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FACILITATIONS ET CONSEQUENCES DU CHANGEMENT

Dans ce chapitre, nous essaierons de présenter des pistes d’amélioration de changements dans le secteur forestier pour les prochaines décennies. Les réflexions sont élaborées à partir des différentes options stratégiques des scénarios sur les tendances et les hypothèses sur les incertitudes étudiées dans le chapitre 3.

En effet, il s’agit de présenter ces facilitations tant positives que négatifs et susceptibles d’amélioration. Le groupe de travail a orienté ses réflexions sur l’analyse des aspects des chaque scénario en mettant tout le poids vers l’avenir.

Aide à la prise de décision stratégique appropriée

Mise en place des plans d’aménagement forestiers durables

Pour répondre au souci majeur d’exploitation et de gestion durable des forêts pour le futur, le gouvernement centrafricain s’est rendu compte que la mise en place des plans d’aménagement au niveau des sociétés forestières est la garantie de l’avenir des forêts centrafricaines.

Les expériences menées ce jour en forêt de Ngotto par le projet ECOFAC-RCA et le partenaire exploitant forestier IFB, puis à Salo avec le projet PAFT et la société SESAM sont des points d’encrage pour une nouvelle dynamique pour l’avenir.

L’objectif en l’an 2020 est de voir toutes les sociétés forestières installées en République centrafricaine se doter d’un plan d’aménagement et de gestion cohérent prenant en compte tous les aspects d’une gestion concertée en intégrant les aspects humains, écologiques et économiques. Les superficies forestières attribuées aux sociétés forestières sont fixées pour une durée illimitée.

Tous les anciens Permis Temporaires d’Exploitation (PTE) seront transformés en Permis d’Exploitation et d’Aménagement (PEA). Ce souci majeur du code forestier a amené l’administration forestière centrafricaine à exiger en l’an 2020 que toutes les sociétés forestières puissent se doter d’un plan d’aménagement forestier et de gestion.

Dialogue institutionnel

La réflexion sur le dialogue institutionnel est de concevoir des programmes en se basant les différentes stratégies en matière d’environnement, de biodiversité et changement climatique. Il s’agit de se doter d’outils cohérents pour répondre au souci et aux exigences de l’opinion internationale. Ces outils sont des tableaux de bord pour le contrôle et pour une utilisation durable des écosystèmes forestiers. Il donne aussi une garantie et une crédibilité au niveau international.

Pérennisation des actions forestières

La mise en oeuvre des différentes options stratégiques permet d’envisager le futur avec beaucoup plus de détermination. Tous les acteurs doivent assurer pleinement leur rôle dans la gestion du secteur forestier.

Labélisation des bois issus de forêts aménagées

L’option de la valorisation des ressources issues de la forêt centrafricaine pour les 20 prochaines années est de répondre aux conditions environnementales, écologiques et économiques. Il est bien intéressant de certifier des bois issus de forêts aménagées, et reconnues par les différents courants et opinions internationales. C’est pourquoi, la RCA s’est efforcée de mettre en place le plus rapidement possible des outils de contrôle de gestion des produits forestiers : plan d’aménagement forestier, les organismes SGS, labélisation et certification des bois. A partir des années 2005-2010, la labélisation des bois centrafricains sera des actions en cours d’exécution.

 

 

 

Orientations stratégiques en matière de tourisme

Le tourisme est géré par un département. La priorité immédiate et à court terme est de renforcer la qualité des prestations fournies. Ce préalable relance toute la promotion du tourisme en Centrafrique et devient une condition indispensable pour donner une meilleure image du pays à l’extérieur.

Les orientations stratégies se déclinent en 3 points essentiels pour l’an 2020.

A court terme de 2000 à 2005 : relever le niveau du professionnalisme touristique. La priorité est de s’attacher à l’amélioration de la qualité des prestations de service grâce à un programme de formation soutenue de tous les acteurs impliqués dans le secteur du tourisme.

A moyen terme de 2005 à 2010 : valoriser les produits nécessaires et plus compétitifs du sud-ouest, développer des équipements nécessaires pour abriter les rencontres, séminaires, conférences internationales, rechercher des produits touristiques faciles et aménageables au sud-ouest pour mettre à la disposition des touristes, préserver la sécurité existante dans le sud-ouest.

A long terme 2010 à 2020 : apporter des améliorations structurelles en essayant :

De développer une promotion commerciale extérieure sur des produits disponibles pour un public ciblé  forêt ou exploitation forestière, artisan exceptionnel, valorisation du folklore chez les pygmées, vision des éléphants et des gorilles ;

D’intégrer le tourisme dans la priorité des autres départements : assurer la compétitivité intérieure et mettre en application la législation, la promotion et l’encouragement des différents acteurs ;

Redonner confiance sur le long terme tout en assurant la sécurité et la compétitivité.

 

Orientations stratégiques de conservation de la faune

La situation de la faune est très complexe en RCA. Elle demeure la source de protéines animales pour certaines catégories de populations qui ne pratiquent pas l’élevage. Ainsi, les aires protégées du pays connaissent de véritables problèmes liés au manque d’effectifs humains pour la surveillance (1 garde forestier pour 4 257 km; dans les parcs gérés par le PDRN on note 1 garde pour 350 km), la situation transfrontalière des aires protégées, les feux de brousse incontrôlés, enfin une législation non respectée.

Pour répondre aux objectifs de conserver et développer la faune par la valorisation des ressources fauniques, le département de l’Environnement, des Eaux, Forêts, Chasses et Pêches se propose de mettre en oeuvre des actions visant à faciliter l’amélioration de la situation présente dans les 20 prochaines années. Les stratégies adoptées sont liées à :

L’implication des populations locales dans la gestion des ressources fauniques par la mise en place de comités de chasse villageoise et de gestion des terroirs de chasse ;

Parvenir dans un bref délai à une meilleure gestion des aires protégées par la formation des agents qualifiés et responsables, l’acquisition de moyens financiers et matériels, l’amélioration de la fiscalité faunique ;

L’implication de la faune dans les autres départements : amélioration des fiscalités sur le commerce de viande, délivrance des permis de chasse, délivrance des autorisations d’achat d’armes à feu, amélioration de la législation sur le code de protection de la faune sauvage.

Le véritable handicap est le plan d’effectif du département qui doit être revu en hausse afin de permettre l’adoption d’un programme concerté. Il est encore trop tôt pour se prononcer sur la vision stratégique de la faune vu la complexité des problèmes liés à la gestion et à l’exploitation. Il semble même que des intérêts des grandes personnalités sont en jeu.

La proposition d’un scénario plausible, est d’organiser un séminaire de sensibilisation à l’attention des différents acteurs, de procéder à une prise de conscience au niveau national car la RCA a ratifié plusieurs conventions internationales en matière faune et enfin de voir réellement le problème des effectifs humains à se procurer pour une bonne surveillante de la faune.

Renforcement des facteurs positifs

Politiques institutionnelles et fiscales

Les différentes fiscalités appliquées sont celles contenues dans le code forestier de 1990 servant de base juridique. Elles ont régulièrement été revues par de nombreuses lois des finances depuis 1994. Cette fiscalité est composée de trois principaux volets : taxes forestières, taxes douanières et autres, taxes indirectes.

Taxes forestières

Le Code Forestier prévoit trois taxes : la taxe de superficie, la taxe d'abattage et la taxe de reboisement. La tendance pour les prochaines années est la suivante :

Taxes

2000-2005

2005-2010

2010-2015

2015-2020

Superficie/Loyer

125 FCFA/ha

135 FCFA/ha

150 FCFA/ha

165 FCFA/ha

Abattage*

5%

7%

9%

10%

Reboisement*

8%

10%

12%

15%

* les 2 taxes sont calculées sur le pourcentage de la valeur mercuriale des essences exploitées. La tendance future est que tous les permis d’exploitation et d’aménagement accordés aux sociétés forestières seront dotés de plans d’aménagement forestier et que les bois issus de ces forêts seront labellisés (écocertification). De ce fait les valeurs taxées sur la superficie aménagées ainsi que les mercuriales sur les différentes espèces seront revues à la hausse pour l’effort d’aménagement fournis.

La répartition des taxes tient compte de 3 acteurs : le FDTF, le Trésor Public et les Collectivités locales. Chaque année les communes réclament de plus en plus leur implication dans la gestion de la rente forestière pour des investissements de leur localité.

 

 

Taxes douanières et autres

Elles sont liées à l'exportation. Les taux ont été modifiés par la loi des finances de 1994. En 2000, la loi des finances en préparation ne modifie pas encore ces taxes. Il est certain que ces taxes douanières subiront des modifications dans les dix ans avenirs surtout avec la mise en place des plans d’aménagements et la reconnaissance des bois labellisés centrafricains.

 

Taxes

Bois brut/Valeur mercuriale (m3)

Sciages (m3)

Placages/CP (m3)

 

1999

2020

1999

2020

1999

2020

Production

12000 F

20000 F

6000 F

13000 F

3000 F

7000 F

Recherche Forestière

5% VM

8% VM

5% VM

8% VM

 

8% VM

Chiffre Affaire Exportation

2% VM

5% VM

2% VM

5% VM

 

5% VM

Redevance Informatisation Douanes et Trésor

0,25%

2%

0,25%

2%

 

2%

V.M : Valeur Mercuriale

 

Responsabilités et rôles des différents organismes

Le secteur forestier a fait l'objet d'une attention soutenue du Gouv ernement comme en témoigne l'importance de projets exécutés dans les différents domaines. Ces projets en exécution ou en cours d’exécution, connaissent de véritables apogées et peuvent encore faire l’objet de financement futur jusqu’à 2020. Il est important de souligner que grâce à tous ces programmes, le secteur forestier est l’une des composantes du gouvernement centrafricain la mieux structurée sur le plan institutionnel et administratif. Force peut être est de constater que l’effectif des cadres et agents est dérisoire et souffre cruellement de compétence.

 

H2!Facteurs susceptibles d’amélioration

Améliorat!H2ion de la formation des cadres et agents forestiers

Le nombre du personnel travaillant dans le département de l’Environnement, des Eaux, Forêts, Chasses et Pêches reste insuffisant. Le plan d’effectif montre une carence en cadre d’exécution sur le terrain ; tandis que l’administration forestière se vide suite aux nombreux décès.

La tendance pour les prochaines années reste le recrutement du personnel pour assurer les objectifs du département. Il est important d’assurer un programme cohérent de formation et de recyclage des cadres et agents du département.

Simulation du programme de formation de 2000 à 2020.

Cadres

2000

2005

2010

2015

2020

Ingénieurs

98

108

118

130

155

Personnel Technique

95

125

155

185

215

Gardes Forestiers

157

182

391

416

441

Source : Estimation sur la base du plan d’effectif du Ministère des Eaux et Forêts

 

 

Protection de l’Environnement

Les options stratégies en matière de plan d’aménagement forestier durable, de protection et de conservation de la faune et de la biodiversité, de changement climatique, du PNAE sont des programmes visant à consolider la protection de l’environnement mais leur mise en oeuvre pose des problèmes de financement.

Toutes ces stratégies élaborées actuellement sont des intentions manifestes du département des Eaux et Forêts. Les actions futures à mener dans chaque domaine doivent être appuyées par les bailleurs de fonds dans un objectif de préservation de l’écosystème forestier.

Options stratégiques

2000

2005

2010

2015

2020

Plan d’aménagement

Elaboré

Exécution/test

1ers résultats

Evaluation

Adoption

Conservation faune

Elaboré

Suivi

1ers résultats

Evaluation

Adoption

Biodiversité

Elaboré

Suivi

1ers résultats

Evaluation

2ème résultat

Changement climatique

Elaboré

Test

1ers résultats

Evaluation

2ème résultat

PNAE

Elaboré

Test

1ers résultats

Evaluation

2 ème résultat

Poids de la pauvreté sur les ressources naturelles

La République centrafricaine demeure encore l’un des pays où le poids de la pauvreté est grand. La population vit pour l’essentiel sur l’exploitation des ressources naturelles. Les forêts constituent actuellement un réservoir de fertilité et le domaine inépuisable alimentaire. Cette perception deviendra inquiétante surtout avec la poussée démographique et la rareté des ressources.

Le mécanisme de gestion des conflits sur l’exploitation des ressources deviendra l’une des priorités à gérer dans l’avenir et surtout si la pression est grandissante.

Le rôle des communautés locales sera leur entière responsabilité dans la préservation et la gestion des différentes ressources forestières d’abord pour satisfaire les besoins individuels et collectifs, ensuite assurer au niveau national, enfin répondre à une demande plus globale au niveau mondial.

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