4. Recommandations (que faut-il faire pour faciliter le changement ?)
Pour faciliter le changement positif du secteur forestier en République de Djibouti, il est indispensable qu'une politique de conservation et de protection des forêts soit mise en place par le gouvernement.
Cette politique doit intégrer :
I. Les recommandations relatives à la création d'un réseau des Aires Protégées :
a) Faire connaître le réseau des aires potentielles
Les aires protégées candidates proposées et documentées dans la monographie nationale de la biodiversité peuvent constituer un réseau représentatif de la biodiversité du pays et permettre de sauvegarder les écosystèmes forestiers les plus précieux. Dans ce contexte, afin de gagner l'adhésion la plus large possible à cette entreprise, il serait opportun et fort utile de préparer et publier une carte du réseau potentiel et de la diffuser le plus largement possible; il serait aussi fort important de produire un film documentaire sur ce réseau.
b) Dresser une liste des aires prioritaires
Il appartient aux décideurs nationaux d'identifier dans le réseau proposé les aires qu'il importe de créer en priorité. Nos observations nous incitent, néanmoins, à recommander que les aires dont le potentiel est le plus élevé soient créées le plus tôt possible, ce potentiel étant mesuré en fonction de trois éléments primordiaux suivants:
La valeur et la signification de la biodiversité de l’aire sur le plan international et national;
L’ampleur des menaces actuelles et potentielles qui pèsent sur l’aire ;
Le potentiel de l’aire sur le plan éco-touristique.
c) Un réseau couvrant 12% de la superficie du territoire djiboutien
Le réseau national des aires protégées devrait tendre à couvrir au total une superficie d’environ 2 500 kilomètres carrés, ce qui devrait être atteint avec les aires potentielles proposées. Cette cible de 12% a été recommandée par la commission mondiale sur l’environnement et le développement (Rapport Brundtland, 1987). Il conviendrait, cependant, de ne créer que les aires que l’on est en mesure de bien protéger par législation et de bien gérer. Cela signifie qu’une première génération d’aires dont le pays se doterait serait de taille plus modeste que l’on pourrait toujours agrandir au cours des prochaines années et que les aires plus grandes pourraient être créées une fois que l’on aura acquis une bonne expérience ainsi que les ressources tant humaines que financières.
d) Une politique nationale sur les aires protégées
Djibouti, tout en initiant le processus de planification de son réseau d’aires protégées, devrait être invité à définir une politique nationale en cette matière de manière à pouvoir mieux intégrer cette dimension à l’intérieur de son plan national de développement.
Cette politique pourrait comprendre les éléments suivants : L’histoire des efforts et des pratiques de conservation, les modalités de l’organisation du réseau des aires protégées, les modes d’allocation des terres, d’aménagement et de gestion des aires protégées, les activités à développer, les services offerts et le rôle des communautés locales à l’intérieur de ce processus.
e) La mobilisation des communautés locales
Selon l’expérience acquise ailleurs dans le monde, un réseau d’aires protégées efficace et performant ne peut exister sans la coopération des populations locales se trouvant dans les aires ou aux alentours. Il conviendra, pour Djibouti, d’associer par une approche participative, le plus tôt possible, les communautés locales au processus de création et de gestion de ses aires protégées.
f) Une Charte nationale des aires protégées
Afin de mobiliser tout le pays et, en particulier, les décideurs, une Charte sur la conservation des espaces naturels pourrait être élaborée. Ce document pourrait être signé par les ministres, les chefs de districts et les commissaires et aussi par tous les Djiboutiens et les Djiboutiennes qui veulent s’engager concrètement dans ce mouvement en faveur de la conservation des ressources et de l’environnement.
II. La mise en œuvre du programme d'aménagement intégré de la forêt du Day
L'application de ce programme d'aménagement intégré de la forêt du Day comprend :
Création d'un cadre institutionnel et juridique approprié faisant défaut présentement.
La création des pôles d'attraction dans les zones hors forêt sur 30 000 ha.
La génération des genévriers sur 200 ha
Accroissement du potentiel ligneux et pastoral par les travaux de reboisement et d'amélioration pastoral sur 150 ha et par la rotation du parcours sur le 4/5e de la série
Octroi compensatoire d'aliment des bétail aux populations utilisatrices de la forêt.
Promotion des activités génératrice des revenus visant l'amélioration des conditions de vie de la population cible.
L'élaboration d'un code pastoral tenant basé sur la gestion et exploitation rationnel du potentiel pastoral, notamment la zone forestière et tenant compte des lois traditionnelles.
III- La mise en œuvre des programmes nationaux résultant des conventions internationales :
Ø Programme d'Action National de lutte contre la désertification (PAN)
Ø Stratégie et programme d'action national de la diversité biologique(SPANDB)
Ø Programme d'action national d'atténuation des gaz à effet de serres(PANAGES)