6.1 Détermination des coefficients de classement
6.2 Interactions entre les facteurs
6.3 Evaluation de limportance des facteurs lors de la combinaison des coefficients de classement
6.4 Symboles récapitulatifs des classes et sous-classes daptitude
6.5 Exemple dutilisation des formulaires
6.6 Incorporation des données concernant le rendement des cultures et les coûts
Avant daborder le présent chapitre, le lecteur se souviendra des étapes 3 à 5 traitées au Chapitre 4, concernant la sélection des éléments influant dun point de vue physique et économique sur la classification, et létablissement de limites critiques permettant dassigner, facteur par facteur, des niveaux daptitude (s1, s2, s3, n1 ou n2). Cest sur la base de ces spécifications, reportées sur le Formulaire N° 1, avec un certain nombre dhypothèses concernant les besoins en intrants et en améliorations des terres, que des classes et sous-classes daptitude peuvent être attribuées pour chaque combinaison type dutilisation/unité de terre. Ces spécifications fournissent au responsable de lévaluation des indications quant à laptitude dune terre à un type dutilisation donné en fraction de chaque facteur pris isolément, mais sans tenir compte des interactions entre les différents facteurs ou du poids relatif de chacun deux.
Le Chapitre 5 fournit des listes de caractéristiques des terres utilisées pour décrire les unités de terre. Dans le présent chapitre, nous allons décrire les méthodes à utiliser pour assortir ces caractéristiques aux spécifications des types dutilisation. On procède, pour ce faire, par ajustements successifs, durant lévaluation des terres jugées tant conditionnellement irrigables que irrigables, le but étant de mettre au point le projet le plus réalisable possible. Ces ajustements pourront consister, entre autres, à: (i) modifier le type dutilisation (méthode de culture ou dirrigation, aménagement), (ii) adapter les intrants (engrais, cultivars, eau, par exemple) et (iii) entreprendre des améliorations des terres (drainage, nivellement, etc,).
Les spécifications utilisées pour classer les terres conditionnellement irrigables seront normalement différentes de celles qui serviront ensuite à la classification des terres irrigables. En effet, cest souvent sans une connaissance précise des ressources en eau, de leur disponibilité saisonnière, du coût de distribution de leau en différents points de la zone du projet quon classe les terres conditionnellement irrigables. Ultérieurement, lors de la classification des terres irrigables, on disposera dinformations fiables sur lapprovisionnement en eau et les coûts de mise en valeur des terres. Le Chapitre 7 fournit des recommandations sur les critères économiques utilisables durant ces étapes successives.
Dès lévaluation des terres conditionnellement irrigables, il faudra en même temps quon étudie les unités de terre, tenter une classification et une confrontation des terres. Avant dentreprendre des prospections, lévaluateur aura normalement établi les spécifications de chaque type dutilisation à évaluer (Formulaire 1) et il devra les avoir avec lui pour la prospection. Les étapes qui succèdent à la cartographie des unités de terre sont les suivantes:
Etape 7: Pour chaque unité de terre, décider quelles sont les qualités et caractéristiques déterminantes du point de vue des besoins et limitations des types dutilisation. Compléter, pour chaque unité de terre, le Formulaire 2 en inscrivant les valeurs appropriées des qualités et des caractéristiques des terres (voir le protocole dinventaire des ressources en terres, au Chapitre 5). Etape 8: Confronter les limites critiques de chaque besoin ou limitation dutilisation (daprès les spécifications reportées sur le Formulaire 1) avec les conditions rencontrées dans lunité de terre (Formulaire 2) pour obtenir un coefficient de classement (s1, s2, s3, n1 et n2) pour chacune des combinaisons type dutilisation/unité de terre. Inscrire sur le Formulaire 3 le coefficient de classement. Indiquer également les hypothèses concernant les intrants, les améliorations des terres, leurs avantages et leurs coûts (voir Section 6.5, exemple 2). Etape 9: Décider de limportance relative de chaque élément de classification (ou groupe de facteurs interdépendants) en inscrivant, selon le cas, dans la colonne Importance (Formulaire 3) la mention appropriée: très important, moyennement important, peu important, sans importance. Etape 10: Combiner les différents coefficients de classement de façon à obtenir une classification de laptitude provisoire de chaque unité de terre à chaque type dutilisation. Il convient, à ce stade, de tenir compte des interactions entre facteurs (Section 6.2) et de leur importance (Section 6.3). Il faudra éventuellement estimer le rendement des cultures et les avantages/coûts économiques, à laide des critères décrits au Chapitre 7, pour pouvoir assigner classes et sous-classes. Inscrire les classes et sous-classes daptitude provisoires (S1, S2, S3, N1 et N2) au bas du Formulaire 3 ou sur la carte. Etape 11: Ajuster, si nécessaire, la description du type dutilisation ou introduire les intrants ou les améliorations des terres, et répéter les opérations 1 à 10 jusquà ce que lon obtienne le système de culture, dirrigation et daménagement le plus réalisable (mentionner éventuellement sur le Formulaire 3 la nécessité de répéter les opérations). Etapes 12 à 16: Présenter les classes et
sous-classes des classifications conditionnellement irrigable: ou
irrigable: sur les formulaires 4 ou 5, suivant les indications fournies au
Chapitre 3. |
Dans un premier temps, chaque élément de classement fait lobjet dune confrontation individuelle. Les limites critiques figurant sur le Formulaire 1 indiquent laptitude dune unité de terre à un type dutilisation donné pour le facteur considéré. Par exemple si lun des facteurs déterminants du type dutilisation maïs irrigué sur de petites exploitations est lenracinement (conditions nécessaires ou limitatives du développement des racines) et si les limites critiques sont représentées par lépaisseur utile de sol, cette épaisseur sera indiquée sur le formulaire, par des intervalles de profondeur correspondant aux niveaux daptitude s1, s2, s3, n1 et n2. Lépaisseur utile du sol mesurée pour chaque unité de terre entrera dans lune de ces cinq gammes de profondeur et donnera ainsi le coefficient de classement.
Prenons lexemple suivant:
Exemple 1 |
|
|
Type dutilisation des terres (type A): |
Maïs irrigué sur de petites
exploitations |
|
Elément de classification: |
Enracinement |
|
|
condition nécessaire |
exigences denracinement (maïs) |
|
qualité des terres |
conditions denracinement |
|
représentée par la (les) |
épaisseur utile de sol |
Limites critiques Epaisseur utile de sol
(cm) |
Coefficient de classement |
Unité de terre 8 |
200 |
s1 |
|
100 à 200 |
s2 |
|
50 à 100 |
s3 |
75 |
25 à 50 |
n1 |
|
0 à 25 |
n2 |
|
Quand on combine les coefficients de classement de plusieurs facteurs pour décider de la classe daptitude appropriée dune terre, il ne faut pas négliger les possibilités dinteractions. Si lon prend le mot interaction dans son sens large, on imagine aisément que de nombreux facteurs sont en interaction dans lindice de productivité ou lindice économique qui en résulte et qui représente lintégrale de leurs effets. Mais le niveau de certains facteurs peut accentuer ou atténuer leffet résultant du niveau dautres facteurs et une simple addition ou multiplication (même pondérée) peut ne pas toujours rendre compte de ces interactions de façon satisfaisante.
Voici deux exemples des interactions de deux facteurs, où le niveau dun facteur modifie les effets de lautre facteur.
EXEMPLES DINTERACTIONS
i. Interaction engrais/pesticides dans laccroissement des rendements, résultats expérimentaux
|
Avec engrais |
Sans engrais |
Avec pesticides |
Accroissement d1 t/ha |
Accroissement nul |
Sans pesticides |
Accroissement nul |
Accroissement nul |
Dans cet exemple, la culture ne répond que si elle reçoit simultanément engrais et pesticides mais ne réagit pas si lun ou lautre est appliqué isolément. On voit aisément ici que lagriculteur gaspillera son argent à acheter des engrais, si la culture doit être détruite par des ravageurs. Il est donc nécessaire que soient fixés conjointement les doses dengrais et de pesticides à utiliser.ii. Interaction eau/NPK sur le rendement des cultures daprès le coefficient de classement des facteurs
|
|
Approvisionnement en eau proportionnellement aux besoins de consommation |
|
s1 |
s3 |
||
Apport de NPK proportionnellement aux besoins |
s1 |
s1 |
s3 |
|
s3 |
s3 |
ni |
(Noter le parallèle avec le point i ci-dessus. Cette interaction de lazote apparaît mieux à la Figure 14, deuxième partie).Bien quirréalisable dans la plupart des évaluations, la détermination de limpact des interactions sur les rendements, laptitude au drainage, la vulnérabilité à lérosion, etc., ne peut se faire quantitativement que sur le terrain, au moyen dexpériences combinant systématiquement les divers facteurs à des niveaux différents. Il faudra toujours utiliser, si elles sont disponibles, les données concernant les rendements agricoles qui intègrent les nombreux facteurs en jeu, dans la mesure où elles intéressent les conditions physiques et socio-économiques à létude.
Abstraction faite des interactions, certains facteurs auront, sur la productivité des terres ou sur le rapport bénéfices/coût, une influence plus grande que dautres. Cest pour cette raison que létape 9 prévoit le classement des facteurs selon leur importance, qui est notée, sur le Formulaire 3, par lune des quatre mentions suivantes: très important (TI), moyennement important (MI), peu important (PI), ou sans importance (SI). Alors que le coefficient de classement des facteurs ne porte que sur un facteur unique (ou une interaction unique), la note attribuée à limportance indique limportance relative du facteur considéré sur la production ou le rapport bénéfice/coût. Certains facteurs individuels (quantité deau, coûts du drainage, etc. ont parfois une importance prédominante). En utilisant des degrés dimportance, on leur donne le poids qui leur revient dans lattribution provisoire des classes daptitude, avant de passer à une évaluation économique complète.
Les analyses économiques décrites au Chapitre 7 permettent souvent de mettre en évidence limportance des différents facteurs. Toutefois, les considérations touchant le domaine social, lenvironnement et la conservation de la nature peuvent ne pas apparaître comme économiquement pertinentes. Les degrés dimportance rappellent au responsable de lévaluation limportance et les variations possibles de ces facteurs à lintérieur de la zone étudiée. Il sapercevra par exemple quune technique dirrigation pose des difficultés dordre social ou que, dans telle ou telle zone, il peut y avoir des problèmes de droits deau. Le fait quun facteur ait été jugé très important peut être intéressant au moment de la répétition des opérations, et conduire à dutiles modifications du plan du projet, notamment à un ajustement des propositions concernant le plan de culture, lirrigation, laménagement et à des modifications des plans de mise en valeur des terres.
Les symboles utilisés dans le Cadre FAO pour exprimer les ordres, classes et sous-classes daptitude des terres sont reproduits dans le Tableau 1 et expliqués à lAnnexe 1. Pour la représentation cartographique, le responsable de lévaluation des terres peut avoir besoin de fournir des explications supplémentaires en se servant du système de notation quil a lui-même expressément établi pour une étude déterminée. Ce système de notation doit être le même pour toute létude et doit être conçu de façon à éviter toute erreur dinterprétation. Voici un exemple de symbolisation appropriée:
Les symboles empruntés ici au Cadre FAO sont S3d, qui signifient que la terre nest que marginalement apte au type dutilisation des terres (TUT A) en raison de besoins ou problèmes de drainage. Les symboles supplémentaires sont TUT A en dénominateur et laccent de d. Laccentuation (ici d) permet dindiquer que des frais de mise en valeur sont nécessaires pour que cette terre soit classée S3. Lampleur de ces dépenses pourrait être indiquée par un, deux ou trois accents, ce qui donnerait d, d ou d. Le Tableau 17 donne une liste de suffixes alphabétiques indiquant des sous-classes daptitude (daprès le ou les principes, éléments de classification). Dans cette liste, les facteurs comprenant des coûts de mise en valeur ont tous un accent, comme dans lexemple ci-dessus. Les facteurs concernant la conservation des ressources et lenvironnement peuvent recevoir un accent différent: par exemple ê. Ils peuvent aussi représenter des sous-classes. Lemploi de parenthèses de part et dautre de données supplémentaires sera laissé à la discrétion du responsable de lévaluation, qui en fixera les règles lui-même. Dans lexemple ci-dessus, le symbole (ê) peut signifier quil faut garder présent à lesprit un risque dérosion à long terme.
Tableau 17 SUFFIXES ALPHABETIQUES UTILISES POUR EXPRIMER LES CLASSES ET SOUS-CLASSES DAPTITUDE
ELEMENT DE CLASSIFICATION |
Suffixe alphabétique |
|
A. |
Cultures (facteurs agronomiques) |
|
1. |
Période végétative |
b |
2. |
Rayonnement |
j |
3. |
Température |
c |
4. |
Enracinement |
r |
5. |
Aération |
d |
6. |
Quantité deau |
m |
7. |
Eléments nutritifs (NPK) |
n |
8. |
Qualité de leau |
q |
9. |
Salinité |
x |
10. |
Sodicité |
y |
11. |
pH, oligo-éléments et toxicités |
z |
12. |
Ravageurs, maladies, mauvaises herbes |
p |
13. |
Inondations, orages, vents, gelées |
u |
B. |
Facteurs daménagement |
|
14. |
Emplacement |
l |
15. |
Conduite des arrosages |
w |
16. |
Aménagement avant récolte |
v |
17. |
Récolte et postrécolte |
h |
18. |
Mécanisation |
k |
C. |
Mise en valeur des terres |
|
19. |
Défrichement |
c |
20. |
Protection contre les inondations |
f |
21. |
Drainage |
d |
22. |
Nivellement des terres |
t |
23. |
Amendements et apports physiques, chimiques et
organiques |
a |
24. |
Lessivage |
x |
25. |
Durée de la bonification |
r |
26. |
Ouvrages dirrigation (construction) |
i |
D. |
Conservation des sols et protection de
lenvironnement |
|
27. |
Risques de salinité/sodicité |
xy |
28. |
Risques pour les eaux superficielles ou souterraines |
w |
29. |
Risques dérosion à long terme |
ê |
30. |
Risques pour lenvironnement |
v |
E. |
Conditions socio-économiques |
|
31. |
Attitude des agriculteurs envers lirrigation |
f |
32. |
Autres éléments de classification |
|
Lexemple 2 montre comment utiliser les formulaires pour évaluer un type dutilisation des terres dans une zone aride saline à bonifier. Cet exemple montre comment fonctionnent les coefficients de classement lorsque plusieurs facteurs ont un rôle classificateur, quelles sont les interactions à prendre en compte et comment sapplique la notion dimportance dans lattribution des classes et sous-classes daptitude. Il montre aussi la nécessité de procéder à des affinements successifs par répétition des opérations et limportance du passage des critères physiques aux critères économiques, ainsi quil sera exprimé dans le Chapitre 7.
EXEMPLE 2:
Type dutilisation des terres (TUT B): |
Culture dhiver (blé, haricot,
trèfle) |
Elément de classification 9: 1/ |
Salinité (lutte contre la) |
condition limitative de lutilisation des
terres: |
Tolérance des cultures susmentionnées à
la salinité. |
qualité des terres: |
Risque potentiel de salinisation du sol après
bonification et effets sur lindice de productivité |
représenté par les
caractéristiques |
- perméabilité du sol (0-75 cm de
profondeur) |
Elément de classification 21: |
Drainage |
condition nécessaire de lutilisation des
terres: |
Besoins de drainage (conception) |
qualité des terres: |
Aptitude au drainage |
représenté par: |
Coût du drainage (nul, faible, moyen,
élevé, ou dollars/ha). |
Elément de classification 24: |
Besoins de lessivage |
Conditions nécessaires de lutilisation des
terres: |
Quantité deau de lessivage (cm deau)
nécessaire pour remettre la terre en état de lessivage |
Qualité des terres: représenté
par: |
- salinité actuelle du sol (profondeur 0-75 cm) EC de
lextrait de pâte de sol saturé (dS/m) |
Elément de classement 25: |
Durée de bonification |
condition nécessaire à lutilisation des
terres: |
Durée de bonification (années) |
qualité des terres: |
Non applicable |
représenté par: |
Valeur du manque à produire (dollars/ha) |
1/ Les chiffres se réfèrent à la liste des facteurs présentés dans le Formulaire 1Ces quatre facteurs seront considérés comme des spécifications de lutilisation TUT B (Formulaire 1) en prenant des limites critiques comme dans lexemple 2, formulaire 1.(Noter linterdépendance des facteurs, spécialement en ce qui concerne la lutte contre la salinité et le drainage).
Exemple 2 FORMULAIRE 1: SPECIFICATIONS DU TYPE DUTILISATION B (Cultures dhiver et dété) 1/
ELEMENT DE CLASSIFICATION
|
REPRESENTE PAR:
|
LIMITES CRITIQUES: |
||||
s1 |
s2 |
s3 |
s4 |
s5 |
||
9. Lutte contre la salinité
|
- perméabilité du sol 2/ |
> 1.0 |
1,0-0.5 |
0.5-0.1 |
0.1-0.05 |
< 0.05 |
- profondeur de la barrière (m) |
> 5 |
5-3 |
3-2 |
2-1 |
< 1 |
|
- résistance hydraulique à lécoulement vertical
à travers la barrière (C) 3/ |
< 50 |
50-100 |
100-200 |
200-250 |
> 250 |
|
- altitude (m) |
> 20 |
20-15 |
15-10 |
10-3 |
< 3 |
|
21. Drainage
|
- conception du drainage, besoins exprimés en coût 4/ |
nul |
modère |
modéré à |
élevé |
très élevé |
- coûts réels ($/ha) |
|
à calculer |
|
|||
24. Besoins de lessivage
|
- salinité actuelle du sol (entre 0 et 75 cm de profondeur), CE
de lextrait de saturation (d s/m) |
< 10 |
10-30 |
30-60 |
60-75 |
> 75 |
- profondeur de leau (m) (par hypothèse, qualité
de leau: CE 1-2 d s/m) |
< 0.5 |
0.5-1 |
1-1.5 |
1.5-2 |
> 2 |
|
- coût du lessivage |
nul |
modère |
modéré à élevé |
élevé |
très élevé |
|
25. Durée de la bonification
|
- temps nécessaire pour ramener la salinité (entre 0 et
75 cm) à < 4 d s/m CE extrait de saturation) (années)
4/ |
< 0.5 |
0.5-1 |
1-2 |
2-4 |
> 4 |
- valeur du manque à produire 4/ |
nulle |
modérée |
modérée à élevée |
élevée |
très élevée |
1/ Ce nest quun exemple; lévaluateur doit établir ses propres spécifications pour chaque type dutilisation (voir critères à la deuxième partie).2/ Par la suite, on pourra, si besoin est, remplacer cette donnée par une classe de texture du sol, sil y a une bonne corrélation avec la perméabilité du sol.
3/ Voir Section C 21, deuxième partie.
4/ Des études spéciales peuvent être nécessaires pour calculer le coût du drainage et la valeur du manque à produire pendant la bonification, données quil faudra inclure dans les réitérations suivantes.
________________________
Lévaluateur emporte les spécifications du TUT B ci-dessus avec lui lorsquil étudie et cartographie les unités de terre. Pour toute unité de terre donnée, il peut reporter les données suivantes concernant les qualités et les caractéristiques des terres sur le formulaire 2:
Exemple 2 FORMULAIRE 2: CARACTERISTIQUES ET QUALITES DE LUNITE DE TERRE N° 130 ET EVALUATION DES INTRANTS ET AMELIORATIONS NECESSAIRES
FORMULAIRE 2: unité de terre 130 |
RESPONSABLE DE LEVALUATION: T. Spade |
|||
DESCRIPTION: système de terre Banypoh, volet 1 |
||||
ELEMENTS DE CLASSIFICATION: |
UNITE DE MESURE |
CARACTERISTIQUE OU QUALITE DES TERRES, VALEUR |
INTRANTS ET AMELIORATIONS SUPPOSES POUR LE TYPE DUTILISATION
B
|
|
ACTUELLE |
FUTURE |
|||
9. Risque de salinité après remise en état |
|
|
|
|
- texture du sol (0-75 cm) |
|
scl |
scl |
|
- perméabilité du sol (0-75 cm) |
m/ha |
> 1,0 |
> 1,0 |
|
- profondeur de la couche obstacle |
m |
2,5 |
2,5 |
|
- résistance hydraulique à lécoulement vertical
à travers la couche obstacle |
c |
75 |
75 |
|
- altitude |
m |
> 20 |
> 20 |
|
21. Drainage |
|
|
|
|
- conditions de drainage (besoins et conception) |
|
|
|
500 m de tuyau perforé de 50 mm par hectare à une profondeur
de 1,5 m |
- estimation provisoire du coût de drainage |
|
|
|
coût modéré |
- estimation révisée du août du drainage |
$/ha |
|
|
pas encore calculé |
24. Besoins de lessivage pendant la période de bonification |
|
|
|
|
- salinité actuelle du sol (entre 0 et 75 cm) EC de lextrait
de saturation |
ds/m |
variable 10 à 30 |
4 |
|
- hauteur deau nécessaire à la bonification (par
hypothèse, qualité de leau EC = 1 à 2 ds/m) |
m |
|
|
1,2 m deau |
- coût provisoire du lessivage |
|
|
|
faible |
- estimation révisée du coût du lessivage |
$/ha |
|
|
pas encore disponible |
25. Durée de bonification |
|
|
|
|
- temps nécessaire pour ramener la salinité (0-75 cm) à
4 ds/m EC (extrait de saturation) |
années |
|
|
< 0,5 an |
- valeur du mangue à produire |
$/ha |
|
|
à calculer |
i. Les observations faites par lévaluation à mesuré quil caractérise lunité de terre, sur le terrain.Lévaluateur passe à létape 8, qui consiste à mettre en parallèle les caractéristiques, intrants et améliorations des terres (formulaire 2) avec les spécifications du type dutilisation B (formulaire 1) et à choisir les coefficients de classement approprié pour les reporter sur le formulaire 3 de la façon suivante:ii. Son évaluation des caractéristiques observées traduite en estimations des intrants et améliorations des terres nécessaires (besoins de drainage, lessivage de bonification, par exemple). Ainsi, le sol sera lessivé après pose des drains pour ramener la salinité de son niveau actuel (10-30 dS/m) à un niveau acceptable (4 dS/m).
iii. Des devis établis sur la base des études de drainage (longueur, taille, écartement et profondeur de tuyau ou de fossé), auxquels sajoutent le coût du lessivage et du manque à produire pendant les opérations de drainage et lessivage. Pendant cette période, il faudra éventuellement déplacer les cultures sur dautres terres; cest pourquoi il faut préciser à la fois la durée de la période de bonification et la valeur du manque à produire pendant ladite période. Au début de lévaluation sur le terrain, une estimation approximative des coûts (faibles, moyens, élevés) suffit; par la suite, on pourra affiner les données et reporter sur le formulaire des coûts réels.
Exemple 2 FORMULAIRE 3: COEFFICIENTS DE CLASSEMENT
DES FACTEURS
(type dutilisation B et unité de terre
N° 130)
Formulaire 3: COEFFICIENT DE CLASSEMENT DES
FACTEURS |
TYPE DUTILISATION B: |
|||
ELEMENTS DE CLASSIFICATION |
COEFFICIENT DE CLASSEMENT |
IMPORTANCE |
REMARQUES |
|
9. Risque de salinité après
bonification |
|
|
Très important |
|
- perméabilité du sol |
s1 |
s2 |
|
|
- profondeur de la couche obstacle |
s3 |
s2 |
|
|
- résistance hydraulique à
lécoulement vertical à travers la couche obstacle |
s2 |
s2 |
|
|
- altitude |
s1 |
s2 |
|
|
21. Coût du drainage |
|
|
Très important |
|
- estimation provisoire |
s2 |
|
|
|
- estimation révisée |
|
n.d. |
|
|
24. Besoins de lessivage pendant la période de
bonification |
|
|
Sans importance |
|
- coût du lessivage |
s1 |
|
|
|
- estimation révisée |
|
|
|
|
25. Durée de la bonification |
|
|
Peu importante |
|
- temps nécessaire pour réduire la
salinité |
s1 |
|
|
|
- valeur du manque à produire |
|
n.d. |
|
|
CLASSES ET SOUS-CLASSES PROVISOIRES DAPTITUDE DES
TERRES |
|
|
|
|
CLASSES ET SOUS-CLASSES DEFINITIVES DAPTITUDE DES
TERRES |
|
|
|
n.d. non encore disponible.On notera quil est possible, dans un premier temps, détudier un ensemble représentatif dunités de terres à ne degré de détail, puis de simplifier les entrées.
La classe et la sous-classe daptitude des terres attribuées provisoirement sur le terrain sexpriment comme suit:
formule qui indique une limitation liée à la salinité après bonification susceptible de réduire les rendements de lunité de terre N° 130 et un coût de drainage moyen. Bien que classées individuellement S2, ces deux limitations combinées rabaissent le classement à S3. La terre na quune aptitude marginale et il faudra procéder à des estimations supplémentaires des dépenses de drainage et autres coûts. Ces estimations confirmeront éventuellement la classe attribuée ou entraîneront le passage à la classe inférieure N1.
Lévaluateur doit réunir, sur le rendement des cultures, des données mesurables, qui serviront à lévaluation économique dont découlera, le cas échéant, une révision des classes daptitude.
Il est utile dinclure, dans la description des types dutilisation des terres, le plafond ou les rendements maximums escomptés sur les terres SI. On peut alors fixer, pour chaque classe daptitude, des rendements proportionnels à ce plafond qui constitueront un indice de productivité (exemple: s1 = 1,0 à 0,8; s2 = 0,8 à 0,7; s3 = 0,7 à 0,6, etc., les valeurs pouvant être différentes). Il est à noter quon peut utiliser des coefficients de classement comme indicateurs des rendements relatifs quand lexpression de ces derniers en termes économiques nécessite une évaluation économique supplémentaire.
Dans lexemple 2, le seul élément de classification cité comme pouvant influer sur le rendement est la salinité de la terre après bonification (tous les autres facteurs cités sont des limitations pour raison de coût). On peut sattendre à ce que certaines unités de terre présentent des zones salines ou soient plus difficiles à aménager du point de vue de la lutte contre la salinité. Les rendements y seront donc plus faibles que sur dautres unités de terres. Dans lexemple du Formulaire 3 cité ci-dessus, le coefficient de classement s2 attribué à la salinité correspondrait, disons, à un rendement escompté de 75 pour cent par rapport au plafond S1. Il faudra dresser un tableau des rendements plafonds s1 pour chacune des cultures (blé, haricot, trèfle, maïs, tournesol) du type dutilisation B.
On procédera de même pour les intrants physiques (engrais, pesticides, etc.) et pour les coûts de mise en valeur des terres (coûts techniques de mise en valeur pour la zone considérée), qui devront dabord être décrits en termes physiques, puis quantifiés financièrement. On obtiendra ainsi les informations nécessaires à lévaluation économique de laptitude des terres, dabord pour les terres considérées comme conditionnellement irrigables, puis pour les terres irrigables, comme on le verra en détail au chapitre suivant.