Au cours des dernières années, la plupart des pays africains ont reconnu l'importance de l'aquiculture pour l'amélioration du régime alimentaire des populations, la création d'emplois dans les zones rurales, et l'économie de devises grâce à la substitution des importations. Nombre de gouvernements ont donne une haute priorité à ce secteur et entrepris de le développer. Des opérations pilotes expérimentales réduites ont démontre que la pisciculture à grande ou petite échelle, utilisant des espèces indigènes et des aliments locaux, peuvent se révéler hautement productives et rentables. Toutefois, l'échec de quelques programmes mal fondes au début du siècle continue dans une large mesure d'empêcher cultivateurs et investisseurs de se convaincre de la validité économique de l'aquiculture. L'insuffisance de connaissance des besoins fondamentaux de tout programme efficace de développement de l'aquiculture, et en conséquence la faiblesse des activités de soutien gouvernementales, ont lourdement pesé sur l'ordonnance et la progression du développement de cette industrie.
Conscient de l'urgente nécessite de programmes de production bien conçus, le Programme FAO/PNUD de mise en valeur et de coordination de l'aquiculture à organise le Premier séminaire régional de planification de l'aquiculture à Accra, Ghana, du 2 au 17 juillet 1975, en coopération avec le Bureau régional de la FAO pour l'Afrique, à Accra, et avec le Gouvernement du Ghana.
Le séminaire visait à:
(a) étudier les données de base nécessaires à la formulation de plans rationnels de développement aquicole;(b) examiner les niveaux de développement aquicole convenant aux différentes situations socio-économiques et écologiques;
(c) évaluer les besoins organisationnels, financiers et technologiques imposes par la mise en oeuvre des programmes de développement, plus particulièrement en ce qui concerne la production et la distribution des inputs, la formation de la main-d'oeuvre et la création de services de vulgarisation;
(d) étudier les différents moyens qui permettraient de surmonter les obstacles juridiques et environnementaux au développement aquicole;
(e) élaborer et discuter des plans généraux progressifs de développement pour chacun des pays participants; et
(f) identifier les sources d'aide extérieure nécessaires à l'exécution des plans de développement aquicole dans chacun des pays participants et étudier les éléments nationaux, régionaux et interrégionaux de l'assistance requise.
Le séminaire, tenu au "British Council Hall" d'Accra, a été suivi par de hauts fonctionnaires de neuf pays choisis (cf. Annexe I). Le Programme provisoire figure en Annexe II.
Dans son allocution d'ouverture, M. Yohannes Habtu, Représentant régional adjoint de la FAO pour l'Afrique, à Accra, a souligné le rôle essentiel d'une planification fondée sur un concept clair des objectifs, besoins et méthodes, pour un développement rationnel de l'aquiculture, si indispensable au continent africain devant la demande croissante des populations en expansion, notamment dans les zones de l'intérieur. Bien que l'Afrique dispose probablement d'un maximum de surfaces disponibles pour l'aquiculture et d'un potentiel relativement élevé de développement, sa contribution à la production aquicole mondiale demeure à la vérité plutôt faible. Il a exprime l'espoir que des programmes de production soigneusement planifies, faisant appel à toutes les sources d'appui intérieures et extérieures, permettraient aux pays de la région d'accomplir des progrès importants vers l'accession de l'aquiculture au rang d'industrie rentable de produits alimentaires.
En sa première partie, le séminaire, auquel assistaient tous les participants, a examiné les points ci-après, en vue de formuler les objectifs, politiques et stratégies nationales pour le développement de l'aquiculture dans les pays représentes:
(i) Données de base nécessaires à la planification de l'aquiculture(ii) Niveaux et schémas de développement aquicole
(iii) Rôle des secteurs public et prive dans l'aquiculture
(iv) Organisation des services d'aquiculture pour le développement aquicole à petite échelle et à l'échelle industrielle
(v) Soutien de la recherche et services de vulgarisation dans le domaine du développement aquicole
(vi) Besoins en main-d'oeuvre et formation du personnel
(vii) Etudes de marché pour la planification de l'aquiculture
(viii) Manutention et commercialisation des produits aquicoles
(ix) Développement des industries auxiliaires ou de soutien
(x) Financement et crédit pour le développement de l'aquiculture
(xi) Aspects juridiques et environnementaux du développement aquicole
(xii) Stimulants du développement aquicole
(xiii) Assistance bilatérale et multilatérale en vue du développement aquicole
(xiv) Coopération régionale et interrégionale en aquiculture.
La deuxième partie du séminaire, ou étaient présents les hauts fonctionnaires spécialisés des pays participants a prépare des avant-projets de développement de l'aquiculture dans leurs pays respectifs (Annexe HI) et décide de l'aide extérieure nécessaire à la mise en oeuvre des plans. Les plans nationaux visent à porter la production halieutique annuelle de la pisciculture de son total actuel d'environ 30 000 tonnes pour les neuf pays participants à environ 514 500 tonnes en dix ans, dans les proportions suivantes:
|
Pays |
Tonnes |
|
République centrafricaine |
8 000 |
|
Egypte |
90 000 |
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Ghana |
65 000 |
|
Côte-d'Ivoire |
16 500 |
|
Kenya |
7 000 |
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Madagascar |
82 500 |
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Nigeria |
105 500 |
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Soudan |
60 000 |
|
Tanzanie |
80 000 |
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Total |
514 500 |