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5. RESUME ET CONCLUSION

Le secteur forestier malien est confronté à de nombreuses contraintes climatiques, et anthropiques. Il est caractérisé par une dégradation des ressources forestières et fauniques et la disparition souvent irréversible de certaines espèces végétales et animales mettant en mal, la riche diversité biologique du pays.

Cette situation inquiétante est le résultat d'une forte demande en terres forestières (plus de 400 000 ha/an pour la production agricole, et le déboisement de l'équivalent de 100 000 ha pour la récolte du bois énergie), la persistance des systèmes de production extensifs peu productifs et l'insuffisance des actions de protection, de restauration, de développement et d'utilisation rationnelle des ressources naturelles du pays.

Les ressources forestières et fauniques sont vitales pour un pays à économie agraire basée essentiellement sur le secteur primaire. En effet le bois satisfait plus de 96 % des besoins énergétiques du pays et dans plus de 80% des ménages du milieu rural les besoins en protéine animale sont couverts par l'exploitation de la faune sauvage. Le Mali est un pays pauvre, plus de 71,6 % de la population vivent en dessous du seuil de pauvreté.

La plupart des indicateurs de développement social sont faibles: taux de scolarisation < de 50 %, couverture sanitaire 43 % dans un rayon de 5 km, taux de couverture des besoins en eau potable moins de 45 %. Les performances macro-économiques sont relativement bonnes depuis une dizaine d'années malheureusement elles ne sont d'aucun effet favorable sur la vie quotidienne des populations qui continuent à faire des pressions énormes sur les ressources naturelles.

Le secteur primaire représente aujourd’hui plus de 43 % du PIB dont moins de 5 % pour l’exploitation du bois ( quantités contrôlées). Pour les années à venir la part du secteur primaire va diminuer et la part du sous secteur sylviculture évoluera de 9,55 % à moins de 6,5 % du PIB du secteur primaire. En termes absolus les besoins en produits forestiers resteront trop élevés par rapport à la productivité des forêts et dans la meilleure des hypothèses, le bilan bois énergie sera négatif à partir des années 2010 si des actions vigoureuses ne sont pas immédiatement mises en œuvre.

Malgré les changements politiques et institutionnels: instauration de la démocratie, de la décentralisation, l'adoption de politiques et stratégies, la mise en œuvre de programmes et de projets divers, l'élaboration et/ou de révision de très nombreuses lois de gestion des ressources naturelles, les forêts naturelles sont de plus en plus défrichées et sur-pâturées, les exploitations restent encore peu contrôlées et l'accès aux ressources quasiment libre.

En effet ni les innovations d'importantes comme la levée de la mainmise de l'État sur la gestion domaniale et celle des ressources naturelles, ni son désengagement des missions non-régaliennes et leur transfert à de nouveaux décideurs, le secteur forestier reste soumis aux fortes pressions humaines et les actions de plantation très timides.

Si les produits non-ligneux font de plus en plus l'objet de transformation artisanale ou industrielle les actions de promotion et de recherche restent très insuffisantes. La conservation de la diversité biologique fait l'objet d'une certaine préoccupation intellectuelle, les actes concrets dans ce sens sont pourtant peu visibles. Même les aires protégées existant sont souvent violées, abandonnées voir totalement occupées par les agriculteurs ou les éleveurs.

En effet en plus de grande demande de terres agricoles avec pour conséquence la perte de grandes superficies de forêts et d'habitat de la faune, la consommation énergétique est largement dépendante des forêts naturelles. Les mesures de substitution envisagées ont peu d'impact sur la consommation du bois qui reste l'énergie du pauvre.

Le secteur continuera à jouer un rôle important dans l'économie malienne, dans les politiques de santé, de développement artisanal et culturel, les échanges commerciaux (bois de chauffe et de service, fourrage aérien, produits de cueillette(karité, néré, jujube, tamarin, fonio sauvage, dattes sauvages, raisins sauvage etc.), feuilles de doum et de rônier, etc. La faune malgré sa rareté devrait soutenir un commerce important et constituer une source importante de revenu pour certains ruraux.

Le secteur forestier contribue à la création de nombreux emplois permanents et temporaires aussi bien en milieu rural qu'urbain. Les emplois permanents sont dores et déjà estimés à plus de 450 000. Une professionnalisation de l'exploitation forestière et la prise en compte des ressources naturelles dans la comptabilité nationale permettrait de mieux cerner la place fondamentale de la forêt dans le développement du pays et peut-être de susciter plus d'intérêt pour les actions forestières au niveau des décideurs étatiques.

A cela il faut ajouter les fonctions écologiques, sociales de la forêt et de ses produits: régulation du climat et amélioration du cadre de vie des populations, fonctions religieuses et contribution à la sécurité alimentaire, conservation de la diversité biologique et cadre idéal pour la promotion des loisirs et de la détente.

Il apparaît que la forêt et les produits de la forêt sont et resteront encore longtemps la base de notre survie. Ils méritent d'être protégés, restaurés, aménagés et exploités durablement.

Il est nécessaire de rendre le cadre institutionnel de gestion des forets et de la faune adapté à une gestion durable des ces ressources, de poursuivre la décentralisation de la gestion des ressources naturelles, d'y impliquer les populations à tous les niveaux, d'appuyer ces actions des programmes de recherche appliquée, de communication, d'éducation, etc. Il s'agit de réaliser des changements profonds au niveau national et local. Pour y parvenir, il sera nécessaire de:

Assurer une gestion rationnelle et concertée des ressources naturelles (mise en œuvre de la gestion décentralisée des Ressources naturelles)

Soutenir les actions mises en œuvre par les partenaires (Organisations communautaires, ONG, partenaires au développement) en définissant un cadre de coopération focalisé sur la participation des populations

Concevoir et mettre en œuvre des schémas d’aménagement qui tiennent compte des spécificités locales

Renforcer la sensibilisation et la formation des populations et des différents acteurs économiques dans le domaine de la protection de leur environnement.

Appuyer toutes les actions relatives à la réduction des effets éco-climatiques négatifs

Ratifier et mettre en œuvre les différentes conventions et autres accords bilatéraux, multilatéraux et régionaux dans la mesure où ceux-ci ne dérogent pas au cadre législatif environnemental du Mali (Agenda 21, Sahel 21, PNAE/CID, Convention de Bamako sur les déchets dangereux.)

Renforcer les capacités des ressources humaines en matière de sensibilisation/formation et de recherche sur les aires protégées (forêts classées, parcs nationaux, arboretum, stations de recherche, etc.

Prendre et mettre en œuvre des mesures réglementaires et législatives de protection de la diversité biologique

Réduire la part du bois dans la satisfaction des besoins énergie domestique de 96 % à 50 %

Ramener le taux d’accroissement de la population à moins 2,2 %

Valoriser les produits non ligneux (taux d’exploitation de 25 % à 50 %)

Améliorer la contribution du secteur forestier à l’emploi dans le secteur formel par la professionnalisation des exploitants et de l'exploitation

Développer et intensifier les systèmes de production agricoles (agriculture, élevage)

6. ANNEXES

ANNEXE 1: PRINCIPALES CATEGORIES ADMINISTRATIVES DE FORETS

(Situées au sud de la zone saharienne)

Catégorie forêt

Surface (ha)

En % du total

Commentaires

Forêt classée

( 119forêts)

1 300 000

4%

Domaine très peu aménagé Etat variable avec par endroit d’importantes superficies cultivées.

Aires protégées nationales, réserve de faune, sites Ramsar

3 900 000

12%

1,5 moi d’ha de réserve se trouvent en zone saharienne dans la région de Gao

Forêts du domaine protégé

11 400 000.

36%

Zones sylvo-pastorales qui seront transférées en majeure partie aux CDT et deviendront les futures forêts communales

Parc agro-forestier et jachères

15 700 000

 

 

49%

Les jachères de moins de 10 ans et les autres du parc Agro-forestier (Néré+karité) ne sont plus soumis au régime forestier.

Total (zone boisée au sud de la zone saharienne

32 300 000

100

Taux de boisement moyen de 26%

ANNEXE 2: LISTE DES MEMBRES DU GROUPE D’EXPERTES

(CHARGES DE LA REDACTION DES RAPPORTS THEMATIQUES)

Noms et Prénoms

Spécialités

Bourema Fassery

Aliou Coulibaly

Dramane Diarra

Mme Bah Sagada Salla

Harouna Almoustapha

Mme Diarra Assa Diané

Zié Sanogo

Modibo Keïta

Cheichna A. Sanogo

Kalifa Diakité

Bourema Camara

Gaoussou Konaté

Statistiques

Planification

Aménagement forêts

Eaux et Forêts /Formation

Eaux et Forêts/Legislation

Agriculture

Eaux et Forêts

Industries

Coordination SED

Décentralisation

Eaux et Forêts

Eaux et forêts

 

 

 

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