IUFRO
Déclaration: La science forestière au service de la société
L'IUFRO et la FAO
Chers participants de l'IUFRO
Bref compte rendu
Le prix scientifique de L'IUFRO
Les membres d'honneur de L'IUFRO
Voyages d'étude organisés après le congrès
Bref historique de L'IUFRO
Le programme spécial de L'IUFRO pour les pays en développement
Nouvelles de L'IUFRO
Extraits d'exposés
Le programme futur de L'IUFRO
18e CONGRÈS MONDIAL DE L'IUFRO
Ljubljana (Yougoslavie), 7-21 septembre 1986
Union
L'IUFRO est une union volontaire, non gouvernementale, qui a été créée pour permettre aux scientifiques forestiers de communiquer entre eux à travers le monde et de mettre en commun leurs idées, leurs méthodes, leurs données et leurs résultats à l'occasion de réunions, publications, tournées de terrain et contacts officieux. Chaque année, ses membres organisent de 60 à 80 réunions de travail et excursions, publient des douzaines de rapports et comptes rendus de réunions et échangent des informations dans le bulletin trimestriel Nouvelles de l'IUFRO.
Internationale
Les problèmes forestiers et la recherche forestière ne connaissent pas de frontières. L'IUFRO groupe 97 pays de tous les continents. Ses langues officielles sont l'anglais, le français et l'allemand; l'espagnol est de plus en plus utilise.
L'IUFRO a récemment lancé un programme spécial pour identifier les besoins urgents de recherche, de formation et d'application dans le tiers monde.
L'IUFRO coopère régulièrement avec d'autres organisations internationales: Banque mondiale, CIRAF, CIUS, FAO, ISTF, IUSF, PNUD. PNUE, Unesco, etc.
des instituts
Les membres de l'IUFRO sont des instituts de recherche: organismes d'Etat, universités, institutions privées, entreprises industrielles, associations pour les ressources naturelles, et tous autres organismes employant des forestiers. L'IUFRO est entièrement financée par les cotisations de ses membres.
de recherches
La recherche est l'activité principale des membres de l'IUFRO. Cette recherche porte sur tous les domaines de la science fondamentale, de la science appliquée aux problèmes actuels et du transfert de technologie aux utilisateurs sur le terrain.
L'IUFRO rassemble plus de 10000 scientifiques dans plus de 300 groupes de recherche et groupes de travail, formant un réseau d'échange d'informations entre scientifiques du monde entier.
forestières
Le travail de l'IUFRO se répartit entre six divisions:
1) Environnement forestier et sylviculture2) Plants forestiers et protection des forêts
3) Opérations et techniques forestières
4) Planification, économie, croissance et production, aménagement et politiques forestières
5) Produits forestiers
6) Sujets généraux - dont loisirs, systèmes d'information, télédétection et histoire forestière.
Les chercheurs de l'IUFRO parlent tous le langage forestier. Ils collaborent en même temps activement avec des chercheurs de toutes les disciplines scientifiques.
Considérants. La survie et la prospérité des hommes, de leurs animaux et de leurs cultures dépendent du maintien des arbres et des forêts ainsi que de la continuité des produits, services et avantages qu'ils fournissent.
Les incidences socio-économiques et environnementales de la perte de ces ressources ne sont pas encore entièrement reconnues par l'opinion publique ni complètement comprises par les scientifiques.
L'expansion des cultures itinérantes et permanentes, l'urbanisation, la surexploitation des ressources forestières elles-mêmes ainsi que la demande croissante de bois de chauffage et d'autres produits entraînent dans les pays tropicaux des pertes forestières dramatiques, associées à des pertes de sol et à une réduction de leur productivité. Ces phénomènes sont causés par l'augmentation des dimensions démographiques, l'insécurité des régimes fonciers et le manque de sécurité sociale, qui constituent des questions politiques et culturelles délicates.
Les dommages grandissants causés, dans les forêts des zones tempérées, par la pollution de l'air, de l'eau et du sol, générée par l'industrie, les machines et les véhicules, représentent une menace non moins grande. Bien que les relations entre cause et effet ne soient pas encore connues, les scientifiques disposent des informations nécessaires pour proposer des remèdes, mais ces derniers sont souvent inacceptables pour des raisons d'ordre politique ou économique. Il faut également prendre en considération l'impact des incendies de forêt.
La place qui revient à la recherche quand on aborde ces problèmes n'est souvent pas entièrement reconnue; la recherche elle-même n'est souvent pas adaptée ou n'est pas mise en uvre, par manque de ressources financières et humaines et en raison de réseaux rudimentaires pour transférer les résultats dans des systèmes de gestion de ressources réalisables.
Recommandations. Reconnaissant l'importance socio-économique et environnementale des arbres et des forêts, les gouvernements et les organisations internationales de développement devraient fournir les moyens de recherche, de développement et d'application de systèmes de gestion de ressources appropriées, ils devraient réexaminer d'urgence les questions politiques et sociales fondamentales relatives au déboisement et à la pollution.
Reconnaissant la complexité des relations entre forêts, environnement et prospérité socio-économique nationale, les services de sylviculture et les forestiers devraient estimer les besoins en recherches applicables, relevant tout particulièrement du déboisement dans les zones tropicales et de la pollution de l'environnement dans les régions à climat tempéré.
Reconnaissant les limites des ressources pour la recherche, les instituts de recherche et d'enseignement devraient développer des méthodes permettant d'évaluer les avantages apportés par la recherche et permettant de fixer les priorités de recherche; ils devraient accorder une formation adéquate et des possibilités de promotion correspondantes aux chercheurs individuels. Ils devraient également s'assurer que les programmes de recherche tiennent compte des défis majeurs de l'humanité pour faire face aux besoins croissants en nourriture, bois et énergie et pour améliorer le cadre de vie.
Reconnaissant la menace que le déboisement et la pollution représentent pour l'humanité, l'IUFRO devrait étendre son programme social pour les pays en développement et établir un programme parallèle interdisciplinaire portant sur les causes et les effets ainsi que sur des mesures intégrées permettant d'endiguer la pollution.
Reconnaissant la grande importance internationale de ces deux problèmes majeurs, les nouveaux programmes de l'IUFRO et les groupes de recherche existants devraient compiler et synthétiser les informations disponibles, définir des méthodes de suivi standardisées, étudier des mesures d'aménagement à court terme pour sauvegarder l'existence des forêts, entreprendre des recherches à long terme sur les causes et les effets, déterminer l'applicabilité des connaissances avec les pays dans lesquels ces problèmes ne se sont pas encore manifestés, et développer des méthodes qui permettent d'informer les gouvernements, les administrations et l'opinion publique.
Le thème du 18e Congrès mondial de l'IUFRO qui vient de s'achever, «La science forestière au service de la société»', était particulièrement bien choisi. La dynamique du développement rural suscite sans cesse de nouveaux problèmes à résoudre pour la recherche forestière. Les pays en développement manquent malheureusement de capacités institutionnelles pour faire face à ces besoins de recherche, à une époque où les forêts et la foresterie sont de plus en plus sollicitées pour répondre à divers objectifs importants du développement, notamment la satisfaction de besoins sociaux, économiques et environnementaux.
L'IUFRO est en première ligne dans ce combat. Etant capable de mobiliser et d'orienter la recherche forestière vers des objectifs concrets, elle peut jouer un rôle important d'accélération du développement. La FAO, qui a toujours été représentée au Bureau exécutif de l'IUFRO, poursuit activement une tâche complémentaire en fournissant une assistance technique en vue de résoudre les problèmes de la faim et de la malnutrition, et en particulier ceux imputables au déboisement et à l'érosion.
En étroite coopération avec la Banque mondiale, le Programme des Nations Unies pour le développement et l'Institut mondial des ressources, la FAO encadre la mise en uvre du Plan d'action forestier tropical, plan à longue échéance destiné à accroître la contribution du secteur forestier au développement économique et à conserver et mettre en valeur les forêts des pays en développement. La recherche forestière est un élément important de ce Plan d'action.
Les ressources forestières tropicales comprennent de nombreux types de forêts, allant de la forêt dense ombrophile aux savanes boisées, aux steppes désertiques et à des formations particulières telles que bambousaie et mangrove. Le sort de ces forêts a des répercussions directes pour plus de la moitié de la population mondiale. Les populations concernées sont très différentes du point de vue culturel, ethnique et linguistique et elles vivent dans des environnements socio-économiques très variés. La recherche forestière, pour être efficace, doit s'intéresser non seulement aux questions techniques relatives aux diverses essences et aux divers écosystèmes, mais aussi aux facteurs sociaux et économiques fondamentaux qui procèdent de centaines de cultures différentes. C'est seulement ainsi que le potentiel considérable des forêts pourra être mis au service des populations locales du monde entier.
Le présent numéro d'Unasylva publie un rapport spécial de huit pages sur le 18e Congrès mondial de l'IUFRO qui s'est tenu à Ljubljana (Yougoslavie) du 7 au 21 septembre 1986. Le prochain numéro présentera plusieurs articles de fond sur divers aspects de la recherche forestière, concernant notamment les pays en développement.
Cette initiative ne constituera qu'un modeste élément d'un effort de longue durée pour mobiliser la recherche forestière au service de la conservation et du développement, mais elle symbolise la coopération que la FAO et l'IUFRO veulent instituer pour l'avenir. Cette coopération doit aussi comporter des consultations étroites avec les gouvernements, les autres organismes internationaux et les organisations non gouvernementales. Nous ne devons ménager aucun effort pour qu'elle réussisse. Notre avenir en dépend.
M.A. Flores Rodas
Sous-Directeur général
Département des forêts
Chers participants de l'IUFRO,
Nous, enfants de Ljubljana, de Slovénie et de Yougoslavie, vous souhaitons chaleureusement la bienvenue et envoyons nos meilleures amitiés à vos enfants. Au nom de tous les enfants du monde, nous vous demandons de nous assurer une vie heureuse et un avenir meilleur - dans un environnement sain où nous pourrons jouer sans souci au milieu des fleurs, des arbres et des vertes prairies.
Ljubljana
Ljubljana, capitale de la Slovénie, où se tient le congrès est une cité médiévale bâtie sur les vestiges de l'antique Emona romaine. Elle a une population d'environ 300000 habitants. Au cours de son histoire, la ville s'est étendue autour du château fort puis, rapidement, sur l'autre rive de la Ljubljanica. Le Congrès mondial de l'IUFRO est le plus important congrès qui y ait jamais été tenu. Pendant une semaine entière, la ville a vécu à l'heure du congrès. De nombreuses manifestations, telles que l'ouverture de l'Allée de l'IUFRO dans le parc municipal, le concert international donné par l'orchestre de musique légère NORDRING et des expositions, notamment de dessins d'enfants, ont été organisées en l'honneur du congrès.
Cankarjev Dom, salle de congrès et centre culturel
Le centre Cankarjev Dom où se tient le 18e Congrès de l'IUFRO a été ouvert en 1980. Il est depuis lors le centre de la vie culturelle slovène, accueillant des congrès, des représentations théâtrales, des concerts, des expositions, des projections cinématographiques, etc. Il peut recevoir jusqu'à 4000 visiteurs. La grande salle elle-même a 2000 places. Elle est renommée pour son orgue, l'un des plus grands et des plus modernes d'Europe centrale. Deux cent soixante personnes travaillent au centre.
Le Yougoslavie
La République fédérative socialiste de Yougoslavie est une communauté socialiste autogérée dans laquelle six nations et plusieurs nationalités librement unies jouissent chacune de droits égaux pour la gestion de tous les secteurs de la vie sociale, politique, économique et culturelle du pays. Elle compte 22 millions d'habitants sur un territoire de 255804 km2. Sa capitale est Belgrade. Ayant des frontières communes avec l'Italie, l'Autriche, la Hongrie, la Roumanie, la Bulgarie, la Grèce et l'Albanie, la Yougoslavie s'étend le long de la mer Adriatique et se compose de six républiques Serbie, Croatie, Slovénie, Bosnie-Herzégovine, Macédoine, Monténégro - et de deux provinces autonomes - Vojvodine et Kosovo. Les langues parlées sont le serbo-croate, le slovène, le macédonien et les langues des provinces autonomes et des minorités.
En Yougoslavie, la forêt couvre 92000 km2, dont 30 pour cent de forêts privées et 70 pour cent de forêts publiques. Elle se compose des essences suivantes: le hêtre (48 pour cent), le sapin et l'épicéa (23 pour cent), les chênes (13 pour cent), les pins (5 pour cent) et les feuillus divers (11 pour cent). Dans les forêts privées, la petite propriété (de l'ordre de 4 ha) prédomine. Deux tiers des forêts sont bien préservés, un tiers est dégradé.
Le 18e Congrès mondial de l'IUFRO s'est divisé en deux parties: d'abord des réunions tenues au Centre de congrès de Ljubljana du 7 au 13 septembre et comprenant un certain nombre de réunions intra- et interdivisionnaires, puis des voyages d'étude dans toute la Yougoslavie. Au total, 2131 participants venus de 73 pays y ont assisté, dont 1876 participants actifs et 255 visiteurs. Parmi les participants, 520 (soit 24,4 pour cent) venaient de Yougoslavie. Le congrès a officiellement été déclaré ouvert le 9 septembre par le Président du Conseil exécutif fédéral de la République fédérative socialiste de Yougoslavie, M. Branko Mikulic.
Cinq grands exposés ont été prononcés par des scientifiques non forestiers:
Mardi 9 septembreN.C. Brady (Etats-Unis)
Le rôle de la recherche dans la lutte contre la dégradation des forêtsR. Jim (Nation Yakima, Etats-Unis)
Les populations autochtones, gardiennes de la terreMercredi 10 septembre
M. Khalid (Commission mondiale de l'environnement et du développement, Genève)
L'environnement et les responsabilités du forestierJeudi 11 septembre
B. Loetsch (Autriche)
La vie, école d'apprentissageVendredi 12 septembre
A Trstenjak (Yougoslavie)
Approche sociologique de la forêt
Quatre sessions interdivisionnaires ont été tenues:
Mardi 9 septembreA - La recherche forestière au service du développement socio-économiqueB - L'évolution des ressources ligneuses et les conséquences pour le développement mondial à venir
Mercredi 10 septembre
C - Dépôt de polluants atmosphériquesD - Forêt et énergie
Quatre réunions satellites ont été tenues:
· 14e session du Comité consultatif FAO sur la forêt et l'éducation· Académie internationale de dendro-anatomie
· Etudiants en recherche forestière (réunion organisée par les étudiants forestiers locaux avec leurs confrères étrangers)
· institut international pour l'analyse des systèmes appliqués
Deux séances d'une heure et demie chacune consacrées aux affiches ont permis de présenter une intéressante collection de 381 affiches se rapportant aux six divisions de l'IUFRO.
Le Conseil international de l'IUFRO a tenu deux réunions au cours du congrès pour examiner des questions importantes pour l'avenir de l'Union. Le Bureau exécutif s'est réuni deux fois, quatre jours avant le congrès en assemblée annuelle ordinaire et de nouveau après le congrès. Lors de cette deuxième réunion, les membres sortants et entrants ont étudié le passé, le présent et l'avenir de l'IUFRO.
Le congrès a pris fin le 13 septembre avec la lecture de la Déclaration du 18e Congrès mondial de l'IUFRO, la présentation du Bureau exécutif pour 1987-1990 et la déclaration officielle annonçant que le 19e congrès se tiendrait en août 1990 à Montréal (Canada).
Plus de 600 communications ont été présentées; au congrès, se divisant comme suit:
Division IUFR0 |
Communications sur invitation |
Communications spontanées |
1. Environnement forestier et sylviculture |
72 |
35 |
2. Plants forestiers et protection des forêts |
101 |
42 |
3. Opérations techniques et forestières |
39 |
42 |
4. Planification, économie, croissance et protection, aménagement et politique forestières |
45 |
69 |
5. Produits forestiers |
56 |
35 |
6. Sujets généraux |
43 |
26 |
TOTAL |
356 |
249 |
Le prix scientifique de l'IUFRO récompense des réalisations individuelles remarquables en matière de recherche dans les domaines de la sylviculture, des travaux forestiers et des produits forestiers, tous inscrits dans le programme de l'IUFRO. Il est attribué à des chercheurs de moins de 45 ans, travaillant dans un institut membre de l'IUFRO. Soixante-sept jeunes chercheurs avaient été sélectionnés. Un comité spécial désigné par le Bureau exécutif de l'IUFRO a choisi les neuf lauréats, à qui le prix a été remis lors de la cérémonie d'ouverture du 18e Congrès mondial.
Wladyslav Chalupka
Chef du Laboratoire de génétique des populations
Institut de dendrologie
Académie des sciences de Pologne
Kornik, Pologne
Réalisation. Recherche approfondie sur la physiologie de la floraison chez les conifères en vue de la conduite des vergers à graines forestiers.
Wofgang Glasser
Professeur de chimie du bois
Department of Forest Products
School of Forestry and Wildlife Resources
Virginia Polytechnic Institute and State University
Blacksburg, Virginie, Etats Unis
Réalisation. Recherches sur l'utilisation de la lignine dans des produits de grande valeur
Hamish Kimmins
Professeur d'écologie forestière
Faculty of Forestry
University of British Columbia
Vancouver, Colombie britannique, Canada
Réalisation. Mise au point d'un modèle simulé pour étudier les conséquences d'un aménagement forestier intensif sur la productivité des stations
Niels Koch
Chef de projet
Recherche sur les loisirs en forêt
Station d'expérimentation forestière du Danemark
Klampenborg, Danemark
Réalisation. Etude écologique et sociologique détaillée sur l'utilisation des forêts danoises par le public
Mitsuhiro Minowa
Professeur associé
Université de Tokyo
Tokyo, Japon
Réalisation. Mise au point d'une théorie fondamentale des modèles de croissance pour expliquer les relations entre croissance des peuplements et traitements sylvicoles
Sten Nilsson
Professeur à l'Université des sciences agronomiques de Suède
Garpenberg, Suède
Réalisation. Recherche approfondie en exploitation forestière, planification forestière, économie forestière, commercialisation et modélisation du secteur forestier
Jacqueline Robertson
Pacific Southwest Forest and Range Experiment Station
Etats-Unis
Réalisation. Mise au point d'essais biologiques et de techniques analytiques et statistiques de laboratoire pour évaluer et prédire la réponse des insectes aux produits chimiques
Roger Sands
Professeur de sylviculture
School of Forestry
University of Melbourne
Creswick, Victoria, Australie
Réalisation. Recherche approfondie sur la physiologie de stress chez les arbres et sur les relations entre facteurs physiques du sol et croissance des arbres
Tho Yow Pong
Entomologiste forestier principal
Institut de recherche forestière
Kepong, Selangor, Malaisie
Réalisation. Recherche sur la biologie et la taxinomie des termites et sur des insectes importants des forêts et des plantations forestières tropicales
La qualité de membre d'honneur de l'IUFRO est conférée par le Conseil international de l'IUFRO à des personnalités qui ont rendu à l'IUFRO des services particulièrement importants.
Lors du 18e Congrès mondial de l'IUFRO, le Conseil international a élu membres d'honneur W.E. Hillis (Australie) et I.S. Melehov (URSS).
W.E. Hillis, ancien Directeur de recherches au CSIRO (Australie), a été élu membre d'honneur pour son exceptionnelle activité à l'IUFRO, qui s'est toujours appuyée sur la conviction que l'IUFRO est l'une des rares organisations strictement internationales d'aujourd'hui qui uvre pour une amélioration réelle du sort de l'humanité et des générations à venir.
I.S. Melehow, membre de l'Académie des sciences soviétique, a été élu membre d'honneur pour son importante contribution à l'IUFRO. Il a grandement aidé au développement des relations entre l'IUFRO et les pays socialistes. Il a également servi la cause de l'IUFRO parmi les chercheurs forestiers dans les grands pays forestiers du monde entier.
Membres d'honneur de l'IUFRO élus précédemment:
R.Z. Callaham, Etats-Unis; A.D. Philippis, Itallie; V.L. Harper, Etats-Unis; W. Liesse, Allemagne (Rép. féd. d'); J. Pardé, France; D.R. Redmond, Canada; I. Samset Norvège; J. Speer, Allemagne ne (Rép. féd. d').
Une vingtaine de voyages d'étude, d'une durée de quatre à sept jours chacun, ont été organisés pour les participants après la clôture du congrès. Tous les forestiers de Yougoslavie s'étaient mobilisés pour préparer le congrès et les voyages.
L'objet de ces voyages était de faire connaître la foresterie yougoslave, d'en étudier les succès et les échecs, de présenter la situation actuelle en indiquant les orientations à venir, et surtout d'accueillir cordialement les participants du congrès dans les écoles et instituts forestiers et sur le terrain. Chaque voyage comportait aussi un élément culturel et touristique. Les 16 voyages qui ont été effectués portaient sur les thèmes suivants:
· forêts et reboisements de montagne dans la zone subméditerranéenne· exploitation et transformation du chêne de Macédoine de haute qualité
· génétique et amélioration d'essences forestières
· aménagement des bassins versants
· produits ligneux et usines de transformation des bois
· coupe en travers des forêts entre la limite altitudinale de la forêt et la plaine dans le nord de la Yougoslavie; dépérissement de forêts
· petites propriétés forestières
· coupe en travers des forêts de la plaine pannonienne aux Alpes dinariques calcaires et à la côte dalmate
· techniques et travaux forestiers dans les forêts mixtes de montagne
· forêts naturelles mélangées de Bosnie et du Monténégro
· forêts montagnardes de feuillus et de conifères et reboisement de terrains dégradés en Serbie et au Monténégro
· parcs nationaux de Macédoine, écosystèmes forestiers à hêtre et foresterie dans le sud de la Yougoslavie
· reboisement de terrains semi-arides et parcs naturels dans le sud de la Yougoslavie
· conduite des forêts continentales décidues mélangées et des forêts de la zone subméditerranéenne
· passage de la monoculture forestière classique à la forêt à fins multiples; exploitation dans les forêts dépérissantes
· pollution atmosphérique dans les forêts
L'IUFRO est une des plus anciennes organisations scientifiques du monde. Elle a été fondée dans le but d'unifier la recherche forestière et de suivre l'évolution des problèmes grâce à une coopération internationale étroite et permanente entre chercheurs forestiers.
L'initiative de sa création remonte au Congrès agricole et forestier international de Vienne en 1890. Deux ans plus tard, en 1892, l'Union internationale des instituts de recherches forestières a été fondée à Eberswalde (Allemagne). En 1893, elle a tenu son premier congrès à Vienne. En 1929, elle a adopté le sigle d'IUFRO (International Union of Forestry Research Organizations). En 1973, un secrétariat permanent a été établi à Vienne, grâce à la générosité du Gouvernement autrichien.
IUFRO 1987 - 1990
Président Robert Buckman
School of Forestry
Oregon State University
Corvallis, Oregon, 97331
Etats-Unis
Vice-Président: Mohd Nor Salleh
Institut Penyelidikan Perhutanan
Kepong, Selangor
Malaisie
Ancien Président (ex officio): Dusan Mlinsek
Biotehniska fakulteta
VTOZD za gozdarstvo
Vecna pot 83
61000 Ljubljana
Yougoslavie
Secrétariat permanent
IUFRO Secretariat
Schoenbrunn - Tirolergarten
A-1131 Vienne, Autriche
Tél.: (43222) 820151
Congrès de l'IUFRO
|
Année |
Lieu |
Président |
1 |
1893 |
Vienne (Autriche) |
Friedrich (Autriche) |
2 |
1897 |
Brunswick (Allemagne) |
Dankelmann (Allemagne) |
3 |
1900 |
Zurich (Suisse) |
Burgeoais (Suisse) |
4 |
1903 |
(Autriche) |
Friedrich (Autriche) |
5 |
1906 |
Stuttgart (Allemagne) |
Bühler (Allemagne) |
6 |
1910 |
Bruxelles |
Crahay (Belgique) |
7 |
1929 |
Stockholm (Suède) |
Hesselmann (Suède) |
8 |
1932 |
Nancy (France) |
Guinier (France) |
9 |
1936 |
Budapest (Hongrie) |
Roth (Hongrie) |
10 |
1948 |
Zurich (Suisse) |
Lönnroth (Finlande) |
11 |
1953 |
Rome (Italie) |
Burger (Suisse) |
12 |
1956 |
Oxford (Royaume-Uni) |
Pavari (Italie) |
13 |
1961 |
Vienne (Autriche) |
Macdonald (Royaume-Uni) |
14 |
1967 |
Munich (Allemagne, Rép. féd. d') |
Speer (Allemagne, Rép. féd. d') |
15 |
1971 |
Gainesville (Etats-Unis) |
Jemison (Etats Unis) |
16 |
1976 |
Oslo (Norvège) |
Samset (Norvège) |
17 |
1981 |
Kyoto (Japon) |
Liese (Allemagne, Rép. féd. d') |
18 |
1986 |
Ljubljana (Yougoslavie) |
Mlinsek (Yougoslavie) |
Prochain congrès | |||
19 |
1990 |
Montréal (Canada) |
Buckman (Etats-Unis) |
Le 18e Congrès mondial de l'IUFRO a été consacré aux pays en développement et au problème de la destruction des forêts.
Au cours des trois dernières années, l'IUFRO a porté une attention particulière aux pays en développement, dans le but surtout d'offrir un appui spécifique à la recherche forestière. Dans le cadre de son programme pour les pays en développement, qui a reçu un appui généreux des organismes donateurs, l'IUFRO a organisé plusieurs sessions d'études:
· une première session pour l'Asie, tenue en juillet 1984, sur le thème «Accroître la productivité des essences à fins multiples en Asie tropicale»;· une deuxième session, tenue en janvier 1986, pour les zones sahélienne et nord-soudanienne d'Afrique, sur le thème «Accroître la productivité des terres en utilisations multiples»;
· enfin, une troisième session pour l'Amérique latine tropicale, projetée pour le milieu de l'année 1987, aura pour thème «Le rôle des essences à fins multiples en foresterie sociale».
Au cours du congrès, des réunions consacrées à la recherche forestière en Amérique latine, en Afrique et en Asie ont eu lieu. L'IUFRO a l'intention de poursuivre la mise en uvre de son Programme spécial pour les pays en développement, après avoir examiné attentivement un certain nombre d'options, dont celle proposée d'un Conseil international de la recherche et de la vulgarisation forestières (INCOFORE). Dans ce cas, l'IUFRO pourrait servir soit de coordinateur, soit de collaborateur aux efforts des autres organisations.
Nouvelles de l'IUFRO est un bulletin trimestriel, publié en allemand, anglais et français, qui a pour objet de permettre des échanges d'informations à l'intérieur et à l'extérieur de l'IUFRO. C'est le principal moyen de communication au sein de l'IUFRO. Chaque numéro contient des informations sur les activités des divisions de l'IUFRO et des régions, une liste des réunions et des publications de l'IUFRO, des articles de spécialistes et toutes autres informations de nature à permettre aux chercheurs de l'IUFRO de mieux collaborer avec leurs confrères.
Depuis deux ans, le bulletin est traduit en espagnol et distribué dans les pays hispanophones.
Nouvelles de l'IUFRO accueille avec plaisir les communications des membres ou des personnes de l'extérieur.
Démocratiser le développement
Selon le rapport du Comité consultatif de la Commission mondiale sur la sécurité alimentaire, l'agriculture, les forêts et l'environnement, la capacité de répondre au besoin de base de l'homme, celui de nourriture, est en relation directe avec le destin des forêts. Ce comité présente des recommandations préliminaires qui, je pense, se rapportent à votre travail en tant que chercheurs forestiers. Il incite les Nations Unies et les spécialistes à élaborer un plan d'action pour arrêter la dégradation de l'environnement et promouvoir le développement sans détruire les richesses naturelles. Ce plan s'inspirerait des trois grands principes suivants:
· une sécurité durable des moyens d'existence pour les plus pauvres devrait être le fondement de tout programme de développement;· les politiques économiques devraient être réorientées et les critères de conception des projets réexaminés et modifiés, afin d'assurer une croissance économique accélérée sans porter atteinte aux systèmes qui servent de base à la vie, et d'améliorer la sécurité de moyens d'existence pour les plus pauvres;
· cette nouvelle orientation des autorités locales et des gouvernements nationaux devra faire participer la population à la formulation et à la mise en uvre des plans de développement.
Ce dernier point est ce que j'appellerais la démocratisation du processus de développement. L'homme n'est pas seulement l'instrument ou le bénéficiaire du développement; il en est la finalité même. Le développement est une chose trop importante pour être laissée entre les mains des politiciens, et ce n'est pas non plus, comme certains auraient tendance à le croire, une religion réservée à ses grands prêtres qui officient dans les amphithéâtres des universités et les bureaux des organisations internationales.
Mansour Khalid
Exposition au congrès de l'IUFRO
Une proposition: INCOFORE
L'IUFRO s'efforce de favoriser la mise en place à long terme d'un réseau mondial de recherche en lançant l'idée d'un Conseil international de la recherche et de la vulgarisation forestières (INCOFORE), qui encouragerait la coordination entre les programmes de recherche et de vulgarisation forestières des pays du tiers monde et entre les organismes donateurs bilatéraux et multilatéraux qui les appuient. Cette proposition se fonde sur le Plan d'action forestier tropical coordonné par la FAO et s'inspire également du succès des centres internationaux de recherche agricole. En tant qu'organisme non gouvernemental, l'INCOFORE mettrait l'accent sur les activités que les institutions et les donateurs existants ne sont pas en mesure d'entreprendre eux-mêmes.
La grande salle Cankarjev Dom, siège de 18e Congrès mondial de l'IUFRO
Les objectifs de l'INCOFORE seraient les suivants:
· renforcement des capacités nationales de recherche et vulgarisation forestières;· mise en place de services de vulgarisation forestière;
· identification des possibilités de financement par des donateurs des activités de recherche et de vulgarisation qui seraient reconnues nécessaires;
· mise en place de réseaux orientés vers les grands problèmes de recherche forestière;
· incitation à des «jumelages» entre institutions de pays développés et de pays en développement.
N.C. Brady
Les populations autochtones, gardiennes de la terre
Notre montagne sacrée se dresse aux confins ouest de la Réserve indienne des Yakimas dans l'Etat de Washington... Loin de la monotonie de la vie contemporaine dans les plaines et les champs cultivés, nous trouvons joie et consolation dans les bois des hautes terres. Nous écoutons les arbres. Il est important pour nous de faire comprendre quelle est l'inquiétude du peuple indien lorsqu'il voit ce qui se passe non seulement dans ses propres réserves, mais aussi dans le reste du monde.
Nous avons appris à connaître les multiples aliments et remèdes que nous offrent les bois... Nous avons à notre disposition 70 aliments qui naissent de la terre. Même les lichens qui pendent des pins dans la montagne servent à nous nourrir; il y a une façon particulière de les préparer, comme pour tous les autres aliments. La forêt est aussi pour nous la plus grande pharmacie que l'on puisse imaginer. Nous espérons pouvoir continuer à trouver tous les aliments et tous les remèdes dont dépend notre existence.
Les arbres procurent à notre peuple un élément que je ne saurais bien exprimer dans cette langue d'emprunt dans laquelle je vous parle. Nous parlons notre propre langue, nous essayons de la maintenir et de la protéger.
Dans nos pratiques forestières, nous cherchons à éviter la coupe à blanc. Nous nous efforçons de préserver avant tout la ressource elle-même, en second lieu l'environnement, et enfin l'habitat pour les animaux. Les animaux sauvages font partie de notre vie culturelle et du tissu de la vie; vient ensuite l'esthétique, qui est pour nous l'antique manière de regarder la forêt; enfin, il y a les aliments et les remèdes naturels. Lorsqu'on aménage une forêt uniquement à des fins économiques, on fait pousser les arbres à une certaine distance les uns des autres pour laisser entrer le soleil, afin de leur permettre de se développer plus vite peut-être, mais on oublie alors les multiples aliments et remèdes qui sont nécessaires pour maintenir et protéger la culture d'un peuple. Je souhaite que cette grande organisation et vous tous pourrez contribuer à soulager ce fardeau permanent qui pèse sur notre mère la terre et à empêcher toute destruction de la grande Nature qu'ont connue nos ancêtres.
Cela me rappelle un vieux dicton kényen que j'ai lu autrefois, et qui m'avait profondément ému: «Nous n'avons pas hérité cette terre de nos ancêtres. Ce sont nos enfants qui nous l'ont prêtée.»
Russel Jim
La vie est une école d'apprentissage
Il existe des besoins réels dans les pays en développement. On doit simplement les identifier et s'adapter au mode de vie particulier du partenaire commercial, tout comme un organisme s'adapte à une relation symbiotique particulière. L'écologie peut fournir de nombreuses idées - par exemple, une bicyclette silencieuse et non polluante propulsée par des batteries ou par un tout petit moteur à quatre temps fonctionnant à l'alcool, ou des tricycles conçus pour transporter une charge légère dans les ruelles étroites des villes orientales ou sur les pistes cyclables urbaines. Les objectifs recherchés doivent être: moins de bruit, moins de pollution, moins d'encombrement, moins de carburant, au lieu de bolides agressifs d'une technologie complexe et coûteuse.
Les forestiers savent depuis longtemps que les forêts mélangées sont plus stables que les mornes monocultures, qui sont, entre autres, sensibles aux parasites. Des berges de rivière couvertes d'une riche végétation ne sont pas seulement plus belles qu'une rivière morte ensevelie dans le béton; elles sont aussi plus fonctionnelles et plus utiles du point de vue de l'équilibre des eaux souterraines, de l'auto-épuration biologique et de la faune halieutique...
Un respect sincère pour l'identité culturelle des autres - important objectif d'éducation - serait aussi la meilleure garantie que l'aide au développement serait menée avec prudence et compréhension, et la meilleure sauvegarde contre le nationalisme agressif.
Bernd Loetsch
Approche sociologique de la forêt
L'homme ne peut mener une vie saine qu'en symbiose naturelle avec la forêt. Plus il prive la forêt de ses cellules vivantes, plus il affaiblit ses propres cellules et sa force vitale.
Ce lien fort et profond entre l'homme et la forêt a toujours été pour l'homme une source d'inspiration dans tous les domaines de l'art. Ce que la forêt offre à l'homme, ce qu'elle signifie pour lui, ce n'est pas seulement une stimulation de ses forces vitales et une certaine valeur économique, que les technologies modernes peuvent considérablement accroître, mais aussi une forme de musique et de poésie, d'architecture et de beauté, et à travers tout cela, un mystère indéchiffrable.
Anton Trstenjak
L'avenir de la recherche forestière
Depuis la seconde guerre mondiale, la situation s'est rapidement dégradée dans les forêts et au alentours sur tous les continents. Le 18e Congrès mondial de l'IUFRO vient de se dérouler dans une période où cette dégradation risque de devenir irréversible. Le congrès c pleinement reconnu la situation désastreuse des forêts et en a étudié les causes profondes. Cependant, le moment est venu pour l'IUFRO de procéder à un examen critique de son propre rôle en la matière. Au cours de ce congrès, nous avons vu clairement comment la science forestière doit contribuer à la sauve garde des forêts.
La «fuite en avant», c'est-à-dire le refus de voir les problèmes cruciaux de la forêt, qui sont aussi ceux de la société, n'est pas une solution. La science forestière est une discipline scientifique et elle doit suivre l'évolution des sciences fondamentales. La triste situation actuelle exige encore davantage: il faut non seulement de nouvelles connaissances, mais aussi une sagesse qui, alliée à ces connaissances améliorées, est le seul moyen de faire retrouver aux forêts la santé écologique et économique.
Traditionnellement, la recherche forestière tend à modifier les forêts. Nous ne devons plus agir ainsi, mais préserver leur vrai caractère, en ne le modifiant que légèrement dans les limites permises par la nature. Nous devons revenir aux arbres, en les célébrant comme les auteurs de la fertilité de la terre. Nous devons changer de doctrine et abandonner le mode de pensée industriel, qui a été néfaste pour les forêts. Nous sommes arrivés à un tournant. Il faut créer des forêts nouvelles et conserver ce qui reste des anciennes. C'est là le devoir sacré des forestiers et de la recherche forestière.
Dusan Mlinsek
Président de l'IUFRO
Sir Isaac Newton a écrit, il y a plus de trois siècles: «Si j'ai vu plus loin... c'est en montant sur les épaules des géants.» C'est dans cet esprit que je voudrais présenter quelques observations sur l'orientation à donner à l'Union.
Tout d'abord, l'administration et le fonctionnement internes de l'IUFRO sont devenus de plus en plus difficiles à mesure que nous grandissions et que les questions traitées devenaient plus complexes. Nous devons trouver des moyens encore meilleurs pour simplifier les opérations de gestion et communiquer entre nous.
En second lieu, nous devons chercher des moyens de mieux collaborer avec d'autres organisations qui poursuivent les mêmes objectifs - FAO, Banque mondiale, banques régionales, Unesco, PNUD et autres organisations internationales -, avec l'ensemble des donateurs bilatéraux et avec les associations professionnelles et scientifiques du monde entier. Nos efforts conjugués apparaissent malheureusement bien faibles par rapport aux besoins des forêts à travers le monde. Nous devons nous appuyer mutuellement au lieu de nous faire concurrence.
Troisièmement, nous devons aborder une fois de plus la question des grands programmes qui ne comportent pas que des aspects scientifiques, mais également des aspects sociaux, environnementaux et politiques. Quelle doit être la position de l'Union vis-à-vis du déboisement sous les tropiques ou de la pollution atmosphérique, deux grands thèmes de ce congrès? L'IUFRO doit-elle chercher à jouer un rôle plus important ou plus restreint? Devons-nous commenter publiquement le bien-fondé scientifique de certaines questions politiques?
Quatrièmement, l'IUFRO doit chercher à rester une tribune indépendante et objective, comme elle l'est depuis près de 100 ans, un forum où scientifiques et utilisateurs de la science peuvent se rencontrer, échanger des informations, coopérer dans la recherche et traiter les questions nouvelles qui se présentent. En tant qu'organisme non gouvernemental et non politique, l'Union permet de discuter en toute liberté de questions techniques intéressant les forêts, et elle doit garder ce caractère. Nous devons nous souvenir que le moyen le plus rapide et le moins coûteux d'obtenir de nouvelles informations est de partager librement ce qui a déjà été fait. L'IUFRO continuera d'offrir cette possibilité.
Pour finir, permettez-moi de revenir sur le thème de ce 18e Congrès mondial de l'IUFRO, «La science forestière au service de la société» Je suis profondément convaincu que la science constitue une stratégie essentielle pour aborder les problèmes sociaux, environnementaux et économiques du monde. Il suffit de rappeler les succès de la recherche agronomique ou médicale pour nous convaincre de l'importance de la technique dans l'amélioration de la qualité de la vie. J'ai le ferme espoir que l'Union jouera pleinement son rôle pour améliorer la vie de tous les peuples, dont le bien-être spirituel, esthétique et économique dépend des forêts du monde.
Rendez-vous à Montréal en 1990!
Robert E. Buckman
Président élu
Le 19e Congrès mondial de l'IUFRO se tiendra à Montréal (Canada) en août 1990