Monsieur le Président, chers collègues, Mesdames, Messieurs,
Monsieur Nakajima, Directeur général de l'Organisation mondiale de la santé, m'a prié de vous transmettre ses regrets de n'avoir pu être présent à l'ouverture de cette session mémorable de votre Commission. Il m'a demandé de bien vouloir prononcer en son nom la présente allocution.
Je vous souhaite la bienvenue à la vingtième session de la Commission du Codex Alimentarius, qui marque trente années de succès dans la collaboration internationale, intersectorielle et interinstitutions en matière de normalisation alimentaire. Notre double objectif a été la protection du consommateur et la facilitation des échanges de denrées alimentaires-objectifs qui ont abouti à des résultats dont nous pouvons être fiers à juste titre.
En novembre 1961, la Conférence de la FAO avait adopté une résolution par laquelle elle créait la Commission du Codex Alimentarius. Consciente de l'importance que revêtaient les aspects sanitaires des normes alimentaires, elle avait demandé au Directeur général de la FAO d'appeler l'attention du Directeur général de l'OMS sur une proposition visant à créer un programme mixte FAO/OMS sur les normes alimentaires. Moins de trois mois plus tard, en janvier 1962, le Conseil exécutif de l'OMS approuvait la convocation d'un Comité mixte FAO/OMS d'experts gouvernementaux. Ce Comité avait pour tâche de passer en revue le programme proposé par la FAO et l'OMS en matière de normes alimentaires et de formuler des recommandations concernant les futures activités dans ce domaine.
En octobre 1962, le Comité d'experts gouvernementaux convoquait à Genève une Conférence conjointe FAO/OMS sur les normes alimentaires, à laquelle participaient les représentants de 44 pays membres de la FAO et/ou de l'OMS, ainsi que les observateurs de 24 organisations internationales. Une vingtaine de ces pays - environ la moitié-étaient des pays en développement.
La Conférence a approuvé la création d'un Programme mixte FAO/OMS sur les normes alimentaires, dont l'organe principal serait la Commission du Codex Alimentarius. Elle a suggéré que la Commission tienne sa première session en juin 1963-suggestion qui a ensuite été entérinée par la seizième Assemblée mondiale de la santé. Le 25 juin 1963, il y a trente ans pratiquement jour pour jour, s'ouvrait la première session de la Commission au Siège de la FAO, à Rome.
Lors de ses premières sessions, la Commission a consacré principalement son attention à l'élaboration et à l'adoption de son règlement intérieur, à l'étude du mode de financement de ses travaux, ainsi qu'à l'établissement de ses modalités et priorités de travail. Conformément aux stratégies nationales de l'époque en matière de normalisation alimentaire, la Commission a généralement adopté une approche par produit, c'est-à-dire qu'elle a créé des comités chargés d'élaborer des normes internationales pour différents produits ayant un rôle important dans le commerce international des denrées alimentaires. Toutefois, plusieurs comités “horizontaux” s'occupant de questions générales comme les additifs alimentaires, l'hygiène alimentaire, l'étiquetage, les méthodes d'analyse et d'échantillonnage ou les résidus de pesticides, ont aussi commencé leurs travaux entre 1964 et 1966.
A l'occasion de la vingtième session de la Commission, vous avez le privilège de pouvoir dresser un bilan des travaux remarquables accomplis au cours des trente dernières années. Aujourd'hui - avec ses 144 Etats Membres - la Commission a pris une dimension véritablement mondiale, qui va au-delà de la simple satisfaction ressentie devant la participation des pays en développement. Depuis la dernière session à Rome, en 1991, six autres pays ont adhéré à la Commission. Je tiens à leur souhaiter personnellement la bienvenue: il s'agit du Bélize, de l'Estonie, des Etats fédérés de Micronésie, de la Lituanie, de la Mongolie et de la Slovénie. Avec une composition aussi vaste, la Commission représente prés de 95 pour cent de la population mondiale.
Les normes, les codes d'usages et les limites maximales fixées pour les résidus de pesticides, les médicaments vétérinaires et les contaminants, de même que les autres textes à caractère consultatif, représentent une telle somme de connaissances ayant rallié un consensus international que toutes les parties intéressées - membres de la Commission et ses deux organismes de parrainage, FAO et OMS - ont toutes les raisons de se féliciter. Il n'est guère surprenant qu'en faisant le point des travaux et des réalisations de la Cómmission, les organes directeurs de la FAO et de l'OMS aient manifesté plus que de la simple satisfaction: le désir d'aller de l'avant.
Par exemple, en 1987, la quarantième Assemblée mondiale de la santé a exhorté les Etats Membres de l'OMS à redoubler d'efforts pour adopter les normes Codex et mettre pleinement à profit les recommandations de la Commission en vue de promouvoir la sécurité des produits alimentaires et faciliter le commerce international des aliments. Tout récemment, en décembre 1992, la Conférence internationale sur la nutrition a rendu hommage à l'action de la Commission et suggéré qu'il faudrait tenir compte des recommandations du Codex dans les réglementations nationales en matière d'alimentation.
Cependant, il reste encore beaucoup à faire, principalement à l'échelle nationale, pour mettre en pratique les recommandations du Codex, en particulier dans le domaine de la santé publique. A cet égard, je tiens à évoquer les négociations d'Uruguay Round qui se déroulent actuellement sous l'égide du GATT. Pendant longtemps le Codex Alimentarius a servi de référence au GATT pour ce qui est des obstacles techniques au commerce. Toutefois, parmi la trentaine d'accords que comprend le Projet d'Acte final de l'Uruguay Round, deux concernent directement les problèmes de santé et auront des répercussions sur le Codex.
Même si l'acceptation des normes Codex et leur mise en oeuvre continuent d'être facultatives, l'application par les autorités nationales de dispositions plus strictes que les recommandations du Codex devra être justifiée du point de vue de la protection de la santé. Par conséquent, l'Acte final de l'Uruguay Round, en particulier l'Accord sur les mesures sanitaires et phytosanitaires, changera le statut des recommandations Codex, notamment dans le domaine de la sécurité des aliments. Nous devons donc être conscients de nos responsibilitiés et nous assurer que les recommandations du Codex portant sur la sécurité des denrées alimentaires sont à jour et irréprochables.
Connaissant le rôle de telles recommandations dans le commerce international, il peut devenir plus difficile de formuler de nouvelles normes Codex et leur élaboration risque de faire l'objet de plus grandes pressions politiques. La Commission et ses organes subsidiaires doivent donc continuer à servir de tribune pour l'instauration d'un dialogue ouvert entre les représentants des gouvernements, dont l'opinion représente un juste équilibre entre le point de vue de l'industrie alimentaire et celui des consommateurs. C'est pourquoi il importe que tous les membres de la Commission, en particulier les représentants des secteurs de la santé, participent encore plus activement à ses travaux et à ceux de ses organes subsidiaires.
Des changements spectaculaires et d'immenses défis nous attendent au cours des trente années à venir. A en juger par les résultats obtenus jusqu'à présent, je suis certain qu'avec votre concours et votre aide, la Commission du Codex Alimentarius continuera de servir l'humanité et de contribuer à satisfaire l'un de ses besoins essentiels - à savoir une alimentation saine et nutritive en quantité suffisante.
Monsieur le Président, vous êtes depuis de nombreuses années associé aux travaux de la Commission et de ses divers organes subsidiaires. Vous avez déjà présidé avec succès deux sessions du Comité exécutif. Toutefois, c'est la première fois que vous présidez les travaux de la Commission elle-même. Tous mes voeux vous accompagnent dans cette tâche difficile. Je vous souhaite à tous un plein succès dans vos délibérations et un agréable séjour à Genève.
Monsieur le Président,
Monsieur Antezana,
Mesdames et Messieurs les délégués,
Mesdames, Messieurs,
J'ai le plaisir de vous transmettre les félicitations de M. Edouard Saouma, Directeur général de la FAO, à l'occasion de la vingtième session de la Commission du Codex Alimentarius. qui correspond aussi au cinquantième anniversaire de la Conférence des Nations Unies sur l'alimentation et l'agriculture, convoquée par le Président Franklin D. Roosevelt à Hotsprings, en Virginie, en mai et juin 1943. C'est à l'occasion de cette Conférence qu'a été fondée la première institution spécialisée des Nations Unies: la FAO.
La Conférence de Hotsprings avait affirmé avec force l'importance de plus en plus grande du commerce international des aliments et son rôle dans le développement national. Elle avait souligné la nécessité d'harmoniser les réglementations et les normes alimentaires de façon à promouvoir les échanges et à protéger les consommateurs. Sur la base des recommandations de la Conférence de Hotsprings, la FAO a entrepris pendant les années 40 et 50 une série d'activités, souvent de concert avec l'OMS, dans les domaines de la nutrition, des résidus de pesticides et des additifs alimentaires. La Commission du Codex Alimentarius, créée en 1962 à l'occasion de la première Conférence FAO/OMS sur les normes alimentaires, qui a eu lieu ici même à Genève, a poursuivi cette tâche en l'approfondissant afin de donner suite aux recommandations des fondateurs de la FAO.
La Commission du Codex Alimentarius offre l'un des exemples les plus célèbres de coopération efficace entre les institutions des Nations Unies. Trente ans après, nous devons encore rendre hommage à la sagesse des premières délégations qui ont défini les buts, les principes et les modalités d'un programme qui s'est fixé deux grands objectifs parfaitement compatibles: protéger la santé du consommateur tout en facilitant les échanges internationaux de denrées alimentaires. Toutes les nations savent bien qu'elles doivent disposer de mécanismes de contrôle de la sécurité et de la qualité des aliments si elles veulent continuer de promouvoir, sans problème, leurs échanges nationaux et internationaux de produits agricoles, bruts et transformés, dont la valeur représente des milliards de dollars. Or, ce sont les normes Codex qui servent de base à ces mécanismes de contrôle de la sécurité et de la qualité dans les 144 pays membres de la Commission.
Tandis que la Commission du Codex Alimentarius a été créée il y a plus de 30 ans, ses travaux sont constamment passés en revue pour s'assurer que le Programme correspond bien aux nécessités présentes et futures, dans un avenir prévisible. Il y a un peu plus de deux ans, en mars 1991, la Conférence FAO/OMS/GATT sur les normes alimentaires, les substances chimiques dans les aliments et le commerce des denrées alimentaires, convoquée à l'initiative de la FAO, a défini un nouveau programme d'action qui devrait permettre à la Commission de s'acquitter des responsabilités accrues, qui lui ont été conférées aux termes des décisions prises dans le cadre des négociations commerciales multilatérales d'Uruguay Round, qui se déroulent sous l'égide du GATT. La Conférence de 1991 a demandé à la Commission du Codex de répondre à ce nouveau contexte commercial en augmentant la transparence de ses procédures, en renforçant le rôle des consommateurs dans la prise de décisions à l'échelle nationale et internationale et en améliorant l'efficacité de ses travaux. Je me félicite de constater que les recommandations de la Conférence ont été pratiquement toutes mises en oeuvre par la Commission ou le seront d'ici la fin de la présente session.
Les travaux du Codex ont également fait l'objet d'un examen approfondi dans les négociations d'Uruguay Round et le Projet d'Acte final du GATT en fait expressément mention. L'élaboration de normes mondiales par le Codex correspond bien aux principes énoncés dans les deux textes qui font partie de ce Projet d'Acte final, à savoir la version révisée de l'Accord sur les obstacles techniques au commerce et la Décision prise par les parties contractantes au sujet de l'application de mesures sanitaires et phytosanitaires. Le Codex est défini dans ces textes comme servant de base aux programmes à long terme d'harmonisation des critères et des règlements nationaux dans le domaine de la santé, ainsi que de la qualité de la sécurité des aliments. Si le GATT rend ainsi hommage au travail de normalisation du Codex, c'est que les normes sont élaborées et acceptées par les 144 pays membres de la FAO et de l'OMS, qui ont adhéré à la Commission du Codex Alimentarius.
Monsieur le Président, il est clair que l'importance toujours plus grande des activités du Codex pour les pays membres exige que chacun d'eux porte une attention accrue à la formulation et à la mise en oeuvre des travaux du Codex à l'échelle nationale. A fin de rendre plus efficace cette mise en oeuvre et d'accroître la participation aux travaux du Codex, nombreux sont les pays membres qui ont créé des mécanismes nationaux de coordination auxquels sont associés les diverses parties intéressées - services gouvernementaux, enseignants, consommateurs et industries alimentaires - afin de parvenir à un vaste consensus national avant d'envoyer les délégations aux réunions du Codex. En outre, le Codex invite lui-même à participer activement à ces réunions, à titre d'observateurs, les représentants d'associations de consommateurs, d'organismes scientifiques et d'organisations non gouvernementales s'intéressant au secteur alimentaire. Naturellement, les délégations nationales peuvent également comprendre des représentants des unions de consommateurs, de l'industrie alimentaire et d'organisations nationales non gouvernementales, qui agissent en qualité de conseillers.
Il va de soi que, pour parvenir à un véritable consensus au sein du Codex, il faut la collaboration de nombreux groupes. Dans le passé, les plus actifs de ces groupes ont été ceux qui représentaient l'industrie alimentaire, soit en intervenant au niveau national, soit en participant directement aux travaux de la Commission et de ses organes subsidiaires en qualité d'organisations internationales non gouvernementales, car ils avaient pris conscience de l'importance des travaux du Codex. Je me réjouis de pouvoir affirmer qu'une telle importance est désormais reconnue aussi par les associations de consommateurs et les groupements écologiques. L'Organisation internationale des unions de consommateurs participe régulièrement aux réunions du Codex et, tout récemment, Greenpeace a assisté aux réunions du Codex sur les résidus de pesticides. La FAO souhaite que les groupements pour la défense du consommateur et de l'environnement soit plus nombreuses à participer aux activités du Codex. En effet, une telle participation démontre clairement que tous prennent davantage conscience de l'utilité du Codex, ce qui justifie la contribution technique et financière exigée par une telle participation. Néanmoins, c'est aux pays membres qu'il incombe exclusivement de prendre les décisions et, par conséquent, à la Commission. Les normes Codex doivent continuer de s'appuyer sur des avis scientifiques, indépendants et rationnels, formulés par des experts de la FAO et de l'OMS - notamment ceux qui participent à la Réunion conjointe FAO/OMS sur les résidus de pesticides (JMPR) et au Comité mixte d'experts des additifs alimentaires et des contaminants, mais ce sont les gouvernements qui doivent prendre la décision d'adopter ou de rejeter une norme Codex. Ce faisant, ils doivent tenir compte de leurs priorités nationales, y compris les intérêts légitimes des consommateurs et de l'industrie alimentaire, ainsi que des responsabilités qui leur incombent sur le plan du développement économique et national et sur celui de la protection de l'environnement et du consommateur.
Monsieur le Président, je tiens à dire quelques mots de la situation financière du Codex et de la priorité accordée par la FAO à ce Programme. Vous n'êtes pas sans savoir que les institutions spécialisées des Nations Unies connaissent, depuis quelques années, des problèmes budgétaires dus au versement tardif des cotisations par de nombreux pays membres et aux réductions opérées dans l'ensemble du budget. Malgré ces problèmes, la FAO a continué d'accorder une priorité élvée au Codex et s'est engagée à lui apporter le soutien technique et financier nécessaire pour assurer la mise en oeuvre intégrale de son programme. Les pays membres de la FAO délibèrent actuellement en vue d'établir le Programme et budget 1994–95 et, une fois de plus, la FAO risque de nouvelles compressions budgétaires.
Comme vous le savez, c'est la FAO qui finance la plus grande part du budget du Programme mixte FAO/OMS sur les normes alimentaires depuis que celui-ci a été incorporé au Programme ordinaire de la FAO et de l'OMS, en 1974. Sa contribution représente environ 83 pour cent de l'ensemble des coûts du Codex. En même temps, les pays membres de la FAO n'ont cessé de soutenir vigoureusement le Programme et nous souhaitons sincèrement que les compressions budgétaires prévues en 1994/95 n'empêcheront pas le financement intégral. Néanmoins, il est évident que les coupures successives opérées dans le budget risquent de nuire, à la longue, à tous les programmes. Nous vous tiendrons naturellement au courant, de même que le Comité exécutif, de l'évolution de la situation. Nous tenons également à exprimer notre gratitude pour une autre contribution non négligeable au budget de la FAO - à savoir la contribution apportée directement par les pays qui accueillent les comités du Codex et fournissent à cet effet des salles de réunion, des services d'interprétation et de traduction et assurent la distribution des documents de travail. En outre, les pays hôtes apportent un soutien technique et administratif aux comités du Codex. Par ailleurs, tous les pays membres manifestent leur appui en prenant à leur charge les frais de déplacement des délégations qui assistent aux sessions du Codex.
Monsieur le Président, la FAO est persuadée que le commerce des produits alimentaires doit s'appuyer sur des systèmes durables d'agriculture et de production, qui soient capables à la fois de répondre aux besoins des consommateurs et de protéger l'environnement. C'est elle qui, parmi les institutions des Nations Unies, a été chargée d'appliquer la Convention sur la diversité biologique résultant de la Conférence de Rio, en 1992, et qui évalue actuellement l'impact que pourrait avoir sur l'environnement une libéralisation des échanges de produits agricoles. La FAO continue de préconiser sans réserve un développement agricole et rural durables, l'utilisation à bon escient des substances agro-chimiques et des médicaments vétérinaires, ainsi que la mise au point et l'application de techniques comme la lutte intégrée contre les ravageurs et les systèmes améliorés de contrôle de la qualité, qui permettent de protéger l'environnement, d'accroître la production vivrière et les approvisionnements, de réduire les pertes alimentaires et d'assurer une nourriture saine et de meilleure qualité à moindre prix.
Ces objectifs ont été réaffirmés avec force dans la Déclaration et le Plan d'action sur la nutrition, adoptés par la Conférence internationale sur la nutrition qui s'est tenue à Rome, en décembre 1992. Cette conférence a été un événement mémorable à de nombreux égards, y compris par son ampleur et les personnalités gouvernementales de haut niveau qui y ont participé. Pour la première fois, tous les problèmes de nutrition ont été abordés, depuis le soulagement de la misère jusqu'à l'évaluation scientifique des effets de la sous-alimentation et de la suralimentation, ou encore l'exposition aux substances toxiques et les carences en oligo-éléments. Les délégations de 159 pays et de la Communauté économique européenne, dont 137 ministres de l'agriculture et de la santé, ont été unanimes à reconnaître que la qualité et la sécurité des aliments représentaient un aspect essentiel de la nutrition et du développement national. Les normes et les codes d'usages du Codex ont été reconnus, une fois de plus, comme point de référence international en matière de qualité et de sécurité.
Monsieur le Président, un ordre du jour chargé et difficile vous attend. Tous mes voeux vous accompagnent pendant les délibérations sur les questions politiques et techniques qui seront soulevées au cours de la session. Au nom du Directeur général, je félicite la Commission des résultats qu'elle a obtenus à ce jour et je suis certain que cette vingtième session sera, elle aussi, couronnée de succès.
Merci.
à l'occasion de la
VINGTIEME SESSION DE LA COMMISSION DU CODEX ALIMENTARIUS
Genève, 28 juin - 7 juillet 1993
Monsieur le Sous-Directeur général,
Monsieur Lupien,
Mesdames et Messieurs les délégués,
Mesdames, Messieurs,
Au nom de la Commission du Codex Alimentarius, je vous remercie de vos paroles d'encouragement. C'est pour moi un véritable plaisir et un honneur de me trouver ici, à Genève, pour présider la vingtième session de la Commission du Codex Alimentarius.
J'éprouve une très grande satisfaction en constatant l'intérêt manifesté dès le début par les pays en développement pour les activités de la Commission, ainsi qu'en témoigne la présence de nombre d'entre eux aujourd'hui. Comme vous le savez déjà, je ne peux prétendre être le premier représentant d'un pays en développement à présider la Commission du Codex Alimentarius, car c'est à Monsieur Eduardo Mendez, Représentant du Mexique, que revient ce privilège. Cependant je suis le premier Président de la Commission à présenter la région Codex d'Asie et je me réjouis de savoir que cet honneur m'est acquis à jamais.
Après des années et des années de tension entre les superpuissances, la fin de la guerre froide a été saluée avec enthousiasme. La communauté mondiale a enfin eu la possibilité de collaborer à un monde meilleur et plus juste. A l'heure actuelle, les progrès technologiques s'accélèrent à un rythme impressionnant, en particulier dans le secteur de l'information. Le phénomène de globalisation en matière d'économie mondiale est devenu une réalité de fait. Il ne nous est plus permis d'ignorer cette situation ni de nous y soustraire. Puisque l'occasion m'en est offerte, je tiens à souligner ce qui m'apparaît une évidence, à savoir l'interdépendance nécessaire des pays industrialisés et des pays en développement. A mesure que la globalisation s'intensifie, cette interdépendance augmente elle aussi et ignore les frontières.
Il y a plusieurs raisons pour lesquelles une telle interdépendance est si importante de nos jours. Pour que les pays industrialisés conservent leur rôle dans le monde, ils doivent rester proches des sources de matières premières ainsi que des débouchés offerts par les pays en développement. Ces derniers par ailleurs, qui ont l'avantage de posséder des ressources naturelles et une main d'oeuvre abondante, doivent eux aussi entretenir d'étroits rapports avec les pays industrialisés, dans lesquels se trouvent le capital, les technologies et l'expertise. Cette interdépendance se poursuivra avec l'apparition de nouveaux produits et de nouveaux marchés.
A l'heure actuelle, le monde et, en particulier, les pays en développement demeurent vulnérables aux changements qui surviennent dans le cadre des vastes réformes politiques et économiques. Dans le domaine économique, divers obstacles non tarifaires ont été érigés pour entraver le libre-échange, à la suite de l'adoption de mesures telles que l'application de taxes locales et discriminatoires. Cela a eu des effects négatifs sur le commerce international.
Outre les responsabilités qui incombent à la Commission, si bien illustrées par les précédents orateurs, je tiens à rappeler que le Codex est également chargé de coordonner l'ensemble des travaux de normalisation alimentaire effectués par d'autres organisations gouvernementales et non gouvernementales. A ce propos, si le Codex a élaboré par le passé certaines normes régionales, il a récemment décidé de décourager autant que possible cette pratique, car les organismes régionaux risquent d'accorder un traitement préférentiel aux partenaires commerciaux d'une même région. A plusieurs reprises, la Commission s'est inquiétée des conséquences négatives que pourraient avoir les normes régionales sur le commerce et elle a déclaré qu'il ne fallait pas élaborer de telles normes pour les produits faisant l'objet d'un commerce international, car cela risquait de créer une confusion, d'entraîner un chevauchement des activités et d'aboutir souvent à une multiplicité de normes pour un même produit. Bien que la Commission du Codex Alimentarius soit le seul organisme des Nations Unies chargé d'élaborer des normes internationales pour les aliments, elle prend également en considération les initiatives régionales émanant d'autres organisations. Dans le domaine des aliments transformés, le Codex a déjà coordonné avec succès de telles initiatives dans le cadre de son programme de travail.
L'action de normalisation entreprise à l'échelle mondiale par le Codex est reconnue par le nouveau projet d'Accord du GATT sur les obstacles techniques au commerce, dans lequel il est stipulé que l'élaboration de dispositions sur la qualité des aliments dans les normes Codex relève de la responsabilité de la Commission du Codex Alimentarius. Ce nouveau projet d'Accord du GATT souligne que les normes de qualité et les réglementations techniques doivent s'appuyer sur des normes internationales. Les organismes internationaux de normalisation doivent, conformément à la définition qui en est donnée, être ouverts à toutes les parties à l'Accord du GATT sur les obstacles techniques au commerce. Comme vous en avez déjà été informé, l'approche internationale du Codex est également conforme aux principes énoncés dans l'Accord sur les mesures sanitaires et phytosanitaires, conclu dans le cadre des négociations d'Uruguay Round.
En décembre 1992, j'ai eu l'honneur de participer à la Conférence internationale FAO/OMS sur la nutrition en qualité de Président du comité de rédaction. Comme beaucoup d'entre vous le savent, la Conférence a adopté à l'unanimité la Déclaration mondiale et le Plan d'action pour la nutrition. Ce dernier présente un intérêt particulier pour le Codex, car il décrit les stratégies propres à protéger le consommateur grâce à l'amélioration de la qualité et de la sécurité des aliments. Ces stratégies sont notamment les suivantes: mise en place et renforcement de services et d'infrastructures garantissant la qualité et la sécurité des aliments; adoption de mesures visant à protéger le consommateur contre les aliments malsains, de mauvaise qualité, adultérés, portant une fausse appellation ou contaminés; instauration de relations de travail efficaces avec les associations de consommateurs et de producteurs; soutien des efforts déployés à l'échelle internationale pour élargir et renforcer les programmes de normalisation alimentaire; valorisation des ressources humaines; mise en application des accords internationaux existants; lancement de programmes de surveillance et de suivi pour les maladies d'origine alimentaire et les contaminants; enfin, mise au point de pratiques agricoles sans danger pour l'environnement et promotion des recherches sur la qualité et la sécurité des aliments.
Encore une fois, c'est à la Commission du Codex Alimentarius qu'il incombera de toute évidence d'élaborer des normes internationales sur les aliments.
En conclusion, je tiens à exprimer personnellement ma reconnaissance aux deux organismes de parrainage - FAO et OMS - qui n'ont cessé d'apporter un soutien énergique au Programme du Codex malgré les difficultés que connaissent ces deux organisations et je ne saurais trop souligner combien il importe qu'un tel soutien se poursuive à l'avenir. J'espère mener à bien la tâche complexe qui m'attend au cours de ces dix jours de réunion à votre pleine et entière satisfaction. Je suis certain qu'elle sera rendue beaucoup plus facile et beaucoup plus agréable grâce à l'aide et à la collaboration de tous les délégués.
Merci encore de vos paroles obligeantes et de votre soutien. Je me félicite de travailler avec vous pendant ces prochains jours.