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Argentine

· En Argentine, la société étatisée qui exploite les chemins de fer a signé un contrat de cinq ans avec une firme locale de Santiago del Estero pour le traitement de préservation de 2 500 000 traverses en bois de quebracho blanc (Aspidosperma quebracho blanco) au prix unitaire d'environ 22 cents des Etats-Unis. Le quebracho blanc est un arbre de la zone forestière du Chaco qui s'étend de Santa Cruz (Bolivie) au Matto Grosso (Brésil) et du Paraguay occidental au centre nord de l'Argentine. Grâce à ses propriétés physiques il convient très bien pour les traverses, après traitement préservatif. Au cours d'une récente mission d'assistance technique de la FAO sur l'utilisation du bois, effectuée en Argentine, C. E. Elliot, directeur adjoint de la Division des produits forestiers a l'organisme de recherche scientifique et industrielle du Commonwealth australien, a souligné l'intérêt de l'emploi du quebracho blanc pour la confection de traverses; c'est en effet un moyen d'élargir l'utilisation des essences indigènes.

Birmanie

· La première usine de contreplaqué installée en Birmanie est en production. Importée du Japon, l'usine a été installée sous la direction d'un technicien du bois birman. Actuellement, avec une main-d'oeuvre non spécialisée, sa production journalière s'élève à 850 feuilles de placage de 4 x 8 feet (1,22 X 2,44 m.). On escompte une augmentation considérable du rendement journalier au fur et à mesure que cette main-d'oeuvre se perfectionnera. Un contrat a déjà été signé, prévoyant la fourniture à une firme de l'Allemagne occidentale de 50 000 feuilles de placage, pour une valeur de 10 lakhs (21 000 dollars), départ Kyats.

L'installation en Birmanie d'usines de placage ainsi que d'autres industries forestières a été recommandée par un expert de la FAO, J. A. von Monroy, chargé il y a quelques années d'une mission pour le développement dans le pays d'industries forestières intégrées.

Canada

· Un rapport officiel à la FAO établit que les industries forestières canadiennes ont connu en 1957 la première grande récession depuis la fin de la deuxième guerre mondiale.

En 1956, année record, 3 500 millions de cubic feet de bois (99 millions de m3) furent utilisés, représentant un accroissement de 5 pour cent par rapport à l'année précédente; mais une chute brutale de la production intervint dans la deuxième moitié de 1957, coïncidant avec une récession générale de l'activité économique qui a affecté à des degrés divers les industries forestières dans tous les secteurs.

Le déclin général de l'industrie du bâtiment au Canada et aux Etats-Unis a provoqué une réduction des demandes pour les bois d'oeuvre canadiens en 1957: 12 pour cent de moins qu'en 1956 et 14 pour cent de moins qu'en 1955. Les exportations de bois d'oeuvre ont diminué de près de 8 pour cent par rapport aux 3 900 millions de board feet exportés en 1956. On doit noter cependant que les exportations vers le Royaume-Uni ont augmenté de 5 pour cent par rapport à l'année précédente.

Bien que la production de contreplaqués résineux n'ait pas augmenté en 1957, l'incidence des importations de contreplaqué japonais en Amérique du Nord a déterminé une réaction défavorable pour l'industrie canadienne des contreplaqués feuillus, réaction marquée par une diminution de 14 pour cent de la production des contreplaqués de bouleau. D'autre part, le contreplaqué de peuplier continue à se développer et la production a augmenté de 12 pour cent en 1957.

Un accroissement des stocks détenus par les consommateurs de papier journal aux Etats-Unis a provoqué un affaissement sensible des ventes vers le milieu de 1957. Cependant, la production pour cette année fut seulement inférieure de 1 pour cent à celle de l'année précédente. Cette demande réduite de la part des Etats-Unis a sévèrement touché l'industrie papetière canadienne tout entière. La production de pâte baissa de 3 pour cent en 1957 et la production de papier journal, dans la même année, représenta seulement 94,7 pour cent de la capacité de production; pour la première fois depuis 1946 la production totale fut inférieure à la capacité de production des usines.

· Au cours des dernières années, la politique forestière du Canada a été nettement influencée, d'abord par une série d'enquêtes de Commissions royales portant sur l'état actuel et les perspectives d'avenir de la foresterie canadienne et, en outre, par l'application beaucoup plus stricte des dispositions de la loi forestière canadienne.

En Colombie Britannique, la deuxième Commission royale d'enquête sur les forêts réunie en dix ans en a étudié tout les aspects, à la lumière des progrès effectués pendant les dix dernières années; elle a enquêté sur l'étendue, la nature et la valeur des ressources forestières. A la suite de ses recommandations, les nouvelles demandes de licences d'exploitation contrôlée seront écartées pendant cinq ans et, dans l'avenir, ces autorisations seront accordées pour vingt et un ans au maximum, avec possibilité de renouvellement. Le principe des «unités d'aménagement» (Public working circles) sera maintenu mais elles seront appelées dorénavant «Unités de rendement soutenu». Quoique la création d'une commission forestière ne fût pas recommandée, l'unique enquêteur des deux Commissions royales fut nommé Conseiller forestier auprès du Gouvernement de la province.

Au New Brunswick, une commission de mise en valeur forestière fut instituée en vue d'étudier les ressources forestières de cette province, leur protection, leur aménagement, leur utilisation et les possibilités de développement. Les recommandations les plus importantes faites par cette commission étaient les suivantes: substitution d'un «loyer forestier» à l'actuel «droit de coupe»; prévisions à longue échéance en ce qui concerne la répartition du territoire entre la forêt, l'agriculture et la population en général, de façon à stabiliser l'implantation et l'aménagement des forêts; établissement d'un conseil consultatif forestier non politique; mise au point d'un système pour l'inventaire par échantillonnage de la production forestière des propriétés privées.

A Terre-Neuve, une Commission royale d'enquête sur les forêts a étudié les ressources forestières de la province et a recommandé qu'à l'avenir, la politique forestière s'oriente vers un développement aussi grand que possible de l'industrie papetière, et que soient créés une administration et un service forestier assurant la protection de la forêt.

La Commission royale d'enquête sur l'avenir du Canada fut instituée pour rendre compte «du développement économique probable du Canada et des problèmes que ce développement est susceptible de soulever». En plus d'un rapport général préparé par la commission, une série d'études a porté sur presque tous les aspects de l'économie canadienne. Dans un rapport intitulé «Les perspectives d'avenir pour les industries forestières canadiennes», est esquissé le développement historique de l'économie forestière; le rapport analyse également l'état actuel des ressources forestières, les incidences sur la production forestière future des pertes duos aux incendies, aux insectes et aux maladies; il étudie enfin les industries du sciage, de la pâte et du papier et des autres produits forestiers ainsi que leurs marchés au Canada et à l'étranger. Ce rapport qui a fait l'objet d'un compte rendu dans Unasylva, volume 12, numéro 3, prévoit que les industries forestières canadiennes, dans leur ensemble, auront plus que doublé vers 1980.

CHINE: Les sables sont fixés par d'énormes filets étendus sur le sol, qui permettent le reboisement et protègent efficacement les voies de communication dans les zones désertiques. La photo représente ce type de protection sur une section de la ligne Paotow-Lanchow, construite en 1958. Photo China Features, Pékin

· Au Canada un certain nombre d'organismes poursuivent des recherches forestières; les gouvernements provinciaux administrent les forêts de la Couronne situées sur leurs territoires, mais trois d'entre eux seulement ont créé des instituts de recherches forestières dont les programmes sont dans une certaine mesure fonction des problèmes régionaux. En outre, des programmes de recherches limités sont poursuivis par les quatre écoles forestières des universités et par certaines des plus importantes compagnies papetières. L'Institut des recherches papetières du Canada est financé par le Gouvernement fédéral, l'université McGill et l'Association papetière canadienne. Son rôle est de faire progresser les recherches concernant l'industrie papetière et les industries annexes et d'établir et contrôler les bases techniques de l'industrie. De plus, des fondations de recherches ont également la charge d'études forestières dans divers domaines.

Un certain nombre d'organismes poursuivent donc des recherches forestières en dehors du Gouvernment fédéral, mais une très forte proportion de ce travail dépend de deux ministères de ce gouvernement. La Division de biologie forestière du Service scientifique du Ministère de l'Agriculture poursuit des recherches sur les insectes et les maladies qui attaquent les arbres forestiers et d'alignement. La Section forestière du Ministère des Northern Affairs and National Resources poursuit des recherches sur la forêt, les produits forestiers et l'économie forestière. Les recherches sur la forêt comprennent des études sur la sylviculture et l'aménagement, la protection contre les incendies et les méthodes d'inventaire. Les recherches sur les produits forestiers portent sur les machines à bois, la préservation et la chimie du bois, les utilisations, la pathologie et les caractéristiques physiques des bois et des contreplaqués. Les recherches sur l'économie forestière comprennent l'analyse des statistiques forestières, des études de la législation forestière à tous les niveaux et des problèmes économiques relatifs à la forêt.

· La Canadian International Paper Company a publié une brochure très bien illustrée rédigée en anglais et en français et intitulée «Utilisation des terres au Canada» (Land Use in Canada). Elle explique de manière concise et fort pertinente la façon dont une industrie du bois, consciente de dépendre de petits propriétaires privés pour une part considérable de ses approvisionnements en matière première, peut, dans son propre intérêt, leur apporter son aide.

Une telle industrie, qui investit des capitaux considérables dans l'usine de transformation du bois, doit être assurée d'une source de matière première régulière et permanente dans un rayon assez limité pour que le transport soit économique. Elle a les moyens de susciter et de financer les recherches sur les techniques, les espèces et le matériel qui produiront les meilleurs résultats. Et tout ce qui est ainsi appris peut être communiqué avec profit aux petits propriétaires du voisinage, avec les conseils techniques nécessaires, les instructions et même le prêt de matériel et la fourniture au prix coûtant de plants de reboisement.

Le centre de recherches de la Compagnie devient ainsi une zone pilote où les propriétaires forestiers sont invités à venir voir ce qui peut être fait. Le personnel de recherche est à leur disposition pour visiter les forêts de ceux qui sont intéressés ou bien se trouvent en difficulté, pour les conseiller et les assister; en effet, les intérêts de l'industrie sont servis au mieux «quand le propriétaire lui-même retire le plus grand bénéfice possible de sa forêt et qu'ainsi nous sommes sûrs qu'il se maintiendra dans cette activité et pourra peut-être conserver sur sa terre un plus grand nombre de ses filles et ses fils».

Dans de nombreuses régions de la Province de Québec, où la terre est pauvre et où le sol sableux ne peut produire que de maigres pâturages ou de médiocres récoltes, le rôle d'initiateur et de guide joué par l'industrie du bois est en train de transformer un paysage de propriétés délaissées et abandonnées en une verte forêt productive.

Danemark

· La plupart des districts forestiers importants disposent d'une équipe d'ouvriers permanents, occupée en forêt tout au long de l'année et complétée par des ouvriers temporaires pendant les périodes d'exploitation et de plantation. Ces derniers travaillent le reste du temps dans l'agriculture, certains d'entre eux sont de petits propriétaires.

Presque tous les ouvriers forestiers danois sont membres d'un syndicat (le Syndicat des travailleurs danois) qui comprend toutes les catégories de travailleurs non spécialisés. Des accords ont été conclus entre le syndicat et les fédérations de propriétaires forestiers ou, dans quelques cas, avec chaque propriétaire forestier séparément. L'organisation des ouvriers forestiers en syndicat leur a assuré au cours des 35 dernières années une amélioration très sensible de leur salaire réel. Depuis 1938, ces accords, passés en général pour 2 ans, contiennent une clause de révision qui peut jouer tous les 6 mois et qui, par un système d'indexation, garantit les ouvriers contre l'augmentation du coût de la vie.

Une loi du 20 mai 1933 oblige chaque employeur à assurer tous ses employés contre les accidents. En outre, en 1950, une nouvelle clause rendit obligatoire l'assurance maladie et une assurance garantissant le versement d'une indemnité journalière; enfin, les ouvriers sont, par l'intermédiaire de leur syndicat, assurés dans une certaine mesure contre le chômage.

Jusqu'en 1940 environ, la foresterie danoise pouvait trouver facilement la main-d'oeuvre nécessaire. Depuis, la situation a complètement changé, le recrutement de jeunes travailleurs étant devenu difficile. Plusieurs années d'apprentissage sont indispensables pour apprendre à utiliser les soies et haches modernes avec une efficacité suffisante pour gagner, à la tâche, un salaire élevé et il semble que les jeunes gens n'aient pas la patience nécessaire pour cela. Des études statistiques entreprises par l'Ecole des ouvriers forestiers paraissent indiquer qu'un ouvrier n'atteindra son rendement maximum qu'après 7 à 10 ans de travail en forêt. En outre, il faut noter un exode général de la campagne vers les villes. L'emploi accru d'outils mécaniques dans les opérations forestières pourrait apporter une solution à ces problèmes.

Etats-Unis d'Amérique

· La Service de la pêche et de la chasse des Etats-Unis signale que des produits anticoagulants, comme la warfarine, constituent un excellent moyen de lutte contre les rats et les souris, s'ils sont employés rationnellement. Lorsqu'ils sont consommés pendant une période de plusieurs jours, ils réduisent ou empêchent la coagulation du sang et provoquent la mort par hémorragie interne. Ces produits ne sont pas efficaces lorsqu'ils sont appliqués en une seule fois. Ils doivent être absorbés pendant au moins cinq jours, échelonnés sur une période de 10 à 14 jours. On conseille de disposer des appâts de quatre ounces (110 grammes) à une pound (450 grammes) dans chaque endroit. Pour les souris, il faut utiliser des appâts plus petits mais plus nombreux.

Il faut que les animaux puissent trouver ces appâts en grande quantité, à tous moments, pendant la première période du traitement; ils doivent donc être placés dans des récipients ouverts et peu profonds ou dans des mangeoires disposées dans les pièces et dans les endroits secs où les rats et les souris se nourrissent et circulent. Ces dépôts doivent être inspectés, et les appâts complétés, si c'est nécessaire, chaque jour au début du traitement, et ensuite à intervalles réguliers.

Produit anticoagulant concentré

1 pound (0,45 kg)

Farine de maïs

18 pounds (8,5 kg)

Sucre cristallisé

1 pound (0,45 kg)

Jusqu'ici rien ne semble indiquer que les animaux manifestent une aversion ou une accoutumance après absorption répétée. Les anticoagulants tueraient probablement tout animal à sang chaud s'ils étaient absorbés en quantité suffisante pendant une période de temps prolongé, mais la concentration du poison dans les appâts pour la lutte contre les rats et les souris est si faible qu'elle paraît constituer un danger infime pour les autres animaux. Les appâts ne doivent pas être placés dans les endroits où ils pourraient être absorbés par des enfants, des personnes irresponsables ou des animaux domestiques. En cas d'ingestion accidentelle un vomitif doit être appliqué de suite. Dans les cas graves le traitement médical doit comprendre une transfusion sanguine et l'administration par voie veineuse et par voie buccale de vitamine K ou K1 suivant les prescriptions.

Certains anticoagulants se présentent sous forme soluble dans l'eau. Le contenu de chaque boite ou paquet est dissout dans un quart d'eau (0,9 litre); le liquide est habituellement donné aux rats et aux souris dans des abreuvoirs à poussins. Cette forme liquide est surtout intéressante lorsque les appâts secs ne sont pas mangés par les rats et les souris.

· Aux Etats-Unis, les zones boisées et les bassins versants non boisés qui font l'objet de mesures de protection représentent maintenant 91 pour cent de la surface totale des terrains justiciables de telles mesures. La surface des forêts publiques et privées soumises à protection a augmenté de cinq millions d'acres (2 millions d'ha) de 1955 à 1957.

De nouveaux progrès ont permis de réduire les dégâts causés par les insectes et les maladies; ces progrès ont porté sur la détection et l'évaluation des épidémies, l'attention apportée aux mesures préventives et la mise en oeuvre rapide des moyens de lutte. Pendant la période de trois ans de 1955 à 1957 des insecticides furent répandus par avion sur plus de cinq millions d'acres (2 millions, d'ha) de forêts, pour la lutte contre les invasions d'insectes phytophages; la lutte avec le matériel au sol a permis de traiter en un certain nombre de campagnes un million d'arbres pour juguler les invasions de scolytes de l'écorce. En outre, 2,2 milliards de board feet (10 millions de m3) de bois attaqués ou menacés par les insectes furent abattus en complément des mesures de lutte.

Un timbre de quatre cents, commémoratif de la conservation des forêts fui émis et vendu pour la première fois en octobre 1958 à Tucson (Arizona) au congrès annuel de l'American Forestry Association. Il est imprimé en trois couleurs, jaune, brun et vert et illustre les principaux aspects de la conservation des forêts: l'exploitation réglée par un aménagement scientifique assurant la régénération, le refuge pour le gibier et les oiseaux, et la régulation du régime des eaux. Ce timbre, le premier émis aux Etats-Unis sur ce sujet, commémore le centième anniversaire de la naissance de Théodore Roosevelt, un des premiers protecteurs de la forêt dans ce pays. Il constitue également un hommage aux nombreux organismes publics et privés qui ont joué un grand rôle dans les progrès réalisés en ce qui concerne la protection et l'usage mesuré des ressources forestières nationales.

La lutte contre la rouille vésiculeuse fut intensifiée et porte maintenant sur 80 pour cent des 23 millions d'acres (9 millions d'ha) de pins Weymouth recensés aux Etats Unis. Le Gouvernement fédéral et les gouvernements des Etats ont collaboré dans la lutte contre le dépérissement des chênes causé par Chalara quercina; dans les 18 Etats où sévit cette maladie elle ne s'est pratiquement pas étendue.

En 1956, le Service forestier des Etats-Unis a confirmé la part qu'il prend à la lutte contre les insectes et les maladies des arbres forestiers en créant un nouveau Service de lutte contre les ennemis des forêts (Division of Forest Pest Control).

Israël

· Depuis quelques années le directeur de la Station de recherches forestières d'Ilanoth reçoit de M. William Mazer, de New York, un don annuel dont l'objet est de permettre à des forestiers israéliens d'aller étudier à l'étranger certains aspects de la foresterie. Il s'agit de bourses «complètes» payant les frais d'un voyage d'études complet, ou de bourses «partielles» attribuées à des forestiers qui veulent prolonger leur séjour à l'étranger pour y poursuivre une étude particulière. Jusqu'à présent, trois forestiers ont bénéficié d'une bourse «complète» grâce à laquelle ils ont étudié en Italie la multiplication des plants, dans le midi de la France et en Corse les reboisements, et en Angleterre l'utilisation du bois de petites dimensions. Deux autres forestiers ont reçu une aide partielle pour étudier la populiculture en Turquie et les méthodes de boisement en Espagne.

L'argent des dons ayant été plus que suffisant pour couvrir ces dépenses, le directeur de la Station de recherches forestières a été autorisé par M. Mazer à inviter des forestiers d'autres pays à venir étudier à Ilanoth pendant 2 à 3 mois. Tous les frais du voyage sont payés, y compris les dépenses effectuées sur place et les faux frais, le voyage d'aller et retour, ainsi que les déplacements que fera le forestier pour se documenter sur les questions particulières qu'il étudie.

Jusqu'à présent deux forestiers sont ainsi venus en Israël: un membre de l'Istituto di silvicoltura de Florence, qui a étudié les problèmes de la prospection et de la cartographie des sols, et dont les travaux vont être publiés par l'Ecole de foresterie de Florence, et un forestier français qui est venu travailler la question des peupliers. Un forestier espagnol se prépare à venir en Israël à son tour, choisi par le Directeur général des forêts en Espagne sur une longue liste de postulants.

Les demandes pour les bourses de voyages d'études doivent être adressées, par l'intermédiaire des services forestiers du pays du candidat, au Directeur de la Station de recherches forestières d'Ilanoth, Boîte postale 88, Nathanya, Israël.

Nouvelle-Guinée

· En Nouvelle-Guinée australienne, le développement de l'industrie du bois après la guerre a été spectaculaire. Le volume des grumes coupées annuellement dans le territoire dépasse maintenant 50 millions de super feet (227 000 m3), contre 13 millions de super feet (59 000 m3) en 1948/49 et l'on estime que la valeur totale de la production dépasse 2 millions de livres par an. Plusieurs grosses scieries fonctionnent; une usine de contreplaqué et une usine de tranchage ont été installées.

Le bulletin trimestriel de la Commission du Pacifique Sud mentionne la récente approbation d'un programme de mise en valeur des forêts du territoire. Ce programme prévoit un développement considérable des travaux d'inventaire forestier. L'objectif sera de consacrer quatre millions d'acres (1,6 millions d'ha) à la sylviculture en dix ans, et 10 mil lions d'acres (4 millions d'ha) en vingt ans. Actuellement 400 000 acres (162 000 ha) de forêts ont été acquises.

Du personnel forestier spécialisé est recruté en supplément. Les effectifs du personnel de terrain, européen et autochtone ont été accrus. Dans la mesure où les effectifs le permettent on cherche à affecter du personnel à de nouvelles stations forestières. Une école forestière va être créée a Bulolo pour donner une formation concernant les inventaires, la sylviculture et le contrôle des ventes.

Les recherches seront poursuivies sur les problèmes de sylviculture posés par les plantations d'Araucaria cunninghamii (hoop pine) et klinkii; elles s'attacheront plus particulièrement au problème de la régénération naturelle des principaux types de forêt du territoire.

Les travaux de reboisement seront intensifiés, en particulier dans les forêts de Wau-Bulolo en Nouvelle-Guinée, dans la forêt de Keravat en Nouvelle-Bretagne et dans la forêt du territoire de Mt. Lawas près de Port Morseby. On favorisera la régénération partout où cela convient.

Des reboisements expérimentaux vont être effectués sur les pâturages extensifs des Highlands pour obtenir des renseignements fondamentaux sur les techniques sylvicoles appropriées, sur les travaux de lutte contre l'érosion et sur la récupération de pâturages.

Dans le programme en cours, il est prévu de poursuivre des recherches sur l'utilisation de nombreuses essences disponibles dans le territoire et qui ne sont pas encore essayées. En cette matière une liaison étroite sera maintenue avec la Division of Forest Products du Commonwealth Scientific and Industrial Research Organization.

La constitution d'une collection botanique de tous les végétaux forestiers du territoire sera poursuivie. Il s'agit d'un travail fondamental pour le service forestier et pour les scieurs privés.

Malaisie

· Il n'existe pas encore de politique forestière valable pour l'ensemble de la Fédération, cependant la plupart des Etats qui la composent ont souscrit à une politique forestière définie en termes généraux. D'après la nouvelle constitution, les questions forestières restent, comme auparavant, de la compétence des Etats sur le plan législatif, le pouvoir du Parlement fédéral étant limité aux lois forestières indispensables pour uniformiser la législation de deux ou de plusieurs Etats. La constitution prévoit cependant la création d'un Conseil foncier national responsable, entre autres, de l'élaboration des politiques nationales foncière, minière, agricole et forestière. Le Conseil est composé de représentants du Gouvernement fédéral et des onze Etats: on espère que ce nouvel organisme prendra les dispositions nécessaires pour pouvoir négocier et décider; faute de cela, jusqu'à présent, toits les efforts en vue d'un accord sur un objectif commun ont échoué.

Il ne faut pas s'attendre cependant à des résultats rapides. L'objectif principal de la production forestière doit être de satisfaire les besoins du pays en bois: ceci implique probablement une augmentation de cinquante pour cent des réserves forestières productives, en les faisant passer de 8 000 à 12 500 square miles (20 500 à 32 500 km3 environ). Une grande partie de ces réserves ne peut être trouvée que dans les Etats orientaux de Pahang, Trengganu et Kelantan; ces Etats doivent, par conséquent, être d'accord pour assumer la responsabilité de l'approvisionnement en bois de la nation, ce qui dépasse largement ce qu'ils ont consenti jusqu'à maintenant. Ces problèmes sont difficiles. Il faut pour les résoudre des études, des discussions et des pertes de temps trop lourdes pour un gouvernement nouveau. De plus, dans une région où la forêt couvre encore jusqu'à 70 pour cent du sol, il est difficile de convaincre le profane de la nécessité d'agir vite.

Pour le moment il faudra probablement se contenter de la situation actuelle, mais il y a un domaine dans lequel il est possible d'agir et qui se révèle essentiel. On savait depuis de nombreuses années que la Malaisie ne pouvait indéfiniment satisfaire ses besoins en bois si elle continuait à dépendre de forêts vierges n'ayant qu'un rendement comparable à celui des massifs que l'on exploite actuellement. L'une des tâches principales du Service forestier a donc été de convertir les forêts naturelles à faible rendement en forêts dont la production sera multipliée par quatre ou cinq. Ce travail a été réalisé avec succès; mais la progression (au fur et à mesure de l'exploitation des arbres de la forêt originelle) est lente car soixante-dix ans environ sont nécessaires pour la croissance des nouveaux arbres. Ainsi apparaît le paradoxe suivant la Fédération, dans son ensemble, se suffit largement à elle-même maintenant, et il peut en être de même dans un siècle, mais il est possible que son approvisionnement soit insuffisant pendant la période intermédiaire lorsque les besoins d'une population encore en rapide expansion devanceront la croissance des nouveaux peuplements.

C'est seulement depuis la guerre qu'on a réalisé cette conséquence possible du développement explosif de la population enregistré actuellement en Asie: la Malaisie peut réellement manquer de bois. Au Service forestier, on pense que ce déficit est inévitable et qu'il apparaîtra vers la fin du siècle. Suivant les réalisations des deux prochaines décennies, ce déficit affectera une période relativement courte et ne sera pas trop important, ou au contraire deviendra permanent. Une chose est claire cependant. Si le danger qui menace la Malaisie est de voir la demande de bois dépasser la possibilité des nouveaux peuplements, il en résulte que la mesure la plus utile pour y faire face consiste à créer le plus rapidement possible ces nouveaux peuplements dans les réserves forestières déjà affectées à cet usage, sans attendre un accord précis sur la responsabilité définitive de chaque Etat en la matière.

Nouvelle-Zélande

· L'expansion régulière et la prospérité soutenue de l'élevage en Nouvelle-Zélande ont maintenu les demandes instantes de défrichement de forêts. Les comités d'utilisation des terres (composés d'experts agricoles, forestiers, de la conservation des sols et de la mise en valeur des terres) chargés de conseiller le Gouvernement sur l'affectation définitive des terres dont l'emploi est contesté, ont donc été très occupés et, pour de vastes régions, il faudra attendre la décision pendant plusieurs années. Cependant, des progrès sensibles ont été enregistrés: on s'oriente vers la cession, par parcelles, de terres fertiles et l'acquisition de celles qui ont besoin d'une protection permanente; le Service forestier a maintenant obtenu le contrôle d'une très grande partie de l'ensemble des dunes de sable côtières qui ont besoin d'être fixées.

La création de nouvelles ressources forestières productives appartenant aussi bien à des propriétaires privés que publics s'est poursuivie régulièrement entre 1956 et 1958. Mais, étant donné les conditions qui président à la mise en valeur des terres et qui viennent d'être exposées, elle concerne surtout des terres déjà occupées par la forêt.

L'acquisition de nouvelles surfaces pour les affecter à la production forestière est handicapée par le prix très élevé des terres dans les régions où, par suite du manque de bois, le reboisement est souhaitable. Pour cette raison, l'Etat n'a pu réaliser ses projets dans certaines régions d'Auckland, de Marlborough, de Canterbury et d'Otago; le Service forestier a encouragé les forêts paysannes qui constituent une autre source d'approvisionnement en bois.

Les autorités prennent de plus en plus conscience de l'importance des parties supérieures des bassins de réception et l'on cherche à mieux résoudre les problèmes posés par les incendies, le pâturage et leurs conséquences: l'érosion, les dépôts de graviers et les inondations des terres basses.

La première phase de l'Inventaire forestier national - l'évaluation des ressources en bois indigènes - est achevée. Les résultats obtenus, c'est-à-dire la répartition du volume par essence, par catégorie de propriété, et d'après les possibilités d'accès ont été publiés en mai 1957. On a commencé un inventaire national des ressources en essences exotiques ainsi qu'un inventaire des forêts de protection par bassin versant. Ce dernier est prioritaire à cause du mauvais état de nombreux terrains d'altitude, révélé par la première phase de l'inventaire.

Une Station d'expériences pastorales a été créée: elle doit sous la haute direction de l'Institut de recherches forestières guider l'inventaire et entreprendre des recherches sur les rapports entre la végétation et les animaux et sur les techniques d'aménagement des terrains de parcours.

· Un rapport officiel adressé à la FAO signale que l'industrie du bois de Nouvelle-Zélande, qui s'est considérablement développée depuis la fin de la guerre, a maintenant atteint un niveau correspondant à une capacité d'environ 650 millions de board feet (1,5 million de m3) qui se révèle suffisante pour satisfaire les besoins locaux et les exportations.

La Nouvelle-Zélande est maintenant, de loin, le plus gros producteur mondial, par habitant, de bois de construction ayant subi un traitement de préservation. Les principales raisons en sont: la nature des essences disponibles, les méthodes traditionnelles de construction des maisons et les perfectionnements des techniques de préservation. L'emploi de plus en plus fréquent de bois résineux exotiques qui ne sont pas plus durables et pas moins attaqués par les insectes que les bois indigènes, la difficulté de s'assurer que l'humidité ne pénètrera pas un jour en un point quelconque du bâtiment, imposent l'utilisation d'une grande quantité de bois préservés. Naturellement, l'efficacité des différents types de traitement et la proportion de bois traité qui doit entrer dans une construction ont fait naître de nombreuses controverses.

Pour résoudre ces problèmes le gouvernement a créé, en septembre 1955, par l'Ordonnance sur la préservation des bois, une Timber Preservation Authority (Commission de contrôle de la préservation des bois). La fonction essentielle de cette Commission est d'assurer et de maintenir à un niveau élevé la qualité de la préservation des bois. Tous les traitements pratiqués doivent se conformer aux conditions imposées par la Commission qui a créé un service d'inspection dans le cadre du Service forestier de Nouvelle-Zélande. La Commission s'est prononcée sur certains points et a approuvé un certain nombre de méthodes et de produits qui étaient auparavant sujets à controverses: en particulier, le traitement par diffusion de composés du bore des bois destinés à la construction légère et qui ne sont pas en contact avec le sol. En vertu des ordonnances qui l'ont créée, la Commission peut interdire la commercialisation de tout bois préservé si le traitement et le classement du bois ne correspondent pas aux normes qu'elle impose. La pratique de la préservation et l'emploi de bois traités font de rapides progrès. Les dernières statistiques montrent qu'en 1958, 17 pour cent de la production totale de bois a été traitée par diffusion et imprégnation sous pression.

La quantité de produits d'éclaircies traités est toujours insuffisante, bien que les possibilités de traitement s'améliorent sérieusement. Grâce au traitement, ces produits qui n'auraient sans lui que peu de valeur, peuvent être utilisés en agriculture et dans les travaux publics qui réclament des produits ne s'altérant pas au contact du sol.

En ce qui concerne l'industrie de la pâte et du papier, trois unités intégrées produisent des sciages, de la pâte chimique et mécanique, du papier et du carton. Deux usines produisent du papier et du papier de soie à partir de matières premières achetées dans le pays ou importées.

Il existe des plans de développement qui en sont à différents stades de préparation; on prévoit que les productions de papier journal et de papier kraft auront doublé en 1965. Dans les statistiques de production récentes on relève 90 000 tonnes de pâte mécanique, 120 000 tonnes de pâte chimique, 65 000 tonnes de papier journal, 38 000 tonnes de papiers divers, 28 000 tonnes de carton et 21 000 tonnes de panneaux de fibres.

La construction de la première usine de panneaux de particules de bois a été achevée et l'on envisage d'en installer une deuxième.

Les restrictions sur les importations d'acier et de bois ont favorisé l'utilisation par l'industrie du bâtiment de produits lamellés collés fabriqués avec du bois de Pinus radiata. On a déjà construit plusieurs bâtiments en utilisant des produits lamellés collés; les ingénieurs et les architectes s'y intéressent beaucoup.

On cherche toujours à utiliser davantage de bois feuillus indigènes de densité moyenne dans les constructions légères. Le Comité de normalisation de Nouvelle-Zélande qui est chargé de réviser et de compléter les règles de classement a approuvé celles du tawa (Beilschmiedia tawa) établies selon les principes adoptés pour les bois résineux indigènes utilisés en construction. Le même Comité étudie maintenant des règles similaires concernant le bois des trois principaux hêtres indigènes (Nothofagus). Le tawa est surtout employé dans le bâtiment, pour les parquets, les menuiseries intérieures et le mobilier, mais on envisage maintenant d'utiliser davantage les catégories inférieures pour le coffrage. Les parqueteries utilisant ce bois ou le hêtre rouge (Nothofagus fusca) ont adopté le bouvetage en bout. L'industrie de traitement des poteaux de mine de hêtre utilisant des méthodes de diffusion par imprégnation est bien établie.

Nyassaland

· Le Conservateur en chef des forêts écrit ce qui suit à l'Editeur d'Unasylva:

«Je crois devoir attirer votre attention sur une inexactitude qui s'est glissée, en ce qui concerne le Nyassaland, dans votre article, par ailleurs bien fait et intéressant, «L'utilisation des pins dans les régions tropicales» (Unasylva, Vol. 12, N° 3 de 1958).

On peut lire à la page 129:

«Nyassaland. P. cembroides, P. taeda, P. pseudostrobus, P. canariensis, P. montezumae, P. elliottii, P. patula, ont été installés avec succès entre 900 et 2 250 mètres avec 1 000 à 2 800 millimètres de pluviosité et paraissent très intéressants; de même P. longifolia planté de 750 à 1 050 mètres avec une pluviosité de 760 millimètres; résultats médiocres avec P. caribaea et P. leiophylla

A la fin de l'article, on signale dans la Bibliographie une communication relative au Nyassaland:

WILLAN, R. G. M. et MCQUEEN, D. R., Exotic Forest Trees in Nyassaland (Essences forestières introduites au Nyassaland). Communication présentée à la septième Conférence forestière du Commonwealth, Canberra, Australie, 1957.

Comme le passage de l'article cité précédemment est en désaccord complet avec ce qui est dit dans cette communication, dont je suis l'un des deux auteurs, je crois devoir préciser ce qui suit:

1. Pinus cembroides n'a jamais été introduit au Nyassaland et ne se trouve pas dans la liste générale des arbres exotiques existant actuellement au Nyassaland, qui figure à la fin de la communication. A ma connaissance, P. cembroides n'est le synonyme d'aucune des autres espèces mentionnées dans la liste.

2. Dans la communication, on cite P. patula et P. Elliottii parmi les cinq espèces exotiques dont il existe des peuplements commerciaux au Nyassaland. Ces peuplements occupent actuellement plusieurs milliers d'acres et le bois d'oeuvre produit est débité et vendu, aussi semble-t-il que l'on minimise un peu en disant simplement que ces espèces ont été installées avec succès et paraissent très intéressantes.

3. P. roxburghii (syn. P. longifolia) est une des essences énumérées dans la liste des arbres exotiques cultivés avec succès sur une petite échelle, en attendant de pouvoir déterminer leurs possibilités futures, avec P. taeda, P. pseudostrobus, P. montezumae et P. canariensis.

4. P. caribaea et P. halepensis figurent dans la liste générale des arbres exotiques existant au Nyassaland. Il n'a été dit nulle part rien qui puisse indiquer que ces essences ont donné des «résultats médiocres.» En réalité, la croissance de P. caribaea est exceptionnellement bonne et P. halepensis se développe très bien, mais étant donné sa forme médiocre, comparée à celle d'autres espèces, on estime improbable qu'on le cultive ici à l'échelle commerciale. J'ajouterai que la croissance de la plupart des arbres énumérés dans la liste générale est entièrement satisfaisante, mais comme ils ne sont pas cultivés à une échelle que l'on pourrait qualifier «commerciale», ils n'ont pas été étudiés spécialement dans cette communication.

Je me ferai toujours un grand plaisir, si les collaborateurs d'Unsylva veulent se renseigner sur la foresterie au Nyassaland, de leur fournir des informations récentes sur la question.»

Paraguay

· Dans un article de la Revue des Nations Unies, un ancien représentant régional du Bureau d'Assistance technique des Nations Unies expose l'intérêt particulier qu'il portait à la jungle formant zone frontière avec le Brésil et l'Argentine. En effet, elle est la source des grumes, des sciages et de l'extrait de quebracho, qui constituent la plus grande part des exportations du Paraguay, mais elle semble aussi devoir jouer un rôle très important dans l'économie future du Paraguay.

Dans cette région le fleuve Parana matérialise la frontière du Paraguay avec l'Argentine et le Brésil. Un vaste projet de mise en valeur des terres, de construction de routes, de ports et de nouveaux villages est en cours d'élaboration. Les experts des Nations Unies et de la FAO y jouent un rôle important.

Le fleuve Parana est l'un des plus grands cours d'eau du monde. Il est aussi long que le Mississippi et a un débit annuel au moins égal à cinq fois celui du Nil. Une grande route qui reliera la capitale aux pays voisins traversera ce fleuve sur un pont international de 500 yards (457 m) de long et de 270 yards (229 m) de haut, dont l'arche sera la plus haute construction de béton de ce genre au monde: le pont reliera la nouvelle grande route à une route brésilienne conduisant à Paranagua sur l'Atlantique.

Ce sera une étape de la plus haute importance dans le développement de l'économie du Paraguay, car ce pays disposera pour la première fois, depuis 400 ans, d'un accès direct à un port franc sur la côte Atlantique. Le Paraguay a toujours souffert d'être enferme dans les terres et d'être tributaire de ses fleuves pour l'accès à la mer.

Pays-Bas

· Le nouveau journal trimestriel des sociétés européennes d'aviation agricole a pour titre Agricultural Aviation. Il est publié à l'adresse suivante: 1e v. d. Boschstraat 4, La Haye.

Au cours des dix dernières années, l'utilisation de l'aviation pour l'agriculture et la foresterie a augmenté de façon considérable dans le monde entier. L'avion se révèle une arme puissante dans la lutte de l'homme contre la famine due aux dégâts des insectes, des maladies, des mauvaises herbes, mais aussi à l'épuisement du sol insuffisamment fertilisé.

Le nouveau périodique se propose d'être le forum de tous ceux qui - dans n'importe quelle partie du monde - s'intéressent d'une manière. quelconque à l'emploi de l'aviation en agriculture et en foresterie. Il s'efforce de les mettre au courant de tous les progrès techniques effectués dans ce domaine: nouveaux types d'avion, avec l'équipement correspondant, produits chimiques agricoles et engrais. Ses colonnes sont ouvertes aux chercheurs qui désirent publier des articles sur leurs travaux concernant l'aviation: ces études sont destinées à des lecteurs hautement spécialisés qui semblent devoir s'y intéresser.

Pologne

· La vente du bois et des produits ligneux est du ressort de la Direction centrale des ventes, qui dispose de 17 bureaux régionaux assurant une liaison entre les producteurs et les consommateurs de produits ligneux. Etant donné le déficit de bois, en particulier pour certaines catégories de produits, la vente est faite par contingents affectés globalement à chaque industrie.

Un rapport officiel adressé à la FAO fixe la consommation annuelle de bois par habitant en Pologne à 0,53 M3. En ce qui concerne les bois ronds, la consommation se répartit comme suit:


Pourcentage

Construction de maisons, constructions industrielles et rurales

40

Mines (poteaux de mines 80 %)

18

Transport, télécommunications, énergie

8

Emballage

4

Industrie du meuble

5

Cellulose, production papetière

11

Bois de chauffage

7,5

Autres usages

6,5

La consommation relativement importante de bois est due aux besoins considérables du pays par suite des dommages de guerre et du sous-développement des industries productrices de matériaux de construction et des matériaux qui remplacent le bois. La Pologne doit, pour alimenter son économie, dépasser la possibilité de ses forêts qui est d'environ 12 500 000 mètres cubes. Actuellement le pays tire de ses forêts 16 millions de mètres cubes de bois. Cependant, on s'efforce depuis quelque temps de fabriquer des produits de remplacement ce qui devrait permettre, au cours des quelques années qui viennent, de réduire les coupes pour les ramener au niveau de la possibilité.

Rhodésie

· Les défrichements de forêt effectués dans le cadre du projet de Kariba Gorge, dans la Fédération de Rhodésie et du Nyassaland, sont les plus importants qu'on ait jamais entrepris. Ce projet qui coûtera environ 15 millions de dollars des Etats-Unis, comporte un barrage sur le fleuve Zambèze à quelque 300 miles (480 km) en aval des chutes Victoria. Le barrage de Kariba est le plus grand du monde, et derrière lui, dans quatre ans, le lac artificiel, s'étendra sur une surface de 2 000 square miles (5 000 km2).

Comme cet immense nouveau lac qui va recouvrir ce qui était auparavant forêt et brousse, pourra produire du poisson et, de façon indirecte, de l'énergie électrique, de vastes secteurs, choisis dans la partie de la vallée du Zambèze devant être inondée, ont été débarrassés de leurs broussailles et de leurs arbres, puis nivelés pour constituer de futurs plans de pêche. L'une des zones défrichées, située à 15 miles du barrage, s'étend sur 37 000 acres (15 000 ha) et l'autre, à 45 miles en amont, sur 62 000 acres (25 000 ha) au sud du Zambèze le long des vallées du Sengwe et du Bunni.

Les plus gros arbres des zones défrichées sont coupés à la hache. Parmi ceux-ci se trouvent de nombreux baobabs géants (Adansonia digitata) dont la circonférence atteint souvent 50 feet (15 m). Les plus petits arbres sont bousculés par deux tracteurs Caterpillar de 320 CV qui tirent une chaîne de 15 tonnes tandis qu'un troisième tracteur pousse la chaîne contre l'arbre. Sur une surface de 8 000 acres (3 237 ha) on a abattu 1 000 baobabs et brûlé 64 millions de cubic feet (1 800 000 m3) de bois. Les arbres des zones situées entre les plans de pêche ne sont pas abattus, mais on y aménage des chenaux balisés avec des bouées. Les bateaux de pêche pourront éventuellement les emprunter pour naviguer d'un plan de pêche à l'autre.

· La publication récente intitulée Conservation of Natural Resources1 (Conservation des ressources naturelles) est destinée à servir de guide pratique de conservation. Pour atteindre ce but, on a renoncé à des détails techniques ce qui est compensé par une étude très vaste du problème de la conservation sous ses nombreux aspects. Ce livre qui enrichit la littérature consacrée aux travaux de conservation se base sur l'expérience acquise dans le sud, l'est et le centre de l'Afrique, mais les problèmes africains de ces régions ne diffèrent pas de ceux qui se posent dans les parties tropicales et subtropicales sèches de l'Australie, de l'Inde, du Pakistan, de l'Iran, du Proche et de l'Extrême-Orient et de l'Amérique.

1 The Conservation of Natural Resources (La Conservation des ressources naturelles) R. C. Haw, 255 pages illustrées, Faber and Faber Ltd., Londres, 1959.

Dans tous les chapitres du livre, on se réfère à la planification de l'utilisation des terres prise dans son sens le plus large. On insiste sur la nécessité de cartographier et de classer les terres selon leur aptitude et de tenir compte de cette notion dans les programmes de travaux régionaux et locaux. Les plans basés sur l'aptitude des sols et les ressources en eau devraient comporter des projets concernant la mise en valeur agricole et pastorale, la constitution de boqueteaux et de plantations brise-vent, la protection des forêts et la production de bois, l'aménagement du pâturage sur les terres de parcours, la conservation de la faune et la pisciculture. Des illustrations intitulées «avant et après» montrent des exemples frappants de résultats obtenus en Afrique grâce aux travaux de conservation des sols.

Surinam

· Au Surinam on distingue deux types de forêts commercialement importantes: les forêts marécageuses des plaines côtières anciennes ou récentes et les forêts sur sol sec de l'intérieur.

A part quelques ilôts forestiers relativement peu étendus dans de vieilles plantations abandonnées, toutes les forêts sont la propriété de l'Etat et sont gérées par le Service forestier qui a été reconstitué en 1947. La culture nomade y est tolérée localement autour des zones habitées.

Toutes les exploitations et les industries du bois sont entre les mains de particuliers. Sur les terres domaniales, des concessions ou des permis d'exploitation ont été accordés sur une surface de l'ordre de 1 250 000 hectares par le Ministère des Finances, après avis favorable du Bureau des terres et du Service forestier. L'exploitation est effectuée en partie à la main et en partie à l'aide de tracteurs à roues ou de petits tracteurs à chenille. Cette activité est presque toujours localisée aux bords des fleuves. Il est défendu de couper des arbres dont le diamètre à hauteur d'homme est inférieur à 30 centimètres.

Les grumes sont généralement acheminées par voie d'eau jusqu'à Paramaribo, capitale du pays, où il existe 16 scieries, une usine de contreplaqué, des fabriques d'emballages, de parquets, de maisons préfabriquées et d'allumettes, des ateliers de menuiserie, de sculpture et de meubles. L'industrie du bâtiment attache de plus en plus d'importance à la préservation du bois et une petite usine d'imprégnation fonctionne depuis la fin de 1956.

La construction d'une usine de panneaux de particules devant traiter environ 50 000 mètres cubes de matière première, - en partie constituée de déchets de l'usine de placage - est presque achevée, d'après un rapport officiel destiné à la FAO.

Bien que le volume des coupes annuelles soit seulement de l'ordre de 130 000 mètres cubes, l'industrie du bois fournit en valeur 10 pour cent des exportations, contre 80 pour cent à la bauxite qui est la plus importante ressource naturelle du pays.

Thaïlande

· En janvier 1959, le gouvernement à annoncé que des amendements énergiques seraient apportés à la loi forestière de Thaïlande, en vue de faire disparaître les abus et de mettre un terme au gaspillage actuel des richesses forestières nationales provoqué par des abattages en délit et des opérations irrégulières. En attendant que ces amendements soient suivis d'effet, les gouverneurs des provinces ont reçu l'ordre de faire immédiatement surseoir à toute opération dans les forêts de teck et de yang pendant 120 jours, sauf lorsqu'il. s'agit de bois pour lequel les redevances et les sommes dues ont déjà été versées aux autorités compétentes.

Ces deux mesures législatives sont en accord avec les recommandations faites par un fonctionnaire de l'assistance technique de la FAO, F. Loetsch, qui a effectué deux missions en Thaïlande, en 1955 et en 1956-57, pour dresser un inventaire, et préparer un programme d'aménagement et d'exploitation des forêts à teck du nord du pays.

Vers 1957, la culture nomade et les coupes en délit ont vraisemblablement réduit de plus de moitié l'ancienne forêt mélangée à feuilles caduques comprenant du teck. Il ne restait plus qu'un tiers des forêts d'altitude, le reliquat ayant été détruit. L'inventaire a révélé que si des mesures n'étaient pas prises pour arrêter les abattages en délit et réprimer la culture nomade dans les forêts à teck, il faudrait envisager la ruine de l'industrie du teck de la Thaïlande.

Le Ministre de l'Agriculture du nouveau Gouvernement est un ancien membre du Service forestier royal. En 1951-52 il a participé à un voyage d'études à l'étranger organisé par la FAO et consacré à la gestion des forêts.


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