"Les Etats devraient établir des mécanismes de coopération et de coordination entre les autorités nationales chargées de la planification, de la mise en valeur, de la conservation et de l'aménagement des zones côtières." (Article 10.4.1)
71. Traditionnellement, la planification du secteur tient généralement peu compte des externalités sur les ressources, engendrées par le secteur et transmises à un autre secteur ou, inversement, des externalités provenant d'un autre secteur et qui ont des incidences sur le secteur des pêches. Une meilleure planification permettra aux organismes ministériels techniques d'identifier et d'évaluer les impacts intersectoriels et les effets de l'aménagement. Cette analyse des politiques est essentielle si l'on veut présenter efficacement les enjeux du secteur des pêches lors de la formulation des stratégies d'aménagement des zones et pour la mise en oeuvre des plans. Elle est en outre fondamentale pour le bon succès des négociations avec les autres ministères et organismes opérationnels engagés dans l'étude des différentes propositions de développement.
72. Des arrangements institutionnels appropriés sont nécessaires pour garantir la formulation de stratégies intersectorielles d'aménagement des zones côtières et pour offrir une enceinte où résoudre les divergences relatives aux actions sectorielles en cours et proposées.
"Les Etats devraient veiller à ce que la ou les autorité(s) représentant le secteur des pêches dans le processus d'aménagement des zones côtières possède(nt) les compétences techniques et les ressources financières adéquates." (Article 10.4.2)
73. Au moment d'adapter les fonctions, la structure et les compétences de l'organisme responsable des pêches, en vue de l'intégration rationnelle des pêches dans la planification de l'aménagement des zones côtières, il faudra s'assurer que les autorités disposent du personnel qualifié (compétences générales et spécialisations) pour mener à bien la planification et pour constituer un groupe principal chargé de la coordination intersectorielle des programmes et des politiques.
74. Dans de nombreux pays, la préoccupation des compétences institutionnelles est présente dans tous les secteurs, mais elle est d'une importance particulière pour le secteur des pêches. En effet, il est courant que l'organisme responsable des pêches ne dispose pas des compétences et de l'expérience requises pour analyser les politiques et les institutions et pour se charger de tous les aspects de la planification sectorielle.
75. Les autorités responsables des pêches doivent veiller à ce que les activités et les intérêts du secteur soient incorporés à la planification de l'aménagement des zones côtières de façon à optimiser la contribution du secteur au bien-être économique et social. Il est donc important qu'elles développent leurs capacités dans quatre domaines principaux, comme suit:
- les compétences et l'expérience en matière de collecte et d'analyse d'informations bio-physiques, sociales et économiques et l'utilisation de celles-ci pour l'analyse des politiques;76. En outre, même s'il n'est généralement pas nécessaire que des experts juridiques fassent partie du personnel de l'organisme responsable des pêches, le personnel devra être suffisamment conscient des enjeux du secteur et de ses interactions afin de pouvoir jouer un rôle actif lors de l'examen de la législation environnementale et de la préparation de nouvelles lois.- la mise en place d'arrangements institutionnels, aux niveaux local, national, sous-régional et régional, pour aborder les questions relatives au libre accès et aux impacts intersectoriels;
- les compétences et l'expérience en matière de planification sectorielle; et
- les capacités de mise en application.