Le Sénégal est situé entre les latitudes 16°5 au Nord et 13°75 au Sud. Cette situation fait du pays une charnière entre les étendues désertiques du Sahara et le milieu tropical des mangroves et des forêts sub-guinéennes offrant une variété d’écosystèmes favorables à la diversification et la complémentarité des productions primaires.
Malgré ces avantages incontestables, le Sénégal est soumis à des contraintes qui affectent la qualité et la répartition spatiale de ses ressources naturelles et, par voie de conséquence, celle de sa population et son niveau de développement économique.
La réduction et la disparition par endroit du couvert végétal, la dégradation des sols, les difficultés d’approvisionnement en eau potable, la baisse de la diversité biologique, les problèmes de pollution des eaux et des nuisances, la précarité des conditions de vie rurales et urbaines ainsi que la pauvreté accrue des populations, la crise énergétique, et tant d’autres facteurs contraignants qui, par ailleurs, ne sont pas spécifiques au Sénégal, imposent, à l’étape actuelle des politiques publiques de développement marquées par une volonté affirmée de prise en compte de la dimension environnementale et de la durabilité des systèmes d’exploitation.
Ces principales contraintes sont d’autant plus pesantes que toute la partie nord et centre du pays ( zones agro-écologiques de la vallée du Fleuve Sénégal, du Bassin arachidier nord et centre, des Niayes et zone sylvopastorale) qui couvre plus de la moitié du territoire appartient aux zones climatiques soudano-sahéliennes et sahéliennes. Ces zones subissent depuis plusieurs décennies un déficit pluviométrique quasi-permanent et sont le théâtre d’actions anthropiques particulièrement néfastes telles que les feux de brousse, la coupe et le déssouchage des arbres, la culture extensive de l’arachide etc. Cette situation expose le pays à une situation de risque de rupture écologique. En effet, toutes les composantes du milieu naturel et de l’environnement socio-économique sont affectées par les sécheresses récurrentes. On a affaire à un important rabattement des différentes nappes phréatiques de plus d’une dizaine de mètres par endroits, à une remontée du buseau salé le long du littoral rendant l’eau saumâtre et impropre à la consommation humaine. Aussi, beaucoup de plans d’eau de surface tels que les ruisseaux, les mares et les marigots se sont ensablés ou ont tari. Globalement, on à eu affaire à un fort approfondissement de la pauvreté qui s’est ruralisée et féminisée et un exode rural massif des populations à tel enseigne que des terroirs entiers de l’ancien bassin arachidier sont menacés de dévitalisation alors que les centres urbains connaissent un croît démographique rendant le cadre de vie très pollué (dépôts sauvages de déchets et d’ordures de toutes sortes, insécurité, pollution atmosphérique par les voitures etc.). Dans l’ensemble l’essentiel de la population du Sénégal continue à s’entasser le long du littoral atlantique à cause des ressources halieutiques, horticoles, avicoles etc.