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2. GENERALITES

2.1. Conditions géographiques

Lorsque l'on évoque la commercialisation, il faut garder à l'esprit la configuration du territoire, pays des mille collines dont la population est agricole à 94 % avec un habitat très dispersé, ce qui la vend difficile à atteindre. De plus la forte pression démographique (+ 3,7 % par an) entraine l'envahissement des pâturages par les agriculteurs, d'où la régression considérable du gros bétail ce qui conduit la population rwandaise à souffrir du manque de protéines d'origine animale. Or, dans ses efforts de développement le Rwanda s'est fixé comme objectif l'autosuffisance alimentaire par l'intensification de l'agriculture, de l'élevage et par l'exploitation des ressources halieutiques disponibles. Ainsi, prend toute son importance, l'aspect commercialisation de l'Isambaza.

2.2 Habitudes alimentaires et sociales

Nous devons aussi connaître les habitudes de vie et celles de consommation de cette population rurale, ainsi que ses croyances. Autrefois, le régime alimentaire était essentiellement composé de haricots, sorgho, maïs, patates douces et bananes. Les fruits étaient réservés aux enfants et la consommation de légumes était un signe de pauvreté. La croyance imposait que l'on ne consomme pas de viande, car cela diminuerait la production de lait de la vache de l'exploitation.

De nos jours, grâce notamment à la vulgarisation faite par les Centres Nutritionnels, la quantité de haricots consommée par repas a été réduite, même si bien des rwandais pensent que sans haricots, on ne mange pas un vrai repas. On consomme de plus en plus de manioc et même des légumes, mais les produits d'origine animale n'apportent que 2 % de l'approvisionnement énergétique et 6 % de l'apport protéinique. L'absence de consommation de poisson est due à la fois à une production peu importante mais aussi à l'interdit dans les communautés des éleveurs de vaches concernant la consommation de viande suite à sa conséquence sur la production de lait. Cette croyance a cependant tendance à disparaître avec la diminution des éleveurs.

L'alimentation dépend fortement de ce qui est récolté au niveau familial : on mange ce que le champ produit, et l'on vend une partie de la production, afin d'acheter le sel, l'huile, le savon, des habits, etc.. D'où l'importance des marchés dans la commercialisation, comme lieu d'échanges : vente de la production, et achat immédiat sur le même lieu. Ce qui est un frein au développement de la commercialisation d'un produit nouveau de surcroît, comme l'Isambaza séché, du fait du faible pouvoir financier des femmes qui vendent sur les marchés, dès lors que la source d'approvisionnement est éloignée. Ainsi l'Isambaza n'a pu pénétrer pour l'essentiel les marchés que sur un rayon de 10 à 15 km de nos trois Centres.

Sachant de plus que la population est quasi exclusivement rurale et que l'autosubsistance est de règle, il est donc particulièrement difficile de faire accepter un produit tel que l'Isambaza dans l'alimentation. Mais la production vivrière n'est pas continue et il existe des périodes de soudure où le champ ne produit plus. Alors, le paysan fait entre autre le commerce de la bière de bananes afin d'acheter de la nourriture. C'est à ce moment que les ventes d'Isambaza progressent (mai à septembre).


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