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Ministère de l'agriculture et des ressources animales direction nationale des forets et chasse

7. Action prioritaire

Foresterie paysannale dans le cadre de la gestion des ressources naturelle - des terroirs villageois

7.1 Opération:

Promotion de l'agroforesterie

Objectif: renforcer la place de l'arbre dans les paysages agraires.

Pour atteindre cet objectif final, des objectifs plus spécifiques sont définis ci-après pour tenir compte des particularités locales. Ce sont:

- la sensibilisation des populations rurales à l'utilité des arbres sur le double plan de la production et de la protection;

- la création de pépinières villageoises par les paysans eux-mêmes en vue de la production de plants d'essences à usages multiples s'associant bien avec les cultures (couloirs, bordures, arbres isolés etc.);

- la plantation spontanée de haies vives, de rideaux abris ou de bandes boisées pour la protection des sols;

- la motivation des populations pour la délimitation et/ou la création de zones de pâturages (avec feux précoces si nécessaire) ou de forêts villageoises;

- la motivation des populations pour l'adoption de nouvelles techniques agricoles associées à la plantation d'arbres à usages multiples impliquant une modification du paysage agraire (l'arbre n'est qu'une composante du système de production);

Rattachement au Plan d'action forestier de Guinée (PAFG) et à la LPDA.

- PAFG: champ d'action 4 "Augmenter les ressources futures".
- LPDA: bloc H 3.0 activité D4.

Autres projets ayant tout ou partie les mêmes objectifs:

Projet "l'homme, l'arbre et la terre" (1989 - Timbi-madina - Fouta Djallon). L'objectif de ce projet est la lutte contre la déforestation au Fouta Djallon par la promotion de haies vives. Les techniques vulgarisées se basent sur l'introduction des caféiers arabica sous ombrage, la matérialisation des propriétés foncières, l'association des cultures avec des légumineuses (Cajanus cajan, Flemingia, Acacia mangium, Acacia auriculiformis, etc...) et la diffusion d'arbres fruitiers. Ces aménagements sont accompagnés de techniques d'intensification agricoles telles que l'utilisation de composts et l'amélioration des rotations culturales.

Projet de développement agricole de Timbi madina (Fouta djallon). L'approche se base sur la recherche de leaders paysans et le développement de filières de production commerciales totalement prises en charge par l'union des groupements de paysans au niveau des sous-préfectures.

Réhabilitation agricole dans le Fouta djallon (1990-1995-5 préfectures). Ce projet vise essentiellement la promotion d'associations villageoises.

Développement rural décentralisé dans le Fouta djallon (1989-1992). L'objectif est la définition d'une stratégie de développement régional adaptée aux conditions du Fouta djallon et la mise au point au niveau régional d'un instrument de développement rural basé sur une décentralisation effective et un développement contractuel.

Programme spécial de travaux ruraux (Dalaba et Dinguiraye). L'objectif du projet consiste à réaliser avec les populations locales des opérations pilotes telles que des reboisements, des pare-feux, des pépinières, des plantation d'arbres fruitiers, des puits villageois, du maraîchage, des magasins de stockage, la lutte anti - érosive et la protection des bassins versants. La deuxième phase du projet ajoutera la protection de massifs forestiers.

Centre d'élevage de Boké: Un centre d'élevage a été installé à Boké, financé par la Banque mondiale et la Caisse centrale de coopération économique (CCCE). Ce centre développe une approche de recherche-développement de gestion globale des ressources naturelles pastorales en liaison avec l'agriculture et les forêts. Un deuxième centre pourrait être créé a Famila (Beyla) dans un proche avenir sur le site de l'ancienne ferme expérimentale pour initier une approche similaire dans cette région.

Aménagement des bassins versants du Haut Niger où la promotion des techniques agroforestières constitue une priorité d'intervention.

Restauration et aménagement du BRP de Guétoya (1988-1992). Les principaux objectifs sont l'aménagement du bassin versant de Guétoya par la promotion d'activités agrosylvopastorales intégrées et réalisées par les communautés rurales au sein de leurs terroirs villageois.

Projet GERF de Manou: Programme d'intensification des systèmes agropastoraux par l'aménagement de bas fonds (BRP de Bêlé) ou d'extension de tapades (BRP de Bafing), et la reconquête progressive de terrains dégradés (agroforesterie).

Justifications.

L'arbre et la forêt ont trop longtemps été considérés comme une source inépuisable de bois et de cendre pour fertiliser le sol, et parfois même comme une gêne pour l'agriculture et l'élevage. Il en résulte que l'un et l'autre ont disparu des paysages agraires à des degrés divers. Cette disparition a de multiples conséquences trop connues pour y revenir. Pour remédier à cette situation, il y a lieu de réinstaller l'arbre dans le paysage guinéen en l'associant aux spéculations agricoles, c'est à dire en promouvant l'agroforesterie.

L'énumération des projets ci-dessus rend compte de l'importance du volume des actions déjà entreprises dans ce sens et met en évidence la nécessité, pour la Direction nationale des Forêts et Chasse (DNFC) de disposer d'une structure lui permettant d'avoir une connaissance exhaustive de ce qui se fait et de ce qui a été fait, et de capitaliser les acquis.

De plus, sans pour autant envisager des projets spécifiques, il est indispensable que la DNFC soit en mesure de poursuivre l'oeuvre de sensibilisation de l'Administration, des experts et décideurs du Développement rural de façon à ce que non seulement le développement de l'agroforesterie soit pris en compte dans tous les projets de développement rural, mais que la restitution à l'arbre et à la forêt de la place qui leur revient soit le souci permanent de tous les acteurs économique du monde rural. La DNFC doit aussi être en mesure de répondre à toute sollicitation des collectivités décentralisées ainsi que des ONG qui, en la matière, sont les milieux placées pour agir au plus près du paysan.

Cette dernière suggestion est particulièrement lourde. En effet, la nature des opérations d'agroforesterie dépend à l'évidence des techniques agricoles utilisées dans la région, des besoins en produits forestiers, le tout sous l'étroite dépendance des conditions écologiques locales: la multiplicité de leurs composantes a pour conséquence l'existence d'un nombre considérable de modèles dont il faut connaître les avantages, les inconvénients et les possibilités d'amélioration.

Tout ceci motive le renforcement de la Division "Foresterie Rurale" de la DNFC.

Actions proposées.

Renforcement de la Division "Foresterie rurale" de la DNFC. Un Assistant technique, avec sa logistique, serait mis à la disposition de cette Division pour la durée de l'opération et aurait pour responsabilité:

- d'établir une banque de données faisant le point de ce qui a été fait et est en cours de se faire;

- de préparer, en liaison étroite avec tous les responsables de projets de développement rural le matériel audio-visuel destiné à la sensibilisation des médias;

- de parfaire la formation du personnel de la division et de ses représentants dans les services extérieurs.

La sensibilisation ci-dessus devrait contribuer à atteindre les objectifs du PAFG dans ce domaine, et aurait pour thèmes généraux:

En guinée maritime, le message serait la diffusion, ou mieux, l'achat, de plants d'essences à usages multiples s'associant bien avec les cultures (couloirs, bordures, arbres isolés, etc.), tels que Leucaena leucocephala, Gliricidia sepium, Acacia mangium, etc...: l'agriculture relativement intensive, en effet, et le dynamisme de l'utilisation des sols dans les zones peuplées réussissent à maintenir cependant une assez large place à l'arbre planté ou semi spontané.

En moyenne Guinée: l'accent sera mis sur la place de l'arbre dans les tapades, la transformation, l'amélioration des peuplements et la diversification par la distribution en période de sensibilisation puis progressivement l'achat de plants d'essences diverses, y compris les arbres fruitiers greffés et fourragers en fonction des besoins du marché local et national.

En haute Guinée: le message portera sur l'extension des plantations individuelles ou villageoises, dans les champs, autours des vergers, dans les villages, autour des cases, ou dans les cours d'écoles, etc... La gamme d'essences devra être progressivement diversifiée.

En Guinée forestière: le problème se pose de façon nettement différente, car l'intérêt direct de l'arbre producteur de bois est moins évident. La cible sera les demandes existantes en zone préforestière, les actions de développement rural (ombrage des caféieraies, etc...) et la vulgarisation d'arbres fruitiers divers (Dacryodes, arbre à pain, kolatiers, etc...).

Les thèmes particuliers pour lesquels du matériel audio-visuel devrait être préparé seraient les suivants, étant entendu que la liste ci-dessous n'est nullement exhaustive:

- la création et délimitation de zones de parcours;
- les pépinières privées après étude du marché;
- les haies vives, brise-vent, arbres d'ombrage;
- les plantations individuelles ou villageoises;
- le reboisement des têtes de sources;
- l'intérêt des îlots de forêt naturelle et leur protection;
- la prévention des feux de brousse et pratique des feux précoces;

Résultats attendus.

A court terme:

- disposer d'un référentiel technique local;

- contribution au développement de l'agroforesterie, se traduisant par:

- une meilleure protection des sols contre les risques de dégradation;

- une amélioration des techniques culturales et de la fertilité des sols;

- une réduction importante des surfaces défrichées notamment par une intensification agricole des zones potentiellement intéressantes et l'abandon progressif des coteaux;

- une gestion plus rationnelle des surfaces cultivables;

- une adaptation des paquets techniques aux réalités du milieu.

A long terme, contribution à:

- l'intégration efficace de l'arbre dans le milieu agraire;
- l'équilibre de l'écosystème villageois;
- l'harmonisation des rapports entre agriculture élevage et forêts;
- l'organisation intégrée du terroir villageois;
- l'amélioration de la sécurité alimentaire.

Calendrier d'exécution.

L'opération pourrait se dérouler selon le calendrier ci-après:

- années I et II: constitution de la banque de données; ultérieurement, cette banque de données serait tenue systématiquement à jour par la Division foresterie rurale de la DNFC;

-années II et III: confection du matériel didactique

- années I à III: formation du personnel "sur le tas".

Coût de l'opération.

Le coût de l'opération s'établit à 485 MFG (arrondi) en deux ans selon les détails du tableau ci-après:

Coût de l'opération PROMOTION DE L'AGROFORESTERIE

Poste

Années

TOTAL

1

2

Personnel national


Coût ('000)

7.650,0

7.650,0

15.300,0

Nombre mois

44,0

44,0

88,0

Personnel expatrié



Coût (-000)

180.000,0

180.000,0

360.000,0

Nombre de mois

360,0

360,0

720,0

Coût des investissements ('000)

6.250,0

7.750,0

14.000.0

Coût des Constructions ('000)

-

-

-

Coût de l'équipement ('000)

39.500.0

-

39500,0

Coût de la formation ('000)

-

-

-

COUT TOTAL (a)

263.340,0

221.540,0

484.880,0

(a) Y compris 10% d'imprévus


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