La saison des pluies atteint maintenant son terme après d'abondantes pluies en septembre. Après les pluies en baisse de la fin du mois d'août, les précipitations sont généralement restées supérieures à la normale et bien réparties sur la plupart des régions de production du Sahel durant la première décade de septembre. Des pluies torrentielles sont à nouveau tombées sur plusieurs régions du Niger, où elles ont causé des inondations. Les pluies sont restées assez abondantes durant la seconde décade, sauf dans le sud de la Mauritanie, mais elles ont diminué de façon significative durant la dernière décade. Les précipitations sont devenues abondantes dans les îles du sud du Cap Vert à la mi ou la fin septembre. Les pluies sont restées particulièrement abondantes en Guinée Bissau. La dernière image du satellite Météosat pour les premiers jours d'octobre indique que la couverture nuageuse s'est nettement déplacée vers le sud, indiquant la fin de la saison des pluies dans la plupart des régions du nord.
Suite à de bonnes précipitations, les perspectives de récoltes sont généralement favorables au Mali, au Burkina Faso, au Niger et au Tchad, excepté dans la zone soudanienne affectée par de fortes inondations. En Gambie et au Sénégal, les perspectives de récoltes se sont améliorés suite aux pluies régulières depuis le mois d'août, mais dans le nord du Sénégal, des pluies additionnelles sont nécessaires en octobre, étant donné que la saison des pluies a commencé tardivement cette année. En Mauritanie, les conditions de croissance des cultures sont restées dans l'ensemble favorables en septembre. Les perspectives de récolte se sont améliorées au Cap Vert avec l'augmentation des pluies en septembre. Elles sont incertaines en Guinée Bissau étant donné que l'impact que les troubles civils ont eu sur les semis et les autres activités agricoles n'est pas clair. Des missions conjointes FAO/CILSS d'évaluation des récoltes sont prévues à partir de la mi-octobre, afin d'estimer, avec les services nationaux, la production céréalière 1998. L'estimation FAO des rendements céréaliers pour les pays sahéliens est présentée dans l'annexe 1.
Les pâturages sont abondants. Des sauteriaux ont été signalés dans la plupart des pays. Des attaques d'oiseaux granivores et d'insectes sont préoccupantes dans plusieurs pays. Une activité limitée de criquets pèlerins a été signalée en Mauritanie, au Mali et au Niger. Quelques adultes pourraient aussi apparaître dans le nord de la Mauritanie, et persister dans le nord du Mali et du Niger.
Zone sahélienne : Les précipitations annuelles moyennes varient de 250 à 500 mm. C'est la zone située à la limite de la végétation pérenne; là où les précipitations sont inférieures à 350 mm, il n'y a que des pâturages et, parfois, des cultures céréalières à cycle court résistant à la sécheresse; dans cette zone, toutes les activités agricoles sont hautement aléatoires.
Zone soudano-sahélienne : Les précipitations annuelles se situent entre 500 et 900 mm. Là où elles sont inférieures à 700 mm, on pratique surtout des cultures ayant un cycle de végétation bref de 90 jours, c'est- d à- dire principalement du sorgho et du mil.
Zone soudanienne : Les précipitations annuelles moyennes varient de 900 à 1 100 mm. La plupart des céréales cultivées ont un cycle de végétation de 120 jours ou plus. C'est la zone où l'on produit l'essentiel des céréales, notamment du maïs, des racines et tubercules, et des cultures de d rapport.
Zone guinéenne : Les précipitations annuelles moyennes dépassent 1 100 mm. Font partie de cette zone, où il est plus facile de cultiver des racines, la Guinée-Bissau et une petite partie du Sud Burkina Faso, du Sud Mali et de l'extrême Sud du Tchad.
Il sera également question de la "Zone de convergence intertropicale", dont la trace à la surface du sol est dénommée "front intertropical". Il s'agit d'une zone quasi permanente entre deux masses d'air qui sépare les alizés de l'hémisphère Nord et ceux de l'hémisphère Sud. Elle se déplace au nord et au sud de l'Equateur et arrive généralement en juillet à sa position située le plus au nord. Sa position fixe les limites septentrionales des précipitations possibles au Sahel; les nuages de pluie se situent généralement à 150 ou 200 km au sud du front intertropical.