Dans certains pays de l'Afrique de l'Est, les semis des céréales de 1996 sont en cours, tandis que dans d'autres pays de la même sous-région et en Afrique australe, la récolte se déroule actuellement. Les semis ont également commencé en Afrique centrale et dans les pays côtiers d'Afrique de l'Ouest.
Calendrier des cultures céréalières
Sous-région |
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Afrique de l'Est 1 Afrique australe Afrique de l'Ouest - Zones côtières (première campagne) - Zone sahélienne Afrique centrale 1 |
Mars-juin Oct.-déc. Mars-avril Juin-juillet Avril-juin |
Août-déc. Avril-juin Juillet-sept. Oct.-nov. Août-déc. |
Afrique orientale: La récolte des céréales de la campagne secondaire 1995/96 est achevée dans la sous-région, sauf en Ethiopie où les cultures "belg" sont récoltées à partir de juin. D'après les dernières estimations de la FAO, la production céréalière totale 1995/96 atteindrait plus de 23 millions de tonnes et serait légèrement supérieure à la bonne récolte de l'année précédente. Toutefois, les résultats par pays sont hétérogènes. En Ethiopie, la production céréalière devrait augmenter de 14 pour cent, passant à 8,6 millions de tonnes. La récolte principale "meher" a atteint un niveau record, principalement grâce à une augmentation des rendements, et la récolte secondaire "belg" devrait être normale après les pluies adéquates qui sont tombées dans la deuxième quinzaine de février et dans la première quinzaine de mars. En Tanzanie, la récolte des céréales secondaires de la campagne secondaire, qui vient d'être rentrée, a été réduite en certains endroits; toutefois, la campagne principale a été bonne et la production totale de céréales secondaires est estimée à 34 pour cent de plus que le volume de l'année précédente (2,9 millions de tonnes). Les perspectives pour le maïs de la campagne principale 1996 dans les zones de précipitations unimodales sont favorables, du fait des pluies abondantes tombées depuis le début de la campagne. Au Soudan, la récolte céréalière de 1995 a été réduite du fait du recul de la superficie ensemencée et de la baisse des rendements, et la production est estimée à 3,9 millions de tonnes, soit beaucoup moins que le niveau record de l'année précédente. La récolte du blé de 1996 est en cours; d'après les prévisions, la production devrait atteindre 570 000 tonnes, soit un quart de plus qu'en 1995. Au Kenya, du fait de récoltes réduites en certains endroits de la Province de l'Est, la production céréalière 1995/96 est provisoirement estimée à 3,4 millions de tonnes, soit 8 pour cent de moins que la récolte exceptionnelle de l'année précédente mais toujours au-dessus de la moyenne. Les semis des céréales secondaires de la campagne principale 1996 sont en cours. En Ouganda, grâce aux pluies cumulées normales à supérieures à la normale, la récolte des céréales secondaires de la deuxième campagne, qui vient d'être rentrée, a été bonne. La campagne principale a également été bonne et au total, la production de céréales secondaires 1995/96 est estimée à 4 pour cent de plus que la récolte record de l'année précédente. En Erythrée, la production de céréales secondaires de 1995 a été fortement réduite du fait des pluies irrégulières et de dégâts localisés dus aux ravageurs. La production céréalière est estimée à 142 000 tonnes, soit une baisse de 45 pour cent par rapport à 1994. En Somalie, la récolte des céréales de la campagne secondaire "der" qui vient d'être rentrée, est supérieure à la moyenne grâce aux pluies abondantes tombées pendant la campagne; toutefois, la campagne principale a souffert du recul des superficies ensemencées et de graves infestations de ravageurs. Les dernières estimations établissent la production totale de céréales secondaires à 282 000 tonnes, soit un tiers de moins que l'année précédente et moins que la moyenne. Au Burundi et au Rwanda, où les céréales de la première campagne 1996 ont été rentrées, la production est inférieure à la normale, malgré un redressement de la production au Rwanda.
On estime l'ensemble des besoins d'importations céréalières de la sous-région en 1995/96 à 2,2 millions de tonnes. Etant donné que les importations commerciales atteindront sans doute 1,4 million de tonnes, les besoins d'aide alimentaire sont estimés à 0,8 million de tonnes. Les contributions annoncées à la fin avril s'élèvent à 0,6 million de tonnes, dont 0,3 million de tonnes ont déjà été livrées.
Afrique australe: La récolte des céréales secondaires 1995/96 devrait commencer dans les quelques prochaines semaines. Les pluies généralisées ont favorisé l'expansion des superficies ensemencées dans la plupart des pays et on signale en de nombreux endroits une vigueur végétative élevée. Les prévisions actuelles concernant la production de maïs laissent présager une récolte supérieure à la moyenne au Botswana, au Lesotho, en Afrique du Sud et au Zimbabwe. Par ailleurs, les précipitations anormalement abondantes cette année ont provoqué des inondations, et les cultures auraient été endommagées à Madagascar, au Mozambique, au Malawi et en Zambie. D'après de récents rapports, la propagation du grand capucin des céréales, du criquet pèlerin et d'autres ravageurs fait également peser une menace sur les perspectives de récolte dans ces pays (à l'exception de Madagascar). Des missions FAO/PAM d'évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires se trouvent actuellement en Angola et au Mozambique pour estimer la prochaine récolte 1996 ainsi que la situation des disponibilités vivrières pour 1996/97.
La campagne commerciale 1995/96 de la sous-région tire à sa fin, mais les disponibilités céréalières pour la période de soudure actuelle restent précaires, notamment au Malawi, au Mozambique, au Swaziland et au Zimbabwe. Du fait de la récolte réduite par la sécheresse de 1994/95, les besoins d'importations céréalières pour la campagne 1995/96 étaient estimés à 5,2 millions de tonnes dont 1 million de tonnes d'aide. Les annonces de contributions des donateurs couvrent les besoins d'aide alimentaire. Toutefois, en Angola, des besoins d'aide alimentaire d'un volume de 69 000 tonnes ne sont toujours pas couverts. D'après les rapports, les importations commerciales sont insuffisantes au Malawi, en Zambie et au Zimbabwe. De ce fait, les stocks sont pratiquement épuisés et les prix ont considérablement augmenté, en particulier en Zambie et au Zimbabwe.
Pour la campagne commerciale 1996/97, qui commence en avril ou en mai dans la plupart des pays de la sous-région, la situation des disponibilités alimentaires devrait considérablement s'améliorer par rapport à l'année précédente du fait de l'augmentation prévue de la production céréalière. Toutefois, plusieurs pays continueront d'avoir des déficits significatifs et seront des importateurs nets de céréales. L'Angola et le Mozambique, où de nombreuses personnes sont encore déplacées dans le pays - notamment une grande partie de la main-d'oeuvre agricole - resteront probablement très dépendants de l'aide extérieure, tant pour l'aide alimentaire que pour l'approvisionnement en semences et en outils, afin d'appuyer le processus de redressement en cours.
Afrique de l'Ouest: Dans les régions méridionales des pays côtiers du golfe de Guinée, après quelques précipitations au cours de la deuxième semaine de février et une période sèche à la fin février, la saison des pluies a réellement démarré au début mars. La préparation des sols et les semis de la première campagne de maïs progressent vers le nord, en suivant larrivée des pluies. Dans les pays du Sahel, les semis devraient démarrer en juin/juillet dès que la saison des pluies aura commencé.
En 1995, la production céréalière totale pour les huit pays côtiers (Bénin, Côte d'Ivoire, Ghana, Guinée, Libéria, Nigéria, Sierra Leone et Togo) est estimée à environ 17 millions de tonnes, contre 16,8 millions de tonnes en 1994. La campagne de croissance 1995 a été généralement favorable au développement des cultures dans les pays du Sahel. Après la publication des estimations définitives de la production dans la plupart des neuf pays membres du CILSS, la production céréalière totale a été révisée à la baisse, passant E0 9 millions de tonnes (y compris le paddy), contre une estimation initiale de 9,6 millions de tonnes lors des missions FAO/CILSS d'évaluation des récoltes en octobre 1995. Ce chiffre représente une baisse de 9 pour cent par rapport à 1994, mais est supérieur de 5 pour cent à la moyenne 1990-94. Des récoltes records ont été rentrées en Gambie et en Guinée-Bissau, tandis que la production est restée proche des précédents niveaux records de 1994 en Mauritanie et de 1993 au Sénégal. La production a diminué par rapport au volume de 1994 au Burkina Faso, au Mali, au Niger et au Tchad, tout en restant moyenne ou supérieure à la moyenne. Par rapport à 1994, la production de céréales secondaires a généralement diminué, tandis que celle de riz a augmenté. Au contraire, au Cap-Vert, la production de maïs a augmenté par rapport au niveau médiocre de 1994.
Grâce aux récoltes généralement bonnes de 1995, la situation des approvisionnements alimentaires devrait rester satisfaisante pendant la campagne commerciale 1995/96, sauf au Libéria et en Sierra Leone, qui sont toujours affectés par les troubles civils en cours ou passés, et en certains endroits localisés du Sahel, où de mauvaises récoltes ont été rentrées. Dans les pays côtiers du golfe de Guinée, plusieurs groupes de population en certains endroits du Bénin, du Ghana et du Togo risquent de connaître des pénuries alimentaires après les inondations de 1995, et ils pourraient avoir besoin d'aide. Au Sahel, une aide alimentaire est nécessaire dans certaines régions traditionnellement déficitaires du Burkina Faso, du Mali, du Niger et du Tchad. Au Cap-Vert, des quantités importantes de céréales doivent être importées ou fournies au titre de laide alimentaire et la situation des disponibilités vivrières ne devrait pas être critique. Dans les autres pays, après plusieurs récoltes moyennes ou records, les stocks paysans devraient atteindre un niveau confortable.
Les déficits localisés en certains endroits peuvent être couverts par des transferts des zones excédentaires ou grâce aux stocks de sE9curité nationaux, à condition que des annonces de contribution soient faites en vue de leur reconstitution. Des excédents exportables sont également disponibles et des opérations triangulaires peuvent être organisées. Il faudra toutefois importer du blé et du riz, mais les importations de céréales secondaires resteront faibles, sauf dans les zones frontalières où le commerce local est actif. Pour les programmes d'aide alimentaire en cours, les donateurs sont invités à acheter autant que possible des céréales secondaires sur place.
La situation des criquets pèlerins s'est améliorée depuis le début de l'année dans tous les pays touchés. Les seules infestations significatives qui restent concernent des bandes larvaires, l'une à l'extrême sud-ouest du Maroc et l'autre dans le nord de la Mauritanie. Ces deux infestations touchent des zones relativement limitées, mais il est possible que d'autres petites infestations n'aient pas été repérées. Des opérations de lutte terrestre ont été entreprises dans les deux pays. Quelques ailés isolés sont également présents dans les plaines côtières de la mer Rouge en Arabie saoudite et en Erythrée, ainsi que dans le nord de la Somalie. Aucun criquet n'est signalé dans les plaines côtières du Yémen et du Soudan. On ne prévoit pas d'évolution significative dans la zone de la mer Rouge, car les conditions climatiques sont maintenant sèches dans la plupart des endroits.
En Afrique de l'Ouest, quelques petites bandes de faible densité de larves de criquets pèlerins à des stades avancés et des ailés immatures ont été signalés en deux endroits au sud de l'Atar en Mauritanie au cours de la première quinzaine de mars, et des bandes larvaires ont été repérées au nord de l'Akjoujt, près de la frontière marocaine au cours de la deuxième quinzaine du mois. Les traitements au sol, y compris des opérations de lutte entreprises par les agriculteurs, ont couvert près de 300 hectares. Ailleurs, les équipes de détection ont découvert des ailés isolés épars et des bandes larvaires à des stades avancés en plusieurs endroits de l'ouest de l'Adrar et au sud-ouest de Tiris-Zemmour. Des nomades ont déclaré qu'il n'y avait aucun acridien dans la région de Aftout Fay, au sud d'Akjoujt. Les infestations acridiennes actuelles au nord poursuivront leur maturation, et de nouveaux ailés apparaîtront dans les prochaines semaines. De ce fait, quelques ailés pourraient se déplacer vers le nord à Tiris-Zemmour, tandis que d'autres resteront probablement à l'ouest de l'Adrar et dans les zones verdoyantes voisines. Des ailés isolés pourraient également être présents en certains endroits de l'Adrar des Iforas au Mali et dans le Tamesna au Niger.
En Afrique de l'Est, aucun acridien n'a été découvert au cours des enquêtes récentes dans les régions agricoles de Tokar au Soudan. En Erythrée, un récent rapport a indiqué la présence en février d'ailés immatures épars dans la plaine de Hadarit sur la côte septentrionale de la mer Rouge. En Somalie, quelques ailés matures isolés ont été signalés sur la côte septentrionale, à Wagderia et Harshu, en février. Des ailés matures épars ont été signalés près de l'intérieur seulement à Hadaftimo et Dulalas, au cours d'une enquête couvrant 18 emplacements à la fin février/début mars. Des ailés isolés devraient persister en certains endroits le long des plaines côtières du nord-ouest et dans les zones voisines de l'intérieur; ils risquent de se reproduire s'il pleut.
Les besoins d'importations céréalières de la sous-région pour la campagne commerciale 1995/96 sont estimés à 4,5 millions de tonnes. D'après les estimations, les importations commerciales devraient atteindre 3,7 millions de tonnes et les besoins d'aide alimentaire s'élèvent à 0,8 million de tonnes, principalement blé et riz. Les annonces d'aide alimentaire signalées au SMIAR à la fin avril 1996 s'élèvent à 415 000 tonnes, dont 209 000 tonnes ont déjà été livrées. Aucune importation d'aide alimentaire en céréales secondaires n'est nécessaire pour la Guinée, la Guinée-Bissau, la Mauritanie et le Tchad. Il est vivement recommandé d'acheter sur place pour couvrir les besoins en céréales secondaires destinées aux programmes d'aide alimentaire en cours ou prévus, ainsi que pour reconstituer les stocks de sécurité nationaux, là où des céréales ont été prélevées sur ces stocks aux fins de distribution ou de vente dans les zones à déficit alimentaire.
Afrique centrale: Les pluies ont débuté dans le sud du Cameroun. Au Zaïre, la saison agricole a commencé dans l'ensemble du pays, tandis que les récoltes récentes au sud sont proches de la moyenne. La production céréalière totale de 1995 est moyenne ou supérieure à la moyenne dans la plupart des pays. Au Zaïre, la situation des approvisionnements alimentaires reste précaire dans les zones urbaines et dans la région du Kivu. L'inflation a baissé, passant de 6 000 pour cent en 1994 à environ 540 pour cent en 1995, mais le chômage et les difficultés économiques touchent gravement la population.
Pour la campagne commerciale 1995/96 ou 1996, les besoins d'importations céréalières sont estimés à 802 000 tonnes. Les annonces d'aide alimentaire signalées au SMIAR à la fin avril s'élèvent à 49 000 tonnes, dont 17 000 tonnes ont déjà été livrées. La plupart de ce volume est destiné à couvrir l'aide alimentaire d'urgence pour les réfugiés rwandais à l'est du Zaïre.
Afrique subsaharienne: Besoins d'aide alimentaire et d'importations de céréales par sous-région (en milliers de tonnes)
Sous-région |
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Production 1995 |
de céréales |
commerciales prévues |
| ||
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non couverts | ||||
Afrique orientale | 23 114 | 2 171 | 1 413 | 758 | 377 |
Afrique australe | 14 555 | 5 190 | 4 141 | 1 049 | 69 |
Afrique occidentale | 25 693 | 4 490 | 3 715 | 775 | 386 |
- Pays côtiers | 16 992 | 2 785 | 2 284 | 501 | 234 |
- Pays du Sahel | 8 701 | 1 705 | 1 431 | 274 | 152 |
Afrique centrale | 3 023 | 802 | 702 | 100 | 70 |
TOTAL | 66 385 | 12 653 | 9 971 | 2 682 | 902 |