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Le monde forestier


L'économie forestière mondiale en 1984: 270 milliards de dollars U.S.
Jakarta replante ses arbres d'autrefois
Les Kebun: jardins forestiers d'Indonésie
Accroissement de la production de pâtes et papiers en 1984
Les feuillus de basse qualité pour l'emballage aux Etats-Unis
Un nouveau bulletin forestier au Kenya
L'herbe des pampas: une menace pour la forêt?
Maisons en bois à bon marché
La forêt primitive de la Réunion
Essor de la production d'arbres de Noël aux Etats-Unis
Stage de formation en ergonomie

SCIERIE MOBILE AU GUATEMALA - objectif: l'autosuffisance

L'économie forestière mondiale en 1984: 270 milliards de dollars U.S.

Les activités forestières mondiales en 1984 traduisent l'expansion plus vigoureuse du secteur économique moderne des pays en développement et la reprise de l'économie des Etats-Unis, avec une croissance ralentie dans les autres pays industrialisés.

La production de bois ronds a connu en 1984, selon les derniers chiffres de la FAO, un accroissement plus lent que la progression moyenne de la période 19741984, mais celle de produits ligneux transformés a augmenté à un rythme supérieur à la moyenne à long terme, notamment en ce qui concerne les pâtes et papiers (voir tableau).

Dans les pays en développement, la principale contribution du secteur forestier à l'économie nationale est la fourniture d'énergie, en particulier pour les collectivités rurales. La consommation totale de bois de feu de ces pays a été en 1984 de 1,4 milliard de m3, soit l'équivalent en énergie de 460 millions de tonnes de charbon, pour une valeur estimée à quelque 70 milliards de dollars U.S. Il faut y ajouter le bois de feu et l'énergie de récupération tirée du bois dans les pays industrialisés, qui représentent quelque 20 milliards de dollars par an.

La production des industries modernes du bois a été dans les pays en développement de 94 millions de m3 de sciages, 17 millions de m3 de panneaux dérivés du bois et 15 millions de tonnes de papier, soit une valeur totale de l'ordre de 30 milliards de dollars. La production correspondante des pays industrialisés peut être estimée à environ 150 milliards de dollars. La contribution totale du secteur forestier à l'économie mondiale est par conséquent de quelque 270 milliards de dollars par an.

Parmi les produits dérivés du bois, ce sont les produits papetiers qui ont enregistré la plus forte expansion, soit 7 pour cent en Amérique du Nord et 10 pour cent en Europe. La demande croissante pesant sur la capacité de production des pays industrialisés a favorisé la production dans les pays en développement, du fait que les exportations des premiers étaient moins concurrentielles et que les marchés internationaux offraient des débouchés croissants, notamment pour la pâte à papier.

Les pays en développement doivent recourir aux importations pour couvrir environ 25 pour cent de leur consommation de papier et assurer 15 pour cent des approvisionnements en pâte de leurs industries papetières. La capacité de production de pâte et papier croît plus vite que la consommation, et c'est un domaine important dans lequel les pays en développement réduisent leur dépendance vis-à-vis des importations (voir ci-après «Accroissement de la production de pâtes et papiers en 1984» - NDLR).

Le marché des produits de transformation mécanique des bois a été moins favorable. Malgré une expansion de la consommation, qui a retrouve son maximum précédent de 1979, la capacité des industries avait été limitée dans le but de diminuer les prix de revient. mais il en est en fait résulté un accroissement de la capacité, et par suite une âpre concurrence sur les marchés tendant à faire fléchir les prix. Plusieurs pays en développement, ayant une industrie du sciage orientée vers l'exportations, ont eu des difficultés à trouver des débouchés, et leur production a baissé.

Jakarta replante ses arbres d'autrefois

Les habitants de Jakarta ont entrepris une vaste campagne de plantation d'arbres. L'initiative en revient pour une large part aux étudiants de l'Institut d'écologie de l'Université nationale d'Indonésie, qui ont installé des pépinières sur leur campus et lancé un grand projet pour reboiser la capitale.

Selon la Fondation indonésienne pour l'enseignement de la conservation de la nature, l'amélioration de l'environnement urbain à Jakarta a en fait commencé il y a 20 ans avec un programme d'urgence de plantation d'arbres à croissance rapide et l'établissement de vastes «espaces verts». Chaque nouveau plan d'urbanisme devait comporter des espaces libres pour la plantation de verdure. Le gouverneur de Jakarta a récemment interdit d'abattre des arbres et incité ses concitoyens à en planter autant qu'ils le pourraient.

Jusqu'à une date récente, on n'utilisait qu'un petit nombre d'essences à croissance rapide, mais on s'efforce maintenant de réintroduire des arbres fruitiers et ornementaux et des essences à usages médicinaux, et, là où c'est possible. de recréer des forêts telles que la mangrove côtière qui borde la baie de Jakarta. Les recherches ont révélé que toute la zone maintenant urbanisée était autrefois couverte d'arbres qui fournissaient des fruits et d'autres produits utiles. devenus rares aujourd'hui.

L'Institut d'écologie et la Fondation pour l'enseignement de la conservation de la nature coopèrent pour redécouvrir ces arbres d'autrefois et pour les replanter, avec l'aide des services du gouvernement, dans les districts urbains qui portent encore leur nom. C'est ainsi que l'on plante le ketapang (Terminalia catappa ou badamier) dans le quartier Ketapang, le gandaria (Bouea macrophylla) le long de la rue Gandaria, le jeruk (oranger) le long de la rue Jeruk, et le duku (Lansiun domesticum ou langsep) le long de la rue Duku.

World Wildlife Fund News

Production mondiale des principaux produits forestiers (bois: millions de m3; papier: millions de tonnes)


1974-1976

1983

1984

Variation entre 1984 et 1985 (%)

Taux de variation annuel entre 1974 et 1984 (%)

Bois ronds

2 669

3 044

3 076

1,1

1,6

- Total pays en développement

1421

1 687

1 711

1,4

2,2

- Total pays développés

1 248

1357

1365

0,6

0,9

Bois de feu et charbon de bois

1337

1635

1660

1,5

2,6

- Total pays en développement

1 169

1379

1 405

1,9

2,1

- Total pays développés

168

256

255

-0,2

5,6

Bois d'œuvre et d'industrie

1332

1409

1416

0,5

0,6

- Total pays en développement

252

308

306

-0,6

2,6

- Total pays développés

1 080

1 101

1 110

0,8

1,2

Produits ligneux transformés

Sciages et traverses

553

451

457

1,3

0,5

- Total pays en développement

197

92

94

1,6

4,4

- Total pays développés

356

359

363

1,2

- 0,4

Panneaux dérivés du bois

89

103

105

1,9

1,5

- Total pays en développement

9

16

17

4,4

7,3

- Total pays développés

80

87

88

0,7

0,7

Papier

Pâte à papier

112

131

139

6,4

2,0

- Total pays en développement

8

14

15

5,5

7,1

- Total pays développés

104

117

124

6,5

1,5

Papiers et cartons

143

176

186

6,1

2,6

- Total pays en développement

13

21

21

2,2

6,3

- Total pays développés

130

155

165

6,6

2,2

Les Kebun: jardins forestiers d'Indonésie

Partout où l'arbre est l'élément prédominant du paysage, on le trouve associé aux cultures. Cette alliance est particulièrement nette dans les régions qui, à l'origine, avaient une vocation essentiellement forestière. Ainsi. dans les pays de forêt dense, l'agriculture s'est formée en empruntant un certain nombre d'éléments et de structures à l'écosystème forestier. Les combinaisons entre l'arbre et la plante annuelle sont nombreuses et reflètent tant les coutumes agricoles que les habitudes alimentaires de ceux qui les ont imaginées.

Parmi ces systèmes originaux. issus d'un modèle forestier maintes fois remanié, on connaît essentiellement le jardin vivrier attenant à la maison: le «jardin de cour», qui représente pour certains un modèle de construction agroforestière intensive. Il en existe cependant d'autres. Une thèse de doctorat récente, présentée à l'Université des sciences et techniques du Languedoc, à Montpellier (France), par Geneviève Michon, analyse de manière très approfondie et documentée le système des kebun (littéralement «jardin-forêt») indonésiens.

A Sumatra, dans la région de Perisir, les surfaces cultivées stables et aménagées se concentrent le long des côtes. Mais dès les premières collines, les limites entre le domaine agricole et le domaine forestier deviennent floues. C'est là que se sont constitués les kebun.

Un exemple de ceux-ci est le kebun damar où prédomine cette essence productrice de résine (Shorea javanica). Les kebun damar forment de véritables forêts artificielles sans être pour autant des plantations monospécifiques. Au damar sont associées de nombreuses espèces d'arbres, et l'ensemble produit des biens commercialisables ainsi que des aliments, des matériaux divers et des médicaments. Dans un certain sens, les paysans du Perisir reconstruisent un écosystème forestier sur le lieu même où ils ont défriché la forêt.

Les 20 principaux producteurs et consommateurs mondiaux de papiers et cartons (en milliers de tonnes)

Production de papiers et cartons

Production de pâte

Consommation de papiers et cartons

 

Variation 1984/83 %

 

Variation 1984/83 %

 

Variation 1984/83 %

1. Etats-Unis

62 307

+ 5,6

1. Etats-Unis

50 394

+ 5,7

1. Etats-Unis

68 638

+ 8,3

2. Japon

19 345

+ 4,9

2. Canada

20 173

+ 4,9

2. Japon

19 200

+ 4,4

3. Canada

14 222

+ 6,5

3. Suède

9 240

+ 6,6

3. Allemagne, Rép. Féd.

10 784

+ 9,8

4. URSS

9 825

+ 2,8

4. Japon

9 127

+ 3,0

4. URSS

9 449

+ 2,4

5. Allemagne, Rép. Féd.

9 157

+ 10,7

5. URSS

8 152

+ 3,0

5. Royaume-Uni

7 502

+ 6,1

6. Chine

7 560

+ 14,3

6. Finlande

8 031

+ 12,1

6. Chine

7 328

+ 15,5

7. Finlande

7 318

+ 14,6

7. Chine

5 352

+ 13,3

7. France

6 809

+ 4,5

8. Suède

6 869

+ 8,2

8. Brésil

3 387

+ 9,3

8. Italie

5 288

+ 8,9

9. France

5 566

+ 5,8

9. Allemagne, Rép. Féd.

2 222

+ 6,8

9. Canada

5 029

+ 7,4

10. Italie

4 714

+ 10,7

10. France

2 052

+ 9,7

10. Brésil

3 286

+ 0,6

11. Brésil

3 765

+ 10,2

11. Norvège

1 864

+ 13,7

11. Espagne

2 985

+ 7,4

12. Royaume-Uni

3 507

+ 9,3

12. Espagne

1 435

+ 1,6

12. Pays-Bas

2 468

+ 9,4

13. Espagne

2 950

+ 7,1

13. Autriche

1 229

+ 5,1

13. Mexique

2 265

+ 3,9

14. Mexique

2 240

+ 8,6

14. Afrique du Sud

1 165

s.c.

14. Australie

2 207

+ 12,0

15. Corée, Rép. De

2 207

+ 11,4

15. Nouvelle-Zélande

1 158

+ 7,9

15. Corée, Rép. De

2 193

+ 13,3

16. Taiwan

1 929

+ 12,2

16. Portugal

1 155

+ 10,8

16. Taiwan

1 981

+ 16,3

17. Autriche

1 922

+ 7,4

17. Tchécoslovaquie

1 052

+ 7,7

17. Suède

1 899

+ 2,2

18. Pays-Bas

1 885

+ 8,5

18. Inde

1 050

s.c.

18. Belgique

1 609

+ 7,3

19. Norvège

1 562

+ 14,2

19. Pologne

878

+ 0,8

19. Inde

1 502

- 1,0

20. Australie

1 559

+ 7,4

20. Roumanie

845

s.c.

20. Afrique du Sud

1 407

+ 8,9

Les pays en développement sont indiqués en italiques.
s.c. = sans changement

INTÉRIEUR D'UNE USINE DE PÂTE une croissance plus rapide que celle des autres industries lourdes

La végétation des kebun damar est riche en espèces botaniques. Le damar y est dominant, mais de nombreuses autres espèces lui sont associées. Il s'agit généralement d'espèces locales fruitières et forestières auxquelles viennent quelquefois s'ajouter des espèces exotiques (giroflier, muscadier).

Le schéma d'établissement du kebun damar est assez complexe. Lors des deux premières années qui suivent l'ouverture de la forêt, la zone défrichée est plantée en riz; au cours de la deuxième année, au milieu du riz on installe des plants de caféier. La troisième année le riz est délaissé; il ne reste sur le terrain que les caféiers parmi lesquels on plante de jeunes damar apportés des pépinières du village. Le caféier produira à partir de l'année suivante et pendant trois ou quatre ans, après quoi il sera abandonné à son tour. Entre-temps, le damar amorce sa croissance. et petit à petit le kebun se substitue à la forêt.

La végétation spontanée de la forêt n'est pas systématiquement combattue, certaines plantes sont même soigneusement entretenues, notamment les espèces de forêt primaire préexistantes à l'établissement du kebun. Le sous-bois. par contre. est assez régulièrement nettoyé, de sorte que, globalement, le sol est plus longtemps éclairé dans les kebun qu'en forêt. ce qui a des répercussions profondes sur la dynamique de la végétation.

Les kebun ont le même type d'hétérogénéité que les écosystèmes forestiers naturels, se caractérisant par une grande richesse spécifique, une structure verticale complexe et une évolution propre.

On ne gère pas un kebun damar comme on gère une plantation forestière où ce sont les phénomènes naturels qui amènent les changements. lesquels sont fonction de l'évolution et du remplacement des arbres déracinés par le vent. Une fois l'arbre tombé, l'homme intervient pour débiter le tronc et en tirer du bois d'œuvre ou du bois de feu. et la trouée est cicatrisée par l'installation plus ou moins définitive d'espèces héliophiles.

De cette association de phénomènes naturels et d'interventions humaines naît une interdépendance très étroite entre l'arbre et l'homme où chacun finit. en quelque sorte, par œuvrer pour le bien de l'autre.

Fay Banoun, Rome

Accroissement de la production de pâtes et papiers en 1984

En 1984, la production mondiale de papiers et cartons a fait un bond en avant, s'accroissant de 12,6 millions de tonnes, soit 7,1 pour cent, pour atteindre un record de près de 190 millions de tonnes. En termes plus frappants, cet accroissement équivaut presque à lui seul aux productions réunies de la Suède et de la Finlande.

Parmi les principales régions productrices, ce sont les pays de la Communauté économique européenne qui ont connu le taux d'accroissement le plus fort (9 pour cent). La production de l'ensemble de l'Europe, y compris Europe orientale et URSS, s'est accrue de 7,9 pour cent, celle de l'Amérique latine de 8,4 pour cent. celle de l'Australasie de 9,4 pour cent et celle de l'Asie de 7,7 pour cent. L'Amérique du Nord vient en queue du peloton, avec 5 pour cent d'accroissement seulement.

Parmi les 20 premiers producteurs mondiaux, plusieurs pays en développement - la Chine, le Brésil, le Mexique, l'Inde et la République de Corée - réalisent des gains importants (voir tableau). La Chine, par exemple, s'est maintenant solidement installée à la sixième place des pays producteurs de papiers et cartons, devançant la Finlande, et si elle maintient quelque temps encore son taux d'accroissement à plus de 10 pour cent par an comme ces trois dernières années, elle dépassera d'ici quelques années la République fédérale d'Allemagne.

Il y a une vingtaine d'années, avant que la majorité des travailleurs de cette industrie soient entrés dans la vie active, la production papetière était très importante dans quelques pays, moins importante dans quelques autres, et plus ou moins insignifiante dans la plupart. A l'heure actuelle, on compte environ 25 pays dont les usines produisent chacune 1 million ou plus de tonnes de papiers et cartons par an, soit deux fois plus qu'il y a 20 ans. Il existe 15 autres pays où le papier occupe incontestablement une place importante dans le secteur industriel. Il y a au moins 40 pays au total dont l'industrie papetière peut être qualifiée d'«autosuffisante». Un petit nombre seulement d'autres industries peuvent se targuer d'une répartition internationale aussi large.

L'industrie des pâtes et papiers a poursuivi sa croissance à la fin des années 70 et dans les premières années 80, alors que d'autres industries lourdes connaissaient un recul --aciéries, constructions navales, fibres synthétiques, pétrole, mines, pour ne citer que quelques exemples. Elle a poursuivi sa croissance en dépit de formidables obstacles, dont les crises pétrolières des années 70, qui ont bouleversé les coûts de production d'une industrie aussi avide d'énergie, et la révolution de l'électronique dont on pouvait craindre au début qu'elle ne réduise les débouchés pour certains types de papiers. Pour couronner le tout, l'industrie papetière a traversé, et traverse encore aujourd'hui, une phase de profonde restructuration.

Pulp and Paper International

Les feuillus de basse qualité pour l'emballage aux Etats-Unis

L'emballage est l'un des principaux débouchés du bois aux Etats-Unis. Autrefois, la plupart des produits étaient expédiés dans des caisses clouées en bois résineux de premier choix. Aujourd'hui, on utilise plus fréquemment des bois feuillus, et les emballages en panneaux de fibres ondulés ont pratiquement remplacé les caisses en bois pour de nombreuses marchandises, par exemple les fruits et légumes frais. Il y a 15 ou 20 ans, la plupart des fruits et légumes étaient expédiés dans des emballages en bois: caissettes, billots, cageots; aujourd'hui, des fruits allant de la taille du raisin à celle du melon sont emballés dans des caisses en panneaux de fibres ondulés.

Dans les années 20, les recherches du Laboratoire des produits forestiers du Département de l'agriculture des Etats-Unis ont démontré que les bois feuillus, convenablement utilisés, pouvaient remplacer les bois résineux de premier choix pour les emballages destinés au transport. Plus récemment, les progrès dans la fabrication des panneaux de fibres et dans la conception des emballages ont permis un grand essor des panneaux de fibres ondulés. Appelé improprement «carton», le panneau de fibres ondulé est un matériau sandwich ayant un rapport rigidité/poids élevé; son prix de revient est inférieur à celui des emballages en bois, et il peut être recyclé.

Dans le domaine de l'emballage, il faut également mentionner les palettes, que l'on utilise pour faciliter la manutention, le transport et la distribution des marchandises depuis le fabricant jusqu'au consommateur. Les palettes permettent d'améliorer le rendement de la manutention mécanique et de réduire les pertes et les avaries. Le Laboratoire des produits forestiers a réussi à mettre au point un panneau pare-chocs. Cet accessoire simple, fixé sur les chariots lève-palettes, limite considérablement les dégâts causés aux planches d'angle des palettes en bois - problème courant lorsqu'on utilise un équipement classique. Il permet de multiplier jusqu'à 60 fois la durée de vie des palettes et de réduire le volume total de bois nécessaire pour les fabriquer. C'est un point important, si l'on considère que près du cinquième du bois d'œuvre produit aux Etats-Unis sert à la fabrication de palettes, qui sont aussi le principal débouché de bois feuillus de basse qualité.

L'une des innovations les plus intéressantes de ces 75 dernières années en matière d'emballage est la mise au point par l'American Society for Testing and Materials d'une méthode normalisée d'essais de performances des matériels et systèmes d'emballage pour le transport. Il est maintenant possible d'évaluer un produit et un emballage dans des conditions de transport simulées, ce qui permet de déterminer le minimum d'emballage requis pour expédier en bon état le produit considéré du fabricant au consommateur.

La possibilité de remplacer les résineux par des feuillus de basse qualité en papeterie a réduit fortement le coût de la matière première pour cette industrie, ce qui a permis d'abaisser le prix des matériaux d'emballage et donc celui des produits alimentaires, vêtements et autres biens de consommation.

Les panneaux de fibres ondulés, toutefois, supportent mal l'humidité. On a utilisé avec succès des revêtements et des traitements chimiques pour diminuer la sensibilité du carton à l'humidité, mais leur effet est de courte durée. Le plus difficile est de mettre au point un procédé économique qui conserve au matériau sa rigidité et ses dimensions lorsqu'il est humide, et en même temps le rende susceptible d'être rainé et plié lorsqu'il est sec. L'apparition du procédé FPL SOFORM, qui consiste à traiter les panneaux de fibres ondulés à l'aldéhyde formique et à l'anhydride sulfureux représente un progrès important dans cette voie. Jusqu'à présent, les résultats des essais sont très encourageants et permettent d'espérer que les panneaux de fibres ondulés pourront un jour être utilisés dans la construction.

Les progrès continus de la recherche sur les emballages permettent d'accroître les disponibilités de matière première par une utilisation plus efficace du bois et des fibres recyclées, et ils ouvrent de nouveaux débouchés pour des essences qui sont encore peu utilisées.

John W. Koning, Jr. et James F. Laundrie
USDA Forest Products Laboratory
Madison, Wisconsin, Etats-Unis

Un nouveau bulletin forestier au Kenya

Rural Forestry, bulletin édité par le Service d'information et de vulgarisation du Département des forêts au Ministère de l'environnement et des ressources naturelles du Kenya, a fait récemment son entrée dans le monde des publications scientifiques.

Le premier numéro (mai 1985) présente au lecteur un certain nombre de thèmes qui seront développés dans les numéros suivants. Rédigé dans un style alerte qui, espère-t-on, séduira autant le scientifique que le profane, ce bulletin se propose de servir de relais de diffusion pour les informations concernant tous les aspects de la foresterie rurale au Kenya.

Ce titre de «foresterie rurale», qui est celui du bulletin, se rapporte à la plantation d'arbres en dehors des forêts classées, qu'il s'agisse d'exploitations agricoles, de parcelles boisées de villages, de cours d'écoles ou de bords de routes. Ces plantations peuvent avoir pour but la production locale de bois de feu, de perches et de fourrage, la lutte contre l'érosion, l'enrichissement du sol et l'ombrage, ou bien encore s'inscrire dans un aménagement pastoral ou un système agroforestier.

Rural Forestry se propose d'indiquer à ses lecteurs qui fait quoi - et où - en matière de foresterie rurale. Il s'efforcera de présenter des commentaires objectifs sur des projets et activités précis, et les lecteurs sont donc invités à faire part de leurs réussites et de leurs échecs et à envoyer lettres, notes techniques, articles brefs et réflexions concernant des problèmes techniques pressants.

Le premier numéro tente de présenter une liste complète d'organisations, de programmes et de projets en rapport avec la foresterie - à l'exception des ONG. En outre. il inclut un «bottin» de la foresterie au Kenya, comprenant les organismes donateurs et le personnel des services d'Etat et des ONG.

Kengo News Bulletin

L'herbe des pampas: une menace pour la forêt?

Les forestiers de Nouvelle-Zélande craignent que l'«herbe des pampas» (Cortaderia selloana) n'envahisse les reboisements comme les forêts naturelles.

Selon Russel Dale, ingénieur principal du Service forestier de Nouvelle-Zélande, cette graminée est devenue une plante adventice redoutable dans certains reboisements d'essences exotiques au nord de Rotorua (île du Nord). On la trouve également dans de nombreuses autres forêts. où elle risque aussi, selon lui. si on ne lutte pas contre son extension, de poser à brève échéance un grave problème. Toutes les forêts de l'île du Nord de Nouvelle-Zélande, et celles des localités les plus chaudes de l'île du Sud, sont considérées comme menacées.

Dans toutes ces zones, le Service forestier de Nouvelle-Zélande recommande maintenant de supprimer les sources possibles de semences d'herbe des pampas en interdisant son emploi pour la fixation des sols ou comme plante de couverture dans les terrains forestiers ou à proximité.

«L'herbe des pampas, rappelle le Service forestier dans une brochure, a été introduite d'Amérique du Sud et est largement cultivée en Nouvelle-Zélande comme fourrage d'appoint pour les bovins, plante de couverture et de lutte contre l'érosion et espèce ornementale. Elle s'est naturalisée dans de nombreuses régions, et on l'observe maintenant couramment sur les terrains en friche et le long des routes, où on la considère souvent comme décorative. Cependant, dans certaines forêts d'essences exotiques, depuis la baie de Plenty jusqu'à l'extrême nord. c'est devenu une mauvaise herbe envahissante. Elle concurrence les arbres, dont elle ralentit la croissance. gêne l'accès pour les travaux sylvicoles et par suite en augmente le coût: elle constitue enfin un danger d'incendie du fait de l'accumulation de feuilles sèches sur les souches.

Australian Forest Grower

Maisons en bois à bon marché

L'ONUDI vient de faire paraître sa première publication en bandes dessinées: un guide pour la construction d'une maison en bois à bon marché, intitulé Popular manual for wooden house construction (ID/330), qui met en scène Tony et son ami Polly le perroquet. C'est la version anglaise d'un manuel initialement rédigé par l'Instituto de Pesquisas Tecnológicas de Sao Paulo (Brésil) à l'intention d'un projet de construction coopérative lancé à Coroados, Manaus, sous contrat avec l'Association pour l'habitat de Manaus.

L'objet de ce manuel est de fournir directement une aide simple aux individus et aux collectivités qui veulent bâtir leurs propres maisons, soit isolément, soit en coopérative. Il ne comporte aucun calcul compliqué, et les instructions sont claires et faciles à suivre.

Ce manuel n'est pour le moment disponible qu'en anglais, mais une édition espagnole sera publiée sous peu. On peut se le procurer en s'adressant à: Editor, UNIDO Newsletter, United Nations Industrial Development Organization, PO Box 300, A-1400 Wien, Autriche.

La forêt primitive de la Réunion

Trois siècles de défrichements incontrôlés, notamment en vue de favoriser l'extension des cultures de rente telles que le caféier, ont fait disparaître de l'île de la Réunion une grande partie du couvert forestier qui, lors du débarquement des Français en 1642 sur l'île alors déserte. descendait jusqu'à la mer.

Ce qui reste de la forêt primitive ne subsiste que dans la commune de Saint-Philippe où la présence d'un volcan en activité (le piton de la Fournaise), le climat très chaud et humide et l'absence de terres arables ont fortement freiné les implantations humaines.

Dans son article «Les forêts denses humides du sud de la Réunion». publié dans la Revue forestière française (N° 6, 1984), B. Brucimacchie étudie l'état actuel de la forêt de Saint-Philippe à l'aide des résultats d'inventaire. Il en examine la structure en indiquant le tempérament des principales essences et leur adaptation à différents types de sols et altitudes, et analyse la question de la régénération tant naturelle qu'artificielle.

L'auteur révèle qu'au cours des 30 dernières années des initiatives ont été prises pour renouveler par régénération assistée la forêt primitive et tenter de sauver de l'extinction les prestigieux «bois des îles» que les écrémages successifs et les défrichements avaient pratiquement détruits. Mais si la conservation de la forêt tropicale primaire s'impose avec urgence. elle est incompatible avec la production grumière: il sera dès lors nécessaire de procéder à la mise en place de réserves biologiques domaniales susceptibles d'assurer la pérennité des «bois de couleur».

Fay Banoun, Rome

Essor de la production d'arbres de Noël aux Etats-Unis

La production d'arbres de Noël a plus que doublé aux Etats-Unis entre 1972 et 1982. passant de 9 438 155 à 19 024 083 unités. Pendant cette même période de 10 ans, le nombre d'arbres de Noël plantés a plus que triplé. passant de 19 912 078 à 69 342 292.

Selon la National Christmas Tree Association, le sud-est des Etats-Unis, qui représentait 6 pour cent des nouvelles plantations en 1972 et 15 pour cent 10 ans plus tard. est la principale région de culture de cet important menu produit forestier. L'Etat tête de file est la Caroline du Nord. qui a plus que septuplé sa production, passant de moins de 140 000 unités en 1972 à plus d'un million 10 ans plus tard.

Forest-Gram South,
Département de l'agriculture des Etats-Unis

Stage de formation en ergonomie

Le Groupe de travail mixte (IUFRO/CIGR/IAAMRH) sur la promotion de l'ergonomie dans les tropiques organise un stade de formation intitulé «Introduction à l'ergonomie». destiné spécialement aux cadres agricoles, forestiers et agroforestiers - chercheurs, enseignants, vulgarisateurs. etc. - des pays tropicaux en développement, qui désirent ajouter à leurs compétences professionnelles l'ergonomie ou «ingénierie humaine».

Le stage se déroulera du 13 octobre au 21 novembre 19X6 à Wageningen (Pays-Bas). Pour plus d'informations écrire à: Secretary Working Group PET, F.J. Staudt, Vakgroep Bosbouwtechniek LH, PO Box 342, NL 6700 AH Wageningen, Pays-Bas.


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