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RÉSUMÉ

Etude prospective du secteur forestier :

Djiramba Diawara

Chef de la Division planification et programme

Direction nationale des Eaux et forêts

B.P. 624 Conakry, Guinée

 

Les moteurs du changement

Une population caractérisée par un taux brut de natalité élevé et constant, un taux de croissance élevé et une population constituée 45% de moins de jeunes 15 ans ;

L’urbanisation : au cours des 20 prochaines années (2020) la population vivant dans les centres urbains sera multipliée par 2,5 au moins ;

La pauvreté persistante : compte tenu d’indicateurs de développement social et de développement humain parmi les plus défavorables du continent en dépit des richesses minières du pays ;

Propriété et gestion des ressources forestières : la législation en vigueur reconnaît quatre types de domaine forestier (le domaine forestier de l’état, le domaine forestier des collectivités décentralisées, le domaine forestier privé et le domaine forestier non classé). La co-gestion des forêts classées de l’état avec les populations riveraines se développe progressivement ;

L’agriculture itinérante (sur brûlis) raccourcit la durée des jachères, entraîne un épuisement des sols, une chute des productions et par conséquent une augmentation des surfaces à mettre en culture aux dépens de la forêt ;

La pêche consomme du bois pour le fumage du poisson, la construction et la réparation des embarcations ainsi que pour la construction des campements ;

Les feux de brousse constituent l'un des principaux facteurs de dégradation des ressources forestières dans le pays surtout dans les zones de savane ;

Les industries et les mines : l'exploitation industrielle et artisanale des ressources disponibles réalisée actuellement à ciel ouvert cause de nombreux dommages aux forêts, en particulier en Basse Guinée et en Haute Guinée sont actuellement les principales régions affectées par ce phénomène ;

Les communications et les infrastructures : le pays, malgré sa faible capacité de desserte accumule 21.000 ha de perte en écosystèmes de grande valeur, comprenant une bonne partie de forêts. De même que la construction des barrages hydro-agricoles et énergétiques. Les forêts périurbaines sont généralement menacées de disparition sous les effets de l'urbanisation spontanée ;

Les prélèvements de bois pour la satisfaction des besoins en énergie domestique continue d’avoir des impacts négatifs sur les ressources forestières ;

Les investissements dans le secteur forestier sont dépendante de l’aide publique au développement qui se réduit de plus en plus à l’échelle internationale ;

L’exode rural et migrations ;

Les guerres ;

Les catastrophes naturelles ;

Evolution du prix des produits forestiers aux niveaux national et international.

Situation des forêts en 2020

A l’horizon 2020, les ressources disponibles ne seront pas suffisantes pour faire face aux besoins sans cesse croissants du pays en produits forestiers ligneux et non ligneux. Dans tous les cas, le déficit est évident à l’horizon 2020 surtout si on considère l’enclavement et la dispersion des ressources situées en dehors des aires protégées.

Propositions d’actions

A l’intérieur du secteur forestier

Meilleure connaissance de la ressource et meilleure évaluation de la contribution des forêts à l’économie nationale ;

Renforcement des capacités de l’administration forestière ;

Promotion de la foresterie privée et communautaire ;

Refonte de la fiscalité forestière et mobilisation plus accrue des recettes forestières et leur meilleure utilisation par le biais du Fonds Forestier National (FFN) ;

Elaboration d’une politique et d’un plan de formation en faveur des différents acteurs ;

Développement de l’esprit de partenariat entre le service forestier et les autres intervenants dans le secteur.

A l’extérieur du secteur forestier

Au niveau national :

Réaffirmation de la volonté politique des décideurs pour la mise en œuvre de la politique forestière avec les moyens ;

Clarification et sécurisation des droits fonciers en milieu rural ;

Renforcement du processus de décentralisation et meilleure prise en compte de la dimension genre, développement de la culture démocratique et de la pratique de la bonne gouvernance

Renforcement de la coordination entre les différents acteurs (institutions, secteur privé, associations, société civile) ;

Renforcement de l’éducation environnementale de l’alphabétisation fonctionnelle ;

Au niveau international :

Une meilleure intégration sous-régionale et régionale et le renforcement de la coopération bilatérale et multilatérale ;

Une meilleure coordination entre les bailleurs de fonds ;

L’adhésion aux organisations intergouvernementales d’appui ainsi qu’aux conventions dont l’intérêt pour la Guinée s’avère évident ;

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