13.1 Introduction
13.2 Identification des dangers
13.3 Description des produits
13.4 Consommateurs vises et utilisation prévue
13.5 Développement du plan HACCP
13.6 Choix du site
13.7 Qualité de leau
13.8 Aliments et alimentation
13.9 Installations pour la production
13.10 Récolte et manutention
13.11 Formation
13.12 Registres
13.13 Documents
13.14 Examen et verification
Cette section du code sapplique à laquaculture industrialisée et commerciale pour la production de poissons et crustacés, désignés ci-après comme poissons qui font lobjet dun commerce international et qui sont destinés à la consommation humaine directe. Elle nenglobe pas les systèmes de pisciculture extensive qui prédominent dans de nombreux pays en développement ni les systèmes délevage et de pisciculture intégrés.
Aux fins du présent code, par aquaculture, on entend lélevage dorganismes aquatiques comprenant les poissons, les mollusques, les crustacés et les plantes aquatiques. Lélevage suppose une forme quelconque dintervention dans le processus afin daccroître la production, par exemple le repeuplement régulier, lalimentation, la protection contre les prédateurs, etc. Lélevage suppose également une propriété individuelle ou collective du stock élevé. A des fins de statistiques, les organismes aquatiques qui sont récoltés par un individu ou une société qui en a été le propriétaire pendant la période délevage contribuent à laquaculture, tandis que les organismes aquatiques exploités par le secteur public comme ressource collective, avec ou sans licences appropriées, sont la production des pêches. (FAO Technical Guideline for Responsible Fisheries No. 5, Rome, FAO. 1997. 40 pages, anglais seulement).
Après avoir mis en place un programme de conditions préalables (Section 3), la ferme piscicole peut appliquer les principes HACCP à chaque étape du diagramme des opérations de production. Ce plan modèle a été établi pour servir de guide aux pisciculteurs qui souhaitent, ou doivent, préparer des plans HACCP pour la production de poissons dans des établissements piscicoles. Il est destiné à servir uniquement de modèle et chaque établissement doit préparer un plan adapté aux conditions spécifiques dune station de production et dun produit particulier.
La consommation de poissons et de produits de la pêche comporte divers dangers pour la santé et, en gros, les produits aquicoles présentent les mêmes dangers que les variétés correspondantes capturées dans la nature (Section 4.3.2). Dans certaines conditions, des dangers particuliers sont accrus dans les produits aquicoles, par rapport aux poissons capturés dans la nature, en raison, par exemple, de la présence de résidus de médicaments vétérinaires. Des densités de repeuplement élevées par rapport au milieu naturel peuvent augmenter le risque dinfection croisée des agents pathogènes au sein dune population de poissons. Dautre part, chez les poissons délevage, les risques deffets nuisibles pour la santé peuvent être moins grands. Dans les systèmes où les poissons reçoivent des aliments artificiels, les risques associés à la transmission de dangers par les aliments consommés par les poissons sont beaucoup moins importants. Ainsi, linfection par des parasites nématodes nexiste pas, ou est très réduite, chez le saumon délevage par rapport au saumon capturé dans la nature.
Les produits considérés dans le cadre de ce plan HACCP modèle sont des poissons vertébrés crus et des mollusques et crustacés crus. Ils sont produits par un système délevage contrôlé qui peut comprendre le cycle de production total à partir de luf, ou seulement les étapes finales du développement. Les produits font habituellement lobjet de très peu de transformation après la récolte et avant leur expédition par les fermes piscicoles. En général, cela comprend uniquement labattage, le triage, lempaquetage, la mise sous glace et parfois léviscération, la saignée ou létêtage. Tout traitement ou toute manipulation ultérieurs autres que ceux-ci devraient être soumis à un plan HACCP pour les opérations particulières telles quelles sont décrites à la section 5.
Cette étape de la procédure se propose de déterminer si le produit sera utilisé dune manière qui augmente le risque de danger pour les consommateurs ou sil est destiné à des consommateurs qui sont particulièrement sensibles à un danger.
Le plus souvent, on fait cuire ces produits avant de les consommer, mais on les consomme aussi crus ou après quils aient été soumis à des traitements qui pourraient ne pas tuer ou ne pas inactiver les agents biologiques ou les toxines. Pour ce qui est de la préparation pour la consommation, les produits aquicoles ne sont généralement pas traités différemment des produits équivalents récoltés dans la nature. Néanmoins, léquipe dévaluation chargée délaborer le plan HACCP doit déterminer si un produit particulier risque dêtre consommé sans subir un traitement préalable qui inactiverait les agents biologiques, et en tenir dûment compte lors de la formulation dun plan HACCP.
Le consommateur visé est le grand public, en particulier des groupes vulnérables comme les personnes âgées et les très jeunes et les personnes peu résistantes à linfection, mais généralement les produits aquicoles ne visent pas des sections particulières du public et sont distribués avec les produits ichtyologiques récoltés en milieu naturel.
Lorsque le diagramme des opérations a été établi, chaque étape du processus est examiné pour décider sil sagit dun point critique pour la maîtrise (CCP), selon le procédé résumé à la figure 1 de la section 4. Léquipe chargé de lexamen considère quels dangers pourraient être introduits, ou produits, à cette étape, et si un danger pourrait ou non être maîtrisé à chaque étape afin déliminer ou de réduire le risque provenant dun danger. Pour quune étape soit un HACCP, il doit exister une mesure préventive qui réduit ou élimine le risque provenant de ce danger. Plus dune mesure préventive peut être appliquée à un CCP pour maîtriser plus dun danger. Chaque mesure préventive est associée à des seuils critiques qui servent de limites au champ dapplication de cette mesure où le danger est effectivement maîtrisé. Un CCP repose sur lidée que la propriété qui maîtrise le danger peut être mesurée, suivie, et contrôlée dans les conditions qui existent au CCP potentiel. Si ces conditions peuvent être satisfaites, un protocole pour léchantillonnage et la mesure de la propriété est spécifié dans létape de surveillance du plan HACCP. Si le résultat de la surveillance montre que le critère pour la maîtrise est sorti des limites, le système devra être modifié afin quon puisse le contrôler. Le plan HACCP spécifiera la mesure à prendre à cet effet, et pourrait exiger que le poisson délevage exposé au danger à chaque étape depuis le dernier point de surveillance soit isolé pour un examen plus approfondi et quun traitement soit éventuellement appliqué pour réduire le risque. La tenue de registres précis et appropriés de toutes les procédures de surveillance et des mesures prises après la surveillance est une partie essentielle du système HACCP.
Il y a trois points critiques pour la maîtrise (CCP) associés au modèle proposé à la figure 8, qui sont des étapes où la maîtrise est nécessaire pour prévenir ou éliminer un danger relatif à linnocuité des aliments ou pour le ramener à un niveau acceptable. Les CCP sont le site ou lemplacement de létang délevage, lapprovisionnement en eau et lalimentation. La nature des CCP dépendra du système aquicole et, quand on élabore un plan HACCP, il est essentiel dexaminer les conditions uniques de chaque établissement daquaculture.
Ce graphique est donné à titre dexemple uniquement. Aux fins de lapplication du Système HACCP, il convient détablir un graphique opérationnel pour chaque processus.
Figure 8. Exemple de graphique opérationnel pour la production aquacole
Les pratiques aquacoles diffèrent selon les variétés de poisson et de crustacés élévées en aquaculture et selon les systèmes de production, et il peut arriver quune unité de production donnée ne suive pas toutes les étapes indiquées sur le présent graphique. Les méthodes délevage ne créent pas, en elles-mêmes, de risques pour la santé humaine et, par conséquent, ne figurent pas dans le graphique.
Lemplacement, la conception et la construction des fermes piscicoles devraient suivre les principes des bonnes pratiques aquicoles. Des dangers peuvent se présenter avec lemplacement de létang délevage et le choix du site, concernant la contamination chimique de lenvironnement et linteraction sol/eau qui influeront sur la qualité de leau (CCP 1). Les propriétés du sol sont directement liées aux nutriments dans leau de létang, tandis que des facteurs comme lacidité ou lalcalinité se rapporteront à la qualité du sol. Les sols acides peuvent provoquer un faible pH et le lessivage des métaux qui peuvent saccumuler dans les poissons. Les établissements aquicoles peuvent recevoir des pesticides et des produits chimiques provenant de terres agricoles adjacentes ou de sources industrielles, et cela peut conduire à des niveaux inacceptables de contaminants chimiques chez les poissons délevage. Les mesures de maîtrise comportent des activités qui peuvent servir à prévenir ou éliminer un danger lié à linnocuité des aliments ou à les ramener à un niveau acceptable. Ces mesures se rapporte au choix du site pour installer un étang délevage et comportera une enquête pédologique afin détablir si le sol se prête à laquaculture. Les étangs délevage devraient être situés dans des zones où le risque de contamination par des effluents chimiques dangereux est minime et où les sources de pollution peuvent être contrôlées.
Les procédures de surveillance comprennent une série dobservations ou de mesures permettant dévaluer si un CCP est maîtrisé. Pour ce qui concerne lemplacement de létang délevage, cela comportera au départ lanalyse du sol dans la zone adjacente, ainsi quune inspection régulière de lendroit pour détecter des sources possibles de pollution. Des mesures correctives seront prises si les résultats de la surveillance du CCP indiquent une perte de maîtrise. Si lanalyse du sol démontre que le site ne se prête pas à linstallation dun établissement aquicole, il faudra trouver un autre emplacement. Il pourrait être nécessaire disoler des lots de poissons ou de traiter leau des étangs si le degré de pollution des étangs délevage devenait inacceptable.
Avant daménager un établissement daquaculture, il conviendrait de procéder à une enquête pédologique de manière à déterminer la concentration et les variations de tous les paramètres importants pour la salubrité des produits finis. Le choix des paramètres à mesurer ainsi que le type de létude dépendront de la situation locale à légard des contaminants potentiels, ainsi que des données que lon aurait pu recueillir auparavant. La terre entrant dans laménagement des étangs ne devrait pas contenir de produits chimiques dans des concentrations susceptibles dentraîner laccumulation dans le poisson de niveaux de contamination inacceptables.
13.7.1 Etablissements à terre
13.7.2 Etablissements installés sur leau
Les dangers présentés par leau dans laquelle le poisson est élevé, ou dans leau fournie à linstallation, varie largement selon le système délevage. Il est possible didentifier plusieurs grandes classes de systèmes sur la base des dangers et des risques.
Lélevage en cages dans un milieu marin pose le moins de dangers et le moins de risques. Le milieu marin nest pas pollué en général, sauf dans les estuaires des fleuves où se déversent des déchets industriels, humains ou animaux. Lemplacement de linstallation est important pour réduire ou éliminer ces dangers. Les parasites dorigine hydrique ne constituent généralement pas un danger dans ce milieu marin. Les aliments artificiels nécessaires pour les poissons en cage réduisent considérablement, et peuvent même éliminer, les risques provenant des dangers transmis par les aliments naturels.
Les systèmes délevage en cages en eaux douces ne sont pas exempts de risques dinfections parasitaires dorigine hydrique et de contamination bactérienne. Les risques sont réduits lorsque les systèmes ne sont pas en contact avec des sources de déchets humains ou animaux, et lemplacement est là encore un facteur important de réduction des risques.
Les établissements à terre ont habituellement la possibilité de contrôler la qualité de leau utilisée dans le système. Un des objectifs du contrôle de la qualité de lalimentation en eau est de protéger la santé du stock, et fortuitement, les mêmes contrôles réduiront ou élimineront les risques pour la santé. Tout procédé de traitement de leau devrait faire lobjet dune analyse HACCP pour la maîtrise des dangers pour la santé.
Les poissons ne devraient pas être élevés dans des eaux où la présence de substances dangereuses peut conduire à une contamination des produits par un niveau inacceptable de ces substances. Les établissements devraient être implantés à bonne distance des sources potentielles de contamination de leau afin dassurer la protection des produits de la contamination. Il est nécessaire de faire attention aux aspects sanitaires de la conception et de la construction, à lemplacement approprié et à la mise en place dinstallations suffisantes afin que les dangers puissent être maîtrisés efficacement.
La conception selon de bonnes règles dhygiène de systèmes aquicoles où les poissons sont élevés en cages, en viviers flottants ou dans toute autre forme denceinte en eaux libres, ou dans des étangs ou bassins allongés devrait sappuyer sur les recommandations suivantes:
Les implantations à proximité détablissements industriels ou de centres miniers, surtout si ces derniers sont situés sur le même bassin versant, ainsi que les petites exploitations en eau dormante situées au milieu de vastes terrains maraîchers risquent dêtre exposées à une contamination chimique inopinée. Les implantations proches de zones très peuplées ou situées en aval de zones délevage animal ou à proximité dhôpitaux peuvent être exposées à une contamination imprévue qui peut rendre les poissons impropres à la consommation humaine.
13.8.1 Homologation et distribution des médicaments vétérinaires
13.8.2 Manutention et administration des médicaments vétérinaires
13.8.3 Délai dattente - Mesures de contrôle visant à protéger la santé publique
13.8.4 Renseignements sur les médicaments vétérinaires
13.8.5 Préparation des médicaments et risques du travail
En aquaculture, les régimes alimentaires varient largement allant de labsence totale daliments dappoint à lalimentation complètement à base daliments composés. Selon lespèce, lâge, les systèmes et les conditions délevage, les besoins nutritionnels des poissons, garants dune bonne croissance et dun bon état sanitaire, peuvent être satisfaits soit par des aliments naturels dont une technologie appropriée aura permis la présence dans la station délevage, soit au moyen dun mélange daliments naturels et daliments dappoint (supplémentaires), soit encore par un régime complet. Les aliments qui satisfont complètement les besoins nutritionnels connus des poissons sont produits soit industriellement soit à létablissement en mélangeant les ingrédients et autres composants selon la formulation prescrite. La plupart des aliments supplémentaires ne comportent quun seul ingrédient, fournissant surtout de lénergie, et sont souvent dorigine locale.
Afin de garantir que les aliments pour poissons sont dune qualité qui nentraînera pas dans les produits délevage un danger pour les consommateurs, on recommande ce qui suit:
Le poisson, lensilage de poisson, les abats de poisson ou danimaux dabattoir et les déchets dabattoir frais ou congelés devraient parvenir à létablissement dans un état de fraîcheur suffisant. Les aliments humides en état de décomposition peuvent occasionner un stress et des maladies chez les poissons et en compromettre la qualité. Les déchets dabattoir seront stérilisés au moyen dune méthode agréée avant de pouvoir être acceptés.
Lemploi incontrôlé et illimité de médicaments peut conduire à laccumulation de résidus indésirables chez les poissons traités et dans lenvironnement. En outre, ladministration prolongée dantibactériens, dantiprotozoaires ou danthelminthiques peut favoriser lapparition dune résistance. Il incombe au vétérinaire ou à toute autre personne agréée délaborer des programmes de médecine préventive à lintention du pisciculteur et de souligner limportance dune gestion saine et de bonnes pratiques délevage pour réduire les risques de maladies. Il faut sefforcer autant que possible de nutiliser que des médicaments dont lefficacité est reconnue pour le traitement dune maladie spécifique.
Dans le cas de maladies pour lesquelles il nexiste aucun produit autorisé ou lorsque certaines indications ou espèces visées ne sont pas mentionnées dans la documentation concernant le produit, le vétérinaire ou la personne autorisée peuvent, de leur propre chef ou sur le conseil du fabricant, avoir recours à dautres produits agréés pour un usage non spécifié sur létiquette. Toutefois, les produits ainsi administrés peuvent avoir des effets secondaires imprévisibles et donner lieu à des niveaux inacceptables de résidus. Par conséquent, les vétérinaires ne doivent prendre de telles initiatives quaprès avoir examiné avec le plus grand soin les besoins de la maladie ou la situation de besoin physiologique et à condition que les critères suivants soient satisfaits: 1) un diagnostic médical est fait par un vétérinaire traitant dans le contexte dun rapport vétérinaire-client-patient valide; 2) il faut déterminer quaucun médicament commercialisé nest actuellement étiqueté pour traiter létat diagnostiqué ou que la dose recommandée sur létiquette a été jugée cliniquement inefficace chez le poisson à traiter; et 3) des procédures sont instituées pour assurer que lidentité du poisson traité est maintenue. Dans de tels cas, le délai dattente après linterruption du traitement doit être considérablement prolongé avant de commercialiser le poisson. Il incombe aux vétérinaires de donner par écrit des instructions sur le mode demploi et les délais dattente pour tous les médicaments utilisés dune manière non spécifiée sur létiquette. Une telle utilisation doit être interdite à toute autre personne, sauf si elle est effectuée ou autorisée sous la surveillance ou sur la prescription dun vétérinaire.
Le vétérinaire/la personne agréée devrait évaluer la nécessité disoler les poissons malades du reste du stock et de les traiter individuellement. Il est nécessaire dobserver étroitement le poisson pendant le traitement de leau et après lincorporation de médicaments à lalimentation, afin de détecter les réactions suspectes. Le vétérinaire est non seulement chargé de donner son avis sur les mesures propres à réduire lincidence des maladies ou à les traiter quand elles se manifestent, mais il doit se sentir aussi pleinement responsable de létat de santé du stock de poisson.
Le bon usage des médicaments vétérinaires (BPMV) tel quil est défini par la Commission du Codex Alimentarius, est lusage officiellement recommandé ou autorisé, y compris les délais dattente approuvés par les autorités nationales, des médicaments vétérinaires dans des conditions pratiques. Les limites maximales de résidus pour les médicaments vétérinaires (LMRMV), sont établies en fonction du type de résidu et de la quantité jugée sans danger sur le plan toxicologique pour la santé humaine, compte tenu des autres risques liés à la santé publique.
Les médicaments administrés aux poissons tendent à demeurer dans les tissus plus longtemps que ce nest le cas pour dautres animaux; comme les poissons sont poïkilothermes, leur métabolisme dépend principalement de la température de leau. Outre la température de leau, le délai nécessaire à lélimination dun médicament et de ses métabolites dépend de plusieurs facteurs - propriétés pharmacologiques, espèce considérée, état physiologique du poisson, degré de salinité. En raison de ces différences variables, il est difficile de fixer des délais dattente.
La meilleure façon de vérifier la présence de résidus de médicaments dans le poisson est dexercer un contrôle avant labattage. Si la concentration moyenne détectée est supérieure à la LMR, il est nécessaire de différer labattage du lot. Les autorités compétentes doivent pouvoir accéder aux services de laboratoire, afin de sassurer que les résidus de médicaments vétérinaires dans les poissons abattus demeurent dans les limites acceptables.
Des méthodes appropriées déchantillonnage, danalyse et dexamen doivent être appliquées pour déterminer si le produit est conforme aux recommandations du Codex. Au moment de la récolte, les résidus de médicaments vétérinaires présents dans le poisson ne doivent pas dépasser les limites maximales admissibles fixées par les autorités compétentes. Un contrôle exercé après labattage devrait permettre de rejeter tous les poissons qui ne sont pas conformes aux limites fixées par le Codex Alimentarius pour les résidus de médicaments vétérinaires.
Afin déviter la présence de résidus inadmissibles dans le poisson et ses sous-produits, il est essentiel que le pisciculteur respecte le délai dattente fixé pour chaque produit en fonction de la posologie ou, si aucun délai na été fixé, quil observe une période dattente suffisamment longue. Des instructions complètes doivent être données sur la façon de calculer cette période, notamment par lapplication sur place de méthodes de détection des résidus, le cas échéant, ainsi que sur lélimination du poisson récolté en cours de traitement ou avant lexpiration du délai dattente, et sils sont vendus vivants avant la fin de ce délai, lacheteur doit être informé.
Les renseignements jugés utiles par les autorités nationales pour garantir une utilisation efficace et sans danger des produits vétérinaires doivent figurer sur létiquette, ainsi que dans des notices ou des brochures dinformation agréées à léchelle nationale élaborées par le fabricant ou le fournisseur des produits vétérinaires. Les instructions concernant la posologie doivent saccompagner dindications sur les délais dattente correspondants, les contre-indications et tout autre facteur limitant lutilisation du produit, y compris les éventuelles précautions à prendre.
Lincorporation de médicaments à lalimentation du poisson, de même que la manutention et ladministration de ces préparations, ne sont pas sans risques pour le personnel qui en est chargé. Celui-ci doit avoir reçu une formation appropriée, doit utiliser des techniques et un matériel adapté et se conformer aux instructions du fabricant.
Les installations pour la production consistent en lensemble des infrastructures, bâtiments et matériel utilisés pour lélevage des poissons. Elles peuvent aller des structures et constructions les plus simples aux plus élaborées. Les dangers associés aux installations sont réduits ou éliminés par le choix du site et le respect du programme de conditions préalables décrit à la section 3 du présent code et suivant le Code dusages international recommandé - Principes généraux dhygiène alimentaire.
La récolte du poisson, cest-à-dire son prélèvement de leau, ne risque guère de présenter un danger et les dangers pour linnocuité des aliments sont essentiellement associés à la manutention après récolte du produit. Les directives de la section 5 du présent code devrait sappliquer à la manutention après récolte des produits délevage.
La supervision de toutes les phases étapes et opérations du processus de production devrait assurer le respect des bonnes pratiques de production durant toute la procédure technique dans létablissement, y compris le respect des conditions adéquates pour la vie et la croissance des poissons, la protection de leur santé, une manutention appropriée et attentive des poissons vivants, une manutention adéquate et une application des aliments pour poissons et dautres intrants, ainsi que lobservation de la réglementation et des instructions pour lemploi de médicaments vétérinaires, de pesticides et autres produits chimiques.
La supervision devrait viser à assurer de bons résultats concernant la production dans des conditions qui éviteront que les poissons soient contaminés et garantiront des produits finis de grande qualité.
Les résultats de toutes les activités de surveillance, et de toutes les mesures correctives prises doivent être consignés dans des registres. Chaque CCP devrait avoir au moins un formulaire standard pour lenregistrement des résultats des inspections et des essais, et de toute mesure prise.
Un objectif de la tenue de registres est la traçabilité, cest-à-dire laptitude à documenter les antécédents de tout matériau qui a posé un problème pour la santé. Tous les lots doivent être identifiés et recevoir un code. Les antécédents du lot doivent être entièrement documentés.
Par ailleurs, létablissement devra examiner les registres, dans le cadre de son examen du système HACCP. Cest pourquoi il faudra conserver les registres pendant une période assez longue; pour les produits aquicoles, il serait raisonnable de conserver les registres pendant au moins un an. Les organes de réglementation devraient spécifier la durée minimale de conservation des registres, qui pourrait dépasser un an.
La préparation du plan HACCP, et toute modification de ce plan, doivent être documentées en détail. Cette documentation est distincte de la tenue de registres des activités de surveillance. Les divers documents doivent être rassemblés systématiquement de manière à pouvoir être inspectés par un organe de réglementation. Les documents devraient comprendre les éléments ci-après:
Le plan HACCP est le document écrit tiré de lapplication pratique des principes HACCP et décrit les procédures à adopter pour garantir la salubrité du produit; le système HACCP est le résultat de la mise en uvre du plan. Le système doit être périodiquement examiner afin de déterminer sil est conforme au plan HACCP ou sil fonctionne suivant ses principes, et le plan lui-même doit être vérifié, et peut être modifié à certains intervalles. Les opérations dexamen et de vérification sont distinctes de celles de surveillance. Le plan HACCP décrira les procédures pour lexamen et la vérification.
Des examens de certaines parties du système peuvent avoir lieu journellement, toutes les semaines ou tous les mois ou à dautres intervalles, selon les cas. Il sagira essentiellement pour les membres de la direction dun établissement, particulièrement pour ceux soccupant dassurance de la qualité et de production, dexaminer les registres ou les résumés de registres des activités de surveillance et des mesures correctives, afin de confirmer que le processus est maîtrisé. Ils prendront en compte les rapports sur tout problème concernant les produits expédiés par létablissement et le résultat de tout essai sur les produits finis. En général, un plan HACCP ne requiert pas danalyse chimique ou microbiologique durant la production, mais compte sur la maîtrise du processus. La mise à lessai des produits finis ne permet pas de contrôler immédiatement le processus de production mais joue un rôle dans lexamen et la vérification du plan et du système HACCP. Certaines procédures peuvent être modifiées à la lumière de ces examens et tout changement doit être parfaitement documenté.
Il faudrait examiner, voire vérifier, le plan HACCP chaque fois quun changement est apporté au processus et quun nouveau produit est introduit.
La vérification est un examen plus approfondi du plan HACCP dans le but de confirmer les décisions sur lesquelles le plan a été fondé, et elle pourrait avoir lieu tous les ans. Elle comporte essentiellement létude de toutes les étapes de préparation du plan HACCP en utilisant comme base le plan existant, mais en tenant compte des conclusions des examens périodiques du plan et de toute connaissance concernant les dangers et les risques et leur maîtrise. Si la direction le souhaite, des experts venant de lextérieur pourraient participer à cette vérification.