DIRECTION NATIONALE DES FORETS ET CHASSE
6. Action prioritaire
Plantations de production: bois d'oeuvre et de service
6.2 Opération: Plantations à grande échelle en Haute Guinée.
Objectifs.
L'objet majeur de l'opération est d'améliorer la couverture des besoins en bois d'oeuvre et de service, conformément aux prévisions du Plan d'Action Forestier de Guinée.
Il s'agit de plantation forestière à grande échelle avec des essences de valeurs et à croissance relativement rapide.
On se propose de réaliser ainsi 5.000 ha environ en 10 ans.
Pour l'essentiel, ces superficies seraient délimitées dans les parties de forêts classées dégradées au point qu'il serait vain d'attendre une reconstitution naturelle d'un peuplement de valeur.
Rattachement au Plan d'action forestier de Guinée (PAFG) et à la LPDA.
- PAFG: champ d'action 4 "Augmenter les ressources futures".
- LPDA: bloc H 3.0 activités D2/D3.
Projets ayant des objectifs tout ou partie semblables.
A des degrés divers, tous les projets forestiers ont une composante plus ou moins importante de plantations. Le programme le plus important, cependant est celui du projet de gestion des ressources forestières (PROGERFOR), cofinancé par le Gouvernement, la Banque mondiale et la KfW.
La Station forestière de Kankan contribue au même secteur d'activité puisqu'elle a pour but de mettre au point des techniques de plantation.
Justifications
La Guinée disposait il y a encore peu de temps d'importantes Ressources forestières. A peine cinq ans après l'indépendance, en 1964, la superficie productive était estimée à 2 400 000 hectares.
Aujourd'hui, celle-ci n'est représentée que par quelques lambeaux de forêts classées dont la superficie totale est légèrement inférieure à 1 140 000 ha: en un quart de siècle, la superficie de forets a ainsi diminué de 50 %, e', de cette surface, une faible partie seulement peut être considérée comme productive.
Ce fait a une double origine:
- la situation particulière du secteur marquée par:- le peu d'intérêt que lui portent les populations rurales,- la marginalisation des activités forestières considérées, à tort, comme sans intérêt,
- l'opposition communément admise et séculaire, mais non justifiée, entre agriculture et forêt et tout récemment entre urbanisation et reforestation.
- et, d'autre part, un manque de clairvoyance, de patriotisme, de savoir-faire et de volonté politique affirmée pouvant contribuer au maintien et au développement du secteur forestier2.
2 Extrait de la communication de la Direction Nationale des Forêts et des Chasses lors de la LPDA.
Cette constatation, jointe à l'explosion démographique a pour conséquence que la majeure partie des sciages doit être importée à grands frais et que ce qui reste des forêts classées est souvent dégradé et inaccessible.
L'avènement de la deuxième république, en avril 1984, a permis, en effet, l'éveil du Pays et sa prise de conscience de la nécessité de gérer son avenir pour le bien-être de tous ses citoyens. Un des aspects de cette politique est la gestion rationnelle de ses ressources.
Cette gestion rationnelle des ressources se traduit ici par la nécessité de stopper l'hémorragie de devises résultant des importations et de tirer le meilleur parti du Domaine classé.
Actions proposées.
Ces actions tiendraient compte des études réalisées en la matière (SOTTO - FAO 1986; FAC, deux missions) et comprendraient plus particulièrement:
- l'identification des sites de plantation:- des enquêtes socio économiques si besoin est, (les enquêtes foncières ne sont pas nécessaires puisque les travaux doivent se faire en forêt classée);
- des études pédologiques;
- la délimitation des zones d'intervention;
- le choix des essences à utiliser et des techniques de plantation;
- la mise en place de pépinières multiples tant au niveau de l'administration territoriale que des villageois;
- les plantations et les entretiens.
L'Office pour le développement des plantations forestières (ODEF) pourrait être chargé par contrat de tout ou partie de ces plantations.
Résultats attendus.
Les résultats à attendre sont très variables selon les conditions écologiques les techniques et essences employées. L'essence principale serait le Teck, accessoirement le Caïlcedrat ou du Lingué. Les croissances seraient très variables, depuis 5 à 8 m3/ha/an pour le Lingué dans les stations les moins favorables, jusqu'à 15-20 m3/ha/an avec le Teck.
Calendrier des opérations
En admettant, faute de pouvoir à ce stade être plus précis, que les 5.000 ha à réaliser correspondraient à cinq chantiers ou plus, le rythme de plantation dans cette région pourrait être le suivant:
- première année: néant (opérations préliminaires, mise en place de l'infrastructure et démarrage des pépinières);- années suivantes 50, 100, 150, 350, 350
Le démarrage de ces différents chantiers serait décalé sur les premières années du projet.
Au total: le rythme de plantation serait le suivant:
|
Années |
I |
II |
III |
IV |
V |
VI |
VII |
VIII |
IX |
X |
TOTAL |
|
Hectares plantés |
- |
50 |
150 |
300 |
650 |
1000 |
950 |
850 |
700 |
350 |
5000 |
Coût de l'opération.
Au stade actuel de l'élaboration de l'opération, une certain nombre d'hypothèses doit être formulé pour estimer le coût des réalisations. Ces hypothèses sont les suivantes;
- les actions envisagées pourraient être concentrées en un seul chantier;- deux techniques de plantation pourraient être utilisées: plantations mécanisées et plantations en taugnya;
- faute d'informations, on considère que pour 75% de la surface à traiter, on utiliserait des procédés mécanisés, tandis que pour les 25% restants, les plantations se feraient en taugnya, étant entendu que cette répartition dépendra en premier lieu de la disponibilité en main d'oeuvre, l'objectif, outre la reconstitution d'une couverture forestière productive, étant d'intéresser les populations locales à l'existence et à la gestion des massifs forestiers constitués.
- on a également considéré qu'en première analyse, les plantations seraient faites à 4x4.
Le coût de l'opération s'établit à 9.815 milliards FG (arrondi) en 15 ans selon les détails des tableaux des pages suivantes.
Coûts de l'opération PLANTATIONS EN ZONES SÈCHE ('000 FG)
|
Poste |
Années |
|||||||
|
1 |
2 |
3 |
4 |
5 |
6 |
7 |
8 |
|
|
Personnel national |
|
|||||||
|
Coût ('000) |
25500,0 |
28444,9 |
34617,8 |
44203,6 |
68622,1 |
97040,1 |
97018,6 |
93923,1 |
|
Nombre mois |
160,0 |
229,0 |
374,0 |
598,5 |
1127,0 |
1713,0 |
1729,0 |
1657,0 |
|
Personnel expatrie |
|
|||||||
|
Coût ('000) |
384000,0 |
384000,0 |
384000,0 |
384000,0 |
384000,0 |
384000,0 |
180000,0 |
180000,0 |
|
Nombre de mois |
24,0 |
24,0 |
24,0 |
24,0 |
24,0 |
24,0 |
12,0 |
12.0 |
|
Coût des investissements ('000) |
25200,0 |
62462,1 |
140008,1 |
259714,8 |
540434,4 |
831344,1 |
827388,8 |
773619,9 |
|
Coût des Constructions ('000) |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Coût de l'équipement ('000) |
133000,0 |
0,0 |
0,0 |
71000,0 |
0,0 |
2500,0 |
78500,0 |
0,0 |
|
Coût de la formation ('000) |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
COUT TOTAL |
624470,0 |
522397,7 |
614488,5 |
834810,3 |
1092362,2 |
1446372,7 |
1301198,2 |
1152297,4 |
|
Poste |
Années |
TOTAL |
||||||
|
9 |
10 |
11 |
12 |
13 |
14 |
15 |
||
|
Personnel national |
|
|||||||
|
Coût ('000) |
86607,2 |
63553,6 |
30418,0 |
26294,6 |
23217,2 |
20947,3 |
19582,4 |
7599C)0.8 |
|
Nombre mois |
1486,0 |
990,0 |
380,0 |
283,0 |
210,0 |
156,0 |
124,0 |
11218,0 |
|
Personnel expatrié |
|
|
||||||
|
Coût ('000) |
180000,0 |
180000,0 |
0,0 |
0,0 |
0,0 |
0,0 |
0,0 |
3024000,0 |
|
Nombre de mois |
12,0 |
0,0 |
0,0 |
0,0 |
0,0 |
0,0 |
0,0 |
192,0 |
|
Coût des investissements ('000) |
668542,6 |
395586,7 |
105521,9 |
65965,2 |
42188,0 |
27558,7 |
19794,9 |
4785330,2 |
|
Coût des Constructions ('000) |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Coût de l'équipement ('000) |
-7500,0 |
66000,0 |
0,0 |
2500,0 |
7500,0 |
0,0 |
0,0 |
353500,0 |
|
Coût de la formation ('000) |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
COUT TOTAL |
1020414,7 |
775654,3 |
149534,0 |
104235,7 |
80195,7 |
53356,6 |
43315,1 |
9815103,1 |
N.B. Les chiffres négatifs correspondent à des valeurs résiduelles