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Nouvelles du monde

Arabie saoudite

· Après une visite officielle dans ce pays, le fonctionnaire forestier régional de la FAO indique dans son rapport qu'il existe dans les montagnes d'Azir environ 1 million de feddans (400 000 ha) de forêts naturelles. Les zones de végétation sont caractérisées par les deux espèces principales suivantes:

1. Acacia sp. n. («talh» en arabe) qui, selon le British Museum, constitue probablement une nouvelle espèce. On trouve cet arbre sous forme de sujets plus ou moins dispersés, dans une végétation du type savane; mais la présence de quelques bouquets denses indique qu'avec une protection suffisante il pourrait former de véritables forêts. Le bois sert à de nombreux usages: construction, outils agricoles, combustible, etc. L'écorce conviendrait probablement pour le tannage, et les gousses pourraient servir de fourrage. Cet arbre peut supporter un pâturage intensif grâce à sa solide armature de longues épines blanc-ivoire qui existent même sur les plus jeunes rameaux.

2. Juniperus macropoda («Arar» en arabe). Ce genévrier croît jusqu'aux altitudes les plus élevées. Il atteint les dimensions d'un arbre, en particulier dans la zone des brouillards. Il forme des peuplements denses et purs et se substitue au talh qu'il domine en nombre et en dimensions dans les zones les plus élevées. Le bois d'«Arar» a beaucoup de valeur; on l'utilise pour confectionner des volets de fenêtre, des portes, des lambris et des décorations intérieures de toutes sortes. On peut aussi en faire des crayons.

Malheureusement, en l'absence de données météorologiques, il est difficile d'envisager un essai systématique d'espèces nouvelles, en particulier des conifères qui ne sont pas représentés dans la région.

Il serait facile pour le gouvernement de remédier à cet état de choses en fournissant un minimum d'appareils (pluviomètres, thermomètres, hydromètres, baromètres, par exemple) aux services de l'agriculture existants qui pourraient faire les relevés habituels de température, pluviométrie répartition des pluies, etc.

«D'après ce que j'ai pu observer dans les villes de Jeddah, Taif, El Riad, et en particulier dans toutes les montagnes d'Azir, j'ai l'impression que la consommation de bois du pays est relativement élevée», signale l'auteur du rapport. «D'énormes quantités de bois de chauffage sont prélevées en forêt, et en interrogeant des agriculteurs locaux, j'ai découvert qu'une famille rurale de l'Azir consomme environ 2,5 tonnes de bois de chauffage par an (1 tonne = 60 rials). De plus, l'utilisation des bois pour tous les autres usages s'accompagne le plus souvent d'un gaspillage certain.

«D'importantes quantités de charbon de bois sont expédiées vers d'autres pays. Tout ceci serait absolument normal si les forêts étaient bien gérées. L'un des fonctionnaires de Biljurshi m'a dit qu'il existait un règlement interdisant la coupe d'arbres verts. Il s'agit là d'une mesure sage, mais il n'y a aucun contrôle pour faire appliquer cette loi, et les piles de bois de chauffage, de poteaux et de grumes que j'ai vues sur les marchés et dans les cours des villages, n'étaient pas faites avec des arbres secs.

«L'état actuel des forêts naturelles existantes est dans l'ensemble alarmant. La majeure partie de la forêt primitive a déjà disparu, et on peut facilement prévoir que d'ici environ 50 ans, les derniers vestiges de forêt auront également disparu.

«Des discussions que j'ai eues avec des fonctionnaires, il ressort qu'en Azir, personne n'a jamais planté un arbre forestier.»

Le fait que 1 'Arabie saoudite soit passée en 28 ans du stade de région presque inconnue, désertique, peuplée de tribus rivales, au rang de membre influent de la famille mondiale des nations, permet d'espérer que l'on organisera la protection des forêts et que l'on créera un service forestier national.

Espagne

· La publication intitulée Principales Insectos que atacan a las Frondosus en España (Ministerio de Agricultura, Direccion general de Montes Casa y Pesca fluvial, Madrid, 1960) est un excellent mémoire présenté de façon très claire sur les principaux insectes qui causent des dommages importants aux arbres forestiers en Espagne. De nombreux dessins et des photographies illustrent les différents stades de l'évolution des insectes ainsi que leurs dégâts, permettant une identification rapide sur le terrain. Ce document sera particulièrement précieux pour tous les forestiers des pays méditerranéens.

Etats-Unis d'Amérique

· En matière d'utilisation des terres, on constate qu'il est très difficile de faire des prévisions en se basant sur l'évolution dans le passé. Land for the Future par Marion Clawson,

R. Burnell Held, Charles H. Stoddard, publié pour «Resources for the Future Inc.» par The Johns Hopkins Press, Baltimore, 8,5 dollars, est, par conséquent, un ouvrage remarquable surtout pour la méthodologie adoptée par les auteurs, qui est applicable à d'autres pays que les Etats-Unis. Une subdivision intéressante, malheureusement trop courte, «L'utilisation multiple des terres», est consacrée à un sujet très important pour les forestiers, et a fait l'objet d'assez longs débats au cours du cinquième Congrès forestier mondial.

· The Forest Ranger: a Study in Administrative Behavior par Herbert Kaufman, publié pour «Resources for the Future Inc.» par The Johns Hopkins Press, Baltimore, 260 pages, montre comment les Etats-Unis ont résolu le problème et comment le service forestier de ce grand pays peut, malgré la diversité des tâches qui lui incombent, se féliciter d'avoir un personnel technique hautement qualifié formant une entité parfaite, un corps dont les membres jouent à la fois un rôle de commandement et d'exécutant et grâce auxquels les ordres et directives sont exécutés à la fois à la lettre et dans l'esprit qui convient.

Ce travail est original parce qu'il étudie la structure de l'administration en fonction des tâches qu'elle doit remplir, en partant de la base vers le sommet et non pas dans le sens inverse.

· Une troisième édition de Diseuses and Peste of Ornamental Plants par Pascal P. Pirone, Bernard O. Dodge et Harold W. Rickett, The Ronald Press Company, New York. 755 pages, 10 dollars, vient de paraître. Ce livre est une publication officielle du Jardin botanique de New York, qui compte les auteurs parmi les membres de son personnel comme les éditions précédentes (1943, 1948), il aidera les jardiniers amateurs ou professionnels à lutter contre les nombreux champignons et insectes qui s'attaquent aux plantes ornementales. Comme tel, il est devenu um véritable ouvrage de référence pour les plantes ornementales des Etats-Unis et cette nouvelle édition comporte des informations récentes sur les moyens de lutte.

· Un livre de 320 pages, publié par la Society of American Foresters fait l'historique des progrès réalisés depuis 1900 aux Etats-Unis par la foresterie et dans le domaine voisin de l'aménagement des ressources naturelles. Préparé par Henry Clepper, Secrétaire exécutif de la Société et Arthur B. Meyer, Rédacteur du Journal of Forestry, American Forestry: Six Decades of Growth, est la seule étude qui s'étende aux 60 ans d'histoire de la profession forestière en Amérique. Cet ouvrage donne en outre un aperçu des relations qui existent entre les différents rôles de la forêt il donne aussi une idée de la multiplicité des services demandés actuellement à la forêt. Ce livre a été préparé et publié pour commémorer le anniversaire de la Société créée en 1900.

· Un autre 60e anniversaire a été célébré en 1960: celui de l'Ecole forestière de l'université de Yale dont les anciens élèves sont doyens et directeurs de la moitié des écoles forestières du pays. Au cours des cérémonies, l'accent a été mis sur les progrès scientifiques réalisés en foresterie, dans le monde entier, pendant les dix dernières années.

Ghana

· On enregistre un événement intéressant pour l'administration des forêts de ce pays: une loi votée par le Parlement a créé un Fonds d'amélioration forestière. L'objet essentiel de cette loi est de décharger la Division des forêts des demandes de crédits qui seront pris sur le budget du Fonds commun annuel. Le gouvernement subventionne le Fonds pendant la durée du deuxième Plan de développement. De plus, ce Fonds reçoit des sommes correspondant à un certain pourcentage (40 à 70, mais le plus souvent 50 %) des redevances perçues dans les réserves, des charges imposées statutairement aux exploitants qui travaillent dans les réserves et des loyers des concessions qui se trouvent comprises dans les réserves forestières.

Italie

· Le Touring Club Italiano a publié en 1960 un numéro spécial de sa revue Monti e Boschi consacré aux progrès de la recherche sur les coniféres à croissance rapide. Ce numéro fait suite à l'édition spéciale parue il y a deux ans, préparée sous la direction de feu le Professeur Pavari, qui décrivait les conifères à croissance rapide les plus intéressants. On y trouve une étude des perspectives ouvertes par la culture de ces essences à croissance rapide dans le contexte économique et social de l'Italie de demain.

Libéria

· De tous les pays d'Afrique, le Libéria est celui qui a la plus forte densité de forêts, il devrait dans l'avenir se placer parmi les plus gros producteurs de bois.

Un inventaire forestier a été fait entre 1947 et 1949. Les résultats obtenus ont montré que plus d'un tiers de la surface est couvert de forêts primaires ou secondaires, tandis qu'un autre tiers peut être classé comme «forêt ouverte», ce qui signifie que les zones forestières sont entrecoupées de zones agricoles anciennes. Cette «forêt ouverte» a cependant une certaine importance économique puisqu'on y trouve un volume considérable de bois commercialisable.

Le premier effort accompli pour bien établir la foresterie du Libéria a été la promulgation d'une loi intitulée An Act for the Conservation of the Forest of the Republic of Liberia (Loi sur la conservation des forêts de la République du Libéria) qui a été signée par le Président en 1953. Cette loi a créé, au sein du ministère de l'Agriculture et du Commerce, une Division de là conservation des forêts chargée d'organiser un Domaine forestier national. Depuis 1953, les forestiers de cette Division ont entrepris de faire la carte et l'inventaire des forêts domaniales. La surface totale de ces forêts doit atteindre 1 700 000 hectares.

En dehors des forêts domaniales dispersées sur l'ensemble du pays, qui ont été délimitées avec le souci de n'y inclure aucum village ou habitation, il existe une surface de forêt équivalente, mise à la disposition des industries forestières. Une loi passée en 1957 a institué une réglementation pour la coupe et l'exploitation des forêts. Ces règlements sont valables aussi bien pour les forêts domaniales que pour celles qui ont été concédées à l'industrie forestière.

La politique forestière du Libéria a pour premier objectif de transformer les forêts primaires et secondaires, accessibles ou inaccessibles, en forêts productives. En forêt domaniale, l'exploitation des produits sera confiée au service forestier de terrain qui fera appel à des entrepreneurs. En dehors des forêts domaniales, ce sont les industries qui exploiteront, avec l'aide du service forestier qui exercera également un contrôle technique.

Nigeria

· Diverses formes du système tropical de coupes progressives sont pratiquées au Nigeria occidental pour provoquer la régénération, sur d'importantes surfaces, d'essences de futaie intéressantes. On a commencé à appliquer le traitement en 1959-60 sur une aire de forêt naturelle de l'ordre de 13 600 hectares. C'est une entreprise considérable qui dépasse en importance l'ensemble des travaux de régénération naturelle effectués en Afrique tropicale.

On entend quelquefois dire que ces travaux ne provoquent pas une régénération nouvelle importante. Il est cependant exact qu'ils ont toujours une action stimulatrice sur les préexistants, et l'on a pu vérifier, en effectuant des comptages de semis dans de nombreux secteurs, qu'ils provoquaient indiscutablement une régénération nouvelle parfois même abondante. Avec des méthodes sylvicoles simples, on peut obtenir un minimum de 200 beaux plants à l'hectare et souvent multiplier par dix le nombre de jeunes plants intéressants.

Royaume-Uni

· La Société internationale de photogrammétrie a tenu son neuvième congrès à Londres au mois de septembre 1960. Comme le cinquième Congrès forestier mondial avait lieu en même temps, la délégation forestière à la Commission d'interprétation photographique fut nettement moins importante qu'au précédent congrès de la S.I.P. qui s'était réuni à Stockholm en 1956.

De tous les progrès réalisés, celui qui présente peut être le plus d'intérêt pour les forestiers qui ont besoin de cartes précises des forêts de montagne, est la mesure électronique des altitudes obtenue grâce à l'appareil nommé «Airborne Profile Recorder» (Enregistreur aérien de profils) dont la mise au point a demandé plusieurs années; il est maintenant sorti du stade expérimental pour une utilisation pratique. Un rapport présenté au congrès décrit la façon dont cet instrument a été utilisé pour faire une carte avec courbes de niveau d'une vaste zone en forme de cuvette située dans une région tropicale; il indique comment on a pu ensuite se servir de l'«A.P.R.» pour éviter le travail d'aéro-triangulation, fastidieux et coûteux, qui s'effectue avec des instruments de relevé photogrammétrique. Même avec cet appareil, il est encore nécessaire de faire quelques contrôles au sol, mais il sont beaucoup moins nombreux qu'avec les méthodes habituelles; il est possible aussi de les limiter aux régions les plus accessibles, ce qui permet d'accélérer de façon appréciable le travail sur le terrain.

Le compte rendu intégral des débats et les rapports présentés à la Société internationale de photogrammétrie sont en cours de publication on pourra les obtenir au Secrétariat général de la Société internationale de photogrammétrie, 25 Bruton Street, Londres W. 1 (Angleterre).

· Science and the Forester par Leslie Wolff, Maître de conférences de biologie, Newton Park Colege, Bath.

Ce petit livre serait à répandre largement parmi les jeunes étudiants qui, tout en s'intéressant aux sciences, et surtout aux sciences naturelles aspirent à une carrière qui ne soit pas confinée aux quatre murs d'un laboratoire ou d'un bureau. La forêt leur ouvre ces horizons qu'ils recherchent. Chaque intervention du forestier dans le massif confié à ses soins est une aventure passionnante qui exige beaucoup de science et beaucoup de compréhension des lois naturelles. Aventure passionnante dont l'auteur dévoile ici les secrets ressorts, avec simplicité, mais sans laisser croire que toutes les énigmes soient résolues et en montrant au contraire qu'un vaste domaine s'offre encore aux activités de ceux qui voudraient s'y consacrer.

· Par la sélection et l'hybridation, les généticiens ont créé des variétés de plantes agricoles ou horticoles de plus en plus productives. On cherche à étendre cette méthode à la foresterie, en s'efforçant de produire des arbres à croissance plus rapide donnant du bois de meilleure qualité et capables d'accélérer la mise en valeur des sols pauvres de montagne. Les Britanniques feront part de leur expérience dans ce domaine pour contribuer à «l'année des semences» que la FAO inaugure en ce moment.

Le facteur temps est le principal handicap de toutes les recherches sur les arbres. En foresterie, les hommes créent des richesses pour l'avenir. Si l'on plantait des arbres. qui atteignent leur valeur maximum 15 ou 20 ans plus tôt, ces richesses, plus rapidement utilisables, seraient en fait accrues. La Forestry Commission et les propriétaires privés collaborent dans ce sens, en produisant des arbres issus de graines améliorées et en étudiant la génétique des arbres.

On a d'abord parcouru le pays à la recherche d'«arbres plus» (sujets supérieurs de toutes les essences intéressantes), qu serviront de semenciers. Ces arbres serviront à la production de graines certifiées qui serviront dans l'avenir à la production des plants.

Plus tard, lorsque les caractères d'adaptation à diverses conditions de sol et de climat seront bien définis il est vraisemblable que l'on pourra, par croisements contrôlés, créer à l'intérieur de chaque espèce des variétés différentes, comme cela se fait depuis longtemps avec les arbres fruitiers. Pour accélérer la production des variétés intéressantes d'arbres forestiers on utilise des techniques de «vergers à graines».

Les chercheurs ont souvent recours au greffage. Les graines de conifères pour les tests de descendance sont obtenues en cinq ans avec des plants greffés, au lieu de 15 ans sur des plants francs de pied.

Il est possible d'obtenir aussi rapidement des petites quantités de graines pour les semis.

On mesure également la croissance des jeunes arbres pour obtenir une estimation de leur croissance dans l'avenir. Pour cela on mesure périodiquement l'accroissement en hauteur et en volume, comme on le fait pour le gain de poids vif du jeune bétail, et on en tire des conclusions. Il est ainsi possible d'obtenir des résultats en deux ans au lieu de 15 ans.


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