En 1953, la mission scientifique Belge d'exploration des lacs Kivu, Edouard et Albert pose le problème du repeuplement du lac Kivu: on avait pu démontrer la très grande déficience existant dans les maillons de la faune ichtyologique du lac Kivu. A la lumière de ces observations, l'exploitation rationnelle des réserves alimentaires planctoniques considérables du lac Kivu ne pouvait être obtenue que par l'introduction d'un poisson pélagique et planctonophage. Par conséquent, un mélange d'alevins de deux clupéidés du lac Tanganyika, Stolothrissa tanganicae et Limnothrissa miodon, fut déversé dans le lac Kivu entre le 4 juin et le 22 juillet 1959. Seul le L. miodon (Isambaza) s'est acclimaté et constitue le plus grand stock du lac. A la suite de cette réussite, le Gouvernement du Rwanda décida l'exploitation de cette source de protéines animales. Malgré l'expérience décevante du projet national “Stock des clupéidés du lac Kivu”, le Gouvernement du Rwanda restait convaincu de la nécessité de cette exploitation et sollicita l'assistance des Nations Unies en 1978. Ainsi en 1979, fut créé un projet de développement de la pêche au lac Kivu pour déterminer scientifiquement le potentiel exploitable de la partie rwandaise du lac Kivu, mettre au point les techniques de pêche appropriées à la capture de l'Isambaza, vulgariser les techniques et former les pêcheurs (RWA/77/010). A la fin du projet en 1981, les résultats prometteurs permettaient de préparer un nouveau projet conservant les objectifs initiaux en y ajoutant la transformation, la vulgarisation et la commercialisation. Retardé par le manque de fonds et le recrutement du personnel, la deuxième phase (projet GCP/RWA/008/NET) ne démarrait qu'à la mi 1984. Actuellement le projet entre dans sa troisième phase (projet RWA/87/012). Une enquête-cadre sur la pêche à l'Isambaza a été menée en septembre–octobre 1987: il y a 97 unités de pêche employant 854 pêcheurs côté Rwanda. Si 42 unités sont issues du projet, une vingtaine d'unités privées ont commencé à débarquer leur production dans les trois Centres du projet: Gisenyi, Kibuye et Cyangugu (FIGURE 1). Ceci, ajouté à la transformation des unités du projet de catamarans en trimarans plus performants, entraina une augmentation de production de 61 % en 1987 qui a dépassé pour la première fois les 400 tonnes, obligeant donc le projet à trouver de nouveaux débouchés.
Biologie et Technologie des pêches étaient les deux axes de la première phase du projet.
La deuxième phase permettait de mettre au point la transformation de l'Isambaza (farine, congélation) en 1983–1984; Kigali et Butare commençaient alors à recevoir le produit congelé et les activités de vulgarisation débutaient en 1985.
L'augmentation du nombre des unités jusqu'en 1985 entrainait un accroissement des captures dont l'écoulement était de plus en plus difficile. Face à ces difficultés de commercialisation, le nombre d'unités n'a plus augmenté après 1985 et les innovations techniques permettant de meilleures prises ont été mises en sommeil. D'autre part des tentatives de résorbtion des stocks de poissons séchés ont débouché sur des ventes ponctuelles à la coopérative “Travail-Fidelité-Progrès” (TRAFIPRO) et au Programme Alimentaire Mondial (PAM). La TRAFIPRO a connu des problèmes de conservation du produit en achetant d'emblée 4 tonnes, et le Programme Alimentaire Mondial (PAM) a payé 150 FRW le kilo de séché, un prix déficitaire pour le projet. La revue tripartite du projet du 9 mai 1986 a insisté sur l'urgence de recruter un Expert en commercialisation compte tenu des besoins cruciaux en ce qui concernait cet aspect.
La tâche de l'Expert en commercialisation était de trouver des débouchés à la production débarquée au projet. Pour ce faire, il était prévu de promouvoir la consommation du poisson frais et séché dans le Centre proche du lac Kivu et la consommation des produits congelés et séchés dans d'autres Centres urbains, particulièrement à Kigali. Etait également envisagé le lancement d'une campagne de promotion de la consommation du poisson séché dans le milieu rural.
