La préparation des terres et les semis progressent en suivant l'arrivée des pluies. Les cultures lèvent de façon satisfaisante au Burkina Faso ainsi que dans le sud du Mali et du Tchad.
Des sauteriaux ont été signalés au Burkina Faso et dans l'est de la Guinée Bissau. Aucun Criquet pèlerin n'a été signalé récemment dans la région. De faibles nombres d'adultes devraient apparaître dans les zones de reproduction estivale du sud de la Mauritanie, du nord du Mali et du Niger. Ceux-ci vont pondre avec le début de la saison des pluies. Cependant, l'importance de la reproduction estivale devrait être très faible. Des larves de Criquets migrateurs africains résultant des pontes de populations résiduelles suite aux infestations de la fin 1997 ont été signalées au Tchad, près de N'Djamena.
Le El Niño de cette année est considéré par divers experts comme étant l'un des plus sévère de ce siècle, les températures superficielles de l'océan Pacifique atteignant des niveaux records. En Asie, des sécheresses liées à El Niño ont affectés la production céréalière en Indonésie, en Chine, en Corée (R.D.P), aux Philippines, en Thaïlande ainsi qu'en Papouasie Nouvelle Guinée, en bordure du Pacifique. En Amérique latine, un temps anormalement sec a retardé les semis et des perturbations importantes ont également été enregistrées en Bolivie et dans le Nordeste du Brésil. En Afrique, une alternance de sécheresses et d'inondations, dont le lien avec El Niño n'est d'ailleurs pas prouvé, a causé des pertes substantielles dans les cultures et les élevages d'une grande partie d'Afrique de l'Est et dans quelques pays d'Afrique Centrale. Par contre, en Afrique du Sud, les craintes d'une sécheresse sévère comme celle ayant eu lieu lors du passage d'El Niño en 1991-92 ne se sont pas matérialisées. Quel sera l'impact d'El Niño en Afrique de l'Ouest?
Durant ces derniers mois, des températures anormalement élevées ont été enregistrées dans la plupart des pays sahéliens, atteignant 2 à 5 degrés de plus que la normale. Une croyance populaire dit que ceci est le signe d'une bonne saison agricole. Les scientifiques qui se sont rencontrés à ce sujet au début du mois de mai à Abidjan l'ont confirmé, indiquant que, pour le Sahel, les probabilités sont plus élevées d'obtenir des précipitations normales ou supérieures à la normale que des précipitations inférieures à la normale, notamment dans le nord-ouest du Sahel. D'autres prévisions de la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration) - Africa desk - indiquent que les probabilités sont modérément élevées pour des précipitations supérieures à la normale dans le centre du Sahel, tandis qu'elles sont modérément élevées pour des précipitations inférieures à la normale dans l'ouest et une partie de l'est du Sahel. Il est cependant trop tôt pour faire des prévisions sûres et le SMIAR suivra de manière régulière l'évolution de la situation durant toute la saison.
Zone sahélienne : Les précipitations annuelles moyennes varient de 250 à 500 mm. C'est la zone située à la limite de la végétation pérenne; là où les précipitations sont inférieures à 350 mm, il n'y a que des pâturages et, parfois, des cultures céréalières à cycle court résistant à la sécheresse; dans cette zone, toutes les activités agricoles sont hautement aléatoires.
Zone soudano-sahélienne : Les précipitations annuelles se situent entre 500 et 900 mm. Là où elles sont inférieures à 700 mm, on pratique surtout des cultures ayant un cycle de végétation bref de 90 jours, c'est- d à- dire principalement du sorgho et du mil.
Zone soudanienne : Les précipitations annuelles moyennes varient de 900 à 1 100 mm. La plupart des céréales cultivées ont un cycle de végétation de 120 jours ou plus. C'est la zone où l'on produit l'essentiel des céréales, notamment du maïs, des racines et tubercules, et des cultures de d rapport.
Zone guinéenne : Les précipitations annuelles moyennes dépassent 1 100 mm. Font partie de cette zone, où il est plus facile de cultiver des racines, la Guinée-Bissau et une petite partie du Sud Burkina Faso, du Sud Mali et de l'extrême Sud du Tchad.
Il sera également question de la "Zone de convergence intertropicale",
dont la trace à la surface du sol est dénommée "front
intertropical". Il s'agit d'une zone quasi permanente entre deux masses
d'air qui sépare les alizés de l'hémisphère
Nord et ceux de l'hémisphère Sud. Elle se déplace
au nord et au sud de l'Equateur et arrive généralement en
juillet à sa position située le plus au nord. Sa position
fixe les limites septentrionales des précipitations possibles au
Sahel; les nuages de pluie se situent généralement à
150 ou 200 km au sud du front intertropical.