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4. LE BOIS, COMME FACTEUR ECOLOGIQUE

En suivant la suggestion du Ministère du Plan et de l'Industrie concernant là où se trouverait la vocation forestière les plus évidentes pour le Togo cette section analyse le cadre économique du secteur forestier du Togo sous l'angle de la forêt en tant que facteur écologique. En d'autres termes il s'agit dans cette section d'analyser la portée des services écologiques des forêts togolaises.

Les services écologiques des forêts sont difficiles à évaluer pleinement ; par conséquent, ils sont rarement pris en compte dans les décisions de planification et de gestion du secteur forestier. Ils sont pourtant très importants et reçoivent une attention croissante dans les débats sur la durabilité au niveau national et international. Ces services comprennent en autres :

la protection des ressources en sols et en eaux ;

la conservation de la bio-diversité ;

le stockage du carbone et la réduction de réchauffement planétaire ;

les loisirs et l'agrément ;

protection des zones littorales et des pêcheries continentales et côtières ;

l'appui à la productivité et à la durabilité de l'agriculture ; et

dépositaire des pollutions aéroportées des industries.

Certains aspects économiques des services écologiques fournis par la forêt togolaise sont analysés ci-dessous :

4.1. La protection des ressources en sols et en eau

Les forêts jouent un rôle de protection et de stabilisation des ressources en sols et en eaux des pays. C'est pourquoi la plupart des programmes, visant à combattre la désertification et à aménager les bassins versants et les forêts de montagnes, mettent l'accent sur l'accroissement et le maintien d'une couverture forestière suffisante, par la protection des forêts et espaces boisés existants et par des activités de reboisement.

De par sa contribution à la stabilité des terres, à la réduction de l'érosion et à la régularisation des cours d'eau, la forêt en général, et celle du Togo en particulier contribue, sans aucun doute, au maintien de l'ordre naturel des écosystèmes et du climat sans lesquels les activités agricoles et la pêche continentale seraient moins productives.

Clairement, ces services écologiques des forêts ont une valeur indéniable pour les agriculteurs, les pêcheurs, les éleveurs, les ruraux aussi bien que les urbains (qui ne peuvent vivre sans les produits agricoles, de la pêche et de l'élevage) et pour le pays tout entier.

4.2. La conservation de la diversité biologique

La destruction des forêts et espaces boisés crée des perturbations importantes qui menacent la diversité biologique des formations forestières. Les pertes en espèces et la réduction de la variation génétique qui suivent ces perturbations peuvent compromettre les chances futures de découvertes scientifiques dans plusieurs domaines tels que l'agriculture, l'alimentation et la médecine.

C’est dans cet esprit que les réserves naturelles et les zones protégées sont établies dans la plupart des pays comme moyens les plus efficaces de conserver la diversité biologique. Ces réserves naturelles et aires protégées ont donc une valeur économique qui se doit d'être évaluée en termes monétaires afin de faciliter leur prise en compte dans les comptabilités nationales.

On peut noter cependant que 25681 ha de caféiers offrant une production de 16600 tonnes d'amandes et 18829 ha de cacaoyers donnant 6700 tonnes de fèves ont été enregistrés sous les plantations forestières en 1995.

4.3. Le stockage de carbone et la réduction du réchauffement du globe

Les forêts jouent aussi un rôle très important dans la stabilité climatique de la planète de par leur capacité de stocker le carbone et de régulariser les échanges de gaz (Anhydride carbonique (C02)/oxygène).

On estime que 76 % du total des émissions de CO2 proviennent de la consommation de combustibles fossiles, et que le déboisement tropical et la dégradation de forêts ne contribuent que pour environ 23 %. Mais compte tenu de la fonction des forêts comme «sources et comme puits de C02» elles peuvent aussi bien contribuer au changement climatique que l’atténuer. Pour cela, elles occupent une place prépondérante dans les stratégies de lutte contre le réchauffement de la planète (FAO, 1997)

Des études faites sur la valeur économique des forêts en tant que puits de C02 sont arrivées à des valeurs extrêmement élevées : Par exemple, Michael (cité dans Kengen, 1997) a estimé la valeur économique des forêts amazoniennes du Brésil en tant que puits de CO2 à 46 milliards de $ EU ; de plus, Adger et al. (1995) (cité dans Kengen, 1997) ont trouvé une valeur de 4 milliards de $ EU pour la fonction environnementale des forêts au Mexique. Sur la base de tels résultats, des suggestions et des recommandations ont été faites pour la conservation de forêts au Brésil et au Mexique.

Aucune étude de ce genre n'a encore été faite au Togo, mais sûrement une telle étude trouverait une valeur économique assez élevée qui supporterait aussi bien l'option d'un programme de conservation de la forêt togolaise pour des bénéfices environnementaux.

4.4. Les loisirs et l'agrément

Les valeurs d'agrément et de récréation des forêts, des arbres et des espaces arborés sont désormais largement reconnues. C'est pour cette raison que dans nombre de pays en Afrique, le Ministère de l'Environnement est souvent associé au Ministère du Tourisme pour former un seul Ministère appelé "Ministère de l'Environnement et du Tourisme".

 

 

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