Avantages pour les participants
Les avantages évidents pour la société civile apparaissent tout aussi importantes au cours de l'évolution du programme. Les avantages sont multidimensionnels puisque les hommes et les femmes pauvres en tant qu'individus reçoivent le pouvoir de contrôle de leur vie, contribuant ainsi à l'amélioration du bien-être du ménage et au renforcement de l'interaction communautaire. Dans un pays comme l'Inde, où les femmes jouent un rôle primordial - quoique non reconnu - dans l'agriculture, mais restent pauvres, illettrées et socialement opprimées, les effets éducationnels subtiles d'un programme sur l'apprentissage plutôt que l'instruction sont d'une importance particulière.
L'école-terrain de Madame Ghowry est l'une des quatre écoles spécialement pour femmes sur les 30 établissements institués au cours de la saison 94-95 dans 18 sous-districts sélectionnés dans la zone de Madras de Tamil Nadu. Son mari a entendu parler des écoles par les amis dans un village voisin et était très content pour son épouse, lorsqu'il a entendu qu'ils auront tous les deux l'occasion d'entrer dans une telle école dans leur propre village.
Les deux ont travaillé dans leur champ de riz mais à différents moments de la journée. Madame Ghowry partait à la plantation plus tôt après avoir préparé le petit déjeuner et accompagné les enfants à l'école. Pour le reste de la journée, elle faisait de la broderie. Son mari partait au champ vers la fin de la journée, après son travail dans une briqueterie voisine. Les deux n'ont fait que quelques années d'étude et avant de commencer l'école-terrain, ils croyaient que les connaissances et les informations scientifiques ne pouvaient provenir que de ceux qui ont reçu une instruction tels que les agents de vulgarisation. Ils se sont donc référés à leur enthousiasme croissant à apprendre de leur propre pouvoir d'observation, de jugement et de capacité expérimentale comme l'un des avantages de l'école. Un enthousiasme partagé par les paysans d'Indonésie, des Philippines, du Bangladesh et du Sri Lanka ou l'école intégrée de gestion des insectes a été reprise par le ministère chargé de l'Agriculture.
Un zoo d'insectes fait de tiges de riz plantées dans un pot en terre entièrement recouvert avec une mustiquaire. Une version simple d'une cade à utiliser en recherche pour l'expérimentation

Madame Ghowry se sentait capable de disséminer les principes de gestion intégrée des insectes à la gestion du jardin potager de sa maison. Elle n'utilisait plus les pulvérisateurs chimiques pour lutter contre les insectes. Elle enlevait les oeufs et les larves des insectes avec ses mains, ou utilisait un pulvérisateur d'un produit qu'elle a fabriqué elle-même. Elle a pu réaliser que ce produit n'était pas nocif pour les insectes bénéfiques en testant d'abord ses effets sur les insectes de son zoo.
Le formateur du groupe de Madame Ghowry était titulaire d'une licence en agriculture et a travaillé pendant 6 ans dans un laboratoire. Elle n'était pas satisfaite des opportunités limitées offertes aux femmes dans les carrières scientifiques ou techniques, lorsqu'elle a entendu qu'avec l'assistance de DANIDA que le ministère de l'Agriculture de Tamil Nadu ouvrait un programme d'appui aux femmes en matière d'agriculture (TANWAP), elle s'est fait recruter dans le programme et était l'une des premières femmes de l'Inde responsable agricole. Les responsables de TANWAP, non seulement continuent des écoles-terrains sur IPM pour les femmes mais ils ont aussi aidé à former des petits groupes d'épargne et de crédit et à apprendre les méthodes de culture de meilleurs légumes et fruits, de plantations des arbres, d'élevage de poulets et de chèvres. Bien que les aspects techniques de ce programme soient similaires à beaucoup d'autres projets de formation agricole, l'engagement de l'équipe TANWAP en matière d'apprentissage expérientiel a apporté une contribution spéciale au renforcement de l'assurance des paysannes illettrées. Il les a aidées à devenir des chercheurs de connaissance indépendantes et à être capables de défendre leurs propres connaissances, à soumettre les résultats de leurs recherches et leurs observations à la révision des pairs et à éprouver leurs idées.