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NOTE DE PRESENTATION DES DIRECTIVES POUR L'AMENAGEMENT DES PECHERIES

Les présentes directives sont essentiellement destinées aux décideurs faisant partie des autorités responsables de l'aménagement des pêcheries et d'autres groupes d'intérêt, notamment des entreprises de pêche, des associations de pêcheurs et les organisations non gouvernementales concernées.

Elaborer des directives qui facilitent l'application de l'article 7 (aménagement des pêcheries) du Code de conduite pour une pêche responsable a été une tâche difficile dont on pouvait seulement attendre qu'elle aboutisse à un aperçu général des grandes questions en cause. En fait, depuis la consultation d'experts organisée sur cette question à Auckland, Nouvelle-Zélande, du 23 au 27 janvier 1995 (FAO Document technique sur les pêches 519), le projet original joint en annexe au rapport qui en est issu a subi un certain nombre de révisions fondées sur les apports d'un grand nombre de spécialistes de nombreuses disciplines à l'intérieur et à l'extérieur de la FAO ainsi que d'organisations intergouvernementales et non gouvernementales.

Les principaux problèmes rencontrés par l'Organisation dans la préparation des directives et par les experts qui ont apporté leur contribution à ce document se répartissent en six grandes catégories:

1. Les méthodes très différentes d'aménagement des pêcheries actuellement suivies dans le monde entier par les Etats participant à des pêcheries sont liées à leurs traditions, à leur infrastructure et à leur situation écologique et géographique ainsi qu'à leurs attitudes très diverses en ce qui concerne le droit des particuliers d'exploiter les ressources nationales.

2. Les directives sur l'aménagement des pêcheries doivent être véritablement interdisciplinaires et il faut pour les élaborer non seulement que les experts locaux s'entendent sur les détails techniques concernant les ressources, les facteurs économiques et la sociologie, mais également qu'il y ait accord sur des modèles et des objectifs communs avant que l'on ne puisse arrêter les détails d'un système de gestion. Cette opération doit, dans une grande mesure, se faire en fonction du contexte local et ne saurait faire l'objet d'une "recette".

3. Les directives doivent pouvoir intervenir utilement à tous les niveaux du secteur des pêches depuis les commissions internationales, jusqu'aux entreprises de pêche et aux pêcheurs eux-mêmes en passant par les gouvernements centraux et les collectivités locales.

4. Le Code se veut général et englobe les pêches aussi bien en eau douce que côtières, en estuaire ou en haute mer et aussi bien la pêche artisanale que la pêche commerciale hautement technique. Nous nous sommes efforcés de faire ressortir certains grands thèmes mais dans chaque cas diverses considérations correspondant à des catégories particulières devraient être retenues.

5. Une certaine défiance s'est instaurée à l'égard de certaines des méthodes d'aménagement des pêcheries le plus utilisées actuellement. La raison en est, du point de vue pratique, que bon nombre des ressources halieutiques exploitées en utilisant ces méthodes ont été gravement épuisées (voir par exemple FAO Document technique sur les pêches 335 "Examen de l'état des ressources ichtyologiques marines mondiales" et les mises à jour ultérieures de la FAO de ce document). Cela ne signifie pas que les méthodes en question ne puissent servir efficacement dans certaines circonstances, mais cela signifie bien qu'il n'est pas possible de proposer des recettes types et qu'on ne saurait accepter ces recettes sans déterminer soigneusement si elles s'appliquent bien à la situation locale.

6. La période actuelle est en fait marquée par un effort considérable d'expérimentation fondé sur de nouvelles méthodes d'aménagement des pêcheries faisant appel entre autres à des mesures techniques, des outils économiques et sociaux visant à assurer l'équité entre les générations, des approches sommet-base et base-sommet, des mécanismes de contrôle des moyens de production et de la production et des systèmes de gestion faisant appel à un partenariat entre l'Etat et les pêcheurs ou leurs collectifs. Il convient d'encourager activement cette recherche de nouvelles méthodes sans pour autant abandonner les mesures traditionnelles lorsque celles-ci se sont révélées efficaces. De même, il peut être avantageux dans de nombreux cas de rechercher des combinaisons plus appropriées d'instruments de gestion déjà bien établis. Il faut donc s'attendre à ce qu'à l'avenir les présentes directives fassent l'objet de la part de la FAO et d'autres intervenants d'ajouts, de révisions ou d'observations qui mettent en avant et élaborent de manière beaucoup plus détaillée certaines méthodes de gestion appliquées à des situations données et à des ressources particulières.

Tout ce qui précède fait qu'on ne peut attendre du présent document une prescription unique pour l'aménagement optimal de telle ou telle pêcherie. Toutefois on veut espérer que, conjointement avec les Directives techniques sur "L'Approche de précaution appliquée aux pêches de capture et aux introductions d'espèces" (FAO Document technique sur les pêches 350/1, réédité sous le titre de FAO Directives techniques pour une pêche responsable No 2, Rome, FAO, 1996, 73 p.), les "Points de référence en aménagement des pêcheries" (FAO Document technique sur les pêches 347) et les autres directives concernant le Code publiées sur l'"intégration des pêcheries dans l'aménagement des zones côtières" et sur les "opérations de pêche" (ces deux publications faisant partie de la même série que la présente publication), les présentes directives aideront à orienter des recherches documentées sur un système d'aménagement convenant à la situation particulière considérée.
Moritaka Hayashi
Sous-Directeur général
Département des pêches


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