1. La filiere lait et son environnement dans les pays Africains
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1.1. L'environnement économique
1.2.
Le milieu humain
1.3. L'environnement géo-climatique
1.1. L'environnement économique
Les années écoulées depuis les indépendances des pays africains ont été marquées par deux évolutions principales:
une très forte croissance démographique générale de l'ordre de 2,6 à 2,8 % par an en moyenne pour l'ensemble du continent: cette évolution a encore été plus marquée au niveau urbain dont la croissance atteint quelque 4,5 % par an (cf. tableau II)
une très faible progression de la production tant industrielle qu'agricole entraînant dans la plupart des pays une régression du P.I.B./hab., amplifiée par la chute des cours des matières premières dont l'Afrique tire l'essentiel de ses revenus d'exportation.
L'accroissement démographique rapide et des gains de productivité très médiocres en agriculture ont renforcé la dépendance du continent africain vis à vis des pays industrialisés (CEE et USA principalement) pour son approvisionnement alimentaire. Or, les mécanismes qui régissent à l'heure actuelle les échanges mondiaux de produits alimentaires n'ont pu que jouer dans le sens d'une aggravation des situations rencontrées jusqu'ici. Les produits alimentaires venant des pays industrialisés (lait et produits laitiers, céréales, viandes..) sont largement subventionnés à l'exportation, arrivent dans les pays africains à des prix relativement bas et concurrencent les productions locales; la dépréciation de l'activité agricole conduit à une accélération de l'exode rural et à un gonflement difficilement supportable des centres urbains.
En ce qui concerne plus particulièrement le lait et les produits laitiers, le développement soutenu de l'élevage laitier pourrait à long terme stabiliser une partie de la population en zone rurale en procurant à l'éleveur un revenu sûr, rémunérateur et régulier, tout en assurant la possibilité d'un approvisionnement satisfaisant en quantité, qualité... et prix des populations urbaines. Le résultat de ce développement laitier serait alors une moindre dépendance à l'égard des importations et donc une économie de devises dont l'utilisation serait dévolue à l'investissement.
A l'heure actuelle ce processus n'est pas enclenché, alors que les usines laitières implantées en Afrique ne tournent qu'à un faible taux d'utilisation (20 à 60 % en moyenne).
Or, la plupart des pays de l'Afrique Subsaharienne ont un revenu inférieur à 500 USD/hab./an (cf. tableau III), ce revenu ayant d'ailleurs même baissé dans certains cas. Parmi les pays les plus pauvres figurent l'Éthiopie et le Burundi sur lesquels a pesé ou pèse encore une situation socio-politique lourde de conséquences sur le développement économique en général et agricole en particulier.
Cette pauvreté s'est trouvée accentuée pour l'ensemble des pays étudiés ici par l'application depuis plusieurs années de PAS qui se sont traduits par des baisses de salaires pouvant atteindre 10 à 30 % pour les fonctionnaires. De plus, la dévaluation du FCFA a conduit à des augmentations de prix insupportables pour des populations déjà touchées par le marasme généralisé du continent africain et les effets des différentes PAS. Fin janvier 1994, les prix des denrées de base augmentaient de 20 à 33 % (riz, farine, sucre, lait et produits laitiers, huile). Ceux de l'électricité, du gaz, des carburants ont grimpé de 22 à 30 %. Les premières observations font ressortir une hausse du panier de la ménagère de 30 % pour les foyers vivant à "l'africaine" et de 70 % pour les expatriés et les africains vivant à "l'occidentale" (Le Monde du 5/II/94). Or, c'est cette classe moyenne vivant à "l'occidentale" qui avait le plus intégré la consommation régulière de lait et produits laitiers dans ses habitudes alimentaires.
1.2.1.
L'urbanisation
1.2.2. Le secteur primaire en Afrique
1.2.3. Le sous-secteur de l'élevage en
Afrique
L'Afrique est longtemps restée un continent vide et même encore aujourd'hui malgré une forte poussée démographique, la densité de population dépasse à peine 20 hab./km2 avec une exception notoire pour le Burundi qui dépasse 200 hab./km2 (cf. tableau III).
Ce faible peuplement tient aux conditions extrêmes dans lesquelles vivent ces populations: espaces inexploitables des déserts et des forêts tropicales, sécheresse absolue et pluviométrie excessive, endémies multiples et fatales... Un équilibre précaire s'était établi à un niveau de peuplement ajusté aux possibilités de l'environnement trop souvent hostile.
Ce n'est qu'à partir de la 2ème moitié du XXème siècle que la croissance démographique s'est accentuée: allongement de la durée moyenne de vie, forte diminution de la mortalité infantile liés à un très fort taux de fécondité - traditionnel en Afrique - sont à l'origine de cette croissance qui atteint 2,6 % pour l'Afrique subsaharienne. Mais cette croissance a rompu le fragile équilibre séculaire établi entre l'homme et la nature, et l'exode rural constitue l'exutoire normal à la surpopulation des campagnes.
Dès lors, à partir des années 70, s'est accéléré le phénomène d'urbanisation et actuellement la population des villes augmente au rythme de 4,5 % par an et regroupe quelque 35 % de la population totale des pays africains; d'ici l'an 2000, la population urbaine de l'Afrique augmentera de quelques 70 millions d'habitants pour lesquels il faudra bien trouver les ressources alimentaires suffisantes.
L'urbanisation rapide est un phénomène commun à tous les pays africains à quelques degrés près. Ce processus intense et inéluctable a de profondes répercussions tant démographiques que socio-économiques. Il engendre entre autres des modifications importantes de comportement, dont celui relatif à l'alimentation. La demande urbaine évolue en volume et en qualité, ce qui crée des tensions au niveau des approvisionnements alimentaires des villes. Cette demande conditionnée par le pouvoir d'achat et l'évolution des habitudes alimentaires, n'est souvent satisfaite qu'au prix d'importations croissantes, la production et la commercialisation intérieures étant dans la plupart des cas mal adaptées aux exigences créées par la croissance des villes (H. Delisle, FAO, 1989):
les ménages urbains s'éloignent progressivement des schémas alimentaires locaux, parallèlement à leur niveau de revenu;
combiné à l'effet démographique, cet éloignement creuse l'écart entre demande urbaine et production alimentaire intérieure.
La baisse des revenus de nombreuses catégories socio-professionnelles (fonctionnaires entre autres) suite à l'application des PAS et la dévaluation du FCFA vont créer des conditions nouvelles difficiles pour les population urbaines, ce qui ne rend que plus urgent la définition et la mise en place rapide de politiques d'approvisionnement alimentaire des villes et de développement simultané des productions agricoles intérieures pour répondre - en partie au moins - à cette demande urbaine croissante.
1.2.2. Le secteur primaire en Afrique
Dans maints pays d'Afrique, l'Agriculture occupe encore plus des 2/3 de la population active (cf. tableau III) mais la richesse produite - part du PIB - reste très en deçà de ce seuil: une très faible productivité en agriculture continue à maintenir l'ensemble du continent dans la pauvreté tout en irnposant une forte dépendance vis à vis de l'extérieur pour la satisfaction des besoins alimentaires à un niveau convenable. De plus, le mirage des cultures d'exportation (café, cacao en Côte d'Ivoire, arachide au Sénégal, coton au Mali et au Burkina Faso..) a conduit à l'abandon de cultures vivrières traditionnelles amenant ainsi le monde rural à rechercher des produits d'importation: poudre de lait, farine, riz importé...
Ces contre-performances du secteur agricole ont des causes multiples mais elles résultent avant tout d'un profond manque de considération et de connaissance du monde paysan par les responsables politiques préoccupés entre autres à contenir l'instabilité latente du milieu urbain.
Rompre les rigidités et l'immobilisme qui paralysent le développement rural est l'exigence première: formation, infrastructures, commercialisation des productions locales... Ies mêmes besoins du secteur primaire se retrouvent d'une façon générale dans tous les pays africains et présentent un caractére d'urgence.
Après de trop longues années de stabilisation et d'ajustements structurels et devant la stagnation persistante de la production agricole et alimentaire africaines et les faibles taux d'adoption et d'adaptation des technologies productives, on peut se demander si les modèles de références et les politiques de retour au marché n'ont pas surestimé les comportements de minimisation des risques, de la part des agents économiques, dans des contextes de forte instabilité et de renforcement des mécanismes sécuritaires, à travers des organisations non marchandes et l'informalisation des économies africaines (Ph. Hugon, 1992).
1.2.3. Le sous-secteur de l'élevage en Afrique
L'élevage occupe une place variable dans l'ensemble du secteur primaire. En Afrique de l'Ouest ainsi que sur les Hauts Plateaux et les zones d'altitude de l'Afrique orientale, l'élevage est une activité traditionnelle, mais le développement des cultures d'exportation au Sénégal et en Côte d'lvoire réduit cette activité à la portion congrue, alors qu'au Burundi c'est la pression démographique qui oblige les agriculteurs à étendre les surfaces de cultures vivrières - 75 % des terres agricoles - réduisant par la même occasion la place occupée par les troupeaux. Par contre, là où subsistent de vastes étendues pour les parcours des animaux, l'élevage se développe, mais il faut préparer les conditions d'une intensification des productions animales, l'élevage extensif largement répandu au Burkina Faso et au Mali n'étant pas à même de procurer, dans des conditions économiques satisfaisantes, la viande et le lait nécessaires à l'ensemble des populations concernées.
Les contre-performances rencontrées au niveau du secteur agricole se retrouvent globalement dans l'activité d'élevage. Cette situation est imputable à un certain nombre de problèmes techniques, sociologiques et politiques qui maintiennent l'élevage dans une situation peu dynamique, engendrant un faible niveau de productivité sur lequel les centres de recherches zootechniques et autres fermes modèles n'ont eu aucune influence.
Sur le plan technique, les troupeaux restent soumis à des contraintes fortes:
conditions sanitaires difficiles (trypanosomiase, peste bovine, tiques..)
niveau alimentaire insuffisant tout au long de la saison sèche
rigidités sociologiques qui conduisent à une gestion archaïque des troupeaux considérés comme valeur d'épargne ou de prestige et non comme outil de production; dès lors la production laitière devient accessoire, d'où la faible productivité observée très généralement. Il faut cependant noter que ce mode de conduite du troupeau peut aussi correspondre à une gestion du risque par l'éleveur dans des conditions agro climatiques difficiles.
inadaptation des politiques d'élevages menées dans maints pays africains, puisque n'ayant pas répondu, même partiellement, au double défi du développement rural et de l'approvisionnement des centres urbains. Les centres d'élevages et fermes laitières plus ou moins étatisées n'ont que de médiocres résultats économiques liés trop souvent à de piètres résultats techniques.
les outils industriels de collecte et de transformation modernes n'utilisent qu'une faible partie de leur capacité, compromettant ainsi leur rentabilité face à des circuits informels peu coûteux, plus souples et mieux adaptés.
enfin, on peut se demander dans quelle mesure les autorités locales ne préfèrent pas, face aux contraintes locales, satisfaire les populations urbaines par des produits importés bon marché, et éviter ainsi des crises sociales, plutôt que de favoriser l'émergence d'une filière Lait basée sur la production locale suivant l'un ou l'autre des schémas ci-après:
* production urbaine et surtout péri-urbaine formant une "ceinture laitière" autour des villes;
* mise en place de fermes laitières performantes à partir d'animaux exotiques avec utilisation optimale d'intrants alimentaires et vétérinaires;
* opter pour le développement rural et asseoir la production laitière sur le plus grand nombre d'éleveurs bien encadrés.
Ces différentes solutions seront reprises en conclusion après avoir examiné les résultats obtenus jusqu'ici dans chaque cas.
Tableau lI: Données démographiques en Afrique
Population totale (Millions d'hab.) |
Population des villes étudiées |
% Population urbaine |
Croissance de la population en % par an |
Population totale Millions d'hab.) |
Population
des villes étudiées |
Taux de fécondités |
Densité
de la population hab/km2 |
|||
PAYS | VILLES | |||||||||
1992 | 1992/93 | 1992/93 | Totale Urbaine | en 2000 | on 2000 | 1992 | ||||
BURKINA FASO | Bobo-Dioulasso | 9,5 | 320 000 | 12,5 % | 2,7 % | 7 % | 11,4 | 620 000 | 7,1 | 35 |
BURUNDI | Bujumbura | 5,7 | 275 000 | 8 % | 2,7 % | 3 % | 6,8 | 400 000 | 6,9 | 210 |
Korhogo | 145 000 | 200 000 | ||||||||
COTE | 13,1 | 40 % | 3,6 % | 4,5 % | 16,6 | 7,4 | 41 | |||
D'IVOIRE | Bouaké | 460 000 | 600 000 | |||||||
ÉTHIOPIE | Addis Abéba | 47,0 | 2 500 000 | 15 % | 2,7 % | 4% | 56,4 | 3 275 000 | 7,5 | 49 |
MALI | Bamako | 8,5 | 950 000 | 25 % | 2,8 % | 6,5 % | 10,5 | 1 400 000 | 7,1 | 8 |
SENEGAL | Dakar | 7,9 | 1 735 000 | 34 % | 2,9 % | 4 % | 9,7 | 340 000 | 6,4 | 39 |
AFRIQUE | 520 | Pop. urbaine | 35 à 39 % | 2,6 % | 4,5 % | 630 | 265 Millions | 7,1 | 21 | |
SUBSAHARIENNE | 195 Millions | selon les | (2.9 % sur | (6 % sur | ||||||
(Hors R.S.A.) | sources | 1970-1980) | 1970-80) |
Tableau III: Données socio-économiques en Afrique
PAYS | Population totale (Millions d'hab.) 1992 |
P.I.B./hab. en USD/an |
Place de l'agriculture | Part
de l'élevage dans le produit agricole % |
Evolution du PIB en moy. ann. % 1985-92 |
Solde de la balance extérieure en Mds USD-91 |
Dettes extérieures 1992 | |||
dans P.I.B.% | dans
pop. active % |
|||||||||
Balance globale |
Balance agricole |
Dettes extérieures 1992 (Mds USD) |
%
du PIP |
|||||||
BURKINA FASO | 9,5 | 290 | 38 | 75 | 47 | + 0,9 % | - 0,32 | Equil. | 1,2 | 33 % |
BURUNDI | 5,7 | 210 | 36 | 56 | 8 | + 1,0 % | - 0,10 | + 0,06 | 1,1 | 90 % |
COTE D'IVOIRE | 13,1 | 670* | 40 | 54 | 3 | - 5,7 % | + 1,16 | + 1,56 | 17,0 | 190 % |
ETHIOPIE | 47,0* | 110 | 42 | 77 | 30 | - 2,0 % | - 0,62 | + 0,03 | 7,7 | 142 % |
MALI | 8,5 | 300 | 48 | 70 | 26 | - 1,9 % | - 0,10 | + 0,15 | 3,0 | 115 % |
SENEGAL | 7 9 | 780 | 22 | 70 | 30 | + 0,3 % | - 0,29 | + 0,05 | 4,3 | 80 % |
AFRIQUESUBSAHARIENNE (Hors R.S.A) |
520 | 260 | 38 | 67 | 15 À 20 % | + 0,6 % | - | - | 135 | 100 % |
1.3. L'environnement géo-climatique
En Afrique de l'Ouest, les villes étudiées se situent en zone soudano-guinéenne bénéficiant d'un climat tropical subhumide. Les hauteurs de pluies annuelles restent souvent suffisantes pour assurer une végétation herbeuse propice à la présence de troupeaux bovins. Toutefois cet élevage sera surtout conditionné par la répartition des pluies et leur régularité: la saison des pluies n'excède pas 5 à 6 mois dans les meilleurs des cas, ce qui implique une longue sécheresse conduisant la plupart des éleveurs à une transhumance plus ou moins longue dans sa durée et dans son éloignement. Quoi qu'il en soit, cette transhumance diminue les apports nutritionnels et hydriques des animaux, ce qui entraîne des pertes de poids souvent importantes et interrompt la lactation pour les femelles ayant mis bas durant la saison des pluies.
Pour l'ensemble de l'Afrique de l'Ouest, les températures restent élevées, les mois les plus chauds atteignent jusqu'à 33 à 39°C de moyenne maximale (cf. tableau IV). Or un temps prolongé à des températures supérieures à 25°C, particulièrement en ambiance humide, conduit à une réduction de la matière sèche ingérée par la vache laitière et entraîne par conséquent une chute de la production. Les températures élevées provoquent également une baisse de la fécondité des vaches, d'où une augmentation des intervalles entre vêlages (Pagot, 1985).
Enfin, le climat tropical chaud et humide reste propice au développement des maladies parasitaires qui causent encore de lourds dégâts parmi les troupeaux; la partie la plus méridionale de la bande soudano-guinéenne reste une zone endémique de la trypanosomiase.
Si l'élevage demeure une activité importante dans une large partie de l'Afrique de l'Ouest, il n'en est pas moins vrai que les niveaux de production atteints restent médiocres, surtout en ce qui concerne le lait, considéré souvent comme co-produit de l'élevage et non comme une production principale.
Tableau IV: Environnement géo-climatique
PAYS | VILLES | Altitude moyenne |
Saison des pluies | Hauteur
des pluies mm/an |
Températures moyennes | Superficie Km2 |
Zones climatiques | |
Max. | Min. | |||||||
BIJRKINA FASO | Bobo- Dioulasso | 460 | Mai à Septembre | 1000 | 34° | 16° | 274 200 | Sahélienne |
BURUNDI | Bujumbura | 800 | Mars à Mai Octobre à Décembre |
800 | 24° | 12° | 27 800 | Hauts
Plateaux Tropicale |
COTE D'IVOIRE |
Korhogo | 380 | Avril à octobre | 1150 | 34° | 17° | 322 400 | Sahélo-Soudanienne |
Bonaké | 360 | Avril à Juin Septembre à Octobre |
1300 | 33° | 19° | Tropical humide | ||
ETHIOPIE | Addis abéba | 2400 m | Juin à
Septembre Février a Avril |
> 1500 | 21° | 70 | 1 104 000 | Climat des
Hauts Plateaux |
MALI | Bamako | 480 | Juin à Octobre | 1100 | 39° | 17° | 1 241 000 | Sahélo-soudanienne |
SENEGAL | Dakar | niveau de la mer | Juin à Octobre | 400 | 300 | 17 | 196 200 | Sahélien |
La situation géo-climatique est sensiblement différente sur les hauts plateaux et dans les zones d'altitude de l'Afrique de l'Est: la température subit l'influence de l'altitude et dans les mois les plus froids, il n'est pas rare de voir neiger sur les hauteurs entourant Addis Abeba (février); quant aux maxima, ils dépassent rarement 25°C, ce qui supprime le stress du à la chaleur et observé chez les animaux vivant en Afrique de l'Ouest.
Quant au régime des pluies, il est mieux réparti, sur deux saisons, certes inégales mais les périodes de sécheresse sont beaucoup mieux supportées par le cheptel et la production laitière peut s'étaler sur toute l'année.
De même l'altitude, en réduisant les températures va atténuer, voire supprimer, les sévères épizooties rencontrées ailleurs en Afrique.
Ces conditions favorables ont permis à l'Ethiopie de détenir le troupeau bovin le plus important d'Afrique (30 millions de têtes) alors qu'au Burundi, la très forte pression démographique (210 hab./km2) conduit à abandonner cet élevage bovin traditionnel au profit du développement des cultures vivrières.