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Le Réseau international sur le neem
(Azadirachta indica)
Étude de cas relative à la constitution de réseaux1

 

1998
by Agnete Thomsen and Pierre Sigaud


Généralités

Le neem, Azadirachta indica A. Juss. (Méliacées), est un arbre à feuillage persistant, à usages multiples, originaire du sous-continent indien et des pays de l’Asie du Sud-Est où il est traditionnellement utilisé depuis des siècles. Son adaptation aux climats chauds et secs en fait l’une des essences les plus communément plantées dans les régions arides et semi-arides, tant dans son aire naturelle qu’en dehors. Dans le Sahel africain, le neem est planté surtout comme arbre d’ombrage et en brise-vent ; cependant la production de bois de feu par émondage et l’utilisation du neem dans la pharmacopée locale sont importants. Dans son aire naturelle, notamment en Inde, on utilise traditionnellement des substances extraites du neem dans de nombreux usages médicinaux et comme pesticide depuis des siècles. Les extraits de l’huile et les composés chimiques du neem sont de plus en plus recherchés dans le monde entier à des fins industrielles.

En dépit de cette très large utilisation, aucun programme d’évaluation et d’amélioration des ressources génétiques du neem n’avait été initié, principalement en raison des problèmes de viabilité et de traitement des semences, qui constituent une contrainte sérieuse à la récolte et au transfert des semences. En conséquence, on pense que le matériel génétique utilisé actuellement dans les plantations a été récolté à l’origine dans quelques peuplements ou quelques arbres et il est probable que sa base génétique soit souvent très étroite, en particulier dans les pays situés en dehors de l’aire naturelle de l’espèce. On observe actuellement dans de nombreux pays sahéliens un dépérissement du neem, sans doute causé par l’interaction d’un certain nombre de facteurs écologiques et génétiques, pouvant être aggravée par des agents pathogènes.

A la suite des recommandations et des accords de la première et de la deuxième Consultation internationale sur l’amélioration du neem tenues en Thaïlande en 1993 et en Inde en 1994, le Réseau international sur le neem a été créé en 1994. Le Tableau 1 présente la liste des pays membres du Réseau et des institutions nationales de liaison.

L’objectif à long terme du Réseau international sur le neem est d’améliorer, d’une part, la qualité génétique et l’adaptabilité du neem et, d’autre part, son utilisation dans le monde pour contribuer au développement des pays concernés, et en particulier pour répondre aux besoins des populations rurales. Les collaborateurs du Réseau ont décidé d’entreprendre des activités liées à la prospection de provenances, à la récolte et à l’échange de semences pour la mise en place d’essais coordonnés entre les pays. Ils ont également convenu d’entreprendre des activités de recherche concernant la physiologie et la technologie des semences, la diversité génétique et la biologie de la reproduction ainsi que des études sur la variation dans les composés chimiques.

Cette étude de cas décrit les activités et les réalisations du Réseau international sur le neem. Elle est centrée sur l’organisation, les principes et les fonctions du Réseau et décrit quelques expériences réalisées durant les quatre premières années de son existence. Les généralités et la présentation des activités s’appuient sur des articles déjà parus dans les bulletins FAO "Ressources génétiques forestières" n° 22 (1994), n° 24 (1996) et n° 25 (1997).

 
Tableau 1. Pays membres du Réseau international sur le neem
et institutions nationales de liaison
Pays Institutions nationales de liaison
Bangladesh Forest Research Institute, Dhaka
Burkina Faso Centre national de semences forestières,
Ouagadougou Institut de recherche en biologie et écologie tropicale
Tchad Direction des forêts et de la protection de l'environnement, N'Djaména
Chine Chinese Academy of Forestry , Kunming (joined in 1997)
Danemark Danida Forest Seed Centre, Humlebaek
France CIRAD-Forêt, Montpellier
Ghana Forest Research Institute, Kumasi
Inde Indian Council of Forestry Research and Education, Dehra Dun
R.D.P.Lao Department of Forestry, Ventiane
Mali Institut d'économie rurale, Bamako
Myanmar Forest Research Institute, Yezin
Niger Direction de l'environnement, Niamey
Népal Forest Research and Survey Centre, Kathmandu
Nicaragua Centro de Mejoramiento Genetico de Semillas Forestales, Léon
Nigéria Federal Department of Forestry, Abuja
Pakistan Pakistan Forest Research Institute, Peshawar
Philippines Ecosystem Research and Development Bureau, Laguna
Sénégal Institut Sénégalais de recherche agronomique, Dakar

Sri Lanka

Forestry Department, Colombo

Soudan Forest Research Institute, Khartoum
Tanzanie National Tree Seed Programme, Morogoro
Thaïlande Royal Forest Department, Bangkok
Viet Nam Forest Science Institute, Hanoi


Note:

1

In : Ouédraogo A.S. et J.-M. Boffa. 1999. Vers une vision régionale de la conservation et de l'utilisation durables des ressources génétiques forestières en Afrique au sud du Sahara: Actes du premier atelier régional de formation sur la conservation et utilisation durable des ressources génétiques forestières en Afrique de l'Ouest, Afrique Centrale et Madagascar, IPGRI, Rome (sous presse).

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