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Connecter le monde: L'équipe des Nations Unies pour l'information et la communication

(Extraits d'un message de M. José Maria Figueres-Olsen, Président de l'Équipe spéciale des Nations Unies pour les technologies de l'information et de la communication)*

Malgré de réels progrès sur certains fronts, il subsiste de grandes disparités dans le domaine du développement; le fossé numérique risque d'exacerber les inégalités socio-économiques qui existent entre les pays et les communautés.

L'objectif principal du Sommet mondial de la société de l'information devrait être l'identification de stratégies et de mesures susceptibles d'intégrer les TIC aux efforts visant la réalisation les objectifs de développement pour le Millénaire, qui doivent leur servir de cadre social, économique et politique.

Un tiers de la population du monde n'a jamais utilisé le téléphone. Soixante-dix pour cent des personnes les plus pauvres de la planète vivent dans les zones rurales ou reculées, où l'accès aux technologies de l'information et de la communication, voire à une ligne téléphonique, est rare. La plupart des informations échangées sur les réseaux mondiaux tels qu'Internet est en anglais, langue parlée par moins de 10 pour cent de la population du monde.

En réponse à ces préoccupations croissantes, en mars 2001, le Conseil économique et social des Nations Unies a demandé au Secrétaire général de créer l'Équipe spéciale pour les technologies de l'information et de la communication. Le Conseil a reconnu l'énorme potentiel de la révolution numérique pour la croissance économique, l'éradication de la pauvreté et le développement durable. Les pays où la majorité des habitants n'a pas accès aux nouvelles technologies ne peuvent participer pleinement à la nouvelle économie mondiale, à une époque où l'acquisition des connaissances et de l'information devient est un impératif pour le développement humain et le progrès. Et plus longtemps ils resteront exclus de l'économie mondiale, plus il leur difficile et coûteux de rattraper leur retard. Il faut donc résorber la fracture numérique avant qu'il ne soit trop tard.

Pour diffuser les technologies de l'information et de la communication, et tous leurs avantages, au monde en développement, il faudra un renforcement de la coopération et un fort engagement du secteur privé et des organisations bénévoles.

Le secteur privé - à travers l'innovation, la prise de risques et l'investissement - peut aider à développer l'infrastructure d'un pays dans le domaine des TIC. Le secteur privé peut contribuer à la réalisation d'objectifs de développement ayant un impact positif sur les résultats de développement socio-économique. Les entreprises peuvent devenir plus performantes tout en étant source de bienfaits. Elles peuvent, en premier lieu, aider à concevoir des solutions concernant les technologies de l'information et de la communication qui sont faites pour durer.

En second lieu, elles peuvent participer à des initiatives publiques ou privées qui sont axées sur les demandes des usagers, identifiées et réalisées à travers la participation directe et la responsabilisation des intéressés. En troisième lieu, ces initiatives devraient être sensibles aux conditions et aux limites locales. Elles devraient enfin, ces initiatives devraient énoncer clairement leurs objectifs de développement et prévoir leur impact direct sur la population cible.

Tous ces aspects suggèrent que les interventions qui, dans le domaine des TIC, se concentrent sur les objectifs de développement doivent, pour avoir un impact durable, répondre à de multiples aspects étroitement imbriqués les uns dans les autres. L'impact potentiel des interventions en matière de technologies de l'information et de la communication serait bien plus important si elles étaient conçues en concertation avec les forces économiques du secteur privé. Il ne fait aucun doute que le secteur privé pourrait constituer un atout important pour les initiatives relatives aux TIC dans les pays en développement.

Quant à l'action des Gouvernements, elle peut viser l'instauration d'un environnement politique et commercial propice pour garantir des conditions équitables et des marchés souples. Ils peuvent en outre exercer leur rôle central moyennant des investissements stratégiques de recherche fondamentale et appliquée.

Si les partenariats publics et privés sont bâtis sur la complémentarité entre les motivations de profit du secteur privé et les objectifs de développement humain, il est possible de parvenir à des résultats durables et au développement harmonieux d'une société mondiale entièrement connectée.

L'Équipe spéciale des Nations Unies pour les technologies de l'information et de la communication aide à la formation de partenariats dans des domaines clés tels que l'accès à la connectivité à faible coût, le développement des ressources humaines et le renforcement des capacités ainsi que les entreprises et le négoce. C'est aussi une plate-forme qui permet de comprendre comment les technologies de l'information et de la communication peuvent avoir un effet de levier et entraîner un renforcement des programmes de promotion de l'éducation, de lutte contre les maladies, de promotion de la parité hommes-femmes et de l'autonomisation des femmes, et ceux qui visent les jeunes, les handicapés et, de manière générale, les personnes qui vivent dans la pauvreté.

Notre objectif est de travailler à la mise en œuvre d'un programme ambitieux mais réalisable.Le progrès y donnerait à tous les êtres humains la chance de connaître la prospérité pendant toute leur vie. Nous avons commencé à transformer nos sociétés et, tous ensemble, nous sommes en mesure - et en demeure - de cheminer vers une société universelle et intégrée de l'information, où création de richesse et bien-être social vont de pair.

* Défits et partenariats - Une contribution de l'Équipe de Travail des Nations Unies sur les technologies d'information et communication pour le Sommet mondial de la société de l' information (SMSI).

- ICT News

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