| février 1989 | achat et stockage du bois |
| 16 – 19 juin | préparation de la construction |
| 21 juin – 28 | juillet construction de la pirogue |
| 29 juillet | mise à l'eau |
| 30 juillet – 2 août | essais et modifications |
L'expérience de pêche à la senne tournante avec une pirogue, acquise par G. Grasset (voir RWA/87/012/DOC/TR/09) avec l'utilisation d'une pirogue de transport de café de 13 m à bouchain vif, était suffisamment satisfaisante pour justifier le développement de la pêche à la senne tournante à partir d'un dessin de coque amélioré. Il fallait améliorer (1) la stabilité, (2) les qualités “marines” et (3) la construction et la solidité.
Dans un premier temps un type de pirogue IVC-7 (Ref. FIIV/T117) a été proposé et utilisé comme référence pour les premiers achats de bois. Une étude sur place a conduit à la préparation d'un nouveau plan de pirogue préparé par l'auteur. Des dispositions ont ensuite été prises pour mener à bien la construction, ceci impliquait l'achat de bois supplémentaire, de quincaillerie, de revêtement pour la coque, la location d'un local approprié comportant des machines de menuiserie et le recrutement de menuisiers.
Compte tenu de la taille et de la complexité du bateau et du fait que des porte-lampes devaient aussi être construits, les dispositions initialement prévues de construire les bateaux sur le site du projet ne convenaient plus. Plusieurs possibilités à l'extérieur ont été étudiées, et finalement une fabrique de meubles désaffectée avec les machines de menuiserie a été louée pour une durée de sept semaines.
Le constructeur de bateaux local qui travaille pour le projet depuis huit années a été promu contremaître d'une équipe de sept ouvriers recrutés temporairement, comprenant quatre pêcheurs en tant qu'assistants, un mécanicien représentant du propriétaire pour s'occuper des machines et deux menuisiers dont l'un avait déjà travaillé avec l'auteur en 1980–1981.
Le Libuyu (Khaya nyasica) a été utilisé pour toutes les structures et les bordés. Du “bois rouge” (mélange de bois dur de deuxième qualité par exemple Muhaze Muguruka) a été employé pour le pont et la lisse le bois disponible à la ville voisine de Goma au Zaïre, est toujours du bois fraîchement abattu en raison de la demande importante, aucun séchage correct n'est pratiqué, et il appartient à l'acheteur de s'en charger. Le bois acheté en février a été utilisé pour les bordés de manière à limiter dans la mesure du possible les risques de fuite par retrait du bois.
Compte tenu du double caractère de “dessin” et de “construction” de cette mission, aucun des éléments n'avaient été importés en prévision de la construction. On pourrait considérer d'importer les boulons et tiges filetées qui sont disponibles en quantité limitées dans la capitale. Les clous ordinaires produits localement ont été achetés sur place ainsi que l'enduit bitumineux et la peinture.
Le but de cette mission n'était pas de former du personnel et l'auteur s'est limité à donner les explications concernant les méthodes de construction directement utilisées. Toutefois, un certain nombre de choses ont été enseignées à l'équipe comme le travail en atelier, la construction de la pirogue en position retournée, l'assemblage avec des boulons, l'assemblage à mi-bois, le double bordage parallèle et diagonal, et la peinture.
La construction d'une coque classique était considérée comme trop difficile pour les menuisiers locaux et c'est le dessin d'une version modifiée de pirogue à fond plat qui a été choisi. Cette partie de la coque, le fond, a été considérablement incurvé et renforcé par des membrures et des longerons internes ainsi que par une quille externe boulonnée sur une fausse quille, interne.
Un dessin à double bouchain a été retenu pour faciliter les opérations de relevage du filet et réduire la surface de la section transversale.
La proue a été inclinée pour dévier les embruns, et la poupe bien que symétrique de la proue, a été sectionné pour former un tableau étroit analogue à celui des doris de Terre-neuve. Ceci permettait de ne réaliser qu'un seul des assemblages difficiles entre l'étrave, le fond et les bouchains; de ménager la possibilité d'installer un gouvernail d'étambot; et permettait d'obtenir une poupe étroite à la demande du technologiste des engins de pêche.
L'aménagement intérieur est repris de celui précédemment utilisé pour la première pirogue expérimentale. Il consiste en un moteur HATZ de 4 CV récupéré sur la première pirogue et utilisé pour virer la coulisse de la senne. Un bâti métallique a été fabriqué sur place et placé entre les couples no 5 et 6.
Le moteur hors bord de propulsion a été monté sur une chaise à l'extérieur, de manière à l'éloigner le plus possible de la senne, la direction est assurée par une longue rame fixée sur la poupe qui permet aussi de contrôler la position de la pirogue à l'arrêt sur le filet pendant la pêche.
Fond: deux couches de planches chevauchant longitudinalement de (2×12,5 mm) d'épaisseur avec une couche de bitume intercalée.
Bouchains: deux couches de planches chevauchant diagonalement (2×12,5 mm) avec une couche de bitume intercalée
Côtés: Planches parallèles simples (150×25 mm)
Elles sont espacées de 1,2 m en bois de 140×45 mm, les goussets sont boulonnés au plancher et mesurent 220×45 mm.
Les couples intermédiaires et les renforts sont espacés de 0,6 m.
Le revêtement de la coque sur les surfaces extérieures et à l'intérieur jusqu'au bouchain supérieur est constitué de deux couches de brai dilué avec du pétrole dans la proportion trois pour un volumique. L'intérieur a été enduit d'huile de palme. L'immatriculation et la décoration extérieure de la coque ont été sculptées en bas relief par un sculpteur de l'Ecole d'Art de Nyundo.
Les porte-lampes actuellement utilisés par le bateau du projet Cygnus 2, sont d'anciennes coques de vedettes de plaisance qui ne conviennent pas vraiment. De nouveaux porte-lampes semblables à ceux utilisées au Burundi avec pontage et support pour deux lampes à gaz, étaient nécessaires pour remplacer les anciens. On prévoyait des avirons pour que le lampiste puisse mieux maintenir sa position.
Le dessin MLW-6 (Ref. FIIV/T117) a été retenu avec un certain nombre de modifications: surélévation des bordés, pontage, support de lampes mentionné plus haut et fond réalisé en double bordage. Le support de lampe a été réalisé par une entreprise locale sous la supervision du technologiste des engins de pêche.
A la fin de la période de location de l'atelier, le premier porte-lampes a été transféré sur le site du projet où trois autres doivent être construits à partir des calibres préparés pour le premier et du bois préalablement coupé et préparé à la machine.