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RESUME

Monsieur Ghazi GADER

Chef du Service économie forestière

Direction Générale des Forêts

30 rue Alain Savary, 1002 Tunis Belvédère

E-mail: [email protected]

A partir de la situation actuelle, l’étude tente de visualiser l’évolution le plus probable des forêts et des industries forestières durant les 20 années à venir et d’évaluer les conséquences probables, économiques, sociales et environnementales, de la croissance de la consommation des bois et produits dérivés et de la surexploitation des ressources forestières. A cette fin, certaines hypothèses sur les évolutions probables des prix et de la population sont formulées.

Le secteur forestier tunisien, et plus particulièrement la filière forêts/bois, connaît aujourd’hui d’importantes mutations. Avec la levée des barrières douanières entre la Tunisie et l’Union européenne, à moyen terme (2007), elles le seront encore plus. Ces changements peuvent être distingués sur deux plans : typologique et stratégique.

Sur le plan typologique ; certaines branches d’activités ne sont plus compétitives, et par conséquent sont non-viables ; c’est le cas de l’activité de sciage du bois importé (particulièrement des pays tropicaux). La situation des industries papetières, pourrait être difficile, si d’importants changements ne sont pas décidés à présent ; car, dans le cas contraire serait étouffée par l’industrie papetière européenne. D’autres par contre, à l’instar de l’industrie navale, pourraient à l’horizon 2020 se développer à nouveau, suite à un regain d’activité à la faveur du temps. Certaines, comme les industries des panneaux resteront viables, même si les taux de valeur ajoutée et marge diminueront.

Par contre, pour certaines : menuiserie, ameublement, palettes et emballages, le boom actuel continuera à la faveur des croissances actuelles et futures de l’activité du bâtiment, des industries agro-alimentaires et manufacturières, et surtout de leur faible susceptibilité à la concurrence étrangère, sur la base du ratio volume/poids/prix(défavorable aux importations).

Par ailleurs, les bois locaux pourraient être valorisés dans des activités peu exigeantes, en matière de qualité du bois, telles que le bâtiment (coffrage), la menuiserie intérieure (parquets), etc.

Sur le plan stratégique ; la concurrence se fait de plus en plus vive et entraînant ainsi la baisse des prix et l’amélioration de la qualité. Exigences de plus en plus difficiles à respecter pour les petits producteurs. Et très souvent réalisée par les seuls produits manufacturés. ; du fait de la standardisation qui permet de réduire les coûts de production et de réaliser des économies d’échelle.

Cette situation entraîne déjà la fermeture de quelques ateliers d’artisans aujourd’hui, et entraînera encore plus à long terme. Seuls les artisans qui sauront innover et se spécialiser, fidéliseront une clientèle, gage de leur survie.

D’autre part, le nombre actuel d’unités semi-industrielles et industrielles est appelé à diminuer, parce que l’on assistera aux acquisitions –fusions, au cours desquelles les mieux adaptées engloutiront celles qui le seront moins.

De la gestion de cette transition dépend l’avenir du secteur forestier tunisien et en partie celui des secteurs qui lui sont connexes. Dans le cas des industries forestières une bonne gestion de cette transition, c’est à dire une adaptation, passe par la maîtrise des coûts, l’innovation et l’anticipation.

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