Nantissement foncier
Système de crédit parallèle pratiqué en Asie, par lequel un individu peut obtenir un prêt, en dehors des voies officielles, contre la cession temporaire au prêteur du droit d'exploitation du terrain. Le prêteur peut exploiter la terre jusqu'à extinction de la dette (FAO, 1995).
Notaire
Titulaire dune charge quil exerce à titre libéral et sous sa responsabilité personnelle.
En France, il reçoit à titre principal délégation du garde des sceaux pour établir les actes authentiques. Cette authenticité en garantit la valeur juridique (légalité de lacte, identification des parties et des biens, constat de laccord des parties).
Le notaire est également le conseil des parties pour la gestion de leur patrimoine.
En France, le notariat est constitué en ordre. Son exercice est soumis à une qualification juridique élevée et à une déontologie rigoureuse.
Nue-propriété
La nue-propriété désigne le fait dêtre propriétaire, mais sans lusufruit.
Observatoire du foncier
Sur base notamment de l'expérience du Maroc (CROUSSE, 1991), l'observatoire du foncier a été présenté comme un outil de suivi du développement et du changement. Il fournit un cadre pour la collecte, l'enregistrement et le traitement des données liées aux modes de tenure et à l'utilisation de la terre, en établissant une série d'indicateurs. Le but d'un observatoire est didentifier de nouvelles formes de développement, des dynamiques, des risques de conflit et de guider par ce fait la conception de la politique foncière (LE ROY, 1993).
Les principes des réformes législatives des années 1990 Au Mali, le gouvernement de transition qui se met en place après le renversement de la dictature de Moussa Traore en 1991, suspend le Code forestier (une des sources du soulèvement des ruraux) et engage une réflexion de fond liant foncier et décentralisation (DIALLO, 1996). Il est prévu de modifier substantiellement le Code Domanial et Foncier (CDF) de 1986 et de préciser les prérogatives des futures communes. Suite à la Conférence nationale et aux Etats généraux du Monde Rural, un projet de Charte foncière est lancé, sur des bases très novatrices. Afin d'alimenter le débat foncier, et d'apporter un appui aux projets de développement, le Mali a mis en place un Observatoire du foncier, chargé d'étudier les pratiques foncières et leur dynamique dans différentes régions agro-écologiques, et de faire des propositions en vue de cette charte. Une telle démarche, à la fois ambitieuse (renoncer à un Code Domanial et Foncier au profit dune Charte foncière reconnaissant les droits et les régulations foncières locales) et prudente (lancer une série danalyses de terrain), répond remarquablement au diagnostic posé. Mais lambition réformatrice de la transition semble sêtre émoussée, au profit dune simple relecture du CDF. La mise en place des communes se fait sans clarification de la question foncière, créant un " domaine communal " pour les aménagements dintérêt local, sans résoudre pour autant la question de larticulation des espaces villageois et communaux (WWW.IIED.ORG/DOCS/DRYLANDS/DRY_IP86FR.PDF). |
Occupant
Loccupant est celui qui occupe un local dhabitation en lhabitant effectivement en vertu ou en labsence dun bail. Le locataire est un occupant.
Occupation
Cest le fait doccuper un lieu en vertu dun titre ou sans droit. Lexpression «occupation du domaine public» désigne les utilisations particulières du domaine public qui se réalisent sous forme de concessions, permissions ou autorisations. Ces utilisations se différencient selon quelles intéressent des dépendances de ce domaine affectées à lusage collectif du public ou bien destinées à un usage privé (CORNU, G., 1990).
Organisation pastorale
Lexpression «organisation pastorale» est une formule générique qui couvre tout type d'arrangements institutionnels réglant les actions individuelles et collectives des éleveurs pour sauvegarder et favoriser leur intérêt économique, social, culturel et politique.
Les fonctions des organisations pastorales sont relativement variées. SANDFORD (1981) les classifie en six groupes: la gestion des modes de tenure foncière, celle des ressources, lapport de services, la communication, les relations externes et le maintien de la cohésion et des valeurs de la collectivité. Une organisation pastorale peut être garante d'une seule ou de plusieurs de ces fonctions (SHANMUGARATNAM ET AL, 1992).
Orthophotographie
Image photographique issue dune photographie aérienne à axe vertical ayant les mêmes qualités métriques quune carte.
Une photographie verticale est en première approximation une perspective conique du terrain. Une carte est en première approximation une perspective orthogonale du terrain. Ces deux représentations ne sont superposables que lorsque le terrain est plan et horizontal et que laxe de prise de vues est exactement vertical. En pratique, le relief du terrain et linclinaison de laxe de prise de vue provoquent des écarts géométriques de la photographie par rapport à la carte. La correction de ces écarts, par les méthodes dorthorestitution, permet la production dorthophotographies.
Pacage/pacager
Autrefois, pacage ou pacquage (au XVIe siècle, pascuage désigne un «repas», du latin pascuum, «pâturage») désignait un droit, un moment et un lieu de pâturage; actuellement, prairie naturelle de très faible productivité, ne faisant généralement l'objet d'aucun soin d'entretien par suite de difficultés d'accès ou de la présence d'affleurements rocheux.
Par extension, le terme désigne également l'action de faire paître les animaux.
Le pacage est un droit dusage (ACCT, 1977).
Notons que le droit de pacage sur une terre commune et proche du village peut participer à la différenciation des troupeaux et des productions dune population mixte (sédentaires et bergers).
«Dans le delta central du Niger, le hariima est une terre de pacage commune au village sis près de lagglomération et sous la garde du chef de village (ou du chef berger) qui maintient lordre et en assure la défense. Ces pâturages sont exclusivement réservés à une catégorie des troupeaux (les vaches laitières). Le droit de pacage est interdit non seulement aux troupeaux étrangers mais également aux garci (troupeaux transhumants) du village. Ces terres de pâturage ainsi que les couloirs y conduisant (goumpi) ne peuvent pas être mis en culture.» (CISSE, 1980). |
Parc
Élément typique des systèmes agraires sub-sahariens, le parc ressort comme un peuplement régulier et systématique darbres préservés lors des défrichements, puis «conservés, entretenus et améliorés en raison de leur utilité» (RAISON J.-P., 1988, cité par GUKONU E., 1991).
Parc national et régional
Un parc national est un vaste territoire où la nature est protégée et éventuellement aménagée pour lagrément et léducation du public. Il diffère des réserves naturelles dans lesquelles seule la sauvegarde de certaines espèces animales ou végétales est visée.
Comme son nom le précise il relève de la responsabilité de lÉtat contrairement par exemple à des parcs régionaux.
Lorsque les parcs nationaux sont situés dans des régions de forte pression foncière, leurs terres sont lobjet de convoitises de la part des populations rurales installées à leur périphérie ou bien de ceux qui veulent se livrer à une exploitation minière des ressources quils comportent.
Le glissement des populations sahéliennes du Sahel vers la forêt remet en cause la viabilité de certains espaces protégés de la région. Au Niger, à la périphérie du parc du W, les densités de population sont de plus en plus élevées. Le chef de lÉtat qui a incité les populations urbaines à investir dans la production agricole de cette région est partiellement à lorigine de ce mouvement. Les pressions à la périphérie du parc national du W sont le fait des agriculteurs et des pasteurs. Loccupation de lespace périphérique du parc est soumise à une rivalité entre les originaires du lieu et les migrants, les pouvoirs publics attribuant quant à eux lusage de lespace à ceux qui lont mis en valeur. (Daprès LEPRETRE L., 1990). Le cas du parc national du Burundi illustre non pas le cas dun parc national dont les populations riveraines empiéteraient sur les terrains, mais celui dun parc créé a posteriori sur une zone occupée et cultivée. «À lexception dune chaîne de montagne qui conserve une véritable forêt primaire, justifiant la création du parc national de Kibira, il ny a guère de zones où lexistence dun incontestable patrimoine naturel justifierait sa transformation en parc. Le parc national de la Ruvubu a pourtant été créé sur un domaine de 50 000 hectares exploités depuis longtemps par des familles paysannes, dans lequel la nature sauvage avait disparu depuis des lustres. Le projet a nécessité lexpropriation de 3 000 familles paysannes, mal recasées dans des zones limitrophes du parc, ainsi que labandon de leurs habitations, bananeraies, exploitations... Il y a en somme, une évidence à laquelle il faudra bien se rendre, aucun programme de protection de lenvironnement, si bien préparé quil puisse être, ne pourra réussir sil est perçu comme contraire aux besoins et aux intérêts des usagers, qui sont en permanence au contact de la ressource et qui en vivent. Il peut paraître justifié de leur demander aujourdhui de restreindre leur prélèvement dans lintérêt des générations futures. Mais encore faut-il proposer des sacrifices supportables, compris et acceptés, donc négociés et non imposés. Faute de quoi, on se retrouvera dans une situation aggravée: non seulement les usagers ne respecteront pas des prescriptions jugées intolérables, mais ils perdront tout sens des responsabilités à légard de ressources totalement soustraites à leur bonne garde» (BOUDERBALA N., 1996). |
Un parc régional est un territoire rural ou forestier que les collectivités locales (régions, communes) intéressées soumettent librement à une réglementation visant à conserver et exploiter le cadre naturel. Il est fréquent que lÉtat ou les villes les aménagent avec des équipements sportifs ou culturels. Daprès P. GEORGES (1990, p. 344), «la différence entre le parc régional et le parc national est donc une différence de nature et non déchelle».
Parcellaire urbain
Lorsquon représente la forme et la dimension des parcelles (dans les différents quartiers) sur une feuille de papier, on établit un parcellaire urbain.
Lexemple du plan foncier et livre foncier dans le code guinéen montre bien la signification et les différents rôles joués par le parcellaire urbain, car il peut être à la fois une étape en vue de limmatriculation et de lorganisation de la propriété moderne et lexpression en soi de la réalité foncière populaire avec ses découpages et ses droits les plus ténus et informels. Dans ce code, le plan foncier local se veut un constat quasi photographique des tenures foncières telles quelles se présentent sur le terrain. À côté du plan densemble, des fiches parcellaires et des fiches personnelles (identifiant les superficies, les personnes et les droits) constituent ce plan foncier. Le parcellaire urbain est donc ici un outil du plan foncier, pour repérer et consigner les expressions les plus évidentes du fait foncier, cest-à-dire en fait donner une image permanente de loccupation du sol et de lespace. Enfin, le parcellaire urbain, par le biais du plan foncier, fait lobjet dune interprétation légale au moment où il sagit dinscrire juridiquement les droits fonciers, reconnaissables par le code, dans le livre foncier (TRIBILLON J.-F., 1993). |
Parcelle
Etendue de terrain élémentaire, délimitée et définie par sa double appropriation: propriétaire ou exploitant, affectation du sol. La parcelle de propriété est la parcelle cadastrale (la plus petite unité du cadastre) et la parcelle d'exploitation est l'unité physique du travail agricole (BRUNET R. et al., 1993).
Dun seul tenant, elle comporte une même nature de culture ou une même affectation (terre, bois, vigne, lande).
Notons quun champ peut être cultivé en différentes parcelles et, réciproquement, des champs contigus peuvent constituer une seule parcelle de mise en valeur (BILLAZ, R., et DIAWARA, Y., 1980).
Parcours
Droit coutumier réciproque de vaine pâture entre deux ou plusieurs communautés.
Au Maghreb, droit légal ou coutumier de pâturage en forêt et en montagne, au bénéfice de certaines tribus (ACCT, 1977).
Se dit aussi dun pâturage saisonnier exploité au long dun itinéraire suivi par le troupeau.
Pasteur
Celui qui garde, fait paître le bétail (berger, pâtre).
Celui qui vit surtout de lélevage. Le nomade est un pasteur (LE PETIT ROBERT, 1996).
Terme général se rapportant non seulement à un métier, mais à un mode de vie, voire de civilisation (ACCT, 1977).
Patrilignage
Le lignage groupe les gens qui se considèrent comme des descendants d'un ancêtre commun et qui peuvent reconstituer leur généalogie à partir de cet ancêtre. On parle de patrilignage (ou de lignage patrilinéaire) si la filiation se transmet par les hommes (COLLEYN J.-P., 1982).
Patrimoine
Ce terme trouve son origine dans le latin où la racine Pater désigne le père.
«Dans lancien Droit coutumier français, un patrimoine désigne lensemble de biens ou de ressources hérités des ascendants et susceptibles dêtre transmis aux descendants, en privilégiant une lignée ou une destination. Ce sens a été partiellement perdu avec le Code Civil de 1804 qui définit le patrimoine comme la dimension matérielle de la personnalité juridique. Le patrimoine naît avec la personne et disparaît avec elle; évaluable en argent, il est appelé à évoluer et si possible à grandir. Cette conception du patrimoine est liée à la généralisation dun droit individualiste dans une société capitaliste» (LE ROY E., 1998).
On considère que le patrimoine est constitué de l'ensemble des biens et des droits relevant d'une personne.
Daprès G. MADJARIAN (1991), «Le propre dun patrimoine cest de ne pas être indifférent aux hommes qui lont produit et reproduit; le patrimoine renvoie nécessairement au passé de sa production et de sa reproduction, aux conditions dans lesquelles elles se sont réalisées. Le patrimoine lie au passé celui qui en est le titulaire présent et a pour fonction dassurer lunité des membres dune communauté et sa permanence à travers les différents moments de son existence. Le rapport de lhomme à ce quil institue comme patrimoine est marqué par le devoir, la responsabilité.» |
Si le patrimoine a été produit par une activité passée, son évaluation en argent dépend des valeurs de marchés actuels qui eux-mêmes se basent sur des anticipations.
Ce qui se rapporte au patrimoine est qualifié de patrimonial.
Patrimoine commun
Lemploi de lexpression patrimoine commun est fondé sur le concept de «patrimoine commun de l'humanité» et peut être vu comme une alternative possible à la propriété exclusive, dans le contexte de la gestion foncière et de la gestion des ressources naturelles en Afrique. Ce terme fait référence aux droits communautaires sur une ressource commune, régis par des règles dont la finalité est la protection et la conservation de ces ressources. Ce concept peut bénéficier dun statut juridique spécifique et impliquer les diverses personnes morales partageant ces objectifs de protection et de conservation des ressources, considérées comme étant le patrimoine commun à la communauté villageoise, régionale, nationale ou de lhumanité. Le terme peut être également employé pour justifier les revendications de groupes ne bénéficiant pas de statut juridique formel, comme par exemple la nation, ou une communauté villageoise pour laquelle une personne morale reconnue nexiste pas.
En associant patrimoine et commun, on suggère l'idée d'une richesse qui nous est confiée par héritage à charge pour nous de la transmettre à nos successeurs. Il faut aussi y associer le principe, à l'inverse du Code civil, que nul n'est autorisé à sortir de l'indivision, c'est-à-dire que nous sommes tous solidaires de ce futur commun. Ceci entraînerait des droits mais aussi (et surtout) des obligations qui s'imposeraient d'autant plus facilement qu'ils seraient le produit d'un consensus et garantis par une autorité supra-nationale (LE ROY, 1996D).
Le concept de patrimoine commun répondrait à cette exigence si nous savons lui donner toute la portée nécessaire dans le cadre de la nouvelle politique juridique à promouvoir. En mettant en évidence l'existence d'obligations correspondant aux droits sur les ressources naturelles, en impliquant des modes de gestion respectueux de la reproductibilité, le concept de patrimoine commun offre des potentialités si l'objectif de justice sociale peut y être associé (LE ROY, 1996E).
Pâturage
Prairie naturelle ou artificielle où les animaux vont paître (ACCT, 1977).
Le dictionnaire de langue française précise que le pâturage est le droit de faire paître du bétail sur une terre (LE PETIT ROBERT, 1977).
Plus fondamentalement, en matière de dynamique des systèmes agraires, des recherches récentes montrent que «le pâturage, en tant que valeur dusage, est le produit dune rencontre entre des troupeaux spécifiques et des ressources exploitées au cours de circuits» (MEURET, LANDAIS, 1977).
Cette perspective doit permettre à lavenir de mieux articuler létude de lécosystème aux conditions de sa gestion optimale (en termes de préservation, dutilisation, de gestion collective et de sécurité daccès pour les acteurs ruraux).
En Afrique, la législation a de plus en plus tendance à élaborer des textes spécifiques à la gestion des pâturages. Cependant, pour H. OUEDRAOGO (1996), la notion de pâturage reste relativement imprécise dans les différentes législations. Dans l'ensemble, il y a une carence de définition substantielle à cet égard. Deux approches principales sont utilisées par les législateurs ouest-africains pour définir les pâturages: énumératives et négatives (OUEDRAOGO H., 1996). Dans la première approche, une série d'espaces est désignée par la loi comme constituant des pâturages (c'est le cas par exemple dans la législation actuellement en vigueur au Burkina Faso et au Bénin). La seconde approche définit comme pâturage tout espace naturel non cultivé. Enfin, certaines législations tentent de combiner ces deux approches (c'est le cas du projet de Code pastoral de la Guinée). |
Paysage
Le terme paysage sapplique selon les auteurs à un ensemble de signes caractérisant une unité géographique sur le plan physique ou humain. Il apparaît comme une combinaison concrète où interviennent un grand nombre de faits: lhabitat, le parcellaire, les chemins, etc.
On parlera de paysage urbain, de paysage rural, de paysage périurbain, en fonction de lactivité dominante qui sexerce sur lespace dont il est question.
Ces différents paysages sont révélés par lobservation directe, par létude de photographies aériennes, des documents cadastraux, etc. Linterprétation de ces différents éléments suppose une connaissance approfondie de la géographie, de lhistoire, de larchéologie, de la sociologie et de léconomie.
Daprès P. GEORGES (1990, 348), dacception originairement descriptive mais globale, le terme paysage a pris récemment une signification synthétique rassemblant lensemble des traits issus de la géographie naturelle et des apports des civilisations qui ont progressivement façonné le cadre initial et sont entrés dans la conscience de groupe des occupants. Il devient alors synonyme denvironnement.
Paysan, paysanne
Homme, femme vivant à la campagne et soccupant des travaux des champs (LE PETIT ROBERT, 1993).
Ce terme paysan a une signification restreinte car il ninforme ni ne donne à penser sur le statut du travailleur ou sur celui de la terre.
La pauvreté conceptuelle de cette définition occulte bien la variété des relations foncières et des conditions dexistence.
Dans son article «des stratégies des agriculteurs africains au raisonnement stratégique», Jean-Pierre Chauveau montre par une histoire des idées, la succession des concepts qui sont venus progressivement enrichir notre connaissance de cette identité paysanne. Paysannat, stratégie ou logique paysanne, stratégie des agriculteurs, pratiques agricoles constituent autant détapes qui permettent aujourdhui de considérer le paysan comme un acteur combinant des statuts et des rôles très différents selon la «finalité poursuivie» (de résidence, de production, de consommation ou de transmission des biens) et la place quil occupe dans lexploitation (en tant que jeune, vieux, femme, aîné...) (CHAUVEAU J.-P., 1997). |
Enfin, en considérant les agriculteurs comme des acteurs sociaux qui se confrontent et négocient au sein darènes sociales multiples, tant au niveau local que régional voire national, cest toute une vision réductrice du paysan qui vole en éclat, celle en particulier qui assimilait léconomie domestique au «mode de vie» paysan (OLIVIER DE SARDAN J.-P., 1995).
Paysannat sans terre
Dans le but didentifier les paysans ou les ménages de travailleurs agricoles entrant dans la catégorie des «sans-terre et quasi-sans-terre» et de les quantifier, quatre critères principaux pour le moins sont utilisés, soit séparément, soit en combinaison: laccès à la terre, le revenu, lemploi dans lagriculture et le «seuil de pauvreté».
Chaque critère a ses limitations et les estimations comportent une marge derreur élevée pour des raisons purement conceptuelles. A cela, sajoute la difficulté de recueillir les données appropriées aux sources classiques de statistiques. Dans ces conditions, il est difficile détablir une estimation ferme de lampleur du problème des sans-terre et des quasi-sans-terre. Plusieurs classifications sont bien sûr envisageables, comme par exemple, une classification par catégorie, sous réserve de quelques doubles comptages, ce qui na rien dexceptionnel en milieu rural où un ménage peut avoir plusieurs sources de revenus:
- les ménages de travailleurs agricoles ne possédant que peu ou pas de terre;
- les ménages non agricoles résidant en zone rurale, dépourvus de terre ou ne possédant quune simple parcelle, et qui exercent des activités variées dans des branches telles que métiers artisanaux, pêche, services, etc.;
- les petits paysans et paysans marginaux, propriétaires ou éventuellement locataires (ou métayers) dexploitations de taille ou de qualité insuffisante pour leur assurer un niveau de vie décent;
- les autres ménages ruraux: pasteurs, nomades, paysans pratiquant des cultures itinérantes, chasseurs et cueilleurs, etc.
Les trois premières catégories sont totalement dépourvues de terre, ou nen possèdent quune quantité dérisoire, et tirent tout ou partie de leur subsistance dun travail salarié. Notons néanmoins que tous les individus classés dans ces catégories ne sont pas forcément pauvres. En ce qui concerne la quatrième catégorie, la situation est plus complexe, car la majorité de ceux qui la composent peuvent être pauvres, mais ce nest pas toujours par manque daccès à la terre.
Le problème du paysannat sans terre revêt un aspect différent selon les pays et il est nécessaire dadapter sa solution aux exigences de chaque situation. De plus, il est plus aigu dans certaines parties du tiers monde que dans dautres. Ainsi, la terre est un facteur rare dans la majorité des pays surpeuplés de lAsie du Sud; par contre, plusieurs pays dAmérique latine disposent de superficies potentiellement cultivables, mais celles-ci sont inéquitablement distribuées. La prolétarisation du paysannat saccentue également dans nombre de pays du Proche-Orient et dAfrique du Nord sous leffet dun déséquilibre dans la répartition de la propriété foncière. Enfin, en Afrique au sud du Sahara, lémergence du problème a été masquée par labondance des terres dont, selon une opinion couramment admise, cette région bénéficierait. «Cela serait vrai si les sols étaient partout pareils et pouvaient donc être mis en culture à lendroit et au moment opportuns. Ce lest moins lorsquon a à lesprit la fragilité de beaucoup de sols tropicaux, les obstacles techniques, sanitaires et financiers qui freinent souvent lexploitation des terres forestières en zone tropicale, la pression démographique exercée dans les bassins fluviaux très fertiles, les effets de la sécheresse et de la désertification» (SINHA, 1985). Le problème de la prolétarisation du monde paysan est que celle-ci est souvent considérée à la fois comme la cause et lindice des maux dont souffre la masse des ménages ruraux, tels que la pauvreté chronique, linsécurité, lendettement, la mise en tutelle, etc. Les facteurs physiques précipitent certes la prolétarisation du paysannat, mais les causes profondes du problème sont les conditions de tenure et de maîtrise des terres, ainsi que labsence, linsuffisance ou la mauvaise orientation des politiques de développement rural. Ce phénomène a des incidences de vaste portée et ses effets sur lemploi ne sont que lun des aspects dune situation extrêmement complexe. |
Au Brésil, le combat pacifique des paysans sans terre est une réponse à une situation sans équivalent dans le monde. Le Mouvement des Paysans sans terre a provoqué une prise de conscience d'une ampleur sans précédent au Brésil sur l'urgence de la réforme agraire. Privilégiant l'autosuffisance alimentaire et la diversification des cultures, contrairement aux grands propriétaires terriens, le Mouvement des paysans sans terre cherche d'abord à nourrir ceux qui travaillent la terre. Mouvement d'essence pacifique, il base son action sur la négociation ou la pression sociale organisée: il appuie l'installation de paysans sans terre en campements provisoires - "acampamentos" - sur des terres non exploitées, obtient des parcelles incultes sur lesquelles s'établissent les paysans sans terre bénéficiaires de la réforme agraire - "assentamentos". Depuis 1975, et plus spécifiquement depuis 1984 (date officielle de sa fondation), le Mouvement des Sans Terre (MST) demande que les terres non-exploitées des "fazendeiros" soient attribuées aux paysans. Aujourd'hui 100 000 familles sont actives au sein du MST soit 500 000 personnes. Il s'agit d'un mouvement social puissant, qui concerne la quasi-totalité des Etats brésiliens, et qui jouit d'une grande popularité urbaine, une popularité relayée par de nombreux mouvements politiques et syndicaux, et par la Commission Pastorale de la Terre (CPT), émanant de la Conférence épiscopale. Sur le plan international, le Mouvement des paysans sans terre a reçu le prix Nobel alternatif de la Paix en 1991 et le prix pour le Développement décerné en 1997 par la Fondation Roi Baudouin de Belgique. Fin 1996, plus de 40 000 familles vivent dans 244 "acampamentos" et 1 564 "assentamentos" rassemblent 145 000 familles, sur près de 5 millions d'hectares mis en valeur (http://www.FRANCE-FDH.ORG/CAMPAGNES/TERRA/MST.HTM). |
Périmètre
Un périmètre est un espace délimité à lintérieur duquel sapplique une réglementation particulière (CORNU, 2000).
Périmètre irrigué
Un périmètre irrigué est la limite d'une surface irriguée (FÉNELON, 1991), un contour dune zone irriguée, un espace à lintérieur duquel seffectue un processus dirrigation. Cette zone est destinée à des fins agricoles et soumise à des aménagements spécifiques conçus pour assurer l'approvisionnement en eau. Laménagement peut être décidé par l'Etat (qui peut au besoin exproprier la terre et expulser les propriétaires fonciers), ou effectué par des initiatives privées.
Les périmètres irrigués villageois qui se sont développés rapidement sur la rive gauche (sénégalaise) du fleuve Sénégal depuis 1975 ont connu, pendant un peu plus de dix ans au moins (jusque dans les années 1985-1990), un développement rapide et une réussite certaine à la fois sur le plan technique (rendements élevés, méthodes dexploitations intensives) et sur le plan de lappropriation sociale de cette technique nouvelle par les groupements villageois de producteurs. Ceux-ci, fortement motivés par la sécurisation vivrière apportée par lirrigation dans le contexte de la sécheresse, se sont organisés efficacement pour toutes les fonctions collectives essentielles de la culture irriguée: discipline pour la distribution de leau, collecte des redevances dirrigation et paiement des intrants (gasoil, engrais, semences), travaux dentretien du réseau, etc. Le non-interventionnisme des organismes dEtat sur le plan foncier, quoique porteur dambiguïtés, a été un facteur favorable sans doute essentiel dans cette appropriation de lirrigation par les structures sociales villageoises et donc de lextension de la culture irriguée dans lensemble de la vallée. Dans une seconde étape, à partir de la fin des années 1980, les périmètres irrigués villageois rencontrent des difficultés multiples et qui semblent assez graves. Ces difficultés se traduisent inévitablement aussi sur le plan foncier: difficultés techniques et de mise en valeur (dégradation des aménagements, mauvais entretien des réseaux dirrigation, usure des sols, etc.), économiques (modifications brutales du contexte: suppression des subventions aux intrants, relèvement du prix des motopompes, taux dintérêts élevés pour les crédits déquipement, etc.), foncières (endettement, mise en gage ou vente de la parcelle irriguée, etc.). Ce retournement de la situation foncière illustre bien limportance de deux principes méthodologiques:
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Selon la FAO (1992), les textes régissant spécialement les périmètres irrigués consacrent quatre principes fondamentaux qui produisent, tant pour lEtat que pour les exploitants, des droits et des obligations spécifiques. Ces principes sont: la limitation du droit de propriété, loctroi dun «droit dexploitation», lobligation de mise en valeur et lexigence dune contribution financière.
Cependant, quelques années après la mise en place des aménagements, on constate une dérive sociale et foncière (et souvent aussi technique) de ceux-ci vers des situations différentes des normes officielles et des conditions dexploitation prévues au départ: attributaires absentéistes; mise en gage, métayage et location de parcelles; concentration de lappropriation effective des terres avec apparition dun «marché foncier officieux» et occulte (parce quillégal) mais bien réel; appropriation réelle très fréquente des parcelles par des «non-paysans» détenteurs de capitaux et de revenus monétaires (fonctionnaires, commerçants) qui nétaient pas officiellement attributaires au départ, etc. Apparaît alors un décalage croissant entre dune part le «périmètre irrigué officiel», largement fictif, et laménagement réel mais officieux qui sen différencie de plus en plus avec le temps. Cet aménagement réel est toléré ou ignoré par les organismes dencadrement, mais il est en fait de moins en moins contrôlé par ceux-ci (MATHIEU, 1991).
Fig. 23 - Périmètre maraîcher de
N'Golokorola, Mali
Source:
http://www.banquemondiale.org.ml/partenariat/environ.html
Fig. 24 - Canal d'irrigation secondaire:
périmètre d'irrigation du Gharb (Maroc)
Source:
http://www.gce.ucl.ac.be/hydr/enseignement/didacti/lecon03/references3-1.html
Permis dhabiter
Un permis dhabiter est une autorisation administrative attribuée par lautorité municipale ou locale au sein dun quartier réservé à cet effet.
Daprès J.-F. TRIBILLON (1993, 149-150), «à lorigine, ce permis peut sanalyser comme une autorisation administrative donnée à un chef de famille et lui accordant le droit dhabiter une parcelle du domaine. Elle lui est expressément attribuée par lautorité municipale ou locale au sein dun quartier réservé à cet effet. Le permis dhabiter est attribué à la population indigène «nécessiteuse». Il est délivré gratuitement. Le bénéficiaire ne paie aucun loyer, mais doit personnellement occuper et habiter sa parcelle. Il ne peut ni la louer, ni la céder. Il est simplement et personnellement titulaire dun droit doccupation. Pour construire, il doit se conformer à des règles minimum de voirie, de salubrité et durbanisme. Il na en aucune manière lobligation de mettre en valeur sa parcelle en fonction dun éventuel cahier des charges. Sil quitte le pays, il doit remettre sa parcelle à ladministration sans pouvoir exiger delle aucune indemnité correspondant à la valeur des constructions et aménagements. Lautorité publique se réserve le droit de reprendre les parcelles ainsi attribuées lorsque lutilité publique et les nécessités urbanistiques lexigent. LAdministration ne verse aucune indemnité mais doit assigner au «déguerpi» un nouvel emplacement. Elle doit le «recaser». Certaines législations ont exigé du bénéficiaire le paiement dune somme dargent correspondant aux frais de bornage. Cette somme est forfaitaire. Elle est versée au moment de lattribution de la parcelle. La tendance actuelle, la plus évidente, est de faire payer sous une forme ou une autre une redevance annuelle au permissionnaire et de faire échec par tous les moyens au principe originel de la gratuité. En cas de déguerpissement ou de réduction de la parcelle pour cause dutilité publique, la plupart des législations prévoient aujourdhui le versement dune indemnité correspondant au dommage subi par les constructions et aménagements. Il ne correspond en aucun cas au paiement du prix du sol, puisque le terrain reste la propriété de lÉtat. Linnovation la plus importante consiste à admettre que le titulaire dun permis dhabiter puisse devenir propriétaire de sa parcelle. Deux systèmes de conversion du permis en titre de propriété ont été imaginés:
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Permis de construire
Un permis de construire est lautorisation délivrée à une personne qui en fait la demande à lautorité compétente dédifier un bâtiment. Lobtention dun permis de construire est soumise à une réglementation et à des normes strictes et est conditionnée à la présentation dune preuve légale quant au droit de propriété sur le terrain.
Selon les pays et les législations, de nombreux services administratifs peuvent être mis à contribution.
Par exemple, en Algérie, les différentes étapes de lapprobation dun permis de construire sont les suivantes.
Permis de construire (FARVACQUE-VITKOVIC, MCAUSLAN, 1993, p. 29) |
Permis doccuper
Toute autorisation à durée déterminée, délivrée par ladministration et accordant à un particulier un simple droit dinstallation sur le domaine privé de la collectivité publique (TRIBILLON J.-F., 1993).
Notons que lauteur distingue:
1. le permis doccuper sous forme de permis dhabiter à durée déterminée;
2. le permis doccuper sous forme dune autorisation précaire et révocable dinstallation ou dhabitation délivrée aux risques et périls du bénéficiaire sur un terrain qui na pas encore été ni domanialisé ni loti (terrain donc toujours susceptible de revendications par déventuels titulaires de droits coutumiers).
Plus généralement, le permis doccuper ne garantit ni lindemnisation en cas de non-renouvellement de lautorisation, ni lobtention ultérieure dun titre de propriété.
Dans les faits, par le jeu du clientélisme ou dans une perspective de sécurisation des habitants (pour encourager lamélioration des logements), ladministration peut être amenée à «transformer» les titres fonciers précaires, comme le permis doccuper, en titres fonciers permanents (PROUZET et CLAVER KOBO, 1986).
Permis dexploiter
Accordé aux personnes ou aux personnes morales, le permis dexploiter est une autorisation «permanente» dutiliser la terre de propriété publique.
Photocarte
Photogrammétrie
De façon générale, la photogrammétrie désigne la détermination de la dimension des objets, au moyen de mesures faites sur des perspectives photographiques de ces objets (LE PETIT ROBERT).
En géomatique, il s'agit de la discipline qui a pour objet principal la mesure des propriétés géométriques de lenvironnement à partir de photographies aériennes.
En règle générale les procédés de photogrammétrie sont basés sur la perception du relief à partir dun couple de photographies. Il s'agit donc d'une application de la stéréophotographie aux levées topographiques, aux relevés des formes et des dimensions des choses très diverses (BONN F., ROCHON G., 1992). La restitution consiste à dessiner la planimétrie et laltimétrie par transfert optico-mécanique de lobservation des couples et par correction des déformations planimétriques dues au relief. Actuellement la saisie des données en informatique permet les traitements nécessaires à la mise en géométrie correcte, voire au dessin automatique.
Photographie aérienne
La photographie aérienne (aerial photography) est une technique assez récente, développée initialement par les militaires puis par les géographes. Il sagit de survoler un terrain à une altitude déterminée en fonction de léchelle voulue pour la carte dans un avion équipé dune chambre de prises de vues de haute précision. La photographie aérienne permet lobservation du paysage. Mais elle présente des déformations dues à langle de visée et aux variations du relief.
Le terme de photographie aérienne recouvre une très grande variété de documents. Variété dans laltitude de la prise de vue, dans la nature des images enregistrées (couleurs naturelles, infrarouge-couleur, véritables émulsions photographiques, photographies numériques...). Variété aussi dans lutilisation de cette «imagerie»: de la carte postale à la reconnaissance militaire, à la recherche scientifique, à la prospection des ressources naturelles, à laménagement du territoire. Tantôt laccent sera mis surtout sur les informations qualitatives; tantôt, à ces informations sajoutera un aspect métrique, en vue de mesurer des objets au sol ou de cartographier ce sol lui-même. De nombreuses techniques ont été développées pour exploiter les images aériennes (voir photogrammétrie, photointerprétation, télédétection).
On peut distinguer la photographie aérienne documentaire de la photographie aérienne technique. La photographie aérienne documentaire est destinée aux visualisations de projets de construction, de sites archéologiques. Il sagit presque exclusivement de photographies obliques prises à basse altitude. La photographie aérienne technique consiste essentiellement en la couverture aérienne complète dune zone plus ou moins vaste dun territoire, composée de photographies à axe vertical. Cette couverture est double en ce sens quelle est stéréoscopique. Elle est effectuée à bord dun avion, selon des bandes rectilignes et parallèles. Dans chaque bande, la cadence de prise de vue est telle que les images successives se recouvrent denviron 60 pour cent; chaque «couple» formé par deux photographies successives peut ainsi être examiné en relief sous stéréoscope (voir photointerprétation). Ces couvertures sont avant tout destinées à la cartographie topographique. |
Fig. 25 - Photographie aérienne, région de
Namur, Belgique.
Extrait de lorthophoto n° B186128, avec
lautorisation A1701 de lInstitut géographique national
(Belgique)
Photointerprétation
Analyse des photographies aériennes servant à établir les éléments de base dune carte (LE PETIT ROBERT).
La photointerprétation, ou photomapping en anglais, est un travail danalyse et de mesure exécuté à partir de photographies, simples ou stéréoscopiques (BRUNET, 1993).
Cette étude thématique d'une image aérienne ou spatiale seffectue à partir de l'analyse des informations préalablement obtenues par photo-identification et, comme les traitements qui peuvent sappliquer aux images de télédétection, vise à lidentification des objets contenus ou plus simplement à leur localisation.
Elle sappuie en grande partie sur la vision stéréoscopique du relief car lexagération verticale que celle-ci procure permet de repérer des subtilités de relief qui sont souvent indicatrices de phénomènes géologiques ou géomorphologiques sous-jacents (BONN F., ROCHON G., 1992).
On peut chercher à identifier dune part le contenant (ou plus simplement à le tracer) et dautre part, le contenu (dans un parcellaire rural, par exemple, la propriété bâtie est souvent aisément reconnaissable). Toutefois, au-delà de ce traitement, un personnel spécialisé et des moyens informatiques, tant ordinateurs que systèmes de traitement de limage et logiciels sophistiqués, sont nécessaires (LE BRIS, LE ROY, MATHIEU, 1991).
La photointerprétation est pratiquée depuis de nombreuses années dans le domaine de la photographie aérienne. Elle continue à être largement utilisée en imagerie satellitaire où elle présente certains avantages. En fonction de sa connaissance du sujet étudié et du terrain, le photo-interprète expérimenté peut analyser une image dans son ensemble, en prenant en compte non seulement les teintes et couleurs mais également la forme, la texture et la structure des divers éléments qui la composent, ainsi que leur agencement dans lespace et faire abstraction des données parasites (ou «bruit»). II peut de plus prendre en compte des informations extérieures à limage (géologiques, pédologiques, climatologiques, etc.) et tirer parti de son expérience. La qualité de linterprétation de limage dépend donc avant tout de la compétence du photo-interprète. Par contre, lestimation des superficies occupées par les différents thèmes délimités par lobservateur reste longue, fastidieuse et peu précise. De manière générale, la photointerprétation met en jeu des procédés difficilement généralisables, qui doivent être renouvelés à chaque image traitée. Toutefois, on commence à parler de photointerprétation assistée par ordinateur (HTTP://RESSOURCES.CIHEAM.ORG/OM/PDF/A04/CI911175.PDF, http://www.CFWB.BE/FRANCA/BD/TDETFICH.HTM). |
Photoplan, Orthophotoplan (voir également orthophotographie)
Le photoplan est un document établi au moyen de photographies aériennes agrandies et assemblées. Leffet du relief sur la planimétrie conduit à nutiliser le photoplan que pour les terrains peu accidentés.
A linverse, lorthophotoplan est une mosaïque totalement positionnée et rectifiée dorthophotographies. Il réalise une géométrie rigoureuse de lespace par traitement informatique des clichés.
Un orthophotoplan possède généralement un habillage cartographique complet (cadre, échelle, orientation du document, indications toponymiques...). Il combine en conséquence la précision de la restitution photogrammétrique à la lisibilité générale apportée par la reproduction intégrale de la photographie corrigée.
Fig. 26 - Orthophotoplan dOttignies Louvain-la-Neuve (Belgique)
Piste de transhumance
Lespace est le support dactivités multiples et variées qui lutilisent de façon alternée ou simultanée. Leau (eaux de surface et eaux souterraines, aménagées ou non), les aliments consommés par le bétail (pâturages herbacés, aériens, champs cultivés, bourgoutières, terres salées...) et les voies de déplacement du bétail constituent lespace pastoral. Toutes les ressources et tous les aménagements (couloirs de passage, pistes de transhumance...) qui permettent lactivité délevage sont inclus dans lespace pastoral. La gestion de lespace pastoral est donc soumise à des règles qui régissent les modalités de son utilisation entre les différents acteurs qui se le partagent.
Plan
Représentation (dune construction ou dun ensemble de constructions, dun terrain, dun jardin...) en projection horizontale.
Dans le langage courant, le plan désigne une carte à grande échelle dune ville ou dun réseau de communication.
Le plan diffère de la carte en ce que la surface représentée est suffisamment restreinte pour que, la courbure de la sphère terrestre étant négligée, léchelle y soit considérée comme constante.
Plan doccupation des sols
Nom du document qui, en France, édicte lensemble des dispositions durbanisme réglementaire applicables dans une commune. Il se compose essentiellement dun plan de zonage du territoire communal et des règlements applicables dans chaque catégorie de zone (COMBY J., 1977).
Le classement des règles en 15 articles (énumérés par lauteur) couvre 3 grands domaines:
1. Les types dutilisation des terrains complètement interdits ou soumis à des conditions spéciales;
2. Les règles de desserte par la voirie et par les autres réseaux ainsi que les capacités de stationnement pour véhicules;
3. Les règles dimplantation des constructions, la densité maximale des constructions et les cas particuliers prévus, le traitement des espaces libres.
Généralement, lexistence dun plan doccupation des sols suppose lexistence dun statut de propriété des terrains reconnu et légitimé par la loi.
Extrait du Plan doccupation des sols, Nice,
Côté dAzur, France TITRE I: DISPOSITIONS GENERALES ARTICLE 2 - PORTEE RESPECTIVE DU REGLEMENT A L'EGARD D'AUTRES LEGISLATIONS RELATIVES A L'OCCUPATION DES SOLS - 1/- Les dispositions du présent règlement se substituent à celles du Livre 1er, Titre 1er, Chapitre 1er intitulé: "Règles générales d'urbanisme" du Code de l'Urbanisme à l'exception des articles R.111-2, R.111-3-2, R.111-4, R.111-14, R.111-14-2, R.111-15 et R.111-21 qui demeurent applicables. 2/- Sont et demeurent applicables les dispositions du Code de l'Urbanisme et notamment les articles:
3/- Les servitudes d'utilité publique affectant l'utilisation du sol qui sont annexées au présent Plan d'Occupation des Sols en application de l'article L.126-1 du Code de l'Urbanisme (document 5-2) sont applicables. 4/- L'obligation d'obtenir un permis de démolir (Article L.430-1 et suivants et textes réglementaires subséquents) est requise sur tout le territoire de la Commune. |
Plan durbanisme
Un plan durbanisme est un instrument de définition et même de mise en uvre foncière dune politique déquipement dune agglomération donnée.
«Le plan durbanisme classique est un instrument relativement coûteux à fabriquer et surtout à gérer. Il est empreint dun certain formalisme et nest pas très souple. Pour quil produise tous ses effets fonciers, il doit être précis: pour dire «ici sera construite une école primaire et rien dautre, puis pour enchaîner «le terrain sera grevé dune servitude de réserve qui bénéficie à la commune», le plan durbanisme doit avoir dressé une carte scolaire sérieuse et avoir défini sur un plan topographique à une échelle convenable (sans doute 1/5000e ou le 1/2000e) les contours du terrain en question. Il est politiquement, mais aussi juridiquement souhaitable que le projet de plan ait fait lobjet dune enquête préalable, même sommaire. Mais les qualités du plan durbanisme sont réelles. Il est un instrument performant de programmation de léquipement dans la mesure où il permet de combiner les considérations relatives au site, la dynamique de peuplement et, par exemple, la politique scolaire» (TRIBILLON J.-F., 1993). |
Plan foncier rural
Le Plan foncier rural vise à constituer un inventaire des réalités foncières telles quelles se présentent sur le terrain et telles quelles sont vécues par les populations.
Exemple ivoirien présenté par son
maître duvre Ce plan (en cours de réalisation depuis 1997) a été conçu de manière à tenir compte des problèmes fonciers liés:
Deux objectifs principaux sont poursuivis: 1) Apaiser durablement les conflits fonciers par:
2) Fournir à ladministration et aux développeurs une documentation foncière complète en vue de:
Les moyens utilisés sont:
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Plan parcellaire
Un plan parcellaire est un document, généralement à grande échelle, figurant outre le réseau routier, toutes les parcelles de propriété ou dexploitation, avec indication de leurs limites, des bornes et le plus souvent des distances entre celles-ci. Les bâtiments y sont également représentés. En général le plan parcellaire renvoie à un registre parcellaire. Le plan cadastral est un plan parcellaire.
Fig. 27 - Plan parcellaire, partie de la commune de
Saint-Jean-de-Muzol (France).
1. Régions inondables 2. Terres
labourables 3. Poiriers 4. Pêchers 5. Abricotiers 6. Vigne 7. Vigne et
abricotiers en culture à double étage 8. Cerisiers 9. Vergers
abandonnés 10. Route nationale et voie
ferrée.
D'après COUSTAURY, «Revue de
géographie de Lyon», 1966 in Les grands types de structures agraires
dans le monde, R. LEBEAU, Masson - Armand Colin, 1996.
Planification territoriale
La planification territoriale consiste en lélaboration de normes qui deviennent les cadres de programmes destinés à orienter, par des mesures incitatives ou la conclusion de contrats, laction des entreprises à moyen ou long terme pour la réalisation dobjectifs économiques, nationaux ou régionaux à atteindre au cours dune période déterminée.
Politique foncière
Une politique foncière est la ligne daction décidée par un État pour organiser:
- les modalités daccès à la terre (en milieu rural et en milieu urbain), et aux ressources naturelles;
- les modalités dappropriation les concernant;
- la sécurité des droits sur la terre et les ressources naturelles quelle porte et lusage et la gestion de lespace. Dans ce sens, les politiques foncières peuvent relever du niveau local notamment de la commune; le plan doccupation des sols traduit alors une partie de la politique foncière locale.
Une politique foncière est toujours déterminée en fonction denjeux, nationaux et internationaux, qui sont dordre économique et politique. Ces enjeux sont variables selon les orientations politiques et économiques de lÉtat concerné.
Une politique foncière est toujours intimement liée à un projet de société. Elle répond donc à des objectifs dordre politique, économique et environnemental et repose sur des stratégies destinées à servir ces objectifs. Pour ce faire, une politique foncière sappuie toujours sur des outils et des instruments destinés à servir les objectifs poursuivis.
Politique forestière
Elle définit les grandes orientations au niveau de la gestion, de laménagement et de la protection des forêts. Ces orientations sinscrivent généralement en termes dobjectifs dans un document de planification révisable après un nombre minimum dannées (10 ans est une période nécessaire pour que la politique forestière puisse sinscrire dans la réalité).
Les indicateurs destinés à organiser les activités forestières concernent:
- lévolution de létat des ressources;
- les besoins en produits forestiers;
- les nécessités en matière de formation et de recrutement (les agents forestiers de lÉtat);
- les mesures de protection, de mise en valeur, daménagement et de traitement qui seront particulièrement poursuivies.
Depuis 1990, la République de Guinée dispose dune politique forestière et dun plan daction forestier national. Les objectifs de ce plan sont poursuivis grâce à une stratégie générale définie au moyen de champs daction tels que «faire participer la population et renforcer les institutions» (TRAORE, 1996). |
Dans «Politiques et pratiques forestières en Afrique Sèche», Gérard BUTTOUD propose une alternative aux politiques forestières répressives. Ces politiques doivent évoluer pour devenir moins spécifiques (en sintégrant plus aux choix agricoles) et moins techniques (en adaptant la gestion au contexte socio-économique). «Une réorientation du dispositif dencadrement des pratiques forestières simpose dautant plus que lun des facteurs de déséquilibre réside dans le décalage entre la réglementation formelle et son application concrète» (BUTTOUD G., 1989). |
Pratiques foncières (locales)
Les pratiques foncières sont bien souvent embrouillées et prêtent à de multiples interprétations, car si le transfert et la généralisation des procédures coloniales de gestion foncière ont été, globalement, un échec, lidéologie de la propriété foncière a rencontré un écho positif parmi les classes sociales ascendantes. Cette réussite de lidéologie propriétariste en labsence de titres fonciers pour constater et organiser les services des droits reste ambiguë et cette confusion pose de nombreux problèmes.
Les pratiques foncières (et les droits fonciers) diffèrent selon les types de lieux ressortissant à ce dispositif, ainsi que selon lusage de lespace (espace de la production agricole, cynégétique, de la reproduction sociale, etc.).
Il faut également remarquer quune pratique foncière, ou un système foncier, même sils exercent des effets positifs sur le développement, peuvent par ailleurs dans le même temps exercer des effets négatifs sur lenvironnement (cas où les problèmes fonciers dans un périmètre irrigué sont réglés, mais où la surexploitation épuise le sol du périmètre par exemple).
Malgré la place centrale des enjeux fonciers, les réglementations spécifiquement foncières ne déterminent jamais à elles seules les transformations et les pratiques (juridiques, techniques, économiques) effectives dans laménagement. Elles sont toujours le produit de linteraction entre lensemble des facteurs, des ressources, contraintes et incitations qui déterminent les choix effectifs des exploitants (LE BRIS, LE ROY, MATHIEU, 1991).
J. SWINNEN (2002) insiste sur le fait que les différences et les transformations ressenties dans les diverses pratiques foncières sont causées par une combinaison des facteurs économiques, institutionnels et politiques, des changements dans la rentabilité agraire, certaines réformes, etc. Selon lui, les changements significatifs amenant quelquefois à certaines réformes au sein des pratiques foncières en Europe occidentale seraient dailleurs le résultat de lassociation entre la meilleure représentation politique au Parlement et la sévère crise économique. |
Prescription
Selon CORNU (2000), la prescription est le mode dacquisition ou dextinction dun droit, par lécoulement dun certain laps de temps (dun délai) et sous les conditions déterminées par la loi.
De nombreux régimes fonciers accordent l'acquisition des droits fonciers à travers l'utilisation continue dun terrain et/ou linstallation sur celui-ci. La période de temps pendant laquelle les besoins peuvent être admis est habituellement fixée à plusieurs années, afin de donner lopportunité de réunir et de régler toutes les réclamations de concurrence avant que les droits définitifs ne soient acquis.
Prêt
Un prêt est un contrat par lequel une personne transmet à une autre l'usage d'un bien pendant un certain temps (BERNARD, 1975), à charge de restitution (en nature ou en valeur). Ce terme peut être également donné par extension à des opérations portant non sur des choses, mais sur des prestations de services (CORNU, 2000).
Prêt foncier/Prêt hypothécaire
Le prêt est un contrat pour lequel celui qui a le capital, dans ce cas dénommé le prêteur, le met à la disposition dune autre personne ou dun agent économique, dénommé emprunteur. Le prêt se développe selon certaines modalités convenues à lavance, telles que le versement d'un intérêt, les échéances ou la garantie. Les prêts sont distribués par les notaires, les banques et des organismes spécialisés.
Le prêt foncier se concentre sur les opérations concernant les biens fonciers (terrains bâtis ou non). C'est généralement un prêt hypothécaire.
Le prêt avec garantie hypothécaire est constitué dun droit de garantie sur des immeubles, qui restent cependant sous le pouvoir du débiteur.
Le Crédit foncier de France est un organisme semi-public qui a pour objet d'accorder des prêts, en principe sur hypothèque de premier rang, à la propriété foncière, bâtie ou non bâtie. Il se livre à quatre types d'opérations:
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Prêtre de la terre
Le prêtre de la terre nexerce que des fonctions limitées au domaine des relations foncières.
Alors que le chef de terre, lui, a un rôle social et culturel qui peut être étendu aux attributions du prêtre de la terre (veiller au calendrier dans le déroulement des travaux et écarter ou réparer toute action mettant en danger la vie de la communauté).
Le chef de terre peut donc, dans certaines circonstances, exercer la fonction du prêtre de la terre alors que le contraire nest pas possible (ROULAND N., 1988).
Dans les faits, ces deux positions sont relativement proches. Elles dépendent en grande partie de lhistoire du village et dune répartition des pouvoirs entre lignages de puissance plus ou moins égale.
Projection
La projection est la correspondance géométrique univoque entre les points d'une figure et ceux d'une surface de référence.
Dans le cadre dun système géodésique de référence, la projection est la méthode utilisée pour représenter le sphéroïde modélisant la surface terrestre sur une surface plane.
Cette projection entraîne bien sûr des déformations. Pour établir une projection, il est nécessaire entre autres de disposer d'un système géodésique de référence et d'un modèle ellipsoïdal de la surface de la terre. Par calcul, il est possible de définir le type et les paramètres d'une projection dans le but de minimiser certaines déformations. On choisit alors soit de conserver les surfaces (projections équivalentes), soit de conserver localement les angles (projections conformes), soit d'opter pour une représentation ne conservant ni les angles ni les surfaces (projections dites "aphylactiques"). Les deux premières sont utilisées pour représenter la surface terrestre dans son entier.
Chaque méthode de projection est définie par un certain nombre de paramètres. Les valeurs accordées aux paramètres définissant une projection sont adaptées en fonction du lieu et de létendue de la surface terrestre représentée sur la carte.
Exemples de projections: UTM (Universal Transverse Mercator), Gauss, Lambert.
La projection cartographique est le report, selon des règles mathématiques, de tous les points d'une portion de surface courbe sur une surface plane (CALSAT, 1993).
Le principal défi de la carte géographique est de devoir représenter en deux dimensions, à plat, une sphère ou une partie de la sphère. On na pu trouver que des palliatifs: ils se nomment projections. Lart et la technique consistent à projeter sur un plan, selon des règles définies, le canevas des méridiens et des parallèles qui sous-tend toute carte. On a ainsi «projeté» le globe sur un plan tangent en un certain point choisi, sur un plan éloigné, sur un rouleau de papier enveloppant et tangent (projection cylindrique), sur un cornet (projection conique). On le regarde de son centre, ou dun azimut, et parfois même, on lécorce comme une orange, ou on le fragmente en pièces de puzzle. Ce sont toutes des projections. La projection conforme conserve les angles; méridiens et parallèles sy coupent donc toujours à angle droit, comme sur la sphère. Mais les terres de hautes latitudes sont alors très agrandies. La projection de mercator est cylindrique (tangente à léquateur) et conforme. La projection Lambert, qui sert de base à la carte topographique française, est conique et conforme. La projection équivalente conserve au contraire les surfaces, ce qui est indispensable pour la gestion du territoire, les cartes statistiques, au prix de difficultés pour la représentation des trajets. Elle nempêche pas une certaine déformation des contours, surtout sur les bords de la carte, mais elle convient mieux aux petites échelles et sert surtout dans les atlas. Il existe des solutions de compromis, avec des cartes qui, nétant ni lun ni lautre, ne sont exactement satisfaisantes pour personne, mais passent souvent mieux pour limage, la démonstration, la publicité ou lenseignement (BRUNET, FERRAS, THERY, 1993). |
Fig. 28 - La représentation
Lambert.
Projection sur un cône tangent à
lellipsoïde le long dun parallèle de latitude?0
appelé parallèle origine. On peut également définir
la même projection sécante à lellipsoïde le long
de deux parallèles origines. Cest une projection " conforme " qui
conserve les angles.
Source:
www.cnig.fr/commun/proserv/ficheamo/fserie2/fiches/12.htm
Fig. 29 - Projection cylindrique
Source:
www.etat.lu/ACT/datum.html
Fig. 30 - Projection conique
Source:
www.etat.lu/ACT/datum.html
Fig. 31 - Projection azimutale
Source:
www.etat.lu/ACT/datum.html
Projection de Mercator
En projection cylindrique, lellipsoïde est projeté sur un cylindre tangent le long dun diamètre de celui-ci. Les méridiens se transforment en des droites parallèles verticales, droites génératrices du cylindre. Les parallèles se transforment en des droites parallèles horizontales, ligne développée des sections droites circulaires du cylindre. Les cartes sont graduées en degrés. L'échelle est la même le long d'un parallèle, et est donnée par la graduation de la latitude: une minute de latitude est égale à un mille marin, soit 1852 mètres environ sur la surface de l'ellipsoïde.
Le rapport d'échelle entre un degré de longitude et un degré de latitude est égal au cosinus de la latitude. L'utilisation de cette projection est limitée à des latitudes inférieures à 70°; au-delà, les déformations sont trop importantes. Sur un cylindre développé, on obtient un carroyage rectangulaire, l'échelle variant en fonction de la latitude. Le cylindre développé sur un plan donne une planisphère qui ne représente correctement que les régions voisines du diamètre tangent.
La projection équatoriale de Mercator est utilisée pour les mappemondes. La projection Universal Transverse Mercator (UTM) inscrit la terre, ramenée dabord à une sphère, dans un cylindre tangent à un méridien. Ce système comporte donc une double projection, de lellipsoïde sur la sphère, puis de la sphère sur un cylindre.
Ce système est dit universel puisquil permet de couvrir toute la Terre en minimisant les déformations le long du méridien tangent. Son intérêt immédiat est que l'échelle locale ne dépend que de la latitude. Par contre, les déformations deviennent très rapidement importantes dès que lon séloigne du méridien tangent. On a donc défini un découpage de la surface terrestre en 60 fuseaux. Dans chaque fuseau, les coordonnées couvrent un champ qui va des pôles à léquateur et du méridien tangent aux méridiens situés à 3° de part et dautre.
(http://www.CNERTA.EDUCAGRI.FR/INFOGEO/SIGCARTO/COURS/COURPROT/COURFR2.HTM, HTTP://MEMBRES.LYCOS.FR/SMEYS/PROJEC.HTM).
Fig. 32 - Projection de Mercator
Source:
http://www.library.yale.edu/MapColl/ladmoc.html
Propriétaire
Le propriétaire est le titulaire du droit de propriété (CORNU, 2000), cest-à-dire une personne naturelle ou juridique qui exerce certains pouvoirs ou qui a une certaine faculté dutiliser, de bénéficier ou de disposer de ses biens pour sa propre exploitation, avec les limites imposées par la loi et relatives au bien commun (CODE CIVIL COLOMBIEN, 2000).
Dans le cadre de la crise du logement en Afrique, LE BRIS, LE ROY ET MATHIEU (1991) établissent une typologie des propriétaires fondée sur le statut foncier ou le statut locatif. Parmi les "propriétaires"-occupants (bénéficiant dun titre foncier sûr ou dun titre précaire), on peut distinguer deux types:
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Propriétaire foncier
Un propriétaire foncier possède une propriété quil loue à des locataires sous certaines conditions, impliquant habituellement le paiement du loyer par ceux-ci.
Remarquons quau sein dun même village, toutes les familles nont pas le même statut foncier. Lespace cultivé est réparti en quartiers, contrôlés par les lignages autochtones. Les familles «détrangers» nont que des droits secondaires. Les termes de «propriétaire foncier» et «dexploitant», couramment utilisés, ne permettent pas de rendre compte de la logique des droits dexploitation et créent de graves confusions, car ils renvoient à une vision individualiste de la propriété, où un espace est propriété dun individu (ou dune personne morale) qui détient tous les droits sur lui. La combinaison des droits daccès, de soustraire, de gérer, d'exclure et d'aliéner donne naissance à cinq catégories de détenteurs de droits: le propriétaire en droit, le propriétaire de fait, layant droit, lusager autorisé et non-autorisé (LAVIGNE-DELVILLE, BOUJU, LE ROY, 2000).
Droits |
Propriétaire |
Propriétaire |
Ayant |
Usager |
Usager |
d'accès |
X |
X |
X |
X |
X |
de prélèvement |
X |
X |
X |
X |
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de gérer |
X |
X |
X |
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d'exclure |
X |
X |
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d'aliéner |
X |
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(SCHLAGER, OSTROM, 1992)
Propriété
Le terme propriété employé seul désigne la propriété privée et la pleine propriété, type le plus achevé de droit réel: droit duser, jouir et disposer dune chose dune manière exclusive et absolue sous les restrictions établies par la loi (CORNU, 2000).
La propriété est le résultat dune appropriation (par la force, lachat, lhéritage, le don). Elle peut être un bien-fonds, quelquefois sans bâtiment, quelquefois avec et parfois une demeure seulement (BRUNET, 1993).
Lorsquon aborde le concept de propriété, on distingue la propriété privée et la propriété publique.
La propriété privée est celle quexerce un particulier sur un bien, en opposition à la propriété publique qui est celle quexerce lEtat sur un bien.
En outre, deux autres types de propriétés sont à différencier: la propriété collective et la propriété communale.
La première est celle qui concerne un ensemble de personnes et qui sexerce sur un bien ou une ressource naturelle. Les possesseurs de ce droit et les usagers sont clairement définis et ceux-ci ont le droit dexclure des personnes tierces.
Dans la seconde, tous les habitants dune localité ont le droit deffectuer des activités dans cette zone -situation de libre accès-. Certains moyens de contrôle peuvent être appliqués, ceci afin de limiter la dégradation et lusage inconsidéré de la propriété communale (CIPARISSE, 2002)
Ce concept est absent dans les sociétés dites primitives, où les biens ne sont pas détachables des personnes qui, dailleurs, ne se vivent pas comme des individus uniques et irremplaçables, mais comme les membres interchangeables dune même unité sociale formée dhumains, desprits (ceux des défunts notamment) et de biens (BONTÉ, IZARD, 1992). |
Quoique couramment utilisé, le terme de propriété est fondamentalement inadapté pour décrire les rapports fonciers africains: ceux-ci sexpriment en termes dappropriation, c'est-à-dire daffectation de droits dexploitation et de contrôle de la terre et des ressources quelle porte. La terre est un patrimoine collectif du lignage qui la défrichée. Ce nest pas une propriété privée. Le droit de vendre est en général exclu, ou du moins limité, et surtout, le chef de famille nest pas propriétaire des terres: il en est gestionnaire au nom du lignage. En parlant de «propriété», on tend inconsciemment à considérer le chef de famille comme un propriétaire, au sens du Code civil, seul maître de son bien; ou à lui donner envie de le faire... au détriment des autres membres de son lignage. Il est donc important de plutôt parler de droits dappropriation. Lorsquon parle ici de propriété, il sagit ici dune «propriété fonctionnelle», impliquant que la personne ou le groupe concerné dispose de tous les droits, sauf (en général) celui de vendre (LAVIGNE-DELVILLE, BOUJU, LE ROY, 2000). |
Propriété collective
La propriété collective sur une ressource naturelle suppose que les détenteurs de droits et les usagers soient clairement définis et quils aient le droit dexclure des tiers. La propriété collective soppose à une situation daccès libre.
Propriété étatique
La propriété étatique fait référence à ce qui appartient à lÉtat. Elle est effective si elle porte sur le domaine privé, synonyme dun droit éminent sur les autres portions du domaine (public, national, etc.).
Dans le domaine foncier de nombreuses réformes ont attribué la propriété de la terre à lÉtat. Dans ce sens, on peut donc parler de propriété étatique de la terre.
Le domaine public est une forme de propriété étatique.
Propriété foncière
La propriété foncière est un des éléments fondamentaux de la combinaison ou de la structure agraire, mais aussi une des notions les plus abstraites et souvent des plus vagues.
C'est d'abord une notion juridique: la propriété foncière est le droit de jouir et de disposer d'un bien foncier d'une façon exclusive et absolue, sous réserve des limitations imposées par la loi (CLÉMENT, 1981). Elle est aussi une notion spatiale: cest une terre agricole ou forestière, se composant de l'ensemble des biens-fonds, cultivée ou non d'une surface appréciable formant une unité foncière et possédée par une personne, ou un ensemble de personnes en indivision ou en copropriété (CALSAT, 1993).
On peut distinguer la propriété foncière urbaine et la propriété foncière rurale, celle-ci comprenant des terrains incultes et des terrains cultivés, divisés en parcelles groupées ou dispersées autour des bâtiments servant d'abris, unies par des chemins ou des routes. Ces éléments de la propriété du sol peuvent être gérés et exploités par une communauté (Etat, monastère, etc.), ou par un individu qui a recours au faire-valoir direct ou indirect (fermage, métayage). Il s'agit alors d'un domaine qui peut être vaste, moyen ou petit, et cohérent en un seul bloc, ou divisé en fermes et métairies, et même dispersé en parcelles éparses dans un finage. En règle générale, la propriété foncière correspond le plus souvent à un domaine. Actuellement, par suite de l'exode rural et de la mécanisation, les propriétés foncières ont tendance à s'agrandir par achat de propriétés abandonnées (FÉNELON, 1991). Une même propriété peut être divisée en plusieurs exploitations, de même qu'une exploitation peut regrouper des portions de plusieurs propriétés (GEORGE, 1993).
Propriété immobilière
La propriété immobilière se définit par sa localisatioin, ses limites et sa zone.
La propriété immobilière est un des éléments de base du cadastre. À travers celle-ci, les particularités sur la possession de la terre sont identifiées, localisées et enregistrées, et les droits sur une propriété foncière ou un immeuble se souscrivent et se matérialisent juridiquement. Chaque propriété immobilière est identifiée et numérotée dans le cadastre.
Dans les pays de lAmérique latine, on emploie ce terme pour désigner la terre ou le terrain qui appartient à un ou plusieurs propriétaires, tant en zone rurale quurbaine.
La croissance régulière de la population dans les villes africaines a engendré une demande croissante de terrains urbains et une crise du logement. Or, en Afrique, la résolution de la question du logement passe essentiellement par une large distribution du sol. Un telle politique foncière visant à lier la "propriété" foncière à laccès au logement ne rend cependant pas compte du fait que nombre de quartiers populaires dans les villes africaines comptent beaucoup de locataires, voire parfois plus de locataires que de propriétaires occupants. De plus, une grande partie de la population urbaine (les plus démunis, mais, dans une mesure croissante, il sagit également dune partie de la classe moyenne en voie de paupérisation), se trouve sur le plan juridique dans une situation marginale, illégale. Ces citadins qui se sont installés soit par lintermédiaire dun promoteur immobilier privé soit par occupation irrégulière, nont aucun titre officiel sur le terrain quils occupent et se trouvent souvent dans une situation assimilée à celle de "squatters" (LE BRIS, LE ROY ET MATHIEU, 1991). |
Propriété privée
Dans larticle 544 du Code Civil français: «la propriété privée est le droit de jouir et de disposer des choses de la manière la plus absolue pourvu quon nen fasse pas un usage prohibé par les lois et règlements».
Il sagit donc dune propriété exclusive et absolue qui ne peut sexercer que sur un bien. Les caractéristiques de la propriété sont le droit daliéner et de disposer.
Dans limaginaire collectif, la propriété apparaît comme une institution universelle, fondatrice de tous les projets de société. Pourtant ce nest pas une institution universelle des rapports socialement reconnus entre les hommes et les choses. La propriété est une institution particulière aux relations sociales que sont les relations marchandes et elle est le produit sophistiqué dune société où triomphe lindividu. Cette institution soppose donc fondamentalement aux statuts des biens des sociétés non-marchandes qui sont communautaires et statutaires (MADJARIAN G., 1991). |
Publicité foncière
Procédure par laquelle les parties versent leurs actes immobiliers à la conservation foncière.
Cette procédure confère aux droits publiés leur opposabilité aux tiers.