Les possibilités offertes par les nouvelles technologies de l'information et de la communication doivent encore atteindre la majorité des utilisateurs potentiels du monde. Le fossé se creuse entre les personnes qui possèdent les moyens d'accéder à l'information et celles qui ne les possèdent pas.
A cet égard, le principal obstacle est représenté par la volonté politique. Les autres difficultés sont essentiellement d'ordre éducatif, technologique et financier.
Dans un monde qui compte plus de six milliards d'hommes et de femmes, les taux d'alphabétisation sont faibles dans les pays en développement. A peine 2 pour cent des habitants de la planète sont reliés à Internet et la plupart n'ont jamais utilisé un téléphone. Aux États-Unis, les coûts d'accès à Internet ne représentent que un pour cent du revenu moyen mensuel d'une personne, tandis qu'en Ouganda, la dépense équivaut à plus d'un mois du revenu moyen (par habitant). Des disparités du même type subsistent entre les hommes et les femmes, surtout dans les pays en développement. En Chine et en Afrique du Sud, par exemple, les femmes ne représentent que 7 pour cent et 17 pour cent des usagers respectivement. Ces statistiques soulignent le fait qu'il n'existe pas seulement un fossé numérique mais plusieurs fossés qui se chevauchent: entre vieux et jeunes, hommes et femmes, riches et pauvres, populations urbaines et rurales et, surtout, entre pays développés et en développement.
La révolution des technologies de l'information et de la communication a fortement multiplié les possibilités de dissémination et de partage des connaissances; elle a cependant désavantagé les segments de la société qui sont exclus des flux d'information et de communication, soulevant la question de savoir comment exploiter au mieux les innovations technologiques tout en les empêchant de creuser les inégalités (FAO, Stratégie d'action). Il est difficile pour les ruraux d'accéder à des informations appropriées et en temps opportun1 - en dehors des zones urbaines, les difficultés d'accès aux technologies et aux services et à des informations à jour entravent le développement économique. Les technologies de l'information et de la communication peuvent favoriser une démarche à partir de la base pour la définition des besoins et des attentes touchant au développement et faciliter le lien entre les connaissances à l'échelle mondiale et locale.
Dans le passé, maints efforts de développement n'ont entraîné aucune amélioration pour les femmes parce qu'ils n'ont pas tenu compte du rôle des productrices agricoles dans le domaine de l'agriculture et de la sécurité alimentaire. En outre, les capacités d'échange, de mobilisation et de rayonnement offertes par les technologies de l'information ont très peu d'effets positifs sur les femmes, en particulier dans les pays en développement.
Parmi les nombreuses raisons, citons:
La mondialisation et les nouvelles technologies de l'information transforment la façon dont la production est organisée et dont l'information est partagée dans le monde. Ces changements pourraient accélérer le progrès vers l'égalité des hommes et des femmes. Mais à moins que les chercheurs et les responsables politiques n'accordent une attention à la parité hommes-femmes lorsqu'ils envisagent les chances et les risques, et à moins que les femmes n'aient la possibilité de s'exprimer sur la façon dont ces nouvelles technologies sont développées et utilisées, ces dernières pourraient très bien exacerber les inégalités existantes.
Les technologies de l'information et de la communication offrent de remarquables possibilités de produire et de disséminer, dans de bonnes conditions de coût-efficacité, des produits d'information conçus selon les besoins spécifiques s'exprimant à l'échelle locale et mondiale. La FAO est bien placée pour tirer pleinement parti de l'évolution du secteur des technologies de l'information et de la communication. L'Organisation continuera de mettre à disposition des outils et systèmes modernes pour permettre la production de produits d'information faisant appel à une gamme de médias, tels que radio, vidéo et CD-ROM, en plus des matériels imprimés traditionnels. La parfaite intégration de la production et de la diffusion sera assurée par l'intermédiaire d'Internet et l'on mettra l'accent sur la conformité de ces processus et outils avec les normes de l'industrie.2
Afin de répondre à tous ces besoins, une stratégie d'action intitulée "Stratégie d'action pour des politiques harmonisant les enjeux de la sécurité alimentaire et ceux de l'égalité des sexes - le rôle de l'information " conçue lors de la Consultation de haut niveau sur les femmes rurales et l'information (Rome, octobre 1999) a été incorporée au Plan d'action de la FAO pour la parité hommes-femmes 2002-2007. La stratégie insiste sur:
La FAO a analysé les relations entre le développement durable, la sécurité alimentaire, l'égalité entre les sexes et l'information et identifié quelques-uns des facteurs qui contribuent à la paupérisation et à l'exclusion, tels que:
Dans ce but, la FAO a œuvré pour tirer parti des avantages potentiels des technologies de l'information et de la communication pour soutenir les réseaux d'informations et de connaissances pour les femmes tels que le Projet Dimitra (un projet de communication net d'information visant à accroître la visibilité de la contribution de la femme rurale au développement).
(Foto de la FAO)
Pour un complément d'information sur la parité hommes-femmes et la sécurité alimentaire, consulter http://www.fao.org/gender/genre.htm.
* Sophie Treinen, Spécialiste de la gestion de l'information, Sous-Division de la gestion des données WAICENT/FAOSTAT.
1 Ce que la FAO a appelé "le premier kilomètre de la connectivité" tel que perçu par les communautés rurales. The first mile of connectivity, FAO,1998, (disponible à http://www.fao.org/sd/cddirect/cdre0025.htm)
2 Garantir des produits de l'information d'excellente qualité ayant un bon rapport coût-efficacité, Plan à moyen terme de la FAO.
