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LA FAO ET LA FORESTERIE

Comité des forêts - quinzième session

La quinzième session du Comité des forêts (COFO) s'est tenue au siège de la FAO à Rome du 12 au 16 mars 2001. À la session ont assisté des délégués de 101 des pays membres du Comité - y compris des chefs de services forestiers et d'autres fonctionnaires gouvernementaux de haut niveau - ainsi que des observateurs de pays non-membres, d'institutions spécialisées des Nations Unies, d'organisations internationales et d'organisations non gouvernementales (ONG).

Le COFO est le plus important des organismes statutaires de la FAO traitant de questions forestières. Ses sessions biennales sont organisées pour identifier de nouvelles questions techniques et de politique forestière, pour trouver des solutions et pour conseiller la FAO quant aux activités appropriées et aux priorités. D'après les délégations, la présence d'un président exceptionnel (Lael Bethlehem, chef de la Direction des forêts, Département des eaux et forêts d'Afrique du Sud), associée à un comité de rédaction travaillant harmonieusement, à un débat animé sur les questions à l'ordre du jour qui traduisaient les intérêts des pays membres et à l'organisation avant la plénière de quelques réunions informelles, a donné lieu à une session qui a été vivement appréciée par les membres.

Programmes de la FAO en matière de foresterie

Le Comité a passé en revue les programmes de la FAO dans le secteur forestier, ainsi que la suite donnée aux demandes et recommandations de la quatorzième session du Comité. Les membres ont souligné la part accrue du budget ordinaire affectée aux quatre groupes d'activités prioritaires identifiés dans le Plan stratégique forestier de la FAO, à savoir les statistiques et les informations forestières mondiales; les technologies et les méthodologies pour la conservation et l'utilisation durable des arbres, des terres boisées et des forêts; le renforcement des institutions; et l'appui aux processus internationaux ayant une influence sur les forêts.

Le Comité a recommandé à la FAO de continuer à soutenir les programmes forestiers nationaux et à tenir les pays membres informés des processus internationaux, comme les diverses conventions relatives aux forêts, pour aider les pays à participer au dialogue international sur les politiques forestières.

Le Comité a approuvé les priorités du programme pour les forêts inscrites dans le Plan à moyen terme de l'Organisation, et a souligné l'importance des activités proposées dans les domaines suivants: information sur les ressources forestières et arbustives et leurs utilisations; programmes forestiers nationaux et processus de critères et indicateurs, y compris le renforcement des capacités institutionnelles et la valorisation des ressources humaines; études prospectives; renforcement des bases techniques de la conservation et de la mise en valeur des forêts, de la gestion durable des ressources forestières et de l'exploitation et de l'utilisation améliorées des produits forestiers; facilitation de la coopération régionale et internationale concernant les forêts, y compris la mise en œuvre des propositions d'action du Groupe intergouvernemental sur les forêts (IPF) et du Forum intergouvernemental sur les forêts (IFF); lutte contre la désertification; et promotion de l'équité sociale et économique et des conditions de vie des populations grâce à la foresterie participative. Le Comité a appuyé la stratégie de la FAO visant à renforcer les partenariats dans le domaine de la foresterie et a recommandé une collaboration accrue avec d'autres secteurs, dont l'agriculture.

Le Comité a mis l'accent sur d'autres importants domaines de travail, y compris l'appui aux pays en développement et aux pays dotés d'un faible couvert forestier; la gestion de la faune sauvage; la lutte contre les activités illicites dans le secteur forestier; l'aménagement des forêts et des bassins versants; et la mise en valeur des produits forestiers non ligneux. Le Comité a notamment pris note de la menace grave représentée par les incendies de forêt, et a invité la FAO à intensifier ses efforts pour promouvoir leur gestion.

Le Comité a demandé à la FAO de soutenir pleinement le Forum des Nations Unies sur les forets et d'assumer le rôle de chef de file dans le Partenariat sur les forêts (CPF). Il a recommandé que la FAO poursuive sa collaboration avec les secrétariats de la Convention sur la diversité biologique, de la Convention de lutte contre la désertification et de la Convention-cadre sur le changement climatique pour les questions liées aux forêts.

Le Comité a fait siennes les recommandations des sessions tenues récemment par les Commissions régionales des forêts de la FAO et d'autres organes statutaires de la FAO traitant de questions forestières. Il a reconnu que les commissions régionales avaient les moyens et la capacité d'identifier les questions émergentes et pertinentes en matière de foresterie régionale et de les porter à l'attention de la communauté mondiale. Il a instamment demandé à la FAO de continuer à renforcer la capacité et les rôles de ces commissions. Le Comité a également noté que les commissions étaient en mesure d'offrir des perspectives régionales à l'UNFF et CPF. Il les a encouragées à accroître la participation du secteur privé et des ONG dans leurs activités.

Avant sa réunion, le Comité avait été informé de la tenue d'une session parallèle des fonctionnaires des bureaux des Commissions régionales des forêts qui a contribué au débat. Le Comité a demandé aux commissions de tenir des réunions semblables à l'avenir pour promouvoir les échanges d'informations et d'idées.

Le Comité a souligné l'importance des questions relatives aux forêts méditerranéennes et a demandé à la FAO de relancer le Comité sur les questions forestières méditerranéennes, Sylva Mediterranea. Il a également mis l'accent sur l'importance de la faune et de la flore sauvages pour l'économie et la sécurité alimentaire des pays africains, et a demandé que la Commission des forêts et de la faune sauvage pour l'Afrique continue à bénéficier d'un soutien permanent.

Grandes questions de politique forestière

Évaluation des ressources forestières 2000 (ERF 2000). Les résultats de l'ERF 2000 ont été présentés aussi bien au cours de la plénière que de la session informelle qui l'a précédée. Le Comité a reconnu les difficultés rencontrées en raison du manque d'inventaires nationaux exacts et à jour, ainsi que de l'insuffisance des moyens financiers pour effectuer ces inventaires. Tout en reconnaissant que le taux de déboisement mondial s'est sans doute ralenti en 1990-2000, le Comité a néanmoins noté avec préoccupation la persistance de son niveau. Il a exhorté les pays à tenir compte des résultats de l'ERF 2000 dans la planification et l'élaboration de leurs politiques. Une analyse plus poussée des causes profondes des tendances à long terme positives et négatives des ressources forestières devra être incluse dans le rapport principal de l'ERF 2000 qui sera publié plus tard en 2001.

Outre la question du couvert forestier et de son changement, l'ERF 2000 contient une gamme de variables relatives aux forêts plus vaste que les évaluations précédentes, à savoir la diversité biologique, l'état sanitaire des forêts et l'utilisation des ressources. Le Comité a reconnu qu'une évaluation des paramètres qualitatifs des forêts et des écosystèmes est essentielle pour le suivi de la gestion durable des forêts, et a recommandé à la FAO de continuer à déployer des efforts dans ce sens.

Information forestière et gestion des connaissances. Le Comité a noté que l'amélioration des informations et des connaissances était particulièrement importante pour la gestion durable des forêts et que cette question est au cœur du mandat de la FAO. L'Organisation devrait continuer à accorder son soutien aux pays dans ce domaine, y compris la formation et le transfert technologique, notamment pour la mise en œuvre de leurs programmes forestiers nationaux. Le Comité a recommandé que la FAO continue à établir des partenariats avec d'autres organisations et institutions internationales afin de faciliter la collecte, l'analyse et la diffusion des informations. Il a également mis en évidence l'importance de la collecte et de l'utilisation du savoir local. Il a enfin recommandé que la FAO continue à examiner, à améliorer et à harmoniser les définitions et la terminologie concernant les forêts.

Critères et indicateurs de gestion durable, certification et commerce. L'examen de ce point a suscité un débat animé et prolongé. Le Comité a recommandé que la FAO continue son travail sur les critères et indicateurs, notamment en rationalisant les concepts, la terminologie et les définitions; intensifie ses efforts de renforcement des capacités; favorise l'échange d'informations et d'expérience; soutienne la création de forêts modèles et de forêts de démonstration; facilite et encourage l'engagement des pays qui ne participent pas actuellement aux processus des critères et indicateurs; et suscite une prise de conscience accrue et un renforcement de l'engagement politique en faveur de la gestion durable des forêts. Le Comité a également noté le rôle important que joue la FAO en offrant une tribune neutre pour débattre de questions de certification. Il a reconnu la nécessité d'un surcroît d'informations sur les effets réels qu'exerce la certification sur la gestion durable et le marché des produits forestiers, ainsi que sur ses rapports avec les processus des critères et indicateurs..

Foresterie, changement climatique et Protocole de Kyoto. Ce thème avait été inclus dans l'ordre du jour des six Commissions régionales des forêts en 2000, où il avait été accueilli favorablement par de nombreux pays grâce à son incidence sur le secteur forestier. Le Comité a pris note des activités de la FAO concernant le changement climatique et la foresterie, et a pleinement appuyé son rôle de tribune neutre offrant un appui technique aux débats internationaux sur ces thèmes. Il a encouragé la FAO à améliorer la collecte et la diffusion d'informations pertinentes pour le dialogue sur la foresterie et le changement climatique, et à renforcer sa collaboration avec d'autres organisations et organismes œuvrant dans ce domaine.

Année internationale de la montagne - 2002 (AIM). Le Comité a reconnu l'occasion exceptionnelle qu'offre la célébration de l'AIM pour sensibiliser les responsables politiques et promouvoir les activités liées à la montagne. Il a noté avec satisfaction que la FAO, en tant qu'institution chef de file pour cet événement, avait établi une étroite collaboration avec d'autres organisations du système des Nations Unies, des ONG et d'autres partenaires, et que de nombreux pays avaient constitué des comités nationaux pour l'occasion. Il a encouragé la FAO à continuer à appuyer les initiatives nationales et a également souligné la nécessité d'une collaboration étroite avec les organes régionaux et sous-régionaux. Le Comité a en outre invité la FAO à collaborer avec les organisateurs de l'Année internationale de l'écotourisme, qui sera aussi célébrée en 2002.

Parmi les autres questions importantes soulevées figuraient le soutien donné par la FAO à la mise en œuvre des propositions du IPF/IFF (questions qui ont été débattues lors d'une réunion informelle tenue avant les débats officiels) et aux propositions pour une nouvelle évaluation des ressources forestières mondiales. Un grand nombre de réunions parallèles et satellites ont été organisées pendant le COFO, y compris une réunion très appréciée avec les ONG, des réunions parrainées par des pays individuels (Brésil, Zambie et République du Congo) et des séances d'information organisées par la FAO sur l'AIM et le Mécanisme pour les programmes forestiers nationaux proposé.

La prochaine session du Comité des forêts se tiendra à Rome en mars 2003.

Mécanisme pour les programmes forestiers nationaux

Les programmes forestiers nationaux sont un moyen important pour affronter les questions forestières de manière globale, exhaustive et multisectorielle. Grâce à un effort intensif de collaboration entre la FAO et un large groupe d'acteurs allant de l'Union européenne et ses États membres, aux institutions des pays en développement, et aux organisations non gouvernementales (ONG), un partenariat innovateur a été mis en place pour appuyer la réalisation des programmes forestiers nationaux dans les pays en développement.

Le Mécanisme pour les programmes forestiers nationaux vise à aider les pays à affronter les contraintes et les défis rencontrés dans la mise en œuvre de leurs programmes forestiers nationaux. Les principaux modes d'opération seront le renforcement des capacités, de la base de l'information et des connaissances et l'amélioration des processus de partage des informations. L'accent portera en particulier sur la lutte contre la pauvreté et la gestion transparente en favorisant la responsabilisation de la société civile et en renforçant la participation d'un large éventail d'acteurs dans le processus. On cherchera de venir à bout de l'"écart numérique" qui s'est creusé entre les pays développés et les pays en développement en ce qui concerne l'accès aux connaissances qui est vital pour une bonne mise en œuvre des programmes forestiers nationaux.

Les bénéficiaires du Mécanisme seront les principaux acteurs impliqués dans les programmes forestiers nationaux des pays en développement. Cela inclut les structures gouvernementales et les acteurs de la société civile, particulièrement les organisations communautaires et les ONG locales. Les partenaires du Mécanisme comprendront les institutions multilatérales et bilatérales intéressées à promouvoir les programmes forestiers nationaux, ainsi que les pourvoyeurs de services à ces programmes, comme les ONG internationales, les institutions de recherche et les organisations du secteur privé.

Le Mécanisme fonctionnera sous la supervision d'un Comité technique directeur établi par les membres fondateurs. Un groupe d'experts, comprenant des représentants de différents pays bénéficiaires, ainsi qu'un grand nombre d'institutions partenaires, des ONG et le secteur privé, conseilleront techniquement et politiquement le Mécanisme. Ce dernier sera constitué d'une petite équipe au siège de la FAO à Rome qui prendra en charge les fonctions de base, et d'un certain nombre de facilitateurs régionaux. Tandis que le personnel de la FAO au siège et dans les bureaux régionaux apportera son soutien aux opérations techniques du Mécanisme, des experts extérieurs (notamment régionaux et locaux) assureront le gros de activités grâce à des accords de collaboration avec les partenaires.

Réunion conjointe FAO/OIBT sur les incendies

Malgré l'augmentation des ressources allouées, le nombre, l'ampleur et l'impact des incendies de forêt se sont accrus dans de nombreux pays ces dernières années. La réunion internationale d'experts FAO/OIBT sur la gestion des incendies de forêt, qui s'est tenue au siège de la FAO du 7 au 9 mars 2001, a noté que les feux de forêt et d'autres végétations non gérés et non planifiés avaient des effets dévastateurs sur la santé humaine et les moyens d'existence, la disponibilité de produits et de services forestiers, la diversité biologique et le climat.

La réunion a été organisée pour étudier les actions de collaboration internationale, de renforcement des capacités et de mise en valeur des ressources humaines, et pour passer en revue les mécanismes d'appui à la coopération en matière de gestion et de maîtrise des incendies de forêt aux niveaux bilatéral, régional et international. La réunion avait aussi pour but d'étudier l'établissement d'accords entre deux ou plusieurs pays visant l'échange de moyens, de personnel et de matériel. Des experts de 16 pays y ont participé, ainsi que des spécialistes des deux institutions parrainant la réunion.

La réunion d'experts a reconnu que les politiques et pratiques de gestion durable des forêts et des terres sont essentielles pour la bonne gestion des incendies de forêt. Si des méthodes de gestion durable des forêts n'étaient pas mises en place, toutes les mesures prises, y compris les interventions d'urgence, se solderaient immanquablement par un échec. Il a été noté que la gestion durable des feux de forêt et de friches passe par la participation de toutes les parties prenantes, notamment les collectivités locales.

La réunion a recommandé à la FAO de collaborer à l'élaboration de normes pour la collecte des données en tenant compte des besoins nationaux et internationaux en matière d'établissement de rapports sur la gestion des incendies de forêt; de passer en revue les activités en cours dans ce domaine afin de clarifier les liens entre les institutions et les organisations pour faciliter la collaboration et déceler les déficiences; d'encourager les instituts nationaux, régionaux et internationaux à rendre disponible et à permettre l'échange d'informations sur tous les aspects de la gestion et de la maîtrise des incendies forestiers par l'identification de centres de liaison nationaux, et par l'appui donné à la préparation de profils de pays détaillés en matière d'incendies de forêt; de faciliter l'échange d'expériences, d'informations et de savoir-faire en promouvant la collaboration institutionnelle; et de soutenir les activités qui réunissent les populations locales, les experts et les responsables des politiques afin de susciter une prise de conscience et de renforcer les capacités.

Les situations d'urgence qui se sont créées ces dernières années sur une grande échelle dans la plupart des régions du monde ont montré combien il est important de conclure des accords internationaux, de renforcer les capacités nationales et de mettre en place des procédures efficaces d'intervention en cas d'urgence au niveau national, pour que les pays puissent les affronter efficacement par leurs propres moyen et avec une aide extérieure. La réunion d'experts a souligné l'importance de faciliter et de promouvoir la mise en place d'accords bilatéraux et multilatéraux entre les pays pour se préparer et réagir aux situations d'urgence, en tirant le meilleur parti possible de l'expérience acquise à ce jour.

La réunion a noté qu'une composante importante du programme de travail du Forum des Nations Unies sur les forêts (UNFF) établi récemment consistait à évaluer, surveiller et signaler les progrès accomplis en matière de gestion durable des forêts. Elle a reconnu le rôle que joue la FAO en contribuant à rationaliser l'action à cet égard, y compris l'établissement de rapports sur les incendies forestiers. Elle a reconnu également le rôle que pourrait jouer le Partenariat sur les forêts en encourageant la concertation interinstitutions dans ce domaine.

Des activités de suivi sont actuellement en cours pour mettre en œuvre les recommandations de la réunion.

Le rapport de la réunion d'experts est disponible auprès du Service du développement des ressources forestières, FAO, Département des forêts, Viale delle Terme di Caracalla, 00100 Rome, Italie (mél.: [email protected]).

Optimisme prudent vis-à-vis de l'exploitation à impact limité

Il est reconnu unanimement, ou presque, qu'il est impératif d'améliorer la gestion et la protection des forêts du monde, notamment les forêts tropicales ombrophiles, si riches au plan biologique, qui disparaissent à un rythme particulièrement rapide. Toutefois, beaucoup de perplexités demeurent quant à la stratégie à appliquer pour protéger les forêts restantes contre la destruction et pour en améliorer la gestion.

L'exploitation à impact limité est l'un des moyens de se rapprocher de l'objectif commun d'une meilleure gestion des forêts. Toutefois, son application dans les opérations d'exploitation commerciale s'est révélée difficile et complexe en raison de la méconnaissance des principes régissant cette technique, du manque de travailleurs et de gestionnaires bien formés et de l'incertitude entourant ses coûts et ses avantages.

Pour affronter ces problèmes, la Commission des forêts pour l'Asie et le Pacifique (CFAP) de la FAO et neuf autres organisations1 ont organisé une Conférence internationale sur l'application de l'exploitation à impact limité pour promouvoir la gestion durable des forêts et en étudier les contraintes, défis et possibilités. À la conférence, qui s'est tenue à Kuching, Malaisie, du 26 février au 3 mars 2001, ont assisté plus de 260 participants provenant de 36 pays. La moitié environ des participants travaillaient eux-mêmes dans le domaine de l'exploitation forestière.

La conférence avait pour objectif de faire le point sur l'état des connaissances et de l'expérience, de cerner les déficiences et les contraintes s'opposant à la mise en œuvre de cette technique, et de formuler des recommandations pour promouvoir son application performante.

La Conférence s'articulaient en sept sessions au cours desquelles les participants ont passé en revue les principales technologies, les activités de formation, les aspects économiques, la sécurité et l'hygiène du travail, les expériences pratiques, les moyens d'intervention et la recherche. Après la Conférence, des tournées organisées pour observer le débusquage des grumes (kuda-kuda) dans des forêts marécageuses et les opérations de débardage par hélicoptère dans les forêts de montagne du Sarawak ont complété les sessions officielles.

Les participants ont reconnu l'impact marqué que l'exploitation forestière peut exercer sur l'environnement et la capacité de l'exploitation à impact limité de minimiser les dégâts. Ils ont noté que de nombreux problèmes limitant cette forme d'exploitation sont propres au lieu, notamment les contraintes économiques et financières, comme le montrent les résultats et les conclusions contradictoires qui ressortent de plusieurs études récentes.

Le besoin d'un surcroît de formation à tous les niveaux, non seulement aux techniques spéciales comme l'abattage dirigé et le débusquage, mais aussi dans des domaines généraux comme la supervision et la gestion, a été reconnu unanimement.

La Conférence a souligné que l'exploitation à impact limité fait partie intégrante de la gestion durable des forêts, et elle a invité les gouvernements, les industries, les institutions de recherche et les organisations internationales à œuvrer de concert pour promouvoir son adoption et son application. Les recommandations de la réunion sont disponibles sur le site web de la CFAP (www.apfcweb.org).

La Conférence de Kuching n'était que la dernière d'une série d'activités entreprises par la CFAP - en collaboration avec d'autres organisations nationales, régionales et internationales - pour appeler l'attention sur les possibilités d'améliorer l'exploitation forestière. Un résultat important a été obtenu en 1998 quand la CFAP a adopté un code de pratique régional pour l'exploitation forestière. D'autres activités ont suivi, y compris une tournée d'étude sur l'exploitation à impact limité, la mise au point d'une stratégie de formation et de supports pédagogiques, un atelier de formation, et l'élaboration et la diffusion d'un système d'application du code régional.

La CFAP compte 29 pays membres qui, ensemble, exercent leur souveraineté sur plus de 96 pour cent des forêts de la région. Elle est l'une des six commissions régionales que soutient la FAO.

Les actes de la Conférence devraient être disponibles au cours de la deuxième moitié de 2001. Pour plus d'informations, s'adresser à: Patrick B. Durst, Conseiller forestier principal, Bureau régional de la FAO pour l'Asie et le Pacifique, 39 Phra Atit Road, Bangkok 10200 Thaïlande.
Télécopie: (66-2) 280-0445; mél.: [email protected]

Améliorer les pratiques d'exploitation forestière en Afrique centrale et occidentale

Des représentants de l'Association interafricaine des industries forestières (IFIA), de l'Association pour le développement de l'information sur l'environnement du bassin du Congo (ADIE), de l'Alliance mondiale pour la nature (UICN), de la Fondation de la forêt tropicale, CIRAD-Forêt et le personnel de la FAO du siège et du Bureau régional pour l'Afrique se sont réunis au siège de la FAO à Rome le 23 avril 2001 pour une réunion d'information et de coordination sur la mise en place de pratiques améliorées d'exploitation forestière dans les pays d'Afrique centrale et occidentale.

La réunion avait pour objectif de permettre aux participants d'échanger des informations sur leurs organisations respectives et d'en coordonner les activités, d'identifier les synergies et les mesures complémentaires à prendre, et de rechercher des domaines de collaboration.

Les participants sont convenus de mettre en œuvre les activités suivantes:

Bien que les organisations participantes soient actives dans la plupart des domaines liés à l'exploitation forestière, chacune détient des avantages comparatifs propres qui peuvent contribuer à réaliser le but commun, à savoir l'amélioration des pratiques d'exploitation forestière en Afrique centrale et occidentale pour favoriser la bonne gestion de toutes les forêts de la région. Les participants sont convenus que toutes les institutions présentes devraient œuvré de concert pour atteindre cet objectif. Une collaboration étroite entre les organisations gouvernementales et non gouvernementales et le secteur privé sera nécessaire à cette fin.

Les participants se sont également engagés à échanger des informations et à collaborer de façon complémentaire et transparente. La FAO pourrait jouer un rôle pivot dans la collecte de l'information et la constitution de réseaux et, à cette fin, mettra au point une liste de serveurs pour les questions d'exploitation intéressant notamment l'Afrique centrale
et occidentale. La portée du réseau devra être élargie pour englober d'autres agences et organisations travaillant dans le domaine de l'exploitation forestière dans cette région.

Il est ressorti des débats que les projets relatifs aux pratiques d'exploitation mis en œuvre actuellement par l'ADIE et la FAO pourraient se recouvrir dans certains domaines. Les deux organisations se sont engagées à harmoniser leurs activités et à rédiger un code conjoint des pratiques d'exploitation pour l'Afrique centrale et occidentale. La FAO jouerait le rôle de chef de file dans la rédaction du code, alors que l'ADIE se chargerait des activités de formation. Les deux organisations rendraient officielle leur collaboration par un accord qui serait ratifié par le reste des participants.

Il a été convenu que, dans les études de cas servant à la mise à l'essai du projet de code, on tiendrait compte non seulement des différents cadres juridiques régissant l'exploitation forestière, mais aussi des écosystèmes et de l'état des forêts dans les pays choisis. Toutes les parties concernées contribueraient à réviser le projet de code et à fournir des apports.


1 L'Organisation internationale des bois tropicaux (OIBT), le Centre pour la recherche forestière internationale (CIFOR), le Service forestier du département de l'agriculture des Etats-Unis, l'Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), l'Association du bois de Sarawak, le Département des forêts de Sarawak, le CIRAD-Forêt, la Fondation des forêts tropicales et le Ministère des forêts de l'Indonésie.


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