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L'arbre qui purifie l'eau: Culture de Moringa spp. au Soudan

Samia Al Azharia Jahn, Hassan A. Musnad et Heinz Burgstaller

Samia Al Azharia Jahn est chef de projet et conseillère spéciale pour la purification traditionnelle de l'eau à la Section de l'approvisionnement en eau et de l'hygiène publique de la Deutsche Gesellschaft für Technische Zusammenarbeit (GTZ), GmbH, Eschborn (République fédérale d'Allemagne). Hassan A. Musnad est professeur de recherche sur les zones arides à la Station de recherche forestière de Soba (Soudan). Heinz Burgstaller a été chef du projet GTZ de protection des plantes au Soudan, et est actuellement chef du projet GTZ de dératisation au Caire.

LA CORVÉE D'EAU AU SOUDAN - il faudra ensuite purifier l'eau

Une suspension de poudre obtenue par broyage des graines d'arbres et d'arbustes appartenant à la famille des moringacées peut être utilisée efficacement pour clarifier l'eau, fût-elle aussi trouble que celle du Nil. Mais les espèces de cette famille ont encore bien d'autres usages. Malgré le grand intérêt que ces végétaux polyvalents présentent pour la zone tropicale, on ne sait que peu de chose sur la manière de les cultiver. Les auteurs de cet article examinent différentes méthodes de culture adaptées aux diverses espèces, et qui donnent souvent des résultats surprenants.

La famille des moringacées comprend un seul genre, dont les représentants sont des arbustes et des arbres parmi lesquels seul Moringa oleifera Lam., parfois appelé «arbre à raifort», est largement connu comme arbre à usages multiples. Originaire des régions sub-himalayennes d'Agra et d'Oudh, dans l'Uttar Pradesh (nordouest de l'Inde), cette espèce est maintenant cultivée à des fins variées dans toute la zone intertropicale (voir tableau).

Notre intérêt particulier pour M. oleifera concernait son rôle d'«arbre purificateur» (shagarat al rauwãq) dans le nord du Soudan. Après confirmation scientifique des propriétés floculantes de ses graines, que les villageoises avaient jusque-là surtout employées pour traiter l'eau boueuse du Nil (Jahn et Dirar, 1979; Jahn, 1981), on a étendu la recherche systématique de coagulants naturels aux graines d'autres espèces de Moringa. On en a décelé à ce jour dans les espèces suivantes: M. peregrina (forssk.) Fiori (Egypte), M. stenopetala (Bak. f.) Cuf. (Kenya)., M. longituba Engl. (Somalie), M. drouhardii Jumelle (Madagascar) et M. ovalifolia Dinter & Berger (Namibie).

De même que celles de M. oleifera, toutes les graines étudiées contenaient des coagulants primaires de propriétés comparables à l'alun ordinaire. Appliquée à des doses de 30 à 200 mg/litre, selon la qualité de l'eau à traiter, la poudre de graines de Moringa en suspension permet de clarifier différents types d'eaux de surface tropicales de turbidité faible, moyenne et forte en leur conférant la qualité de l'eau de ville, en l'espace d'une à deux heures (Jahn, 1984). La suppression de la turbidité s'accompagnant d'une élimination à 98-99 pour cent des bactéries indicatrices, le traitement de l'eau domestique par les graines de Moringa s'est révélé une technique peu coûteuse pour améliorer la qualité de l'eau et les conditions sanitaires dans les communautés rurales des pays tropicaux en développement (Jahn, 1981; Sattaur, 1983; Jahn, 1986).

Nos essais de culture de M. oleifera et espèces voisines avaient en conséquence pour principal objectif de découvrir lesquelles de ces espèces pourraient fournir la substance de purification de l'eau dans le temps le plus court possible et avec un maximum de rendement. Nous cherchions en outre à savoir si certaines espèces de Moringa seraient mieux adaptées aux zones semi-arides et aux sols marginaux, et plus résistants aux maladies, que le traditionnel M. oleifera. Au cours de leurs travaux de recherche et de leurs voyages, les auteurs ont découvert que d'autres espèces de moringacées avaient également divers usages traditionnels analogues (voir tableau). Cela signifie que les parentés chimiotaxinomiques décelées en ce qui concerne la présence de floculants dans les graines existent également pour d'autres constituants chimiques, tels que l'huile dans les graines et une substance antimicrobienne dans un ou plusieurs organes de la plante. En conséquence, la plupart sinon la totalité des moringacées méritent d'être considérées comme des arbres ou arbustes à usages multiples.

Usages et lieux de culture des principales espèces de Moringa

Usage

Moringa oleifera

Moringa peregrina

Moringa stenopetala

Moringa longituba

Moringa drouhardii

Moringa ovalifolia

Légume

Asie, Afrique, Amérique (feuilles, gousses vertes, fleurs, graines grillées)


Sud de l'Ethiopie, nord du Kenya (feuilles)



Namibie (racines)

Epice

Asie, Afrique, (surtout racines)


Kenya (écorce)




Huile (cuisson, cosmétiques, divers)

Asie, Madagascar, Afrique (graines)

Proche-Orient



Sud de Madagascar

Essais de laboratoire, Angola

Coagulant pour l'eau

Soudan (usage traditionnel: graines);
Indonésie (nouveau projet)

Essais de laboratoire

Essais de laboratoire

Essais de laboratoire et de terrain

Essais de laboratoire et de terrain

Essais de laboratoire et de terrain

Clarificateur pour le miel

Soudan (usage traditionnel: graines)






Arbre mellifère

Etudes récentes en Inde






Plante médicinale

Asie, Afrique, Amérique centrale (tous organes de a plante)

Proche-Orient jusqu'au Soudan (graines)

Kenya (écorce, racines, feuilles)

Somalie (racines)

Sud de Madagascar (écorce, racines)

Graines broyées; ont aussi une odeur de raifort

Nématicide

Expérimentation aux Philippines (racines)






Fourrage

Inde, Indonésie (feuilles)





Namibie (racines: gibier; feuilles et fruits: girafes)

Clôtures et brise-vent

Asie, Afrique, Amérique centrale


Suggestion nouvelle au Soudan




Tuteurs pour cultures grimpantes

Asie






Bois de feu

Inde: projet récent;
Togo: usage traditionnel






Ornement

Amérique centrale et Amérique du Sud, Etats-Unis, Afrique

Arabie saoudite, Proche-Orient

Kenya


Sud de Madagascar

Namibie

Source: Jahn, 1986.

La purification de l'eau domestique étant par tradition une activité féminine, il fut suggéré que les femmes comme les hommes participent à la plantation de Moringa, les premières essayant d'en cultiver un ou plusieurs arbres dans leur enclos tandis que les hommes créeraient des plantations communales (Jahn, 1981). C'est pourquoi quelques jeunes femmes soudanaises furent associées au projet dés le départ, utilisant des méthodes établies par les chercheurs de la Station de recherche forestière de Soba, à 20 km au sud de Khartoum, qui avaient commencé les essais de culture en 1980. Des essais comparatifs complémentaires avec différentes espèces de Moringa furent également menés entre 1982 et 1984 dans le cadre du projet de protection des plantes de la Deutsche Gesellschaft für Technische Zusammenarbeit (GTZ) (Jahn, 1986).

Germination et culture

MORINGA OLEIFERA AU SOUDAN - au moins 13 usages importants

Au Soudan, la culture traditionnelle de M. oleifera se fait uniquement à partir de graines, tandis que la propagation par voie végétative se pratique couramment en Inde, en Indonésie et dans certains pays d'Afrique occidentale. Nos travaux dans le nord du Soudan ont été axés principalement sur la propagation par semences; le manque d'arbres parents ne permettait de faire qu'un petit nombre d'essais en multiplication végétative. Des essais de semis furent faits à la saison sèche fraîche, à la saison sèche chaude et à la saison des pluies. Les dates de récolte étaient connues, excepté pour les graines de M. peregrina, fournies par l'herbier du Caire, et on utilisa des semences fraîches, sauf indication contraire.

Le prétraitement des graines de M. oleifera et de M. stenopetala ne présente aucun avantage, quelle que soit l'époque de l'année. Au contraire, une réfrigération à 8°C a provoqué un léger retard du départ de la germination et abaissé un peu le pourcentage de germination par comparaison avec des graines non traitées semées dans les mêmes conditions. Il n'est pas encore possible de dire avec certitude si ce traitement par le froid est utile pour M. drouhardii, en raison de la faible faculté germinative des graines de cette espèce en général. mais on a constaté qu'une réfrigération à 8°C favorisait la germination des graines de M. longituba. Malheureusement, tous les semis de cette espèce montrèrent une croissance médiocre et moururent précocement pour des raisons inconnues. La rapidité de germination des graines non traitées dépend de la température, de l'humidité et des arrosages.

UNE PÉPINIÈRE DE MORINGA AU SOUDAN - apprendre à mieux cultiver

Les conditions optimales d'éclairement pour la germination de toutes les espèces de Moringa sont la demi-ombre. Une exposition à la pleine lumière n'a pas eu d'influence marquée sur la germination de graines de M. oleifera et M. stenopetala, qui avaient été semées à la saison sèche fraîche. Après semis à la période plus chaude de la mi-avril, en revanche, les pourcentages de germination de M. oleifera et de M. stenopetala n'ont été que de 40 et 52 pour cent respectivement en pleine lumière, contre 94 et 92 pour cent à la demi-ombre.

De même que la germination, la croissance des semis est très influencée par les conditions d'éclairement, notamment durant les périodes chaudes de l'année. Le transfert précoce de semis fragiles à la pleine lumière, associé à un arrosage irrégulier, peut donc avoir des conséquences désastreuses. Selon notre expérience, les hauteurs moyennes et maximales de plants de M. oleifera, M. stenopetala et M. drouhardii étaient de 1,7 à 2,2 fois supérieures sous demi-ombre qu'en pleine lumière. Pour une espèce donnée, ce sont les semis apparus les premiers dans un lot qui, généralement, se développaient le plus rapidement. Cependant, fait remarquable, les semis de M. drouhardii ont surpassé en croissance relative ceux des deux autres espèces, bien que les graines de cette espèce aient la plus longue période de dormance. Il est apparu aussi que la croissance des semis à la demi-ombre était plus lente à la saison sèche chaude qu'à la saison sèche fraîche. Pour obtenir des plants vigoureux et résistants, il faut donc semer les graines soit à la saison des pluies soit à la saison sèche fraîche.

Par ailleurs, on a constaté qu'il ne fallait pas repiquer les plants trop tôt. Douze plants de M. oleifera et 12 plants de M. stenopetala, semés à la Station de recherche forestière de Soba en novembre 1981 et repiqués au bout de cinq mois, montrèrent, lors d'un contrôle à la fin de janvier 1983, un taux de survie de 100 pour cent. Malheureusement, au moment de l'exécution du projet dans deux villages soudanais en 1982, nous étions pressés par le temps, et une partie des plants furent distribués à l'âge de deux mois seulement. Le faible taux de survie de ces semis a été dû surtout au manque de protection contre les chèvres et les enfants, ainsi qu'à un apprentissage insuffisant de l'entretien des jeunes arbres, mais il est très vraisemblable aussi que les plants n'étaient pas assez solides pour être transplantés (Jahn, 1986).

La bonne croissance des plants mis en place dépend principalement d'un espacement convenable et d'un arrosage suffisant; un manque d'eau est tout aussi dommageable que de laisser les jeunes plants pendant des jours dans une mare d'eau stagnante. A Soba, les plants étaient repiqués sur terrain labouré, mis en place au centre du billon, selon la méthode en usage pour les arbres forestiers, l'irrigation consistant à remplir à moitié les sillons tous les 15 jours, ce qui correspond à un apport de 800 m3 par acre, soit 2 000 m3 par hectare et par mois. Les sols, en raison de leur salinité et de leur alcalinité sont classés comme marginaux.

A Soba, comme dans les plantations en jardin, la floraison des plants de M. oleifera issus de semence a débuté au bout de 10 à 11 mois. Deux mois plus tard, on récoltait des graines mûres et sèches. M. stenopetala met plus longtemps à fleurir; au Soudan, les premières fleurs sont apparues au bout de deux ans et demi.

Les principales exigences culturales de M. oleifera en Asie ont été récemment résumées par des horticulteurs du sud de l'Inde (Ramachandran, Peter et Gopalakrishnan, 1980). La culture traditionnelle de M. stenopetala en Afrique, dans les concessions et sur terrasses, est mentionnée pour la première fois en 1938 dans une étude géographique concernant l'Ethiopie (Nowack, 1954). Encore de nos jours, les feuilles fournissent un légume important à la saison sèche, en particulier pour les Konso, les Burji et les Gidole, ethnies vivant dans les montagnes au sud du lac Tchamo en Ethiopie (Göttsch et al., 1984), et pour les minorités Konso et Burji du district de Marsabit au Kenya.

Notre expérience de la culture de M. oleifera et M. stenopetala à partir de semences au Soudan peut déjà servir de guide pour des plantations dans des milieux comparables, notamment lorsqu'il est avantageux d'avoir des racines longues pour maintenir les plants et aller puiser l'eau en profondeur. Il est connu que des plants issus de boutures ont des racines beaucoup plus courtes.

M. peregrina était autrefois cultivé au Soudan, où il est indigène. Au siècle dernier, des graines récoltées dans les jardins du pacha de Sennar étaient exportées vers les marchés d'Egypte. Sa culture paraît donc aisée à partir de bonnes graines fraîches.

Moringa en Amérique latine

Dans le sud du département de Suchitepéquez (Guatemala), que j'ai visité récemment, Moringa est couramment utilisé pour la fabrication de clôtures. Cet arbre se multiplie par semences ou boutures, mais une croyance fortement enracinée veut qu'il ne faut couper les boutures qu'en semaine de pleine lune, après le début des pluies. Cette coutume vient probablement des pratiques de semis et de plantation des Mayas. Les paysans guatémaltèques prétendent que les boutures prélevées à d'autres périodes du cycle lunaire sont sèches et ne se développent pas bien. Cela reste à prouver scientifiquement. Des chercheurs ont déjà mis en évidence une certaine relation entre l'absorption d'eau par les semences et les phases de la lune. Quoi qu'il en soit, on aurait tort de ne pas tenir compte de la tradition quand on aurait tort de ne pas tenir compte de la tradition quand on établir des programmes de plantation de Moringa dans cette région.

Dans l'Etat d'Oaxaca (Mexique), dans lequel je me suis également rendue il y a peu de temps, Moringa oleifera est traditionnellement cultivé jusqu'à 800-1 200 m d'altitude, si le site est protégé par des montagnes. Le lieu le plus élevé où Moringa fleurit et fructifie en abondance est San Juan Gegoyache, dans la vallée du Totolapan. M. oleifera a été importé des basses terres de la côte Pacifique dans cette région parce qu'il donne des fleurs blanches dont les pauvres décorent les églises et les maisons pour les fêtes religieuses. Cette acclimatation indique que Moringa peut pousser sous d'autres microclimats en altitude, alors que jusqu'à présent ou maintient qu'il ne prospère qu'en dessous de 600 mètres.

Il semble très intéressant d'essayer M. ovalifolia, qui est signalé comme étant facile à cultiver en Namibie et a montré un taux de germination élevé au Kenya.

M. drouhardii, la plus grande des espèces étudiées, est un arbre dont le tronc rappelle celui du baobab. Il tolère des sols salins, avec moins de 200 mm de pluies annuelles, dans la région d'Androka dans le sud de Madagascar (Delaveau et Boiteau, 1980). Pour planter de nouveaux arbres, les habitants de la région d'Ambovombé préfèrent arracher les semis spontanés issus de graines qui ont germé sous les arbres mères durant la saison des pluies. Des essais avec de nouveaux lots de graines montreront si leur faculté germinative est toujours aussi faible que nous l'avons constaté au Soudan. Toutefois, le développement des semis qui ont pu être obtenus a été très satisfaisant.

Nous avons malheureusement totalement échoué jusqu'ici dans nos essais de culture de M. longituba, qui est un petit arbuste très décoratif à fleurs rouge vif. En ce qui concerne l'utilisation des graines, toutefois, cette espèce est moins intéressante que les autres en raison de sa petite taille.

Nos études étaient spécialement axées sur la plantation d'arbres susceptibles de fournir des coagulant; naturels pour le traitement de l'eau en dehors de leur pays d'origine, mais il serait sans doute également intéressant, d'une manière générale, d'entreprendre une étude détaillée des usages possibles des autres espèces de Moringa, jusqu'à présent moins connues. Les résultats pourraient en être comparés aux multiples découvertes déjà faites concernant les applications de M. oleifera.

Références

DELAVEAU, P. & BOITEAU, P. 1980. Huiles a intérêt pharmacologique, cosmétologique et diététique: IV - Huiles de Moringa oleifera Lam. et de Moringa drouhardii Jumelle. Plantes méd Phytothér., 14: 29-33.

GÖTTSCH, E., ENGELS, J. & DEMISSIE, A. 1984. Crop diversity in Konso agriculture. Germplasm Newsletter (7): 18-26. Addis Abeba, Plant Genetic Resources Centre for Ethiopia e Int. Livestock Centre for Africa.

JAHN, SAMIA AL AZHARIA & HAMID DIRAR. 1979. Studies on natural coagulants in the Sudan, with special reference to Moringa oleifera seeds. Water (5): 90-97.

JAHN, SAMIA AL AZHARIA. 1981. Traditional water purification in tropical developing countries. existing methods and potential application. Eschborn, Rep. Fed. de Alemania, Deutsche Gesellschaft für Technische Zusammenarbeit (GTZ). Publ. N° 117.

JAHN, SAMIA AL AZHARIA. 1984. Effectiveness of traditional flocculants as primary coagulants and coagulant aids for the treatment of tropical raw water with more than a thousand-fold fluctuation in turbidity. Documento presentado en la 15a Conf. Int. de la Asociación Internacional de Distribución del Agua, Monastir, Túnez, oct. de 1984; publicado en Water Supply, 2 (3/4).

JAHN, SAMIA AL AZHARIA. 1985. Better water in the tropics by technology transfer from the laboratory to rural houses - Experiences from a pilot project with natural coagulants in the Sudan. Eschborn, Rep. Fed. de Alemania, GTZ.

NOWACK, E. 1954. Land und Volk der Konso (Süd-Äthiopen). Bonn. Geogr. Abh. (14): 35.

RAMACHANDRAN, C., PETER, K.V. & GOPALAKRISHNAN, P.K. Drumstick 1980. (Moringa oleifera): multi-purpose Indian vegetable. Econ. Bol., 34: 276-83.

SATTAUR, O. 1983. The light of the village. New Sci., 100 (15 diciembre): 830-32.


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