DIRECTION NATIONALE DES FORETS ET CHASSE
6. Action prioritaire
Opérations ayant pour objectif majeur la production
6.3 Opération:
· assistance technique aux exploitations et scieurs;
· meilleure exploitation des ressources disponibles;
· valorisation des produits forestiers autres que les bois;
· optimisation de l'utilisation des produits.
Objectifs.
L'objectif principal est la valorisation des ressources forestières existantes en:
- tirant le meilleur parti de ce qui est facilement mobilisable;
- aidant les artisans et les entreprises d'exploitation;
- développant les productions forestières autres que le bois domestique et les sciages;
Rattachement au Plan d'action forestier de Guinée (PAFG) et à la LPDA.
- PAFG: champ d'action 3 "Valoriser les ressources existantes".
- LPDA: bloc H 3.0 activité C.
Autres projets ayant tout ou partie les mêmes objectifs.
Néant.
Justifications.
A) Dans la situation actuelle de pénurie et en attendant l'éventuelle ouverture à l'exploitation rationnelle des massifs de Diécké et de Ziama qui ne pourra avoir lieu qu'après leur aménagement, la récupération des arbres qui risquent d'être rapidement perdus est une obligation.
Les scieurs de long qui approvisionnent actuellement le pays en sciage (80 % de la production) doivent être incités à se tourner vers les arbres mûrs ou menacés de destruction lors des défrichements.
Par ailleurs, les produits d'éclaircie doivent être utilisés et il est nécessaire, dans ce cas de promouvoir directement ou indirectement des petites entreprises susceptibles de les exploiter.
B) D'une manière générale, les scieurs ont besoin de conseils techniques et de gestion.
Dans le cadre du schéma directeur d'industrialisation, (SDI), les scieurs de long les plus capables recevront des conseils techniques en particulier en matière d'affûtage des chaînes et d'entretien des moteurs; de même, les petites scieries existantes ou à créer (entreprises de transformation en sciage de qualité des plots et plateaux provenant des scieurs de long associés), seront aidées sur le plan de la technique, de l'organisation, de la comptabilité, etc (capacité de soumettre des projets à un financement bancaire par exemple).
Ceci exige de disposer d'ingénieurs non seulement de grande qualité technique, mais ayant aussi la capacité de gestion économique et le sens du conseil à l'entreprise. Une assistance technique pendant quelques années est nécessaire pour former sur le tas ces quelques cadres.
C) Par une multiplicité de produits, la forêt et la savane jouent un rôle important dans la vie quotidienne et dans l'économie de la nation.
Des produits alimentaires de complément (fleurs, feuilles et fruits d'arbres et arbustes spontanés), éléments de pharmacopée humaine et vétérinaire, fibres, lianes, bambous et rotins, gommes et latex sont d'usage courant dans les villages et dans les villes.
Un certain nombre de plantes sauvages peuvent servir de base à des productions artisanales et industrielles commercialisées: bases de parfums, bases de produits pharmaceutiques, etc... Il s'agit de reprendre et développer les enquêtes, recherches et analyses déjà amorcées.
D) Les différentes essences naturelles ou introduites sont mal connues des scieurs et des utilisateurs locaux, alors que la plupart ont déjà fait, dans d'autres pays, l'objet de recherches scientifiques et de promotion parfois poussées.
En exploitant les documents qui existent (notamment les fiches préparées par le Centre technique forestier tropical), il convient de mettre à la disposition (et au niveau) des exploitants et transformateurs des documents simples, permettant d'identifier les bois (avec noms nationaux), précisant leurs modes d'utilisation et de conservation (séchage en particulier, préservation) ainsi que de transformation et indiquant leurs emplois possibles avec les précautions à prendre.
E) L'adoption de normes de dimensions et de qualité permettra, si elles sont respectées, à la fois une économie de matière première.
F) Enfin, des économies substantielles de bois pourront être réalisées par une amélioration de la carbonisation et la diffusion de foyers améliorés.
Actions proposées.
L'opération proposée relève à la fois de la Direction nationale des Forêts et Chasse, (DNFC), et de l'Office Guinéen des bois (OGUIB). De ce fait, les actions retenues seront à la charge soit de l'un, soit de l'autre, suivant les responsabilités qui leur ont été statutairement attribuées.
Renforcement de l'OBUIB. Tant pour faciliter la tâche de cet Office, que pour contribuer à la formation de son personnel et que pour piloter ses interventions dans le cadre de la présente opération, un Conseiller technique pourrait être mis à sa disposition pour la durée de l'opération. Ce Conseiller technique serait fourni avec son environnement logistique (véhicule, micro-informatique).
Récupération d'arbres mûrs ou voués à une proche destruction (DNFC).
Il existe des arbres souvent dispersés qui peuvent fournir des sciages de qualité correcte. Les scieurs, notamment, doivent être incités à sauver ces tiges qui risquent autrement d'être brûlées ou de pourrir sur pied. Il s'agit essentiellement d'aider à l'équipement, de prospections, d'incitations d'ordres divers (notamment fiscal).
Étude de la consommation de bois d'oeuvre et de service. (DNFC et OGUIB)
L'étude "Potentialités et possibilités de relance de l'activité forestière" (C.T.F.T./SCETC-AGRI- B.D.P.A 1989) a établi un bilan général des possibilités des formations forestières. Il est prévu d'actualiser et de préciser ce bilan dans le cadre de l'inventaire général (page 20 et suivantes). Une saine planification des aménagements forestiers et des plantations implique de connaître les besoins en regard des possibilités. Les détails concernant cette étude sont donnes en annexe a la présente fiche.
Conduite d'éclaircies dans les plantations anciennes (DNFC).
Beaucoup de plantations n'ont jamais été éclaircies, et l'intervention souhaitable est délicate à réaliser après ce retard. D'une part une équipe pilote établirait les règles d'éclaircie en liaison avec la recherche, et commencerait à les appliquer en formant les gestionnaires locaux; d'autre part, les modes de vente, d'exploitation et de valorisation des produits seraient étudiés puis appliqués.
Assistance technique aux scieurs de long et aux petites scieries (OGUIB).
Actuellement, les scieurs de long et les petites scieries sont les fournisseurs essentiels du marché guinéen de sciages; leurs techniques et leur matériel méritent d'être améliorés. Pour ce faire, il serait nécessaire:
- de procéder au recensement, à une sélection des équipes à maintenir et à aider sur la base d'une appréciation qualitative et quantitative;- de renforcer le centre de promotion et d'application des techniques du bois à Sérédou (conformément au SDI), avec pour objectifs:
- d'assurer la formation et la qualification des professionnels du bois, ainsi que la promotion du bois et dérivés;- de mettre à la disposition des professionnels, les meilleures méthodes de traitement et de travail du bois;
- d'initier les artisans villageois aux différentes techniques d'utilisation et d'entretien des outils de production;
- d'appuyer les foires et expositions sur le bois.
Le choix du site de Sérédou se justifie par la disponibilité d'une infrastructure (maisons, bureaux, ateliers), l'existence d'un environnement propice et de personnes ressources pouvant être utilisées comme formateurs dans un premier temps. La formation se fera par cycle de 2 mois au minimum.
Enquêtes et recherches sur d'autres produits de la forêt (OGUIB).
Ces enquêtes et recherches seront menées en collaboration avec des chercheurs et des utilisateurs actuels et concerneront les produits non ligneux récoltables à des fins domestiques, artisanales ou industrielles.
Établissement d'une notice technique sur les bois et leurs emplois (OGUIB).
Collationnement des fiches techniques existant en Guinée et à l'étranger et établissement de notices simples à l'usage des opérateurs économiques concernés.
Normalisation (OGUIB).
Reprendre et adapter la normalisation internationale existante en matière de bois tropicaux.
Amélioration de la carbonisation (DNFC. DNSE et ONG).
Après enquête et analyse des procédés utilisés, les techniques artisanales employées ailleurs seront testées et diffusées si elles s'avèrent plus performantes.
Diffusion de foyers améliorés (DNFC. DNSE et ONG).
Une action concertée sera menée avec des organisations non gouvernementales, et, en particulier, des associations de femmes, en vue de la vulgarisation de l'emploi de foyers améliorés.
L'action devra être étendue à l'assistance aux artisans et/ou petites industries fabricant sur place des fourneaux améliorés adaptés aux conditions locales.
Résultats attendus.
- performances accrues de l'OGUIB et amélioration de la technicité de son personnel;
- professionnels du bois organisés et assistés;
- promotion de petites entreprises du bois;
- meilleure utilisation des différentes essences forestières;
- mise à disposition des consommateurs de produits standardisés et de meilleure qualité;
- meilleure valorisation des produits des éclaircies;
- personnels forestiers formés à la conduite d'éclaircies;
- économie de matière première.
Calendrier d'exécution.
Compte tenu d'une durée de cinq années proposée pour l'opération, le calendrier d pourrait être le suivant:
- assistance technique aux exploitations et scieurs: années I à V;- meilleure exploitation des ressources disponibles:
- récupération des arbres destinés à disparaître: années I à V;
- réalisation d'éclaircies, à compter de la deuxième année du projet;- valorisation des produits forestiers autres que les bois: années II et suivantes;
- optimisation de l'utilisation des produits:
- établissement d'une notice technique sur les bois et leurs emplois: année I;
- établissement des normes: année II et III;
- amélioration de la carbonisation: années II à V;
- diffusion de foyers améliorés: années II à V.
Coût de l'opération.
Le coût de l'opération s'établit à 1, 606 MFG (arrondi) en cinq ans selon les détails du tableau de la page suivante.
Coût de l'opération AIDE AUX EXPLOITANTS ET VALORISATION DE LA PRODUCTION ('000 FG)
|
Poste |
Années |
TOTAL |
|||
|
1 |
2 |
3 |
4 |
5 |
|
|
Personnel national |
|
||||
|
Coût ('000) |
105595.0 |
13750.0 |
700.0 |
700.0 |
134495.0 |
|
Nombre mois |
873.0 |
89.0 |
4.0 |
4.0 |
1059.0 |
|
Personnel expatrié |
|
|
|||
|
Coût ('000) |
408000.0 |
238000.0 |
34000.0 |
17000.0 |
935000.0 |
|
Nombre de mois |
24 |
14 |
2 |
7 |
55 |
|
Coût des investissements ('000) |
53450.0 |
19450.0 |
12000.0 |
9000.0 |
113350.0 |
|
Coût de l'équipement ('000) |
105500.0 |
- |
- |
- |
105500.0 |
|
Coût de la formation ('000) |
50000.0 |
35000.0 |
20000.0 |
20000.0 |
160000.0 |
|
COUT TOTAL (a) |
722545.0 |
306200.0 |
66700.0 |
46700.0 |
1448345.0 |
(a) Y compris 10% d'imprévus
