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SECTEUR FORESTIER EN 2020

Introduction

Malgré une politique de reboisement active menée depuis l’indépendance, la récolte de bois rond industriel est restée toujours faible, 81 000 m3 en 1998 (Source : Régie d’Exploitation Forestière). Par contre, la demande en bois et produits dérivés est toujours croissante, 1,3 M m3 équivalent bois rond en 1998 ; la population et le niveau de vie étant croissants respectivement de 2,3% par an (moyenne 1984-1994) et de 4,2% par an (moyenne 1987-1996). Ce décalage entre l’offre et la demande a amené les industries du bois et du papier à s’orienter vers le marché extérieur pour leurs approvisionnements en bois et produits dérivés, le déficit du commerce extérieur en bois et ouvrages en bois, pâtes à papier et papiers et cartons était de 231,4 M DT en 1998.

En premier lieu, cette partie s’appuie sur le volume sur pied de la forêt, les classes d’âge et les accroissements annuels pour estimer l’offre potentielle future à l’horizon de 2020. Ensuite, les besoins actuels et les perspectives de la demande sont présentées. Ces dernières sont fondées sur les séries statistiques antérieures de bois et produits dérivés tels que les sciages, les panneaux, les contreplaqués et les papiers et cartons. Enfin, la confrontation entre l’offre et la demande permet d’apprécier le déficit en cette matière et indique ainsi l’expansion de la production et de la capacité industrielle nécessaire pour satisfaire les besoins futurs.

L’analyse de la demande des produits forestiers a été développée principalement par Monsieur Buongiorno en 1977. L’étude des perspectives de la filière bois est devenue une activité importante au sein de l’Organisation pour l’Agriculture et l’Alimentation (FAO), certains résultats sont publiés en 1986, 1991, 1996 et 1997. Ce type d’étude ne peut être intéressant que si l’on dispose de séries statistiques suffisantes et rigoureuses, c’est la raison pour laquelle la FAO s’est trop ciblée aux études sur l’Europe. L’étude des pays africains, et de la Tunisie en particulier (1988) restent trop superficielle et ne peuvent servir de référence.

L’intérêt de ce travail est d’aider les décideurs à choisir les essences de production, les techniques de plantation et les techniques sylvicoles, tenant compte des diverses qualités de bois bruts requises, et d’informer les industries du bois et du papier sur les ressources disponibles et susceptibles d’être valorisées d’une part et sur les besoins du marché d’autre part.

Etat de la forêt actuelle

Selon le plan de développement des ressources forestières et pastorales (PDRFP) établi par la Direction Générale des Forêts en 1999, le secteur forestier continue à être un secteur stratégique où l’Etat doit continuer à jouer un rôle de premier plan. De par les biens et services qu’il permet d’en tirer et la qualité de vie qu’il offre aux citoyens, le secteur forestier peut influencer, de la façon dont il est géré, profondément l’avenir de la société tunisienne. Le secteur forestier, pastoral et cynégétique doit continuer à jouer ses principales fonctions économique, sociale et environnementale. Le rôle économique prépondérant du secteur devrait être maintenu tout en attachant un grand prix aux valeurs environnementales et en particulier à la conservation des ressources naturelles pour le développement au profit des générations futures. L’Etat devrait se désengager progressivement de certaines actions de gestion directe pour impliquer le secteur privé et les populations rurales dans le processus de développement et de conservation pour aboutir ultérieurement au développement du concept de forêts privées. Ainsi l’Etat se consacrera aux missions de conception, d’encadrement, de contrôle, de suivi et d’évaluation des actions et programmes à entreprendre. Il assumera ainsi le rôle de régulateur, de conseiller, voire de formateur.

Par ailleurs, il convient de prendre en considération les limitations suivantes :

La dégradation continue des ressources due essentiellement aux effets combinés des conditions climatiques défavorables caractérisées par des précipitations rares et irrégulières, de la surexploitation, du surpâturage et du défrichement illégal. Cette dégradation est traduite par la réduction de l’étendue de la végétation naturelle, la fragilité des écosystèmes et par l’appauvrissement de la biodiversité en général. Plusieurs espèces végétales et animales ont complètement disparu ou sont menacées de disparition;

La très forte densité de la population dans les régions forestières et les opportunités d’emploi très limitées ont donné lieu à une pression croissante sur les ressources : destruction du bornage, surpâturage, défrichement pour l’extension des cultures, coupes illicites des bois pour la carbonisation et le chauffage, etc. ;

La désertification prononcée affectant plus des 2/3 du territoire national surtout dans les régions du Centre et Sud et qui a profondément modifié la structure des sols, les écosystèmes et la biodiversité ;

L’exploitation du bois réalisée à un taux très faible en comparaison avec les quantités disponibles. Les retards d’exploitation sont estimés à présent à 1 000 000 m3, ce qui correspond en terme de temps à cinq ans de retard ;

Les produits forestiers et particulièrement le bois ne sont pas suffisamment valorisés. Le bois local de par sa qualité pour les utilisations courantes (sciage, industrie) n’est pas suffisamment compétitif sur le marché pour encourager l’investissement privé dans le domaine d’exploitation ;

L’insuffisance des moyens humains et financiers mis à la disposition du secteur pour faire face aux exigences du développement ;

Les difficultés rencontrées dans l’exécution des multiples missions qui incombent aux forestiers nécessitant la diversification des compétences à mettre à la disposition du secteur ;

La situation foncière non apurée des terrains soumis au régime forestier et la destruction du bornage des forêts domaniales ;

La non adhésion des privés aux efforts de reforestation.

Aussi, le secteur bénéficie d’importantes opportunités pour son développement et pour la conservation des ressources. Parmi ces opportunités, on cite :

L’augmentation considérable et continue depuis 1990 des crédits alloués annuellement au secteur.

Les potentialités de production sont importantes. Seulement on ne doit pas s’attendre à une amélioration spectaculaire des quantités du bois «précieux » pour le sciage, car les particularités technologiques du produit local ne se prêtent pas parfaitement à ce type d’usage. Les finalités du bois local, chauffage exclu, doivent être diversifiées et dimensionnées pour absorber toutes les quantités produites et rentabiliser mieux le secteur ;

Les demandes du marché national en produits dérivés du bois sont suffisamment élevées pour encourager les reboisements de production et investir dans l’industrie du bois ;

Les potentialités de reboisement de production en Tunisie sont relativement importantes surtout dans les terrains privés à vocation forestière qui se prêtent mal aux pratiques agricoles et qui peuvent élever le taux de boisement au-delà de 15% ;

L’existence d’un organisme de recherche forestière en l’occurrence l’INRGREF contribue largement au développement du secteur disposant d’une équipe de chercheurs ayant une grande expérience dans divers aspects de la forêt tunisienne.

Le Nord de la Tunisie pluvieux et favorable aux reboisements à haute production ligneuse ;

Les techniciens forestiers ont acquis une large expérience en matière de développement et de conservation du secteur.

La production potentielle de bois dans les deux prochaines décennies est fonction du volume sur pied, de l’accroissement annuel pour chaque classe d’âge, et du taux de prélèvement qui est fonction de l’âge du peuplement, de sa densité et des aménagements prévus.

Actuellement, l’évolution de l’accroissement net en fonction de l’âge (table de production) n’est pas disponible pour les différentes espèces en Tunisie. Aussi, la base de données de l’Inventaire Forestier et Pastoral National (IFPN) nous permet simplement de distinguer trois classes d’âge (jeune, éclaircie, mûr) pour les diverses espèces. Ainsi, nous pouvons déterminer le stock de bois et les accroissements annuels pour les trois classes d’âge de chaque espèce.

Le taux de prélèvement dépend de l’aménagement préconisé. Des plans d’aménagement de divers peuplements ont servi comme référence pour préciser ce taux qui prend en compte le développement biologique. Les taux de prélèvement, indiqués dans le tableau n°2 pour le pin d’Alep, considèrent un assouplissement de la gestion de l’exploitation forestière, un suivi régulier des aménagements et un développement des utilisations des bois locaux.

Tableau n°2 : Taux de prélèvement et parts de bois d’œuvre (b.o.) et de bois d’industrie (b.i.)

dans la récolte globale : cas du pin d’Alep

Classe d’âge

Taux de prélèvements tp (%)

Part de la récolte (%)

 

Clair

dense

très dense

b. d’œuvre

b. d’industrie

Jeune

5

10

20

0

20

Moyen

10

20

30

10

40

Mûr

100

100

100

20

40

Les hypothèses suivantes sont retenues par commodité de calcul :

Une opération sylvicole sera réalisée tous les 25 ans pour chaque classe d’âge ; ainsi, les peuplements désignés comme mûrs seront coupés progressivement dans une période de 25 ans.

Pour l’Eucalyptus, une coupe de régénération s’effectuera pour les peuplements mûrs avec une rotation de 10 ans. De même, les peuplements actuellement en éclaircie seront coupés dans la seconde décennie.

L’accroissement annuel restera constant pour chaque classe d’âge.

Ainsi, la récolte de bois pourra s’écrire comme suit pour chaque catégorie de peuplement (jeune, éclaircie, mûr) des différentes espèces, excepté l’Eucalyptus :

R2005 = (1/25) [ tp1 (s1 +10 ac1) + tp2 (s2 +10 ac2) + tp3 (s3 +10 ac3)]  ;

tp1, tp2 et tp3 désignent les taux de prélèvement pour les peuplements très denses, denses et clairs. Ils correspondent respectivement aux stock de bois et à l’accroissement annuel pour chaque classe d’âge. La récolte potentielle nous permet ensuite de déterminer les volumes de bois d’œuvre et d’industrie selon les proportions inscrites dans le tableau n°2.

La production potentielle de bois d’œuvre et d’industrie est élevée par rapport à la récolte réelle. La récolte de bois d’œuvre pourrait atteindre 64 000 m3 en 1995 alors qu’elle n’était que de 1 227 m3. Cette situation est liée aux problèmes de mise en marché de ce type de bois (difficultés d’exploitation, mauvaise appréciation des bois). La figure n° 1 indique qu’un volume de bois industriel assez important de feuillus divers, de chêne Zeen et de pin d’Alep pourrait être mis sur le marché dans la prochaine décennie. Il convient de programmer ces récoltes par le suivi des aménagements et d’organiser l’exploitation et la mise en marché des bois.

 

Figure n°1 : perspectives de l’offre potentielle jusqu’à 2020 (m3)

 

- O/B.O : offre de bois d’œuvre - O/B.I : offre de bois d’industrie

- D/B.O : demande de bois d’œuvre - D/B.I : demande de bois d’industrie

Gestion des parcs et éco-tourisme.

L’écotourisme peut apporter une contribution importante au bien-être des populations locales et à l’environnement sous tous ses aspects.

Seulement, nos 24 aires protégées (8 parcs nationaux et 16 réserves naturelles), sont encore mal exploitées du fait qu’elles ne sont pas dotées, jusqu’à présent, d’une infrastructure nécessaire(écomusée équipée, infrastructure etc.) pouvant assurer une exploitation optimale de ces richesses naturelles et biologiques sur le plan écologique, socio-économique, scientifique, culturelle, éducatif etc.

Face à cette situation, il est très important de concevoir une démarche pour optimiser les bénéfices et avantages de ces aires protégées et ce par le renforcement de l’infrastructure existante dans les parcs et réserves pour atteindre ce but on doit donc intervenir sur les actes suivants :

Le maintien de population viable d’espèces sauvages animales ou végétales dans leurs habitats, écosystèmes, paysages terrestre et paysages aquatiques naturels.

L’extension du réseau des zones protégées à des régions typiques comportant des écosystèmes, paysages terrestres. Et à ce sujet le Ministère de l’Environnement et de l’Aménagement du territoire a élaboré une étude intitulé « étude de prospection des zones naturelles sensibles ». Cette étude avait comme objectif la détermination des zones naturelles sensibles dans le but essentiel de les préserver en tant qu’habitat pour des espèces spécifiques ayant une valeur écologique et économique et en tant qu’&ea cute;cosystèmes vulnérables.

Ainsi, quatorze sites ont été définis comme prioritaires. Ces zones vont être proposées, incessamment, comme des zones et des aires protégées :

La restauration et la réhabilitation d’espèces individuelles en danger et d’écosystèmes menacés de dégradation.

L’intégration dans les politiques, stratégies et plans de développement sectoriels des principes de la conservation durable de la D.B.

L’amélioration de l’infrastructure touristique dans les régions ou sont situées les parcs.

La création d’une institution spécialisée dans ce domaine.

Dans le domaine de la gestion des parcs nationaux et des réserves naturelles, l’examen de la situation actuelle permet de rendre compte de nombreuses insuffisances qui concernent aussi bien les dispositions réglementaires et institutionnelles que les moyens mis en œuvre et approches d’interventions insuffisances concernent la définition des rôles de différents acteurs, les contenus d’un certain nombre de textes qui constituent les sources de confusion et d’improvisation ; l’absence de coordination formelle entre les institutions impliquées dans la conservation des écosystèmes naturels et celles devant être impliquées telles que les institutions de recherche et de formation.

L’évaluation et l’analyse effectuée dans le cadre de l’étude nationale de la diversité biologique ont permis de relever que les aires protégées étant les plus prioritaires (parmi d’autres domaines) en matière de conservation, en raison de leurs importances écologique, économique, sociale et culturelle.

De ce fait, des mesures primordiales s’avèrent nécessaires à adopter :

Etablissement d’un réseau représentatif des principaux écosystèmes et paysage.

Concrétiser l’approche participative dans la gestion des parcs et des réserves nationales pour atténuer les effets de la dégradation des ressources naturelles.

Promouvoir le domaine de l’éco-tourisme par implication des différents opérateurs économiques et ceux opérants dans le domaine du tourisme au développement de ce secteur.

Extension des projets pilotes pour tous les parcs.

Développement des recherches scientifiques spécifiques et pluridisciplinaires, relatives à l’écologie et à la biologie du milieu et des ressources naturelles.

Ces mesures font l’objet d’un projet en cours.

 

Etat des industries forestières

La faiblesse des ressources forestières et les contraintes liées à la valorisation des bois tels que la difficulté d’exploitation et la mauvaise perception des bois locaux ont limité la production de bois industriel à 2 000 m3 de bois d’œuvre et à 42 000 m3 de bois d’industrie en 1996. Cette production ne satisfait que 7% des besoins en bois et ouvrages en bois. Les industries de bois s’approvisionnent ainsi en matières premières importées principalement.

L’industrie du papier transforme aussi de la pâte à papier et autres matières premières importées pour satisfaire le marché national. Il n’existe pas d’usine de fabrication de pâte de bois. Par contre, il existe une usine de pâte d’alfa produite pour l’exportation pour une grande partie.

Les industries du bois et du papier sont ainsi développées pour satisfaire la demande nationale en menuiseries, meubles et divers papiers et cartons :

Le secteur de travail de bois a dégagé une valeur ajoutée de 214 M DT en 1995, soit 1,3% du PIB et occupe 32 700 emplois permanents. Ce secteur a connu un développement important dans les deux dernières décennies, le taux de croissance moyen était de 10% de 1974 à 1980, et de 5% environ de 1981 à 1995. Cette industrie a une structure duale. Il existe à côté des innombrables petites unités artisanales (5 000 environ) disposant souvent d’équipements polyvalents, une très forte concentration de la production locale chez un nombre réduit d’entreprises modernes qui assurent néanmoins 37% de la production. Le faible coût de main d’œuvre et le léger besoin en capitaux favorisent le développement de l’artisanat. Les entreprises modernes de taille moyenne (10 scieries, 5 entreprises de fabrication de panneaux, 6 entreprises de fabrication de meubles) se différencient par la variété de produit, ce sont des oligopoles qui se partagent le marché national.

La valeur ajoutée de l’industrie papetière est de 62 M DT en 1994, soit 0,4% du PIB, et occupe 5000 emplois environ.

L’industrie papetière est caractérisée par les multiples variétés de ses produits : papier d’impression et d’écriture, papier kraft, papier journal, divers papiers et cartons d’emballage. Cette industrie est exigeante en capital, les unités de production de grande taille peuvent bénéficier d’économies d’échelle élevées. Les besoins actuels du marché national sont faibles, (de 10000 t/an à 30000 t/an par variété de produit) par rapport à la taille optimale d’une unité de production, variant de 100000 t/an à 200000 t/an selon le type de produit.

Ces contraintes expliquent l’état actuel de l’industrie papetière composée de monopoles. Avant la libéralisation des importations en 1995, les prix ne sont pas alignés sur les prix internationaux, la qualité ne suit les normes internationales. Les unités de transformation sont obligées de s’approvisionner auprès de ces monopoles pour satisfaire le marché local en cahiers et livres scolaires, sacs de papier kraft et cartons d’emballage.

Les structures actuelles sont l’aboutissement d’une dynamique industrielle orientée par les pouvoirs publics :

Un processus d’industrialisation dirigée par les pouvoirs publics de 1960 à 1972 :

Les pouvoirs publics se sont engagés directement dans le processus d’industrialisation dés le début des années 1960 par les importants investissements réalisés. Des entreprises publiques ont été installées afin de valoriser les matières premières locales, à l’exemple de l’une usine de pâte d’alfa à Kasserine, de plusieurs scieries situées dans les régions forestières, et d’une entreprise de fabrication de meubles à Monastir. Cette décennie a été marquée par une forte intensité capitalistique, un manque d’intégration et un accroissement de la dépendance pour divers produits de consommation.

Ces entreprises qui étaient considérées comme des pôles de développement en amont et en aval souffrent actuellement de divers problèmes liés à l’approvisionnement et à la concurrence nationale et étrangère.

Une stratégie de développement incitant à la substitution des importations depuis 1972 :

Les réglementations des importations sont le principal moyen de protection des industries face à la concurrence étrangère. Les modalités de protection sont :

Les prohibitions des importations au cas où les capacités de production locales sont suffisantes pour satisfaire les besoins du pays.

La fixation des quotas à l’importation visant à combler la totalité ou une partie de la demande qui ne pourrait être satisfaite sur le marché national.

Les tarifs douaniers appliqués à l’ensemble des produits. Le tarif douanier d’un produit est d’autant plus élevé que son degré de transformation augmente.

C’est au cours de cette période que se sont développées la plupart des industries du bois et du papier. Cette stratégie a permis de créer des entreprises peu performantes caractérisées par des surcoûts de production et une utilisation partielle des capacités. Bénéficiant de prix favorables et d’un marché garanti, elles ne sont pas tenues d’améliorer la qualité et les prix de leurs produits. L’équipement est limité et correspond souvent à des vieilles machines importées, ce qui réduit leurs productivités.

Une stratégie de libéralisation progressive des importations démarrée en 1986 :

A la suite du plan d’ajustement structurel adopté en 1986, la plupart des produits semi-finis sont devenus libres à l’importation en 1990 mais restent soumis à des droits de douane élevés. Les autres produits dérivés du bois à l’exception des meubles sont devenus libres à l’importation en 1995.

En contrepartie, une baisse des droits de douane sur les matières premières accompagnée d’une augmentation de ceux des produits a été réalisée pour accroître la protection des entreprises locales contre la concurrence étrangère. Ainsi, en 1994, les droits de douane sur les bois bruts ont baissé de 17% à 10%, alors que ceux des produits semi-finis ont augmenté, parfois un droit complémentaire provisoire a été mis en place pour les produits correspondants à des activités fragiles, de 20% pour le papier kraft (le droit de douane passe ainsi de 43% à 63% en 1994), et de 30% pour le papier d’impression. Ce taux s’annulera au terme de trois ans.

En conclusion, le secteur forestier tunisien, et plus particulièrement la filière forêts/bois, connaît aujourd’hui d’importantes mutations. Avec la levée des barrières douanières entre la Tunisie et l’Union Européenne, à moyen terme (2007), elles le seront encore plus.

Ces changements peuvent être distingués sur deux plans : typologique et stratégique.

Sur le plan typologique 

Certaines branches d’activités ne sont plus compétitives, et par conséquent sont non-viables ; c’est le cas de l’activité de sciage du bois importé (particulièrement des pays tropicaux). La situation des industries papetières, pourrait être difficile, si d’importants changements ne sont pas décidés à présent ; car, dans le cas contraire serait étouffée par l’industrie papetière européenne. D’autres par contre, à l’instar de l’industrie navale, pourraient à l’horizon 2020 se développer à nouveau, suite à un regain d’activité à la faveur du temps. Certaines, comme les industries des panneaux resteront viables, même si les taux de valeur ajoutée et marge diminueront.

Par contre, pour certaines : menuiserie, ameublement, palettes et emballages, le boom actuel continuera à la faveur des croissances actuelles et futures de l’activité du bâtiment, des industries agro-alimentaires et manufacturières, et surtout de leur faible susceptibilité à la concurrence étrangère, sur la base du ratio volume/poids/prix(défavorable aux importations).

Par ailleurs, les bois locaux pourraient être valorisés dans des activités peu exigeantes, en matière de qualité du bois, telles que le bâtiment (coffrage), la menuiserie intérieure (parquets), etc.

Sur le plan stratégique 

La concurrence se fait de plus en plus vive et entraînant ainsi la baisse des prix et l’amélioration de la qualité. Exigences de plus en plus difficiles à respecter pour les petits producteurs. Et très souvent réalisée par les seuls produits manufacturés. ; du fait de la standardisation qui permet de réduire les coûts de production et de réaliser des économies d’échelle.

Cette situation entraîne déjà la fermeture de quelques ateliers d’artisans aujourd’hui, et entraînera encore plus à long terme. Seuls les artisans qui sauront innover et se spécialiser, fidéliseront une clientèle, gage de leur survie.

D’autre part, le nombre actuel d’unités semi-industrielles et industrielles est appelé à diminuer, parce que l’on assistera aux acquisitions –fusions, au cours desquelles les mieux adaptées engloutiront celles qui le seront moins.

De la gestion de cette transition dépend l’avenir du secteur forestier tunisien et en partie celui des secteurs qui lui sont connexes. Dans le cas des industries forestières une bonne gestion de cette transition, c’est à dire une adaptation, passe par la maîtrise des coûts, l’innovation et l’anticipation.

 

Situation de l’offre et de la demande de bois

Le bois rond industriel

La consommation a trois composantes : la production (P), les importations (M) et les exportations (X). Il convient d’introduire le terme de consommation apparente qui est la somme de la production et des importations nettes (C.A.= P+M-X) pour l’apprécier. La variation des stocks étant difficile à obtenir.

Les coefficients d’autosuffisance (P/C.A.) sont très faibles pour la plupart des produits bruts et semi-finis (cf. Tableau n°3). En effet, les importations comprennent essentiellement des sciages résineux, des grumes feuillus, des feuilles de placage et des panneaux de particules d’un côté, et de la pâte de bois, du papier journal et des papiers d’emballage à l’état brut de l’autre, qui seront transformés par la suite localement afin de satisfaire la demande finale.

 

Tableau n°3 : Production (P), consommation apparente et coefficient d’autosuffisance

(Co.A) en bois et produits dérivés en 1998

Nature du produit

P (1000 m3 EBR)

C.A. (1000 m3 EBR)

C.A./1000 hab.

(m3 EBR)

Co.A (P/C.A.)

Sciages

46,4

675,5

71,6

6,9%

feuilles de placage

10

33,7

3,6

29,7%

panneaux

69,4

85,7

9,1

79,5%

produits finis

634,3

607,5

64,4

104,4%

Total produits en bois

81,1

772,5

81,9

10,5%

< FONT SIZE=2>

pâte à papier

55,2

252,2

26,7

21,9%

papier journal

0

42,1

4,5

0%

papier d’impression

71,4

142,9

15,2

50,0%

papiers et cartons d’emballage

49,5

200,5

21,3

24,7%

Total fibres pour papier

55,2

528,0

56,0

10,5%

EBR désigne Equivalent bois rond.

Sources : Annuaire du commerce extérieur, INS ; Annuaire des produits forestiers, F.A.O. ; Annuaire statistique, INS.

La méthode utilisée pour apprécier la demande future de bois et produits dérivés est la modélisation. Les modèles utilisent les séries statistiques antérieures pour prédire l’évolution future de la demande.

En s’appuyant sur les fonctions de demande et de production, la demande d’un produit est une fonction négative de son prix, une fonction positive des prix des produits de substitution et une fonction positive des revenus.

C = f(Y, p0, ps).

C : consommation apparente du produit. Source : Annuaire du commerce extérieur, Institut National de la Statistique, annuel de 1970 à 1995.

Y : le Produit intérieur brut à prix constants (année 1980). Source : Annuaire statistique de la Tunisie, Institut National de la Statistique, annuel.

p0 : le prix du produit à l’importation pour les produits importés en majorité (sciages, feuilles de placage). Source : Annuaire du commerce extérieur, Institut National de la Statistique, annuel de 1970 à 1995.

ps : l’indice de prix des produits de substitution. Etant donné qu’il n’existe pas d’indices spécifiques de prix de ces produits, nous prenons comme indicateur l’indice général des prix. Il s’agit de l’indice de prix moyen à la production des différents secteurs calculé sur la base des prix-usine. Source : Statistiques financières, Banque Centrale de Tunisie, annuel.

Pour éliminer les multi-colinéarités et la corrélation entre les variables, les effets perturbateurs tel que la population sont éliminés. Ainsi, le raisonnement se fait sur la consommation par habitant (c : C/population) et sur le revenu par habitant (y= Y/population).

Les deux modèles utilisés pour prédire la consommation apparente par habitant sont les suivants :

c = a 0 + a 1 y + a 2 p0 + a 3 ps + e : modèle linéaire ;

c = a 0 . ya 1 . p0a 2 . psa 3+ e : modèle puissance.

e est l’erreur résiduelle du modèle.

La fonction logarithmique peut être utilisée afin d’avoir une fonction de type Cobb-Douglas et de réduire la variance des erreurs. Celle-ci ne sera retenue que si elle introduit une amélioration du modèle. Cette fonction peut devenir une fonction puissance à l’aide d’une transformation logarithmique.

La méthode statistique consiste en minimisation de la somme des carrés des écarts entre les consommations apparentes observées et celles estimées par le modèle. Le logiciel statistique utilisé est le Statistic Analysis System (SAS) avec la procédure du modèle linéaire général.

Pour estimer la demande future de bois, nous établirons des projections de la consommation des principaux produits dérivés du bois :

le sciage,

les contreplaqués, formés de feuilles de placage issues de bois d’œuvre.

les panneaux de particules et de fibres

le papier journal

le papier d’impression et d’écriture

les papiers et cartons d’emballage.

Les données ont été recueillies à partir des annuaires du commerce extérieur de l’Institut National de la Statistique (INS) pour les importations et les exportations, des rapports d’activité de la REF et aussi de la FAO pour la production lorsque les premiers sont indisponibles.

Les modèles de la demande obtenus sont présentés dans le tableau n°4. La pertinence statistique de ces modèles peut être appréciée par les coefficients de corrélation qui sont élevés sauf pour les papiers et cartons d’emballage. La demande de produits dérivés de bois est très élastique au niveau de vie, les élasticités correspondant aux coefficients sont supérieures à l’unité pour les sciages et les contreplaqués. Des analyses similaires effectuées sur divers pays en Europe et dans le monde ont révélé également la forte corrélation entre le niveau de vie et la demande en bois et produits dérivés. Par contre, l’élasticité de la consommation par rapport au prix est faible. La variable prix (P0) est éliminée lorsqu’elle est corrélée avec le niveau de vie (y).

 

Tableau n°4 : Les modèles de la consommation apparente des produits dérivés du bois (les tests de student et la signification des coefficients sont présentés en seconde ligne)

Produit

Modèles de demande

R2 ; n

Sciages

c = 1,29.10-3 . P0-0,26 . y1,81

(-3,66)*** (-1,98)* (4,77)***

R2 = 0,85 ; n=20

Panneaux

c = -8,72 + 2,67. 10-2 y

(-4,90)*** (8,81)***

R2 = 0,81 ; n=20 

Contreplaqués

c = 3,27.10-10 . P0-0,46 . y4,06

(-13,99)*** (-3,36)** (11,22)***

R2 = 0,96 ; n=19

Papier journal

c = -1,64 + 4,73. 10-3 y

(-4,85)*** (8,19)***

R2 = 0,78 ; n=21

Papier

d’impression

c = -8,43.10-4 P0 + 7,09. 10-3 y

(-3,75)*** (23,81)***

R2 = 0,99 ; n=20 

Papiers et cartons d’emballage

c = 1,66 + 9,15. 10-3 y

(1,85)* (5,69)***

R2 = 0,60 ; n=24 

Après l’établissement des modèles, les prédictions de la consommation future de bois dépendront des hypothèses retenues pour la croissance future du revenu par habitant, des prix et de la population.

La validité des modèles est démontrée par les coefficients de corrélation élevés excepté celui de papiers et cartons d’emballage. En effet, le niveau de vie n’explique que 60% de la variance de la consommation dans ce cas, les autres variables introduites dans le modèle sont peu corrélées à la consommation.

Les projections effectuées montrent un accroissement annuel de la consommation de sciages allant de 3% en l’an 2000 à 1,2% en 2015, la baisse du taux de croissance est liée à l’effet-prix. La consommation de contreplaqués et de panneaux de particules croîtront plus vite suite à la modération des prix et à leurs substitutions aux sciages. Pour les papiers et cartons, le taux de croissance annuel de la consommation baissera de 4,5% à 3,3% durant la même période pour le papier journal, de 3,4% à 1,1% pour le papier d’impression et d’écriture et de 4,1% à 2,2% pour les papiers et cartons d’emballage.

La figure n°2 indique l’ampleur du déficit en matières premières tels que le bois d’œuvre et le bois d’industrie pour la fabrication de bois et produits dérivés. Toutefois, les industries de bois et de papier transforment peu ces matières premières actuellement. Les industries tunisiennes s’approvisionnent principalement en produits semi-finis importés tels que les sciages, les contreplaqués, la pâte de bois et les diverses sortes de papiers et cartons à l’état brut pour les transformer en produits propres à la consommation finale.

 

Figure n°2 : Projections de la production potentielle (P), du déficit extérieur (D) et de la consommation (C = P + D) de bois d’œuvre (b.o.) et en bois d’industrie (b.i.) de 2000 à 2020 (en 1000 m3)

- O/B.O : offre bois d’œuvre - O/B.I : offre bois d’industrie

- D/B.O : demande bois d’œuvre - D/B.I : demande bois d’industrie

Sources : INS et FAO pour les observations réelles, et résultats des modèles pour les prédictions.

Le déficit en bois d’œuvre correspond à la différence entre la consommation de sciages et de contreplaqués et la production potentielle de bois d’œuvre. En supposant une récolte suivie d’une utilisation de la production potentielle, ce déficit passerait de 679 000 m3 en 1995 à 1 081 000 m3 en 2015. Il est évident que certains types de bois continueront d’être importés pour leurs qualités (bois de chêne, grumes et contreplaqués tropicaux, etc.). Mais, la valorisation de la production locale est nécessaire pour limiter le déficit. Aussi, des plantations d’Eucalyptus pourront répondre à moyen terme à une demande en bois d’œuvre.

Le déficit de bois d’industrie est déterminé par la différence entre la consommation de panneaux et diverses sortes de papiers et cartons et la production de bois d’industrie. Celle-ci passerait de 362 000 m3 en 1995 à 700 000 m3 en 2015. Si l’on exclut la fabrication de papiers et cartons à partir de bois qui n’existe pas actuellement, la production de bois ne pourrait pas encore suffire à l’approvisionnement de l’industrie de panneaux. Mais, on pourrait imaginer que cette industrie s’approvisionnerait en bois classé comme bois d’œuvre si ce dernier reste encore peu valorisé.

Le bois de feu (cf. Analyse du bilan du bois d’énergie et identification d’un plan d’action, 1998)

L’analyse des tendances passées, d’une part, et les comportements de consommation découlant des enquêtes de 1997, d’autre part, montrent que la biomasse-énergie et particulièrement le bois, ont toujours joué un rôle majeur dans la satisfaction des besoins énergétiques de la population tunisienne.

Bien que le poids de la biomasse-énergie, dans le bilan énergétique national, soit amené à décroître, ces même analyses indiquent que cette énergie continuera à jouer un rôle important, surtout pour la satisfaction des besoins énergétiques domestiques.

En effet, la demande de bois-énergie des ménages et du tertiaire atteindra 2,8 millions de tonnes(MT) en 2010, contre 2,6 MT en 1997,enregistrant une augmentation de 200 000 tonnes en 13 ans, soit une croissance annuelle de 0,5% ; contre 2,9% pour celle des ménages.

Cette disproportion entre les deux croissances, s’explique essentiellement par l’évolution des comportements de consommation ; évolution induite par la croissance économique de laquelle résulte une amélioration significative des conditions de vie des familles. D’autre part, la mobilité spatiale de la population (répartition par milieu et par région) engendrera des mutations inévitables des pratiques énergétiques.

L’analyse de l’évolution de la consommation par type d’énergie conforte l’analyse ci-dessus. Ainsi la consommation de bois de feu atteindra 1,837 MT en 2010, continuant, ainsi à exercer la pression sur le couvert végétal, surtout dans le Nord du pays ou elle dépassera un million de tonnes à cette date.

Si la baisse de la consommation de bois de feu en 2010 (-73 000 tonnes par rapport à 1997), découlant de la consommation moyenne des familles, traduit bien le caractère inéluctable des mutations énergétiques, ce déclin reste particulièrement lent, et se trouve en partie annihilée par la croissance démographique. Au final, la consommation de bois de feu restera assez significative, puisqu’elle atteindra 1,8 MT à l’horizon 2010.

En outre, les déchets animaux et végétaux connaîtront une évolution parallèle au bois de feu. Les consommations de déchets animaux et végétaux s’élèveraient respectivement à 116 000 tonnes et 336 000 tonnes en 2010, conservant ainsi le même rôle de complément au bois, dans les zones caractérisées par des difficultés d’approvisionnement en bois ou par l’existence d’importantes disponibilités de ces déchets (surtout végétaux).

A l’inverse du bois de feu, la demande de charbon de bois connaîtra une croissance significative, passant de 148 000 tonnes en 1997 à 201 000 tonnes en 2010, soit une croissance de 53 000 tonnes en 13 ans, ou 2,4% par an. Compte tenu des rendements de carbonisation, cette demande additionnelle de charbon induirait une consommation supplémentaire de bois primaire atteignant 265 000 tonnes, compensant, ainsi, largement la baisse de la consommation de bois de feu.

L’offre renouvelable de bois-énergie connaît, quant à elle, des tendances totalement différentes. Ainsi, cette offre atteindra 3,7 MT au niveau national, en 2010, contre 2,6 MT en 1997, enregistrant une croissance supérieure à 1 MT, soit 2,7% par an.

La dite croissance permet d’améliorer très sensiblement le bilan national offre-demande de bois-énergie, puisque passant d’une situation de léger déficit en 1997 (-23 000 tonnes), à une situation excédentaire en 2010 (+861 000 tonnes).

L’amélioration du bilan offre-demande pourrait donner lieu à des interprétations optimistes quant aux équilibres des écosystèmes tunisiens. Cependant, cet optimisme cache des situations de déséquilibre préoccupantes, occultées par les conclusions globales présentées ci-dessus.

Tout d’abord, l’assimilation de la consommation des déchets animaux et végétaux à une demande potentielle de bois permet déjà de ramener ce bilan à –368 000 tonnes en 1997 et à 525 000 en 2010, ce qui améliore la perception de la réalité du bilan offre-demande de bois-énergie, sans pour autant la traduire fidèlement.

A ce titre, il est primordial d’insister sur les limites des bilans présentés ci-dessus, et surtout ceux basés sur la notion de ratio offre-demande. De tels bilans, calculés à des échelles aussi globales, sont seulement indicatifs, et ne permettent qu’une appréciation grossière de la réalité. Par ailleurs, le ratio offre-demande qui est un indicateur décisionnel attrayant, doit être compilé et interprété de manière à traduire fidèlement la réalité des équilibres écologiques, ce qui suggère de relever le niveau de référence de ce ratio, qui devait être largement supérieur à 1. L’adoption d’une telle démarche déboucherait certainement sur des bilans beaucoup plus réalistes, et suscitant donc la mise en œuvre de mesures conservatoires volontaristes reflétant plus fidèlement l’urgence de la situation.

En outre, plus de 60% de la croissance additionnelle de l’offre de bois-énergie en 2010 se situe dans le Centre et le Sud, régions dont les écosystèmes sont relativement peu menacés par les prélèvements de bois-énergie, compte tenu de l’apport de l’arboriculture dans la satisfaction des besoins en bois-énergie.

Ainsi, alors que le Centre et le Sud, d’une part, et le Nord, d’autre part, se partagent équitablement la demande de bois-énergie, (50%-50%), leurs contributions respectives à l’offre en bois sont inégales. En effet, le Centre et le Sud contribuent pour 64%, alors que seulement 36% pour le Nord.

Par ailleurs, 87% de la croissance de l’offre provient de l’arboriculture, qui fait partie du domaine privé, et qui est caractérisé par une faible mobilité inter-régionale et même inter-gouvernorat. Compte tenu des pratiques de consommation et d’approvisionnement, d’une part, et des contraintes économiques et de transport, d’autre part, ces facteurs limitent largement la capacité de ces ressources à compenser des déficits éventuels enregistrés dans des zones écologiquement dégradées.

Au niveau régional, le Nord-Est restera déficitaire à l’horizon 2010, alors que le Nord-Ouest sera largement excédentaire à partir de l’an 2008, et que le Centre atteindra un excèdent frôlant 1 MT en 2010.

Cependant, là encore il est nécessaire de faire des analyses dynamiques de la situation, et d’appliquer de telles analyses pour des échelles spatiales plus fines, afin d’obtenir une image assez fidèle de la situation.

On notera ainsi que les régions du Nord-Est, du Nord-Ouest et du Centre enregistreront des déficits cumulés de l’offre (1998/2000) par rapport à la demande, considérables, soit respectivement -2,4 MT, –1 MT et 1,4 MT. Or, plus que les bilans annuels, ce sont finalement ces déficits cumulés qui expriment mieux la réalité des prélèvements dont font l’objet les ressources végétales en Tunisie et l’acuité des déséquilibres écologiques.

Par ailleurs, la comparaison de l’offre et de la demande de bois-énergie par gouvernorat montre que 11 sur les 23 présentent des bilans cumulés déficitaires. Il est à noter que si les déficits cumulés des 5 gouvernorats du Sud ne sont pas sujets à préoccupations, du fait à résorber grâce à l’excèdent du Centre ; ce qui n’est pas le cas des déficits cumulés constatés dans 6 des 10 du Nord, surtout à Béja, Le Kef et Jendouba ou la situation paraît alarmante.

En effet, dans ces trois gouvernorats, les déficits sont essentiellement le fait des populations riveraines des régions forestières, concentrant les prélèvements, année après année, dans des zones souvent très dégradées.

Les conditions socio-économiques difficiles des populations concernées rendent insuffisantes la mise en œuvre des mesures purement forestières ou d’actions sur la demande. En effet, des mesures d’accompagnement contribuant à améliorer le niveau de vie de ces populations seront des compléments incontournables pour garantir la réussite de toute action sur l’offre ou la demande.

 

Implications sociales et économiques

L’emploi constitue aujourd’hui une préoccupation majeure et l’une des priorités nationales ; la forêt tunisienne offre un nombre d’emplois non négligeable dans les régions les moins développées du pays pour la production des plants en pépinière, le reboisement, l’exploitation du bois, le gardiennage, etc. Par ailleurs, les travaux forestiers ont été depuis longtemps une source de résorption du chômage des ouvriers peu productifs.

Par ailleurs, les apports de la forêt se manifestent plus par une satisfaction des besoins communautaires en biens alimentaires, bois d’énergie et en fourrages que par la production de bois industriel. En effet, l’analyse de la valeur économique des bénéfices marchands de la forêt a montré que la majeure partie (77 %) de cette valeur provient des produits non ligneux dans la région de Bizerte (Mehdi, 2000).

La population forestière, estimée à 900 000 habitants (avec une densité allant de 70 à 200 habitants/km2), exerce une pression croissante sur la forêt. Les orientations du code forestier tel que révisé en 1988 visent le développement de l’espace forestier, la rationalisation de son exploitation et la considération de l’élément humain comme élément primordial particulièrement au niveau de l’exploitation et de la protection du couvert forestier, tout en intégrant la composante économique et environnementale. Ainsi, pour améliorer les conditions de vie de la population, sur les bases d’un développement durable et pour assurer la gestion efficace et durable des ressources forestières, la Direction Générale des Forêts a mis en place un cadre d’organisation et de fonctionnement de groupements forestiers d’intérêt Collectif.

La forêt est donc l’espace vital de cette population qui essaye d’intégrer l’exploitation des diverses ressources forestières dans ses systèmes de production, cette intégration se traduit en général par des prélèvements abusifs de bois, le surpâturage et parfois le défrichement en vue d’une mise en valeur agricole, ces pratiques engendrent une forte dégradation de la couverture végétale.

On entend par emploi forestier, l’emploi exercé dans les travaux de reboisement, sylviculture, exploitation forestière et gardiennage des forêts.

Ces emplois sont répartis en deux catégories :

Les emplois permanents tels que les ouvriers fonctionnaires.

Les emplois occasionnels (appelés souvent ouvriers occasionnels des chantiers forestiers).

Selon l’enquête sur l’emploi (INS, 1997), le nombre d’emploi exerçant les activités forestières et la chasse est estimé à 12.666 emplois, soit 2,3% de la population active occupée du secteur agricole ou 0,5% de la population active occupée totale.

Cette enquête ne s’est pas penchée sur l’emploi saisonnier, qui domine dans les chantiers forestiers. En effet, le nombre d’ouvriers dans ces chantiers était de 62.144 personnes en 1996 (DGF) exerçant en moyenne 112 j/an. Ainsi, ce nombre d’emploi paraît beaucoup plus important que le précédent. Il montre ainsi que l’emploi dans les chantiers forestiers intéresse 7% de la population forestière.

La masse de travail des chantiers forestiers en 1999 est répartie dans les régions forestières tels que Jendouba (13,3%), Kasserine (10,2%), Le Kef (6,2%), Siliana (5,8%) et Bizerte (5,7%), ou aussi dans les régions connues par l’extension des plantations pastorales tels que Kairouan (10,3%), Gafsa (6,9%) et Sidi Bouzid (4,8%).

Le financement de l’emploi procuré par les chantiers en 1996 se fait par le budget national à hauteur de 63% et par les divers projets (PDF, PDR, PDRI) à hauteur de 37%.

Les ouvriers sont souvent employés durant la période de plantation (Octobre-Avril) avec alternance travail / repos de 15 ou de 25 jours.

Le développement futur du secteur forestier s’appuiera sur les considérations suivantes:

La forêt permet de créer un nombre d’emploi élevé, présentant une source de revenu de première importance pour la population forestière.

La population forestière n’est jamais homogène sur le plan des conditions de vie, il en est de même au niveau des stratégies familiales, ce qui peut avoir différentes répercussions sur l’usage des ressources forestières.

Le développement des groupements forestiers d’activités collectifs (GFIC) pourrait mieux sensibiliser la population forestière à la gestion durable en la faisant participer à cette gestion. La réalisation des activités suivantes pourrait y contribuer :

l’exploitation et l’écoulement des produits forestiers,

la création d’ateliers et d’entreprises de transformation et d’artisanat

l’économie d’énergie,

Pour cela, la population forestière devrait être plus sensibilisée à l’importance des ressources forestières et aux intérêts des projets forestiers et pastoraux.

Les forêts et l’environnement

La politique future dans le domaine de la conservation et la promotion de la DB forestière est signalée par les grands axes de l’agenda 21 National relatif à la protection, la conservation et la valorisation de la diversité biologique forestière. La forêt joue un rôle très important dans l’environnement et le développement. C’est une source primaire de biodiversité et de ressources génétiques, y compris la vie sauvage.

En Tunisie, comme dans l’ensemble de la zone aride, la forêt de protection doit prévaloir par rapport à la forêt de production.

Le rôle des forêts dans la stabilisation des bassins versants et dans l’établissement de microclimats locaux est important.(Aussi fournissent-elles habitat et subsistance à une population nombreuse).

La surexploitation des écosystèmes forestiers est de plus en plus sévère ce qui affecte directement et indirectement la diversité biologique.

Les principaux objectifs pour atteindre le développement durable des forêts et parcours se rapportent au maintien de leurs multiples rôles et fonctions.

A cet effet, une approche rationnelle et holistique est nécessaire.

Face aux défis auxquels aurait à faire face la Tunisie, il conviendrait de prendre les dispositions nécessaires suivantes :

Maintenir les forets existantes et accroître leurs superficies par différentes mesures de protection, de régénération, de reboisement.

De renforcer le programme national d’action en matière de foresterie.

Améliorer la reconnaissance des valeurs sociales, économiques et écologiques des forêts.

Intégrer l’écotourisme à la gestion et à la planification forestière.

Renforcer les systèmes d’observation et d’évaluation afin de prévoir la stratégie nationale dans le domaine de la diversité biologique.

Instaurer un système de suivi et évaluation des actions de reboisement forestier et pastoral.

Promouvoir la population limitrophe des forêts et des aires protégées.

En effet, parmi les causes inévitables qui pèsent lourd sur les écosystèmes forestiers et les ressources naturelles en général, on trouve l’exploitation irrationnelle continue et croissante de la population rurale limitrophe aux forêts. Afin d’alléger cette pression, il est impératif d’améliorer les conditions de vie de cette population par la mise en place de projets et activité génératrices durables en leurs profit. C’est dans cette optique, que le Ministère de l’Environnement et de l’Aménagement du Territoire, en collaboration avec les services concernés un projet sur l’amélioration des conditions de vie et de l’environnement dans les zones limitrophes des parcs nationaux.

 

Faciliter le changement : Que faut-il faire ?

Selon le plan de développement des ressources forestières, les idées maîtresses des orientations fondamentales de la politique nationale en matière d’intervention dans le secteur forestier montrent que l’Etat a opté pour un désengagement progressivement aux privés, aux associations professionnelles et aux populations locales, un rôle actif dans la protection et la promotion des ressources forestières, pastorales et cynégétiques dans le pays. Ces choix sont renforcés par un train de mesures incitatrices et d’encouragement à la participation aux actions de développement et de sauvegarde.

Au niveau du secteur, et en fonction des exigences du développement social et économique du pays et des évolutions sur le plan international en matière de gestion des ressources naturelles, l’Etat vise à assurer :

Un rôle économique croissant du secteur forestier pour une meilleure couverture des besoins nationaux en produits forestiers, notamment le bois et le liège, une meilleure contribution au développement du secteur agricole et à l’économie nationale et davantage de promotion du tissu industriel des produits forestiers.

Filière Reboisement : Le pays s’oriente, à présent, vers la filière «reboisement de production ligneuse » qui s’articule sur trois composantes à savoir :

La collecte des semences dans des peuplements et vergers à graines sur la base du matériel génétique, ayant les qualités requises pour la multiplication à des fins de production, au sein des espèces forestières et pastorales et pour chaque région écologique;

La production de plants en pépinières selon les techniques modernes et la privatisation graduelle de production de plants ;

Le reboisement sur sols préparés mécaniquement et fertilisés sur terrains favorables augmenterait considérablement la productivité des peuplements forestiers ainsi créés en comparaison avec les peuplements issus de plantations manuelles dans des conditions climatiques et édaphiques similaires.

Aménagement sylvo-pastoral : Le pays envisage la mobilisation de toutes les ressources forestières, pastorales et cynégétiques, y compris les produits secondaires du secteur. Cependant, la mise en œuvre de cette action ne peut se faire que dans le cadre d’aménagement intégré et durable des ressources. Le pays s’oriente aussi vers les actions d’amélioration pastorale pour augmenter la production fourragère et réduire le déficit alimentaire du cheptel, compenser les pertes de pâturage dues aux mises en défens engendrées par les reboisements. Dans le cadre de cette action, la régénération naturelle des espèces autochtones comme le Pin d’Alep, le Chêne liège, le Chêne Zeen etc. est une activité prioritaire et bénéficie du soutien de l’Etat pour la recolonisation des aires écologiques de ces espèces et la reconstitution du couvert végétal naturel ;

Exploitation: l’exploitation rationnelle des ressources forestières, pastorales et cynégétiques dans le cadre de la mobilisation de ces ressources constitue l’un des choix fondamentaux de la politique actuelle pour le secteur. Pour faire face à l’accroissement des volumes potentiels de bois et de liège et des diverses autres activités, et en vue de promouvoir la privatisation des diverses actions forestières, le pays s’oriente actuellement vers le renforcement des petites unités d’exploitation pour qu’elles s’érigent en petites sociétés d’exploitation ou de service et la modernisation de la profession.

Industrie de transformation : L’Etat cherche à valoriser les produits forestiers et en particulier le bois pour en tirer le maximum de profits en faveur de l’économie nationale. Aujourd'hui, le bois local est utilisé à 5,2 % pour le sciage, 15,2 % pour l’industrie, 28,9 % pour le service et 50,7 % pour le chauffage. L’industrie de la cellulose (pâtes à papier et pâtes à usage chimique) à partir du bois à fibres longues (conifères) et courtes (Eucalyptus) est une option de valorisation du bois local.

Recherche: il est reconnu dans les orientations politiques et socio-économiques que la recherche est fondamentale et même vitale pour le développement. En matière forestière, pastorale et cynégétique, la recherche est placée à l’avant garde des priorités de l’Etat pour son rôle dans un développement global, intégré et durable du secteur sur des bases scientifiques. La recherche forestière bénéficie à présent d’un intérêt croissant de l’Etat. Elle dispose d’une infrastructure à développer tant à l’échelle centrale qu’à l’échelle des stations régionales pour son vaste programme de recherche composé de 23 projets avec 80 actions touchant des aspects prioritaires du secteur sylvo-pastoral et de CES. La recherche verra, à moyen terme, ses activités s’articuler autour du développement forestier, de la conservation forestière et pastorale, de l’économie forestière et de la valorisation des produits sylvo-pastoraux.

 

 

Un rôle social accru du secteur par i) une participation active des populations rurales dans le développement des actions sylvo-pastorales, cynégétiques et dans la conservation du patrimoine, et ii) la création de plus d’opportunités d’emploi dans le secteur ou dans des activités générées par le secteur.

Programmes de développement : Par la diversification et de l’augmentation du volume des actions forestières dans le cadre des programmes de développement et de sauvegarde du secteur, l’Etat vise l’amélioration des opportunités d’emploi au profit des populations forestières et pastorales. L’augmentation des travaux de reboisement, d’aménagement et d’exploitation, de commercialisation et de transformation des produits forestiers dans le cadre de la privatisation et de l’approche participative adoptée par l’administration forestière est destinée à améliorer les revenus et les conditions de vie des populations concernées. Elle est aussi destinée à favoriser la création des structures sociales, économiques et foncières au sein de ces populations. L’Etat cherche à renforcer la composante sociale dans les programmes de recherche forestière, la conception d’intégration et d’implication des populations rurales aux actions du secteur et à la prise de décision.

Programmes de sauvegarde : Dans le cadre de sa politique de protection du territoire national contre la désertification, la protection du patrimoine forestier, pastoral et cynégétique et celle de l’environnement en général contre les incendies, les ravageurs et tout autre type de délit, l’Etat vise l’amélioration de la qualité de vie de la société tunisienne en général et les conditions de vie des populations rurales en particulier. Il s’oriente aussi vers le renforcement de l’action d’assainissement de la situation foncière des terrains soumis au régime forestier, qui jusqu’alors obstrue toute action de développement économique et social du secteur.

un rôle plus grand dans la protection de l’environnement et dans la conservation de la nature

Faune sauvage : La conservation de la faune sauvage est une orientation principale de la politique tunisienne en matière cynégétique. La Tunisie poursuit depuis son indépendance, une politique de conservation active de la faune sauvage. Une telle orientation devient une constante de la politique actuelle de l’Etat qui vise, dans le cadre du rétablissement de l’équilibre biologique, la protection des espèces faunistiques rares ou menacées d’extinction, le renversement du processus de déclin de l’effectif de certaines espèces et la réintroduction des espèces disparues dans des espaces protégés ou dans le milieu naturel libre. Le rôle du secteur privé dans la gestion et l’exploitation éco-touristique, éducative et scientifique de certains parcs nationaux est prépondérant et dont l’incidence positive sur l’aménagement et la gestion moderne de ces espaces protégés est sûre. L’Etat s’oriente davantage vers une participation active des privés dans ce domaine. De même, pour les populations locales, l’Etat cherche à les faire impliquer effectivement en faisant valoir leurs expériences utiles dans la gestion de ces ressources en milieu naturel libre. Il vise aussi la régulation de la chasse par un suivi scientifique et systématique des variations de la ressource et l’adéquation des prélèvements aux résultats de ce suivi. Il cherche aussi à promouvoir la recherche dans le domaine cynégétique.

diversité : A présent, la politique de l’Etat en matière de biodiversité repose sur la création et la gestion des aires protégées où l’équilibre biologique peut se rétablir avec le temps en réintroduisant les espèces qui avaient disparu auparavant. La biodiversité bénéficie d’un soutien croissant de l’Etat, où une stratégie nationale pour la conservation des diversités biologiques et l’utilisation durable des ressources biologiques est en cours de préparation et peut être intégrée dans tous les programmes de développement. L’Etat vise le développement de la recherche en matière de biodiversité et d’environnement en général et la participation des populations rurales dans les programmes de gestion des ressources naturelles dont la biodiversité.

En Tunisie, la richesse forestière décèle des lacunes et des besoins d’inventaires plus complets et actualisés en permanent, notamment au niveau des forêts naturelles, les plantations, et toutes autres formations à caractère forestière.

Il révèle aussi la grande fragilité de ces écosystèmes et le degré de dégradation atteint dans certains cas ainsi que l’insuffisance et l’inadaptation de certains cadres institutionnels ou juridiques qui peuvent à cours et moyen termes compromettre les efforts pourtant énormes consentis par la nation en vue de la protection de la nature et de l’environnement.

Face à cette situation, il s’avère nécessaire d’élaborer et mettre en œuvre des programmes d’action dans les domaines d’intervention prioritaires pour préparer et mettre en œuvre à court et moyen termes un certain nombre d’actions en vue de contribuer à la restauration des diverses composantes des forêts dans celles les plus dégradées et les plus menacées, ainsi qu’à la valorisation par une gestion durable des ressources forestière présentant un potentiel économique et social certain.

Pour aboutir à ces objectifs il est indispensable de :

Créer une gestion intégrée et durable des agro-systèmes et des écosystèmes forestiers et pastoraux. Ces écosystèmes présentant un intérêt socio-économique important, font l’objet d’une pression anthropique sans cesse croissante. Ceci n’est pas compatible avec une utilisation durable des ressources abiotiques et biotiques de ces milieux. De ce fait, il faut envisager une politique de gestion qui consolide les projets agro-sylvo-pastoraux et d’agro-foresterie, afin de conserver et limiter la pression anthropique sur ces milieux et d’améliorer les relations existantes entre la population riveraine et limitrophe des espaces forestiers et le milieu naturel.

Promouvoir des techniques et des biotechnologies qui concourent à la protection et au maintien des écosystèmes forestiers et pastoraux.

Dans les domaines de protection forestière et pastorale (amélioration génétique des espèces, mise au point de bio-pesticides et bio-fertilisants, valorisation des résidus...) ; il est nécessaire de développer le transfert technologique, d’appuyer le transfert entre les centres de recherches et l’industrie forestière.

Valorisation des produits forestiers non ligneux que ce soit par, des méthodes traditionnelles et artisanales par la population locale en vue d’améliorer leur revenue et leur niveau de vie, par des méthodes moderne plus adaptés (distillation...) pour un meilleur rendement quantitatif et surtout qualitatif.

La mise à jour d’inventaires qualitatifs et quantitatifs de tous les ressources biologiques

Amélioration et généralisation d’utilisation des techniques agricoles et forestières approuvées et conservatrices des ressources naturelles et de la biodiversité.

Pousser les recherches appliquées dans le domaine de la promotion et la valorisation des ressources génétiques.

Mettre en place les conditions favorables en vue de la planification d’une gestion durable de la diversité biologique en générale et des écosystèmes en particulier.

Les perspectives de l’offre et de la demande de bois rond industriel montrent un décalage croissant entre la production potentielle de bois d’une part, et la demande future en bois et produits dérivés croissant avec l’amélioration du niveau de vie et la croissance démographique d’autre part. La forêt tunisienne est réduite en superficie, de plus elle est peu productive et caractérisée par la longévité de sa révolution comme la plupart des espèces forestières.

La politique du pays s’oriente vers l’efficience économique et non pas vers l’autosuffisance. Les plans de production de bois à long terme sont utiles, mais devraient intégrer des facteurs externes tels que l’extension des capacités de production et la compétitivité des industries de bois et de papier.

Dans le contexte de l’ouverture progressive du marché tunisien sur le marché européen, les investissements dépendront de l’environnement économique en général, et de la compétitivité des entreprises et ainsi de leurs capacités de réduction de leurs coûts de production en particulier. Par exemple, l’environnement économique de l’industrie de la pâte de bois (économie d’échelle élevée, capital élevé, approvisionnement en bois régulier et important) n’est pas favorable à l’investissement en Tunisie, la transformation de bois pour la fabrication de papier risque de ne pas avoir lieu. Un approvisionnement régulier et adapté aux industries de bois contribuerait à limiter le déficit extérieur.

Les propositions que l’on peut suggérer à partir de cette analyse sont les suivantes :

La nécessité d’améliorer le mode d’exploitation de bois et d’identifier les techniques sylvicoles afin d’adapter l’offre de bois d’œuvre aux besoins des industries de sciage. De même, des débouchés pour le bois d’œuvre local devront être identifiés dans l’emballage et dans le coffrage par exemple afin de limiter la dépendance extérieure en cette matière première. Par ailleurs, la valorisation des bois améliorera la rentabilité des reboisements.

Il convient de choisir des essences de production pour le reboisement afin de répondre à la demande industrielle à moyen et long terme et de régénérer la forêt. Le suivi régulier des aménagements permettra d’accroître la production et d’assurer les approvisionnements en bois d’œuvre pour l’industrie de sciage, et en bois d’industrie pour l’industrie de panneaux.

 

 

 

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