur la lignine, le deuxième des principaux constituants du bois. Des articles ont été publiés récemment sur la synthèse bio-chimique des substances apparentées à la lignine, sur la lignine de l'épicéa et sa production synthétique, sur la lignine soluble de l'épicéa et du hêtre, et sur le spectre infrarouge de la lignine, et des substances solubles dans la lignine. Il a été possible d'extraire la lignine du bois, sans en changer apparemment la nature, de telle sorte qu'on peut maintenant la comparer avec la lignine synthétique. On a également pu, récemment, établir la synthèse de l'alcool sinapique, élément fondamental de la lignine des feuillus.

Des travaux très importants ont été réalisés depuis 1945 par G. Jayme et ses collègues à l'Institut de Chimie de la Cellulose de l'Université Technique de Darmstadt. Jayme et M. Harders-Steinhaüser ont étudié une nouvelle méthode pour la détection au microscope de la protolignine dans les parois des cellules des plantes, et ses applications chez le hêtre. Il a particulièrement étudié avec ses collègues les problèmes des caractères chimiques et de l'utilisation du bois de peuplier à croissance rapide. Ils se sont particulièrement préoccupés d'étudier l'influence des variétés et des stations sur la composition chimique et de la possibilité d'employer les bois de peuplier pour la fabrication de la cellulose; d'autres recherches ont porté sur la détermination de la teneur en cellulose, et autres recherches chimiques sur les bois de peuplier.

A l'Institut de Papeterie, W. Brecht a exploré les multiples problèmes touchant à la technique de la fabrication du papier, allant de l'étude comparée des celluloses au point de vue chimique et structural, en passant par le blanchiement, jusqu'au séchage par rayons infrarouges. Il faut aussi mentionner les travaux de W. Klauditz sur la composition chimique du trois de hêtre et de peuplier et de nombreux sujets du même ordre.

Enfin, nous devons mentionner les travaux sur la chimie du trois pratiqués dans les sections respectives de l'Institut d'économie du bois et de recherches sur le bois, Institut fédéral d'économie des forêts et du bois à Reinbeck. R. O. H. Runkel a porté toute son attention sur la dissolution du bois par le chlorure de sodium, l'utilisation du bois d'eucalyptus pour la production de la cellulose, et, surtout, sur le moulage du bois par chauffage. Outre ses travaux sur la préservation des trois W. Sandermann a étudié l'utilisation chimique des souches d'arbres, la transformation de la lignine et du bois à l'aide des anhydrides d'acides dicarboxyliques de l'effet des facteurs chimiques sur la résistance des panneaux de fibre agglomérés au ciment.

TECHNOLOGIE MÉCANIQUE DU BOIS

Etant donné la nécessité de mettre rapidement en pratique les résultats obtenus dans le domaine de la technologie mécanique du bois, l'attention s'est porté sur les points suivants: séchage du bois et ses lois physiques, élasticité et résistance mécanique du trois et des matériaux dérivés du bois, amélioration de la position économique du bois, c'est-à-dire création de produits dérivés du bois nouveaux et estimés, trois collés, transformation du bois et utilisation économique du bois dans la construction. F. Kollmann et R. Heylworth, de l'Institut fédéral d'economie des forêts et du bois, ont publié une notice «Beiträge zur Kraft-und Wärmewirtschaft in des Hozzindustrie», (Utilisation de l'énergie et de la chaleur dans l'industrie du Bois), qui est la première d'une série intitulée «Holzfragen der Gegenwart», (Les Problèmes actuels relatifs au bois). Le deuxième volume de cette série comprend plusieurs rapports de Kollmann sur l'économie du bois, les recherches et l'industrie du bois en Suède. Poursuivant les travaux qu'il avait entrepris en 1932, Kollmann a continué à étudier les propriétés, l'essai et la classification des panneaux de fibre et de copeaux. Après plusieurs années de travail, le premier volume de la seconde édition entièrement revue et considérablement augmentée du livre «Technologie des Holzes und des Holzwerkstoffe», (Technologie du Bois et des Matériaux Ligneux), a été publié en 1951. Le périodique «Holz ais Roh-und-Werkstoff», (Le Bois, Matière première et Produit industriel), a commencé à reparaître en 1961.

R. Keylwerth a étudié les aspects mécaniques du retrait du bois, le séchage et l'imprégnation simultanés du bois aux huiles chaudes, la relation entre la fissilité, la résistance au cisaillement et la résistance perpendiculaire aux fibres des bois, la répartition des tensions aux joints de traction avec différents profils et sections, l'élasticité anisotropique du bois, et le séchage des bois de placage. Des cours donnés à Reinbek et consacrés à certains problèmes spéciaux de technologie du bois, ont été très appréciés par l'industrie et le commerce du bois et ont permis de faire voir au grand public l'équipement de l'Institut. La section de physique et de technologie du bois possède en plus d'un appareil d'essais mécaniques un séchoir expérimental avec une chambre à infra-rouges, un générateur à haute-fréquence, et les appareils d'optique et de physique indispensables.

L'Institut de recherches techniques sur le bois du collège technique de Stuttgart (dirigé par O. Graf et son adjoint K. Egner) s'occupe principalement des essais et de la recherche dans le domaine des matériaux de construction organiques ou apparentés. En dehors de l'étude des propriétés mécaniques du bois, et des matériaux de construction et produits industriels à base de bois, des recherches sont également effectuées sur le collage, le séchage du bois, et, en particulier, le séchage par la chaleur, le comportement des adhésifs, et des constructions et éléments de construction, les dommages de toutes sortes subis par le bois, et le comportement du bois en cas d'incendié. La condensation de la vapeur dans le bois et les éléments de construction. fait l'objet d'études, et des recherches sont également effectuées sur les propriétés thermiques des planchers de bois par comparaison avec les autres types de revêtement du sol.

Essais sur les trois et autres matériaux

L'Institut de Stuttgart a à sa disposition des machines à bois, une grande variété d'appareils d'essais statiques et dynamiques, une installation à haute-fréquence, deux séchoirs, trois installations d'air-conditionné, une chambre à atmosphère tropicale, des frigidaires, et un grand nombre d'appareils de mesure diverse. Le laboratoire d'essai des matériaux de Berlin-Dahlem étudie les problèmes de la résistance des bois dans la construction. A. Troche, Professeur de technique du bâtiment et construction en bois au collège technique de Hanovre a poursuivi des recherches sur les dessins de charpentes.

A la Section des matériaux organiques du laboratoire national d'essai des matériaux du Rhin et de Westphalie Septentrionale, on travaille sur l'ensemble des problèmes concernant les combustibles et produits accessoires, les matériaux massifs pour la construction et l'industrie. Un laboratoire de chimie analyse les produits tels que colles, peintures et produits d'imprégnation. Il y a également un laboratoire technique annexe parfaitement équipé où sont essayés le bois et produits dérivés, y compris une machine d'essais mécaniques pour des charges variant de 6 Kgs à 100 tonnes. Un autre laboratoire a été équipé pour les recherches sur les préservatifs du bois, parmi lesquels on a étudiées la protection du bois d'œuvre de peuplier, l'action réciproque des colles et des préservatifs du bois, et de ces derniers sur les peintures. W. Küch, le Directeur de la Section, étudie la durabilité des colles à base de résines synthétiques, et a rendu compte de ses expériences des années de guerre sur la production d'un bois amélioré par compression.

Le Laboratoire technique du bois entreprend également des recherches sur le bois et les matériaux dérivés du bois, sous la direction de A. Dosoudil, de l'Institut bavarois de recherches forestières. Des études ont été publiées sur la durabilité des bois comprimés et autres questions L'attention est également appelée sur les travaux de H. Winter, à l'Institut de fabrication de machines et constructions légères du collège technique de Hanovre. D'après ses travaux de guerre sur les principes de construction d'avions en bois, il a composé un livre-précieux sur les constructions en bois avec un grand nombre d'illustrations, de données et de graphiques. Cet institut s'occupe également des essais et de l'utilisation des produits mi-finis et autres matériaux non-métalliques utilisés dans la fabrication des machines. H. Falsbusch a écrit une thèse sur la force portante des étais sous charge statique.

Nous ne pouvons terminer cet article sans mentionner les travaux de recherche et les publications concernant le travail du bois. A l'Institut des machines outils du collège technique de Hanovre, des travaux ont été accomplis sous la direction de O. Kienzle sur des vis à bois, et les processus de formation des copeaux dans les machines à bois. G. Pahlitzsch, Directeur de la Section des Recherches sur les machines outils et l'organisation des usines du collège technique de Brunswick, fait paraître une série de publications décrivant la situation actuelle dans le domaine de la construction des machines à bois. Nous devons enfin mentionner l'institut expérimental et consultatif d'utilisation chimique et technique du bois de Hohenpeissenberg, dont le Directeur J. Rautnig, est une autorité en la matière.


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