Le Cameroun est un pays potentiellement riche en ressources énergétiques et plus particulièrement en bois-énergie dont les ménages dépendent étroitement.
Le Cameroun n'a toujours pas appliqué de façon suivie et régulière une politique énergétique nationale. En réalité, l'exercice budgétaire 1987-1988 constitue en conséquence "l'année de base " de la comptabilité énergétique nationale (Projet de Politique et de Plan Energétiques pour le Cameroun, 1990), année au cours de laquelle des enquêtes énergétiques furent menées dans le cadre du PEN phase- I qui visait deux objectifs essentiels:
- mettre en place une structure permanente de planification énergétique,
- élaborer une politique et un Plan Energétique National (PEN).
Cette passivité quant à l'élaboration d'un PEN tenait en au moins trois raisons:
Les orientations énergétiques de l'après-indépendance n'encourageaient que des consommations d'énergie dites industrielles, éléments de planification et de croissance de l'époque; il était ainsi admis que plus la consommation du pétrole ou d'électricité par habitant était élevée, plus on considérait l'économie comme étant performante.
L’économie camerounaise de l'après-indépendance est restée relativement florissante, sans récession vraiment menaçante pour que l'Etat trouva nécessaire de développer une politique énergétique globale, prenant en compte toutes les sources d'énergie. C'est ainsi que le bois était alors considéré comme source d'énergie du pauvre, d'autant plus que sa disponibilité était aisée.
La découverte et la mise en exploitation des gisements de pétrole au Cameroun ont sans doute atténué les effets de la crise mondiale de pétrole des années 74 si bien que le Cameroun a continué à gérer l'acquis et a sans doute mis l'accent plutôt dans les autres secteurs de son Economie.
Dans ces conditions, l'énergie à partir du bois est restée ainsi, il va sans dire, longtemps oubliée de la Comptabilité énergétique Nationale si bien qu'il a fallu le déclin de l’économie camerounaise dès les années 87 pour prendre conscience de la nécessité de l'élaboration d'un cadre stratégique globale d'orientation, de décision et de déploiement des projets énergétiques au Cameroun.
A cet effet, sur un plan national, la phase-I du Projet Energétique National (PEN-I) a réalisé un certain nombre d'activités consistant à :
mener des enquêtes de consommation d'énergie,
réaliser des prévisions de demande énergétique dans les divers secteurs (ménage, transport, industrie),
faire un bilan de consommation d'énergie finale des années 87-88 et des bilans prévisionnels à l'horizon 95/2010,
réaliser des études d'appui sur la tarification énergétique,
tenir un séminaire national sur l'énergie afin de rédiger un projet de PEN au Cameroun.
Il est important de constater que cette étude a fait l'effort de considérer le bois-énergie lors des enquêtes, mais n'a pas pu maîtriser tous les contours des différentes formes d'utilisation voire de consommation au Cameroun.
Le bois-énergie reste ainsi l'une des formes d'énergie les plus utilisées par habitant au Cameroun (586 kg/hab. en 1989/90). Cependant cette consommation ne précise ni le lieu ni les formes, ni les consommateurs de cette source d'énergie; ce qui ne saurait faciliter une planification de cette source d'énergie. Les chiffres actuellement disponibles en matière de consommation d'énergie à partir du bois sont antérieurs à l'année 1990, ce qui nous aurait obligé à ne considérer que ceux issus des prévisions nationales. Ceci dénote bien l'absence du suivi d'un PEN en général et d'un Plan d'énergie à partir du bois en particulier.
Les autres informations disponibles en matière d'énergie ligneuse ne le sont qu'à partir:
- des rapports d'activités
- des mémoires d'étudiants
- des travaux de recherches, etc.
Et si celles-ci ont parfois ou souvent l'avantage d'être plus ou moins précises, elles ont cependant l'inconvénient d'être parcellaires et localisées et ne sauraient présenter globalement la situation sur l'ensemble du territoire national.