Introduction 1
La politique forestière
Le plan d'action forestier guinéen
Plan d'action de six ans
Les réalisations du PAFG
Conclusions et programme d'ensemble
1 Les lignes qui suivent sont extraites de la communication du Directeur national du service forestier lors de la table ronde de la LPDA à Conakry en décembre 1991.
1. La Guinée disposait il y a encore peu de temps d'importantes ressources forestières. A peine cinq ans après l'indépendance, en 1964, la superficie productive des forêts humides et denses sèches était estimée à 2.400.000 hectares. Aujourd'hui, celle-ci est principalement représentée par quelques lambeaux de forêts classées dont la superficie totale est légèrement inférieure à 1 140 000 ha.
2. Ce fait a une double origine:
- la situation particulière du secteur marquée par:- le peu d'intérêt que lui portent les populations rurales,- la marginalisation des activités forestières considérées, à tort, comme sans intérêt,
- l'opposition communément admise et séculaire, mais non justifiée, entre agriculture et forêt et tout récemment entre urbanisation et reforestation.
- et, d'autre part, un manque de savoir-faire et de volonté politique affirmée pouvant contribuer au maintien et au développement du secteur forestier. Plus que dans tous les autres secteurs d'activité, la sécheresse particulière et les perturbations écologiques des années 1966 à 1987 ont montre que les erreurs commises dans ce domaine ont des conséquences douloureuses.
3. La Guinée n'est pas encore arrivée à un stade dramatique de délabrement écologique: l'avènement de la deuxième République, en avril 1984, a permis, en effet, de prendre conscience de la nécessité de gérer rationnellement ses ressources.
4. La position géographique de la Guinée et la diversité de ses paysages lui ont conféré de généreuses richesses naturelles et un grand potentiel de productions agricoles. L'essentiel est, dès lors, de concilier la préservation des premières avec l'intensification des secondes.
5. La politique forestière est un cadre global indispensable pour assurer la cohérence des vues et des actions gouvernementales et individuelles sur le long terme. A la fois fondement des règles juridiques condensées dans le code forestier et guide d'action, elle se distingue des stratégies et opérations de développement souvent très sectorielles et à court terme.
6. Cette politique doit reconnaître à la forêt ses deux rôles, distincts, mais indissolublement liés, à savoir:
- celui de grande ressource et de garantie à l'échelle nationale: c'est là la fonction de la forêt comme protectrice du climat, des sols et des eaux, comme infrastructure majeure et comme source de matière première.- celui qui touche le citoyen, rural ou urbanisé, aussi bien au niveau des besoins, des emplois, qu'au niveau amélioration du terroir, agrément du quartier et qu'au plan social et culturel.
7. La politique forestière guinéenne a quatre objectifs principaux:
- sauver ce qui reste du patrimoine forestier,
- doter le pays des moyens indispensables: organisation, équipements et connaissances,
- démontrer par le travail effectif sur le terrain ce qui peut être fait,
- assurer la montée progressive en puissance, en richesse et en utilité de l'ensemble des forêts du pays.
8. A partir de ces objectifs, le cadre général de la politique forestière guinéenne et sa stratégie de mise en oeuvre ont été consignés dans le Plan d'action forestier de la Guinée (PAFG).
9. Afin de s'assurer que ce dernier tienne compte des impératifs de tous les secteurs d'activité concernés de près ou de loin par le développement forestier, onze équipes thématiques sectorielles ont été constituées pour participer à sa rédaction. Ces onze équipes ont été les suivantes:
1 - Bois - énergie.
2 - Bois d'oeuvre.
3 - Foresterie rurale en zone sèche.
4 - Foresterie rurale en zone forestière et ex-forestière.
5 - Mise en valeur de la mangrove.
6 - Industrie du bois et des produits dérivés.
7 - Environnement.
8 - Législation forestière.
9 - Emploi des moyens humains.
10 - Recyclage et formation.
11 - Macro-économie et programmation.
10. Quatorze services appartenant à six Ministères ou Secrétariats d'Etat (voir tableau 1) étaient représentés dans ces équipes, dont l'activité a été coordonnée par un forestier appointé par l'Aide bilatérale française.
11. Ce fait montre que toutes les Administrations concernées par la forêt et l'environnement ont participé à l'élaboration de la politique forestière nationale dont les bases, dès lors, se trouvent associées à la politique générale du pays lui donnant ainsi un meilleur aval et la garantie d'une grande diffusion.
12. Cette insertion de la politique forestière dans la politique de développement économique du Pays a été confirmée lors de la Table Ronde de Conakry sur la Lettre de Politique de Développement Agricole, (LPDA), en décembre 1991.
13. La mise en oeuvre d'une politique forestière ne peut être que progressive du fait des nombreuses contraintes administratives, budgétaires, techniques, humaines et sociales: cela est particulièrement vrai en Guinée où il a fallu partir de rien. Malgré ces difficultés, elle ne doit pas attendre, car chacun sait que la destruction d'une forêt et la ruine d'un sol tropical sont aisés, tandis que leur reconstitution ne peut être que très lente et progressive, parfois même impossible à l'échelle humaine. C'est pourquoi la première phase de cette politique, dont la durée est estimée devoir être celle d'une génération, soit un quart de siècle, sera à la fois déterminante et délicate à conduire. Il faudra, en effet, à la fois utiliser et conserver, administrer et préparer l'avenir.
14. Les objectifs généraux rappelés dans le paragraphe 6 ci-dessus impliquent, pour être atteints, qu'un certain nombre d'actions soient menées. La stratégie de mise en oeuvre de la politique forestière pour les vingt cinq années à venir se décompose en six grands champs d'action:
1- Renforcer les institutions et les mécanismes.
15. Le préalable à l'application d'une politique est la mise en conditions de travail à savoir, ici, l'administration forestière qui doit être unique, forte, organisée et bien équipée. Elle doit être soutenue par une Autorité politique se préoccupant d'utilisation du territoire et par un outil de financement dégagé de l'annualité budgétaire. Cela suppose aussi de la doter d'un personnel qualifié et motivé, se consacrant, tant que nécessaire, aux actions de terrain.
16. Enfin, il est indispensable que l'Administration forestière soit en contact direct et collabore avec tous les acteurs du développement rural. Elle doit donner d'elle-même une nouvelle image de gestionnaire averti d'un bien national. Il est donc essentiel qu'elle montre une ouverture très large vers le monde extérieur grâce à une grande capacité de communication.
2- Agir sur les facteurs fondamentaux de l'évolution des ressources naturelles
17. Cela suppose de:
- asseoir les domaines forestiers permanents (Etat, Collectivités publiques décentralisées, secteur privé),- sauvegarder la diversité biologique de la faune, en particulier grâce à un ensemble de parcs nationaux et de réserves,
- lutter contre les ennemis de la couverture végétale, notamment les défrichements sauvages et les feux de brousse,
- conserver les eaux et les sols.
3- Mobiliser plus, produire mieux
18. Cela nécessite de:
- mettre en conditions les ressources actuellement disponibles, notamment par des aménagements forestiers ou de terroirs villageois,- valoriser la ressource en bois,
- économiser les produits grâce à une meilleure utilisation.
4- Augmenter les ressources.
19. Sans envisager, a priori, de parvenir à une couverture totale des besoins en bois du pays, l'établissement de plantations de production au rythme de 2000 ha/an permettrait de soulager sensiblement la pression actuelle des besoins sur les peuplements naturels.
5- faire participer l'ensemble de la population.
20. L'enjeu de la gestion du patrimoine national est le bien-être de tous. Il faut donc associer étroitement l'ensemble de l'Administration, des entreprises, associations, collectivités et tous les citoyens, à la politique forestière. Celle-ci s'intégrera d'autant mieux à la politique générale du Pays, car elle utilisera à bon escient les avantages de la décentralisation pour un bénéfice plus direct des populations. L'information et l'éducation doivent être des priorités.
6- Préparer l'avenir.
21. Cette préparation de l'avenir revêt deux aspects principaux: la formation des hommes et la mise sur pied d'une banque de données systématiquement tenue à jour.
22. Ce plan d'action forestier de Guinée, PAFG, a été adopté par le Gouvernement en 1989.
23. Les objectifs et les principes de la politique forestière, hiérarchisés et explicités dans la stratégie pour vingt cinq ans, ont été précisés pour une première tranche de mise en oeuvre dont la durée a été fixée à six ans. Cette période est très importante car les avantages des orientations choisies doivent être démontrés et des bases sûres établies pour la poursuite de cette mise en oeuvre.
24. Il s'agit donc essentiellement pendant cette période:
- d'assurer la réussite de ce qui a été entrepris,
- de renforcer les moyens d'action par:* l'organisation de l'Administration forestière,
* la formation et le perfectionnement du personnel,
* le développement des bases techniques et l'accroissement des connaissances.- de démontrer clairement la possibilité et l'intérêt d'une action dynamique dans le secteur forestier au bénéfice du développement national.
25. Le plan d'action de six ans établit un cadre de référence, c'est à dire un guide pour l'orientation des financements et un programme de travail. Il présente des priorités dans une série de sous-programmes articulés par champs d'action et par région. C'est à partir de ce Plan d'Action que les projets eux mêmes ont été et devront être identifiés et formulés.
26. Ayant intégré les opérations en cours lors de sa rédaction (1988), on peut considérer que depuis cette date toutes les réalisations du secteur forestier doivent lui être imputées.
27. Ces réalisations sont de deux ordres: l'adoption de textes ou des prises de diverses décisions d'une part et, d'autre part, les travaux.
28. Les adoptions de textes ou prises de décisions ont porté sur les points suivants:
a - l'adoption de la politique forestière par Décret,b - l'adoption du Code Forestier et celui de la Protection de la Faune; les textes d'application sont en cours d'élaboration pour le Code forestier et l'assistance de la FAO a été sollicitée pour ceux du Code de la Protection de la Faune,
c - la création du FFN; les textes d'application ne sont pas encore élaborés; ce fonds n'est donc pas encore fonctionnel,
d - la réorganisation des structures avec intégration des entités préfectorales au Développement Rural,
e - l'interdiction d'exportation de bois,
f - le contrôle de l'exploitation par la mise en jeu d'agréments,
g - la suppression du corps des "gardes forestiers", remplacés par des "conseillers forestiers",
h - l'affirmation de la protection des forêts classées,
i - la mise en application du système des feux précoces.
29. En matière de travaux. 39 opérations, pour s'en tenir aux seuls financements extérieurs, représentant des débours prévisionnels de 75 millions US$ ont été exécutées ou sont en cours (voir tableaux 2 et suivants). Les financements nationaux tant pour ces opérations que celles à la seule charge de l'Etat représentent en 1991 une somme de plus de 500 millions de FG, (environ 600.000 US$), soit une augmentation de plus de 500 % par rapport à 1988 (voir tableau 8).
30. En replaçant les réalisations ci-dessus dans le cadre du PAFG, le bilan d'exécution du programme de six ans s'établit globalement comme suit2:
2 Les tableaux 8 et 9 donnent les détails des financements des opérations forestières en cours d'exécution.
Champ d'action 1: Renforcer les institutions et les mécanismes
- l'amélioration des conditions de travail est en cours à la Direction (aménagement d'un bâtiment à usage de bureaux; équipement);- l'appui institutionnel mis en place permettra un meilleur fonctionnement des structures et la mise au point des outils de gestion et de planification;
- un effort considérable a été fourni pour l'établissement de Plans d'Action Forestiers Préfectoraux - PAFP - (travaux en cours ou terminés dans 10 Préfectures sur les 33 que compte le Pays);
- la formation (école forestière de Mamou), y compris les recyclages (Tindo), doit être poursuivie et amplifiée;
- rien, par contre, n'a encore été entrepris dans les domaines de l'information et de la communication.
Champ d'action 2: Agir contre les facteurs de régression
- la préservation d'un domaine forestier permanent a été reconnue comme une opération prioritaire;- des aménagements, dont l'éventuelle sauvegarde d'écosystèmes représente nécessairement une facette, sont en cours de réalisation tant en zone forestière que sous forme d'actions pilotes à Dalaba et à Kakoulima; de tels aménagements seront prévus, chaque fois que nécessaire, dans les PAFP;
- des actions de protection et d'aménagement des aires protégées et plus particulièrement le parc national de Badiar et les réserves de biosphère des Monts Nimba et de Ziama;
- parallèlement aux aménagements de massifs forestiers, celui de bassins versants a été la seconde activité majeure dans le présent champ d'action: les leçons tirées des opérations antérieures ont permis d'étendre ces aménagements à 12 bassins représentatifs (BRP) dans le Fouta Djallon et 15 dans les bassins du Haut Niger et de la Gambie.
Champ d'action 3: Valoriser les ressources existantes
Les actions déterminantes ont été ici:
* la mise au point des outils législatifs de base (voir plus haut); et
* la décision prise d'interdire l'exportation de bois.
Champ d'action 4: Augmenter les ressources futures
- les réalisations sont restées très en deçà des prévisions pour ce qui est des plantations à moyenne ou grande échelle;- les actions prévues en milieu rural ont été entreprises: création de deux "Centres de développement" l'un en haute Guinée, l'autre en Guinée maritime; parallèlement ont été ouvertes les stations d'expérimentation de Farmoréah et de Kankan.
Champ d'action 5: Associer l'ensemble de la population
- l'aménagement intégré des bassins versants;
- les plantations villageoises en Guinée maritime;
31. Ce qui précède montre qu'eu égard à ses possibilités modestes, et malgré le fait qu'une partie seulement du Plan de 6 ans ait été réalisée, l'Etat a fait un effort considérable pour améliorer son secteur forestier; il entend le poursuivre.
32. Le programme proposé ci-après déborde du cadre initial du PAFG pour prendre en compte les recommandations du 10e Congrès forestier mondial qui met en exergue, entre autres, les nécessités suivantes:
- l'aménagement intégré des espaces ruraux et la fonction sociale de la forêt,- la pérennisation d'écosystèmes méritant pour diverses raisons d'être l'objet d'une attention particulière, ainsi que leur gestion durable,
- et surtout: ADAPTER les mécanismes économiques et financiers au long terme de la forêt, et ACCROÎTRE les financements nationaux et internationaux, notamment en faveur des pays en voie de développement. Cet accroissement des financements ira nécessairement de pair avec une diversification de leurs origines, et la possibilité, tout en restant dans le cadre de la politique arrêtée, de répondre aux souhaits de chacun. Ce programme peut également s'inscrire parfaitement dans le cadre des recommandations du chapitre 11 paragraphe B du programme Action 21 de la Conférence des Nations Unies pour l'Environnement et le Développement (CNUED), ce qui ajoute à sa pertinence et à sa validité.
33. Les priorités attribuées aux différentes catégories d'opérations sont ainsi les suivantes:
- Mise en oeuvre de la politique forestière.- Inventaire des ressources nationales.
- Plans d'action forestiers régionaux et préfectoraux.
- Gestion durable du domaine classé.
- Aménagement intégré des bassins versants, y compris les opérations de foresterie paysannale.
- Mise en oeuvre d'opérations de protection de la biodiversité et de conservation des écosystèmes fragiles.
- Opérations ayant pour objectif majeur la production.
- Foresterie paysannale dans le cadre d'une gestion des ressources naturelles des terroirs.
- Formation et mise en place de l'expérimentation et de la recherche avec insertion dans les réseaux régionaux et mondiaux.
- Appuis institutionnels à la DNFC.
34. Les fiches détaillées d'opération correspondant à ce programme sont reprises en Annexe 1 du présent rapport. Les coûts de ces opérations sont basés sur les coûts unitaires dont la liste figure dans le tableau 10 à la fin du présent document.
Mise en oeuvre de la politique forestière
35. La rénovation des instruments législatifs a été largement entreprise depuis la mise en place du PAFG. Le Fonds forestier national a été créé. Toutefois ces instruments ne sont pas encore pleinement utilisables du fait que de nombreux textes d'application manquent encore. L'élaboration de ces textes ne nécessitera qu'exceptionnellement le recours à des spécialistes étrangers.
Inventaire des ressources nationales
36. La justification de cet inventaire n'est pas seulement une connaissance exhaustive des ressources: faute de pouvoir les gérer, les données obtenues aujourd'hui ne seront plus valables demain car une partie non quantifiable de ces dernières aura disparu; l'objectif majeur de cette opération est de fournir des éléments permettant de fixer des ordres de priorités tant dans les types d'intervention que dans leurs localisations. Elle permettra également de connaître, globalement, la production des peuplements naturels. Un premier dépouillement a été réalisé avec l'étude FAO/TCP/GUI/2252 sur l'évaluation de l'état actuel des principales zones forestières qui doit être considérée comme une première étape faisant la synthèse des documents et des informations disponibles à la Direction nationale des forêts et chasse permettant de mieux préparer et programmer les différentes phases suivantes d'inventaire.
Plans d'action forestiers régionaux et préfectoraux
37. Le programme type d'intervention se décompose en trois phases:
- diagnostic de la situation,
- établissement d'un programme d'intervention,
- réalisation de ce programme.
38. Les opérations correspondantes sont les suivantes, sans que la liste ci-dessous soit exhaustive:
- mise en place des cadres organiques;
- formation des personnels;
- mise en place de l'infrastructure et des moyens;
- aménagement du terroir;
- diagnostic des peuplements forestiers;
- étude des plans d'aménagement des forets des collectivités décentralisées;
- classement de nouveaux massifs;
- amélioration des jachères;
- agrosylviculture;
- reboisements villageois, pas nécessairement collectifs;
- surveillance des forêts.
39. Le programme des huit années à venir porte sur la rédaction et la mise en oeuvre des PAF régionaux dans chaque région du pays et de PAFP dans vingt préfectures, ainsi que la fourniture de moyens pour la matérialisation du PAFP de Guéckédou. Compte tenu de la situation au plan des ressources naturelles des régions et des préfectures à prendre en charge, ainsi que des travaux qui y sont actuellement en cours, les ordres de priorité suivants ont été arrêtés:
- au niveau régional: Guinée forestière, Guinée maritime, Moyenne Guinée et Haute Guinée;- au niveau préfectoral:
· premier bloc: Fria, Boffa et Boké;
· second bloc: Gaoual, Koundara, Télimélé, Lélouma;
· troisième bloc: Faranah, Kouroussa, Kankan, Dabola, Dinguiraye;
· quatrième bloc: Pita, Dalaba, Labé, Tougoué;
· cinquième bloc: Siguiri, Kérouané, Mandiana.
Gestion durable du domaine classé.
40. Il y a 132 forêts classées en Guinée 3, mais un certain nombre d'entre elles n'existe plus que sur le papier. Le programme portera, en superficie, sur le quart du domaine actuellement classé, soit 300 000 ha; cette surface sera trouvée en priorité dans les réserves suivantes qui ont été classées suivant la pression dont elles sont l'objet, leur surface, leur situation etc.... Ces réserves sont: La Kouya, N'dama, Balayan-Sourounba, Bakoun, Sources du Niger, Tominé Koumba, Counsignaki, Kourani Oulété.
3 On trouve parfois d'autres chiffres pour le nombre de forêts classées en Guinée; en fait sont parfois considérées "classées" des forêts qui ont été l'objet de décisions préfectorales, prises le plus souvent pendant la Première République; ces décisions aboutissent certes, parfois, a la protection effective des massifs considérés; sur le plan réglementaire, ces massifs n'en sont pas pour autant classés: ils ont donc été sortis de la liste de Forets classées.
Aménagement intégré des bassins versants.
41. Les travaux en cours dans les 27 BRP seront poursuivis sans financement additionnel; ces travaux seront étendus à 12 et 20 BRP supplémentaires situés respectivement dans le Fouta Djallon et le haut bassin du Niger.
Mise en oeuvre d'opérations de protection de la biodiversité et de conservation des écosystèmes fragiles.
42. Les travaux programmés plus haut concourent tous à une telle protection. Néanmoins une série d'actions spécifiques est prévue mais non encore financée tel que la lutte contre les feux de brousse, l'inventaire des sites à protéger, des inventaires de la faune et des études sur la consommation de viande de chasse.
Opérations ayant pour objectif majeur la Production.
43. Il s'agit principalement de plantations forestières à grande échelle en vue de satisfaire les besoins nationaux:
- 5 000 ha en Haute Guinée;
- 20 000 ha en Basse Guinée et Guinée forestière.
44. La mise en oeuvre de ces projets observera les étapes suivantes:
- prospection des surfaces reboisables;
- étude du projet lui-même; évaluation des coûts;
- exécution échelonnée sur 20 ans;
- appui aux industries de transformation locales;
- organisation du marché;
- formation des exploitants et utilisateurs.
45. Une assistance technique aux exploitants et scieurs de long (formation, études) est également prévue afin d'améliorer la qualité technique des exploitations (moins de gaspillage, respect de l'environnement) et de mieux valoriser les produits forestiers (qualité de la transformation).
Foresterie paysannale dans le cadre d'une gestion des ressources naturelles des terroirs.
46. Les opérations prévues dans ce domaine comprennent des plantations sur des terres appartenant au paysan et des améliorations de jachères, notamment sur les pied-monts des zones à forte densité de population. Concrètement, les opérations concerneront la promotion de l'agroforesterie et des plantations privées ou communautaires de bois énergie et de bois de service.
Formation et mise en place de l'expérimentation et de la recherche avec insertion dans les réseaux régionaux et mondiaux.
47. La formation doit revêtir deux aspects:
- la formation systématique des différents cadres et leur recyclage;- la formation spécifique pour certains emplois, notamment la conduite de chantiers ou des travaux très spécialisés: ce type de formation ne requiert de disposer que d'infrastructures, les frais de fonctionnement étant à la charge de la structure bénéficiaire.
48. Pour ce qui est de la recherche, il est indispensable de créer un référentiel local, ce qui implique de disposer de quatre stations d'expérimentation (une par zone écologique). Les travaux à y conduire se limiteraient à des recherches appliquées.
Appui institutionnel à la DNFC
49. Deux opérations sont prévues dans ce domaine en plus des appuis et équipements fournis par PROGERFOR et la GTZ: l'augmentation des capacités de communication du service forestier et le renforcement de la Division faune, protection du patrimoine forestier et lutte contre les feux de brousse. Le renforcement des services régionaux et préfectoraux est inclus dans l'opération: Plans d'action forestiers régionaux et préfectoraux.
50. La capacité de communication à savoir la capacité de collecter, de gérer et de diffuser des données, est un préalable à toute politique forestière devant être adoptée par l'ensemble de la population. Cette augmentation de la capacité de communication présentera les facettes suivantes:
- établissement de mécanismes de dialogue et de collaboration intersectoriels;- information et éducation, au niveau de l'enseignement primaire par la formation des instituteurs, et au niveau universitaire par des conférences;
- publicité autour de la politique forestière et de la réglementation par la diffusion d'affiches et de brochures;
- organisation de concours divers avec remises de prix.
51. Le programme ci-dessus met en évidence le fait que le Service forestier entend opérer avec la collaboration et pour le bien de tous, ce qui est le meilleur garant de la sauvegarde des ressources naturelles dont il a la charge.
52. Etant donné la priorité accordée à la protection de l'environnement et des ressources biologiques, il est nécessaire de renforcer les capacités d'intervention de la division concernée à la DNFC et de mettre en place les mécanismes d'une meilleure coordination des activités de différents intervenants.