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SECTEUR DE L’ENERGIE ET SON IMPACT

Potentialité des ressources ligneuses

Le potentiel de la production ligneuse dans des conditions normales d'exploitation est estimé à 560 000 m3 de bois (à la base de 0,16 m3/ha pour un potentiel accessible de 3 500 000 ha), contre une consommation globale du bois et son dérivé charbon de bois avoisinant 1 410 546 m3 en 1996 (sur la base de 0,6m3/habitant/an pour une population 2 350 910 habitants).

En rapprochant cette estimation de l’offre nationale des potentialités ligneuses (560 000 m3), on se rend compte que cette consommation (1 410 546 m3) est de 2,5 fois supérieure à l'offre totale et 9,4 fois supérieure à la production totale en zones accessibles (150 000 TM/an).

 

Ce déséquilibre entre la consommation et les capacités des formations forestières résulte de l'accroissement démographique et la sédentarisation des populations dans des zones jadis boisées.

Plusieurs stratégies ont été mises en place pour renforcer la régénération naturelle et atténuer la consommation du bois et/ou son dérivé charbon de bois, dont notamment l’aménagement des forêts classées, l’introduction de la butanisation des grands centres urbains, l’utilisation à grande échelle des foyers améliorés, l’institutionnalisation d’une semaine nationale de l’arbre.

Potentialité des énergies de substitution

Gaz butane

L’approvisionnement, l’enfûtage, la commercialisation et la distribution du gaz butane sont assurés par la Société Mauritanienne de Gaz (SOMAGAZ). La SOMAGAZ dispose d’une cargaison d’environ 3 000 TM de capacité pour desservir l’ensemble des points de vente du pays.

L’enfûtage est réalisé à partir des centres remplisseurs (Nouakchott, Nouadhibou, Atar et Kiffa) d’une capacité de 1516 à 20 000 TM/an.

Tableau : Capacité de Stockage de la SOMAGAZ

Centre

Capacité

Type de réservoir

m3

Tonne

Nouakchott

02 Sphères

4000

2200

Nouadhibou

03 cylindres

450

220

Atar

01 cylindre

80

40

Kiffa

04 Cylindres

70

35

Source : Rapport national portant sur le secteur des énergies domestiques en Mauritanie

L'offre actuelle de la SOMAGAZ s'établit à 1650 T/mois soit 20.000 t/an. Elle se repartit comme indiqué au Tableau ci-dessous :

 

Tableau : Capacité d'enfûtage de la SOMAGAZ (en tonnes)

Centres

Capacité/an

Capacité/Mois

B12/Mois

B6/Mois

B3/Mois

B35/Mois

Nouakchott

12 500

1 050

52 000

20 000

100 000

300

Nouadhibou

3 500

300

14 000

5 500

28 000

450

Atar

2 000

150

8 000

3 000

11 000

50

Kiffa

2 000

150

8 000

3 000

11 000

50

Total

20 000

1 650

82 000

31 500

150 000

850

Source : Rapport national portant sur le secteur des énergies domestiques en Mauritanie juin 1998.

Pétrole

En matière des ressources pétrolières, les gisements ne sont pas encore identifiés mais les recherches effectuées dans le Bassin Atlantique sénégalo-mauritanien restent encourageantes. (selon la Direction des Mines et de la Géologie\BEICIP en décembre 1985).

Tourbes

Un gisement de tourbe évalué à environ 5 300 000 m3 de réserves géologiques, a été découvert en 1985 entre Tiguint, Keur-massene et Tekane. Les capacités potentielles de ces réserves sont estimées à 651 000 tonnes de tourbes de qualité relativement bonne pour une production annuelle de 21 000 tonnes/an sur trente ans d’après l’Office Mauritanien de Recherches Géologiques(OMRG) et la firme finlandaise EKONO – Energy.

Potentiel éolien

Les prospections du potentiel éolien montrent que le gisement de la Mauritanie est considérable, particulièrement dans les régions côtières du Nord-Ouest du pays avec des vitesses moyennes annuelles d’environ 8 m/s contre 5 m/s à l’intérieur du pays. La capacité d’exploitation est estimée à environ 7643,9 KW/m2/an.

Potentiel Solaire

En Mauritanie, l'ensoleillement se caractérise par une durée moyenne de 8 heures/ jour et une énergie incidente oscillant entre 3,25 et 6 Kwh/m²/jour.

La distribution géographique de la durée de l'ensoleillement suit la latitude. La moyenne la plus élevée (9,3) a été observée à Bir Moghrein, à l'extrême nord du pays, alors que la moyenne la plus basse (7,9) a été observée à Rosso, à l'extrême sud.

Biomasses

Les autres ressources en biomasse, notamment les déchets végétaux, agricoles et animaux, restent méconnus et limités et ne sont pas exploités de façon systématique.

Energie Hydraulique

Le barrage de Manantali offre à la partie mauritanienne un potentiel important d'énergie hydro-électrique dans le cadre de l’OMVS. Actuellement l’énergie hydraulique n’est utilisée que pour l’irrigation.

Energie d’origine géothermique .

Le pays ne dispose pas de ressources géothermiques à haute enthalpie. La recherche pétrolière permettra de dépister des potentiels géothermiques. l'évolution technologique pourra également permettre une mise en valeur des ressources à faible et moyenne enthalpie particulièrement pour la climatisation.

Bilan énergétique et évolution

La place de la biomasse-énergie établit sur la base de la possibilité naturelle moyenne de l’ordre de 0,16 m3 par hectare et par an, des estimations habituelles des besoins de cuisson par ménage (0,6 m3/habitant/an, d’un rendement de carbonisation de 12% et la transformation de 60% de la production en charbon de bois et l’utilisation de 40% restants sous forme de bois de cuisson permet de déduire que la consommation primaire de la Mauritanie s’est établie à 495 630 TEP dont 847 30 TEP pour la branche énergie (Annexe I).

La consommation finale d’énergie s’élève quant à elle pour la même année à 523 430 TEP. La répartition entre les différents secteurs est dans le tableau suit :

 

Consommation

TEP

%

Industrie de pêche

102,81

16,75

Mines

122,09

19,89

Transport

98,30

16,01

Residence tertiaire et autres

200,22

32,62

De cette estimation (DEAR) il ressort un déficit de 119 780 TEP qui ne peuvent être comblés que par la surexploitation de la forêt. En partant de l’hypothèse qu’un ha satisfait 0,13 TEP, ce déficit se traduit par une destruction annuelle de 902 909,69 ha.

Cette consommation par source d’énergie se repartit suivant le tableau ci-dessous :

Source d’énergie

TEP

%

Bois

124,73

20,32

Charbon de bois

46,95

7,65

GPL

17,72

2,89

Gasoil/fuel*

286,29

46,64

Carburant

61,90

10,08

Electricité**

84,73

12,42

* y compris les consommations pour la production de l’électricité

** intègre l’autoconsommation et les pertes. (voir donnée tableau annexe).

Evolution de la consommation en énergie ligneuse

Bois de chauffe

La surexploitation des ressources ligneuses pour la satisfaction de la demande en énergie traditionnelle constitue une forte menace pour les ressources forestières qui connaissent déjà un taux annuel d’accroissement faible (estimé à 0,16 m3/ha/an correspondant à 0,0304 TEP). Ainsi la couverture végétale de nombreuses étendues est chaque année transformée en bois et charbon de bois, laissant des terrains nus exposés à l’ensablement.

La consommation du bois a été estimée (Etude ESMAP) pour les besoins de la cuisson à 1 kg/personne/jour de bois, soit 2 TM/ménage/an. L’analyse du tableau portant les données pour les six dernières années fait ressortir une régression progressive dans les quantités consommées en bois de chauffe. Cette régression est due à l’utilisation des foyers améliorés comme élément de rationalisation et l’introduction de gaz comme moyen de substitution aux bois et char bon de bois. La principale raison reste que le domaine d’utilisation du bois est strictement limité aux ruraux. Consommation de Bois en Tonne métrique ™

Année

Quantité de bois consommée

1990

372 000

1991

367 280

1992

366 200

1993

361 800

1994

356 400

1995

348 000

1996

340 000

1997

326 900

Source rapport national RPTES 1998

 

 

 

Charbon de bois

La consommation annuelle totale de Nouakchott (700 000 habitants) en charbon de bois avoisine 420 000 m3 (sur la base de 0,6 m3/habitant/an), soit 75% de la production nationale(560 000 m3).

Les quantités de charbon de bois nécessaires pour les besoins de la cuisson ont été évaluées à 0,33 kg/jour/personne soit 0,55 TM pour un ménage moyen de 5 personnes utilisant exclusivement le charbon comme combustible. (Etude ESMAP). Contrairement au bois, les quantités consommées du charbon de bois ne cessent d’augmenter avec le rythme de sédentarisation des populations rurales. Voir évolution de la consommation charbon.

Consommation charbon de bois en Tonne métrique ™ au niveau national

Année

Besoin en tonne métrique

1990

60 533

1991

62 989

1992

65 162

1993

67 925

1994

69 780

1995

72 544

1996

74 910

1997

78 810

Source rapport national RPTES 1998

Evolution de la consommation des énergies de substitution

Gaz Butane

La consommation du gaz butane a connu dans la décennie 80, un développement spectaculaire s'imposant comme combustible principal de substitution au charbon de bois notamment à Nouakchott, Nouadhibou, Zoueratt, Atar, Akjoujt, Rosso et Boutilimit.

Entre 1981 et 1996, la consommation de butane a été multipliée par 16,42 passant de 900 à 15 676 TM. La disponibilité du gaz et des emballages, depuis le démarrage des activités de la SOMAGAZ a permis de soutenir vigoureusement jusqu'aux mi 90, la demande de butane malgré la suppression de la subvention butane en 1989.

Les enquêtes effectuées dans le cadre des études ESMAP ont permis d'estimer en moyenne à 125 kg/ménage/an les besoins en butane pour la cuisson.

Les mêmes enquêtes ont révélé que les ménages utilisant le butane comme combustible de cuisson (pas exclusivement) représentaient 27 % à Nouakchott, 73 % à Nouadhibou, 13 % dans les autres centres urbains et seulement 4 % dans les centres ruraux.

Le butane est utilisé comme combustible unique de cuisson par 13 % des ménages à nouakchott, 37 % à Nouadhibou, 7 % dans les autres centres urbains et 2 % dans les centres ruraux.

On estime par ailleurs à 500 TM les besoins de réfrigération et d'éclairage couverts par le gaz butane. Ces besoins resteront à ce niveau jusqu'en 1993, date prévue pour l'achèvement du projet d'électrification des 13 villes, et seront marginaux par la suite.

Le tassement, de la demande de butane observé depuis juillet 1990, laisse présager des difficultés certaines à butaniser les ménages des autres centres urbains et surtout des zones rurales en l'absence de mesures incitatives portant sur l'acquisition du premier équipement, voire sur les tarifs.

Depuis 1993, on note une baisse de croissance annuelle. Elle se maintient autour de 8% en zone Nord, tandis qu’elle s’effondre en zone sud, atteignant 3,37% entre 1994 et 1995(tableau ci-dessous). (cf. Rapport National portant sur le Secteur des Energies domestiques en Mauritanie dans le cadre du Programme RPTES/ Dieng Mika Yéro et Cheikhna M’baré/ Juin 1998).

Tableau : Evolution de la croissance annuelle des ventes de la SOMAGAZ

 

1992-1996

92

93

94

95

96

ZONE SUD

 

8.791

10.170

10.860

11.248

12.873

Croissance/an

Cs = 10%

 

16%

7%

4%

14%

ZONE NORD

 

2.100

2.349

2.547

2.740

3.006

Croissance/an

Cs = 9%

11%

8%

8%

10%

TOTAL

 

10.901

12.519

13.407

13.988

15.676

     

15%

7%

4%

12%

Kérosène

Le Kérosène est utilisé principalement pour les besoins d'éclairage dans les zones rurales, urbaines non électrifiées ou périurbaines. Bien que le kérosène ait été fortement concurrencé depuis peu par le butane sur le plan de la réfrigération dans les centres non électrifiés, la consommation de ce combustible estimé 2 466 TM en 1989, est restée à son niveau de 1980.

Les utilisateurs de pétrole pour les besoins de réfrigération et de cuisson resteront négligeables si aucune mesure politique n’est envisagée dans ce cadre.

L'évolution de la consommation (4,75%/an) du pétrole est donnée au tableau ci dessous

Tableau : Evolution Consommation Pétrole Lampant

Années

Nombre de ménages non électrifies

Consommation en TM

1998

424 483

1 393,52

1999

432 973

1 459,71

2000

441 632

1 529,04

Source : (cf. Rapport National portant sur le Secteur des Energies domestiques en Mauritanie dans le cadre du Programme RPTES/ Dieng Mika Yéro et Cheikhna M’baré/ Juin 1998).

 

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