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Les problèmes majeurs soulevés par la distribution des aliments dans les zones urbaines

Les infrastructures et la gestion des marchés urbains

Ces dernières années, plusieurs marchés publics ont brûlé en Afrique et en Asie, soit à cause de structures inadéquates, de leur manque d’entretien, de leur mauvaise gestion, du non-respect des consignes anti-incendie, ... soit parce que les commerçants étaient dirigés de force vers de nouveaux marchés. Ces coups portés à l’économie locale ont entraîné des difficultés financières graves pour les petits commerçants et entrepreneurs, et même pour les consommateurs.

Les espaces abritant les marchés et les services existants sont souvent insuffisants dans les pays en développement et en transition, et beaucoup de commerçants occupent donc les trottoirs autour des marchés.

Les marchés urbains sont généralement considérés par les pouvoirs publics comme une source de revenus mais, souvent, ces fonds ne sont pas réinvestis dans l’entretien des infrastructures ou l’amélioration des services, ce qui conduit les commerçants à considérer les taxes de marché injustifiées, entraînant ainsi des conflits sociaux au moment où ces taxes augmentent.

Les entrepôts frigorifiques sont rares et les frais de loyer très élevés. Les quelques magasins de stockage construits par les gestionnaires des marchés sont inutilisables, soit en raison d’une mauvaise conception, soit parce qu’ils ne fonctionnent pas ou sont mal entretenus. Les denrées périssables se détériorent donc rapidement.

Les marchés publics ont besoin de gestionnaires professionnels et de la continuité de leur mandat. Les responsables des marchés ont besoin d’un personnel qualifié capable d’imposer la réglementation en vigueur. Sinon, la vente dans les marchés publics devient de plus en plus difficile et onéreuse.

La vente au détail

Les consommateurs ayant un revenu moyen ou élevé achètent au supermarché alors que les consommateurs à faible revenu, qui dépensent plus de 80 pour cent de leur revenu en nourriture, achètent dans les petites échoppes ou les marchés près de leur domicile, ou bien aux vendeurs ambulants.

Les marchés publics de détail n’ont pas connu une expansion rapide dans les zones nouvellement urbanisées, et la capacité des marchés existants n’a pas permis de recevoir le nombre croissant de détaillants.

L’absence d’espace ou de nouveaux marchés dans les quartiers périphériques de la ville est donc la cause de l’apparition de marchés spontanés qui pallient ce manque dans la chaîne de distribution.

A Dakar au Sénégal, les trois quarts des marchés de détail sont spontanés. A Lima, au Pérou, 80 pour cent des marchés sont spontanés, souvent près des bidonvilles où les services publics sont pratiquement absents.

La distribution alimentaire informelle

Une forme de distribution alimentaire commode et à bas prix pour les consommateurs urbains les plus démunis est le petit détaillant informel ou bien le vendeur ambulant. Ces activités informelles sont aussi une source d’emplois, en particulier pour les femmes, et de revenus pour les familles les moins aisées.

La majorité des commerçants informels vend dans la rue parce qu’elle croit pouvoir atteindre un plus grand nombre de consommateurs.

D’autres agissent de même parce qu’on leur refuse l’accès aux marchés et aux services et qu’ils ne peuvent payer les charges afférentes. Malheureusement, en raison de leur statut illégal, les commerçants informels sont souvent l’objet d’harcèlement de la part de la police.

Les marchés de gros

Dans nombre de pays latino-américains et asiatiques, la construction et l’extension des marchés de gros sont en retard par rapport à la croissance démographique et des flux d’aliments. Les pays africains, à quelques exceptions près, sont totalement dépourvus de marchés de gros spécifiques. Les pays d’Europe de l’Est et de la Communauté des Etats indépendants réalisent de plus en plus qu’ils ont besoin d’infrastructures de marchés et de services pour permettre la transition vers des marchés libéralisés de produits alimentaires.

Le manque de marchés de gros ne provoque pas seulement des pertes de denrées, mais également des problèmes de circulation, d’hygiène et de sécurité; en outre, cela freine la création d’un système efficace de commercialisation alimentaire.

Les marchés des villes: hygiène, santé, sécurité et écologie

Le nettoyage revient normalement aux responsables des marchés, mais il fait généralement défaut. Les latrines sont peu fréquentes et rarement propres. Les points d’eau sont insuffisants de même que les systèmes de drainage, d’évacuation des eaux usées et de pluie, ainsi que des ordures.

Le manque d’éclairage électrique dans les marchés augmente les risques auxquels tous les utilisateurs et leurs biens sont exposés.

Les conditions d’hygiène précaires des marchés planifiés et spontanés, de même que le nombre croissant de camions pour le transport des denrées, ont un effet pervers sur l’environnement; en effet, ceux-ci polluent l’air et l’eau, ils sont bruyants et menacent la santé publique.

La planification des marchés

Construire des marchés hors des centres urbains entraîne souvent leur sous-utilisation parce que:

La législation et la réglementation

La rationalisation des systèmes de commercialisation alimentaire peut nécessiter des changements appropriés dans les règles qui les régissent. Par exemple, la législation nationale et la réglementation locale à Rabat au Maroc prévoyaient le transport des fruits et légumes à travers toute une série de marchés de gros, avec des impôts conséquents et des intermédiaires inutiles mais obligatoires, ce qui avait entraîné l’augmentation des prix de détail.

Les autorités municipales multiples

Au fur et à mesure que grandissent les villes, les denrées doivent voyager dans des zones sujettes chacune à une ou plusieurs autorités municipales, ce qui signifie que ces denrées sont taxées plusieurs fois.


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