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Annexe 2
SITUATION DES PECHES ALGERIENNES AVEC REFERENCE PARTICULIERE AUX PETITS METIERS

Rapport établi

par

André Brème
Expert-conseil

1. INTRODUCTION

Lors de sa mission en Algérie (septembre/octobre et décembre 1971), pour la démonstration de l'utilisation de chaluts à grande ouverture verticale, l'expert a pu visiter les ports de Dellys, Béjaïa, Jijel, Skikda, Collo, Djamila, Tipaza, Cherchell, Mostaganem, Arzew, Oran et Béni-Saf, suivant les instructions du Directeur du projet.

De conversations tenues avec les pêcheurs, il ressort que le manque de matériel qui doit être importé dans sa presque totalité, affecte beaucoup leur activité. En effet, les autorités avaient établi un contrôle strict sur les importations quelques mois avant la mission de l'expert. Même les hameçons manquaient dans plusieurs ports et la moindre avarie mécanique immobilisait souvent un bateau pendant plus d'un mois. D'autre part, les allocations familiales ayant été supprimées à toutes les catégories de pêcheurs 1, leur rémunération moyenne, suivant les chiffres relevés par l'expert, s'élevait respectivement à 600 et 400 DA dans les ports de l'est, dans les mois précédents. D'une façon générale, si la situation à l'ouest était plus favorable, l'ensemble des problèmes présents amène de nombreux jeunes à abandonner le métier de la pêche.

Il n'en demeure pas moins vrai que dans les ports visités par l'expert les trois armements de base (chalutier, senne coulissante et petits métiers), malgré la vétusté de leur équipement, nourrissent un potentiel humain qui ne doit pas être négligé. Les pêcheurs inscrits maritimes y sont au nombre de 2 420.

1 La situation des allocations familiales s'est améliorée en 1972.

2. LA SENNE COULISSANTE

Les sennes coulissantes, localement appelées “ring nets” sont très nombreuses à Béni-Saf et à Oran. Quatre bateaux en sont pourvus à Arzew, cinq à Mostaganem, deux à Béjaïa, quatre à Collo, deux à Jijel, trop peu à Alger (sept ou huit).

Dans la capitale, la sardine donne l'impression de se vendre à un prix assez élevé, mais des trois principaux ports visités, Alger est celui où il y a le moins de ring nets, donc moins de producteurs alors que c'est indiscutablement la ville qui, par l'importance de sa population, consomme le plus de poisson bleu.

A Béjaïa, la consommation journalière maximale est de 400 à 500 casiers par jour. A Collo, elle est de 200 à 300 casiers lorsque l'usine de conserves ne fonctionne pas. A Oran et Mostaganem, au début octobre, le prix de vente de la sardine par les mandataires est tombé à 8 DA le casier de 25 kg. A Béni-Saf, le prix du casier de sardine est de 1,50 DA alors qu'à la même date, il s'est maintenu à Alger de 8 à 15 DA pour la même quantité. Le marché de Jijel paraît mieux organisé; l'OAP y a une unité qui semble bien marcher et souvent l'excédent de poisson bleu est dégagé vers Béjaïa et Constantine. L'usine n'a pas fonctionné en 1971, dans l'attente de la fin des travaux de modernisation.

Un problème certainement difficile à résoudre sera de rentabiliser les bateaux qui doivent être bientôt livrés à l'OAP, si ceux-ci seront armés à la senne. De bonnes captures seront peut-être possibles mais il sera probablement difficile d'atteindre une bonne rentabilité financière par rapport au capital investi, si l'on mise sur un prix moyen de 40 centimes le kilogramme de sardines. De l'avis de l'expert, il faudrait alors que chaque unité pêche 1 500 t de poisson par an pour assurer une rémunération satisfaisante des marins: cela représente une pêche journalière moyenne de 8 à 10 t suivant le nombre de sorties effectuées pendant l'année.

Dans les ports autres qu'Alger, les bateaux armés à la senne tournante et coulissante pêchent actuellement au maximum de leur capacité. Ces bateaux sont relativement bien équipés, quoiqu'il s'agisse généralement de petites unités vétustes. L'attirance des sardines par une source lumineuse alimentée par des batteries est satisfaisante, sauf les nuits où la pêche est perdue par suite de déficience des batteries. L'expert est d'avis qu'il serait prudent d'étudier comment trouver davantage de débouchés rentables pour le poisson bleu avant de chercher à accroître la production dans les ports.

Dans un port comme Alger, où les prix sont plus rémunérateurs, il doit être facile d'écouler en frais la production de deux des nouveaux bateaux polyvalents (travaillant comme senneurs) qui doivent être livrés prochainement à l'OAP. D'autre part, compte tenu du fait qu'il s'agira d'assez grosses unités, il semble préférable pour accroître leur production au maximum d'améliorer l'attraction du poisson à la lumière par l'emploi d'une source lumineuse alimentée par un groupe générateur à moteur diésel.

Au cours de sorties effectuées à bord d'un bateau sardinier, l'expert-conseil a pu constater la différence dans le travail à la lumière entre les méthodes des pêcheurs français et italiens du nord de la Méditerranée et celles des pêcheurs algériens. Ces derniers emploient exclusivement les batteries pour l'alimentation de leur source lumineuse, la puissance de la lumière n'atteignant ainsi que 300 watts. L'utilisation des lampes immergées améliore la portée des rayons lumineux dans l'eau sans toutefois que celle-ci dépasse 50 à 60 m.

L'utilisation des batteries comme source de lumière présente l'avantage de permettre un coup de filet rapide lorsque, dans un silence complet, on allume brusquement la lumière sur un banc de sardines se trouvant au voisinage de la surface. Les poissons se concentrent alors rapidement autour de la lumière ce qui permet en général de senner dans la demi-heure qui suit.

Il faut noter, cependant, que ne viennent sous le bateau porte-feu que les sardines surprises dans le rayon lumineux, ce qui réduit de toute façon la quantité pêchée par coup de senne. De plus, habituées au silence, les sardines deviennent particulièrement sensibles au bruit, et, de ce fait, les bateaux sennent plusieurs fois dans la nuit, pour des prises relativement faibles.

La source lumineuse alimentée par groupe générateur à moteur diésel a l'avantage d'une plus grande puissance d'attraction, mais le poisson demande souvent beaucoup de temps pour venir à vue, parfois des heures. Ceci est probablement dû au bruit produit par le moteur. D'autre part, les sardines prises dans le rayon de la lampe (200 à 300 m) se regroupent d'abord sur le fond avant de monter progressivement et de parvenir à portée de vue.

Autre avantage que les pêcheurs ont constaté: avec un porte-feu de ce genre, les sardines ne sont plus sensibles aux bruits étrangers au moteur et ne s'affolent plus à la moindre fausse manoeuvre. Les prises sont plus abondantes par coup de senne.

L'usage du groupe générateur ne permettrait probablement qu'une seule pêche dans la nuit, mais celle-ci serait plus fructueuse et facile. D'autre part, les côtes d'Algérie sont envahies de dauphins qui endommagent la senne à chaque pêche et provoquent des dommages d'autant plus importants que le nombre de coups de senne est plus élevé. En conséquence, une pêche unique réduirait aussi les dommages au filet.

Mais toute une instruction reste à donner aux premiers équipages qui emploieront le groupe générateur car ils risquent de se décourager en attendant la remontée des sardines, d'autant plus qu'en Algérie, les pêcheurs de ring nets ont pour habitude d'éteindre leur foyer lumineux si les sardines ne se présentent pas à la senne dans le quart d'heure qui suit.

3. LE CHALUT

Le filet à grande ouverture verticale est actuellement três peu connu en Algérie. Il intéresse beaucoup les pêcheurs mais du fait des difficultés rencontrées, tant au cours de sa première mission (septembre-octobre) que de la seconde (décembre), l'expert-conseil n'a pas été en mesure d'effectuer les démonstrations prévues.

Le nombre de sorties réalisées a été tout à fait insuffisant: deux sur la “Zumaya”, avant que cette unité tombe en panne, trois sur des bateaux vétustes et trop peu puissants à Mostaganem, dans l'attente de la remise en état de la “Zumaya” (qui n'a d'ailleurs pas eu lieu). En novembre et décembre, trois sorties devant Alger sur le “Téthys” de l'Institut scientifique et technique des pêches et d'aquiculture ont également été interrompues pour cause d'avarie. Enfin deux sorties ont eu lieu sur un chalutier privé travaillant à Dellys et dont l'armateur venait d'acheter un chalut à grande ouverture verticale qui, d'ailleurs, n'était pas correctement gréé avant que l'expert-conseil l'ait utilisé.

Les programmes de démonstration du chalut à grande ouverture verticale devront certainement être poursuivis mais, compte tenu de la distance entre les différents ports et du fait qu'un bateau peut rester indisponible pendant plus d'une semaine pour le moindre joint de pompe, il faut admettre que ces programmes demanderont beaucoup plus de temps qu'il n'était prévu à l'origine.

Les chalutiers que l'expert a pu voir dans les ports visités étaient en général des bateaux de faible puissance et en mauvais état. A Béni-Saf, les filets étaient de type espagnol; à Arzew, Oran et Mostaganem, de type espagnol ou italien. Dans les autres ports, le type italien prédominait.

Pour l'un et l'autre type, les ailes et les parties avant des filets sont construites en mailles trop petites, ce qui ne contribue évidemment pas à l'amélioration du rendement ou de la qualité du poisson. D'autre part, il conviendrait d'interdire l'utilisation du cul-de-sac en maillage inférieur à 20 mm de noeud à noeud (soit 40 mm étiré) sauf pour la pêche de la crevette, qui pourrait faire l'objet d'une dérogation.

Dans l'ensemble, les prix des poissons ont semblé plutôt bas pour les poissons de première catégorie (rougets, merlans et même crevettes), mais convenables pour le poisson de deuxième et troisième catégories.

4. LES PETITS METIERS

Nombreux tant en hommes qu'en unités de pêche, mais désuets par les moyens, les bateaux utilisant ces engins de pêche sont trop petits et leurs moteurs trop faibles. Ils se voient donc dans l'obligation de travailler aux environs de leur port d'attache ce qui a pour effet de surexploiter certains fonds alors que d'autres restent vierges. L'expert tient à souligner au vu des cartes de prospection qui lui ont été remises par l'ISTPM à Sète, la prédominance des fonds non chalutables qui semblent aujourd'hui inexploités.

Les filets sont insuffisants, mais très valables quant au principe du montage. C'est surtout le trémail (simple ou combiné avec un filet maillant supérieur) à petite maille qui prédomine. Il est employé toute l'année. L'expert n'a pas vu de filets maillants de grand fond, ni de filets spéciaux pour langoustes, pagres et mérous (à caler surtout dans les roches). La longueur moyenne des filets employés est de 300 à 500 m. A Djamila, des filets exceptionnellement longs de 700 à 800 m ont été observés.

D'après les pêcheurs interrogés, le rendement dans presque tous les secteurs serait de 7 à 15 kg de poisson (principalement de première catégorie) par pièce de 50 m, soit environ quatre fois la quantité pêchée à conditions égales dans le nord de la Méditerranée, en Provence par exemple, où les pêcheurs utilisent normalement de 3 000 à 5 000 m de filet suivant la saison.

La palangre flottante est couramment utilisée pour la pêche de l'espadon, notamment durant les mois de juillet et d'août. La palangre de fond est pratiquée toute l'année.

De nombreux pêcheurs, peut-être la moitié de ceux que l'expert-conseil a rencontrés, semblaient satisfaits de leur travail, mais restaient sceptiques quant aux possibilités de l'améliorer. Certains seraient heureux de disposer de bateaux plus grands et de filets plus importants, mais se plaignaient de difficultés de crédit.

L'utilisation de filets “bâtards” et “langoustiers” devrait être encouragée, ainsi que celle du filet maillant pour les rougets, appelé “batudon” en Provence.

Pour le “langoustier”, l'expert-conseil proposerait les spécifications suivantes:

Pour les fonds rocheux, les caractéristiques suivantes seraient préférables:

Même voile que ci-dessus mais:

Pour les filets “bâtards”:

Les filets maillants à rougets pourraient avoir les caractéristiques suivantes:

1 Correspond à 11 côtés de maille par “pan” de 25 cm.

Pour l'instant, la pêche du merlan au filet maillant à mailles de 30 à 35 mm de côté ne semble pas possible en Algérie, du fait qu'aucun bateau n'est équipé de remonte-filets et qu'il est impossible de remonter ces filets avec un treuil de chalut. L'expert-conseil est d'ailleurs d'avis que, contrairement aux filets cités ci-dessus, ces derniers ne devraient guère se montrer efficaces dans les petits fonds.

Les filets “bâtards” et “langoustiers” sont des filets très bas, forts en fil, qui ont l'avantage de pouvoir être calés dans tous les fonds rocheux jusqu'à 50 m, sans trop de risques de casse. Ils peuvent être remontés sans l'aide de remonte-filets mécaniques. Si un accrochage fait casser le filet en deux parties, les dégâts sont rapidement réparables, sans grande perte de matériel. En Provence on n'en utilise pas de meilleurs pour les crustacés. Ils permettent aussi de prendre du gros poisson, tels que pagre, denté, mérou, rascasse, sar, moustelle, dorade, lombrine, etc. Le maillage de grande dimension réduit les dégâts provoqués par les dauphins, très nombreux en Algérie.

Les avantages des petits métiers, utilisés toute l'année, sont nombreux. Le poisson pêché au filet est plus beau, sa robe reste intacte, il n'est pas vaseux et n'a pas été secoué comme le poisson pêché au chalut. Il en supporte d'autant mieux quelques jours de glaçage.

Cependant, le petit métier est en train de se perdre en Algérie, par manque de moyens et surtout de soutien aux pêcheurs. L'expert ne saurait trop recommander que soient prises des mesures urgentes, financières et autres, pour venir en aide aux pêcheurs engagés dans cette activité. Si les pêcheurs rencontrés dans les différents ports semblaient ignorer l'emploi du filet maillant ou du langoustier, ainsi que l'utilisation du remonte-filets mécanique et du sondeur, ils n'en connaissent pas moins leur métier et ils font ce qu'ils peuvent pour survivre.

Pour faire avec eux des essais dans des fonds plus creux, plus éloignés, et pour augmenter le nombre des filets utilisés, il faudra envisager des bateaux plus puissants que ceux que l'on trouve actuellement en Algérie et qui ont en général une longueur moyenne de 5 m, avec une jauge inférieure à 2 tonneaux et sont équipés de moteurs de récupération.

Il faudra aussi, parallèlement à l'étude technique en mer, élaborer un système de financement propre à faciliter l'acquisition d'équipements modernes. Des bateaux de types différents pourraient être construits par l'ACORENA, qui est sous tutelle du Ministère chargé des pêches. Les filets seraient fournis par les Coopératives d'avitaillement actuelles.

Les contrats de financement devraient prévoir la rétention chaque semaine d'un pourcentage de la valeur de la pêche en vue du remboursement des prêts nécessaires à la construction et à l'équipement de ces unités. Avec cette formule, les pêcheurs se sentiraient encouragés par le Gouvernement et ils prendraient soin du matériel qui leur serait confié et dont ils deviendraient, par la suite, propriétaires. Le nombre des sorties en mer augmenterait certainement, ce qui donnerait une autre dimension aux efforts d'un effectif de pêcheurs important. Il est permis de croire que les capitaux nécessaires seraient relativement peu élevés au départ, comparés à ceux que représente la construction des chalutiers-senneurs, pour lesquels l'investissement par membre d'équipage s'élève à quelque 100 000 DA.

Le poisson pris aux petits métiers est dans l'ensemble de première qualité. Manipulé et traité correctement il pourra, comme les langoustes, être exporté vers l'Europe et fournir à l'Algérie un apport supplémentaire de devises.

Compte tenu de l'expérience de l'expert-conseil hors du bassin méditerranéen, deux types de bateaux pourraient être retenus:

L'expert a connaissance du financement, ces cinq dernières années, dans les ports de Provence et de la Corse, de plus de 60 unités de ce genre. Pas un seul des patrons emprunteurs n'a eu des difficultés de remboursement des échéances, alors que de nombreux chalutiers-senneurs ont de très grandes difficultés de remboursement, le retard atteignant parfois deux annuités.

En vue de la prospection des possibilités de ce genre de pêche, le Gouvernement pourrait envisager la construction d'une embarcation probablement du type qui était en chantier à l'EAM de Béni-Saf lors de la visite de l'expert-conseil à ce port. Il y aurait toutefois avantage à ce qu'une telle embarcation soit plus grande (environ 15 m) afin de faire face à tous les éventuels besoins dans le domaine de la pêche exploratoire. L'ACORENA pourrait aussi construire cette unité, quoique avec un délai de livraison probablement plus long. Cet organisme a actuellement en stock un moteur Baudouin DP 5 de 150 ch qui conviendrait très bien à ce bateau de recherche.

Il faudrait aménager une cale frigorifique, le compresseur pouvant être entraîné directement par le moteur principal. Il serait ainsi possible de commercialiser les prises, même lors deS sorties de trois jours. En outre, un petit vivier à langoustes serait à prévoir. Le renouvellement de l'eau serait assuré par une déviation de la pompe lave-pont.

Avec cette unité, armée par l'ISTPA avec un technologue des pêches spécialisé dans l'usage des filets fixes méditerranéens typiques, des essais de filets à grandes mailles en fil de 10 000 (31 à 38 mm de côté de maille), de 70 ou 80 mailles de hauteur, pourraient être faits sur les accores rocheux.

Dans la région de Béjaïa, Collo et Jijel, le petit thon est abondant. Lors de sa visite à ces ports, l'expert-conseil a remarqué que les petits métiers pêchant à la traîne rapportaient le soir trois, quatre et parfois dix poissons de 8 à 12 kg pièce. Ces thonidés du type pélamide abondent sur cette partie de la côte durant les mois de novembre, décembre, janvier et février. Là aussi, des essais de pêche devraient être faits soit au moyen du filet dérivant, soit au moyen de la senne coulissante seinchole à thons). Le jour de la visite ce poisson se commercialisait à 2,50 DA le kilogramme, et on pourrait en obtenir un prix beaucoup plus élevé sur les marchés européens.

5. TRAITEMENT DU POISSON

Dans l'ensemble, les pêcheurs algériens n'apportent pas suffisamment de soin au traitement du poisson à bord.

Les sardines sont généralement mises dans des caisses trop grandes, remplies à ras bord, où elles s'écrasent dès le départ. Il faudrait éviter de mettre dans les casiers (de 10 cm de profondeur) des couches dépassant 5 ou 6 cm.

En ce qui concerne le poisson blanc, celui-ci est non seulement secoué dans la poche du chalut (en raison du petit maillage et du type de filet), mais il reste trop longtemps au soleil sur le pont, même souvent, entre deux traits de pêche. Les casiers sont aussi trop remplis, ce qui fait que la glace, employée d'ailleurs avec insuffisance, écrase le poisson une fois les casiers empilés l'un sur l'autre.

Les crevettes ne subissent dans la plupart des cas aucun traitement à bord pour faciliter leur conservation et éviter qu'elles noircissent. Traitées au bisulfite de soude, à raison d'1 g par kilogramme, elles auraient une bien meilleure apparence. Le bisulfite employé dans ces proportions est autorisé sur les marchés européens.

Toute une formation des équipages en ce qui concerne le traitement du poisson, sera à faire à bord des nouveaux bateaux de l'OAP, senneurs ou chalutiers, surtout si l'Office envisage ultérieurement d'exporter du poisson vers la France, l'Italie, l'Allemagne ou ailleurs. L'expert a pu constater, avec satisfaction, que des leçons sur l'hygiène à bord et les soins à apporter au poisson sitôt pêché ont été données par les instructeurs de l'Ecole de Mostaganem. Par la suite, il sera nécessaire d'inculquer tous ces principes à l'ensemble des équipages de la nouvelle flottille.


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