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Suivi des progrès accomplis dans le cadre des indicateurs des ODD liés à l’alimentation et à l’agriculture

Rapport sur les indicateurs sous la responsabilité de la FAO

SDG 2 Target SDG 2 Target SDG 2 Target SDG 2 Target

Avant-propos

L’élimination de la faim et de l’insécurité alimentaire ainsi que la garantie d’une agriculture durable et une bonne gestion des ressources naturelles constituent un pilier central des objectifs de développement durable (ODD). Il s’agit aussi de conditions sine qua non de la réalisation du Programme de développement durable à l’horizon 2030 dans son intégralité. La FAO joue un rôle essentiel en mesurant les progrès enregistrés dans son application.

Les données les plus récentes disponibles pour de telles cibles brossent toutefois un tableau sombre. Le monde n’est pas en voie d’atteindre l’écrasante majorité des cibles des ODD liées à l’agriculture durable, à la sécurité alimentaire et à la nutrition. Quatre ans après l’adoption du Programme 2030, pratiquement tous les indicateurs en la matière font apparaître une régression et des progrès ne sont visibles que dans quelques domaines seulement.

Reparti à la hausse depuis 2015, le nombre de personnes sous-alimentées dans le monde est revenu au niveau de 2010-2011. En d’autres termes, plus de 820 millions de personnes souffrent toujours de la faim aujourd’hui. Les petits producteurs alimentaires rencontrent des difficultés disproportionnées pour accéder aux facteurs de production et aux services. Par conséquent, leurs revenus et leur productivité sont systématiquement inférieurs à ceux des producteurs alimentaires à plus grande échelle. Environ 60 pour cent des races de bétail locales sont menacées d’extinction dans les 70 pays qui disposent d’informations sur les populations en danger, alors que ces dernières font toujours défaut pour deux tiers de toutes les races de bétail locales au niveau mondial. Malgré cette situation, sur les 7 760 races de bétail locales que compte la planète, moins d’un pour cent disposent d’un stock de matériel suffisant pour assurer leur reconstitution en cas d’extinction. La conservation du matériel phytogénétique est quelque peu mieux nantie. Dans les océans, un tiers du poisson serait désormais surexploité et la proportion des stocks halieutiques marins mondiaux à un niveau biologiquement durable est passée de 90 pour cent en 1974 à 66,9 pour cent en 2015. Quoi qu’il en soit, approximativement 30 pour cent des pays appliquent encore de façon insuffisante ou partielle les principaux instruments internationaux visant à combattre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INDNR). Par ailleurs, la mise en œuvre des principaux instruments qui promeuvent l’accès des petits pêcheurs aux ressources productives, aux services et aux marchés laisse à désirer ou est de niveau moyen dans quelque 20 pour cent des pays.

Entre 2000 et 2015, le monde a perdu l’équivalent de Madagascar en superficie forestière, bien que la déforestation semble ralentir. En 2016-2017, plus d’un tiers des pays en développement sans littoral, un quart des pays d’Afrique et d’Asie de l’Ouest et un cinquième des pays d’Asie centrale et du Sud ont pâti de prix élevés des aliments. L’ampleur de bon nombre de ces problèmes serait certainement moindre si l’agriculture obtenait des fonds suffisants. Pourtant, d’après les chiffres, les investissements publics dans le secteur agricole diminuent en proportion de la contribution de ce dernier au produit intérieur brut (PIB).

Ce tout premier rapport d’activité numérique de la FAO sur les ODD examine les principales données et tendances relatives aux indicateurs placés sous la responsabilité de la FAO. La FAO a été désignée agence responsable pour un total de 21 indicateurs des ODD et des données sont actuellement disponibles pour 18 d’entre eux.

coup de projecteur

Mesurer les progrès accomplis dans la réalisation des ODD

Mesurer les indicateurs des ODD est une tâche titanesque. D’une part, le nombre global d’indicateurs des ODD a quadruplé par rapport à celui des OMD. D’autre part, les indicateurs sont censés être ventilés, le cas échéant, en fonction d’une multitude de facteurs, tels que le sexe, l’âge, le lieu de résidence, l’appartenance ethnique, la situation au regard du handicap, etc.

Depuis 2016, la FAO a mis en place un programme de renforcement systématique des capacités pour aider les pays à mesurer les indicateurs des ODD. Celui-ci prévoit notamment des ateliers de formation régionaux, des missions d’assistance technique et des cours de formation en ligne. À ce jour, 137 pays ont pris part à une activité de formation ou plus. Les responsables nationaux chargés de rendre compte à la FAO peuvent désormais consulter plus de 15 cours de formation en ligne différents, dont beaucoup sont disponibles dans plusieurs langues. En conséquence, le nombre moyen de pays qui communiquent des informations sur les 21 indicateurs des ODD sous la responsabilité de la FAO n’a cessé de croître ces dernières années, passant de 29 pour cent en 2017 à 42 pour cent en 2019.

En dépit de cette augmentation générale, les données restent limitées pour plusieurs indicateurs précis, en raison du nombre de pays couverts, des points de mesure disponibles par pays, ou des deux. En effet, il n’existe toujours pas de données comparables au niveau mondial pour quatre indicateurs fondamentaux des ODD concernant la viabilité de l’agriculture, l’accès des femmes aux terres et les pertes et le gaspillage de nourriture.

Faute d’information fiable sur des indicateurs primordiaux, les pays ne conçoivent pas des politiques alimentaire et agricole efficaces. Ce problème entrave également les efforts que la communauté internationale consent dans le cadre de la coopération pour le développement. Globalement, les lacunes en matière de données restent vastes et les progrès insuffisants pour faire en sorte que la majorité des pays, mais avant tout les pays en développement, s’avèrent à même de surveiller tous les indicateurs des ODD dans les prochaines années.

Dans leur majorité, les pays n’utilisent pas des mécanismes de collecte de données fondamentaux, tels que les enquêtes agricoles, les enquêtes auprès des ménages, les inventaires forestiers et les évaluations des stocks de poissons. Qui plus est, même lorsqu’ils recueillent ces informations régulièrement, il est rare qu’ils obtiennent les données nécessaires aux indicateurs clés des ODD liés à l’alimentation et à l’agriculture. Il s’agit là d’une occasion manquée, étant donné que ces techniques d’enquête pourraient facilement être perfectionnées de sorte à ce que les informations communiquées sur les ODD couvrent davantage de pays. Dans d’autres cas encore, les données élémentaires concernant les indicateurs des ODD sont disponibles, mais ne sont pas transmises régulièrement à la FAO.

Pour remédier à ces lacunes, la FAO a récemment dévoilé un programme multi-donateurs d’un montant de 21 millions d’USD visant à accélérer l’aide fournie aux pays pour la collecte, la production, la diffusion et l’utilisation des 21 indicateurs relevant de sa responsabilité.

SDG 2 Target

Objectif de Développement Durable 2

Faim zéro

Éliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir l’agriculture durable.


INDICATEURS


Indicateur 2.1.1 des ODD

Prévalence de la sous-alimentation (PoU)

En retard

Cible 2.1

D’ici à 2030, éliminer la faim et faire en sorte que chacun, en particulier les pauvres et les personnes en situation vulnérable, y compris les nourrissons, ait accès toute l’année à une alimentation saine, nutritive et suffisante.

Le nombre de personnes souffrant de la faim s’est lentement accru. Plus de 820 millions de personnes — environ un habitant de la planète sur neuf — souffrent de la faim aujourd’hui.

D’après L’État de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde 2019, après des décennies de baisse constante, la tendance de la faim dans le monde — mesurée par la prévalence de la sous-alimentation — a repris en 2015 et est restée pratiquement inchangée ces trois dernières années, à un niveau légèrement inférieur à 11 pour cent. Dans le même temps, le nombre de personnes souffrant de la faim s’est lentement accru. Résultat, plus de 820 millions de personnes dans le monde souffrent toujours de la faim aujourd’hui.

La situation est particulièrement alarmante en Afrique, où la PoU augmente légèrement mais régulièrement depuis 2015 dans presque toutes les sous-régions. Elle a atteint 26,5 pour cent et 30,8 pour cent en Afrique centrale et en Afrique de l’Est, respectivement, et sa progression s’est accélérée ces dernières années, surtout en Afrique de l’Ouest.

Ces tendances résultent principalement d’une combinaison de facteurs, notamment les conflits et les phénomènes météorologiques extrêmes, qui touchent actuellement un certain nombre de pays d’Afrique. Dans les pays d’Afrique subsaharienne en conflit, par exemple, le nombre de personnes sous-alimentées a augmenté de 23,4 millions entre 2015 et 2018 — une hausse nettement plus forte que dans les pays épargnés par les conflits. L’exposition à la sécheresse semble être associée à des effets encore plus spectaculaires et à plus long terme sur la sécurité alimentaire. Les pays d’Afrique subsaharienne classés comme étant sensibles à la sécheresse ont vu leur taux de prévalence de la sous-alimentation augmenter, passant de 17,4 pour cent à 21,8 pour cent au cours des six dernières années, alors que, sur la même période, la PoU baissait (de 24,6 pour cent à 23,8 pour cent en moyenne) dans les autres pays de la région. Quant au nombre de personnes sous-alimentées, il a augmenté de 45,6 pour cent depuis 2012 dans les pays sensibles à la sécheresse.

En Asie, la PoU a baissé de façon régulière dans la plupart des régions, atteignant 11,4 pour cent en 2017. Seule l’Asie de l’Ouest fait exception, avec une PoU en hausse depuis 2010 et qui atteint aujourd’hui plus de 12 pour cent de la population. Ce chiffre la classe en deuxième position seulement en Asie, derrière l’Asie du Sud qui, malgré de grands progrès ces cinq dernières années, demeure la sous-région où la sous-alimentation est la plus élevée, à presque 15 pour cent.

À l’intérieur de la sous-région Asie de l’Ouest, la différence est saisissante entre les pays touchés par les soulèvements populaires dans les États arabes et d’autres conflits, et les pays épargnés par ces perturbations. Dans les premiers, en effet, il a été constaté une augmentation de la PoU, qui passe d’une valeur déjà haute de 17,8 pour cent à 27 pour cent entre 2010 et 2018, et un quasi-doublement du nombre de personnes sous-alimentées sur cette même période.

En Amérique latine et dans les Caraïbes, les taux de sous-alimentation ont augmenté ces dernières années, ce qui s’explique en grande partie par la situation en Amérique du Sud, où la PoU est passée de 4,6 pour cent en 2013 à 5,5 pour cent en 2017. De fait, l’Amérique du Sud compte la majorité des personnes sous-alimentées (68 pour cent) de la région Amérique latine.

En Amérique centrale et dans les Caraïbes, au contraire, les taux de prévalence de la sous-alimentation ont baissé ces dernières années, même s’ils restent plus élevés qu’en Amérique du Sud. Cette évolution concorde avec la trajectoire de croissance économique observée dans ces sous-régions, où le PIB réel a progressé au rythme de 4 pour cent environ entre 2014 et 2018, et où les taux d’inflation sont restés modérés, inférieurs à 3 pour cent, sur cette même période.

La majorité de la population sous-alimentée du monde (plus de 500 millions) vit en Asie. Le nombre augmente de façon régulière en Afrique, où il atteint presque 260 millions de personnes en 2018, dont plus de 90 pour cent vivent en Afrique subsaharienne. Compte tenu de ces chiffres et des tendances observées au cours de la dernière décennie, atteindre l’objectif Faim zéro d’ici à 2030 apparaît comme un défi toujours plus redoutable.

Reparti à la hausse depuis 2015, le nombre de personnes sous-alimentées dans le monde est revenu au niveau de 2010-2011

  • Nombre de personnes sous-alimentées (axe droit)
  • Prévalence de la sous-alimentation (axe gauche)

NOTES: * Les valeurs de 2018 sont des projections, matérialisées par des lignes en pointillé et des cercles vides.
Source: FAO.


Indicateur 2.1.2 des ODD

Prévalence d’une insécurité alimentaire modérée ou grave, évaluée selon l’échelle de mesure du sentiment d’insécurité alimentaire (FIES)

En retard

Cible 2.1

D’ici à 2030, éliminer la faim et faire en sorte que chacun, en particulier les pauvres et les personnes en situation vulnérable, y compris les nourrissons, ait accès toute l’année à une alimentation saine, nutritive et suffisante.

Lorsqu’on tient compte de l’insécurité alimentaire modérée, le nombre total de personnes en situation d’insécurité alimentaire plus ou moins grave dans le monde s’élève à deux milliards environ. Les personnes en situation d’insécurité alimentaire modérée ne souffrent pas nécessairement de la faim, mais leur accès à des aliments nutritifs et suffisants n’est pas régulier, d’où un risque plus élevé de malnutrition, sous une forme ou une autre, et de mauvaise santé.

L’indicateur 2.1.2 des ODD est la prévalence d’une insécurité alimentaire modérée ou grave au sein de la population, évaluée selon l’échelle de mesure du sentiment d’insécurité alimentaire (FIES).

Les dernières estimations en date de l’insécurité alimentaire mesurée sur l’échelle FIES indiquent que 9,2 pour cent de la population mondiale (soit un peu plus de 700 millions de personnes) a été exposée à des niveaux d’insécurité alimentaire grave en 2018, c’est-à-dire à des réductions telles de la quantité de nourriture consommée qu’il est possible que ces personnes aient souffert de la faim.

Dépasser les notions d’insécurité alimentaire grave et de faim pour appréhender plus largement l’étendue de l’insécurité alimentaire révèle qu’une part supplémentaire de 17,2 pour cent de la population mondiale, soit 1,3 milliard de personnes, a dû faire face à une insécurité alimentaire modérée. Cela signifie que, même si elles n’ont pas nécessairement souffert de la faim, ces 1,3 milliard de personnes supplémentaires n’ont pas eu accès régulièrement à des aliments nutritifs et suffisants, ce qui augmente leur risque de malnutrition sous différentes formes et de mauvaise santé par rapport à la population en situation de sécurité alimentaire.

Le fait de combiner les niveaux d’insécurité alimentaire modérée et grave porte l’estimation de la prévalence de l’insécurité alimentaire modérée ou grave (indicateur 2.1.2 des ODD) à 26,4 pour cent de la population mondiale, soit un total de deux milliards de personnes environ. Depuis 2014, année où la FAO a commencé à collecter des données FIES, les niveaux d’insécurité alimentaire ont été orientés à la hausse à l’échelle mondiale et dans la plupart des régions. L’insécurité alimentaire totale (modérée ou grave) est beaucoup plus forte en Afrique que dans toute autre partie du monde et y touche plus de la moitié de la population. Vient ensuite l’Amérique latine, avec une prévalence de l’insécurité alimentaire de plus de 30 pour cent, suivie de l’Asie, avec 23 pour cent, et de l’Amérique du Nord et de l’Europe, avec 8 pour cent.

La répartition des personnes en situation d’insécurité alimentaire dans le monde indique que, sur un total de deux milliards de personnes en situation d’insécurité alimentaire, 1,04 milliard (52 pour cent) vivent en Asie, 676 millions (34 pour cent) en Afrique et près de 188 millions (9 pour cent) en Amérique latine. La répartition de la population en fonction du niveau de gravité de l’insécurité alimentaire varie considérablement selon les régions. Ainsi, en plus d’être la région où la prévalence totale de l’insécurité alimentaire est la plus élevée, l’Afrique est aussi celle où les niveaux d’insécurité alimentaire grave constituent la plus grande part du total. En Amérique latine, et plus encore en Amérique du Nord et en Europe, la proportion de l’insécurité alimentaire vécue à un niveau sévère est beaucoup plus faible.

L’insécurité alimentaire peut altérer la santé et les conditions de vie de multiples façons, retentissant de façon potentiellement préjudiciable sur le bien-être mental, social et physique.

De nombreuses études utilisant des échelles de mesure de l’insécurité alimentaire vécue ont apporté la preuve des effets psychosociaux négatifs de l’insécurité alimentaire chez les femmes et les enfants. Une étude en particulier, fondée sur des données mondiales FIES, a établi que l’insécurité alimentaire était associée à une moins bonne santé mentale et à des facteurs de stress psychosociaux spécifiques dans l’ensemble des régions du monde, indépendamment du statut socioéconomique.

On dispose également d’une grande quantité de données prouvant les liens entre l’insécurité alimentaire et différentes formes de malnutrition, y compris le retard de croissance chez les enfants et, surtout dans les pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure et dans les pays à revenu élevé, l’excès pondéral et l’obésité. Le coût plus élevé des aliments nutritifs, le stress associé à l’insécurité alimentaire et les adaptations physiologiques à des restrictions alimentaires contribuent à expliquer pourquoi les familles en situation d’insécurité alimentaire risquent davantage de souffrir d’excès pondéral et d’obésité. Ce constat fait apparaître un lien important entre les cibles 2.1 et 2.2 des ODD, cette dernière visant à mettre fin à toutes les formes de malnutrition.

Prévalence d’une insécurité alimentaire modérée ou grave au sein de la population

MONDE

Population totale/p>

7 633 millions

ASIE

Population totale

4 545 millions

AFRIQUE

Population totale

1 288 millions

AMÉRIQUE DU NORD ET EUROPE

Population totale

1 106 millions

AMÉRIQUE LATINE

Population totale

608 millions

  • Population totale
  • Insécurité alimentaire modérée ou grave
  • Insécurité alimentaire grave

SOURCE: FAO.


Indicateurs 2.3.1

et

2.3.2 des ODD

Productivité et revenus des petits producteurs alimentaires1

Trop tôt pour se prononcer

Cible 2.3

Doubler la productivité agricole et les revenus des petits producteurs alimentaires

En moyenne, la productivité des petits producteurs est systématiquement inférieure à celle des producteurs alimentaires à plus grande échelle. En outre, dans la plupart des pays, les revenus des petits producteurs alimentaires n’atteignent pas la moitié de ceux des producteurs alimentaires de plus grande taille. Il est trop tôt pour se faire une idée des progrès accomplis.

Pour suivre les progrès accomplis afin d’atteindre la cible 2.3 des ODD, il est capital de mesurer la productivité et les revenus des petits producteurs alimentaires*. En effet, cette cible, qui appelle à doubler à la fois leur productivité et leurs revenus, reconnait que ceux-ci jouent un rôle essentiel au service de la production alimentaire mondiale mais éprouvent de plus grandes difficultés à accéder aux terres, aux autres ressources productives et facteurs de production, au savoir, aux services financiers, aux marchés et à d’autres possibilités. À cet égard, il est de la plus haute importance de renforcer la résilience et la capacité d’adaptation des petits producteurs alimentaires pour inverser la tendance à la hausse de la faim et réduire la nombre de personnes vivant dans l’extrême pauvreté.

Selon les estimations de la FAO, le monde compterait quelque 570 millions d’exploitations agricoles, dont la majorité sont de petite taille. Dans certains pays, 85 pour cent de tous les producteurs alimentaires sont de petits producteurs. À présent que la notion de petits producteurs alimentaires a été définie au niveau international, la FAO est en mesure de calculer la productivité moyenne de leur main-d'œuvre et leurs revenus moyens.

Seuls onze pays ont présenté des données sur la productivité de la main-d'œuvre des petits producteurs alimentaires. Et pour cause, de nombreuses enquêtes ne rendent pas compte de façon comparable de l’apport de main-d'œuvre dans l’agriculture et, lorsque c’est le cas, les informations sont limitées à la production végétale. Si l’on tient compte de ces restrictions, la productivité moyenne de la main-d'œuvre des petits producteurs est systématiquement inférieure à celle des producteurs alimentaires à plus grande échelle, et ce dans tous les pays. On dispose d’informations relativement plus substantielles (38 pays) sur les revenus des petits producteurs alimentaires. À nouveau, ceux-ci sont systématiquement en-deçà de ceux des grands producteurs alimentaires. En effet, dans la plupart des pays, les revenus des petits producteurs alimentaires n’atteignent pas la moitié de ceux des producteurs plus importants. Cette affirmation vient renforcer l’appel central de la cible 2.3 des ODD, à savoir doubler les revenus et la productivité des petits producteurs alimentaires.

1 2.3.1 Volume de production par unité de travail, en fonction de la taille de l’exploitation agricole, pastorale ou forestière
2.3.2 Revenu moyen des petits producteurs alimentaires, selon le sexe et le statut d’autochtone

Production agricole par jour de travail, en PPA (USD constants de 2011)

  • Autres que petits producteurs
  • Petits producteurs

Revenu annuel moyen tiré de l’agriculture, en PPA (USD constants de 2011)

  • Autres que petits producteurs
  • Petits producteurs
COUP DE PROJECTEUR

*Qui sont les petits producteurs alimentaires?

Il y a peu encore, il n’existait aucune définition internationale des petits producteurs alimentaires, d’où l’impossibilité d’obtenir des chiffres sur la productivité et les revenus comparables d’un pays à l’autre. Par le passé, le critère le plus largement utilisé se fondait sur la superficie des terres agricoles (deux hectares). Toutefois, cette mesure ne tenait pas compte des différences considérables que présentent les exploitations agricoles d’un pays à l’autre. La définition internationale élaborée par la FAO affirme que les petits producteurs alimentaires sont ceux qui:

  • exploitent une superficie comprise dans les 40 pour cent inférieurs de la répartition cumulative de la superficie totale des terres disponibles à l’échelle nationale (mesurée en hectares);
  • exploitent un nombre de têtes de bétail compris dans les 40 pour cent inférieurs de la répartition cumulée du nombre de têtes de bétail par unité de production à l’échelle nationale (mesuré en Unité de bétail tropical UBT); et
  • acquièrent un revenu économique annuel tiré des activités agricoles compris dans les 40 pour cent inférieurs de la répartition cumulée des revenus économiques des activités agricoles par unité de production à l’échelle nationale (mesuré en parité de pouvoir d’achat exprimée en dollar international), sans dépasser 34 387 dollars en parité de pouvoir d’achat.

La définition a été présentée à la Commission de statistique des Nations Unies, lors de sa 49e session, en mars 2018. Elle a été finalisée en septembre 2018, en concertation avec le Groupe d'experts des Nations Unies et de l'extérieur chargé des indicateurs relatifs aux objectifs de développement durable.


Indicateur 2.5.1A des ODD

Nombre de ressources génétiques végétales destinées à l’alimentation et à l’agriculture sécurisées dans des installations de conservation à moyen ou à long terme

En retard

Cible 2.5

Préserver la diversité génétique des semences, des cultures et des espèces sauvages apparentées

Si une augmentation du nombre mondial d’accessions de ressources génétiques végétales destinées à l’alimentation et à l’agriculture a été signalée en 2018, le travail abattu pour garantir la diversité des cultures laisse encore à désirer, surtout pour les variétés sauvages apparentées à des variétés cultivées et les végétaux sauvages constituant une source d’aliments, ainsi que pour les espèces cultivées négligées et sous-utilisées.

Les ressources phytogénétiques sous-tendent la sécurité alimentaire mondiale, la nutrition et les moyens d’existence de millions d’agriculteurs. Elles sont cruciales pour adapter les cultures aux conditions environnementales changeantes et assurer l’intensification durable de la production agricole. À la fin de l’année 2018, le matériel phytogénétique conservé dans des banques de gènes dans 99 pays et 17 centres régionaux et internationaux s’élevait au total à 5,3 millions d’échantillons, soit 1,8 pour cent de plus que l’année précédente. Pour autant, cette progression ne reflète pas nécessairement une plus grande diversité découlant de nouveaux ajouts prélevés sur le terrain. Elle s’explique principalement par le transfert de matériel existant vers de meilleures installations de stockage conformes aux normes de l’indicateur, ce qui fait que celui-ci est désormais comptabilisé.

Environ 29,7 pour cent des nouveaux échantillons ajoutés en 2018 représentaient des variétés traditionnelles; 27 pour cent résultaient d’activités de sélection; 18 pour cent provenaient du milieu sauvage et 12,3 pour cent correspondaient à des variétés améliorées.

Quarante pays ont fait état d’une augmentation du germoplasme 2 conservé dans des installations de stockage à moyen ou à long terme, tandis que trois pays, tous européens, ont communiqué une diminution. La quantité de germoplasme a baissé dans un centre international et s’est accrue dans dix autres. Cependant, seules trois de ces collections internationales ont enregistré cette hausse grâce à de nouvelles acquisitions, obtenues par prélèvement sur le terrain pour 20 pour cent d’entre elles. Les 80 pour cent restants provenaient d’activités de recherche sur la diversité déjà conservée (matériel de sélection).

À la fin de l’année 2018, 469 banques de gènes dans le monde conservaient approximativement 512 000 échantillons (2,8 pour cent de plus qu’en 2017) de 4 500 espèces (2,7 pour cent de plus qu’en 2017) inscrites sur la Liste rouge de l'UICN3. En outre,44 500 échantillons de 1 315 espèces, notamment des espèces sauvages apparentées à des cultures vivrières particulièrement importantes pour la sécurité alimentaire mondiale et locale, comprenaient du germoplasme d’espèces inscrites sur la Liste rouge de l’UICN et classées dans des catégories indiquant une situation très préoccupante au niveau mondial.

Les progrès accomplis pour garantir la diversité des cultures demeurent insuffisants, surtout pour les variétés sauvages apparentées à des variétés cultivées et les végétaux sauvages constituant une source d’aliments, ainsi que pour les espèces cultivées négligées et sous-utilisées. Soit ces groupes de plantes ne figurent pas dans les collections des banques de gènes, soit leur diversité intraspécifique, à savoir les variations au sein de la population d’une même espèce, y est faiblement représentée.

2Définition: Le germoplasme désigne les ressources génétiques vivantes telles que les plantes, les semences ou les tissus conservés à des fins de préservation, de sélection végétale, ainsi que pour d’autres activités de recherche.
3Liste rouge de l’UICN tirée du site https://www.iucnredlist.org le 18 avril 2019.

Nombre d’accessions de ressources génétiques végétales sécurisées dans des installations de conservation à moyen ou à long terme, 2005-2018 (en millions)


Indicateur 2.5.1B des ODD

Nombre de ressources génétiques animales destinées à l’alimentation et à l’agriculture sécurisées dans des installations de conservation à moyen ou à long terme

En retard

Cibles 2.5

Préserver la diversité génétique des animaux d’élevage ou domestiqués

Moins d’un pour cent des races de bétail locales du monde disposent d’un stock de matériel génétique suffisant pour assurer leur reconstitution en cas d’extinction. La conservation des ressources génétiques animales n’a pas progressé et les efforts fournis actuellement pour préserver ces ressources ne sont pas à la hauteur.

Tout comme les ressources génétiques végétales, les ressources génétiques animales sont indispensables à la sécurité alimentaire et aux moyens d’existence. En effet, elles permettent l’évolution et l’adaptation du bétail en fonction des conditions environnementales. Pour les races animales, le volume insuffisant d’informations communiquées empêche de connaître avec précision les inventaires des banques de gènes du monde. D’après les données reçues, seules 258 races locales sur 7 760 au total (en ce compris, les éteintes) disposent de matériel génétique stocké. Sur celles-ci, 79 seulement disposent d’un stock de matériel suffisant pour assurer leur reconstitution en cas d’extinction. Exprimées en pourcentage, ces informations montrent que seulement 3,28 pour cent des races animales locales disposent d’un stock de matériel, alors qu’elles ne sont que 0,92 pour cent à disposer d’un stock de matériel suffisant pour assurer leur reconstitution en cas d’extinction. L’Europe occidentale est la seule région dans laquelle une majorité de pays présente des données sur cet indicateur. Néanmoins, les rapports soumis laissent penser que seulement 4 pour cent des races locales y sont conservées au moyen d’un matériel génétique suffisant pour assurer leur reconstitution. Les efforts fournis actuellement pour préserver ressources génétiques végétales comme animales ne sont pas à la hauteur au regard de la menace sans précédent qui pèse sur leur diversité en raison de changements sociaux et environnementaux toujours plus rapides.

Indicateur 2.5.1.b des ODD: Nombre de ressources génétiques animales destinées à l’alimentation et à l’agriculture sécurisées dans des installations de conservation à moyen ou à long terme

  • Suffisant
  • Insuffisant
  • Absence de matériel
  • Absence d’information

Indicateur 2.5.2 des ODD

Proportion des variétés et races locales considérées comme en danger, hors de danger ou exposées à un risque d’extinction de niveau non connu

En retard

Cible 2.5

Préserver la diversité génétique des animaux d’élevage ou domestiqués

En moyenne, 60 pour cent des races de bétail locales sont menacées d’extinction dans les 70 pays qui disposent d’informations sur les variétés en danger. Ces dernières font toujours défaut pour deux tiers de toutes les races de bétail locales au niveau mondial.

La diversité génétique des races animales vivantes est essentielle à l’agriculture et à la production alimentaire. En effet, elle permet d’élever du bétail dans des environnements divers pour fournir une large palette de produits et de services (alimentation, fibres, fumier, traction animale, etc.). Alors que l’indicateur 2.5.1.b des ODD indique que seule une infime proportion des races de bétail locales dispose d’un stock de matériel suffisant en cas d’extinction, l’indicateur 2.5.2 mesure le risque réel d’extinction de chacune.

En moyenne, 60 pour cent des races de bétail locales sont menacées d’extinction dans les 70 pays qui disposent d’informations sur les variétés en danger. Pour être plus précis, sur les 7 155 races de bétail locales du monde (c’est-à-dire présentes uniquement dans un pays), 1 940 sont jugées menacées d’extinction. Par contre, le niveau du danger reste méconnu pour 4 668 d’entre elles, faute de données ou de données à jour. Les résultats varient d’une région à l’autre. En Europe, parmi les races dont on connait la situation, 84 pour cent sont considérées comme en danger, contre 44 pour cent et 71 pour cent pour l’Amérique du Sud et l’Afrique australe, respectivement. En raison du peu d’informations communiquées, les résultats des autres régions ne sauraient être représentatifs.

Proportion de races locales classées comme étant menacées d’extinction

  • Méconnu
  • En danger
  • Pas en danger

INDICATEUR 2.A.1 des ODD

Indice d’orientation agricole des dépenses publiques

En retard

Cible 2.a

Accroître, notamment grâce au renforcement de la coopération internationale, l’investissement dans l’infrastructure rurale, les services de recherche et de vulgarisation agricoles

À l’échelle de la planète, les gouvernements consacrent moins d’argent au secteur agricole depuis 2001. Pourtant, l’agriculture contribue toujours davantage au PIB mondial.

L’indice d’orientation agricole des dépenses publiques (IOA) compare les moyens que le gouvernement central consacre à l’agriculture à la part du PIB que ce secteur représente. Un IOA inférieur à 1 traduit une orientation plus faible du gouvernement central en faveur du secteur agricole comparativement à la contribution de ce dernier à l’économie. Un IOA supérieur à 1 traduit une orientation plus grande du gouvernement central en faveur du secteur agricole comparativement à la contribution de ce dernier à l’économie.

Au niveau international, l’IOA n’a cessé de baisser, passant de 0,42 (en 2001) à 0,26 (en 2017). Le monde ne semble dès lors pas en voie d’atteindre la cible 2.a des ODD, qui appelle à investir davantage dans l’agriculture. Plus concrètement, la plupart des régions du globe sont systématiquement restées en dessous de 0,5 depuis 2001. C’est avant tout l’Afrique sub-saharienne et l’Océanie (exception faite de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande) qui ont enregistré les valeurs les plus basses. L’Asie de l’Est et du Sud-Est, l’Amérique du Nord et l’Europe, ansi que l’Asie de l’Ouest et l’Afrique du Nord, ont obtenu les indicateurs les plus élevés. Ceci dit, depuis quelques années, les tendances de ces régions se sont également contractées et leurs valeurs s’apparentent désormais davantage à celles des autres régions.

Plutôt qu’une diminution de la contribution du secteur agricole à l’économie, c’est généralement une réduction des dépenses que les gouvernements allouent à l’agriculture qui explique la baisse mondiale de l’IOA. À partir de 2001, les gouvernements ont affecté moins de deux pour cent de leur budget central à l’agriculture. L’agriculture a représenté environ 1,6 pour cent des dépenses totales, alors que sa contribution au PIB mondial est en fait passée de 4,13 pour cent à 6,15 pour cent sur cette même période.

En 2003, la Déclaration de Maputo de l’Union africaine a admis le sous-investissement public dans l’agriculture et l’importance que revêt ce secteur pour la croissance économique et la réduction de la pauvreté, surtout en Afrique. Les pays signataires y ont pris l’engagement d’allouer 10 pour cent des dépenses centrales à l’agriculture et au développement rural. Si plusieurs pays n’ont pas pu atteindre cet objectif, la Déclaration de Malabo de 2014 a elle aussi reconnu l’importance des dépenses publiques consacrées à l’agriculture. Les pays signataires s’y sont à nouveau engagés à respecter l’objectif de 10 pour cent.

Indicateur 2.a.1 des ODD — Indice d’orientation agricole — Tendance par région, 2001-2017

  • Amérique du Nord (M49) et Europe (M49)
  • Asie centrale (M49) et Asie du Sud (OMD=M49)
  • Asie de l’Ouest (M49) et Afrique du Nord (M49)
  • Océanie (M49)
  • Amérique latine et Caraïbes (OMD=M49)
  • Asie de l’Est (M49) et Asie du Sud-Est (OMD=M49)
  • Afrique sub-saharienne (M49)
  • Monde

Indicateur 2.C.1 des ODD

Indicateur des anomalies tarifaires pour les denrées alimentaires

En retard

Cible 2.c

Adopter des mesures visant à assurer le bon fonctionnement des marchés de denrées alimentaires et de produits dérivés et à faciliter l’accès rapide aux informations relatives à ces marchés, y compris le niveau des réserves alimentaires, afin de contribuer à limiter l’extrême volatilité des prix alimentaires.

Un quart des pays d’Afrique et d’Asie de l’Ouest ont pâti de prix élevés des aliments en 2016-2017.

Les variations extrêmes des prix des denrées alimentaires menacent les marchés agricoles, de même que la sécurité alimentaire et les moyens d’existence des plus vulnérables surtout. En 2016-2017, un quart des pays d’Afrique et d’Asie de l’Ouest et un cinquième des pays d’Asie centrale et du Sud ont pâti d’une forte volatilité des prix des aliments. Les pays en développement sans littoral sont particulièrement exposés à une forte volatilité des prix des produits alimentaires. Au cours de la période considérée, 37 pour cent d’entre eux en ont souffert. Généralement, de nombreux facteurs déterminent la volatilité des prix des aliments. Cependant, en raison de leur isolement par rapport aux marchés mondiaux et de la pénurie des terres arables, les pays en développement sans littoral ont généralement été plus vulnérables en cas de chocs économiques, de modifications des tarifs et de catastrophes naturelles. En revanche, les prix des denrées alimentaires n’ont été fortement instables que dans dans un petit nombre de pays en Océanie, en Amérique du Nord et en Europe, et en Amérique latine et dans les Caraïbes. Toutes les régions ont par contre subi des hausses modérées des prix des aliments. En Asie de l’Est et du Sud-Est, bien qu’aucun pays n’a traversé de période de forte volatilité des prix des produits alimentaires au cours de cette période, plus d’un tiers d’entre eux ont connu un épisode de volatilité modérée. En Océanie, seule une poignée de pays ont communiqué des indices des prix des aliments. Il est par conséquent impossible de tirer des conclusions sur la volatilité des prix des denrées alimentaires dans la région dans son ensemble.

En Afrique, plus particulièrement, une forte dépréciation de la monnaie nationale a nettement contribué à des indices des prix des produits alimentaires élevés en Égypte et au Nigéria. Au Zimbabwe, la hausse de l’indice alimentaire a été principalement imputable à des pénuries de devises et, au Burundi, à un recul de la production alimentaire en 2016. S’agissant des céréales, en 2017, les prix ont été exceptionnellement élevés en République centrafricaine, principalement du fait de l’insécurité civile, et à Madagascar, où les prix du riz ont atteint des niveaux record à cause d’un approvisionnement local réduit. Les prix des céréales ont été modérément élevés dans les pays d’Afrique de l’Ouest, où des achats institutionnels considérables, des déficits de production localement en 2016 et l’insécurité ont soutenu les cours des céréales secondaires. Dans plusieurs pays d’Afrique de l’Est, les prix du maïs se sont vus renforcés par des récoltes de 2016-2017 réduites par la sécheresse et, au Soudan, par la forte dépréciation de la monnaie.

En Asie du Sud, le Bangladesh a affiché un indice des prix des produits alimentaires anormalement élevé, principalement du fait des prix élevés du riz, attribuables à un fléchissement de la production et à des importations moindres en 2016, ainsi qu’à des pertes de production en 2017. Au Timor-Leste et au Pakistan, des importations plus couteuses et une hausse des prix des fruits et légumes, respectivement, ont produit des taux d’inflation des aliments modérément élevés. En Asie, l’indice des prix des produits alimentaires et le cours de la principale farine de blé se sont avérés anormalement élevés en Azerbaïdjan en 2017, en conséquence de la forte dévaluation de la monnaie en 2015 et en 2016.

En Europe, on a relevé des prix élevés des denrées alimentaires à la consommation en République de Moldova, en Slovaquie et en Pologne. Ils s’expliquent par des conditions météorologiques défavorables, problématiques pour la production agricole, en 2017 en République de Moldova et principalement par la hausse mondiale des cours des produits en Slovaquie et en Pologne.

Les pays pourraient chercher à juguler la volatilité des prix, notamment en améliorant les informations disponibles sur les prix et en permettant aux marchés de fonctionner plus efficacement. Ils pourraient également stabiliser les prix au moyen d’interventions publiques, y compris en combinant des prélèvements à l’importation ou à l’exportation, et proposer des mécanismes de protection ciblés afin d’atténuer les conséquences négatives de la volatilité des prix. À long terme, investir dans l’agriculture peut aussi prévenir la volatilité des prix.

Par région, proportion de pays touchés par des prix élevés ou modérément élevés des aliments en 2016-2017

  • Modérés
  • Élevés
SDG 6 Target

OBJECTIF DE DÉVELOPPEMENT DURABLE 6

Eau propre and assainissement

Garantir l’accès de tous à des services d’alimentation en eau et d’assainissement gérés de façon durable.


INDICATEURS


Indicateur 6.4.1

Variation de l’efficacité de l’utilisation des ressources en eau

Trop tôt pour se prononcer

Cible 6.4

D’ici à 2030, faire en sorte que les ressources en eau soient utilisées beaucoup plus efficacement dans tous les secteurs

Le pays développés comme en développement peuvent en faire davantage pour que les ressources en eau soient utilisées plus efficacement.

Améliorer l’efficacité de l’utilisation de l’eau au fil du temps signifie en utiliser moins dans le cadre des activités économiques de la société. L’indicateur se définit comme la valeur ajoutée par unité d’eau utilisée, exprimée en USD par mètre cube, au fil du temps et dans les principaux secteurs économiques.

L’efficacité de l’utilisation des ressources en eau est un indicateur fondamental qui permet d’évaluer l’utilisation économique et sociale des ressources en eau dans différents secteurs de l’économie. Plus il progresse, plus la croissance économique est découplée de l’utilisation de l’eau dans les principaux secteurs qui en consomment, comme l’agriculture, l’industrie, l’énergie et l’approvisionnement municipal en eau. Un des moyens d’y parvenir consiste à accroître la productivité de l’eau à usage agricole et à réduire les pertes d’eau, par exemple en s’attaquant aux fuites dans les réseaux municipaux de distribution.

Les estimations disponibles sur l’efficacité de l’utilisation des ressources en eau depuis 2000 concernent 165 pays. Comme il s’agit d’un nouvel indicateur, il n’y a qu’un point de mesure par pays entre 2000 et 2015. La majorité des pays (62 pour cent) utilisent les ressources en eau à un niveau d’efficacité situé entre 5 et 100 USD/m3. Les valeurs extrêmes varient de 0,1 USD/m3 seulement pour les pays dont l’économie dépend fortement de l’agriculture à 1 223 USD/m3 pour les économies de services moins tributaires des ressources naturelles. Toutefois, ces valeurs absolues ne sont pas nécessairement pertinentes ou révélatrices. D’après sa définition, l’indicateur porte en fait sur la variation de l’efficacité de l’utilisation des ressources en eau. Faute de données chronologiques, il s’avère donc difficile de calculer l’indicateur réel et de présenter des analyses et orientations au service de politiques générales ou d’interventions précises destinées à remédier au manque d’efficacité de l’utilisation des ressources en eau chez différents utilisateurs. Les pays doivent communiquer leurs données plus régulièrement et il importe de recueillir des informations complémentaires sur l’utilisation de l’eau selon les secteurs. Parmi les grands défis à relever, il convient d’améliorer la productivité de l’eau et l’irrigation dans l’agriculture et de réduire les pertes dans les réseaux municipaux de distribution et les processus de refroidissement industriels et énergétiques.

Indicateur 6.4.1 des ODD — Efficacité de l’utilisation des ressources en eau

  • 1998-2002
  • 2003-2007
  • 2008-2012
  • 2013-2017

Indicateur 6.4.2 des ODD

Niveau de stress hydrique: prélèvements d’eau douce en proportion des ressources en eau douce disponibles

Trop tôt pour se prononcer

Cible 6.4

D’ici à 2030, garantir la viabilité des prélèvements et de l’approvisionnement en eau douce afin de remédier à la pénurie d’eau

Presque tous les pays qui ont subi un stress hydrique élevé depuis l’an 2000 se trouvent systématiquement en Afrique du Nord, en Asie de l’Ouest ou en Asie centrale et du Sud.

Sur chaque continent, des pays souffrent de stress hydrique. C’est le cas lorsque les prélèvements d’eau douce dans l’environnement sont excessifs au regard de la quantité totale d’eau douce disponible, compte tenu également de l’eau nécessaire pour préserver les fonctions écosystémiques de base. Un stress hydrique élevé entraîne de nombreuses conséquences fâcheuses. Par exemple, il compromet la viabilité des ressources naturelles et entrave le développement économique et social, presque toujours au détriment des plus défavorisés d’abord.

Pour 175 pays, on dispose actuellement d’au moins une estimation du stress hydrique depuis l’an 2000. Sur ceux-ci, deux tiers ont un stress hydrique inférieur à 25 pour cent (habituellement considéré comme le seuil de déclenchement du stress hydrique). Vingt pour cent ont un stress hydrique moyen entre 25 et 70 pour cent, et 15 pour cent se trouvent en situation de stress hydrique élevé, à plus de 70 pour cent. Si ce phénomène évolue lentement au fil du temps, il n’en reste pas moins que l’absence de données chronologiques pour l’écrasante majorité des pays limite la possibilité d’établir des comparaisons précises d’une région du monde à l’autre sur la base de cet indicateur.

Ceci étant, il est révélateur que presque tous les pays qui ont connu une situation de stress hydrique élevé de plus de 70 pour cent depuis l’an 2000 se trouvent systématiquement en Afrique du Nord et en Asie de l’Ouest ou en Asie centrale et du Sud. De tels niveaux reflètent des difficultés majeures d’approvisionnement en eau douce, au moins pendant des parties de l’année. Dans une certaine mesure, il est possible de remédier à ces problèmes en se servant de ressources en eau non traditionnelles, notamment en réutilisant les eaux usées, en exploitant l’eau désalinisée et en employant directement les eaux de drainage agricole. Ces régions devraient s’efforcer de prélever moins d’eau douce en augmentant la productivité et l’efficacité de l’utilisation des ressources en eau. À l’inverse, dans les pays qui se situent nettement en-deçà du seuil de stress hydrique, la population et l’économie pourraient potentiellement consommer davantage d’eau, de façon durable.

Indicateur 6.4.2 des ODD. Niveau de stress hydrique: prélèvements d’eau douce en proportion des ressources en eau douce disponibles (en pourcentage)

  • 1998-2002
  • 2003-2007
  • 2008-2012
  • 2013-2017
SDG 14 Target

OBJECTIF DE DÉVELOPPEMENT DURABLE 14

Vie aquatique

Conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources marines


INDICATEURS


Indicateur 14.4.1 des ODD

Proportion de stocks de poissons dont le niveau est biologiquement viable

En retard

Cible 14.4

D’ici à 2020, rétablir les stocks de poissons le plus rapidement possible, au moins à des niveaux permettant d’obtenir un rendement constant maximal compte tenu des caractéristiques biologiques

Un tiers des stocks ichtyologiques marins mondiaux sont surexploités aujourd’hui, contre 10 pour cent seulement en 1974.

Les pêches sous-tendent les moyens d’existence, la sécurité alimentaire et la santé humaine au niveau mondial. Leur développement durable a des répercussions significatives sur l’humanité toute entière. Les pêches et les secteurs apparentés reposent fondamentalement sur les ressources halieutiques, qui sont à présent menacées par la dégradation des habitats, le changement climatique et la surpêche. Parmi ces menaces anthropiques, la surpêche est directement imputable à une mauvaise gestion des pêches, qu’une meilleure politique et des stratégies efficaces en matière de captures pourraient corriger. Pour assurer le développement durable des pêches, les stocks de poissons doivent demeurer à un niveau biologiquement viable — au niveau d’abondance permettant d’obtenir un rendement constant maximal ou au dessus. D’après l’analyse des stocks évalués qu’a effectuée la FAO, la proportion des stocks halieutiques marins mondiaux à un niveau biologiquement durable est passée de 90 pour cent en 1974 à 66,9 pour cent en 2015.

La surpêche réduit non seulement la production alimentaire, mais nuit également au fonctionnement des écosystèmes et appauvrit la biodiversité, au détriment des économies et des sociétés. D’après les estimations, reconstituer les stocks surexploités permettrait d’accroître la production annuelle de la pêche de 16,5 millions de tonnes et les revenus annuels de 32 milliards d'USD. Si ce scénario se concrétisait, les pêches marines contribueraient certainement davantage à la sécurité alimentaire, aux besoins nutritionnels, à l’économie et au bien-être des communautés côtières.

Pour autant, la baisse ininterrompue du pourcentage de stocks exploités à un niveau biologiquement durable ne signifie pas que les pêches marines mondiales n’ont accompli aucun progrès dans la réalisation de la cible 14.4 des ODD. Malgré l’aggravation générale des problèmes de surcapacité et de la situation des stocks à l’échelle du globe, certains pays développés sont parvenus à relever le pourcentage de stocks exploités à un niveau biologiquement durable en améliorant la gestion des pêches. Tous les pays partagent l’objectif d’atteindre la cible 14.4 des ODD. Pour réussir, il convient d’établir un partenariat mondial inclusif visant à coordonner les politiques générales, de mobiliser des ressources financières et humaines et de mettre au point des technologies de pointe au service d’une réglementation et d’un suivi efficaces. Sans attendre, tous les pays doivent radicalement revoir leur gestion et leur gouvernance des pêches et prendre des mesures dignes de ce nom pour maintenir la capacité de leur flotte de pêche au niveau correspondant à la cible 14.4 des ODD.

Évolution de l’état des stocks ichtyologiques marins mondiaux, 1975-2015

  • Biologiquement non durables
  • Biologiquement durables
  • Sous-exploités


Indicateur 14.6.1 des ODD

Progrès réalisés par les pays dans la mise en œuvre des instruments internationaux visant à combattre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée

Trop tôt pour se prononcer

Cible 14.6

D’ici à 2020, supprimer les subventions qui favorisent la pêche illicite, non déclarée et non réglementée

Les pays ont nettement progressé dans la mise en œuvre des instruments visant à combattre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INDNR). Soixante pays ont signé l’Accord relatif aux mesures du ressort de l’État du port, premier accord international contraignant ciblant précisément la pêche INDNR. Cependant, il faut aller plus loin au niveau mondial.

La pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INDNR) reste l’une des menaces les plus graves pesant sur les écosystèmes marins, du fait de sa capacité à miner les efforts nationaux et régionaux de gestion durable des pêches et les mesures de conservation de la biodiversité marine. Souvent, la pêche illicite peut conduire à l’effondrement des pêches locales et la pêche artisanale dans les pays en développement y est particulièrement vulnérable. Il n’est pas rare que les produits tirés de la pêche INDNR se retrouvent sur les marchés extérieurs, ce qui asphyxie l’approvisionnement local en alimentation. La pêche INDNR menace donc les moyens d’existence, exacerbe la pauvreté et renforce l’insécurité alimentaire.

La communauté internationale est parfaitement consciente des menaces que la pêche INDNR représente et de la nécessité de la maîtriser. Dans des instances telles que l’ONU et la FAO, les pays ont élaboré une série d’instruments internationaux et une gamme d’outils pour lutter contre la pêche INDNR34 . Par exemple, l’Accord de la FAO relatif aux mesures du ressort de l’État du port, premier accord international contraignant à s’attaquer expressément à la pêche INDNR, est entré en vigueur en juin 2016. Depuis lors, le nombre de parties à celui-ci a rapidement augmenté pour atteindre 60 parties en mai 2019, dont l’UE en tant que partie unique représentant ses 28 États membres. La mise en œuvre de ce texte et d’autres instruments internationaux pertinents revêt une importance cruciale pour combattre efficacement la pêche INDNR.

L’indicateur 14.6.1 des ODD est un nouvel indicateur qui note les pays en fonction de la façon dont ils appliquent les instruments visant à combattre la pêche INDNR. Les premières données disponibles de 2018 font apparaître un niveau de mise en œuvre moyen des instruments internationaux applicables à la lutte contre la pêche INDNR. Au plan régional, les chiffres tendent à montrer que l’Europe, l’Amérique du Nord, l’Australie et la Nouvelle-Zélande ont obtenu les meilleurs résultats. Par contre, c’est en Amérique latine et dans les Caraïbes, en Asie de l’Est et du Sud-Est, et en Afrique du Nord et en Asie de l’Ouest que l’application, à un niveau moyen dans toutes ces régions, s’est avérée la plus faible. Confrontés à des écueils particuliers pour mettre pleinement en œuvre ces instruments en raison des vastes espaces maritimes relevant de leur juridiction, les petits États insulaires en développement (PEID) ont aussi enregistré un taux d’exécution moyen. Il en va de même des pays les moins avancés. En conclusion, il faudra en faire davantage pour assurer l’application de ces instruments. Les pays doivent consentir des efforts concertés et faire preuve d’une vraie volonté politique pour accomplir des progrès supplémentaires dans la mise en œuvre des instruments visant à combattre la pêche INDNR.

4 Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, de 1982; Accord de la FAO visant à favoriser le respect par les navires de pêche en haute mer des mesures internationales de conservation et de gestion (Accord d’application), de 1993; Accord des Nations Unies sur les stocks de poissons, de 1995; Plan d'action international visant à prévenir, à contrecarrer et à éliminer la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (PAI-INDNR); Accord de la FAO relatif aux mesures du ressort de l’État du port visant à prévenir, contrecarrer et éliminer la pêche illicite, non déclarée et non réglementée, de 2009; Directives volontaires de la FAO pour la conduite de l'État du pavillon

Moyenne montrant le niveau de mise en œuvre des instruments INDNR en 2018

  • Moyenne montrant le niveau de mise en œuvre (1 le plus faible - 5 le plus élevé)

Indicateur 14.7.1 des ODD

Proportion du PIB correspondant aux activités de pêche viables dans les petits États insulaires en développement, les pays les moins avancés et tous les pays

En bonne voie

Cible 14.7

D’ici à 2030, faire bénéficier plus largement les petits États insulaires en développement (PEID) et les pays les moins avancés des retombées économiques de l’exploitation durable des ressources marines, notamment grâce à une gestion durable des pêches, de l’aquaculture et du tourisme.

Les pays les moins avancés et les PEID rendent compte d’une contribution grandissante des pêches viables à leur PIB national. Pour les PEID, plus précisément, cette contribution est passée de 6,69 pour cent en 2011 à 13,68 pour cent en 2015.

L’offre mondiale de poisson a connu une croissance exceptionnelle, de 20 millions de tonnes en 1950 à 173 millions de tonnes en 2017, dont 93 millions de tonnes proviennent des pêches de capture et 80 millions de tonnes de l’aquaculture. Si l’on en croit les prévisions de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et de la FAO pour 2018, cette croissance devrait se maintenir et la production mondiale de poisson pourrait s’élever à 195 millions de tonnes d’ici à 2027.

La pêche et l’aquaculture offrent de vastes possibilités d’atténuer la pauvreté, la faim et la malnutrition, de stimuler la croissance économique et de garantir une meilleure utilisation des ressources naturelles. Exprimer la valeur ajoutée de la pêche de capture marine durable en proportion du PIB national permet d’obtenir un cadre économique et clair sur le plan conceptuel afin de surveiller les progrès enregistrés par les pays dans la réalisation de la cible 14.7.1.

D’après les résultats, la pêche de capture marine durable contribue de plus en plus au PIB national des pays les moins avancés et des PEID. Pour les PEID, plus particulièrement, cette contribution est passée de 6,69 pour cent en 2011 à 13,68 pour cent en 2015, sans oublier que, d’un point de vue social, économique et environnemental, les activités de pêche sont plus importantes pour les communautés locales et les peuples autochtones dans ces pays.

Pour les autres régions du monde, l’indicateur progresse globalement, du fait d’une meilleure gestion de la part des gouvernements et des acteurs du secteur de la pêche concernés.

Proportion du PIB correspondant aux activités de pêche viables

  • 2011
  • 2013
  • 2015

Indicateur 14.B.1 des ODD

Progrès réalisés par les pays dans la mise en œuvre d’un cadre juridique, réglementaire, politique ou institutionnel reconnaissant et protégeant les droits d’accès des petits pêcheurs

Trop tôt pour se prononcer

Cible 14.b

Garantir aux petits pêcheurs l’accès aux ressources marines et aux marchés.

Pour la plupart, les pays prennent activement des mesures pour promouvoir la pêche artisanale, mais ce n’est pas suffisant.

La pêche artisanale ou aux petits métiers existe dans tous les pays, ou presque. Elle représente plus de la moitié de la production totale moyenne, à la fois en quantité et en valeur. Dans certains pays, jusqu’à 70 pour cent des personnes actives dans le secteur de la pêche travaillent dans la pêche artisanale, principalement dans les activités de pêche et, dans une moindre mesure, dans les activités après capture, de traitement ou autres. Les données disponibles laissent aussi entendre que les hommes sont plus nombreux que les femmes dans les activités de pêche, alors que l’inverse est vrai pour les activités après capture ou de traitement. Pour prendre acte de l’importance de la pêche artisanale, la communauté internationale a proclamé l’année 2022 Année internationale de la pêche et de l’aquaculture artisanales.

La plupart des pays ont élaboré des cadres réglementaires et institutionnels ciblés pour promouvoir l’accès des petits pêcheurs aux ressources productives, aux services et aux marchés. Nonobstant, leur mise en œuvre varie d’un pays et d’une région à l’autre. L’indicateur 14.b.1 des ODD est un nouvel indicateur qui évalue la façon dont les pays appliquent les cadres relatifs à la protection de la pêche artisanale. Les premiers résultats disponibles en 2018 indiquent que beaucoup de pays et de régions mettent dûment en œuvre les cadres qui promeuvent la pêche artisanale. Cependant, dans plus de 20 pour cent des pays, le niveau d’exécution est faible ou moyen, surtout en Océanie et en Asie centrale et du Sud.

Pour les pays, un des meilleurs moyens de promouvoir la pêche artisanale est de lancer des initiatives spécifiques afin de mettre en œuvre les Directives sur la pêche artisanale, qui appellent avant tout à appuyer des activités liées à la gestion des ressources et à consolider les chaînes de valeur, les opérations après capture et le commerce. Pourtant, seule la moitié des pays du monde environ ont adopté de telles initiatives. Le manque de ressources financières et de formes d’organisation parmi les petits pêcheurs constitue une véritable contrainte, à laquelle viennent s’ajouter la faible sensibilisation du public sur l’importance de la pêche artisanale et une coordination fragmentaire avec les autorités nationales compétentes.

Par contre, la plupart des pays et des régions ont introduit ou mis au point des règlements, politiques, lois, plans ou stratégies portant précisément sur la pêche artisanale. En outre, la plupart des pays et des régions ont créé des mécanismes qui permettent aux petits pêcheurs et aux travailleurs de la pêche de contribuer aux processus décisionnels. Plus de trois quarts de ces mécanismes cherchent à promouvoir la participation active des femmes.

Mise en œuvre des instruments visant à garantir l’accès des petits pêcheurs aux ressources et aux marchés en 2018

  • Moyenne montrant le niveau de mise en œuvre (1 le plus faible - 5 le plus élevé)
SDG 15 Target

OBJECTIF DE DÉVELOPPEMENT DURABLE 15

Vie terrestre

Gérer durablement les forêts, lutter contre la désertification, enrayer et inverser le processus de dégradation des terres et mettre fin à l’appauvrissement de la biodiversité.


INDICATEURS


Indicateur 15.1.1 des ODD

Surface des zones forestières, en proportion de la surface terrestre

En retard

Cible 15.1

D’ici à 2020, garantir la préservation, la restauration et l’exploitation durable des écosystèmes terrestres et des écosystèmes d’eau douce et des services connexes, en particulier des forêts, des zones humides, des montagnes et des zones arides, conformément aux obligations découlant des accords internationaux.

La perte de forêts se poursuit à un rythme alarmant dans certaines régions. Entre 2000 et 2015, la superficie forestière est passée de 31,1 pour cent à 30,7 pour cent de la surface terrestre mondiale.

Les forêts abritent plus de 80 pour cent de la biodiversité terrestre de la planète. Elles contribuent directement et très concrètement à la sécurité alimentaire mondiale et offrent un éventail de biens et de services. Elles sont, par exemple, une source d’énergie renouvelable et jouent un rôle irremplaçable dans l’adaptation et l’atténuation du changement climatique.

Entre 2000 et 2015, la superficie forestière est passée de 31,1 pour cent à 30,7 pour cent de la surface terrestre mondiale. Comme cet indicateur n’est calculé que tous les cinq ans, les prochaines données seront disponibles en 2020. Les Tropiques ont absorbé l’essentiel de cette perte et les diminutions les plus marquées concernaient l’Amérique latine et l’Afrique sub-saharienne. La conversion de forêts en terres agricoles, pour y placer des cultures ou du bétail, serait un facteur majeur de la perte de zones forestières.

À l’échelle mondiale, la perte de forêts dans certaines des régions tropicales est partiellement compensée par l’accroissement de la superficie forestière dans de nombreuses régions d’Asie et en Amérique du Nord et en Europe. Dans ces régions, les efforts soutenus en faveur du boisement et de la restauration des paysages, ainsi que l’expansion naturelle des forêts sur les terres agricoles abandonnées, expliquent la croissance des zones forestières.

La perte de forêts peut avoir plusieurs retombées négatives, telles que la disparition des moyens d’existence dans les communautés rurales, la libération de CO2 dans l’atmosphère, l’appauvrissement de la biodiversité et la dégradation des terres, entre autres.

Surface des zones forestières, en proportion de la surface terrestre (en pourcentage)

  • 2000
  • 2015

Indicateur 15.2.1 des ODD

Progrès vers la gestion durable des forêts

En bonne voie

Cible 15.2

D’ici à 2020, promouvoir la gestion durable de tous les types de forêt, mettre un terme à la déforestation, restaurer les forêts dégradées et accroître nettement le boisement et le reboisement au niveau mondial.

Si la superficie forestière mondiale recule toujours, entre 2010 et 2015, le taux de perte de forêts a diminué d’environ 25 pour cent par rapport à la période 2000-2005. Ce constat est synonyme d’avancées dans la gestion durable des forêts du monde.

Les données les plus récentes font apparaître des progrès dans la gestion durable des forêts de la planète. Si la superficie forestière mondiale recule toujours, entre 2010 et 2015, le taux de perte de forêts a diminué d’environ 25 pour cent par rapport à la période 2000-2005. Qui plus est, la proportion de zones forestières protégées et de forêts soumises à un plan de gestion à long terme demeure stable ou progresse dans toutes les régions du monde. Les nouvelles données relatives à la certification laissent entrevoir une tendance mondiale légèrement négative en raison d’une baisse de la superficie de forêts certifiées en Océanie. Cependant, dans toutes les autres régions, sauf en Afrique sub-saharienne, la superficie de forêts certifiées est stable ou en hausse.

Le déboisement et la dégradation des forêts restent une source de préoccupation dans certaines régions, surtout en Asie du Sud-Est et en Afrique du Nord, où le taux de perte de forêts s’est accru entre les périodes 2005-2010 et 2010-2015.

Parmi les groupes de pays en développement, les pays en développement sans littoral éprouvent toujours des difficultés à inverser le taux de perte de forêts et à préserver ou à élargir les aires protégées légalement constituées.

Tableau de bord des sous-indicateurs de l’indicateur 15.2.1 des ODD

Région des ODD
Taux de changement annuel net
de la superficie forestière 1
Stock forestier de biomasse aérienne (T/ha)
Proportion de la superficie forestière située
à l’intérieur d’aires protégées légalement
constituées
Proportion de la superficie forestière soumise
à un plan de gestion à long terme
Superficie de forêts certifiées
Monde
Asie centrale et du Sud
Asie centrale
Asie du Sud
Asie de l’Est et du Sud-Est
Asie de l’Est
Asie du Sud-Est
Afrique du Nord et Asie de l’Ouest
Afrique du Nord
Asie de l’Ouest
Afrique sub-saharienne
Europe et Amérique du Nord
Europe
Amérique du Nord
Amérique latine et Caraïbes
Océanie
Océanie (exception faite de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande)
Australie et Nouvelle-Zélande
Pays en développement sans littoral
Pays les moins avancés (PMA)
Petits États insulaires en développement (PEID)
  • Changement positif
  • Aucun changement ou changement mineur
  • Changement négatif

NOTES: 1 Calculé selon la formule des intérêts composés.


Indicateur 15.4.2 des ODD

Indice de couvert végétal montagneux

Trop tôt pour se prononcer

Cible 15.4

D’ici à 2030, assurer la préservation des écosystèmes montagneux, notamment de leur biodiversité, afin de mieux tirer parti de leurs bienfaits essentiels pour le développement durable.

Au niveau mondial, 76 pour cent des zones montagneuses sont recouvertes de végétation. Surveiller l’évolution du couvert végétal montagneux au fil du temps permet de mesurer la santé des écosystèmes montagneux, lesquels revêtent une importance capitale pour l’environnement et les communautés en altitude comme dans les basses-terres.

Les services écosystémiques sont fortement tributaires de la bonne santé des écosystèmes montagneux. Les montagnes fournissent, par exemple, entre 60 et 80 pour cent de l’eau douce utilisée mondialement par les ménages, l’agriculture et l’industrie, et permettent la production d’énergie verte et la conservation de la biodiversité.

L’indicateur 15.4.2 des ODD est un nouvel indicateur qui surveille la viabilité des zones montagneuses en mesurant leur couvert végétal. Plus ce dernier est élevé, plus les zones montagneuses sont en bonne santé et, partant, à même de jouer leur rôle écosystémique.

Selon les premières données recueillies en 2017, 76 pour cent des zones montagneuses du monde sont recouvertes de végétation verte (forêts, herbages ou terrains arbustifs, et terres cultivables). Si l’on entre dans le détail, 41 pour cent des zones montagneuses de la planète sont couvertes de forêts, 29 pour cent d’herbages ou de terrains arbustifs, et seulement six pour cent de terres cultivables. Au niveau régional, l’Asie de l’Ouest et l’Afrique du Nord avaient le couvert végétal montagneux le plus faible (60 pour cent) et l’Océanie celui le plus élevé (98 pour cent). Cet indicateur est calculé tous les trois ans et la FAO procèdera dès lors à la prochaine évaluation mondiale du couvert végétal montagneux en 2020.

Comme prévu, le couvert végétal des zones montagneuses recule lorsqu’on monte en altitude. Il s’est avéré le plus élevé dans les zones les plus basses et le plus modeste aux plus hautes altitudes. S’il est possible de dégager certaines tendances mondiales, il convient d’évaluer leur interprétation au niveau national. Par exemple, on constate que les forêts s’amenuisent de façon homogène avec l’altitude. Toutefois, selon le niveau de celle-ci, cette baisse peut résulter de facteurs climatiques attendus ou du surpâturage, du défrichement, de l’urbanisation, de l’exploitation des forêts, de la coupe de bois, de la collecte de bois de feu et d’incendies.

Par région, pourcentage du couvert végétal dans les zones montagneuses (2017)

  • Pourcentage de zones montagneuses recouvertes de végétation

Indicateur 15.6.1 des ODD

Nombre de pays ayant adopté des cadres législatifs, administratifs et opérationnels destinés à assurer un partage juste et équitable des bénéfices

En bonne voie

Cible 15.6

Favoriser le partage juste et équitable des bénéfices découlant de l’utilisation des ressources génétiques et promouvoir un accès approprié à celles-ci, ainsi que cela a été décidé à l’échelle internationale.

Depuis 2012, 50 parties sur 146 au total ont présenté dans leurs rapports nationaux des informations sur leurs mesures d’accès et de partage des avantages liées aux ressources phytogénétiques pour l’alimentation et l’agriculture.

La gestion et l’utilisation durable de la biodiversité, y compris des ressources génétiques, sont essentielles aux générations actuelles et futures. La biodiversité est nécessaire pour fournir des produits alimentaires et d’autres produits agricoles, ainsi que pour préserver les moyens d’existence de ceux qui en dépendent. Elle contribue, par ailleurs, à maintenir les écosystèmes en bonne santé et à remédier aux problèmes climatiques.

Cet indicateur surveille et mesure les progrès accomplis par les pays dans la mise au point de cadres pertinents sur l’accès aux ressources génétiques et le partage des avantages qui découlent de leur utilisation. La Convention sur la diversité biologique (CDB) est l’agence responsable de cet indicateur, tandis que la FAO est une institution partenaire, par le truchement du Traité international sur les ressources phytogénétiques pour l’alimentation et l’agriculture (RPGAA).

La façon dont on accède aux ressources génétiques et partage leurs bénéfices peut inciter à leur conservation et à leur utilisation durable. La CDB et la FAO promeuvent toutes deux un accès facilité aux ressources génétiques et le partage juste et équitable des avantages qui découlent de leur utilisation. En élaborant et en appliquant des mesures d’accès et de partage des avantages avec la CDB et la FAO, les pays contribuent à la conservation et à l’utilisation durable de la diversité biologique et génétique. Les agriculteurs des pays en développement qui promeuvent la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité sont les premiers à profiter des avantages des ressources génétiques.

Dans le cadre du Traité international sur les RPGAA, qui relève de la FAO, les parties contractantes présentent régulièrement un rapport national sur les mesures qu’elles ont prises pour s’acquitter de leurs obligations, notamment des dispositions relatives à l’accès et au partage des avantages. Depuis 2012, 50 des 146 parties ont fourni des informations sur leurs mesures d’accès et de partage des avantages liées aux RPGAA dans leurs rapports nationaux5.

Le Traité international sous-tend aussi un système multilatéral qui impose de recourir à des accords types de transfert de matériel (ATTM) en cas de transfert de RPGAA. Ces ATTM définissent les conditions d’utilisation et de partage des avantages qui régissent le transfert d’échantillons de RPGAA. Par voie de conséquence, plus on les utilise pour transférer des cultures vivrières et du fourrage, plus on promeut l’accès et le partage des avantages. En mai 2019, le nombre total d’ATTM communiqués dépasse les 75 000.

5 Plus on les utilise pour transférer des cultures vivrières et du fourrage, plus on promeut l’accès et le partage des avantages. En mai 2019, le nombre total d’ATTM communiqués dépasse les 75 000.

Nombre d’accords types de transfert de matériel (ATTM) (communiqués depuis 2012) et Pays rendant compte de leurs mesures d’accès et de partage des avantages (depuis 2016)

  • Accords types de transfert de matériel
  • Rapports nationaux